L'Usine Nouvelle (7/2/2012) - L'autorité de sûreté nucléaire française annonce le 7 février avoir émis un avis positif sur les options de sûreté retenues par Areva et son partenaire japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) pour leur projet de réacteur nucléaire Atmea1, inspiré de l'EPR.
"Cette revue des options de sûreté a été effectuée à la demande de la société Atmea. Bien qu'elle ne s'inscrive pas aujourd'hui dans la perspective d'une demande d'autorisation de création d'un tel réacteur en France, cette revue a été menée dans les conditions qui encadrent la création des installations nucléaires de base sur le territoire français", souligne l'ASN.
Atmea1 est une co-entreprise entre les deux groupes et projette de mettre au point un réacteur nucléaire de troisième génération à eau sous pression de moyenne puissance, environ 1 100 mégawatts.
Aucun projet de construction d'un Atmea1 n'est officiellement lancé à ce jour en France. En effet, ce réacteur est avant tout destiné à l'exportation vers des pays dont le réseau électrique n'est pas compatible avec des réacteurs plus puissants, comme l'EPR d'Areva.
Mais ce projet est l'un des trois retenus par la Jordanie, qui souhaite se doter de son premier réacteur nucléaire pour réduire sa dépendance énergétique extrême.
Le projet franco-japonais est en concurrence avec ceux de la firme russe Atomstroyexport et de la canadienne AECL. Selon le chef de la Commission de l'énergie nucléaire jordanienne, le candidat retenu sera connu le 15 mars.
Cercle Finance (7/2/2012) - Areva, à la tête de l'équipe EPR, a remis son offre commerciale pour la construction d'une centrale nucléaire à Pyhäjoki, en Ostrobotnie du Nord, en Finlande. Cette offre commerciale fait suite à la remise de l'offre technique - actuellement en cours d'évaluation par Fennovoima - en janvier dernier, et permet ainsi à l'équipe EPR d'avoir une offre complète. Le fournisseur de la centrale sera sélectionné courant 2012-2013 et le calendrier du projet sera quant à lui défini au cours de négociations ultérieures. Le périmètre de l'offre comprend l'ingénierie, l'approvisionnement et la construction de l'ensemble de la centrale nucléaire - y compris le réacteur et la turbine.
Un article du 6 février 2012 de Caire Berthelemy paru sur
le site "OWNI":
Pour un contrat de 5,7 milliards d'euros,
en Inde, sur une zone sismique, Areva lance la construction de
deux réacteurs nucléaires de type EPR malgré le risque. Sur place, de
récentes études géologiques confirment une
probabilité élevée de tremblements de terre.
Dès à présent, des parlementaires indiens
voudraient qu'Areva s'engage financièrement en cas d'accident.
Sur place, les populations protestent. Et le chantier continue.
Les pancartes anti-nucléaires
sont confisquées par les autorités. Cinq villages
doivent être évacués, mais les habitants résistent
et se mobilisent. ©Micha Patault/Picture Tank
En Inde, au Sud de Bombay, près de la ville de Jaïtapur,
dans une zone fortement sismique, Areva met en chantier la construction
de deux réacteurs EPR de troisième génération.
Ils pourraient entrer en activité en 2014. Le site où
ils vont être implantés est distant d'environ 110
kilomètres de l'épicentre du séisme de Koyna
de 1967 d'une intensité de 6,3 sur l'échelle
de Richter.
L'éventualité qu'un tremblement de terre endommage
un jour les futurs réacteurs EPR semble avoir été
minimisée jusqu'à présent malgré
des manifestations de la population locale au mois d'avril 2011.
Carte
de l'Inde réalisée par Micha Patault.
6 sur l'échelle de Richter
Depuis quelques semaines pourtant,
des recherches ont démontré le caractère
sérieux de ce risque. Il s'agit d'une étude géologique
publiée le 25 novembre dernier dans la revue scientifique
Current Science, une publication éditée en
partenariat avec l'Académie des sciences de New Delhi.
Dans leur compte-rendu scientifique que nous vous proposons
de télécharger ici - deux géologues,
Roger Bilham et Vinod K. Gaur, l'un professeur à l'Université
du Colorado et l'autre ancien directeur de l'Institut indien de
géophysique, démontrent l'absence de pertinence
du choix de l'emplacement des EPR. Selon eux :
La région a les mêmes propriétés
sismiques que les zone de Koyna et Latur où des tremblements
de terre équivalent à 6,5 se sont produits ces cinquante
dernières années (...) Un séisme d'une magnitude
d'au moins 6 sur l'échelle de Richter pourrait frapper
la région de Jaitapur.
La lecture de leurs travaux permet même de conclure que
la survenue d'une telle catastrophe dans la zone de Jaïtapur
représente davantage une question de temps. Un constat
que ne partage pas le partenaire local d'Areva, l'entreprise publique
Nuclear power corporation of India limited (NPCIL), chargé
de la fourniture d'électricité et à ce titre
futur exploitant des réacteurs. Dans un communiqué,
le groupe dément la sismicité de la zone en faisant
référence à d'autres travaux.
En France, les responsables d'Areva ne se montrent pas directement
concernés. Au service com' du géant du nucléaire,
Jérôme Rosso, nous explique :
C'est aux autorités indiennes de décider où
elles souhaitent implanter les centrales. Le risque sismique pour
Areva est pris en compte dans le cahier des charges et donc dans
la conception même des réacteurs.
Irréprochable
La décision d'implanter ces réacteurs nucléaires
dans cette région est naturellement antérieure à
la catastrophe de Fukushima du Japon et à ses enseignements.
En septembre 2008, alors que l'Inde cherche à accroître
sa production énergétique pour soutenir sa folle
croissance, le gouvernement
français signe un accord de coopération sur le nucléaire
civil. Objet de cette entente franco-indienne : exporter
des EPR français et le combustible pour les alimenter.
Dans ce cadre, Jaïtapur passe pour la pièce maîtresse
du nouveau parc nucléaire indien.
Le plateau de Jaïtapur vu depuis le haut du village de Sakrinate,
le plus important port de pêche de la région. Il
ne sera pas évacué mais risque d'être très
touché économiquement par l'installation du complexe
nucléaire prévu juste en face.
Quelques mois plus tard, en février 2009, le protocole
d'accord entre les deux pays est conclu. Il prévoit la
construction de deux à six EPR de 1650 Mégawatt
à Jaïtapur.
La visite de Nicolas Sarkozy en Inde en décembre 2010 voit
les contrats se signer entre le premier ministre Manmohan Singh
et le Président français. Les deux accords cadres
des deux EPR à Jaïtapur sont confiés à
Areva. Dans une interview accordée au Times of India, Nicolas
Sarkozy déclare alors :
La France, vous le savez, a été le premier avocat
de l'Inde dans le monde sur la question du nucléaire civil.
Nous avons été les premiers à agir pour sortir
l'Inde de l'isolement dans lequel elle se trouvait depuis 1998
et pour qu'elle soit autorisée à nouer des coopérations
dans ce domaine. Nous l'avons fait parce que l'Inde s'est toujours
comportée de manière irréprochable en matière
de non-prolifération et parce que l'Inde a besoin de l'énergie
nucléaire civile, qui est une énergie propre, pour
son développement.
Le plateau de Jaïtapur vu depuis
le haut du village de Sakrinate, le plus important port de pêche
de la région. Il ne sera pas évacué mais
risque d'être très touché économiquement
par l'installation du complexe nucléaire prévu juste
en face. ©Micha Patault/Picture Tank
L'Inde, avec son milliard d'habitants, sa démocratie
parlementaire et sa croissance à plus de 7% même
après la crise de 2008 apparaît comme l'un des pays
les plus fréquentables pour vendre la technologie nucléaire
française. Et apporter à Areva un contrat juteux
qui oscille entre 5 et 7 milliards d'euros, selon les options
commerciales mises en oeuvre. Chez Areva, Jérôme
Rosso explique :
Les discussions sont encore en cours concernant le contrat
commercial, un accord a été signé en décembre
et une étude de faisabilité a été
faite pour les deux réacteurs EPR. NPCIL avait clairement
indiqué qu'ils attendaient les résultats de l'Agence
de sûreté nucléaire [française, NDLR]
sur la sûreté et cette dernière a communiqué
en janvier les modifications à apporter et les exigences
qu'elle impose à EDF et Areva. NPCIL a déclaré
début janvier qu'ils souhaitaient signer d'ici décembre
2012. Mais comme nous sommes en cours de négociation, nous
ne pouvons pas communiquer sur le montant du contrat final.
Une reproduction d'un article du Maharashtra Times trône
sur la place du village de Sakrinate. Le journaliste Pradeep Indulkar
y explique les effets de la centrale nucléaire sur l'économie
et l'environnement.
Les volets commerciaux du contrat sont pour l'heure contrariés
par la règlementation indienne sur la responsabilité
du fournisseur en cas d'incident et l'indemnisation des victimes.
Une loi est en train d'être discutée au Parlement
indien qui obligerait Areva à indemniser ceux qui les poursuivraient
en justice.
Une reproduction d'un article du
Maharashtra Times trône sur la place du village de Sakrinate.
Le journaliste Pradeep Indulkar y explique les effets de la centrale
nucléaire...
Chez Areva, nos interlocuteurs se montrent
confiants, cependant :
C'est de l'ordre de la responsabilité civile nucléaire :
dans le cas indien, évidemment, on appliquera la loi indienne.
Là pour le moment, le texte est étudié et
des modifications peuvent être encore faites au Parlement.
Mais Bernard Bigot, président du Commissariat à
l'énergie atomique (CEA), a justifié une de ses
visites en Inde en décembre 2011 par l'importance de ce
problème :
En Inde, se posait le problème de la loi sur la responsabilité
civile nucléaire qui, à la suite de l'accident de
Bhopal [mettant en cause l'industrie chimique, mais ayant fait
jurisprudence] reportait des responsabilités sur le fournisseur,
contrairement à la tradition de la filière nucléaire
attribuant cette responsabilité à l'exploitant
ce qui est normal, puisqu'il est en première ligne. Je
suis donc allé dans ce pays pour expliquer à nos
partenaires indiens pourquoi leur choix n'était pas raisonnable.
Je ne crois pas, en agissant ainsi, être sorti du cadre
de mes fonctions.
Au-delà des aller-retours diplomatiques, des organisations
militantes dénoncent l'absence de transparence du financement.
Selon Greenpeace le premier contrat négocié par
les deux entreprises de la filière nucléaire font
monter à 5,4 milliards d'euros les deux réacteurs.
Soit 2,7 milliards chacun. Financés à hauteur de
70% de dette et 30% de fonds propres du gouvernement indien.
Le Figaro , 2/2/2012:
Le groupe a signé avec son partenaire local un contrat de 875 millions d'euros pour équiper une centrale.
Près de cinq ans après avoir signé un partenariat avec Rosatom, l'Agence fédérale atomique russe, Alstom décroche son tout premier contrat dans le nucléaire. Alstom-Atomenergomash (AAEM), le joint-venture créé en juin 2007, dont le français détient 49% et son partenaire 51%, a signé jeudi un contrat pour fournir les équipements non nucléaires, c'est-à-dire l'îlot conventionnel, des unités 1 et 2 de la future centrale nucléaire Baltic à Kaliningrad.
La commande représente 875 millions d'euros dont 380 millions pour le conglomérat français. Les travaux de la centrale Baltic ont débuté afin de mettre en service les deux réacteurs représentant 1200 mégawatts chacun, en 2016 et en 2018. Alstom fournira deux turbines à vapeur Arabelle de nouvelle génération ainsi que les générateurs.
Ces équipements seront construits en France sur le site de Belfort, qui est également chargé de l'ingénierie et de la gestion du projet. Au total, ce contrat «représente quatre années de travail pour une centaine de personnes en France», souligne Alstom, qui sera sous-traitant d'AAEM.
Ce contrat peut paraître modeste et tardif. «Quand elle a été créée en 2007, la société commune avait pour vocation de participer à la modernisation des centrales nucléaires russes. Mais la crise est passée par là et a freiné ce programme. AAEM a mené dans l'intervalle des travaux d'ingénierie», explique une porte-parole d'Alstom.
Ce premier contrat représente «une étape très importante» pour le groupe français qui a fait de la Russie un «pays prioritaire». Contrairement à l'Allemagne ou à l'Italie, la Russie n'est pas entrée «dans l'hiver nucléaire» post-Fukushima mais ambitionne au contraire de tripler la part du nucléaire (11% actuellement) dans sa production d'énergie.
Ouverture à l'export
Avec Baltic, les Russes ont accepté pour la première fois de recourir à des fournisseurs étrangers pour équiper une centrale utilisant la technologie VVER (réacteurs à eau pressurisée). Alstom est «le premier industriel occidental qui accède au marché russe des centrales nucléaires et au marché export de ces centrales», affirme le groupe.
Alstom, qui réalise 4% de son chiffre d'affaires dans le nucléaire, a développé une gamme complète d'équipements pour tous les types de centrales. Premier fournisseur d'îlots conventionnels pour centrales nucléaires, le groupe français a équipé quelque 180 sites au total, soit 40% du parc mondial.
Il attend beaucoup de sa gamme de turbines Arabelle dont la capacité oscille entre 1700 et 1800 mégawatts. Ces turbines sont déjà en service dans deux unités de la centrale chinoise de Ling Ao. Elles ont également été retenues pour la future centrale EPR (de troisième génération) à Flamanville (Manche).
Véronique Guillermard
Le Monde, 29/12/2009:
Avec ce premier contrat de construction intégrale de centrales nucléaires aux Emirats arabes unis, la Corée du Sud se place au rang des grands exportateurs mondiaux en ce domaine, dont les Etats-Unis, la France et le Japon. Ce contrat est "le plus important de l'histoire de notre pays", a déclaré le président, Lee Myung-bak.
Treizième économie mondiale, la Corée du Sud compte faire du nucléaire un nouveau secteur privilégié d'exportations, après avoir affirmé sa présence dans le domaine des chantiers navals, de l'automobile, des semi-conducteurs et des écrans à cristaux liquides.
Le consortium public-privé qui a remporté le contrat avec les Emirats arabes unis est mené par le groupe public d'énergie coréen Kepco, et comporte ses compatriotes Hyundai Engineering and Construction, Samsung et Doosan Heavy Industries and Construction. Le japonais Toshiba et l'américain Westinghouse (qui fait partie du groupe Toshiba depuis 2006) apporteront leur assistance technique. Les réacteurs sud-coréens utilisent déjà la technologie de Westinghouse.
La participation du groupe Toshiba-Westinghouse au contrat avec les Emirats arabes unis laisse présager, avance la presse japonaise, des coopérations futures avec Doosan Heavy Industries, l'un des principaux fournisseurs mondiaux d'équipements de centrales nucléaires. Jusqu'à présent, Toshiba et Doosan n'avaient jamais été engagés dans un projet commun.
Négociateurs audacieux
"En Corée du Sud, voir Kepco remporter un tel contrat n'a rien de surprenant, explique Philippe Li, le président de la Chambre de commerce et d'industrie franco-coréenne. Cette entreprise, qui est protégée dans son pays par un monopole sur le marché nucléaire, a su développer peu à peu une indépendance technologique en puisant dans le savoir-faire de partenaires étrangers. Et peut aujourd'hui conquérir de nouveaux marchés, où elle arrive à être agressive dans les offres et bénéficie de négociateurs très fins et audacieux."
Le prix offert par les Coréens - inférieur de plus de 10 % à celui de ses concurrents, selon le quotidien économique japonais Nihon Keizai - ainsi que des garanties plus poussées en cas d'accident ont été déterminants dans le choix des Emirats arabes unis.
Un autre facteur a joué en faveur de la Corée du Sud : des délais de construction plus courts (cinquante-deux mois) que ses concurrents. Au cours des négociations ont en outre été passés d'autres contrats (en matière d'électricité, de gaz, de transports et de télécommunications).
La Corée du Sud s'est lancée dans la production d'énergie nucléaire au début des années 1970 avec la coopération, notamment, des Etats-Unis et de la France. Son premier réacteur nucléaire expérimental, Gori 1, date de 1971. L'exploitation commerciale a commencé dans la seconde moitié de cette décennie et la Corée dispose aujourd'hui de vingt réacteurs qui répondent à 36 % de sa demande en électricité. Huit nouvelles centrales sont en construction, dont l'une, à eau légère, sera entièrement conçue à partir de technologies locales.
4/10/2009 - Les Emirats arabes unis (EAU) espèrent avoir en 2017 une centrale nucléaire opérationnelle, la première dans un Etat arabe du golfe, a déclaré dimanche Hamad Al Kaabi, représentant des EAU à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). La construction de cette centrale s'inscrit dans le cadre d'un projet de programme nucléaire civil de 40 milliards de dollars. "Nous en sommes au stade de l'évaluation, avant de nous lancer dans la phase de mise en oeuvre, et jusqu'ici cela se présente bien (...) Nous sommes sur la bonne voie pour avoir un réacteur tout à fait opérationnel commercialement en 2017", a ajouté Kaabi. L'installation projetée devrait fournir environ 3% de l'électricité des Emirats d'ici 2020.
Les Echos, 21/7/2009:
Actuellement, le marché est à l'équilibre, avec une capacité mondiale de 50 millions d'unités de travail de séparation (UTS) par an. Mais les experts tablent sur une demande de 65 à 70 millions en 2020 et de 80 millions d'UTS en 2030.
Le ticket d'entrée est élevé,
avec des usines à 3 milliards d'euros, mais il semble valoir
le coup. Le marché mondial de l'enrichissement d'uranium,
contrôlé par quatre acteurs, s'envole grâce
au développement du nucléaire et aux menaces de
sous-capacités. Depuis 2005, le prix de l'unité
de travail de séparation (UTS), l'unité de référence
de la filière, est passé de 110 dollars à
près de 170 dollars. « La tendance haussière
vient du fait qu'il y a beaucoup d'incertitudes sur ce marché
dans les années qui viennent », explique François-Xavier
Rouxel, directeur de l'enrichissement chez Areva.
Les principaux projets
Actuellement, le marché est à l'équilibre avec une capacité mondiale de 50 millions d'UTS par an. Mais les experts tablent sur une demande de 65 à 70 millions en 2020 et de 80 millions d'UTS en 2030. Dans le même temps, d'importantes capacités doivent disparaître. La principale interrogation porte sur l'américain Usec, dont l'usine historique de Paducah, dans le Kentucky, devrait fermer à l'horizon 2016. La société veut construire un nouveau site d'ici à 2012, dénommé ACP, mais elle a dû ralentir le projet cette année, faute d'avoir trouvé le financement.
De son côté, Areva va fermer son usine Georges-Besse I en 2012. Or celle-ci a une capacité de 10,8 millions d'UTS. Son successeur, GB2, atteindra sa pleine capacité de 7,5 millions en 2016. Le champion français du nucléaire va par ailleurs construire une usine aux Etats-Unis, dans l'Idaho. Sous réserve du feu vert du régulateur américain NRC, elle devrait être opérationnelle à partir de 2014. Capacité annoncée : 3 millions d'unités de travail de séparation. Budget : 2 milliards de dollars. Le groupe français veut là aussi inviter des partenaires au capital. Urenco veut porter ses capacités de 11 millions d'UTS en 2008 à 18 millions en 2015.
Le groupe à capitaux allemands, britanniques et néerlandais veut lancer une usine au Nouveau-Mexique d'une capacité de 3 millions d'UTS à l'horizon 2012. Quatrième grand acteur dans ce marché strictement contrôlé pour des raisons évidentes de non-prolifération, le russe Atomenergoprom envisage de s'allier sur ce métier avec le japonais Toshiba. Et la coentreprise américano-japonaise GE-Hitachi étudie un projet d'enrichissement par laser, une technologie qu'Areva et le CEA ont décidé d'abandonner.
10/7/2009 - Areva
a déposé jeudi une offre auprès de l'électricien
indien NPCIL pour l'étude et la réalisation de deux
centrales nucléaires [dit] de 3e génération EPR, a annoncé vendredi le groupe nucléaire
dans un communiqué. Cette offre d'Areva s'inscrit dans
la suite du protocole d'accord signé en février
à New Delhi pour la fourniture à l'Inde deux à
six réacteurs EPR. Elle porte sur "l'étude
et la réalisation de deux centrales nucléaires de
type EPR, d'une puissance unitaire supérieure à
1600 mégawatts, sur le site de Jaitapur, dans l'Etat du
Maharastra (Ouest)". Les deux unités doivent être
mise en service respectivement fin 2017 et fin 2018 et le site
sur lequel elles doivent être implantées pourra accueillir
jusqu'à six unités, précise Areva. L'Inde
représente l'un des marchés du nucléaire
civil les plus alléchants au monde, car le pays souhaite
se doter de 60.000 mégawatts supplémentaires d'énergie
nucléaire d'ici à 2030, représentant 100
milliards d'euros d'investissements potentiels, dont 20 milliards
pourraient revenir à des groupes français. Ce pays
est l'invité d'honneur de la France lors des cérémonies
du 14 juillet. Le Premier ministre indien Manmohan Singh assistera
au défilé, auquel prendront part des soldats indiens,
et déjeunera mardi avec Nicolas Sarkozy.
21/5/2009 - Les Emirats arabes unis, qui ont obtenu le feu vert de l'exécutif américain à un accord de coopération nucléaire civile, seraient en mesure de produire de l'énergie nucléaire dès 2017, a indiqué jeudi à Dubaï un expert dans les affaires énergétiques, Adnane Shihab-Eldine. "L'objectif des Emirats de commencer en 2017 à produire de l'énergie nucléaire depuis sa première centrale est possible même si le délai est court", a déclaré M. Shihab-Eldine, un ancien secrétaire général de l'Opep qui a travaillé pour l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cet expert koweïtien, actuellement conseiller du gouvernement de Koweït, a ajouté que les Emirats tablaient dans un premier temps sur trois réacteurs, indiquant que la France était le pays le mieux placé pour vendre aux Emirats et aux autres monarchies du Golfe la technologie nécessaire pour leurs projets d'énergie nucléaire civile. Mercredi, la Maison blanche a annoncé que le président Barack Obama avait approuvé un accord de coopération nucléaire civile avec les Emirats et décidé de le soumettre à l'examen ultime du Congrès avant son entrée en vigueur. Cet accord, qui permet la vente par les Etats-Unis de technologies et de matériaux nucléaires à cette monarchie du Golfe exportatrice de pétrole et voisine de l'Iran, entrera en vigueur si, après 90 jours de session, le Congrès n'a pas adopté une loi pour s'y opposer. En janvier 2008, la France avait pour sa part signé un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil avec les Emirats, lors d'une visite du président Nicolas Sarkozy dans ce pays. Sur fond d'inquiétude par rapport au programme nucléaire controversé de l'Iran, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont font partie les Emirats, avait décidé en décembre 2006 de développer un programme commun de technologie nucléaire à des fins pacifiques. Outre les Emirats, le CCG comprend l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, Qatar et Oman.
Lire: Malgré
le pétrole, tout le Moyen-Orient se convertit à
l'atome
7/5/2009 - La Bulgarie demandera des crédits auprès de la Russie, de la France et de l'Allemagne pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire à Béléné, a annoncé le vice-ministre de l'Economie et de l'Energie Yavor Kuyumdjiev. Le financement de ce projet d'une valeur de 4 milliards d'euros par la Bulgarie et par la compagnie allemande RWE qui en détient 49%, est "une question très difficile", a reconnu le vice-ministre dans une interview au journal Klassa jeudi.
"Puisque RWE a des difficultés à trouver le financement nécessaire, il faut que la Compagnie nationale d'électricité (NEC) appartenant à l'Etat bulgare cherche des sources de financement pour cette année", a-t-il expliqué. La RWE, qui avait été choisie en 2008 comme "investisseur stratégique", promet de prendre en charge "sa part du financement vers le milieu de l'année prochaine", a indiqué M. Kuyumdjiev. Lors d'une visite du Premier ministre bulgare Serguei Stanichev fin avril à Moscou la Bulgarie a interrogé la partie russe sur les conditions d'octroi d'un crédit de 3,8 milliards d'euros que l'actuel chef de gouvernement Vladimir Poutine avait proposé en janvier 2008.
La Bulgarie "envisage également de demander des crédits à l'exportation à la France et à l'Allemagne pour assurer la participation de leurs entreprises Areva et Siemens au projet", a indiqué M. Kuyumdjiev. Le projet doit être réalisé par la société russe Atomstroyexport avec comme sous-traitant un consortium franco-allemand Areva/Siemens chargé notamment des systèmes de sécurité. La banque française BNP Paribas gèrera le processus du financement de la construction.
La centrale, située sur le Danube, sera composée de deux tranches de 1.000 mégawatts chacune, dont la première doit commencer à produire de l'électricité en décembre 2013 et la seconde en juin 2014. La Bulgarie dispose actuellement de deux réacteurs à 1000 MW à la centrale de Kozlodoui, à l'ouest de Béléné, après la fermeture en 2003 et 2006 de quatre réacteurs à 440 MW jugés obsolètes par l'Union européenne
Les Echos, 6/05/2009:
L'électricien public pourrait être invité à venir en soutien au consortium composé d'Areva, de GDF Suez et de Total pour participer à l'appel d'offres portant sur la construction de deux ou trois réacteurs EPR aux Emirats arabes unis. Le choix entre les consortiums candidats en lice devrait être fait avant fin 2009.
Après des années de rivalité, est-ce le retour d'une filière nucléaire française unie ? Pour améliorer les chances de la France aux Emirats arabes unis, l'Etat vient de demander à EDF de se préparer à soutenir un consortium mené par Areva sur la scène internationale. En jeu : la construction de deux ou trois réacteurs EPR à Abu Dhabi.
Un appel d'offres est en cours. Le consortium composé d'Areva, de GDF Suez et de Total espère être retenu dans les prochains jours par l'Autorité de l'eau et de l'électricité d'Abu Dhabi (Adwea) qui doit établir une première « short list » de candidats ayant le droit de déposer une offre formelle. D'autres groupes sont en lice, dont Westinghouse, GE-Hitachi et le coréen Kepco. L'objectif étant de choisir le fournisseur d'ici à la fin de l'année.
Le soutien d'EDF apparaît comme une hypothèse sérieuse pour améliorer les chances de succès français. « Les émirats seraient rassurés de voir EDF dans le projet », affirme un expert. L'électricien tricolore, leader mondial du nucléaire avec 58 réacteurs, jouit d'une bonne réputation internationale. Il pourrait apporter son expertise d'exploitant à travers une structure spécifique.
Par ailleurs, son chantier de Flamanville pour le premier EPR français n'a pas affiché de retard pour l'instant. Ce n'est pas le cas de celui mené en Finlande par Areva, qui accuse un retard de deux ans et demi. « L'Etat a donné l'ordre à EDF de se tenir prêt si nécessaire », affirme une source proche du dossier. Aucun acteur n'a souhaité commenter.
Ce projet nucléaire est jugé stratégique par Nicolas Sarkozy, qui doit se rendre à Abu Dhabi fin mai pour inaugurer une nouvelle base militaire française. Le président de la République veut resserrer les liens avec la région pour y faire de la France un contrepoids vis-à-vis des Etats-Unis, historiquement dominants dans le Golfe.
Reconstituer la filière nucléaire
Pour cela, il est prêt à ouvrir le capital d'Areva
à un fonds souverain local. Mais le projet est aussi décisif
pour les entreprises concernées. Abu Dhabi veut ériger
trois réacteurs nucléaires de 1.500 mégawatts
d'ici à 2020. Etant donné ses besoins liés
à sa croissance économique et démographique,
dix autres pourraient suivre à l'horizon de 2030.
Le consortium, de son côté, n'affiche pas de réticence particulière face à un soutien éventuel d'EDF. « Si c'est ce que souhaite le client, pourquoi pas ? » Pourtant, un tel schéma bousculerait l'idée de départ, qui consistait à créer un deuxième pôle nucléaire français aux côtés de l'électricien public. Mais il irait dans le sens de l'histoire.
De plus en plus de voix s'élèvent pour une reconstitution de la filière nucléaire historique. « Il faut arrêter de se tirer dans les pattes », estime un acteur. C'est d'ailleurs ce modèle de coopération qui se dessine pour l'EPR de Penly, en Seine-Maritime, où EDF va travailler avec GDF Suez et Total. C'est aussi un élément dans les réflexions actuelles autour du capital d'Areva.
EDF a cependant d'autres priorités : ses marchés clefs sont le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Chine, l'Afrique du Sud et l'Italie. Autrement dit, le Golfe n'en fait pas partie et l'électricien entend bien être un « opérateur sélectif ». D'autant que les ressources financières et humaines pourraient lui manquer.
Le groupe présidé par Pierre
Gadonneix va devoir gérer plusieurs chantiers de front
(Penly, Royaume-Uni...). Son plan de charge est déjà
serré. Mais le groupe public a-t-il le choix ? L'année
dernière lors d'un précédent déplacement
dans les Emirats arabes unis, le président de la République
avait vivement reproché à EDF sa timidité
dans la région.
3/4/2009 -
Le groupe nucléaire français Areva a remporté
un contrat pour la fourniture de combustible nucléaire
Mox à la future centrale d'Ohma, au Japon, a-t-il annoncé
vendredi dans un communiqué. Le montant du contrat n'a
pas indiqué. Le réacteur à eau bouillante
(de type ABWR) d'Ohma doit enter en service en novembre 2014 et
sera exploité par l'électricien japonais Electric
Power Development. Le combustible Mox fourni par Areva, fabriqué
à partir de plutonium et d'uranium appauvri, sera issu
des déchets nucléaires des centrales japonaises,
est-il précise. Ces déchets seront recyclés
à l'usine de La Hague (Manche) avant d'être transformés
en Mox sur le site de Melox à Marcoule, dans le Gard. L'usine
de Melox fabrique du Mox pour des centrales en France, en Allemagne,
en Suisse, au Japon et aux Etats-Unis. Lvec 1.426 tonnes produites
à ce jour, Melox se veut le premier producteur au monde.
30/3/2009 - La Chine, qui a déjà un ambitieux programme d'énergie nucléaire à l'horizon 2020, pourrait pratiquement doubler ses objectifs, pour arriver à une capacité de production de 75.000 mégawatts, a annoncé lundi le Shanghai Securities News. Selon un plan de l'Administration de l'Energie Nationale, le pays pourrait se doter de 75.000 MW de capacité de production au lieu des 40.000 projetés pour 2020, qui représentaient déjà un quadruplement par rapport à fin 2005 (9.600 mégawatts). Ce projet initial, annoncé début 2006, visait à ce que le nucléaire occupe 4% de la capacité totale du pays, contre 1,6% fin 2005, pour réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles et donc les émissions de gaz à effet de serre. Le nouveau projet devrait être prochainement soumis au gouvernement, a affirmé au journal M. Cao Shudong, de l'Administration de l'Energie Nationale. Un tel plan impliquerait d'accroître les ressources chinoises en uranium et les entreprises chinoises seront encouragées à acheter des mines d'uranium à l'étranger, a ajouté M. Cao. La presse chinoise rapporte depuis plusieurs années que la Chine veut se constituer des réserves stratégiques d'uranium.
28/3/2009 - Trente ans après l'accident nucléaire de la centrale de Three Mile Island, qui a stoppé la construction de réacteurs aux Etats-Unis, élus et administration poussent pour une renaissance de l'énergie atomique afin de réduire la dépendance énergétique du pays. Aucun réacteur n'a été construit aux Etats-Unis depuis l'accident qui s'est déclaré le 28 mars 1979 dans la centrale de Pennsylvanie (est), lorsque de l'eau de refroidissement a fui par une valve ouverte dans un réacteur en fonction depuis seulement trois mois [TMI a peut-être été le coup de grâce pour l'énergie nucléaire américaine mais il a frappé une industrie déjà mal en point dont le déclin était amorcé en 1974].
Provoqué par des erreurs humaines, l'incident a entraîné une fusion partielle du réacteur et la pire catastrophe nucléaire de l'histoire du pays. L'accident n'a pas fait de décès et les rapports demandés par la Commission de régulation du nucléaire ont conclu que les radiations avaient eu peu d'impact sur la santé publique, un argument encore mis en avant pour promouvoir la relance du nucléaire.
[Faux: TMI c'est entre 2 et 100 cancers parmi la population, et environs 242 morts supplémentaires parmi les enfants nés en Pennsylvanie et 430 pour l'ensemble du Nord-Est des Etats-Unis. On apprit, plusieurs années après que l'accident fut un "mishap" (un raté) comme disent les américains, à moins d'une heure près, la fusion du coeur aurait pu être totale.]
"Nous avons une excellente occasion de faire renaître le nucléaire dans notre pays. Nous devons poursuivre cette stratégie de façon déterminée afin d'atteindre nos buts en termes de besoins énergétiques et de contraintes écologiques", a déclaré cette semaine le sénateur David Vitter lors d'une audition au Congrès.
"On ne peut pas faire tourner cette machine appelée l'Amérique sans composant nucléaire", a ajouté son collègue James Inhofe, se faisant l'écho du secrétaire à l'Energie Steven Chu, grand spécialiste du réchauffement climatique, qui souhaite que le nucléaire prenne sa place aux côtés des énergies solaire et éolienne. M. Inhofe a appelé à une accélération de l'installation de nouveaux réacteurs, soulignant les efforts faits par l'industrie pour rétablir la confiance des Américains dans cette énergie.
Selon l'Institut de l'énergie nucléaire, pour que l'atome conserve sa part de 20% dans le bilan énergétique américain, le pays devra construire trois réacteurs tous les deux ans à partir de 2016. Quelque 17 groupes se sont portés candidats pour construire 30 réacteurs mais au moment où le pays est en récession, le financement de ces chantiers (6 à 8 milliards de dollars de dollars par centrale) nécessite des prêts fédéraux, dont l'enveloppe vient d'être réduite au budget, passant de 50 à 18,5 milliards.
"Voilà une renaissance bien fragile si personne ne veut payer", a noté Peter Bradford, commissaire à l'énergie nucléaire du temps de Three Mile Island et maintenant professeur universitaire. Tout le monde ne voit pas d'un bon oeil la construction de nouveaux réacteurs aux côtés des 104 existants. "Il n'est pas concevable que nous continuions de produire des déchets nucléaires sans savoir ce que l'on va en faire", déclare à l'AFP Steve Wing, professeur à l'université North Carolina-Chapel Hill.
Après que le président Barack Obama eut exclu au budget de construire un site d'enfouissement de déchets dans les montagnes du Nevada (ouest), son secrétaire à l'Energie a indiqué qu'il réunirait des experts pour élaborer un plan à long terme. A propos de Three Mile Island, le professeur Wing conteste le discours officiel qui affirme qu'il n'y a pas eu "assez de radiation pour mettre en danger la santé publique".
M. Wing a étudié
le cours des particules radioactives portées par le vent
et le taux de cancer dans les régions touchées pour
y découvrir des fréquences de cancers des poumons
et de leucémies 30 fois supérieures à la
moyenne. "J'ai des réticences
envers une renaissance du nucléaire. Il y a d'autres options
qui sont meilleures", conclut-il.
RIA Novosti, 20/3/2009:
Techsnabexport, spécialisée dans
les exportations de matériaux nucléaires, et la
société d'enrichissement américaine USEC
se sont entendues sur la formule de calcul des prix de l'uranium
russe faiblement enrichi livré aux Etats-Unis, a annoncé
vendredi la société russe dans un communiqué.
La nouvelle formule sera appliquée entre 2010 et 2013,
année d'expiration d'un contrat conclu en 1993. Les livraisons
sont réalisées en conformité avec l'Accord
russo-américain sur l'utilisation de l'uranium hautement
enrichi provenant des armes nucléaires réformées
(accord daté du 18 février 1993). Le compromis trouvé
par les parties permettra de réaliser des livraisons stables
d'uranium faiblement enrichi et la vente de la composante naturelle
de cet uranium en vertu de contrats à long terme, et de
remplir intégralement les engagements des parties découlant
de l'Accord. Celui-ci prévoit le retraitement de 500 t
d'uranium militaire en vue de son utilisation en tant que combustible
pour les centrales nucléaires, rappelle le communiqué.
Techsnabexport est un des principaux fournisseurs de marchandises
et de services de cycle nucléaire, couvrant depuis 45 ans
plus de 40% des besoins du marché international en services
d'enrichissement. Elle exporte des isotopes, des terres rares
et d'autres produits de l'industrie nucléaire russe. La
société possède des filiales en Allemagne,
en Corée du Sud et au Japon.
Les Echos, 24/2/2009:
Un accord-cadre qui fixera les règles
de coopération entre la France et l'Italie en matière
de nucléaire civil doit être signé aujourd'hui.
Un préalable pour qu'Areva ou EDF puisse opérer
sur place.
La relance du nucléaire se précipite en Italie.
Alors que le Parlement italien s'apprête à inscrire
dans la loi le retour de l'atome, un accord-cadre qui fixera les
règles de coopération entre la France et l'Italie
en matière de nucléaire civil doit être signé
aujourd'hui à Rome. Il s'agit d'un préalable pour
que les champions français du nucléaire puissent
agir sur place. Sans que cela n'exclue d'autres prétendants
étrangers...
Cet accord sera ratifié par le président français
Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi
dans le cadre d'un sommet bilatéral, selon un porte-parole
de l'Elysée. Anne Lauvergeon, la présidente du directoire
d'Areva, était elle-même à Rome hier. Pierre
Gadonneix, le patron d'EDF, s'y rend aujourd'hui, tout comme Jean-François
Cirelli, le numéro deux de GDF Suez.
Le ministre italien du
Développement économique, Claudio Scajola, prévoit
à terme la construction de « huit à dix centrales
» en Italie et espère que le gouvernement Berlusconi
pose leurs premières pierres dans les quatre ou cinq ans
à venir. Une révolution dans ce pays, qui avait
été l'un des premiers à tourner le dos à
l'énergie nucléaire, en 1987, à la suite
d'un référendum.
Dans l'immédiat, les retombées
commerciales de cette coopération devraient être
limitées puisque le Parlement n'a pas encore entériné
le retour de l'atome dans le « mix » énergétique
italien. Mais elles pourraient s'avérer importantes pour
Areva, GDF Suez, qui ne cache pas ses ambitions dans le nucléaire
en Italie, et surtout EDF, qui a déjà scellé
des accords dans ce sens avec Enel.
Réapprendre le métier
Selon « La Tribune », le groupe présidé
par Fulvio Conti et celui dirigé par Pierre Gadonneix signeront
aujourd'hui l'extension de leur coopération, permettant
à Enel de détenir 12,5 % du futur réacteur
EPR français de Penly (Seine-Maritime), comme il l'a fait
à Flamanville. Le groupe italien dispose d'une option dans
ce sens. En échange, EDF aura le droit de codétenir
les futures centrales nucléaires d'Enel en Italie.
Le groupe italien, qui compte sur son expérience française
pour réapprendre le métier du nucléaire,
a toutes les raisons de reconduire l'expérience de Flamanville,
à laquelle sont associés une cinquantaine de ses
ingénieurs. Mais il s'inquiète de l'évolution
du cadre réglementaire français, qui pourrait voir
naître des tarifs régulés à moindre
coût sur l'énergie nucléaire de base.
GDF Suez regardera de très près toute forme d'accord
signé entre l'électricien français et son
partenaire italien.
Selon l'Elysée, le groupe présidé par Gérard
Mestrallet doit être associé à EDF pour construire
l'EPR de Penly, mais les négociations entre les deux sociétés
n'ont pas encore abouti. Une chose est sûre : GDF Suez veut
davantage qu'Enel et espère même obtenir une minorité
de blocage, soit 34 %.
18/2/2009 - Le groupe japonais Mitsubishi et le groupe nucléaire français Areva ont annoncé mercredi qu'ils venait de signer un pacte d'actionnaires pour leur société commune de fabrication de combustible nucléaire au Japon, dans un communiqué. Le 22 décembre dernier, le groupe d'industrie lourde japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) avait annoncé un accord avec Areva pour la constitution d'une société commune. Le groupe de matériaux Mitsubishi Materials et la gigantesque maison de commerce nippone Mitsubishi Corporation sont aussi parties prenantes à ce projet. MHI détiendra 35% de la nouvelle entité qui naîtra de la restructuration de l'actuelle Mitsubishi Nuclear Fuel. Areva en contrôlera 30% de même que Mitsubishi Materials. Mitsubishi Corporation prendra les 5% restants. "Les quatre signataires comptent mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires à la constitution de la nouvelle société le 1er avril prochain", indique le communiqué commun. Cette société "sera un fournisseur à part entière de combustibles nucléaires, dont les activités engloberont le développement, la conception, la fabrication et la commercialisation de ces combustibles", ajoute le communiqué. Elle fournira à ses clients japonais du combustible destiné tant à des réacteurs à eau pressurisée (REP) qu'à eau bouillante (REB) ou à haute température refroidis au gaz, ainsi que du combustible MOX. Cette société devrait également fournir les marchés hors du Japon en tant que fournisseur indépendant de combustibles de conception MHI pour réacteurs à eau pressurisée. MHI et Areva ont également confirmé avoir entamé les préparatifs nécessaires pour investir ensemble, à parité, aux États-Unis dans la construction d'une installation de fabrication de combustibles nucléaires.
Les Echos, 4/2/2009:
Le groupe nucléaire signe aujourd'hui
un protocole d'accord avec l'électricien indien NPCIL qui
pourrait déboucher sur la vente de six EPR : deux commandes
fermes d'ici à décembre et une option sur quatre
autres
Areva prend le leadership sur la renaissance du nucléaire
en Inde. Anne Lauvergeon, présidente du directoire du groupe
nucléaire français, doit signer aujourd'hui à
Delhi un protocole d'accord avec l'électricien indien NPCIL,
qui pourrait déboucher sur la vente de six EPR. Il prévoit
deux commandes fermes d'ici à la fin de l'année
et une option sur quatre autres réacteurs de troisième
génération dans une seconde étape.
Areva profite de sa stratégie intégrée, puisque l'accord prévoit la livraison de combustibles pendant la durée de vie des réacteurs, c'est-à-dire soixante ans. Cet élément pèsera dans la facture finale, qui reste à négocier. Selon les types de contrats et l'évolution des prix des matières premières, un EPR coûte entre 4 milliards et 6 milliards d'euros. Si les négociations aboutissent, il pourrait s'agir du plus gros contrat jamais signé par Areva.
En attendant, le champion français du nucléaire s'impose comme la première société étrangère à signer un tel protocole d'accord en Inde depuis que le pays n'est plus frappé d'embargo sur les technologies nucléaires et l'uranium*. En septembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique et le groupe des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires ont accepté de lever cette interdiction datant de 1974.
L'Inde compte aujourd'hui dix-sept réacteurs de technologie canadienne et russe, qui fournissent 2,5 % de son électricité. Alors que la consommation a doublé depuis 1990, le pays souhaite accroître sa capacité nucléaire pour la faire passer d'environ 4 gigawatts aujourd'hui à 20 gigawatts d'ici à 2020 et 63 gigawatts en 2030. Soit plus de vingt réacteurs !
Depuis trois ans, tous les grands du nucléaire se mobilisent pour avoir aussi leur part du gâteau. L'EPR d'Areva se trouve en concurrence avec l'AP 1.000 de l'américain Westinghouse, filiale du japonais Toshiba, le réacteur à eau bouillante ABWR de General Electric et Hitachi et le VVR 1.000 russe.
Avec Areva, NPCIL entend agir comme maître d'ouvrage et envisage de mettre en service les deux premiers réacteurs en 2016 sur son site de Jaitapur. Dans le passé, l'électricien a indiqué qu'il souhaitait voir 80 % de la valeur d'un réacteur réalisés en Inde. C'est sans doute dans cet esprit qu'Areva et Alstom viennent de signer des protocoles d'accord avec l'indien Bahrat Forge.
La dernière grosse commande du groupe nucléaire français remonte à fin 2007, lorsque le chinois CGNPC a acheté deux EPR pour 8 milliards d'euros. L'accord avec l'Inde intervient à peine une semaine après le lancement effectif du deuxième EPR français, confié par l'Elysée à EDF en association avec GDF Suez. En décembre, le sud-africain Eskom avait annulé un projet portant sur deux ou trois EPR.
C'est une bouffée d'oxygène pour Anne Lauvergeon. La présidente du directoire d'Areva, critiquée pour le retard du chantier finlandais, a récemment été fragilisée par l'annonce de sortie de son partenaire allemand Siemens dans leur filiale de réacteurs, Areva NP. Par ailleurs, l'Etat n'a pas avalisé son budget 2009 en décembre et refusé un projet de fusion avec Technip.
* L'Inde et la France ont signé en septembre un accord de coopération nucléaire civile, "base d'une coopération bilatérale élargie dans le domaine de l'énergie et de la recherche". L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et le Groupe des 45 pays fournisseurs de technologies nucléaires (NSG) ont levé en juillet et septembre un embargo international sur le nucléaire civil imposé depuis 34 ans à l'Inde. L'embargo avait été imposé à cette puissance atomique militaire, qui refuse de signer le Traité de non-prolifération (TNP), après ses essais de 1974. [Cet ajout n'est pas dans l'article des Echos]
Les Echos, 4/2/2009:
Areva a signé avec EDF un contrat de
plus de 5 milliards d'euros portant sur la fourniture de services
d'enrichissement d'uranium. Ce contrat représente pour
le groupe nucléaire français « le plus important
jamais signé dans ce domaine d'activité »
et portera sur « une longue période », a-t-il
ajouté. Ces services seront largement fournis par la future
usine d'enrichissement par centrifugation baptisée «
Georges-Besse
II » et qui sera implantée sur le site du Tricastin
dans la Drôme. Sa
construction, qui représente un investissement de près
de 3 milliards, a commencé en 2006 pour une mise en service
prévue cette année. Contrairement à GDF Suez,
EDF n'a pas encore précisé s'il en sera actionnaire.
Georges-Besse II doit remplacer l'usine d'enrichissement par diffusion
gazeuse Eurodif, exploitée depuis 1978 au même endroit.
Areva a signé son premier contrat d'enrichissement d'uranium
avec EDF en 1975.
Finance plus, 28/1/2009:
Areva et EDF ont signé un contrat de plusieurs centaines de millions d'euros, portant sur la fourniture de services de conversion d'uranium. Ce contrat, qui débute en 2009, sera alimenté par la production des usines de Comurhex, puis sera assuré à partir de 2012 par les usines de Comurhex II, le nouvel outil de conversion du groupe AREVA. "Cet investissement, dont les travaux de réalisation ont été lancés en 2008, s'inscrit dans le contexte de renaissance du nucléaire et permettra ainsi à AREVA de sécuriser les approvisionnements de ses clients dans le domaine de la conversion", est-il expliqué. " Nous nous réjouissons de ce contrat qui apporte aux deux groupes une visibilité et une sécurité d'approvisionnement de services de conversion d'uranium, secteur stratégique et très concurrentiel du cycle du combustible ", a déclaré Christian Barandas, PDG de Comurhex et Directeur de la Business Unit Chimie d'AREVA.
19/1/2009 - Le
conglomérat industriel diversifié japonais Toshiba
est sur le point de remporter un contrat pour la fourniture de
deux réacteurs nucléaires aux Etats-Unis, une première
pour un fabricant de centrales nippon sur le marché étranger,
a affirmé lundi la presse locale. Jusqu'à présent,
les commandes de réacteurs nucléaires reçues
par le groupe Toshiba aux Etats-Unis l'ont été via
sa filiale américaine Westinghouse (entreprise rachetée
en 2006) et non directement. "La maison-mère Toshiba
a remporté un appel d'offres auprès de la compagnie
américaine NRG", a assuré le quotidien généraliste
de droite Yomiuri Shimbun, précisant que les deux sociétés
devraient officialiser cette information d'ici la fin du mois
de mars. La commande en question porterait sur deux réacteurs
à eau bouillante (REB ou BWR), d'une puissance unitaire
de 1.400 mégawatts (MW) et devant entrer en exploitation
en 2015. Le montant du contrat se situerait dans une fourchette
allant de 600 à 800 milliards de yens (5 à 6,7 milliards
d'euros), selon le Yomiuri. Toshiba avait par ailleurs annoncé
il y a quelques jours que sa filiale américaine Westinghouse
avait remporté sa troisième commande de construction
de deux réacteurs aux Etats-Unis depuis que les Américains
ont renoué récemment avec l'énergie nucléaire.
Westinghouse avait déjà signé en 2008 deux
autres contrats pour la construction de deux centrales nucléaires
dotées chacune de deux réacteurs aux Etats-Unis.
Ces trois projets sont les premiers sur place depuis vingt ans,
les Etats-Unis n'ayant relancé que récemment leur
programme nucléaire, gelé après l'accident
de Three Mile Island en 1979 [TMI
a peut-être été le coup de grâce pour
l'énergie nucléaire américaine mais il a
frappé une industrie déjà mal en point dont
le
déclin était amorcé en 1974]. Environ 30
nouveaux réacteurs doivent être construits dans le
pays au cours des 20 prochaines années. Pour cette série
de juteux contrats potentiels, le groupe Toshiba/Westinghouse
est en concurrence avec les alliances formées par le français
Areva et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) d'une part,
et par le japonais Hitachi et l'américain General Electric
d'autre part.
16/1/2009 - A cinq jours de la fin de son mandat, l'administration Bush a signé jeudi un accord de coopération nucléaire avec les Emirats arabes unis, malgré les doutes du Congrès, qui craint que les Emirats ne soient pas suffisamment engagés contre le programme nucléaire iranien. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice s'est félicitée de la conclusion de l'accord, qu'elle a signé au département d'Etat avec le ministre émirati des Affaires étrangères, le Cheikh Abdullah bin Zayed al Nahyan. "Nous saluons l'engagement des EAU à respecter, en matière de non-prolifération, les normes de sûreté et de sécurité les plus exigentes dans sa recherche de l'énergie nucléaire", a déclaré Rice, qui a estimé que le Congrès validerait le texte. Nahyan a déclaré que son gouvernement s'était montré "transparent" à propos de l'accord, qui autorise les échanges dans le domaine nucléaire civil entre les deux pays. "Cet accord ouvrira pour les entreprises américaines la voie d'une meilleure coopération, plus moderne, entre nos deux pays", a-t-il ajouté. Une porte-parole de la future administration Obama n'a pas souhaité faire de déclaration sur l'accord avec les EAU, ni dire s'il recevrait le soutien du prochain gouvernement. Le Congrès dispose désormais de 90 jours pour examiner le texte. Si aucune objection n'a été formulée à l'issue de ce délai, il aura force de loi. Le représentant de Californie Howard Berman, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a assuré peu avant la cérémonie de signature que le document serait examiné avec attention. "Plusieurs membres du Congrès, dont moi-même, considèrent que les efforts internationaux pour empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires relèvent de la plus haute priorité. Nous examinerons ceci ainsi que tout futur accord de coopération nucléaire sous cette lumière", a déclaré Berman. Les Etats-Unis disposent d'accords similaires avec une vingtaine de pays, dont l'Inde et l'Egypte.
4/12/2008 - Le
groupe de BTP Vinci a signé un accord d'exclusivité
avec le groupe britannique de travaux publics Balfour Beatty pour
la construction de centrales nucléaires EPR au Royaume-Uni,
a annoncé jeudi le groupe français. Cet accord a
été conclu pour répondre "aux appels
d'offres qui vont être lancés dans le cadre du programme
de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni",
indique le groupe dans un communiqué. "Dix réacteurs
pourraient être construits, le Royaume-Uni étant
le premier pays européen à se lancer massivement
dans la construction de centrales de cette génération",
est-il ajouté. Le gouvernement britannique a autorisé
en janvier la construction de nouvelles centrales nucléaires
pour développer la part de l'énergie issue de l'atome,
alors que moins d'un cinquième de l'électricité
vient du nucléaire dans ce pays contre près de 80%
en France. L'accord prendra la forme d'une joint venture à
parts égales, est-il précisé. "Cette
opération s'inscrit dans la stratégie de Vinci qui
vise à installer le groupe comme partenaire génie
civil de premier plan de la technologie EPR dans le monde",
ajoute Vinci.
21/11/2008 - Le
groupe d'énergie nucléaire français Areva
a remporté un nouveau contrat pour la fourniture de combustible
MOX à la
centrale de Takahama, au Japon, a-t-il annoncé vendredi
dans un communiqué. Le contrat, qui doit être signé
vendredi, porte "sur l'approvisionnement de 32 assemblages
combustibles MOX destinés à la centrale nucléaire
japonaise de Takahama, implantée dans la préfecture
de Fukui et exploitée par l'électricien Kansai",
explique Areva, sans préciser le montant du contrat. Il
a été remporté auprès du japonais
Nuclear Fuel Industries (NFI), selon le communiqué. Fin
mars, Areva avait déjà décroché un
contrat au Japon portant sur l'approvisionnement de 16 assemblages
combustibles MOX pour la centrale de Takahama. Le combustible
MOX, obtenu à partir d'oxyde d'uranium et de plutonium,
sera fabriqué sur le site Melox, à Marcoule (Gard,
sud), à partir de plutonium traité à La Hague
(Manche, ouest).
16/10/2008 - La capacité de production de l'électricité d'origine nucléaire pourrait presque quadrupler d'ici à 2050 sous réserve de l'adhésion des responsables politiques et de la société, a indiqué jeudi l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "En 2050, la capacité nucléaire mondiale pourrait croître d'un facteur compris entre 1,5 et 3,8", a estimé l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE dans sa première édition des "Perspectives de l'énergie nucléaire". Si la capacité mondiale était multipliée par 3,8, la part du nucléaire dans la production d'électricité atteindrait 22% en 2050 contre 16% actuellement et 1.400 réacteurs d'une puissance du même ordre que celle des installations actuelles pourraient être exploités en 2050, a ajouté l'AEN.
En juin 2008, 439 réacteurs étaient en fonctionnement dans 30 pays pour une puissance installée totale de 372.000 mégawatts. En tenant compte des programmes nationaux de développement du nucléaire et des déclarations d'intention, les pays qui auront le plus de puissance installée en 2020 seront les Etats-Unis, la France, le Japon, la Russie, la Chine et la Corée. La Chine et les Etats-Unis sont les deux pays qui prévoient d'augmenter le plus leurs capacités. La France, le Japon et les Etats-Unis totalisent à eux trois 57% de la puissance nucléaire installée dans le monde. Les pays qui ne possèdent actuellement aucun réacteur nucléaire et qui projettent d'en construire ne contribueront qu'à hauteur de 5% à l'accroissement de la capacité totale en 2020, a encore précisé l'agence.
ADHESION NECESSAIRE DES POLITIQUES ET DE LA SOCIETE L'adhésion des pouvoirs politiques et de la société sera néanmoins vitale pour pouvoir développer la filière nucléaire, a également expliqué l'AEN. "Il importera de plus en plus que s'instaure une relation régulière entre les décideurs, l'industrie nucléaire et la société, qui soit propice au développement des connaissances et à la participation du public." Les gouvernements auront comme responsabilité la réglementation en matière de sûreté nucléaire, l'amélioration des efforts pour mettre au point des solutions de stockage des déchets radioactifs et le renforcement du régime international sur la non-prolifération, a encore précisé l'AEN.
"Jusque-là, le retard et l'échec
de certains programmes de stockage des déchets fortement
radioactifs continuent d'avoir un impact significatif sur l'image
de l'énergie nucléaire", a dit l'agence, ajoutant
que les gouvernements et l'industrie nucléaire devaient
travailler ensemble. Les ressources en uranium sont suffisantes
pour permettre la croissance du nucléaire, sans avoir besoin
de le retraiter, au moins jusqu'en 2050, a estimé l'agence.
Les ressources géologiques prévisionnelles sont
également suffisantes pour assurer l'approvisionnement
en uranium pendant encore plusieurs centaines d'années,
a-t-elle ajouté [faux,
archi-faux, rappel:
Calculs avec les chiffres donnés dans le mémento
du CEA
- réserves d'uranium dans le monde fin 1996 (ressources
connues + ressources estimées: 4.299.000 t
- consommation mondiale actuelle annuelle: 56.250 t,
- durée de la vie de la production d'énergie nucléaire:
76 ans.
Si on triple par exemple la production mondiale de l'électricité
nucléaire actuelle, alors, la durée de la vie des
réserves se réduit à 25 ans !!!
Lire: La
future pénurie d'uranium.
Sources: (L'énergie en France, édition 2000,
ministre de l'économie des finances et de l'industrie)
et dans "Mémento sur l'énergie",
1999.].
11/10/2008 - Le
PDG du groupe EDF Pierre Gadonneix a estimé samedi que
les investissements dans le secteur nucléaire dans le monde
allaient s'accélérer, malgré la crise financière
internationale. "Je pense que les investissements dans le
secteur du nucléaire vont s'accélérer",
malgré la crise financière, a déclaré
M. Gadonneix, interrogé à l'issue d'une visite du
chantier de l'EPR et de la
centrale nucléaire de Flamanville (Manche, nord-ouest
de la France), où est construit l'EPR, avec le ministre
italien du développement économique Claudio Scajola.
L'exemple de l'Italie le montre, a ajouté le patron d'EDF.
L'objectif de Rome, qui a annoncé en mai sa volonté
de renouer avec le nucléaire, 21 ans après y avoir
renoncé, est de "commencer vraiment la construction
des centrales nucléaires d'ici 2013", a précisé
M. Scajola, qui était accompagné à Flamanville
des patrons du numéro un de l'énergie en Italie,
Enel, Falvio Conti, et d'Umberto Quadrino, patron du numéro
deux, Edison. Enel détient 12% de l'EPR et Edison est contrôlé
par EDF et l'italien A2A. "Ici à Flamanville nous
trouvons beaucoup de réponses à nos besoins"
a poursuivi M. Scajola estimant qu'avec son expérience
de leader dans le nucléaire, la France allait "pouvoir
aider l'Italie dans des délais très brefs à
pouvoir produire une partie de son besoin en énergie".
"A cette marque d'intérêt exprimée par
le ministre, nous allons répondre évidemment favorablement",
a indiqué M. Gadonneix. A la question de savoir si la crise
financière ne risquait pas de freiner les investissements
nucléaires dans le monde, le PDG du deuxième groupe
français en valeur boursière a répondu par
la négative. "Le nucléaire fait partie des
réponses à trois défis, la sécurité
de l'approvisionnement, la lutte contre le réchauffement
climatique, et le coût de l'énergie. Clairement ces
réalités industrielles n'ont pas le même horizon
de temps que la crise financière", a argumenté
M. Gadonneix. La crise ne change "rien dans les investissements
d'EDF", a-t-il ajouté.
Le numéro un d'EDF a en outre répété
que l'EPR de Flamanville serait mis en service comme prévu
en 2012, malgré la suspension des opérations de
coulage de béton du 21 mai au 19 juin, ordonné par
l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
sans que la sûreté n'ait été mise en
cause. Le Canard enchaîné avait affirmé que
les travaux avaient "au moins neuf mois de retard".
L'EPR de Flamanville est le deuxième réacteur à
eau sous pression (European Pressurised Water Reactor) en construction
dans le monde. L'autre qui se trouve en Finlande a subi d'importants
retards et son exploitation ne devrait pas intervenir avant
2011, avec un an et demi de retard sur le calendrier initial.
27/9/2008 - Les entreprises françaises pourraient rafler pour 20 milliards d'euros de contrats d'ici 15 ans dans le nucléaire civil en Inde, a annoncé samedi le patronat indien, deux jours avant la visite du Premier ministre en France, où un accord bilatéral dans ce secteur pourrait être signé. "L'Inde a besoin de 60.000 mégawatts supplémentaires de capacité installée pour l'énergie nucléaire. Cela nécessitera des investissements de 6.000 milliards de roupies, soit 97 milliards d'euros d'ici 15 ans", a indiqué Amit Mitra, secrétaire général de la Fédération des chambres indiennes du commerce et de l'industrie (FICCI). "Je m'attends à ce que la France puisse remporter 25% de ces investissements, soit 20 milliards d'euros de contrats possibles d'ici 15 ans", a-t-il ajouté.
Le Monde, 12/9/2008:
Pas d'avions ravitailleurs pour Airbus aux Etats-Unis, mais sans doute des réacteurs nucléaires pour EDF et Areva en Afrique du Sud. Le groupe public d'électricité sud-africain, Eskom, pourrait annoncer, dans quelques jours, qu'il a finalement choisi la technologie franco-allemande de l'EPR (European Pressurized Water Reactor), le réacteur de troisième génération développé par Areva, pour équiper ses nouvelles centrales et relancer un ambitieux programme nucléaire civil au moment où le pays traverse une crise énergétique sans précédent.
Un retard politique est toujours possible en raison des tensions liées à l'élection présidentielle de 2009. Mais les Sud-Africains préféreraient négocier en exclusivité le projet du consortium EDF-Areva-Bouygue plutôt que celui de la société américano-japonaise Toshiba-Westinghouse.
Le contrat porte sur la construction de deux EPR, dont le coût unitaire est d'environ 3,5 milliards d'euros, la livraison par Alstom des turbines et les travaux de génie civil effectués par Bouygues avec le groupe de BTP local, Aveng. A travers des transferts de technologies, Areva souhaite accompagner l'Afrique du Sud dans "le développement sur le long terme de son industrie nucléaire", notamment en investissant "aux côtés des acteurs nationaux".
Avec la Chine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Inde, c'est l'un des cinq plus gros marchés potentiels pour l'industrie nucléaire française. En visite à Pretoria fin février, Nicolas Sarkozy avait vigoureusement défendu l'EPR auprès de son homologue, Thabo Mbeki. Le choix du consortium français ne serait qu'une demi-surprise. Dans le domaine de l'énergie, les relations entre la France et l'Afrique du Sud sont anciennes.
C'est EDF et Areva (alors Framatome) qui avaient livré les deux réacteurs de Koeberg, mis en service en 1984 et 1985. Alstom est présent en Afrique du Sud depuis quatre-vingts ans et ses turbines équipent de nombreuses centrales sud-africaines au charbon.
CENTRALES POLLUANTES ET VIEILLISSANTES
Les ambitions d'Eskom ne s'arrêtent pas à ce programme de deux réacteurs. Il a demandé à Areva et à Toshiba-Westinghouse une étude pour la fourniture de dix réacteurs supplémentaires. Pour l'heure, l'unique centrale nucléaire de Koeberg ne produit que 5 % de l'électricité du pays, l'essentiel de la production (90 %) étant assuré par des centrales au charbon - polluantes et vieillissantes - alimentées par les mines locales. Le gouvernement veut porter la part du nucléaire à 30 % dans vingt ans.
Il y a urgence. Le pays souffre d'une crise énergétique aiguë, qui fait régulièrement la "une" des journaux sur le thème du "retour à l'âge des ténèbres". Certains voient déjà poindre la menace d'un black-out pendant la Coupe du monde de football 2010 organisée par l'Afrique du Sud. Les délestages à répétition s'expliquent par la croissance économique.
Elle s'est emballée ces dix dernières années, mais les investissements d'Eskom n'ont pas suivi, faute de feu vert du gouvernement. Malgré une inflation galopante, M. Mbeki a dû récemment autoriser la compagnie publique à augmenter ses tarifs de 27,5 % pour financer le renouvellement de ses infrastructures, jetant des milliers de manifestants dans la rue.
La crise énergétique a de lourdes conséquences économiques. Elle dissuade des industriels étrangers d'investir en Afrique du Sud et pénalise ceux qui y sont installés. Début 2008, l'incapacité d'Eskom à alimenter les compagnies minières les a obligées à arrêter l'exploitation de certains gisements (or, platine...). La production minière a reculé de 22 % au premier trimestre, le prix de certains minerais s'est envolé et la croissance a été amputée de moitié.
11/9/2008 - L'Inde
est sur le point de signer des
accords de coopération dans le nucléaire civil
avec la France et la Russie, après l'approbation par la
communauté internationale d'un pacte identique entre New
Delhi et Washington, a indiqué jeudi la diplomatie indienne.
Samedi dernier à Vienne, le Groupe des 45 pays fournisseurs
nucléaires (NSG), qui contrôle l'exportation de ces
technologies dans le monde, a validé un accord de 2005
permettant aux Etats-Unis --si le Congrès le ratifie définitivement--
de vendre à l'Inde des réacteurs ou du combustible
à usage civil. Le NSG a de facto levé un embargo
international vieux de 34 ans sur le commerce nucléaire
avec New Delhi, qui n'est pas partie au Traité de non-prolifération
(TNP), mais qui est une puissance atomique militaire déclarée
depuis son premier essai en 1974. Après le feu vert en
juillet de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA), la communauté internationale offre donc un régime
dérogatoire à l'Inde puisque, normalement, le NSG
interdit tout commerce nucléaire avec les Etats non signataires
du TNP. "A la suite de la déclaration du NSG permettant
à ses membres de coopérer dans le nucléaire
civil avec l'Inde, le gouvernement travaille à la mise
en oeuvre d'une coopération commerciale avec des partenaires
étrangers", a déclaré le porte-parole
du ministère des Affaires étrangères, Navtej
Sarna. New Delhi est proche de la signature d'accords bilatéraux
avec "des partenaires amicaux tels que la France et la Russie",
a-t-il dit. En fait, Moscou équipe déjà une
centrale nucléaire du sud de l'Inde et un accord franco-indien
est prêt depuis la visite d'Etat en janvier du président
Nicolas Sarkozy. Quant aux Etats-Unis, la Maison Blanche a annoncé
mercredi avoir envoyé au Congrès pour approbation
le texte de leur accord nucléaire avec l'Inde. "L'agence
atomique d'Inde (NPCIL) a déjà ouvert un dialogue
préliminaire avec ces entreprises américaines",
a rappelé M. Sarna. Le mois dernier, la NPCIL avait présélectionné
l'américain Westinghouse Electric Company, l'alliance américano-japonaise
General Electric-Hitachi, le français Areva et l'agence
d'énergie atomique russe Rosatom.
8/9/2008 - La Chine a salué lundi l'accord sur le commerce des matières nucléaires avec l'Inde, espérant qu'il permettrait de soutenir les efforts en faveur de la non-prolifération. "La Chine a toujours soutenu que toutes les nations ont le droit à l'usage pacifique de l'énergie nucléaire", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jiang Yu. "Dans le même temps, cet accord devrait permettre de maintenir l'intégrité et la validité du système international de non-prolifération nucléaire", a-t-elle ajouté dans un communiqué. "La Chine espère qu'une telle décision sera favorable à la coopération internationale sur l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins civils et à la prévention de la prolifération nucléaire", a-t-elle aussi dit. Pékin s'était inquiété des risques de prolifération après le projet d'accord historique sur le nucléaire civil l'année dernière entre les Etats-Unis et l'Inde. Cette dernière possède l'arme atomique mais n'a pas adhéré au Traité de non prolifération nucléaire (TNP). Après plusieurs semaines d'intenses négociations, les Etats-Unis ont obtenu le feu vert du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG), qui contrôle l'exportation et la vente de technologies nucléaires dans le monde, pour son accord de coopération civile avec l'Inde, samedi à Vienne. Les 45 membres du NSG ont accepté une proposition américaine levant un embargo sur le commerce nucléaire avec l'Inde, vieux de 34 ans. En janvier, l'Inde s'est déclarée prête à une coopération avec la Chine dans le nucléaire civil. Les deux géants asiatiques, aux économies en plein boom mais lourdement dépendantes du charbon et du pétrole, cherchent à diversifier leurs ressources énergétiques et ont des projets ambitieux dans le nucléaire.
PARIS (28/7/2008) - EDF devra profiter d'une relance du nucléaire dans le monde et répondre aux besoins des pays émergents afin de trouver de nouveaux relais de croissance indispensables au cours de la prochaine décennie, estiment des spécialistes du secteur de l'énergie.
Le rachat de l'opérateur de centrales nucléaires British Energy, que le groupe espère selon certaines sources finaliser cette semaine, serait une nette avancée dans sa stratégie mais appellerait d'autres développements. Car EDF, fort d'une base solide et compétitive dans le nucléaire, devra non seulement renforcer ses positions européennes mais aussi faire preuve d'audace en privilégiant des zones à fort potentiel telles que l'Asie et l'Europe de l'est. "Si EDF veut modifier son portefeuille de façon majeure d'ici à 10 ans et utiliser son 'cash' plutôt que le rendre aux actionnaires, il a intérêt à se développer dans les pays émergents", a déclaré à Reuters Christophe Moret, vice-président du cabinet de conseil en stratégie Estin & Co et spécialiste des questions énergétiques. "En Chine, le groupe pourrait participer à l'électrification rurale, la mise à niveau des réseaux et l'amélioration de la qualité de la distribution. Il y a un énorme potentiel", ajoute-t-il en soulignant également le "besoin criant de nouveaux moyens de production d'ici à 10 ans (...) pour la Pologne, la Slovaquie, la Bulgarie ou la Roumanie".
Pour un ancien cadre du groupe, qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, EDF "a intérêt à devenir un groupe gazier comme le sont le pétrolier italien Eni ou GDF Suez". Le groupe devra également s'imposer face à l'allemand E.ON, numéro un mondial des services aux collectivités qui a lancé un plan d'investissements à l'international, notamment en Espagne, en Italie, en France et en Russie.
Le nucléaire, un "atout clé"
Le nouveau géant mondial de l'énergie
GDF Suez doit pour sa part prendre début 2009 des décisions
stratégiques dans le nucléaire en Europe occidentale,
avec une éventuelle candidature pour un deuxième
EPR en France qui
serait l'occasion d'un premier bras de fer avec EDF.
Des spécialistes du secteur soulignent que l'entreprise
publique, qui a fait ses débuts en Bourse fin 2005, dispose
avec le nucléaire d'un avantage de taille face à
ses concurrents dans un contexte de flambée du prix des
énergies fossiles et de lutte contre le réchauffement
climatique [lire: Nucléaire,
l'escroquerie du discours sur l'effet de serre]. "La
production nucléaire d'EDF constitue sa grande force :
c'est une forme d'énergie compétitive, elle ne produit
pas de CO2 et améliore l'indépendance de la France
vis-à-vis du pétrole et du gaz importés.
C'est un des atouts clés d'EDF", a déclaré
à Reuters Colette Lewiner, responsable du secteur "Energie
et utilities" chez Capgemini. "Sa taille, sa puissance
financière, sa rentabilité, ses compétences
et le fait que son capital soit ouvert sont également des
atouts majeurs", ajoute-t-elle.
L'enjeu pour EDF sera de promouvoir les avantages du nucléaire,
alors que la France et la Grande-Bretagne sont les deux seuls
grands pays européens qui ont clairement confirmé
leur choix du recours à l'atome. Dans l'attente d'une hypothétique relance du nucléaire
en Allemagne, Italie ou Espagne, EDF s'est positionné
dans ce domaine en 2007 aux Etats-Unis et en Chine - où
il veut construire respectivement quatre et deux réacteurs
de type EPR au cours de la prochaine décennie -, ainsi
qu'en Afrique du Sud.
Hausse de tarifs pour les industriels ?
EDF, qui est aujourd'hui le premier exploitant
nucléaire mondial avec 58 réacteurs opérationnels,
veut investir d'ici à 2010 dans plus de dix centrales EPR
qu'il exploitera.
Une expansion hors des frontières de l'Union est d'autant
plus stratégique pour EDF que l'ouverture à la concurrence
du marché de l'énergie en Europe n'a pas tenu ses
promesses en matières de hausses de prix pour la société,
ce qui a pesé sur son cours de Bourse (-33% depuis le début
de l'année). Depuis le 1er juillet 2007, les clients du
groupe peuvent opter pour les prix de marché mais ces derniers
ont flambé car ils sont fixés sur les capacités
de pointe - c'est-à-dire les centrales thermiques fonctionnant
au pétrole ou au gaz. Afin de protéger les particuliers
et les gros industriels, la France - 54% des ventes et 66% de
l'excédent brut d'exploitation d'EDF en 2007 - a maintenu
le principe des tarifs réglementés et vient même
de les prolonger. Pour EDF, qui est détenu à près
de 85% par l'Etat, ces mesures entraînent un important manque
à gagner car l'entreprise pourrait bénéficier
de coûts de production bien inférieurs à ceux
des concurrents et voir ses marges augmenter dans le cadre d'une
hausse généralisée des prix de l'électricité.
"Deux procédures peuvent être engagées (par Bruxelles) : l'une sur les tarifs régulés pour les clients industriels et l'autre sur les contrats à long terme. Cela aura vraisemblablement lieu dans les mois qui viennent, avec peut-être une procédure contre les tarifs régulés (industriels) après la présidence française", selon une source proche de la Commission européenne.
Cette source relève également que "pour les clients domestiques (les particuliers NDLR), la Commission a laissé entendre qu'il n'y avait pas d'urgence et que l'on pouvait maintenir les tarifs régulés".
Reuters, Benjamin Mallet, édité
par Jean-Michel Bélot.
7/7/2008 - Le conglomérat d'industrie lourde japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et le numéro un français de l'énergie nucléaire Areva ont indiqué lundi que, sur le papier, les principes de sûreté de leur réacteur atomique en développement avaient été approuvées par l'AIEA. "Une équipe d'experts internationaux a passé en revue les plans du réacteur pour en évaluer les modalités de sûreté au regard des normes en vigueur, sous le contrôle de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA)", ont expliqué les deux industriels dans un communiqué émanant de leur coentreprise dédiée, Atmea. Il ressort de cette étude conceptuelle que leur projet de réacteur de moyenne puissance de troisième génération respecte bien les principes fondamentaux de sûreté de l'AIEA, ont-ils affirmé. "Il s'agit d'une étape importante qui confirme la pertinence de nos choix", s'est félicité le PDG d'Atmea, Stefan Vom Scheidt, cité dans le communiqué. La société Atmea a été créée par MHI et Areva en 2007 pour développer ensemble un réacteur nucléaire à eau pressurisée de moyenne puissance, Atmea-1, à la suite d'un accord de coopération conclu en 2006. "La coopération avec MHI se passe formidablement bien sur Atmea-1, nous avançons très vite et nous serons prêts à proposer un produit sur le marché dans deux ans", avait souligné en avril la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, lors d'une visite à Tokyo. "Nous avons une approche qui consiste à ne pas repartir de zéro mais à prendre le meilleur des technologies et des expériences de chacun", avait-elle précisé. Areva et MHI ont également récemment signé une lettre d'intention pour l'établissement d'une société conjointe qui pourrait être créée en fin d'année et qui fabriquera des combustibles pour réacteurs à eau pressurisée (PWR ou REP), à eau bouillante (BWR ou EBR), au mélange d'oxydes (Mox) et au gaz. Les deux groupes ont aussi partie liée dans le projet à l'étude de construction d'une usine de recyclage de combustible usé et d'un réacteur rapide aux Etats-Unis.
3/7/2008 - Areva va investir au Creusot (Saône-et-Loire) pour fabriquer en France 100% des pièces de cuves des réacteurs nucléaires de troisième génération EPR, a annoncé le groupe nucléaire français jeudi dans un communiqué. Cet investissement vise à "augmenter la capacité de production de pièces forgées nucléaires", pour que 100% des pièces nécessaires à la fabrication d'un EPR, telles que les pièces de cuves, puissent être réalisées au Creusot, au lieu de 80% actuellement, a précisé le groupe. Areva va d'une part investir avec le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal 70 millions d'euros pour augmenter la production de lingots de l'aciérie d'ArcelorMittal située au Creusot, Industeel, a-t-on appris auprès d'Areva. La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, et le directeur financier d'ArcelorMittal, Aditya Mittal, ont signé à cet égard jeudi "un protocole d'accord pour augmenter la production d'Industeel dédiée au marché nucléaire", lors d'une visite au Creusot du président Nicolas Sarkozy. L'aciérie fera ainsi passer sa capacité de fabrication de lingots de 35.000 tonnes à 50.000 tonnes par an entre 2008 et 2010. D'autre part, Areva va "investir dans sa filiale, Creusot Forge, pour continuer à développer sa production de pièces forgées destinées à la fabrication des composants des réacteurs nucléaires (cuve, générateur de vapeur...)". L'ensemble des acteurs nucléaires régionaux, rassemblés dans le pôle de compétitivité Pôle Nucléaire de Bourgogne, "vont bénéficier de cet investissement", a fait valoir Areva.
23/6/2008 - Les Emirats arabes unis ont lancé des appels d'offres pour une centrale nucléaire qui, si elle est construite serait la première dans un pays arabe, indique lundi un journal. Neuf sociétés sont en compétition, précise le quotidien économique local Emirates Business, en citant des sources non identifiées. Amec, une firme d'ingénierie basée en Grande-Bretagne, a indiqué au journal être l'une des compagnies pressenties pour faire fonctionner la centrale. "On nous a demandé de soumettre un document initial et on l'a fait. Il y a beaucoup d'autres étapes à franchir et nous nous attendons à ce que les contrats soient prêts vers la fin de l'année", a déclaré au quotidien Graham Bellwood, le directeur d'Ame pour le Moyen-Orient. Il a précisé que les appels d'offres concernent la phase de pré-sélection. Les Emirats ont affirmé en avril que tout projet visant à développer leur énergie nucléaire civile serait mené dans une totale "transparence", tout en excluant des activités d'enrichissement sur leur territoire. Ce pays, qui évalue un possible développement de l'énergie nucléaire afin de répondre à des besoins croissants en énergie a indiqué qu'il signerait aussi plusieurs accords internationaux, comme le protocole additionnel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). En janvier, la France a signé un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil avec les Emirats arabes unis, lors d'une visite du président Nicolas Sarkozy dans ce pays. Sur fond d'inquiétude par rapport au programme nucléaire controversé de l'Iran, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont font partie les Emirats, a décidé en décembre 2006 de développer un programme commun de technologie nucléaire à des fins pacifiques. Outre les Emirats, le CCG comprend l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, Qatar et Oman.
21/6/2008 - L'Algérie, qui a signé samedi avec la France un accord dans le nucléaire civil, à l'occasion de la visite du Premier ministre François Fillon, veut se doter d'une industrie nucléaire à usage pacifique. L'accord-cadre franco-algérien, paraphé en décembre à l'occasion de la visite d'Etat du président Nicolas Sarkozy, prévoit une coopération entre les deux pays en matière de recherche fondamentale, de transfert de technologie, de formation, de production d'électricité et de prospection et d'exploitation de l'uranium. Il définit les obligations en matière de sécurité nucléaire et ouvre la possibilité de construire, à terme, des centrales nucléaires en Algérie. L'Algérie va créer une agence nationale de sûreté nucléaire et prévoit la création d'un Institut de génie nucléaire pour la formation à terme de plusieurs centaines d'ingénieurs dans le cadre de son programme d'utilisation pacifique de l'énergie atomique, selon le ministère de l'Energie et des Mines. L'Algérie a signé un accord-cadre similaire le 9 juin 2007 avec les Etats-Unis, à la suite d'une visite d'experts et d'un haut responsable du ministère de l'Energie américain à Alger. Elle a aussi des accord de coopération dans le nucléaire civil avec la Chine, l'Argentine et la Russie et envisage d'en signer d'autres avec l'Egypte et l'Afrique du Sud. La Chine a livré à l'Algérie un réacteur expérimental de 15 mégawatts, baptisé Essalem, installé à Aïn Oussera (sud algérien) et l'Argentine lui a livré un autre installé à Draria (région d'Alger), de 3 mégawatts. Les deux réacteurs sont régulièrement contrôlés par l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA). L'Alger a soutenu le droit de l'Iran d'acquérir la technologie nucléaire à des fins pacifiques et lui apporté son appui dans son contentieux avec les pays occidentaux. Le président Abdelaziz Bouteflika a jugé "inadmissible que soit contrarié le droit légitime et conventionnel des pays membres du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP - dont l'Iran est membre), d'acquérir les technologies nucléaires à des fins strictement pacifiques et de développement".
18/6/2008
Areva va créer
la plus grande mine d'uranium du monde en Namibie
Le Monde, 12/6/2008:
Nicolas Sarkozy a visiblement assoupli sa position sur les relations franco-allemandes dans le nucléaire civil. Le président de la République ne voit plus, désormais, d'un mauvais oeil le maintien du conglomérat Siemens dans le capital d'Areva NP, le fabriquant français de réacteurs nucléaires. "Nous voulons travailler sur le nucléaire de nouvelle génération avec les Allemands, a-t-il déclaré, lundi 9 juin, au cours d'une conférence de presse commune avec la chancelière Angela Merkel. La porte est ouverte, la main est tendue (...), mais c'est un choix qui revient à nos amis allemands." Récemment, le discours français était un peu plus radical. Puisque l'Allemagne a programmé la fermeture de sa dernière centrale en 2020, elle n'a plus guère son mot à dire dans ce domaine et Siemens pourrait céder les 34 % qu'il détient dans Areva NP, laissait entendre le chef de l'Etat. "Je dis à nos amis allemands : c'est difficile d'avoir un choix d'un côté en France et un choix différent de l'autre côté en Allemagne", déclarait-il, en septembre 2007, lors d'une rencontre franco-allemande. Il est vrai que la présence du groupe de Munich dans Areva complique un rapprochement entre Areva et Alstom (dont le premier actionnaire est Bouygues), un des scénarios étudiés par le gouvernement. En théorie, rien n'interdit une cohabitation Alstom-Siemens dans le groupe nucléaire français restructuré. Mais les deux entreprises se livrent une rude concurrence sur deux autres secteurs : le matériel ferroviaire et les turbines pour centrales électriques. En outre, les dirigeants de Siemens ont fait savoir qu'ils n'ont pas l'intention de sortir du nucléaire, même si une option du contrat avec Areva leur permet de céder leur part entre 2009 et la fin de 2011. Ils ont même indiqué qu'ils étaient prêts à investir davantage pour accompagner le développement du groupe français engagé dans de lourds investissements. Paris peut d'autant moins se mettre Berlin à dos que l'EPR, le réacteur de troisième génération d'Areva, séduit les électriciens allemands. Numéro un européen de l'énergie, E.ON l'a choisi pour ses futures centrales au Royaume-Uni.
12/6/2008 - Le
groupe japonais Mitsubishi Heavy Industries annonce qu'il pourra
commencer à commercialiser des réacteurs nucléaires
de taille moyenne avec Areva plus tôt que prévu au
vu du bon déroulement du projet. Les deux partenaires avaient
initialement prévu de lancer la commercialisation des réacteurs
à eau pressurisée ATMEA1, d'une capacité
de 1.100 mégawatts, d'ici deux ans. "Les travaux de
développement des deux entreprises se passent tellement
bien que nous discutons d'un lancement des activités de
commercialisation du réacteur dès aujourd'hui",
a déclaré, Hideaki Omiya, président de Mitsubishi
Heavy Industries, lors d'une conférence de presse. Il a
ajouté que les deux entreprises envisageaient également
de travailler ensemble pour la vente de plus gros réacteurs
et de composants clef comme, par exemple, les générateurs
de vapeur.
Les deux groupes sont également tombés d'accord
pour collaborer dans le domaine du combustible nucléaire.
L'élargissement de l'alliance entre Mitsubishi et Areva
intervient alors que le secteur des fabricants de réacteurs
nucléaires se structure autour de trois grandes entités
qui profitent d'une forte demande en provenance notamment des
Etats-Unis et de la Chine. En plus du tandem franco-japonais,
on compte deux duos américano-japonais, d'une part General
Electric qui a noué des liens avec le japonais Hitachi
et d'autre part le conglomérat Toshiba qui a racheté
Westinghouse.
11/6/2008 - Areva
s'est renforcé au Kazakhstan, au terme d'un nouvel accord
conclu mercredi avec son partenaire kazakh, pour y produire 4.000
tonnes d'uranium par an jusqu'à 2039, selon le groupe nucléaire
français. La présidente du directoire d'Areva, Anne
Lauvergeon, et le président de la société
kazak Kazatomprom, Moukhtar Dzhakishev, ont signé mercredi
"un protocole d'accord renforçant leur partenariat",
indique Areva dans un communiqué. Au terme de l'accord,
leur société commune Katco, détenue à
51% par Areva et à 49% par Kazatomprom, "devrait produire
4.000 tonnes d'uranium par an jusqu'en 2039", contre 1.000
actuellement, précise le communiqué. Areva assurera
la commercialisation de la totalité de cet uranium. Le
groupe français fournira aussi "un appui en matière
d'ingénierie pour la construction de lignes d'assemblage
de combustible nucléaire dans l'usine métallurgique
de Kazatomprom", située à Ulba. Cette installation
inclura, dans le cadre d'une société commune détenue
à 51% par Kazatomprom et à 49% par Areva, "une
ligne dédiée de 400 tonnes par an d'assemblages-combustibles
dont les pastilles seront fournies par Kazatomprom". Les
pastilles d'uranium sont des sortes de petits cylindres qui sont
ensuite compilés pour former des crayons, eux-mêmes
regroupés dans un assemblage. La commercialisation de ces
combustibles se fera à travers une société
commune détenue à 51% par Areva et à 49%
par Kazatomprom. "Le Kazakhstan devient ainsi, avec le Niger
et le Canada, l'un de nos trois principaux pays partenaires pour
l'exploitation d'uranium", et contribuera "à
la diversification de nos réserves et à la sécurité
d'approvisionnement en combustible de nos clients", souligne
Mme Lauvergeon, citée dans le communiqué. Le président
de Kazatomprom estime pour sa part que cet accord illustre sa
volonté "d'établir une compagnie verticalement
intégrée".
Enerpresse, 10/6/2008:
Les équipes mandatées par Suez ont commencé le 20 mai dernier et pour cinq semaines, des tests de sismicité sur sept communes autour du site de Tricastin. Au même moment, Suez annonçait son entrée à hauteur de 5% dans l'usine d'enrichissement du combustible George Besse 2. Dans les deux cas, un même objectif : édifier un EPR signé Suez... Après la fusion avec GDF, et après une vaste étude d'impact et processus de débat public, bien sûr ! Electrabel, filiale de Suez, et opérateur nucléaire en Belgique, dispose déjà de droits de tirage dans les installations de Tricastin, qui, aujourd'hui, livrent en courant la gourmande usine GB 1, mais aussi les clients de l'électricien franco-belge. Reste à trouver la commune exacte d'implantation. Et là, Pierrelatte tiendrait la corde.
Enerpresse, 10/6/2008:
BNP Paribas aide
le bulgare NEK à financer Belene
Les Echos, 4/6/2008:
Le groupe franco-belge vient de s'assurer une participation de 5 % dans l'usine Georges-Besse 2. Un investissement qui lui permet de sécuriser un quart de ses besoins en uranium enrichi pour les deux décennies à venir. Entre EDF et Suez, la liste des griefs n'en finit plus de s'allonger. Après la « claque » Distrigaz, l'électricien tricolore vient de se voir infliger un nouveau camouflet par son grand rival. Le groupe franco-belge l'a en effet pris de vitesse en annonçant hier son entrée au capital de Georges-Besse 2, l'usine d'enrichissement d'uranium qu'Areva est en train de construire sur le site du Tricastin (Drôme). Une pierre dans le jardin d'EDF, qui est précisément en train de négocier un accord du même type avec le leader mondial du nucléaire. Concrètement, Suez s'est assuré une participation de 5 % dans la Société d'enrichissement du Tricastin (SET), le holding propriétaire de la future unité. Le montant de ce « ticket d'entrée », serait compris entre 200 et 300 millions d'euros, ce qui valorise la SET entre 4 et 6 milliards d'euros. C'est bien plus que le coût de construction de Georges-Besse 2, estimé jusqu'à présent à 3 milliards. Mais dans cette affaire, Suez acquiert plus qu'un bout d'usine. L'accord conclu avec Areva est surtout, pour le numéro deux français de l'électricité, un moyen de sécuriser sur le long terme une partie de son approvisionnement en uranium enrichi. Une problématique à laquelle sont aujourd'hui confrontés tous les exploitants de centrales nucléaires. En l'occurrence, Suez estime que le contrat dévoilé hier doit lui permettre de sécuriser 25 à 30 % de ses besoins, et ce pour vingt ans à compter de 2009, date d'entrée en service de la nouvelle unité. Au passage, le groupe, présidé par Gérard Mestrallet, confirme donc ses ambitions dans le nucléaire : que l'arrêt des centrales belges soit validé ou non dans le courant de la prochaine décennie, Suez estime visiblement qu'il aura besoin de combustible ailleurs... Pourquoi pas en France, où l'entreprise projette de construire un ou deux réacteurs à l'horizon 2015-2020. De son côté, EDF ronge son frein. Depuis des mois, l'opérateur historique est engagé dans des négociations extrêmement tendues avec Areva, avec deux enjeux à la clef : la signature d'un nouveau contrat de fourniture de combustible, et son éventuelle entrée au capital de Georges-Besse 2. Sur le premier point, l'entreprise assure que les deux parties sont « en train de converger » vers un accord « de long terme », qui sécuriserait « une part significative de l'approvisionnement » des 58 réacteurs nucléaires français. S'agissant du capital, les discussions sont en revanche au point mort, EDF jugeant apparemment trop élevées les prétentions financières d'Areva. Sur la base de l'accord conclu avec Suez, l'électricien tricolore pourrait en effet se voir réclamer jusqu'à 600 millions d'euros pour devenir le deuxième actionnaire de référence de la future unité d'enrichissement du Tricastin. Aux dernières nouvelles, les négociations menées avec Areva portaient sur une prise de participation comprise entre 5 et 10 % du capital de la SET. En plus de Suez et d'EDF, des électriciens japonais et le coréen KHNP pourraient eux aussi s'offrir des parts de l'usine.
La fin programmée d'Eurodif
L'enrichissement est un procédé consistant à
accroître la teneur en isotopes fissiles de l'uranium, pour
en faire un combustible utilisable dans les réacteurs nucléaires.
L'usine George-Besse 2 (GB2) devrait commencer à
produire de l'uranium enrichi en février 2009. Elle prendra
progressivement le relais de son aînée Eurodif, qui
fonctionne depuis trente ans et dont la fermeture est programmée
vers 2012 ou 2013. Grâce à un procédé
d'enrichissement - la centrifugation - beaucoup plus économe,
GB2 consommera 50 fois moins d'électricité que l'actuelle
Eurodif.
23/5/2008 - Les compagnies énergétiques européennes ont lancé vendredi un appel pour faciliter la construction en Europe de nouvelles centrales nucléaires, lors d'un forum à Prague, en soulignant les risques de ne pas agir maintenant pour la sécurité et les changements climatiques [lire: L'escroquerie du discours sur l'effet de serre]. "Avec un baril de pétrole à 135 dollars, il est urgent d'agir. L'industrie ne peut pas attendre une approche graduelle vers la convergence (harmonisation des règles de sécurité)", a ainsi prévenu Bruno Lescoeur, membre de la direction d'EDF, au second jour du Forum sur l'énergie nucléaire européenne. Les compagnies énergétiques européennes appellent à une standardisation des procédures de certification pour construire de nouvelles centrales nucléaires, alors que l'Europe fait face au défi du remplacement de nombreuses d'entre elles arrivant en fin de vie. Le Forum réunit à Prague des régulateurs industriels, des politiques et des compagnies énergétiques. "Nous avons à remplacer 50% de la production d'électricité européenne d'ici à 2030, un des plus importants défi auquel nous avons à faire face", a prévenu Nicole Fontaine, membre du Parlement européen. Un ensemble complexe de règles techniques pour les centrales, les sites et la construction des installations existe actuellement en Europe, entravant la construction de nouvelles unités.
25/4/2008 - Le
producteur d'électricité finlandais Teollissuden
Voima Oy (TVO) a soumis vendredi une demande pour la construction
d'un nouveau réacteur nucléaire à Olkiluoto,
dans le sud-ouest de la Finlande, a indiqué le ministère
de l'Economie. En cas d'acceptation, ce réacteur serait
le sixième dans le pays nordique. Le ministère indique
qu'une étude sur l'impact environnemental est en cours
et qu'elle devrait être achevée mi-juin. "Nous
nous préparons à examiner la demande ce printemps",
a déclaré le ministre de l'Economie Mauri Pekkarinen,
cité dans un communiqué. Outre TVO, le groupe finlandais
Fortum et le consortium finlandais Fennovoima projettent de construire
de nouveaux réacteurs et devraient envoyer leurs demandes
au gouvernement. Le gouvernement finlandais n'a pas clairement
indiqué s'il pourrait donner son accord à un ou
plusieurs projets. A Olkiluoto,
le cinquième réacteur nucléaire de Finlande
et premier réacteur réacteur à eau sous pression
EPR (Olkiluoto 3), est actuellement en construction par le consortium
franco-allemand Areva-Siemens. Le projet a été retardé de
deux ans et le démarrage
de sa production d'électricité est prévu
pour 2011.
Les Echos, 9/4/2008:
Aucune centrale nucléaire n'a été
construite aux Etats-Unis depuis 30 ans. Avant le lancement officiel
de la construction, le projet doit encore passer une série
d'étapes administratives. L'entrée en service de
la première tranche est espérée pour 2016.
La renaissance annoncée du nucléaire dans la première
économie mondiale n'a pas choisi la technologie française
: Westinghouse Electric, filiale du groupe japonais Toshiba, a
décroché la première commande pour construire
une centrale nucléaire destinée aux Etats-Unis.
Une première depuis trente ans. Aucune centrale nucléaire
n'a été construite depuis ces trois dernières
décennies Outre-Atlantique, alors qu'en 1979 a eu lieu
l'un des plus graves accidents du nucléaire civil, à
la centrale de Three Mile
Island. Depuis cette date, l'accroissement de la demande d'électricité,
de l'ordre de 2% l'an, a été compensé par
l'entrée en service de centrales au gaz. Le contrat annoncé
dont les termes n'ont pas été rendus publics, porte
sur la construction de deux réacteurs de 1.100 mégawatts
de type AP1000. Ces deux tranches devraient être construites
sur le site de Vogtle, près d'Augusta (Georgie, sud des
Etats-Unis), où fonctionnent déjà deux réacteurs
opérés par un consortium mené par l'électricien
Georgia Power. Aucun des projets de construction de centrales
nucléaires aux Etats-Unis - on en recense une trentaine
- n'avait jusqu'à ce jour débouché sur une
commande ferme, confirme-t-on chez le Français Areva, l'un
des groupes en lice pour mener la renaissance annoncée
du nucléaire aux Etats-Unis. Seuls des choix de technologie
avaient été effectués, les opérateurs
les plus avancés ayant passé commande des grosses
pièces forgées indispensables, mais pas d'un réacteur
complet. Avant le lancement officiel de la construction, le projet
de Georgia Power doit encore passer une série d'étapes
administratives. Le contrat passé avec Westinghouse sera
notamment soumis le 1er mai à la commission des services
public de l'Etat de Georgie, qui devra certifier les deux réacteurs.
L'entrée en service de la première tranche est espérée
pour 2016 et celle de la seconde pour 2017, selon le groupe Shaw,
actionnaire à 20% de Westinghouse. Les Etats-Unis comptent
aujourd'hui 104 centrales nucléaires en fonctionnement,
mais la plus récente, celle de Seebrook, dans le New Hampshire
(nord-est), a été commandée en 1977 et est
entrée en service en 1990. Cette commande est significative
parce qu'elle montre que la renaissance du nucléaire est
sortie de la phase de la planification, s'est réjoui le
PDG de Westinghouse, Steve Tritch, cité dans un communiqué
de son groupe. "L'énergie nucléaire est maintenant
reconnue comme une source d'énergie propre, sûre
et économiquement concurrentielle qui contribue à
assurer l'indépendance énergétique des Etats-Unis",
a fait valoir M. Tritch. Actuellement, le charbon fournit la moitié
de l'énergie utilisée aux Etats-Unis pour produire
de l'électricité, contre 20% pour le nucléaire.
Mais les centrales au charbon, polluantes et rejetant beaucoup
de gaz carbonique, n'ont plus la cote dans un pays qui se découvre
depuis peu une fibre environnementaliste. Westinghouse est le
pionnier du nucléaire aux Etats-Unis, ayant livré
le premier réacteur commercial du pays en 1957. Sa technologie
AP1000 a été retenue pour quatorze projets de réacteurs
projetés aux Etats-Unis. Avec son partenaire et actionnaire
Shaw, il a signé en juillet 2007 un contrat pour construire
quatre réacteurs AP1000 en Chine.
30/3/2008 - La France souhaite vivement participer au programme nucléaire égyptien, a affirmé dimanche au Caire la secrétaire d'Etat française au commerce extérieur, Anne-Marie Idrac. C'est en Egypte que Mme Idrac a effectué son premier déplacement à l'étranger depuis son entrée au gouvernement le 18 mars, alors que le commerce extérieur français a enregistré un déficit commercial historique l'an dernier. "La France est particulièrement intéressée par les dynamiques nouvelles qui s'ouvrent en Egypte" dans le nucléaire, a déclaré à la presse Mme Idrac, qui achève lundi sa visite de 48 heures. Mme Idrac, qui a évoqué le dossier nucléaire avec le Premier ministre égyptien Ahmad Nazif, doit s'entretenir lundi avec le ministre de l'Electricité et de l'Energie, Hassan Younès, à la demande de la secrétaire d'Etat. "La France a une expérience reconnue ici comme dans le monde, et elle pourrait éventuellement participer au programme égyptien", a-t-elle ajouté. Un accord de coopération nucléaire a été signé la semaine dernière à Moscou par les présidents égyptien et russe Hosni Moubarak et Vladimir Poutine, donnant un avantage à la Russie dans la compétition commerciale qui va s'ouvrir. Un appel d'offres pour la construction de la première des quatre futures centrales égyptiennes devrait être lancé d'ici la fin de l'année. Mme Idrac a indiqué que l'entreprise française Technip pourrait déjà répondre à un appel d'offres lié aux études pour la construction de cette centrale. La France s'était mise sur les rangs pour fournir à l'Egypte son premier réacteur nucléaire, comme elle l'avait fait pour l'Algérie, le Maroc ou la Libye parmi les pays arabes venant d'opter pour le nucléaire civil.
Usine nouvelle, 26/3/2008:
L'Egypte, la Turquie et Bahreïn veulent à leur tour se doter de centrales. Le Moyen-Orient est au coeur d'une compétition entre russes, français et américains
Le président égyptien Hosni Moubarak a signé hier à Moscou un accord de coopération nucléaire, qui ouvre la voie à la candidature russe dans l'appel d'offres pour le premier réacteur nucléaire égyptien (un marché estimé à 1,8 milliard d'euros). La Russie, en plus de consolider ses positions au Proche-Orient, continue ainsi sa montée en puissance sur le secteur face aux leaders américains de l'atome et au numéro un mondial Areva. Elle a déjà assuré la construction de la centrale de Bouchehr en Iran, actuellement en finalisation, et signé plus récemment encore un contrat pour une autre centrale à Belene en Bulgarie.
Dimanche, c'était au tour d'Ankara de lancer un appel d'offres pour la première centrale nucléaire turque. Le site d'implantation choisi (Akkuyu, dans la province de Mersin) avait déjà fait l'objet d'un tel projet en 2000, abandonné faute de financement. Les consortiums intéressés ont jusqu'à fin septembre pour déposer leurs offres auprès de la compagnie publique de distribution électrique Tetas. Entièrement financée par le secteur privé sans intervention de l'Etat, la centrale doit être raccordée au réseau à l'horizon 2013/2014. La Turquie ne compte pas s'arrêter là : au total, ce sont trois centrales nucléaires qui seraient en projet. Objectif : réduire la dépendance énergétique du pays. Le groupe Areva s'était déjà déclaré intéressé le mois dernier, alors que l'appel d'offre n'était pas encore officiel.
Enfin les Etats-Unis y sont également allés lundi de leur propre coup de pouce atomique, avec la signature à Washington d'un accord de coopération avec le Sultanat de Bahreïn. En filigrane, le contrat vise à promouvoir un programme de développement nucléaire civil pour le Proche-Orient, en alternative au modèle iranien condamné par Washington. Barhein, qui en serait la vitrine, s'est engagé, contrairement à Téhéran, à s'en remettre aux marchés internationaux existants pour l'achat de combustible nucléaire, renonçant aux technologies sensibles d'enrichissement de l'uranium.
David Jamard
26/2/2008 - Les
autorités américaines ont accepté le dossier
de demande de certification du réacteur nucléaire
EPR soumis par le groupe français Areva,
a annoncé ce dernier mardi. "Cette étape clé,
en avance sur le calendrier prévu, marque le début
du processus d'examen technique, confirmant ainsi la possible
mise en service d'un premier EPR américain à l'horizon
2015", a indiqué le groupe dans un communiqué.
La demande avait été déposée en décembre
auprès de la commission de contrôle nucléaire
américaine (NRC) pour la construction d'un réacteur
sur le site de Calvert Cliffs, dans l'Etat du Maryland. Ses conclusions
sont attendues en 2010, selon Areva. "Selon la NRC, le dossier
remis par Areva contient l'ensemble des éléments
détaillés nécessaires pour lancer l'évaluation
de sûreté. Aucune remarque exigeant la révision
du dossier initial n'a été identifiée lors
de ce premier examen", a souligné le groupe français.
L'EPR est un réacteur [dit] de troisième génération à
eau sous pression, lancé en 1992 et en cours de construction
en Finlande et en France. Il a été vendu récemment
à la Chine et fait l'objet d'un partenariat entre Areva,
Total et Suez en vue d'en vendre aux Emirats Arabes Unis. L'EPR
est conçu sur la base d'une technologie franco-allemande,
à travers la filiale d'Areva, Areva NP, détenue
à 34% par l'allemand Siemens. Aux Etats-Unis, Areva est
associé au groupe américain Constellation, via la
société commune Unistar Nuclear Energy.
12/2/2008 - New Delhi et Moscou, deux anciens alliés de la Guerre froide, ont finalisé mardi le projet de construction de quatre réacteurs nucléaires civils russes dans le sud de l'Inde et promis de doubler leurs échanges commerciaux à 10 milliards de dollars d'ici à 2010. "Nous avons bouclé les négociations (...) pour la construction de réacteurs nucléaires supplémentaires", a déclaré le Premier ministre indien Manmohan Singh qui recevait son homologue russe Viktor Zoubkov. L'annonce de cet accord remonte à janvier 2007 lors de la visite en Inde du président Vladimir Poutine, lequel avait promis la fourniture de quatre réacteurs supplémentaires à la centrale indienne de Kudankulam (Etat du Tamil Nadu, Sud), qui en compte déjà deux russes. Le texte devait être signé en novembre dernier lors d'un voyage de M. Singh à Moscou, mais tout avait été annulé parce que New Delhi n'a toujours pas les feux verts de l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) et des 45 pays du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) pour coopérer dans le nucléaire civil. Une fois ces autorisations obtenues, l'Inde placera ses installations nucléaires civiles sous contrôle international et achètera en échange du combustible et plus de réacteurs à la Russie, mais aussi aux Etats-Unis ou à la France avec lesquels elle a déjà signé des accords de coopération dans le nucléaire civil. Le chef du gouvernement indien a aussi rappelé que la relation militaire entre son pays et la Russie était un "pilier important" de leur "partenariat stratégique" noué dès l'indépendance de l'Inde en 1947 et jusqu'à la fin de la Guerre froide.
12/2/2008 - La
Turquie a décidé de construire sa première
centrale nucléaire sur un site controversé dans
le sud du pays, a affirmé mardi le ministre de l'Energie
Hilmi Güler. "L'endroit où tout est actuellement
prêt (pour le construction) est Akkuyu", a déclaré
M. Güler sur la chaîne de télévision
NTV. En 2000, la Turquie avait du renoncer à un projet
de construction de centrale nucléaire à Akkuyu,
sur la côte méditerranéenne, en raison de
difficultés financières. Le projet avait également été
vivement critiqué par les défenseurs de l'environnement,
qui s'inquiétaient de la construction d'un réacteur
à seulement 25 km d'une ligne de fracture sismique. Le gouvernement doit lancer un appel d'offre le 21
février pour la construction d'une centrale devant être
opérationnelle en 2013 ou 2014. M. Güler a indiqué
que des travaux préparatoires étaient également
en cours pour la construction d'un second réacteur dans
le nord de la Turquie, près du port de Sinop. La Turquie
affirme vouloir construire trois centrales nucléaires d'une
capacité totale d'environ 5.000 megawatts et devant être
opérationnelles en 2012 pour pallier d'éventuelles
pénuries d'énergie et réduire sa dépendance
énergétique. Le ministre a affirmé que trois
milliards de livres turques (2,5 milliards de dollars, 1,7 milliard
d'euros) seraient par ailleurs alloués à la construction
d'un centre d'études nucléaires à Sinop.
Le Parlement a voté en novembre une loi autorisant le ministre
de l'Energie à lancer et à conclure des appels d'offres
pour la construction de centrales nucléaires ainsi qu'à
décider de leur capacité et du lieu de leur implantation.
Elle prévoit qu'en cas d'absence d'offres émanant
du secteur privé, des institutions publiques peuvent prendre
en charge la construction des centrales.
31/1/2008 - Areva a proposé à l'Afrique du Sud, confrontée à une pénurie d'électricité récurrente, de construire dans ce pays jusqu'à 12 réacteurs nucléaires [dit] de troisième génération EPR d'ici à 2025, a annoncé jeudi le groupe nucléaire français dans un communiqué. Le groupe Areva propose non seulement de construire deux EPR en consortium avec les groupes français de BTP Bouygues et d'électricité EDF et la société d'ingénierie sud-africaine Aveng, comme il l'avait déjà annoncé, mais aussi de construire 10 autres EPR d'ici à 2025. Ces dix autres réacteurs seraient aussi construits en partenariat avec EDF, Bouygues et Aveng. Areva rappelle qu'il sera "leader" de ce groupement. Areva propose à la République sud-africaine et à l'électricien sud-africain Eskom de "nouer un partenariat global, recouvrant la construction de réacteurs EPR et le développement conjoint d'une industrie nucléaire sud-africaine". L'EPR permettrait à l'Afrique du Sud "de profiter à la fois des avancées technologiques de ce modèle de troisième génération et de l'expérience acquise sur les projets en cours en Finlande et en France", fait valoir Areva, qui se dit aussi "en mesure d'apporter sa maîtrise de tous les éléments du cycle nucléaire", de l'extraction de l'uranium à son recyclage. Le président français Nicolas Sarkozy doit effectuer une visite en Afrique du Sud les 26 et 27 février prochains, voyage auquel participera la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon. L'Afrique du Sud, qui dispose actuellement d'une capacité de production de 38.500 mégawatts (MW), veut construire une centrale nucléaire de 3.000 à 3.500 mégawatts, dans le cadre d'un projet de capacités de production supplémentaires de 20.000 MW (d'origine nucléaire) dans les vingt prochaines années. Areva avait déjà annoncé le 22 janvier qu'il proposerait deux EPR à Pretoria. Bouygues et EDF avaient confirmé préparer une offre avec Areva. Areva a construit dans les années 1980 en Afrique du Sud deux réacteurs de deuxième génération à Koeberg près du Cap (sud), d'une puissance totale de 2.000 MW. La puissance de l'EPR ("European Pressurised water Reactor") est de 1.600 MW. Première économie du continent, l'Afrique du Sud a été régulièrement confrontée à des pannes d'électricité, qui ont entraîné la fermeture, le week-end dernier, de mines de métaux précieux. Les mines doivent cependant reprendre leurs activités souterraines dimanche, après avoir reçu des garanties sur la fourniture d'énergie. Faute de pouvoir augmenter rapidement sa capacité de production, le gouvernement entend faire diminuer la demande par une augmentation des tarifs, des quotas de rationnement, ainsi que le recours au gaz et à l'énergie solaire. L'Afrique du Sud a également sollicité le groupe américano-japonais Westinghouse pour qu'il lui fasse également une offre.
22/1/2008 - Areva va proposer deux réacteurs nucléaires de troisième génération EPR à l'Afrique du Sud en consortium avec les groupes français de BTP Bouygues et d'électricité EDF, a indiqué mardi le groupe nucléaire français lors d'une rencontre avec quelques journalistes. Areva "sera leader du consortium", qui comprendra également une société d'ingénierie sud-africaine nommée Aveng, a précisé un porte-parole. Le groupe nucléaire remettra son offre à la fin du mois de janvier, a-t-on ajouté.
18/1/2008 - La Bulgarie et la Russie ont signé vendredi à Sofia un contrat de construction d'une centrale nucléaire russe en Bulgarie, d'une valeur de quatre milliards d'euros, dans le cadre de la visite du président russe Vladimir Poutine. Le président russe était arrivé jeudi soir à Sofia avec l'espoir de conclure plusieurs accords dans le domaine de l'énergie nucléaire et du transport d'hydrocarbures avec son ancien allié du bloc communiste, aujourd'hui membre de l'Otan et de l'Union européenne. Début décembre, la Commission européenne avait donné son feu vert à la construction de la centrale de Béléné, sur le Danube, à deux réacteurs à 1.000 MW chacun. Il s'agit de la première réalisation du groupe russe Atomstroyexport dans un pays de l'Union européenne (UE). Le consortium franco-allemand d'Areva et Siemens, sous-traitant d'Atomstroyexport, doit notamment fournir les équipements de sécurité, les systèmes de contrôle et de gestion, les systèmes électriques et des éléments des systèmes de chauffage et de ventilation. La centrale doit démarrer en 2013 et rester en exploitation pendant 60 ans. Le coût de l'énergie produite (hors retraitement) se chiffrera à 0,036-0,037 euro/KWH, selon le ministre bulgare de l'Economie et de l'Energie, Petar Dimitrov. Les réacteurs à Béléné seront du type VVER à eau pressurisée et d'un nouveau modèle, V-466 qui n'a pas été installé jusqu'à présent en Europe. Atomstroyexort l'utilise dans la construction en cours de deux centrales situées en Chine et en Inde, a précisé la Compagnie nationale d'électricité (NEC) bulgare.
[A propos de Réacteurs
de type VVER de conception soviétique:
- Temelin
- Kozlodouï
- Greifswald (en ex-RDA) a échappé
de peu à une catastrophe de la dimension de Tchernobyl
en 1976]
Challenges, 14/1/2008:
Il y a encore trois mois, les choses paraissaient plus ou moins réglées : l'Etat allait mettre son grain de sel dans le Meccano industriel de l'énergie en France. On envisageait alors la construction d'un front Areva-Bouygues-Alstom. Areva aurait fourni les îlots nucléaires, Bouygues sa capacité en BTP et Alstom les turbines. Trois mois plus tard, c'est un schéma radicalement différent qui se dessine. Areva s'apprête en effet à signer la construction de deux réacteurs EPR dans le golfe persique avec Total et Suez. Total apporte sa parfaite connaissance de la région et sa capacité à porter des projets complexes, tant d'un point de vue technique que capitalistique. De son côté, Suez, déjà présent dans la région grâce à sa filiale Degrémont, qui construit des usines de dessalement de l'eau de mer, jouera le rôle d'exploitant électrique, ce qu'Areva n'a jamais fait et n'a pas vocation à faire. Suez possède en effet une solide expertise dans le secteur grâce à Electrabel, qui exploite sept centrales nucléaires en Belgique. Cet accord devrait être signé lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Abou Dhabi. Pour Patrice Lambert de Diesbach, analyste en chef au CM-CIC Securities, "Areva cherche à démontrer, avec l'assentiment obligatoire de Nicolas Sarkozy, qui utilise le nucléaire comme un outil fort de renforcement voire de normalisation des relations internationales, que des alliances autres qu'Alstom et Bouygues sont possibles voire utiles pour la France". Accessoirement, c'est aussi un pied de nez à EDF, qui n'est pas partie prenante dans l'aventure alors qu'il est présent dans les contrats chinois et qu'il est aux côtés d'Areva aux Etats-Unis ainsi qu'en Grande Bretagne. En outre, le partenariat envisagé par Areva avec Vinci, premier groupe mondial de BTP, écarte de fait Bouygues. Avec cet accord à Abou Dhabi, Areva a fait capoter, sans doute de façon définitive, le rêve d'un conglomérat Areva-Bouygues-Alstom-EDF. La nouvelle alliance qui se profile rassemblera plutôt Areva-Vinci-Total-Suez-Siemens. Elle sera moins franco-française et davantage tournée vers l'international.
13/1/2008 - Dans
une interview publiée par un quotidien saoudien, Nicolas
Sarkozy confirme que la France et les Emirats arabes unis (EAU)
signeront un accord de coopération dans le nucléaire
civil lors de sa visite à Abou Dhabi, mardi. "Ma visite
aux Émirats arabes unis sera (...) l'occasion de signer
un accord de coopération pour l'utilisation pacifique de
l'énergie nucléaire", indique le président
français dans cette interview à Al Hayat, dont le
siège est à Londres. "J'ai souvent dit que
le monde musulman n'était pas moins raisonnable que le
reste du monde pour recourir au nucléaire civil pour ses
besoins en énergie dans la pleine conformité avec
les obligations découlant du droit international",
ajoute-t-il. La chaîne de télévision Al Djazira
a rapporté de son côté dimanche que les groupes
français Areva, Total et Suez pourraient construire deux
centrales nucléaires de troisième génération
aux Émirats arabes unis (EAU). Samedi, Le Figaro a rapporté
que l'accord pourrait déboucher sur la construction d'une
centrale mais que l'on était encore loin de la signature
d'un contrat ferme. Areva n'était pas joignable dans l'immédiat
pour commenter ces informations. La P-DG d'Areva, Anne Lauvergeon,
et le P-DG de Total, Christophe de Margerie, accompagneront Nicolas
Sarkozy dans sa tournée en Arabie saoudite et dans le Golfe.
La France a déjà
signé des accords de développement dans le nucléaire
civil avec la Libye
et l'Algérie, deux pays arabes producteurs de pétrole. Vendredi, des experts proches du dossier avaient expliqué
à Reuters à Paris que les dirigeants des Émirats
jugeaient absurde de brûler du pétrole pour produire
de l'électricité alors qu'ils pouvaient vendre ce
pétrole à près de 100 dollars le baril. Les
EAU ont déjà ouvert des discussions avec Areva et
Total, précisait-on de mêmes sources. Areva devrait
parallèlement signer avec le Qatar, à l'occasion
de la visite de Nicolas Sarkozy, un contrat d'environ 500 millions
d'euros pour la fourniture de stations de transmission et de distribution
d'électricité, a-t-on dit à l'Élysée.
Le Conseil de coopération du Golfe, dont les EAU sont membres,
a annoncé étudier la possibilité du développement
en commun d'un programme d'énergie nucléaire. Il
a déjà pris contact avec l'Agence internationale
de l'énergie atomique, qui dépend des Nations unies,
en vue d'une coopération sur ce dossier.
Libération, 12/1/2008:
La diplomatie du nucléaire est en marche. Après la Libye, l'Algérie, sans compter le Maroc où des discussions sont en cours, Paris devrait signer mardi un accord-cadre de coopération dans le domaine du nucléaire civil lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Abou Dhabi.
L'Elysée, vendredi, a confirmé
que cet accord permettrait à l'émirat d'acquérir
«une filière complète d'énergie civile
nucléaire».
Dessalement. Cette coopération ouvre la voie à des
contrats futurs représentant potentiellement quatre milliards
d'eurospour les entreprises françaises du nucléaire
civil, en particulier Areva.
Anne Lauvergeon, la présidente du directoire de cette société, fait d'ailleurs partie de la délégation qui accompagne à partir de dimanche le président français en Arabie Saoudite, au Qatar et dans les Emirats arabes unis.
Avec cette centrale, les Emirats, qui se placent depuis plus d'une vingtaine d'années dans la perspective de l'après-pétrole, entendent notamment procéder au dessalement d'eau de mer et produire de l'électricité, qu'ils consomment sans retenue. Elle leur permettrait dès lors d'économiser leurs réserves d'autant plus précieuses que le baril de brut frôle régulièrement les cent dollars. D'ores et déjà, des discussions commerciales avancées ont été engagées avec Areva et Total.
Lors du sommet sur le climat organisé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, Sarkozy avait déjà clairement indiqué qu'il se voyait volontiers en VRP de l'industrie nucléaire française : «La France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l'énergie nucléaire civile. Il n'y a pas une énergie de l'avenir pour les pays occidentaux et des pays d'Orient qui n'auraient pas le droit d'y avoir accès.»
Combustible russe. Mardi, pendant sa conférence de presse à l'Elysée, il avait renchéri en répondant à une journaliste qui lui demandait s'il avait confiance dans la capacité des pays arabes de gérer les déchets nucléaires et de protéger les sites nucléaires civils contre des attentats. «Ma réponse est tout à fait oui, et par ailleurs quelle est l'autre solution ?»
Et d'ajouter : «Le grand problème du monde est d'éviter un conflit entre l'Orient et l'Occident. Si vous expliquez aux pays arabes qu'ils n'ont pas le droit au nucléaire civil parce qu'ils sont arabes, vous donnez une prime extraordinaire à l'Iran, dont c'est justement toute la thèse.» Fin décembre, Sarkozy avait aussi indiqué, au quotidien égyptien Al-Ahram, que Paris était prêt aussi à coopérer avec Le Caire en matière de nucléaire civil.
La construction d'une centrale nucléaire dans les Emirats risque d'entraîner une course à l'atome dans la région du golfe Persique. On pense évidemment à l'Arabie saoudite. Jusqu'à ce jour, seul l'Iran était en lice avec la centrale de Bouchehr, qui a reçu en décembre sa première livraison de combustible russe. Elle ne devrait cependant pas entrer en fonction avant plusieurs mois. Par ailleurs, Téhéran entreprend la construction, cette fois par ses soins, d'une autre centrale dans le Sud, à Darkhoyen. Celle-ci ne devrait pas entrer en fonction, selon les dirigeants iraniens, avant neuf ans. En visite à Téhéran, Mohamed El-Baradei a demandé vendredi à l'Iran d'accélérer sa coopération pour éclaircir les zones d'ombre de son programme nucléaire d'ici mars
10/1/2008 - Areva
s'est "réjoui" jeudi de la décision du
gouvernement britannique de relancer la construction de centrales
nucléaires au Royaume-Uni, où le groupe nucléaire
français souhaiterait construire six réacteurs,
selon un communiqué du groupe public. Le gouvernement britannique
a accordé jeudi son feu vert à la construction de
nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni, a annoncé
le secrétaire d'Etat aux entreprises John Hutton. Areva,
leader mondial du secteur, s'est "réjoui de cette
décision, qui favorisera les projets d'investissements
dans les centrales nucléaires dans ce pays", jugé
comme "une priorité" par le groupe français.
"Notre ambition est de construire au Royaume-Uni au moins quatre, et probablement six réacteurs",
affirme Luc Oursel, président d'Areva NP, la division réacteurs
du groupe, et membre du directoire d'Areva, cité dans le
communiqué. Areva avait annoncé le 20 juin avoir
soumis la conception de son réacteur nucléaire de
troisième génération EPR "aux autorités de sûreté
britanniques", dans le cadre d'un processus de validation.
Fabricant du réacteur, Areva s'est associé pour
cette candidature avec l'électricien français EDF,
qui apporte son savoir-faire d'exploitant. "A ce jour, onze
électriciens européens ont exprimé leur soutien
au processus de pré-certification de l'EPR au Royaume-Uni",
selon M. Oursel, qui vante "l'offre intégrée"
d'Areva, "comprenant la fourniture de réacteurs, de
combustible nucléaire, et une expertise dans la gestion
des déchets".
Enerpresse, 8/1/2008:
AprèsNPower, la semaine passée (cf. Enerpresse n°9485), les principaux énergéticiens du Royaume-Uni devraient prochainement augmenter drastiquement leur prix. Dimanche, The Observer tablait sur une inflation moyenne de 15%, tant pour le gaz que pour l'électricité. Une évolution qui surprend le gouvernement. Raison pour laquelle le chancelier de l'Echiquier, Alistair Darling a convoqué les dirigeants de la Gas and ElectricityMarkets Authority (GEMA) et de l'Ofgem pour vérifier que ces hausses sont bien justifiées par la courbe du cours des hydrocarbures. Mais cela paraît n'être qu'une ultime gesticulation au regard de ce qui attend le contribuable et le consommateur britanniques. C'est aujourd'hui mardi, en principe, que Londres doit présenter son nouveau programme nucléaire civil. Un programme ambitieux puisqu'il prévoirait la construction d'une dizaine de tranches nouvelles, dont quatre pourraient être confiées à EDF Energy. Jusque là, tout va bien. C'est dans le mode de financement de l'opération que le diable se cache. Et, en l'occurrence, le prince des démons est impressionnant. Voilà des années que l'exécutif britannique jure ses grands dieux que le financement sera uniquement privé. Or, si l'on en croit The Guardian, cela pourrait ne pas être tout à fait exact. Si la construction des réacteurs serait bien payée par les électriciens, tel n'est pas le cas de l'aval du cycle. Comme en France, les compagnies seraient tenues de participer à un fonds de démantèlement. A charge pour le contribuable de payer la différence, si cela ne suffisait pas. Pour les déchets ultimes ? Pas de problème. Les électriciens louerait un volume de stockage correspondant à leur production de combustible usé. Pas question, en revanche, de leur faire supporter le coût de la construction dudit centre de stockage. Plus démoniaque, les compagnies électriques auraient exigé du gouvernement de Sa Majesté qu'il leur garantissent un prix minimal du carbone tout au long de la durée de vie des réacteurs ! Diabolique, si l'on se souvient que le marché des quotas est libre et que ses règles ne sont fixées que jusqu'à 2012. Pas de doute, le marché britannique de l'électricité des prochaines années sera véritablement celui où s'exercera une «concurrence libre et non faussée» !
The new anatolian, 20/12/2007:
Les autorités turques devraient lancer l'appel d'offre pour la première centrale nucléaire en février, a annoncé le ministre de l'Énergie Hilmi Guler vendredi 23 novembre.
« TETAS, la compagnie publique de distribution électrique, devrait faire cette annonce le 21 février », a dit Guler. « L'Institut turc de l'énergie atomique (TAEK) travaille sur les critères techniques de l'usine, selon un processus qui devrait être terminé d'ici au 21 décembre. » En vertu de la loi récemment adoptée, le TAEK fixera les critères requis pour les sociétés qui sont prêtes à construire et à gérer une centrale nucléaire et la TETAS ouvrira un appel d'offres pour les centrales nucléaires. À la fin de la procédure d'appel d'offres, l'entreprise sélectionnée et la TETAS signeront un contrat. Conformément à la loi, TETAS permet d'acheter toute l'énergie produite dans les centrales nucléaires. Conformément à la loi, la TETAS achètera toute l'électricité produite par cette centrale.
Le gouvernement a indiqué qu'il envisage de construire trois centrales nucléaires, d'une capacité totale d'environ 5 000 mégawatts, qui seront opérationnelles en 2012, dans le but de prévenir une éventuelle pénurie d'énergie, et de réduire la dépendance à l'égard de l'étranger pour les approvisionnements énergétiques. Mais le plan et l'emplacement possible de l'un des réacteurs ? Sinop, une côte de la Mer Noire ville 435 kilomètres (270 miles) au nord-est d'Ankara ? a déclenché les protestations des résidents et des écologistes. « Nous estimons que les investisseurs commenceront la construction l'année prochaine, et ? en estimant que cela va prendre cinq ans ? la production, sera effective dans le courant de 2013 ou 2014 », a déclaré Okay Cakiroglu, président du TAEK.
Passant outre les objections issues des partis d'opposition et des mouvements écologistes, le Parlement turc a adopté ce mois-ci, le projet de loi fixant le cadre juridique du pays, la première des centrales nucléaires, l'exploitation des centrales nucléaires et de la vente de l'énergie. Les parlementaires ont modifié plusieurs dispositions techniques figurant dans le projet initial, auquel l'ancien président Ahmet Necdet Sezer a opposé son veto au mois de mai. La semaine dernière, le président Abdullah Gül a approuvé le projet de loi. Celui-ci autorise le ministère de l'énergie à poursuivre et à finaliser l'appel d'offres pour la construction de centrales nucléaires et à se prononcer sur leur capacité et leur emplacement.
Le conseil des ministres se prononcera sur la création d'une société publique pour établir et exploiter une centrale électrique à l'intérieur et hors du pays, et vendre l'électricité produite dans cette centrale. Des entreprises privées pourront posséder des parts dans cette entreprise publique. La loi garantit que l'État achètera la production pendant quinze ans. Le projet de loi prévoit également que des institutions publiques construisent les installations s'il n'y a pas d'investissements privés. Guler a déclaré que bien que le gouvernement préfère le secteur privé à entreprendre le projet, une société d'économie mixte, ou la construction par le secteur public seul pourrait aussi être envisagée.
Il s'agit de la cinquième tentative
d'Ankara pour lancer un programme nucléaire. La plupart
des précédents efforts ont échoué
pour des motifs écologiques (d'autant que la Turquie est
située dans une zone sismique), mais cette tentative a
beaucoup plus de chances de réussir parce que le monde
qui entoure la Turquie a considérablement changé
depuis ? et parce que la Turquie est en train de changer avec
lui [disparition de la
zone sismique ???]. La Turquie avait annulé
le plan précédent, prévoyant de construire
une centrale nucléaire, en juillet 2000, au milieu des
difficultés financières et des protestations des
écologistes, en Turquie mais aussi chez ses voisins grecs
et chypriotes. Le projet de loi a été considéré
comme un grand pas vers le « club du nucléaire pacifique
», mais les experts disent que cela peut se traduire par
des dividendes militaires, à l'avenir.
7/12/2007:
Avis favorable de
Bruxelles à la centrale nucléaire de Belene
Les Echos, 20 novembre 2007:
Le Premier ministre tchèque, qui
avait promis à ses alliés écologistes de
ne pas évoquer le sujet, juge aujourd'hui « nécessaire
» une discussion ouverte sur la construction de nouvelles
centrales nucléaires.
Le tabou est tombé. Le Premier
ministre tchèque, Mirek Topolanek, a déclaré
la semaine dernière que son pays devrait relancer le débat
concernant la construction de nouvelles centrales nucléaires.
« Nous allons manquer d'électricité à
l'avenir », a avoué le chef du gouvernement.
Mirek Topolanek avait pourtant promis de ne pas aborder ce sujet
afin de ne pas froisser le parti écologiste, qui contrôle
plusieurs ministères et soutient sa coalition au Parlement.
« Une discussion ouverte sur l'énergie nucléaire
est nécessaire », a-t-il ajouté.
Prague estime que le pays pourrait faire face, dès 2016,
à de « grandes difficultés »
pour répondre à la demande électrique. Le
groupe énergétique CEZ, dont l'Etat contrôle
encore 66 % des parts, tente bien de réagir à ce
problème en modernisant ses centrales à charbon,
mais cette solution ne sera pas suffisante.
Vieillissement des sites
La République tchèque a aussi décidé
d'accroître sa production électrique à partir
du gaz mais cette politique va augmenter sa dépendance
énergétique envers ses fournisseurs étrangers,
et en particulier russes.
Aujourd'hui, les deux centrales nucléaires locales produisent
environ 35 % des besoins de la nation. Mais ces sites commencent
à mal vieillir. D'où le signal d'alarme tiré
par Mirek Topolanek. Prague n'est pas la seule capitale d'Europe
de l'Est à montrer un regain d'intérêt pour
l'atome. La Bulgarie s'apprête à investir 7 milliards
d'euros dans une nouvelle centrale nucléaire dont le projet
de construction remonte aux années... 1970.
La Roumanie veut, quant à elle, ajouter deux réacteurs
à sa centrale de Cernavoda. Et la Slovaquie, qui dépend
à plus de 50 % de l'énergie nucléaire, voudrait
inaugurer, d'ici à 2025, deux nouvelles centrales d'un
coût total de 6,5 milliards d'euros pour compenser la fermeture
de deux tranches de 440 MW exigée par l'Union européenne
pour des raisons de sécurité.
FRÉDÉRIC THÉRIN
(À MUNICH)
Les Echos, 16/11/07:
Lors de sa visite en France, hier, le Premier
ministre lituanien, Gediminas Kirkilas, a fait valoir aux investisseurs
tricolores le spectaculaire dynamisme de son pays et ses besoins
en équipements, en particulier dans le domaine du nucléaire.
Gediminas Kirkilas, le Premier ministre
de la Lituanie, était, hier, en France avec un objectif
clair : obtenir le soutien de Paris au projet de centrale nucléaire
construite par son pays avec la Pologne et les deux autres pays
Baltes, la Lettonie et l'Estonie. Il a quitté l'Hexagone
avec l'assurance de Nicolas Sarkozy que « la France était
à la disposition de la Lituanie pour l'aider ».
Le calendrier, il est vrai, s'accélère. «
La construction du site devrait commencer en 2009 et courir jusqu'en
2015. Nous procédons actuellement aux études d'analyse
de l'environnement », explique-t-il aux « Echos
» avant de confirmer que « l'appel d'offres pourrait
être lancé à la mi-2008 ». Un appel
d'offres que les entreprises françaises aimeraient bien
remporter, notamment Areva, qui a déjà proposé
à la Lituanie son nouveau réacteur EPR, ou bien
encore Alstom. Lors de cette visite, le Premier ministre lituanien
a, d'ailleurs, rencontré les dirigeants de ces deux compagnies.
[...]
Le Monde, 15/11/07:
Les grands groupes d'électricité prônent tous
le retour du nucléaire
Enerzine.com, 14/11/2007:
UniStar Nuclear Energy (UNE) a officialisé
le choix d'Alstom comme fournisseur d'au moins quatre îlots
conventionnels (turbine à vapeur et alternateur) destinés
aux futures centrales nucléaires dotées de réacteurs
EPR qu'UniStar projette de construire aux Etats Unis. UNE est
une filiale commune du producteur américain d'électricité
Constellation Energy et d'EDF. George Vanderheyden, Président
Directeur Général d'UNE, a souligné que le
choix d'Alstom résulte notamment de l'avance technologique
de sa turbine Arabelle. Il a précisé que la décision
finale de construire la première centrale nucléaire
EPR n'avait pas encore été prise, mais que cet accord
met UNE en bonne position pour passer une première commande
à Alstom en 2008. Cet accord fait suite à l'annonce
en juillet 2007 de la création par Constellation Energy
et EDF d' UniStar Nuclear Energy, société commune
en charge du développement et de la mise en oeuvre, aux
Etats Unis, d'un parc de nouvelles centrales nucléaires.
La création d'UNE fait elle-même suite au partenariat
entre Constellation Energy et Areva, annoncé en septembre
2005. Pour Philippe Joubert, Vice-Président Exécutif
d'Alstom, "cet accord va (...) permettre d'allouer dès
maintenant les ressources nécessaires à la construction
de la première centrale nucléaire de notre client
pour une mise en service en 2015 "
Alstom a installé plus de 170 unités d'îlôts
conventionnels dans le monde, représentant plus de 30%
de la base installée de centrales nucléaires.
14/11/2007 - Le
groupe américain General Electric a souhaité mercredi
à Rome participer au développement du nucléaire
en Turquie, où le parlement vient d'adopter une loi autorisant
la construction de premières centrales. "La Turquie
a besoin de nouvelles centrales électriques. Nous serons
là-bas avec tout ce qui sera nécessaire à
ce pays pour répondre à ses besoins", a affirmé
à l'AFP Ricardo Cordoba, président de GE Energy
en Europe de l'ouest et Afrique du nord, en marge du congrès
mondial de l'énergie, qui se tient jusqu'à jeudi
à Rome. "Nous serons présents sur ce marché",
a ajouté ce responsable de GE, qui construit des réacteurs
nucléaires ainsi que des turbines. Mais il faut considérer
"deux facteurs", selon M. Cordoba: "l'acceptation
par les populations", alors que la nouvelle loi turque est
décriée par l'opposition et les écologistes,
et la réunion de compétences en ingénierie,
qui manquent dans le secteur. La nouvelle loi autorise le ministre
turc de l'Energie à lancer et à conclure des appels
d'offres pour la construction de centrales nucléaires ainsi
qu'à décider de leur capacité et du lieu
de leur implantation. Elle prévoit qu'en cas d'absence
d'offres émanant du secteur privé, des institutions
publiques puissent prendre en charge la construction des centrales.
La Turquie souhaite construire trois centrales nucléaires
d'une capacité totale d'environ 5.000 mégawatts
qui devraient être opérationnelles en 2012 pour pallier
d'éventuelles pénuries d'énergie et réduire
sa dépendance énergétique.
13/11/2007 - Le Premier ministre lituanien Gediminas Kirkilas se rend mercredi à Paris pour des entretiens avec les dirigeants français qui seront largement centrés sur le projet de construction d'une centrale nucléaire en Lituanie, a-t-on annoncé mardi de source officielle. Gediminas Kirkilas rencontrera jeudi le président Nicolas Sarkozy et le Premier ministre François Fillon, a précisé l'AFP la porte-parole du gouvernement, Nemira Pumprickaite. Le Premier ministre lituanien doit également avoir des entretiens avec la présidente d'Areva Anne Lauvergeon et de hauts dirigeants du groupe Alstom. Il sera accompagné de son ministre de l'économie Vytas Navickas. Les industriels français espèrent participer au projet de centrale nucléaire, pour lequel Areva a proposé son nouveau réacteur EPR. La nouvelle centrale, dont la capacité totale n'a pas encore été définie, doit être construite en commun avec la Pologne et les deux autres pays baltes, la Lettonie et l'Estonie. Elle devrait commencer à être construite en 2009 pour entrer en service en 2015, espère le gouvernement lituanien. Elle doit remplacer une ancienne centrale construite par les Soviétiques dans les années 80 à Ignalina (nord), que la Lituanie s'est engagée à fermer définitivement d'ici à la fin 2009. Ses deux réacteurs sont du même type que ceux de la centrale ukrainienne de Tchernobyl, à l'origine de la plus grave catastrophe du nucléaire civil en avril 1986.
12/11/2007 - Les
entreprises énergétiques ont vanté lundi,
à l'ouverture de leur congrès à Rome, les
mérites de l'énergie nucléaire, qui émet
très peu de CO2, mais qui divise les pays européens.
Le leader mondial du nucléaire Areva n'a même plus
besoin de faire de la publicité pour ses réacteurs
tellement les demandes affluent, a affirmé sa patronne
Anne Lauvergeon devant les délégués du 20e
congrès du Conseil mondial de l'énergie. "Plaider
la cause du nucléaire n'est plus un problème tant
nous avons de négociations en cours. Nous n'avons plus
à dire: +s'il vous plait+", a déclaré
Mme Lauvergeon devant les entreprises du secteur. L'atome connaît
un regain d'intérêt dans le monde entier, Etats-Unis
en tête, qui prévoient de construire, pour la première
fois depuis 30 ans, de nouvelles centrales. Mais il divise toujours
l'Europe, où l'Allemagne, la Suède et la Belgique
prévoient de l'abandonner, à cause des déchets
radioactifs qu'il engendre et du traumatisme de Tchernobyl, tandis
que l'Italie y a renoncé depuis vingt ans. A cet égard,
la France a menacé lundi l'Allemagne de mettre fin au partenariat
entre Areva et le groupe industriel allemand Siemens si Berlin
abandonnait le nucléaire comme elle prévoit de le
faire. "Un partenariat avec Siemens perd de son intérêt
si l'Allemagne ferme son territoire au nucléaire",
a déclaré la ministre française de l'Economie
Christine Lagarde à un quotidien allemand. "Notre
partenariat" avec Siemens, qui détient 34% de la filiale
réacteurs d'Areva, "fonctionne très bien",
a rétorqué Mme Lauvergeon en marge du congrès.
L'Allemagne doit officiellement sortir du nucléaire d'ici
2020, mais cette intention fait débat dans le pays. Développer
cette énergie est "une nécessité",
a souligné le patron de l'électricien italien Edison,
contrôlé par EDF, Umberto Quadrino, alors que l'Italie
a renoncé au nucléaire depuis 1987. Selon Gérard
Mestrallet, PDG du groupe français d'énergie Suez,
"certains en Italie regrettent un peu aujourd'hui" cette
sortie de l'atome. Le président de la Commission européenne
José Manuel Barroso n'a pas voulu prendre partie et a redit
à Rome que cette décision relevait des pays. Le
nucléaire est désormais plus compétitif que
les hydrocarbures, a rappelé le patron du premier groupe
pétrolier mondial, ExxonMobil, Rex W. Tillerson. En introduisant
le coût des émissions de gaz à effet de serre,
"la compétivité économique du nucléaire"
par rapport au charbon, "apparaît nettement",
selon l'Institut français des relations internationales.
A 50 euros la tonne de CO2, le coût du kilowatts-heure de
charbon serait mulitplié par deux. Reste qu'installer des
centrales est "un très long processus", a rappelé
Mme Lauvergeon, qui a réclamé en Europe une "autorité
de certification globale" pour éviter qu'Areva doive
certifier ses installations dans chaque pays. Cette énergie
coûte aussi cher en cas de moindre retard dans les programmes.
Areva a effectué au premier semestre plusieurs provisions
qui ont affecté ses résultats, en raison des retards
de son chantier de construction du premier EPR en Finlande. Le
plus difficile est de rendre cette énergie "socialement
acceptable", répète souvent le PDG d'Electricité
de France (EDF), Pierre Gadonneix, dont l'électricité
est produite à 88% à partir de l'atome. Selon un
communiqué des Verts au Parlement européen publié
à Rome, Mme Lauvergeon "ment" quand elle dit
que le nucléaire est compétitif alors que "les
problèmes des déchets et de prolifération
ne sont pas résolus".
12/11/2007 - Le producteur américain d'électricité Exelon a annoncé lundi qu'il avait retenu la technologie proposée par GE Hitachi Nuclear Energy, au cas où il déciderait d'aller de l'avant avec son projet de construction d'une centrale nucléaire de nouvelle génération au Texas. Ce choix d'une technologie ne vaut pas engagement de construction, a souligné Exelon dans un communiqué. Le groupe ne prévoit pas de déposer sa demande combinée de construction et d'exploitation avant novembre 2008. Auparavant, il lui aura fallu régler deux conditions préalables: trouver une solution pour se débarrasser des déchets produits et obtenir l'assentiment des populations concernées, a-t-il expliqué dans son texte. Trois technologies s'affrontent sur le marché américain, où une trentaine de projets de construction de centrales nucléaires ont été présentés ces derniers mois: celles de GE Hitachi, de Toshiba Westinghouse et d'Areva. Le réacteur proposé par GE Hitachi est un réacteur à eau bouillante baptisé ESBWR ("Economic Simplified Boiling Water Reactor"), comprenant 25% de pompes, valves et moteurs de moins que la génération actuelle de réacteurs. Basé à Chicago, Exelon est l'un des principaux fournisseurs américains d'électricité, avec un chiffre d'affaires de plus de 15 milliards de dollars. Il est surtout présent dans la région de Chicago et en Pennsylvanie (nord-ouest du pays), mais possède aussi des centrales au gaz au Texas, d'une capacité totale de 3.700 mégawatts.
Le Figaro, 31/10/2007:
Même si aucun projet industriel n'a encore vu le jour, des partenariats sont noués avec plusieurs pays.
POUR LA FILIÈRE nucléaire française, le développement à l'international ne passe pas seulement par les États-Unis ou la Chine. Les pays arabes représentent des interlocuteurs de choix, même si, dans cette région du monde, les discussions n'en sont encore qu'au stade liminaire.
L'intérêt pour le lancement d'un programme nucléaire civil est suffisamment prononcé à Rabat et Tripoli notamment pour que les entreprises françaises concernées aient jeté les bases d'une collaboration, avec le soutien de Paris. Pendant la campagne électorale, le président Sarkozy avait affiché son intention d'encourager la diffusion du nucléaire civil français à l'étranger.
Au Maroc en particulier, Areva, le groupe français leader mondial du nucléaire, vient de signer un protocole d'accord impliquant un programme de recherche et développement sur l'extraction d'uranium dans les gisements de phosphates. Dans l'absolu, ce type d'exploration est coûteux, mais les conditions économiques du marché de l'uranium le rendent intéressant. À titre indicatif, le Maroc recèle quelque 6 millions de tonnes d'uranium (dans ses phosphates), à comparer aux trois millions de tonnes « conventionnelles » réparties dans le reste du monde.
Préalable gouvernemental
Toujours au Maroc, EDF a profité de la visite d'État de Nicolas Sarkozy, ce mois-ci, pour signaler sa disposition à accompagner l'Office national de l'électricité (ONE) dans sa réflexion autour de la mise en place d'une filière nucléaire. « Mais ni la nature ni les modalités de cette collaboration n'ont été déterminées », précise le groupe français.
En Libye, une première réunion exploratoire s'est tenue avec Areva avant l'été, après qu'un accord de coopération scientifique et technique a été signé entre Tripoli et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) au printemps 2006. Mais on est encore loin d'un projet de partenariat industriel, qui est subordonné à la formalisation d'accords gouvernementaux bilatéraux.
En attendant, dans de nombreux pays de la zone, le CEA accompagne activement les projets d'une offre industrielle. Ses actions exploratoires visent ainsi à identifier les besoins des pays intéressés - qui cherchent tous une alternative aux hydrocarbures -, à comprendre leur stratégie et, bien sûr, à s'assurer qu'ils sont prêts à accéder au nucléaire. La dimension géopolitique prend là tout so sens, avec un autre volet crucial, qui touche à la sécurité des infrastructures.
Outre le Maroc et la Libye, la Jordanie, la Tunisie, les Émirats arabes unis ou encore le Qatar sont les noms de pays qui reviennent quand il s'agit d'évoquer la construction d'un réacteur nucléaire. Sans oublier l'Arabie saoudite, qui devrait mettre le sujet sur la table lors de la venue de Nicolas Sarkozy à la mi-janvier.
Pour tous ces pays, combien de temps est nécessaire
avant que ce dialogue avec la France ne débouche sur le
lancement d'un programme ? « Dix ans minimum, quinze quand
les pays concernés partent de rien », répond
un expert. Mais ce n'est pas tout. Les filières nucléaires
américaine, russe et japonaise sont sur les rangs. Ce qui
promet de belles batailles avant qu'un réacteur ne sorte
de terre.
30/10/2007 - La
Commission européenne a donné mardi son feu vert
à la créaction d'une société commune
dans l'énergie nucléaire entre les sociétés
française Areva NP et japonaise Mitsubishi Heavy Industries
(MHI). La nouvelle entité, baptisée Atmea, doit
développer et commercialiser un réacteur à
eau pressurisé de troisième génération
de puissance moyenne. Les activités d'Areva NP et de MHI
sont "géographiquement complémentaires",
selon la Commission qui relève que la nouvelle entité
restera "confrontée à plusieurs concurrents
opérant à l'échelle mondiale ainsi qu'à
un certain nombre de producteurs d'îlots nucléaires
ayant une emprise régionale". Bruxelles juge en outre
"peu probable" que l'entreprise commune soit utilisée
pour coordonner le comportement concurrentiel des sociétés
mères. Areva NP est elle-même une société
commune à 66%-34% entre le français Areva et l'allemand
Siemens.
Le Monde, 29/10/2007:
Une source proche du président Nicolas Sarkozy a indiqué, mercredi 24 octobre, que la France et le Maroc vont signer un "accord-cadre" de coopération en matière de nucléaire civil, d'ici à "quelques semaines". Selon cette source, un représentant de M. Sarkozy et un autre du roi Mohammed VI vont commencer à négocier cet accord "dès la semaine prochaine". Les discussions porteront sur le nombre et la localisation des futures centrales et la possibilité qu'elles servent non seulement à la production d'électricité, mais également à la désalinisation de l'eau de mer.
Mardi soir, Nicolas Sarkozy avait déclaré que la France et le Maroc avaient décidé de s'engager dans un "partenariat" dans le domaine du nucléaire civil. "La France veut accompagner les grands chantiers structurants que votre pays a lancés pour tirer le meilleur parti de son intégration à l'économie mondiale", avait-il expliqué lors d'un dîner officiel, au deuxième jour de sa visite d'Etat au Maroc. "Par-delà le projet de TGV (...), j'ai le plaisir d'annoncer que nous avons décidé de nous engager ensemble dans un autre grand chantier, un autre grand partenariat, celui de l'énergie nucléaire civile", avait-il poursuivi.
RÉSERVES MAROCAINES DE PHOSPHATES. Mardi matin, le chef de l'Etat français avait également souhaité voir le Maroc se doter d'"une filière nucléaire civile" en partenariat avec la France. "L'énergie du futur n'a pas vocation à être la possession exclusive des pays les plus développés dès lors que les conventions internationales sont partout respectées", avait-il insisté devant les députés marocains à Rabat. Contrairement à l'Algérie, le Maroc n'a pas de gisements de gaz, mais possède des réserves de phosphates, lesquelles renferment de l'uranium.
29/10/2007: L'Egypte franchit le pas du nucléaire civil
Les Echos, 17/10/2007:
La vente de 2 EPR devrait être officialisée à l'occasion de la visite de Nicolas Sarkozy en Chine, le 25 novembre. En plus de ces réacteurs, le groupe français assurera pendant plus de vingt ans la fourniture du combustible nucléaire. Au total, le montant de ce contrat devrait avoisiner les 5 milliards d'euros.
Tout est prêt. Négocié depuis de longs mois, le grand contrat nucléaire chinois d'Areva n'attend plus que la visite de Nicolas Sarkozy, le 25 novembre, pour être signé. De sources concordantes, c'est à cette occasion que les autorités chinoises et françaises ont convenu d'officialiser la vente de 2 réacteurs EPR au premier électricien nucléaire du pays, China Guangdong Nuclear Power Corp. (CGNPC). La fin d'un marathon diplomatico-industriel de cinq ans pour le groupe français. Une forme de revanche, aussi, après la perte du contrat portant sur 4 réacteurs de troisième génération, remporté l'an passé par l'américain Westinghouse.
Depuis lors, l'entreprise présidée par Anne Lauvergeon se raccrochait à l'espoir d'un joli lot de consolation. C'est pratiquement chose faite et le camp tricolore a tout lieu de se réjouir : l'accord qui se dessine ira en effet plus loin qu'une simple fourniture de réacteurs nucléaires. Comme le souhaitait Pékin, un « partenariat global » devrait être annoncé le mois prochain entre Areva et CGNPC. Son premier volet prévoit la livraison de deux EPR sur le site de Taishan, non loin de Macao et de Hong Kong. Outre les « chaudières » elles-mêmes, Areva sera chargé de fournir la plupart des éléments composant l'îlot nucléaire, qu'il se procurera auprès de différents fournisseurs. A lui seul le montant de ce contrat serait compris entre 3,5 et 4 milliards d'euros.
Mais ce n'est pas tout. Au cours des derniers mois, les négociateurs de CGNPC ont beaucoup insisté pour inclure dans l'accord un volet « combustible ». Une véritable obsession pour la Chine, qui a récemment multiplié les contacts à l'étranger (Australie, Afrique du Sud, Canada, Kazakhstan...) afin de sécuriser son approvisionnement en uranium enrichi. Dans le cadre du partenariat à venir, Areva s'est donc engagé à fournir pendant plus de vingt ans le combustible nécessaire au fonctionnement des 2 EPR.
Cet accord couvre à la fois la fourniture de l'uranium naturel, son traitement chimique (conversion) et son enrichissement, autrement dit toutes les étapes con-duisant à la fabrication du combustible nucléaire. Selon les estimations, ce volet « amont » représenterait entre 1,5 et 2 milliards d'euros de contrats supplémentaires. Au total, le montant de ce grand accord chinois pourrait donc dépasser les 5 milliards d'euros, ce qui en ferait l'un des plus gros jamais signés par une entreprise française dans ce pays.
Il est trop tôt, en revanche, pour parler de l'aval du cycle, un autre axe stratégique pour les autorités chinoises. Dans le cadre de leur nouveau partenariat nucléaire, Paris et Pékin devraient simplement acter la volonté de poursuivre des discussions dans le domaine du traitement et du recyclage du combustible.
De possibles retombées. Vingt ans après la construction des centrales de Ling Ao et Daya Bay, soeurs jumelles des centrales françaises, la commande de 2 EPR ouvre un nouveau chapitre de la coopération franco-chinoise en matière nucléaire. Comme ils l'ont fait pour les réacteurs de deuxième génération, les constructeurs locaux finiront par s'approprier complètement cette nouvelle technologie, mais pour l'heure, ils ont besoin des ingénieurs d'Areva.
Plus largement, cet accord pourrait avoir des
retombées positives pour les autres acteurs de la filière
tricolore. C'est le cas d'EDF, qui espère s'impliquer dans
ce chantier. C'est aussi celui d'Alstom, qui apparaît bien
placé pour fournir des éléments clefs de
la partie conventionnelle des futures centrales, à commencer
par les deux turbines qui produiront de l'électricité
à Taishan.
17/10/2007 - Le
groupe français EDF est "en train de discuter avec
les autorités chinoises" pour construire "plusieurs
centrales nucléaires" en Chine, a affirmé mercredi
à Paris l'un de ses dirigeants. Un des responsables chargé
du développement à l'international d'EDF, Gérard
Wolf, a assuré que des discussions étaient avec
les autorités de Pékin et un partenaire "dans
la province du Guandong". Ces discussions "portent sur
plusieurs centrales nucléaires en Chine", y compris
des centrales EPR - utilisant des réacteurs de troisième
génération - "compte tenu de la demande"
en électricité dans ce pays, a-t-il précisé.
"Nous espérons finaliser un accord en même temps
que l'ensemble de la filière nucléaire française",
a-t-il ajouté. Le groupe nucléaire français
Areva est en train de finaliser un contrat avec les Chinois portant
sur deux réacteurs EPR, la filière du combustible
uranium et une société d'ingénierie commune.
10/10/2007 - Les
trois pays baltes et la Pologne ont décidé de reporter
la signature d'un accord officiel destiné à lancer
la construction commune d'une nouvelle centrale nucléaire
en Lituanie, a annoncé mercredi le Premier ministre lituanien
Gediminas Kirkilas. "Très probablement, l'accord sur
la construction d'une nouvelle centrale nucléaire sera
signé en novembre, après les élections en
Pologne", a déclaré le Premier ministre. Gediminas
Kirkilas avait affirmé la semaine dernière qu'il
espérait signer l'accord mercredi, à l'occasion
d'un Sommet de l'énergie qui rassemble de nombreux dirigeants
européens dans la capitale Vilnius. La nouvelle centrale
doit remplacer sur le même site la centrale mise en service
près d'Ignalina dans les années 80 par les
Soviétiques. La Lituanie s'est engagée auprès
de l'UE à fermer définitivement cette centrale jugée
dangereuse d'ici à la fin 2009. Les deux réacteurs
de la centrale sont du même type que ceux de Tchernobyl,
où a eu lieu une catastrophe en avril 1986. La semaine
dernière, M. Kirkilas avait affirmé qu'il n'y avait
pas de sujet de controverse particulier. Mais vendredi, lors d'une
conférence à Vilnius, le ministre polonais de l'Economie
Piotr Wozniak avait jeté le trouble en affirmant qu'il
réclamait une part importante de l'électricité
qui sera produite, soit de 1.000 à 1.200 MW. Le projet
de centrale commune a d'abord été conçu par
les trois Etats baltes, la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie,
désireux d'assurer leur indépendance énergétique
face à leur puissant voisin russe. La Pologne s'est ensuite
jointe au projet il y a moins d'un an. La nouvelle centrale, qui
pourrait avoir à terme une capacité totale allant
jusqu'à 3.200 MW, devrait commencée à être
construite en 2009 pour entrer en service en 2015, espère
le gouvernement lituanien.
Les Echos, 3/10/2007:
EDF a frappé un grand coup cet été
en s'associant à Constellation Energy. Une alliance prometteuse qui n'a pas été
accueillie de gaieté de coeur par Areva. Depuis deux ans,
l'entreprise tricolore avait elle-même posé des jalons
pour profiter de la relance du nucléaire américain.
Il y aura de la place pour tout le monde. Mais aux Etats-Unis,
comme en Chine ou au Royaume-Uni, qu'il est difficile de faire
travailler ensemble les principaux acteurs de la filière
nucléaire française ! Derrière la satisfaction
de façade, le grand « cocorico » poussé
de ce côté-ci de l'Atlantique, l'alliance scellée
cet été entre EDF et l'américain Constellation
Energy a suscité pas mal de vagues, ces derniers mois,
entre l'électricien tricolore et Areva. Au point de semer
un doute sur leur capacité à coopérer pour
profiter à plein de la relance du nucléaire américain.
Pourquoi cette querelle franco-française ? Parce que depuis deux ans, Areva avait lui-même posé des jalons aux Etats-Unis et noué un partenariat avec un certain Constellation Energy. Sous la bannière UniStar, l'idée de départ était d'engager en commun les longues et coûteuses procédures administratives visant à certifier le réacteur EPR sur le sol américain. Parallèlement, Areva et Constellation Energy se sont chargés, depuis lors, de déployer ce même réacteur aux Etats-Unis, en le proposant à d'autres électriciens. Une stratégie payante puisque, à ce jour, en plus de Constellation Energy, 4 autres compagnies (Ameren, PPL, Amarillo Power et Alternate Energy Holdings) ont fait le choix de l'EPR outre-Atlantique.
Fondamentalement, l'arrivée d'EDF dans le paysage ne remet pas en cause ce partenariat initial. Mais, à l'avenir, elle risque de cantonner Areva dans un rôle de simple fournisseur vis-à-vis de Constellation Energy, alors que l'entreprise était jusqu'ici en première ligne et faisait seule la promotion de la filière nucléaire tricolore. Sa présidente, Anne Lauvergeon, a eu d'autant plus de mal à avaler la pilule qu'elle a eu le sentiment d'être mise devant le fait accompli. Informée dès le printemps qu'un accord avec Constellation Energy était sur le point d'aboutir, l'Agence des participations de l'Etat (APE) avait expressément demandé à EDF d'en avertir Areva. L'électricien français l'a fait mi-juillet. Pratiquement la veille de l'annonce officielle... L'affaire a suscité un véritable clash entre les directions des deux entreprises. Au plus fort de la crise, elle est même remontée au plus haut niveau de l'Etat, avant que chacun retrouve ses esprits.
Trois mois plus tard, les tensions semblent apaisées et les rôles sont clairement définis au sein de la nouvelle société commune UniStar Nuclear Energy. En vertu des accords conclus cet été, le capital de cette co-entreprise appelée à investir dans des projets de centrales nucléaires est détenu à 50-50 par EDF et Constellation Energy.
Le scénario est séduisant
Dans les cinq ans qui viennent, l'électricien français
prendra en outre une participation pouvant aller jusqu'à
9,9 % au sein de son allié américain. Ensemble, les deux partenaires prévoient
déjà de participer à la construction de 4
EPR aux Etats-Unis. Le premier d'entre
eux devrait voir le jour à Calvert Cliffs, dans le Maryland.
Avant la fin de l'année, le dossier visant à obtenir
une licence de construction et d'exploitation pour ce site sera
officiellement déposé auprès des autorités
américaines. L'objectif étant de mettre en service
la future centrale à l'horizon 2015.
Dans ce cas précis, EDF jouera donc un rôle de coinvestisseur (des discussions sont en cours avec un troisième partenaire financier pour partager les risques de ce premier projet). Le groupe français fera aussi profiter Constellation Energy de l'expérience accumulée sur le chantier de Flamanville et, le moment venu, il s'impliquera dans l'exploitation proprement dite de la centrale.
Et Areva dans tout cela ? Pour le groupe nucléaire, le champ d'action est plus limité : sous la bannière UniStar, il interviendra seulement au niveau de la conception et du marketing. Début décembre, il lui reviendra par exemple de déposer la demande de certification du design de l'EPR, étape clef devant permettre de construire le réacteur français n'importe où sur le sol américain.
Sur le papier, EDF et Constellation Energy rêvent d'une alliance élargie, qui les amènerait à s'associer à la construction de tous les EPR susceptibles de voir le jour aux Etats-Unis. Le scénario est séduisant. Mais les électriciens ayant fait le choix du réacteur français ne voudront peut-être pas tous se lier à UniStar. Dans cette hypothèse, Areva se tient évidemment prêt à honorer toutes les commandes. Surtout si elles lui permettent de s'émanciper d'EDF...
La Tribune, 2/10/07:
Le Français est associé avec
deux firmes japonaises et trois américaines. Il a en ligne
de mire un colossal contrat de 15 milliards de dollars pour la
construction aux Etats-Unis d'une usine de retraitement et d'un
réacteur de recyclage.
Areva vient d'emporter
la principale dotation d'un contrat d'étude pour le développement
aux Etats-Unis d'une usine de traitement des combustibles nucléaires
usés et d'un réacteur de recyclage de ces déchets. Areva est leader d'un consortium, auquel participe
six entreprises dont les japonais Mitsubishi Heavy Industries
et Japan Nuclear Fuel ainsi que trois firmes américaines
de moindre importance. Trois autres groupes d'entreprises ont
obtenu des parties de ce contrat d'étude d'un montant global
de 60 millions de dollars. Le premier, mené par Général
Electric et Hitachi, a reçu 4,8 millions de dollars, le
deuxième, 4,3 millions et le troisième 1,6 million.
Le consortium mené par Areva, dénommé INRA,
devrait remettre début 2008 une première description
des technologies envisagées dans le projet ainsi qu'un
premier modèle économique de développement,
d'exploitation et de commercialisation des deux structures. Selon
ce projet, Areva et Japan Nuclear Fuel construiraient l'usine
de retraitement. Mitsubishi réaliserait le réacteur.
Derrière cette étude se masque un colossal contrat
de construction de l'usine et du réacteur. Il n'a pas été
chiffré. Mais selon des informations de presse, il devrait
exiger un investissement de 15 milliards de dollars. Il fait partie
d'un projet plus vaste conçu par les Etats-Unis pour améliorer
leur indépendance énergétique. Une loi a
été votée par le Congrès en juillet
2005 pour relancer le nucléaire. Pour faire suite, le Département
(ministère) à l'énergie a lancé, en
février 2006 un "partenariat global pour l'énergie
nucléaire".
Batiactu, 2/10/2007:
Trois semaines avant l'expiration du délai pour le dépôt d'offres, une trentaine de groupes, dont Lafarge, Enel, E.ON, ont exprimé leur intérêt pour la construction des 3e et 4e tranches de la centrale nucléaire de Cernavoda dans le sud-est de la Roumanie.
Parmi les trente groupes intéressés figurent le français Lafarge, les italiens Enel et Ansaldo (qui avait construit avec le canadien EACL les deux premiers réacteurs), les allemands E.ON et RWE, le tchèque CEZ, ArcelorMittal, ainsi que deux banques françaises, Paribas et Société générale, selon la même source. Par ailleurs, Nuclearelectrica a indiqué avoir retenu les offres déposées déjà par treize compagnies, qui avaient répondu à l'appel lancé l'année dernière par Bucarest, avant que la procédure ne soit reprise à zéro, suite au changement de la stratégie de financement de ce projet. Les deux tranches de la centrale devraient être mises en fonction à l'horizon 2014. Comportant cinq réacteurs au total, la centrale de Cernavoda utilise le procédé canadien Candu 6 et fonctionne avec de l'uranium naturel et de l'eau lourde. Deux réacteurs ont jusqu'ici été mis en service -le second en août dernier-, fournissant ensemble environ 17-18% des besoins d'électricité du pays.
L'expressiondz.com, 1 Octobre 2007:
PARIS ET WASHINGTON CONVOITENT LE MARCHÉ ALGÉRIEN
La «guerre» du nucléaire s'amplifie
Le Monde, 26/9/07:
BALTIMORE (Etats-Unis) ENVOYÉ SPÉCIAL
Mayo A. Shattuck est peut-être l'homme qui attachera son nom à la renaissance de l'énergie nucléaire aux Etats-Unis. Le patron de Constellation Energy partagera alors la palme avec le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix. En scellant en juillet une alliance pour construire quatre EPR (European Pressurized Reactor), les deux groupes d'électricité ont engagé une course-poursuite avec leurs concurrents pour mettre en service en 2015 le premier réacteur nucléaire construit outre-Atlantique depuis l'accident de Three Mile Island en 1979.
L'industrie nucléaire américaine
(19 % de la production d'électricité) sort d'un
long marasme. Dans les
années 1960, ses promoteurs vantaient une énergie
"too cheap to meter" (trop bon marché
pour être comptée). Les faits les ont démentis.
Les coûts de construction ont explosé, des centrales
n'ont fonctionné qu'à la moitié de leurs
capacités et des réacteurs ont été
démantelés avant même d'entrer en service,
entraînant la faillite de certaines compagnies.
La situation s'est améliorée il y a dix ans. La
NRC (autorité de sûreté nucléaire)
a déjà autorisé la prolongation de quarante
à soixante ans de la durée de vie de la moitié
des 104 réacteurs en service. La relance s'est accélérée
depuis l'Energy Policy Act de 2005 qui, selon le président
George W. Bush, "permettra de développer l'utilisation
de la seule source d'énergie complètement nationale,
disponible en grande quantité, respectueuse de l'environnement
et capable de produire beaucoup d'électricité :
le nucléaire".
"LE PREMIER MARCHÉ MONDIAL"
La NRC va recevoir une trentaine de demandes de construction de
réacteurs dont la mise en service s'étalera de 2015
à 2030. Elle a accéléré et simplifié
ses procédures. Une demande des électriciens et
des banquiers, qui ne voulaient pas revivre la situation des années
1970, où des délais d'autorisation à rallonges
avaient compromis de nombreux projets. C'est dans un environnement
plus sûr qu'EDF se lance aux Etats-Unis, un de ses quatre
"pays cibles" avec la Chine, la Grande-Bretagne
et l'Afrique du Sud.
"C'est le premier marché mondial, un formidable
relais de croissance", souligne M. Gadonneix. D'ici à
2030, la consommation d'électricité va augmenter
de 50 % et il faudra construire de 1 300 à 1 900 centrales
(charbon, gaz, nucléaire...). EDF a signé avec Constellation
un "partenariat stratégique" prévoyant
une montée jusqu'à 9,9 % dans le capital du groupe
américain et l'étude d'investissements communs aux
Etats-Unis, où le secteur de l'électricité
(8 000 entreprises) n'échappera pas à une consolidation.
Ils ont aussi annoncé la création d'une co-entreprise
pour exploiter des EPR. "Notre objectif est d'avoir un
tiers des trente réacteurs construits d'ici à 2030",
indique Bernard Estève, président de la filiale
américaine d'Areva.
L'électricité nucléaire est devenue très
rentable. Selon le Nuclear Energy Institute, le lobby du secteur,
ses coûts de production sont au moins deux fois inférieurs
à du courant produit par les centrales au gaz et au charbon,
toujours à la merci d'une taxe sur le CO2. Le nucléaire
renforce aussi la sécurité énergétique
d'un pays qui a décidé de réduire drastiquement
sa dépendance aux hydrocarbures du Moyen-Orient.
Les banquiers affichent pourtant une prudence renforcée par
la crise actuelle des subprimes. Ils ont déjà obtenu des garanties : aide fiscale pour les 6 000 premiers mégawatts
installés, remboursement des surcoûts en cas de retard
des chantiers, responsabilité
limitée des exploitants en cas d'accident.
Mais ils exigent surtout que le gouvernement garantisse les prêts
aux électriciens, qui devront débourser 4,5 milliards
de dollars (3,2 milliards d'euros) pour un EPR. "C'est la question cruciale",
reconnaît Mike Wallace, directeur général
adjoint de Constellation.
Les deux groupes veulent engager les démarches de certification
de l'EPR bien avant la présidentielle de 2008 - moins inquiets
de l'issue du scrutin que des lendemains de l'élection
où les projets seront retardés. "La concurrence
sera rude", reconnaît M. Wallace : fournisseurs
des électriciens américains, General Electric et
Westinghouse (repris par Toshiba) sont en terrain conquis. Ni
les dernières incertitudes financières ni la question
en suspens des déchets ne contrarieront une renaissance
sur laquelle ne pèse plus qu'un risque : un nouveau Three
Mile Island.
Jean-Michel Bezat
Webmanagercenter.com, 19/9/2007:
Les responsables de l'énergie en Jordanie projettent dans dix ans le début de fonctionnement des premières stations du programme nucléaire de génération électrique. Néanmoins, ils estiment insuffisant que l'on se contente d'une seule source, préconisant d'exploiter l'uranium existant en abondance dans le royaume, sous réserve de le reconvertir selon des normes modernes
17 septembre 2007 - Le
ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, effectuera
à partir d'aujourd'hui et jusqu'à mercredi une visite
de travail en Afrique du Sud, a annoncé hier son département
dans un communiqué. Objectif officiel : examiner les
possibilités de coopération entre l'Algérie
et l'Afrique du sud dans le domaine du nucléaire civil.
Cette visite, souligne la même source, « sera
consacrée à l'examen des opportunités de
coopération dans le domaine de l'utilisation de l'énergie
nucléaire à des fins pacifiques ». Durant
son séjour à Pretoria, le ministre de l'Energie
et des Mines doit avoir des entretiens avec le ministre des Entreprises
publiques et le ministre des Sciences et de la Technologie ainsi
qu'avec d'autres responsables sud-africains. Des visites de sites
et de centres de recherche et de formation sud-africains sont
également prévus, précise le même communiqué.
Chakib Khelil sera accompagné d'une « importante
délégation » composée de cadres
de son ministère et du Commissariat à l'énergie
nucléaire (Comena). Cette visite pourrait mener à
la conclusion d'un accord sur le nucléaire civil entre
les deux pays. Pour développer le nucléaire à
des fins pacifiques, l'Algérie a entamé depuis une
année une coopération avec plusieurs pays :
Etats-Unis, Russie, Chine, Argentine, France. Les discussions
avec les Américains ont abouti à la signature le
9 juin dernier à Alger d'un protocole d'accord sur le nucléaire
civil. Des discussions sont également en cours avec la
France. Un accord pourrait être signé entre les deux
pays lors de la visite d'Etat en Algérie du président
français Nicolas Sarkozy. Cette visite est prévue
début décembre prochain. Les Russes et les Chinois
sont eux aussi intéressés par les projets algériens
dans le nucléaire civil. Le ministre de l'Energie et des
Mines a déclaré il y a une année que l'Algérie
compte utiliser ses gisements d'uranium pour produire de l'électricité,
mais la construction de centrales nucléaires civiles n'est
pas envisagée dans l'immédiat. Toutefois, les préparatifs
sont en cours.
Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D'après le Quotidien d'Oran
VIENNE (16 septembre 2007) - Seize pays sont convenus dimanche d'accroître leur coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire pour développer une technologie qui ne soit pas susceptible d'être détournée pour fabriquer des armes atomiques, afin de répondre à une demande mondiale en pleine croissance. Lors d'une cérémonie à Vienne, onze pays ont officiellement rallié le Global Nuclear Energy Partnership (GNEP), (Partenariat mondial sur l'énergie nucléaire), une initiative lancée par les Etats-Unis. Ils ont ainsi rejoint les cinq principaux producteurs mondiaux de combustible nucléaire déjà membres du GNEP : France, Etats-Unis, Russie, Chine, Japon. Parmi les nouveaux venus figurent notamment l'Australie, le Kazakhstan ou la Jordanie. Le GNEP vise à développer des réacteurs nucléaires qui ne pourront pas être utilisés pour fabriquer des armes atomiques et qui seront alimentés par une banque mondiale de combustible nucléaire. Cette initiative permettrait de dissuader les autres pays de se doter d'installations permettant l'enrichissement de combustible sur leur propre territoire. Elle trouve son origine dans les crises provoquées par les ambitions nucléaires de la Corée du Nord et de l'Iran. Il faudra cependant plusieurs années avant que cette technologie soit au point, soulignent diplomates et analystes. "Nous nous y prenons peut-être un peu tard. Il aurait certainement été préférable de faire cela il y a dix ans plutôt que maintenant", a déclaré à la presse le secrétaire américain à l'Energie Samuel Bodman. Le GNEP sera l'un des thèmes des discussions qui sera abordé à partir de lundi par les 144 pays membres de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA).
Mark Heinrich
24/8/2007 - Le président Sarkozy est pour que la Libye accède au nucléaire civil
17/8/2007 - L'Australie, qui vient d'avaliser la vente d'uranium à l'Inde, parachève un accord similaire avec la Russie qui pourrait voir le jour le mois prochain, a annoncé vendredi son chef de la diplomatie. "Nous devons encourager des programmes nucléaires civils entre pays responsables avec des garde-fous appropriés", a déclaré à des journalistes Alexander Downer. Canberra fournirait, à des fins civiles, de l'uranium à la Russie dès le début 2008. L'accord pourrait être paraphé en septembre à l'occasion du Forum de coopération et de développement économique d'Asie-Pacifique (APEC) à Sydney. M. Downer s'est voulu rassurant sur les risques de vente clandestine de l'élément radioactif par la Russie. "Je ne pense pas que la Russie veuille devenir un Etat voyou et contrevienne aux lois internationales, cela aboutirait à une rupture des relations avec l'Australie et sûrement avec beaucoup d'autres pays", a-t-il dit. Canberra, qui dispose des plus importantes réserves prouvées d'uranium au monde, a donné jeudi son feu vert à la vente d'uranium à l'Inde malgré la non appartenance de New Delhi au traité de non prolifération nucléaire (TNP).
Radio-Canada, 16/8/2007:
La plus importante entreprise nucléaire
au monde, Areva, explore les occasions d'affaires en Alberta.
Le groupe français a envoyé cette semaine le président
de sa filiale canadienne, Armand Laferrer, à Calgary et
à Peace River. Armand Laferrer rencontre des représentants
de l'industrie pétrolière ainsi que des élus
municipaux. Il estime qu'il y a des possibilités que des centrales nucléaires
soient construites en Alberta. Peace River est parmi les municipalités
de l'Alberta qui se montrent intéressées à
l'énergie nucléaire. Le mois dernier, le comté
de Woodlands, près de Whitecourt, a écrit une lettre
d'appui à une compagnie albertaine qui voulait y construire
une centrale nucléaire. Cette lettre a été
toutefois retirée après que des citoyens eurent
déposé une pétition d'opposition de 300 noms.
Ils se plaignaient de ne pas avoir été consultés.
3/8/2007 - Israël
examine sérieusement la construction de sa première
centrale nucléaire pour produire de l'électricité
et compenser sa dépendance énergétique, a
affirmé vendredi un haut responsable israélien.
"Le ministre des Infrastructures Benjamin Ben Eliezer fait
progresser le dossier concernant la construction d'un réacteur
nucléaire destiné à produire de l'électricité",
a indiqué ce responsable. "Au vu des faibles réserves
d'Israël en électricité et en ressources énergétiques,
les prévisions et la demande croissante, (le ministre)
étudie cette idée, qui doit être approuvée
par le gouvernement", a-t-il ajouté. Israël importe
de grandes quantités de pétrole et de charbon pour
ses besoins énergétiques. Sur le plan du nucléaire
militaire, Israël adopte au sujet de l'arme atomique une
politique de l'ambiguïté, refusant de confirmer ou
de démentir sa possession de l'arme nucléaire. Toutefois
les experts étrangers estiment qu'Israël possède jusqu'à 200
ogives nucléaires pouvant équiper des missiles
à longue portée. Israël, l'Inde et le Pakistan
ne sont pas signataires du Traité de non-prolifération
nucléaire entré en vigueur en 1970.
30/7/2007 - Des
responsables indiens et français ont eu lundi à
New Delhi des discussions sur la coopération nucléaire
bilatérale et se sont engagés à oeuvrer à
un accord similaire à ceux que l'Inde a déjà
signés avec les Etats-Unis et la Russie. Jean-David Levitte,
principal conseiller diplomatique du président français
Nicolas Sarkozy, s'est entretenu avec le conseiller indien pour
la sécurité nationale, M.K. Narayanan, a indiqué
dans un communiqué l'ambassade de France à New Delhi.
"Les deux parties ont souligné leurs efforts communs
pour développer l'énergie nucléaire dans
des buts pacifiques, notamment des centrales, et se sont mises
d'accord pour conclure rapidement un accord bilatéral de
coopération dans ce domaine", indique le communiqué.
M. Levitte a remis une invitation pour que le Premier ministre
indien, Manmohan Singh, se rende en France en 2008, et l'Inde
a invité M. Sarkozy à venir "bientôt"
à New Delhi, ajoute le texte. La France est en compétition
pour obtenir des parts du marché nucléaire civil
indien avec les Etats-Unis
et la Russie, qui ont tous deux déjà signé
des accords avec l'Inde.
Les Etats-Unis et l'Inde ont annoncé vendredi avoir franchi
une "étape historique" en achevant les négociations
sur un accord de coopération dans le nucléaire civil,
lors d'entretiens à Washington entre la secrétaire
d'Etat américaine Condoleezza Rice et son homologue indien
Pranab Mukherjee. Cet accord, qui doit encore être entériné
par un Congrès des Etats-Unis réticent, ouvre la
voie, pour la première fois depuis 30 ans, à des
exportations américaines de combustible et de technologie
nucléaires vers l'Inde.
Il permet de mettre fin aux sanctions imposées à
l'Inde dans ce domaine en raison des essais nucléaires
auxquels elle a procédé et de contourner les limitations
liées au refus de New Delhi de signer le Traité
de non-prolifération (TNP). Le président russe Vladimir
Poutine a également promis en janvier dernier, lors d'une
visite d'Etat à New Delhi, de fournir à l'Inde des
réacteurs et des centrales. Les grandes puissances mondiales
se bousculent pour obtenir une part du lucratif marché
du nucléaire civil indien, même si les contrats avec
l'Inde doivent être d'abord approuvés par les 45
pays du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG), qui assure
la régulation du marché nucléaire mondial.
Boursorama, 23/7/2007
EDF veut prendre part à la renaissance du nucléaire
aux Etats-Unis et Canada
Le Monde, 5/7/2007:
Un "gazprom de l'atome". La Russie a retrouvé ses ambitions passées dans le nucléaire civil et met la dernière main à un groupe intégré réunissant toutes les sociétés du secteur, de l'extraction de l'uranium et la fabrication du combustible à la construction et l'exploitation de centrales. Baptisé Atomenergoprom, il naîtra en janvier 2008 et sera un sérieux concurrent du français Areva, de l'américain General Electric et du japonais Toshiba-Westinghouse. Annoncé en 2006 par Vladimir Poutine, ce holding d'Etat - dont les filiales seront ouvertes aux capitaux privés, russes ou étrangers - devra assurer la construction d'une cinquantaine de réacteurs en Russie d'ici à 2030 mais aussi être "actif" à l'étranger, a indiqué le président.
"La Russie doit participer à la renaissance de l'énergie atomique dans le monde", explique au Monde Sergueï Kirienko, patron de Rosatom, l'Agence fédérale de l'énergie atomique qui a remplacé le ministère ad hoc (Minatom). Le colosse absorbera, entre autres, Rosenergoatom (électricité), Tekhsnabexport (négoce d'uranium), TVEL (producteur de combustible), Atomenergomash (turbines) et Atomstroïexport (construction de centrales à l'étranger).
La menace de pénurie d'électricité a fait du développement du nucléaire une priorité. "Nous devons construire immédiatement de nouvelles capacités", explique le patron de Rosatom. Deux réacteurs par an doivent voir le jour d'ici à 2010 et au moins trois entre 2010 et 2030. Plus que sous l'ère soviétique ! Le Kremlin veut aussi mieux valoriser les réserves gazières du pays en produisant moins d'électricité à partir du gaz (50 % du courant aujourd'hui) pour en vendre plus à l'international, où il vaut cinq fois plus cher. "Notre objectif, conclut-il, est d'avoir 25 % à 30 % d'électricité nucléaire" (contre 16 %).
"NAÏVETÉ" DES EUROPÉENS
Avec Atomenergoprom, le Kremlin a fait le choix d'une société unique et intégrée "parce qu'elle sera en concurrence non seulement avec les producteurs d'électricité non nucléaire en Russie, mais aussi avec les puissants groupes internationaux", explique M. Kirienko. La Russie "vise 20 % à 35 % du marché selon les segments de la filière". L'un des plus prometteurs est le cycle du combustible, où la Russie a des moyens de production et une capacité d'exportation considérables, note-t-on chez Areva.
Cette ambition passe aussi par la création d'un réseau international de centres d'enrichissement sous contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique, où les pays en développement pourraient acheter du combustible sans faire courir au monde un risque de prolifération. Un accord a ainsi été récemment conclu avec le Kazakhstan.
Atomenergoprom est aussi "prêt à vendre des réacteurs à tous ceux qui respectent le traité de non-prolifération" (TNP), ajoute M. Kirienko. La Russie en construit déjà 2 en Chine, 2 en Bulgarie, 1 en Iran et 2 en Inde... non signataire du TNP. En Europe de l'Est, où il faudra remplacer les vieilles centrales de l'ère soviétique dans dix à quinze ans, "la plupart des pays sont intéressés par une intégration technologique avec les Européens de l'Ouest", concède-t-il. Atomenergoprom espère donc nouer "des partenariats" avec des groupes d'Europe occidentale. Ailleurs, prévient-il, il chassera sur leurs terres (Vietnam, Thaïlande, Turquie, Egypte, Algérie, Chili, Brésil...).
Avec Gazprom et quelques autres, le groupe
sera un instrument du développement économique de
la Russie autant qu'une pièce de sa stratégie de
reconquête de l'influence russe. Le patron d'un grand groupe
d'énergie s'étonne de la "naïveté"
des Européens devant cette montée en puissance.
Notamment celle des dirigeants allemands, qui ont renoncé
au nucléaire et accru leur dépendance au gaz russe
- un jeu dangereux qui menace l'indépendance du Vieux Continent.
Enviro2B, 5/7/2007:
Le géant japonais de l'électronique
et de l'énergie Toshiba a annoncé il y a quelques
jours être en compétition pour la signature d'un
contrat de construction d'une centrale nucléaire aux Etats-Unis,
pour la compagnie américaine NRG Energy.
Face à Hitachi-General Electric, Toshiba aurait une longueur
d'avance, sur un projet d'une valeur de 3,6 milliards d'euros.
"Nous n'avons pas encore signé l'accord final, mais
nous travaillons ardemment pour obtenir la commande", précise
un porte-parole du groupe, Hiroko Mochida.
1 350 MW en 2014
Le projet porte sur une centrale dotée de deux réacteurs
à eau bouillante (REB ou BWR) de 1 350 mégawatts.
Situé dans la région de Houston au Texas, le chantier
de cette centrale devrait débuter en 2009, pour une production
courant 2014.
Pour rappel, Hitachi avait annoncé avoir quasiment remporté
ce contrat avec son partenaire GE. La compagnie américaine
NRG avait d'ailleurs déposé la demande d'autorisation
auprès de la NRC (Nuclear Regulatory Commission). Mais
des doutes quant à la capacité de GE et d'Hitachi
de respecter le calendrier avaient bloqué la signature.
Toshiba avec GE
Sur ce projet, Toshiba devrait travailler avec GE, pour bénéficier
de sa technologie de réacteur à eau bouillante.
Si le contrat est finalisé, la centrale de Houston serait
le premier nouveau site de production d'énergie nucléaire
construit aux Etats-Unis depuis l'accident du 28 mars 1979 qui
a touché l'un des deux réacteurs de la centrale
de Three Miles Island,
dans l'Etat de Pennsylvanie.
Les groupes japonais Toshiba, Hitachi et Mitsubishi Heavy Industries
(MHI) sont de plus en plus présents sur le marché
du nucléaire mondial, via différents partenariats.
Ainsi, on peut évoquer l'accord passé entre Hitachi
et General Electric, par ailleurs MHI a noué un partenariat
avec le groupe français Areva, et Toshiba a racheté
l'an passé l'américain Westinghouse, spécialiste
des technologies à eau pressurisée (REP ou PWR).
Cyberpresse.ca, 26 juin 2007:
Le gouvernement brésilien a décidé de relancer son programme nucléaire avec la construction d'une troisième centrale atomique gelée depuis plus de 20 ans, malgré l'opposition de la ministre de l'Environnement et des écologistes.
La décision de construire cette nouvelle centrale, Angra III, adoptée lundi soir par le Conseil national de politique énergétique (CNPE), doit encore être ratifiée dans les jours à venir par le président Luiz Inacio Lula da Silva.
Le représentant de la ministre de l'Environnement, Marina Silva, a été le seul parmi les dix membres du CNPE à voter contre ce projet.
Le président Lula avait affirmé par avance son soutien à cette décision il y a quinze jours. «L'énergie nucléaire est une énergie propre, elle ne contamine pas, n'émet pas de C02. Elle ne provoquera donc pas d'effet de serre sur la planète (...) Et la technologie du Brésil est parfaite, je peux vous dire qu'il ne se passera pas au Brésil ce qui s'est passé à Tchernobyl», en Ukraine, avec l'explosion d'un réacteur nucléaire en 1986, avait-il affirmé.
Le chef de l'État a justifié la reprise de la construction d'Angra III par les besoins énergétiques d'une croissance économique de plus de 5% par an au Brésil. Le gouvernement doit «assurer aux investisseurs que l'énergie ne manquera pas à partir de 2010», a-t-il expliqué.
Mais la ministre brésilienne de l'Environnement reste opposée à ce projet. «Au cours des 15 dernières années aucun pays n'a construit de centrale nucléaire parce qu'il y a d'énormes problèmes avec les déchets nucléaires. Nous disposons d'autres ressources, un grand potentiel hydroélectrique et des énergies propres dans lesquelles nous devons investir», avait-elle souligné récemment.
Le président de l'entreprise publique Eletronuclear, Othon Luiz Pinheiro, a indiqué récemment que le Brésil envisageait de construire «huit autres centrales d'ici 2030» pour faire face à la demande croissante d'énergie.
Actuellement 80% des besoins sont fournis par des usines hydro-électriques.
Le programme nucléaire brésilien est né en 1956. Aujourd'hui, deux centrales, Angra I et Angra II, d'une puissance installée totale de 2.000 mégawatt (MW) --2,2% de la production totale d'électricité au Brésil-- sont en exploitation dans l'État de Rio de Janeiro.
Le troisième réacteur, Angra III (1.350 MW), attend en pièces détachées depuis plus de 20 ans un feu vert gouvernemental. Il a déjà coûté 750 millions de dollars au budget de l'État. La reprise de la construction d'Angra III --centrale qui devrait être opérationnelle en 2013-- demandera des investissements de 7 milliards de reais (3,58 milliards de dollars).
Le groupe français Areva, qui a repris la filière nucléaire de l'allemand Siemens, responsable de la conception d'Angra III, pourrait fournir une partie des équipements.
Le Brésil s'est doté également en 1979 d'un programme nucléaire parallèle élaboré par la Marine nationale et l'Institut de rencherches énergétiques nucléaires (Ipen) avec lequel il a réussi à maîtriser le processus d'enrichissement d'uranium (à 5%) dans le but d'alimenter en combustible ses centrales. Il a aussi l'intention de construire un sous-marin à propulsion nucléaire. [Lire: Le Brésil "doit essayer" la bombe]
Avec la reprise de son programme nucléaire, le Brésil --qui possède les sixièmes plus grandes réserves d'uranium du monde-- «sera l'un des trois pays du monde à avoir des réserves, la capacité de production et la maîtrise de tout le cycle de l'enrichissement d'uranium», s'est félicité récemment le ministre brésilien de l'Energie, Nelson Hubner.
Yana Marull
Agence France-Presse
Brasilia
20/6/2007 - Après la Finlande et la France, le groupe nucléaire français Areva s'est porté candidat à la construction d'un réacteur nucléaire de troisième génération au Royaume-Uni, profitant de la volonté du gouvernement britannique de relancer cette énergie. Areva a annoncé mercredi qu'il avait soumis la conception de son EPR "aux autorités de sûreté britanniques", dans le cadre d'un processus de validation. Constructeur du réacteur, le groupe français s'est associé pour cette candidature avec l'électricien français EDF, qui apporte son savoir-faire d'exploitant.
EDF envisage d'exploiter quatre à cinq centrales nucléaires de troisième génération en Grande-Bretagne, selon son PDG Pierre Gadonneix. Cette candidature outre-manche a reçu le soutien des électriciens britannique British Energy, français EDF et Suez, allemands E.ON et RWE, et espagnol Iberdrola, selon Areva. Le groupe nucléaire a d'ailleurs constitué une alliance avec les électriciens intéressés pour "faciliter, le moment venu, l'obtention par (ces) électriciens des licences d'exploitation". Areva, leader mondial du nucléaire, entend profiter de la volonté du gouvernement britannique de favoriser l'énergie nucléaire afin de moins dépendre des hydrocarbures, gros émetteurs de gaz à effets de serre.
En Grande-Bretagne, 18% de l'électricité est produite actuellement par une dizaine de centrales nucléaires qui datent des années 1960 et 1970 (contre près de 80% en France), alors même que les ressources en gaz et en pétrole de la mer du Nord semblent en voie d'épuisement. Le Premier ministre Tony Blair avait plaidé fin mai en faveur de la relance de centrales nucléaires nouvelle génération. "La prise en compte de l'énergie nucléaire" est une des conditions pour relever le défi que s'est fixé Londres: réduire de 60% (par rapport aux niveaux des années 90) les émissions de dioxyde de carbone d'ici à 2050, avait souligné M. Blair. Areva est également candidat à la construction d'un EPR aux Etats-Unis.
Actuellement, seuls deux EPR sont construits par Areva, et non sans difficultés. En Finlande, à Olkiluoto (sud-ouest), le chantier de l'EPR entamé en 2005 a pris un an et demi de retard et ne devrait entrer en service qu'en 2010-2011. Le consortium franco-allemand Framatome ANP (Areva)-Siemens a rencontré des problèmes de contrôle-qualité du béton et de certaines tuyauteries. Il a dû aussi se plier à un processus de vérification extrêmement minutieux de l'Autorité de sûreté nucléaire finlandaise (STUK). En France, la construction de l'EPR, autorisée par décret le 11 avril, doit commencer à la fin de l'année pour une mise en service prévue en 2012. Mais elle suscite toujours l'opposition d'associations écologistes.
Les antinucléaires réclament l'abrogation du décret en estimant qu'il s'agit d'un "préalable indispensable pour la réussite du futur Grenelle de l'environnement", annoncé pour octobre par le gouvernement. Développé depuis 1992 par Areva, le réacteur européen à eau sous pression (EPR, European Pressurised water Reactor) a une durée de vie de 60 ans et est un peu plus puissant que ses prédécesseurs (1.600 MW).
Boursorama, 12/6/07:
La compagnie nationale d'électricité
en Thaïlande (EGAT) a annoncé mardi son intention
d'investir six milliards de dollars pour construire d'ici 2020
la première centrale nucléaire civile du royaume.
Dans des déclarations à l'AFP, le gouverneur de
l'EGAT Kraisi Kanasuta a qualifié ce projet "d'inévitable
pour la Thaïlande, étant donné le rythme actuel
d'augmentation de la demande en électricité".
Il a précisé que son entreprise envisageait d'émettre
des bons et de solliciter des prêts à l'étranger
pour contribuer au financement de la centrale qui sera capable
de produire 4.000 mégawatts d'électricité.
L'EGAT recrutera également des ingénieurs thaïlandais
susceptibles d'aller étudier la technologie nucléaire
aux Etats-Unis, en Europe et au Japon où des entreprises
comme Westinghouse, Areva et Toshiba ont proposé leurs
services pour construire la centrale, selon un porte-parole de
la compagnie.
L'EGAT a déclaré qu'aucune décision n'avait
été prise quant au constructeur.
Le combustible nucléaire pourrait venir d'Australie, du
Canada ou d'Afrique du Sud, a précisé un porte-parole
du ministère de l'Energie.
"En dépit du coût élevé des investissements,
la centrale nucléaire est moins chère qu'une centrale
au charbon pour ce qui est du coût de production unitaire",
a souligné M. Kraisi en rejetant les critiques d'organisations
de défense de l'environnement.
La Thaïlande consomme beaucoup d'électricité
et redoute des déficits.
Le mois dernier, un haut fonctionnaire du ministère de
l'Energie avait annoncé que le dernier Plan de développement
énergétique du royaume, qui court jusqu'en 2021,
préconisait explicitement la prise en compte du nucléaire
comme nouvelle source possible d'énergie.
Environ 70% de l'électricité
est aujourd'hui générée par le gaz naturel,
le reste provenant du pétrole, du charbon et de l'énergie
hydraulique.
Un tiers du gaz naturel consommé en Thaïlande est
importé, principalement de la Birmanie voisine, et M. Kraisi
a souligné les inquiétudes de l'EGAT devant les
augmentations probables des prix de cette énergie en raison
des réserves limitées.
En 2006, la Thaïlande a dépensé 26 milliards
de dollars en importations énergétiques, principalement
de pétrole, un chiffre en augmentation de 16% par rapport
à l'année précédente.
Le ministère de
l'Energie souligne que, comme le reste de la planète, la
Thaïlande, qui compte 65 millions d'habitants, doit chercher
à tout prix à limiter les émissions de gaz
à effet de serre, qui contribuent au réchauffement
climatique, et que, dans ce contexte, le nucléaire civil
doit être considéré comme une option.
La Thaïlande, où des généraux ont renversé
en septembre 2006 le gouvernement de Thaksin Shinawatra, est signataire
du Traité de non prolifération et du Traité
d'interdiction des essais nucléaires.
Les Echos, 12/6/07:
Contraint en avril de renoncer à l'australien
Summit Resources, Areva est en train d'étudier l'achat
d'un autre groupe minier, UraMin. Cette jeune entreprise canadienne,
créée en 2005, a annoncé hier avoir engagé
des négociations en vue de sa possible vente. Le leader
mondial du nucléaire fait partie des acquéreurs
potentiels. Interrogé à ce sujet, le groupe français
a confirmé discuter avec UraMin, « comme avec
d'autres juniors » du secteur minier.
Ces discussions ne semblent pas avoir de caractère exclusif
et compte tenu de l'engouement actuel pour les entreprises de
ce type, la mise en vente d'UraMin devrait susciter bien des convoitises.
A ce stade, comme le précise lui-même le groupe de
Toronto, nul ne peut garantir que les discussions en cours aboutiront.
L'action du canadien bondit
Cette annonce a en tout cas fait bondir l'action UraMin, cotée
à Toronto et à Londres. A la clôture du marché
londonien, le titre affichait hier soir une progression de 8 %,
à 355 pence. Sa capitalisation boursière approche
ainsi le milliard de livres, soit 1,4 milliard d'euros.
UraMin mène actuellement des travaux de prospection en
Afrique, en vue d'exploiter des gisements d'uranium. Le groupe
estime notamment être à un stade d'exploration «
avancé » en Namibie (gisement de Trekkopje), en République
centrafricaine (Bakouma) et en Afrique du Sud (Ryst Kuil). A travers
une société commune, UraMin dispose en outre de
licences de prospection complémentaires sur des dépôts
miniers sud-africains.
Troisième producteur mondial d'uranium, derrière
Cameco et Rio Tinto, Areva s'est fixé pour objectif de
doubler sa production d'ici à 2010. Cette montée
en puissance passe nécessairement par l'acquisition de
gisements existants ou de sociétés de prospection.
PASCAL POGAM
ALGER (26/5/07) - L'Algérie et les Etats-Unis signeront le 9 juin prochain à Alger un accord de coopération nucléaire, a confirmé samedi sur les ondes de la radio le ministre algérien de l'Energie Chakib Khélil. Il a précisé que la signature se fera en présence d'experts américains, qui visiteront par la suite le Centre de recherche nucléaire de Aïn Oussara (250km au sud d'Alger) pour discuter des programmes de recherche en cours et prévoir une visite d'experts algériens dans les laboratoires américains. L'Algérie possède deux réacteurs nucléaires expérimentaux ou centres de recherches nucléaires de 3 et 15 mégawatts. Le premier, appelé Nour, est installé à Draria (Alger) et a été construit par les Argentins, et le second (Es Salem) a été réalisé par les Chinois à Aïn Oussara.
Le Monde, 24/5/07:
La relance du nucléaire en Grande-Bretagne aiguise l'appétit
d'EDF, de Suez et d'Areva
21/5/2007 - Le
groupe français Areva va investir 610 millions d'euros
dans un projet destiné à le doter de nouvelles installations
de conversion de l'uranium sur ses sites de Malvési à
Narbonne (Aude) et du Tricastin (Drôme), une étape
clef dans le cycle du combustible nucléaire. Avec ce projet,
baptisé Comurhex II, Areva "a l'ambition de maintenir
sa position de numéro un mondial de la conversion"
du minerai d'uranium en hexafluorure, première étape
de la transformation de l'uranium en combustible, précédant
l'enrichissement, selon le communiqué. Quelque 400 personnes
travailleront sur le chantier qui démarrera à l'été
2007. La première production industrielle est attendue
en 2012, sur une base de 15.000 tonnes d'uranium par an, pouvant
être étendue à 21.000 tonnes en fonction des
besoins du marché, précise Areva. Le minerai d'uranium
arrivera sur le site de Malvési "où il est
transformé en tétrafluorure, puis celui-ci est transformé
en hexafluorure sur le site du Tricastin", a expliqué
un porte-parole du groupe. "Dans le secteur de la chimie
de l'uranium, Areva est le premier acteur industriel à
investir fortement pour renouveler et moderniser son outil industriel
de conversion", a souligné la présidente du
directoire d'Areva Anne Lauvergeon, citée dans le communiqué.
Comurhex II, "conjugué à d'autres projets d'envergure
--la future usine d'enrichissement Georges Besse II, la modernisation des installations
de fabrication de combustible de l'usine FBFC (Franco-Belge de
fabrication de combustible, spécialisée dans l'assemblage
des combustibles, dont le siège est à Lyon, ndlr)--
va renforcer la position du groupe dans l'amont du cycle du combustible
et conforter notre business model d'offre intégrée",
a ajouté Mme Lauvergeon. Areva est actuellement le numéro
un mondial de la conversion avec une part de marché de
26%, selon le groupe.
21/5/2007 - Les
Etats-Unis ont cherché à faire progresser leur initiative
de partenariat mondial en faveur du nucléaire civil pour
assurer la sécurité énergétique, lors
d'une réunion ministérielle, lundi, à Washington.
"L'un des objectifs importants de notre réunion aujourd'hui
consiste à définir les prochaines étapes
du partenariat", a expliqué le secrétaire américain
à l'Energie Samuel Bodman, à l'ouverture de la rencontre.
"De nombreux pays ont exprimé leur intérêt
à participer au partenariat global sur l'énergie
nucléaire (Global Nuclear Energy Partnership, GNEP), et
nous avons besoin de discuter de la façon d'atteindre les
principaux objectifs et de travailler avec de nouveaux Etats",
a-t-il détaillé.
Outre les Etats-Unis, quatre pays participent à la réunion,
lundi : le Japon, la France, la Chine et la Russie. L'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA) est également présente
en tant qu'observateur.
M. Bodman avait présenté le programme GNEP lors
d'une réunion du G8 sur la sécurité énergétique,
en mars 2006, à Moscou.
"Nous envisageons le GNEP comme une collaboration internationale
dans le but d'augmenter l'offre d'énergie propre et sans
émissions pour le monde, réduire la menace de prolifération
nucléaire, réduire le volume et la toxicité
radioactive des déchets nucléaires", avait-il
expliqué, soulignant que le programme en était "à
son tout début".
"Nous sommes venus à cette réunion avec une
attitude constructive", a indiqué lundi le directeur
général adjoint de la commission nationale chinoise
pour le développement et la réforme, Wang Jun.
"Nous avons bien des raisons de croire qu'à l'avenir,
les centrales nucléaires deviendront le choix primordial
pour le développement de l'énergie", a-t-il
ajouté, soulignant que, dans ce domaine, les pays développés
"ont l'obligation" d'aider les pays moins avancés.
La France, qui compte 58 réacteurs nucléaires assurant
78% de la production nationale d'énergie, a apporté
son soutien de principe à l'initiative américaine.
Le Figaro, 21/5/2007:
Le premier réacteur civil du royaume hachémite devrait démarrer d'ici à 2015.
D'ICI À 2015, le royaume hachémite espère inaugurer son premier réacteur civil de production d'électricité et de dessalage de l'eau, avec l'aide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), basée à Vienne. « Nous envisageons de recourir à l'énergie nucléaire à des fins civiles et énergétiques », a déclaré le roi Abdallah II de Jordanie le 19 janvier dernier, lors d'un entretien avec le quotidien israélien Haaretz.
Une loi a été adoptée en ce sens le 22 avril. Présenté comme une alternative « propre », le nucléaire paraît la solution toute trouvée aux carences de la Jordanie en pétrole et en eau potable. Le pays, qui importe 95 % de ses besoins énergétiques, produit très peu d'« or noir » et accuse un déficit en eau potable supérieur à 500 millions de mètres cubes par an.
Signataire du traité de non-prolifération (TNP), la Jordanie bénéficie à ce titre de l'assistance technique de l'AIEA. Lors d'une visite à Amman, le 15 avril, son directeur général, Mohammed ElBaradei, a confirmé l'intention de l'agence de donner suite à cette requête. Amman recherche en outre le soutien des États-Unis, de l'Union européenne et du Canada pour construire deux réacteurs, « l'un pour la recherche et l'autre pour l'énergie », a précisé le ministre de la Recherche scientifique et de l'Éducation, Khaled Tuqan.
Faire pièce à l'Iran. Deux délégations de l'AIEA sont attendues en mai dans la capitale jordanienne : l'une pour déterminer les réserves d'uranium du pays et envisager leur extraction ; l'autre pour définir l'emplacement des deux réacteurs. Les activités d'exploration dans le désert jordanien, qui, selon les experts, recèlerait 2 % des réserves mondiales d'uranium, pourraient débuter d'ici à un an.
Le réacteur destiné à la recherche devrait être situé sur le campus du département de science et de technologie de la Jordan University, à Irbid, à 85 km au nord d'Amman, non loin des frontières syrienne et israélienne. Le second pourrait être construit dans l'est du pays ou au sud-est de la capitale, là où se trouvent les réserves d'eau et d'électricité. Le gouvernement devra au préalable mettre en place un organisme indépendant de régulation et de contrôle et former le personnel des futures installations nucléaires, via des cursus universitaires appropriés.
Bien qu'Amman dispose du soutien
bienveillant des États-Unis, ses ambitions énergétiques
s'insèrent dans une tendance plus large de « nucléarisation
» du Moyen-Orient, jugée préoccupante par
les chancelleries occidentales. L'Égypte, la Syrie et le
Conseil de coopération du Golfe, qui rassemble les monarchies
du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Émirats Arabes
Unis), envisagent de recourir à l'énergie nucléaire
à des fins civiles et énergétiques. De manière
moins avouable, cette technologie à la fois civile et militaire
permet aussi de faire pièce à l'Iran et à
ses obscurs desseins nucléaires.
11/5/2007:
Total réfléchit
à une diversification dans le nucléaire
Algerie-dz, 11 mai 2007:
De technologie américaine, ce réacteur a été acquis par le Maroc auprès de General Atomics. Le coût global du projet, réacteur et laboratoires, s'élève à 800 millions de DH dont près de 80% financés par la France avec une grande partie sous forme de dons. Le combustible nucléaire (uranium enrichi à 20%) a été déjà importé, il y a presque sept mois, des USA sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Toutes les mesures de sécurité et de sûreté du site ont été prises. Les autorisations ont été également obtenues. Les audits d'experts internationaux et de l'AIEA ont été concluants. D'une puissance de deux mégawatts et de type Triga Mark II, le réacteur sera exploité par le Cnesten dans le cadre du développement de la recherche scientifique dans le domaine du nucléaire civil.
Selon une source du centre, cet équipement permettra la production de certains radio-isotopes en particulier ceux concernant les domaines de la médecine nucléaire et de l'environnement au Maroc. Pour le premier, cette technique est d'une grande utilité pour le développement du traitement des cancers. Il en est de même pour le volet de la protection de l'environnement. Notons aussi l'efficacité du nucléaire pour l'évaluation des ressources hydriques souterraines et la reconnaissance de la composition minérale du sol. Cette technologie présente également un avantage pour le secteur de l'agriculture. Elle permet l'optimisation des fertilisants avec une meilleure sélection des engrais et à moindre coût. Sans oublier son apport pour le contrôle de la qualité au niveau des industries agroalimentaires.
Synthèse de Samir
D'après l'Economiste
MOSCOU (27 avril 2007) - Vladimir Poutine a signé vendredi le décret
de création d'Atomenergoprom, un groupe d'Etat chargé
de la mise en oeuvre de la politique civile de l'énergie
atomique de la Russie, dans le cadre de la restructuration de
ce secteur, a annoncé le Kremlin.
Cette société publique sera responsable d'un grand
nombre d'activités de l'industrie nucléaire, dont
la recherche, la construction de centrales et la gestion des déchets.
Selon un responsable non identifié de l'agence russe à
l'énergie atomique, cité par l'agence de presse
RIA-Novosti, Atomenergoprom absorbera quelque 65 compagnies allant
des mines d'uranium à la construction de centrales. RIA-Novosti
ajoute que M. Poutine a ordonné au gouvernement de mettre
le groupe public en place d'ici au 1er juillet.
La Russie possède 31 réacteurs et dix centrales
nucléaires qui représentent 16 à 17% de la
production d'électricité du pays, or le président
Poutine veut porter la part du nucléaire à au moins
25% d'ici 2030.
Le Matin, 23/4/07:
Le Parlement jordanien a adopté,
dimanche, un texte de loi autorisant l'utilisation de l'énergie
nucléaire à des fins pacifiques, ont indiqué
des agences de presse.
Cette loi "autorise l'utilisation de l'énergie nucléaire
dans la production de l'électricité et le dessalement
de l'eau en vue de faire face à la demande croissante dans
ces deux domaines", insistant sur la nécessité
de la mise en place "d'un organisme de régulation
et de contrôle indépendant", ont ajouté
les mêmes sources citant l'agence de presse jordanienne
"Petra".
Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA), Mohamed ElBaradei, avait affirmé le 15 avril que
l'AIEA était prête à aider la Jordanie à
développer la technologie nucléaire à des
fins pacifiques.
La Jordanie, qui importe 95% de ses besoins énergétiques,
souhaite mettre en place, d'ici 2015, une centrale nucléaire
pour produire de l'électricité et utiliser l'énergie
nucléaire pour le dessalement de l'eau.
Xinhua, 19/4/2007:
La Chine a prévu d'établir une réserve stratégique nationale d'uranium naturel, dans le cadre d'un plan quinquenal pour son industrie nucléaire, selon un document publié par la Commission scientifique, technologique et industrielle pour la Défense nationale. Le document, intitulé "11e plan quinquenal pour l'industrie nucléaire", dit que la Chine encouragera une exploitation prudente des réserves nationales d'uranium et améliorera ses capacités de production nationale. La Chine souhaite aussi accroître la coopération internationale pour l'exploitation de l'uranium et importer davantage d'uranium du marché international pour enrichir ses stocks, selon le document. La réserve sera reliée à un système de stock commercial pour assurer une alimentation adéquate en uranium pour la production de l'électricité, dit-il. La Chine a commencé à développer son industrie de l'énergie nucléaire dans les années 1980 dans l'espoir d'alléger le goulot d'étranglement énergétique. Le Conseil des Affaires d'Etat chinois a adopté une stratégie pour assurer une puissance installée totale des centrales nucléaires de 40 millions de kw d'ici 2020 représentant 4 % de l'électricité totale du pays, contre 6,85 millions de kw en 2006, représentant 1,1 % de la puissance installée totale d'électricité du pays.
Tageblatt, 13/4/2007:
Le Bélarus a l'intention de construire
une première centrale nucléaire sur son territoire
et la Russie est très intéressée par ce projet,
a annoncé jeudi l'autoritaire président bélarusse
Alexandre Loukachenko.
"Nous annonçons de facto un appel d'offre pour la
construction d'une centrale nucléaire", a affirmé
M. Loukachenko, lors d'une conférence de presse. "Les
Russes nous ont dit clairement qu'il souhaiteraient (NDLR : participer
à ce projet) et menacent même de rompre les relations
avec nous si nous refusons", a-t-il assuré. "Mais
certaines compagnies, bien sûr sous la pression de leurs
gouvernements, nous disent qu'elles ne mèneront pas de
négociations avec nous sur la construction de la centrale,
tant que nous ne démocratisons pas nos médias et
ne changeons pas notre législation sur les élections",
a ajouté M. Loukachenko considéré en Occident
comme "le dernier dictateur d'Europe". Il n'a pas précisé
de quels pays il s'agissait. "Nous construirons cette centrale,
car nous n'avons pas le choix. Seulement un imbécile peut
être contre la construction de cette centrale, car à
cause de notre dépendance de la Russie, nous nous éclairerons
bientôt à la chandelle", a-t-il relevé.
Le Bélarus achète du gaz et du pétrole à
la Russie qui a fortement augmenté ses tarifs à
partir de 2007. Ce pays de l'ex-URSS, voisin de l'Ukraine, a été
fortement contaminé par l'explosion
de la centrale nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril 1986.
La Tribune, 2/4/07:
TURBINES ET RÉACTEURS
Le groupe français s'associe au russse
Atomenergomash. Chaque partenaire doit investir quelque 200 millions
d'euros dans la société commune.
Alstom a signé ce lundi avec
le russe Atomenergomash, filiale d'Atomenergoprom, société
d'Etat responsable de la mise en oeuvre de la stratégie
nucléaire civile en Russie, un accord pour la création
d'une société commune qui fabriquera des turbines
et des réacteurs nucléaires destinés à
des centrales utilisant la technologie russe.
La future compagnie sera détenue à 51% par Atomenergomash
et à 49% par Alstom, chaque partenaire devant investir
environ 200 millions d'euros dans cette société.
"Elle s'adressera en priorité au marché des
futures centrales nucléaires russes mais pourra également
intervenir hors de Russie sur des projets de centrales utilisant
la technologie nucléaire russe", a souligné
Alstom. Le groupe français veut surfer sur les ambitions
actuelles de Moscou d'exporter sa technologie nucléaire,
plus rustique mais moins chère que les produits occidentaux
concurrents - notamment ceux du leader mondial et champion français
Areva - même si l'accident survenu en avril 1986 à
Tchernobyl, en Ukraine, a montré les
limites russes en la matière.
LExpansion,1/4/2007
Areva va débourser 74 millions d'euros pour acquérir 9% de l'exploitant d'uranium australien Summit Resources Ltd, dans le cadre d'une alliance stratégique. Le groupe nucléaire français détient par ailleurs une option lui permettant de monter à 18% dans les six mois. Summit Resources se trouve ainsi un allié de poids alors qu'il a récemment été la cible d'une offre de rachat hostile d'un milliard de dollars lancée par Paladin Resources. Rappelons que l'Australie dispose des plus importantes réserves d'uranium au monde mais que seules deux mines sont exploitées commercialement, en raison de l'hostilité des Etats par souci écologique. Le gouvernement fédéral aimerait cependant libéraliser le développement de l'uranium.
Le Monde, 19/3/07:
Le Maroc pourrait devenir, d'ici à neuf
ans, le premier pays d'Afrique du Nord à se doter d'une
centrale nucléaire, au terme d'un projet mené en
coopération avec le groupe russe Atomstroyexport, filiale
du géant gazier Gazprom. C'est ce qu'affirme le quotidien
espagnol El Pais du lundi 19 mars, indiquant qu'une délégation
russe était attendue le jour même à Rabat.
La porte-parole d'Atomstroyexport, Irina Yesipova, a d'ores et
déjà fait savoir qu'il y avait "de bonnes
chances" qu'un contrat soit conclu, même si aucun
appel d'offre n'a pour l'heure été lancé.
Dans un communiqué, le groupe affirme que "Moscou
entre dans la compétition internationale qui voit plusieurs
multinationales offrir à Rabat la technologie nécessaire
à la construction d'un complexe nucléaire".
Déclarations contradictoires
Mais rien ne semble encore joué, et les déclarations
contradictoires venues de Rabat montrent l'indécision qui
entoure le sujet. Le ministre de l'énergie marocain, Mohammed
Boutaleb, a expliqué récemment que Rabat n'avait
pas l'intention de se doter d'une centrale nucléaire. Des
propos qui démentent ceux tenus il y a dix mois par le
directeur de l'Organisme national de l'électricité.
Younes Maamaar expliquait alors que le Maroc avait "besoin
du nucléaire pour diversifier ses sources d'approvisionnement
et satisfaire la croissance de sa consommation d'énergie",
qui atteint 8 % par an.
Rabat refuse encore d'acheter du gaz à l'Algérie,
qui transite pourtant sur son territoire à destination
de l'Espagne. En cause : le prix des sources d'approvisionnement
fossiles, en hausse constante. Le prix pourrait aussi jouer un
rôle central dans le choix d'un groupe russe. Le réacteur
retenu, de type VVER-1000 utilisé par certaines centrales
finlandaises ne dépasse pas 1,5 milliard d'euros.
Largement en dessous des tarifs des groupes français et
américains qui cherchent à entrer dans la compétition
et perturber la lune de miel russo-marocaine.
L'emplacement de la future centrale, lui, semble acquis : Sidi
Boulbra, entre Safi et Essaouira, sur la côte Atlantique.
La Tribune, 14/3/07:
L'opérateur américain TXU
Corp. vient de passer une commande de deux centrales nucléaires
au japonais Mitsubishi Heavy Industries, pour un montant total
compris entre 4 et 5 milliards de dollars (3 à 3,8 milliards
d'euros).
Le constructeur français de
centrales nucléaires Areva découvre un nouveau concurrent
sur le marché mondial de l'énergie atomique. Le
japonais Mitsubishi Heavy Industries vient de signer un contrat
de 4 à 5 milliards de dollars (3 à 3,8 milliards
d'euros) avec l'américain TXU, portant sur la livraison
de deux centrales nucléaires selon une source proche du
dossier citée par l'agence Reuters.
C'est la première fois qu'un réacteur nucléaire
nippon est vendu à l'étranger. Mais également
la première fois qu'un constructeur japonais ira construire
son réacteur sur un sol étranger. Les centrales
devraient être construites sur le site de Comanche Peak,
près de Dallas au Texas. Mitsubishi Heavy Industries devrait
ainsi livrer deux réacteurs d'une puissance de 1,7 million-kilowatt
chacun, probablement à l'horizon 2015.
Le Nikkei Business Daily avait déjà annoncé
le souhait de TXU de se dégager de la production d'électricité
par usine à charbon, notamment à la suite du rachat
de l'entreprise américaine (32 milliards de dollars, 24,2
milliards d'euros) par des fonds de LBO (leverage buy out, rachat
par effet de levier), notamment Texas Pacific Group et KKR.
Le Monde, 9/3/07:
Au Chili, la présidente Michelle Bachelet amorce un tournant
vers le nucléaire
Boursorama, 2/3/2007:
(Cercle Finance) - Alstom, en consortium avec
la société espagnole Iberdrola, annonce avoir signé
avec le producteur d'électricité mexicain Comision
Federal de Electricidad (CFE) un contrat portant sur la rénovation
de la centrale nucléaire de Laguna Verde au Mexique. Le
montant total de la commande est d'environ 470 millions d'euros,
dont environ 150 millions d'euros pour Alstom. Dans le cadre de
ce contrat, Alstom est chargé de la complète remise
à neuf des deux turbines à vapeur et de la fourniture
de nouveaux alternateurs. Iberinco, société d'études
et de réalisation du groupe Iberdrola et chef de file du
consortium, fournira le contrôle commande et les équipements
électromécaniques auxiliaires. Les travaux débuteront
dès le 2 mars 2007 pour une mise en service en 2010. Ce
contrat remporté face à une forte concurrence internationale
sur un marché du nucléaire renaissant, confirme
le leadership technologique d'Alstom et sa grande expérience
dans le domaine des îlots conventionnels pour centrales
nucléaires. Dans le cadre de projets de modernisation comme
celui-ci, "nous utilisons tout le potentiel des équipements
existants que nous associons aux nouvelles technologies afin de
fournir à nos clients les solutions intégrées
les mieux adaptées à leurs besoins." a déclaré
Philippe Joubert, Président d'Alstom Power.
LExpansion, 1/3/2007:
Une équipe d'experts a été
désigné par le gouvernement chilien pour étudier
le développement de l'énergie nucléaire afin
de parer au manque de ressources énergétiques du
pays andin. Selon le gouvernement de Michelle Bachelet, il s'agirait
de la construction d'une centrale nucléaire dans les dix
ans et le Chili pourrait lancer prochainement un appel d'offre
international. Pays en plein développement, le Chili manque
cruellement de ressources énergétiques. L'Argentine
lui vend moins de gaz depuis trois ans à cause d'une augmentation
de la demande intérieure. Quant à la Bolivie, pays
voisin qui possède la seconde réserve de gaz d'Amérique
du sud, elle n'a pas de relations diplomatiques avec le Chili
et une éventuelle vente de gaz à Santiago devrait
être liée à l'obtention par ce pays d'un accès
à la mer, un problème politique très sensible
qui peut durer encore des années.
Le Monde, 22/2/2007:
La stratégie de développement
européen, la cession d'actifs et la hausse des prix de
l'électricité sur le Vieux Continent ont rapporté
gros à EDF en 2006. Le groupe d'énergie a annoncé,
mercredi 21 février, un bénéfice net de 5,6
milliards d'euros, en hausse de 73,5 % sur 2005, pour un chiffre
d'affaires de 58,9 milliards d'euros (+ 15,4 %). Si l'on en retire
les éléments non récurrents, et notamment
la vente du producteur d'électricité brésilien
Light, le résultat net courant atteint 4,2 milliards en
progression de 47,3 %. Le groupe présidé par Pierre
Gadonneix affiche un résultat brut d'exploitation (Ebitda)
de 13,9 milliards d'euros après avoir enlevé une
provision de 470 millions. Celle-ci est destinée à
financer le tarif transitoire de retour voté pour deux
ans par le Parlement au profit des entreprises ayant subi de plein
fouet la hausse des prix de l'électricité sur le
marché libre. Sur deux ans (2007-2008), ce mécanisme
qui leur permet d'avoir des prix n'excédant pas 30 % du
tarif régulé (fixé par l'Etat) coûtera
entre 1 et 1,5 milliard à EDF.
Le groupe indique que sa trésorerie disponible (11,2 milliards
d'euros) a permis de relancer les investissements à hauteur
de 5,9 milliards et de mettre de côté 2,8 milliards
pour financer le démantèlement des
installations nucléaires. Ce dernier pèsera lourdement
dans les comptes après 2020 ou 2030, quand il faudra "
déconstruire " les premières centrales (Fessenheim,
Bugey, Dampierre et Gravelines). L'endettement a été
ramené à 14,9 milliards fin 2006 (- 19,7 %). Le
conseil d'administration proposera à ses actionnaires un
dividende pour 2006 de 1,16 euro par action (+ 47 %).
Ces résultats s'inscrivent, selon le PDG d'EDF, "
dans un contexte d'évolution modérée des
tarifs en France ". Le gouvernement a donné son feu
vert à une hausse de 1,7 % au 1er août, mais l'accord
passé entre l'Etat et l'entreprise publique (à 87
%) prévoit que ces tarifs ne devront pas progresser plus
vite que l'inflation d'ici à 2010. En revanche, EDF a profité
des " prix élevés de l'énergie en Europe
", constate M. Gadonneix. Et donc des bons résultats
de ses filiales étrangères. Détenue à
45 %, la filiale allemande, EnBW, a enregistré un profit
record de 1 milliard, deux fois supérieur à celui
de 2005.
En Grande-Bretagne, EDF Energy a connu une croissance du chiffre
d'affaires de 24,5 %. Mais les prix sont très volatils
et sur le marché le plus concurrentiel d'Europe. Il faut
beaucoup investir dans le commercial pour arracher des clients
(450 000 nouveaux comptes en 2006).
En Italie, après le rachat partiel du numéro 2 de
l'énergie Edison conclu en mai 2005, la hausse des ventes
d'électricité et l'augmentation des prix de l'énergie
ont profité à EDF.
Que peut faire le groupe public de ses capacités d'investissement
retrouvées ? Il s'est engagé vis-à-vis de
l'Etat à investir 40 milliards d'euros sur la période
2006-2010. Entre 2006 et 2008, 12 milliards seront consacrés
à la construction ou à la modernisation de centrales,
de lignes à haute tension et de réseaux de distribution,
6 milliards au développement de ses filiales européennes,
8 milliards aux services à l'énergie, à un
renforcement des approvisionnement en gaz et à l'éolien.
Restent au moins 14 milliards d'euros. Pour de la croissance externe
? Depuis le rachat d'Edison, M. Gadonneix s'est mis en retrait
du grand jeu de la consolidation du secteur énergétique
en Europe.
L'allemand E.ON est en passe d'absorber l'espagnol Endesa pour
constituer le numéro 1 de l'énergie en Europe (hors
pétrole). L'espagnol Iberdrola s'est lancé à
l'assaut de Scottish Power et l'italien Enel a les moyens de faire
de grosses acquisitions. Tout comme le numéro 2 allemand,
RWE, qui a cédé des activités dans l'environnement
(eau...) sans avoir pour autant réinvesti dans l'énergie.
" EDF entend prendre part au renouveau de l'énergie
nucléaire dans le monde ", s'est contenté de
confirmer M. Gadonneix, qui était récemment en Chine
pour en discuter. Le groupe vise aussi les marchés américain
et européen. En Grande Bretagne, EDF Energy est prêt
à construire et à exploiter une centrale nucléaire
dotée de l'EPR, le réacteur [dit] de troisième génération,
dans une dizaine d'années.
La Tribune, 21/2/07:
Bond de 75% du bénéfice net d'EDF en 2006
LONDRES (15/2/2007 ) -
EDF Energy construira sa première centrale nucléaire
en Grande-Bretagne d'ici dix ans si tout se déroule conformément
à ses plans, a déclaré dans une interview
à Reuters le directeur général de la filiale
britannique d'EDF, Vincent de Rivaz. "EDF livrera sa première
centrale nucléaire en Grande-Bretagne avant Noël 2017
parce que le moment sera propice", a-t-il indiqué.
"Ce sera le moment critique pour la production d'électricité.
Sans elle, plus de lumière." Environ 20% de l'électricité
consommée en Grande-Bretagne est d'origine nucléaire
- contre 80% en France - mais la plupart des centrales britanniques,
qui arrivent en fin de vie, doivent être retirées
du service au cours des dix prochaines années. De Rivaz
s'est également dit convaincu de pouvoir utiliser uniquement
des financements privés pour la nouvelle centrale. Le gouvernement
britannique doit publier le mois prochain un "livre blanc"
sur l'énergie. Dans son projet, il devrait souligner la
nécessité d'améliorer les rendements énergétiques,
d'utiliser davantage les sources d'énergie renouvelables
- notamment l'énergie éolienne et les biocarburants
- et de construire de nouveaux réacteurs nucléaires.
MEXICO (13 février 2007) - Le consortium franco-espagnol Alstom-Iberdrola a remporté un contrat de 605 millions de dollars (467 millions d'euros) pour la modernisation de l'unique centrale nucléaire du Mexique, a annoncé lundi le gouvernement mexicain. Le consortium sera chargé de moderniser plusieurs systèmes de la centrale, dont la turbine génératrice, a précisé dans un communiqué la Commission fédérale de l'électricité mexicaine. Selon le communiqué, ces travaux augmenteront de 20% la production de la centrale située dans l'Etat de Veracruz, dans le Golfe du Mexique. Le site assure actuellement 2,85% de la production électrique du Mexique.
PEKIN (13/2/2007 ) - Le
groupe français Areva a remporté un contrat estimé
à cinq milliards de dollars (3,85 milliards d'euros) pour
la fourniture à la Chine de deux réacteurs nucléaires,
déclare un responsable de l'organisme nucléaire
officiel chinois.
Les deux réacteurs, qui seront installés dans le
sud de la Chine et doivent être achevés vers 2013,
auront une capacité de production totale de 3,2 giga watts.
Les modalités définitives du contrat n'ont pas encore
été arrêtées, a ajouté ce responsable.
Pékin avait préféré, à la fin
de l'an dernier, le concurrent américain d'Areva Westinghouse
pour la construction de quatre réacteurs nucléaires
dans les provinces côtières après une procédure
d'appel d'offres qui s'est étalée sur plus de deux
années.
Mais la Chine a ajouté deux réacteurs à l'offre
initiale et réparti les contrats entre les concurrents,
a précisé ce responsable, qui a souhaité
garder l'anonymat.
"Les accords de ce type sont plus politiques qu'économiques",
a-t-il ajouté.
Des analystes ont insisté aussi sur la dimension politique
du contrat, Pékin cherchant selon eux à apaiser
ses relations avec les Etats-Unis, sans s'aliéner la France,
un pays ami de longue date.
"Je ne pense pas que la technologie soit la préoccupation
clé. C'est une question d'équilibre politique. Les
Chinois ne veulent pas contrarier les Français qui construisent
depuis longtemps des réacteurs sur place", estime
Yang Fuqiang, qui dirige le bureau chinois de l'Energy Foundation
américaine.
Les deux réacteurs d'Areva seront construits à Yangjiang,
dans la province de Guangdong, et utiliseront la technologie de
troisième génération EPR.
Westinghouse, contrôlé par le conglomérat
japonais Toshiba, a remporté des contrats pour la construction
de deux réacteurs dans la province de Shandong (côte
Est) et deux autres dans la province de Zhejiang, qui borde Shanghaï.
Ces contrats représentent une capacité totale de
quatre giga watts et leur montant total est évalué
entre six et sept milliards de dollars.
NUCLEAIRE EN POINTE
La Chine a tout spécialement mis en place une entreprise
publique chargée du transfert de technologie nucléaire,
un élément clé des deux accords, précise
la même source.
Pékin prévoit de consacrer près de 50 milliards
de dollars à la construction d'une trentaine de réacteurs
nucléaires d'ici 2020, pour porter sa capacité nucléaire
installée à 40 giga watts, presque assez pour répondre
aux besoin d'un pays comme l'Espagne.
Cette nouvelle capacité nucléaire représenterait
environ 4% de la production énergétique totale de
la Chine, contre autour de 2,3% actuellement, encore bien loin
des 75% de la France et des 25% du Japon.
La Chine dispose de neuf réacteurs nucléaires en
activité mais a cherché à se procurer de
la technologie dans ce domaine partout dans le monde, notamment
au Canada et en Russie, pour développer cette industrie
nationale et la voir rivaliser un jour avec celle du charbon en
termes de savoir faire.
Le transfert de technologies a été un point délicat
dans les négociations sur les réacteurs, qui ont
traîné depuis 2004, et Pékin a déclaré
en décembre dernier avoir choisi Westinghouse en partie
en raison de questions liées à une localisation
de technologie sur place.
Areva s'est dit prêt dans le passé à des transferts
de technologies mais un porte parole du groupe a refusé
de commenter le dossier.
"Les discussions sont en cours et nous ne commenterons pas
les détails de ces discussions", a-t-il expliqué.
Des sources proches du dossier avaient déclaré récemment
qu'Areva et EDF, premier producteur mondial d'énergie nucléaire,
étaient bien placées pour la vente de ces réacteurs
EPR, EDF étant pressenti pour l'ingénierie.
Un porte-parole d'Areva a déclaré que les discussions
se poursuivaient et n'a pas voulu faire de commentaire sur le
détail de ces discussions.
EDF a déclaré que la position du groupe n'avait
pas varié depuis la semaine dernière, quand il disait
prévoir des réunions techniques avec son partenaire
chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp) dans les semaines
à venir et prédisait une coopération plus
étroite avec lui dans les prochains mois.
L'action Areva progresse de 0,98% à 671,5 euros mardi vers
13h00 GMT à la Bourse de Paris, dont l'indice Cac 40 avance
de 0,22%. EDF gagne 0,72% à 56,10 euros.
Chen Aizhu
AFRIQUE DU SUD (12 février 2007)
- L'Afrique du Sud, unique pays africain
qui possède une centrale nucléaire, va en construire
une deuxième afin de répondre à ses besoins
croissants en électricité, a annoncé lundi
le gouvernement. "La décision de construire une deuxième
centrale a été prise", a déclaré
Alec Erwin, ministre du Commerce et de l'Industrie au cours d'un
point de presse au Cap (sud-ouest). "Nous espérons
annoncer une décision sur le groupe retenu au cours du
premier trimestre de cette année", a-t-il ajouté.
L'Afrique du Sud dispose d'une centrale nucléaire située
à Koeberg, dans la banlieue du Cap, qui produit environ
6% de l'électricité du pays.
La technologie utilisée pour la nouvelle centrale, qui
sera construite dans le sud du pays et devra produire plus d'un
millier de megawatts, sera de type conventionnel, selon le ministre.
"La plupart de ces technologies utilisent de l'uranium enrichi
entre 2 et 6%", a-t-il ajouté.
L'Afrique du Sud, qui produit de l'uranium mais importe son uranium
enrichi de France, continuera d'acheter le carburant nécessaire
au fonctionnement de la centrale sur le marché international.
Mais cela pourrait changer dans l'avenir, selon M. Erwin.
"Etant donné que l'Afrique du Sud est un producteur
clé d'uranium (...) Nous devons réfléchir
à la manière d'approvisionner nos centrales",
a-t-il ajouté, précisant que le gouvernement avait
classé l'uranium comme "minerai stratégique"
et allait en développer l'extraction.
Le gouvernement a annoncé l'an dernier qu'il testait la
viabilité d'un programme d'enrichissement, en soulignant
qu'il n'avait pas l'intention de développer d'armes nucléaires.
Pretoria a démantelé son armement nucléaire
au début des années 1990 durant la transition du
régime d'apartheid à la démocratie.
L'Afrique du Sud, qui a défendu le droit de l'Iran d'enrichir
de l'uranium à des fins pacifiques, est membre de l'Agence
internationale pour l'énergie atomique et signataire du
Traité de non prolifération nucléaire.
M. Erwin a ajouté que le nucléaire faisait partie
d'un éventail visant à sécuriser l'approvisionnement
énergétique d'un pays récemment touché
par d'énormes pannes d'électricité, notamment
à Johannesburg et au Cap.
RYAD (12 février 2007) - Le président russe, Vladimir Poutine, a proposé
lundi à l'Arabie saoudite une coopération dans le
domaine du nucléaire et s'est engagé à consolider
les relations de Moscou avec le monde islamique, au terme de sa
première visite officielle dans cette monarchie alliée
des Etats-Unis.
M. Poutine a cité "le développement de l'énergie
atomique" comme l'un des vecteurs potentiels de coopération
entre Moscou et Ryad, selon une traduction en arabe de ses propos
en russe devant des hommes d'affaires des deux pays. Il n'a fourni
aucun détail.
Sa proposition, faite au deuxième jour d'une tournée
au Moyen-Orient destinée à renforcer les relations
de Moscou avec trois pays alliés traditionnels de Washington
(Arabie, Qatar et Jordanie), survient deux mois après l'annonce
par les six monarchies pétrolières du Golfe de leur
volonté de développer la technologie nucléaire
à des fins civiles.
La Russie construit actuellement un réacteur nucléaire
en Iran sur
fond de controverse entre Téhéran et les Etats-Unis,
qui soupçonnent la République islamique de vouloir
se doter de l'arme nucléaire, ce que l'Iran nie.
"La Russie est déterminée à renforcer
la coopération avec le monde islamique", a déclaré
M. Poutine devant ce forum d'hommes d'affaires russes et saoudiens.
En le recevant dimanche soir, le roi Abdallah l'avait salué
comme "un homme de paix" et de "justice",
confirmant le rapprochement très net des deux pays, les
deux principaux producteurs de pétrole du monde. [...]
Lydia GEORGI
Jérusalem (11 février 2007)
- Israël envisage de construire
une centrale nucléaire pour produire de l'électricité,
a indiqué le PDG de la Compagnie israélienne d'électricité,
Uri Ben-Nun, cité dimanche par le site Internet du quotidien
Haaretz. M. Ben-Nun a précisé avoir été
informé de cette éventualité par le directeur
de l'Agence pour l'énergie nucléaire, Gidéon
Frank, seule instance israélienne habilitée à
mettre en oeuvre un tel projet. Si l'Agence pour l'énergie
nucléaire retient effectivement ce projet, il lui faudra
encore obtenir le feu vert du gouvernement. L'Agence pour l'énergie nucléaire tente
depuis de nombreuses années de promouvoir la construction
d'une telle centrale, et a même affecté à
cette fin un terrain dans le désert du Néguev (sud
d'Israël). Le coût de construction
de cette centrale est estimé à 1,5 milliard de dollars.
Israël dispose déjà d'une centrale nucléaire
créée à la fin des années 1950 avec
l'aide de la France à Dimona dans le désert du Neguev (sud
d'Israël). Le réacteur est entré en service
en 1964, mais ses activités sont restées secrètes.
Un important laboratoire de recherches nucléaires existe
par ailleurs à Nahal Sorek, au sud de Tel-Aviv. L'État
hébreu adopte au sujet de l'arme atomique une politique
ambiguë, refusant de confirmer ou démentir la posséder.
Toutefois les experts étrangers estiment qu'il a déjà
entreposé au moins 200 ogives nucléaires pouvant
équiper des missiles de longue portée. Israël
n'est pas signataire du Traité de non-prolifération
nucléaire entré en vigueur en 1970.
www.investir.fr, 6/2/2007:
Alors que le gouvernement britannique s'apprête
à faire le point sur sa politique énergétique,
EDF a pour projet de participer à la reconstitution du
parc de centrales nucléaires en Grande-Bretagne (qui fournit
20% de l'énergie du pays).
Les ambitions du numéro un français de la production,
de la commercialisation et de la distribution d'électricité
vont même au-delà. La filiale britannique EDF Energy
souhaite en effet mettre en service la premier réacteur
" nouvelle génération " aux alentours
de 2017. Vincent de Rivaz, directeur général d'EDF
Energy, a indiqué au quotidien les Echos, " nous voulons
détenir dans notre portefeuille des nouvelles centrales
nucléaires britanniques, et si possible la première
d'entre elles ".
L'enjeu est important, il s'agira de substituer une puissance
d'environ 10.000 mégawatts qui chutera dès 2011.
Cela représente l'équivalent de 7 centrales de type
EPR, modèle qui sera proposé au gouvernement britannique.
Selon les Echos, le prix de construction du premier réacteur
de troisième génération approche les 3,3
milliards d'euros. Argument de poids, EDF promet de se charger
du financement.
Le projet en est à ses balbutiements, toutefois Vincent
de Rivaz indique, "nous sommes engagés dans des discussions
avec les propriétaires des sites actuels ". Le processus
sera long, les procédures d'agrément préalable
et d'évaluation environnementale devant prendre trois ans,
et l'accord final deux ans.
EDF n'est par ailleurs pas seul sur le dossier. British Energy,
l'opérateur nucléaire britannique qui détient
les terrains cibles, se positionne naturellement. Les compagnies
allemandes E.ON et RWE, ainsi que Centrica, le gestionnaire de
British Gas, ont manifesté leur intérêt.
Le Figaro, 3 février 2007:
La commande pour Areva en Chine de deux
réacteurs de troisième génération
peut aussi être une bonne affaire pour EDF.
APRÈS la signature par Areva d'un protocole d'accord visant
à fournir deux réacteurs de troisième génération
EPR (lire nos éditions du 1er février),
c'est toute la filière nucléaire française
qui se met en branle en Chine. En ordre plus ou moins dispersé,
chaque acteur souhaitant évidemment avancer en premier
ses pions.
Ainsi, Pierre Gadonneix, le président d'EDF, sera-t-il
en Chine la semaine prochaine. Lui aussi partenaire de CGNPC -
le groupe énergétique chinois avec lequel Areva
a traité directement -, l'électricien français
aimerait évidemment tirer parti de cette commande. S'il
n'est pas question de construire des EPR - c'est le domaine d'Areva
-, en revanche EDF pourrait naturellement prétendre à
un rôle d'architecte-assemblier, c'est-à-dire de
maître d'oeuvre. Avec quelques références
en la matière, puisqu'il a rempli cette mission dans le
cadre de la construction des centrales de Daya Bay (en service
depuis 1994) et Ling Ao (2002).
« Mais ce ne sera pas facile, car on voit mal, sur
un projet d'une telle ampleur, comment la Chine renoncerait à
piloter les opérations », souligne un bon
connaisseur du secteur. D'autant que si, fin 2006, Pékin
avait confié (au détriment d'Areva) la construction
de quatre réacteurs de troisième génération
à l'américain Westinghouse, c'est précisément
parce que ce dernier avait accepté d'emblée de renoncer
à un rôle de maître d'oeuvre. Pour autant,
le métier d'architecte-assemblier est loin d'être
le seul volet dans ce dossier dont EDF peut espérer tirer
parti. Un chantier comme l'EPR est en effet extrêmement
gourmand en compétences d'ingénierie : or EDF,
par son expertise dans le nucléaire (19 centrales en France
et la perspective d'un EPR à Flamanville, dans la Manche),
représente un interlocuteur incontournable pour les autorités
chinoises. Autre domaine éventuel d'intervention :
le réseau de transport d'électricité, souvent
vétuste en Chine, qu'un chantier nucléaire implique
de construire et/ou de moderniser. Par ailleurs, EDF a déjà
fait part de son intérêt d'être un partenaire
financier dans le cadre du développement nucléaire
chinois. Les pistes de travail ne manquent donc pas pour Pierre
Gadonneix, même s'il faudra nécessairement du temps,
comme souvent en Chine, pour les explorer.
Sous-traitance pour les turbines
En attendant, Areva et EDF ne sont pas les seuls groupes français
à vouloir investir sur le nucléaire chinois. Alstom,
qui fabrique des turbines pour l'EPR (il a d'ailleurs été
retenu à Flamanville), est lui aussi concerné au
premier chef. En Chine, le conglomérat industriel participe
aux appels d'offres de manière séparée. De
telle sorte qu'il est candidat à la construction de turbines
pour le compte de l'AP-1000, le réacteur de troisième
génération de Westinghouse. Des fabricants chinois
aussi sont sur les rangs. L'expérience montre, s'ils sont
retenus, qu'ils n'hésitent pas à sous-traiter ensuite
à des groupes étrangers.
F. M.
Le Figaro, 1/2/2007:
Le groupe français va livrer deux réacteurs de troisième génération EPR à la Chine.
SPECTACULAIRE revirement de situation pour Areva en Chine. Voilà tout juste un mois, le groupe français, leader mondial du nucléaire, perdait officiellement le marché des quatre réacteurs de nouvelle génération. Pékin, après des mois de suspense, choisissait finalement l'américain Westinghouse et sa technologie AP-1 000. Mais selon nos informations, Areva est finalement parvenu à se tailler une place de choix dans ce pays clé pour le développement de l'industrie nucléaire.
Présente en Chine en fin de semaine dernière, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire, a signé un protocole d'accord du même type que celui ratifié par Westinghouse, portant sur la livraison de deux réacteurs de troisième génération EPR. Même si aucun montant n'a filtré, il faut savoir que le coût du prototype EPR construit actuellement en Finlande par Areva s'établit sur la base d'environ 3 milliards d'euros.
Là où son concurrent américain était passé par le biais d'un accord politique entre Pékin et Washington, Areva a traité directement avec CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp.), l'un des principaux électriciens nucléaires chinois, basé dans le Guangdong. Interrogé hier soir, le groupe français s'est refusé au moindre commentaire. Rôle capital de l'Élysée. Quoi qu'il en soit, cet accord est un succès spectaculaire pour Areva. Il couronne d'abord la persévérance d'Anne Lauvergeon dans ce dossier. Même après l'échec du mois dernier, la patronne du numéro un mondial du nucléaire continuait d'affirmer que la Chine restait une zone prioritaire pour son groupe.
Cette signature récompense également la stratégie offensive de l'Élysée. Lors de son dernier voyage en Chine, fin 2005, Jacques Chirac avait pesé de tout son poids dans la bataille Areva-Westinghouse. En affirmant notamment à ses homologues chinois, soucieux que leur industrie soit présente tout au long de la chaîne nucléaire (de l'amont à l'aval du cycle) qu'il n'était pas question que la France ouvre la voie à une coopération en matière de traitement-recyclage des combustibles usés si l'EPR n'était pas retenu.
Autrement dit, soit il y avait un accord global, soit il n'y avait pas d'accord. Dans un premier temps, Pékin a donc semblé sourd aux exigences de l'Élysée. Mais il ne l'est pas resté longtemps : l'accord entre Areva et CGNPC prévoirait la mise sur pied d'un partenariat global, incluant ainsi la fourniture d'uranium. «Sans Chirac, jamais Areva n'aurait pu prendre la main», résume un bon connaisseur du dossier.
Il est encore trop tôt pour dire quand exactement ces deux EPR chinois seront opérationnels. Une certitude toutefois : au-delà de ses retombées économiques, cet accord est capital pour l'image d'Areva, vivement critiqué voici un mois après l'épilogue de ce que les professionnels de la filière appelaient «le marché nucléaire du siècle». Ce succès pourrait aussi bénéficier à EDF, CGNPC souhaitant s'appuyer sur le retour d'expérience de l'EPR de Flamanville pour construire ses réacteurs nucléaires de nouvelle génération.
Boursorama, 24/1/2007:
(Cercle Finance) -
EDF passe une commande auprès d'Areva pour l'achat d'une
chaudière nucléaire du futur EPR de Flamanville
dans la Manche. Il s'agit du dernier des grands contrats passés
pour la construction du réacteur EPR "Flamanville
3". Le coût de l'investissement dans l'EPR est estimé
à 3,3 milliards d'euros. Le chantier est lancé depuis
l'été dernier. Les travaux de construction du réacteur
devraient débuter à la fin de l'année 2007.
La construction du futur EPR s'inscrit dans le programme de relance
des investissements du Groupe avec
la mise en service en France de 5 000 MW [???] de capacités de production
supplémentaires d'ici 2012.
Pour développer l'énergie nucléaire en Algérie, Chakib Khelil et son homologue russe Victor Khristenko ont signés un « mémorandum d'entente et de coopération » dans l'énergie.
23 janvier 2007 - Le
ministre russe s'est dit satisfait que l'Algérie et la
Russie se soient mises d'accord sur le principe de développer,
dans le futur, une coopération dans le domaine de l'énergie
nucléaire, rapporte l'AFP. Pour la coopération dans
le domaine du nucléaire, qui interviendra dans le cadre
du mémorandum, le ministre russe a souligné que
les deux parties lanceront « des contacts entre les
experts des deux pays pour étudier les possibilités
de coopération bilatérale et déterminer les
sphères d'une éventuelle coopération.
L'Algérie dispose, rappelle-t-on, de deux réacteurs
nucléaires expérimentaux en activité depuis
1995 à Draria (Alger) et Aïn Ouessara (centre-sud)
sous la garantie de l'Agence internationale pour l'énergie
atomique (AIEA). Le président Abdelaziz Bouteflika avait
défendu le 9 janvier dernier, lors d'une conférence
régionale africaine sur le nucléaire, le droit de
l'Afrique à « tirer profit des progrès
scientifiques et technologiques enregistrés dans le domaine
nucléaire » civil.
Pour en revenir au mémorandum signé entre les deux
pays, M. Khelil a indiqué qu'il permettra d'assurer
le suivi de projets communs à toutes les étapes
de la chaîne d'exploration, de production, de commercialisation
et de transport des hydrocarbures. Le ministre de l'Energie et
des Mines avait également annoncé, auparavant, qu'il
donnerait « le plus tôt possible »
son autorisation pour développer un champ gazier à
Illizi (Sahara), découvert en association avec la Sonatrach
et les sociétés russes Rosneft-Stroytransgaz.
Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D'après le Jeune Indépendant
JERUSALEM (19 janvier 2007) - Pour la première fois, le roi Abdallah II de
Jordanie déclare publiquement dans une interview publiée
vendredi par un quotidien israélien que son pays souhaitait
se doter d'un programme nucléaire "pacifique".
Abdallah dont le royaume désertique borde Israël avec
lequel Amman a signé un accord de paix souligne dans "Haaretz"
que son pays voulait un programme nucléaire "à
des fins pacifiques" et discutait déjà avec
les pays occidentaux de ce projet. "Les règles régissant
la question nucléaire ont changé pour toute la région",
note le souverain hachémite, notant au passage que l'Egypte
et plusieurs pays du Golfe ont fait savoir leur désir de
se doter d'un programme nucléaire. Bien que la Jordanie
veuille un Proche-Orient exempt d'armes nucléaires, "tous
les souhaits que nous avions sur cette question ont changé",
souligne-t-il.
15/1/2007 - EDF
n'exclut pas d'investir dans un projet de centrale nucléaire
dans les pays baltes, ont assuré des responsables du gouvernement
lituanien, même si l'électricien français
a souligné qu'il était bien trop tôt pour
s'engager sur quoi que ce soit. La Lituanie, l'Estonie et la Lettonie
projettent de construire une centrale de 800-1.600 mégawatts
d'ici 2015. "Ils (EDF) ont dit qu'ils aimeraient investir
dans le projet", a déclaré Birute Vesaite,
chef de la commission parlementaire des affaires économiques
après un entretien avec Bruno Lescoeur, directeur général
adjoint d'EDF chargé de l'international. De source proche
du ministère de l'Economie lituanien, on déclare
qu'EDF a envisagé comme option de devenir "actionnaire"
du projet de centrale à Ignalina, en Lituanie. Lescoeur
a toutefois déclaré à Reuters qu'il était
"bien trop tôt" pour évoquer des propositions
concrètes. EDF est le premier opérateur mondial
de centrales nucléaires. "Le but de ma visite était
de comprendre ce qui se passe en Lituanie et dans la région,
et quelle aide nous pourrions offrir au développement de
ce type d'énergie", a-t-il dit. Un autre groupe français,
Areva a également été mentionné par
des responsables lituaniens comme un fournisseur potentiel de
réacteurs pour la centrale, dont le coût est évalué
entre 2,5 et 4 milliards d'euros. La Lituanie n'exclut pas de
doubler la capacité de la centrale à 1.600-3.200
megawatts si la Pologne rejoint les pays baltes sur ce projet,
ce qui est attendu. L'ancienne centrale d'Ignalina retrouverait alors sa capacité
d'origine, avant la fermeture de son premier réacteur à
la fin de l'année 2004. Le dernier réacteur, de
conception soviétique, de la centrale doit fermer en 2009,
selon le plan conclu entre Bruxelles et la Lituanie avant que
celle-ci n'intègre l'Union européenne en mai 2004.
La Croix, 8/01/2007:
L'Europe prône
le nucléaire contre l'effet de serre
La Tribune, 5/1/07:
Les réserves australiennes d'uranium
font partie des plus importantes du monde. La Chine a besoin de
8000 tonnes d'uranium d'ici à 2020 pour nourrir son vaste
programme nucléaire.
L'Australie a ratifié un accord
avec la Chine pour exporter de l'uranium destiné à
l'alimentation du gigantesque programme d'électricité
nucléaire de Pékin. Il entrera en vigueur dans trente
jours, a indiqué dans un communiqué le ministre
australien des Affaires étrangères, Alexander Downer.
"Les quantités et le rythme des exportations vont
faire l'objet de négociations commerciales", a-t-il
également déclaré. Ce marché devrait
rapporter environ 250 millions de dollars (143 millions d'euros)
par an à l'Australie, qui détient les plus importantes
réserves au monde d'uranium. La Chine a annoncé
un programme de construction de 28 réacteurs nucléaires
et un besoin annuel en uranium d'ici 2020 de 8.000 tonnes. Dans
ce cadre, elle vient récemment de passer un gros contrat
à l'américain Westinghouse (désormais détenu
par le japonais Toshiba) aux
dépends du champion français du nucléaire
Areva, déjà présent en Chine. L'accord
avait été finalisé en avril lors d'une visite
en Australie du Premier ministre chinois Wen Jiabao, au terme
de 12 mois de négociations sur les garanties d'une utilisation
pacifique de l'uranium. Par cet accord, la Chine s'est engagée
à respecter la réglementation de l'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA) ainsi que les principes du
Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Webmanagercenter, 20/12/2006:
Nous avons appris que la Tunisie et la France
ont récemment signé un accord de coopération
dans l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
Selon le site web www.leblogfinance.com, l'accord couvre notamment
la protection environnementale, le traitement des déchets
nucléaires et la production énergétique. Et
notre source de citer M. Taïeb Hadhri, ministre tunisien
de la Recherche scientifique, de la Technologie et du Développement
des compétences : ''Avec la signature de cet
accord, la Tunisie est entrée dans une nouvelle étape
de la recherche et du développement de l'énergie
nucléaire''. ''Souffrant d'une insuffisance en ressources
pétrolières, la Tunisie attache de l'importance
à l'exploitation de l'énergie nucléaire ainsi
que de ressources alternative et recyclables'', écrit notre
source, qui rappelle également qu'en mars et novembre de
cette année, le président Ben Ali avait convoqué
deux sessions du Conseil des ministres pour étudier les
questions énergétiques en vue d'établir une
stratégie en faveur de la recherche et du développement
de l'énergie nucléaire. Cette information nous a
été confirmée par une source du ministère
de la Recherche scientifique eu du Développement des Compétences.
Il faut également dire que la France, à travers
le leader mondial du secteur, en l'occurrence AREVA, est
très active au niveau du Maghreb depuis que les pays de
la région ont manifesté leur intérêt
pour le développement du nucléaire civile.
Les Echos, 14 décembre 2006
L'inondation de la mine en construction de Cigar Lake, dans l'Etat canadien du Saskatchewan, le 23 octobre a mis en évidence l'extrême fragilité et le caractère exigu du tissu productif du combustible de l'énergie nucléaire. Le marché du gâteau jaune - ainsi se présente-t-il dans sa forme première -, continue de se tendre après la fermeture de ce site. Appartenant pour moitié à Cameco, qui en est également l'opérateur, et à 37 % à Areva Resources Canada (anciennement Cogema Resources Inc.), filiale minière locale du groupe Areva, Cigar Lake est le gisement non exploité d'oxyde d'uranium le plus riche au monde avec des réserves prouvées et probables supérieures à 232 millions de livres.
Dans un communiqué de la fin novembre, Cameco a annoncé qu'aucune information détaillée sur les coûts et le calendrier de la remise en fonction des activités inondées ne serait donnée avant février 2007. Prévu pour le début 2008, le début de l'exploitation de la mine va certainement être retardé. JP Morgan estime que la perte de production en 2008 pourrait s'élever à 2.700 tonnes, volume correspondant à environ 5,7 % de l'offre globale. La mine, dont la durée de vie est comprise entre deux et trois décennies, est censée connaître un pic de production autour de 2011, avec 6.900 tonnes d'uranium naturel (quelque 16 % de l'offre primaire courante, pour la banque d'affaires américaine).
Entre-temps, l'état de grâce retrouvé
de l'énergie nucléaire civile un peu partout dans
le monde se poursuit. Les réacteurs nucléaires en
fonction sont au nombre de 442 ; 62 autres sont déjà
budgétés et 160 supplémentaires proposés.
Selon JP Morgan, la demande mondiale devrait croître de
1,7 % cette année, à 64.864 tonnes.
Hausse de la demande
Les experts australiens chez Abare tablent, eux, sur une hausse de la demande mondiale de 1,5 % en rythme annuel d'ici à 2015 et de 1,6 % entre 2015 et 2030. La production totale (primaire et secondaire), elle, a cessé d'augmenter en 2006, en se repliant de 4,8 %, à 60.062 tonnes. Les économistes de la banque estiment que les termes du marché ne se rapprocheront pas avant 2009.
D'ici là, le cours de l'oxyde d'uranium devrait progresser sans relâche : de 65,50 dollars actuels par livre, on passerait à une moyenne de 90 dollars en 2007 et de 86 dollars en 2008, anticipe JP Morgan. L'ensemble des analystes s'accordent à dire que la hausse de ce métal est loin d'être terminée en dépit de l'envol enregistré depuis le début de 2006 : + 80,1 %
Le prix de l'uranium a grimpé de 80,1 % depuis début 2006.
Depuis le dernier palier de la fin 2000 (7,10 dollars la livre), le prix de cet oxyde a été multiplié par plus de neuf. « Le marché de l'uranium est caractérisé par une consommation non élastique qui a excédé la production minière dans de larges proportions au cours des deux décennies passées, faisant chuter les réserves du produit fini. L'uranium est la seule ressource minérale avec un tel déséquilibre entre production et consommation et une dépendance si importante des stocks », résume George Assie, vice-président senior de Cameco en charge du marketing et du développement.
Un seul facteur pourrait perturber cet environnement de marché : la vente par le département américain de l'Energie d'une partie de ses réserves stratégiques d'uranium naturel. Réserves qui se chiffrent à 61.000 tonnes. En août, ce ministère a proposé de mettre en vente 2.500 tonnes par an. Les producteurs ligués dans l'Association des producteurs américains d'uranium, dont une filiale de Cameco (Power Resources), souhaitent que les ventes officielles soient limitées à 1.200 tonnes entre 2007 et 2013, puis à 2.400 tonnes de 2014 à 2016.
TOKYO (11/12/2006) -
Hitachi a annoncé examiner la possibilité de construire
une usine dédiée à l'assemblages de réacteurs
nucléaires aux Etats-Unis, ce alors que les acteurs de
ce secteur se préparent au repositionnement de Washington
sur ce type d'énergie.
La direction du groupe japonais estime que la localisation d'un
site de production hors de ses frontières serait nécessaire
au cas où Hitachi remporterait des contrats, a déclaré
sa porte-parole, Setsuko Minamikawa, avant de préciser
qu'aucune décision concrète n'avait encore été
prise.
Le quotidien économique Nihon Keizai a rapporté
dimanche qu'une nouvelle usine construite par Hitachi pourrait
voir le jour dès 2009. Selon lui, une telle initiative
renforcerait sa compétitivité et l'aiderait à
mieux remporter ses appels d'offres.
ALLIANCES
Hitachi a fait état le mois dernier du renforcement de
son alliance avec General Electric afin de faire front ensemble
à la concurrence sur un marché en plein essor. Le groupe anticipe la construction
d'une centaine de centrales nucléaires dans le monde avant
vingt ans.
Cette stratégie est intervenue un mois après l'annonce
d'une coopération entre le français Areva, premier
producteur mondial de réacteurs nucléaires, et le
japonais Mitsubishi Heavy Industries. Un autre japonais, Toshiba,
vient de son côté de mettre la main sur l'américain
Westinghouse pour 4,2 milliards de dollars.
Hitachi et GE se sont positionnés sur la construction d'une
centrale au Texas pour le compte de l'américain NRG Energy.
Le site pourrait figurer parmi les premières centrales
nucléaires de nouvelle génération aux Etats-Unis,
territoire sur lequel aucune nouvelle centrale n'a été
construite depuis trente ans.
Kazuo Furukawa, président d'Hitachi, a fait savoir que
son groupe s'était fixé pour objectif de remporter
la construction d'au moins un tiers des 25 centrales nucléaires
que le département américain de l'Energie veut voir
livrées en 2020. Le titre Hitachi a progressé de
0,29% pour clôturer à 698 yens lundi à la
Bourse de Tokyo.
10/12/06 - La Chine a annoncé, par un officiel de la China National Nuclear Corporation (CNNC), un projet de construction d'une centrale nucléaire de 1 000 mW dans la province du Zhejiang, sur la côte est. Le bâtiment sera construit sans soutien extérieur à l'initiative de la CNNC, et fera partie du projet d'extension de la centrale nucléaire de Qinshan, toujours au Zhejiang. Des experts ont validé les différentes études de faisabilité. Les analyses concernant la sécurité sur site et le rapport d'évaluation sur les éventuels impacts environnementaux de la centrale ont été soumis au gouvernement central pour examen. La conception du projet nécessitera six ans et plus de 200 millions de yuans (environ 25 millions de dollars), a estimé le P-DG de la CNNC, Kang Rixin. La Chine a commencé à développer son industrie nucléaire à la fin des années 1980 pour faire face à ses pénuries énergétiques chroniques. En mars 2006, le Conseil des affaires d'État a adopté une stratégie pour promouvoir le développement de l'énergie nucléaire, en fixant l'objectif d'une puissance installée totale de 40 millions de kW avant la fin de 2020.
Le premier réacteur nucléaire de recherche marocain est fin prêt. De type Triga Mark II, il subit actuellement des essais à froid. La partie nucléaire sera déclenchée courant décembre.
Décembre 2006 - Tous les préalables techniques et réglementaires
ont été remplis. L'annonce officielle de son lancement
est attendue dans les jours qui viennent. Celle-ci est tributaire
d'une décision politique, ce qui explique également
le retard pris dans la mise en place de ce réacteur.
Installé à 25 km de Rabat, ce dernier relève
du Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques
nucléaires (CNESTEN). De technologie américaine,
ce réacteur a été acquis par le Maroc auprès
de General Atomics pour la somme de 5 millions de dollars (45
millions de DH). A ce montant s'ajoutent les frais d'installation
et d'équipement du centre qui l'abrite, fruit d'un financement
français sous forme de crédit concessionnel (un
tiers accordé sous forme de dons). Ce centre s'étend
sur 4.000 m2 et comprend, outre le réacteur, des laboratoires
d'application. Le réacteur verra l'implication de quelque
220 personnes (docteurs, ingénieurs, techniciens, agents).
Tous ont bénéficié de formations de pointe
et dans les quatre coins du globe (USA, France, Chine)
Ce réacteur de deux mégawatts est dédié
à la recherche et l'expérimentation. Le pays est
encore loin des réacteurs de puissance ou de l'électronucléaire.
Son utilité est cependant capitale pour des secteurs comme
la médecine, l'eau, l'agriculture et la recherche scientifique.
Triga Mark II servira ainsi à la production des radio-isotopes
pour la médecine. Cette technologie entre notamment dans
le cadre du traitement du cancer. En matière d'eau, le
recours au nucléaire est de mise dans la prospection et
l'évaluation des ressources hydrauliques (âge d'eau,
rechargeabilité de certaines nappes). Ce procédé
permet aussi de lutter contre la pollution marine et fluviale.
Pour l'agriculture, cette technologie intervient dans l'optimisation
des fertilisateurs en permettant une meilleure sélection
des engrais, et à moindre coût. Il aura également
un apport quant au contrôle de la qualité de certaines
industries (raffineries, sucreries).
L'intérêt principal de ce réacteur réside
dans la constitution d'un patrimoine scientifique important, tant
en équipements ultra high-tech qu'en savoir-faire technologique.
La recherche scientifique en bénéficiera largement.
Le réacteur de recherche est ainsi un prélude, une
porte d'entrée du Maroc dans ce domaine. En matière
de sécurité, les responsables du projet rassurent.
Les réacteurs Triga sont renommés pour leur sûreté,
car le combustible nucléaire règle automatiquement
la puissance, et peut arrêter le réacteur, si nécessaire.
Et toutes les options de sécurité et de sûreté
du site ont été prises. Les autorisations ont été
obtenues. Les audits d'experts internationaux et de l'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA) ont été concluants.
Marque de confiance de l'AIEA : c'est au Maroc que les formations
sur la radioprotection adressées aux pays africains francophones
sont organisées. Le pays est ainsi érigé
en centre régional en la matière.
L'empreinte Eisenhower
Le ministre de tutelle l'avait à maintes fois martelé :
le Maroc n'a pas besoin, actuellement, de l'énergie nucléaire.
Mais rien n'empêche un recours dans les décennies
à venir à un réacteur de puissance. Le réacteur
de recherche est présenté dans ce sens comme un
début. Il existe actuellement 35 réacteurs Triga
aux Etats-Unis et autant en dehors du territoire américain
(Japon, Italie, Brésil, Iran, Mexique). Fruit de la politique
d'Atoms for Peace (le Nucléaire pour la Paix) de l'ancien
président américain, Eisenhower, cette technologie
avait comme but de faciliter l'accès au nucléaire
pour les pays en voie de développement.
L'Economiste - Tarik Qattab
JAKARTA (4 décembre) - L'Indonésie et la Corée du sud ont
conclu lundi à Jakarta un accord préliminaire sur
un programme nucléaire conjoint à des fins
pacifiques. Le président indonésien Susilo
Bambang Yudhoyono a fait savoir, lors d'une conférence
de presse, à l'issue de la rencontre avec son homologue
sud-coréen Roh Moo-hyun, que son gouvernement " prenait
au sérieux cet accord". "La coopération
dans le programme nucléaire devrait être traitée
de manière sérieuse, afin qu'on puisse connaître
tous les problèmes relatifs aux détails lorsqu'on
décidera d'utiliser un jour l'énergie nucléaire
à des fins pacifiques", a-t-il fait remarquer. Pourtant,
M. Susilo n'a pas précisé si l'accord préliminaire était
en rapport avec la construction de la première centrale
du pays à Central Java, projetée par le gouvernement
indonésien. L'an dernier, M. Susilo a visité une
installation nucléaire sud- coréenne située
à Pusan. Le dirigeant indonésien a également
affirmé que les deux pays ont convenu de coopérer
dans différents domaines, entre autres, l'industrie
et l'investissement. "Nous explorons la possibilité
sur la production conjointe des armements et des équipements
militaires", a conclu M. Susilo.
Algerie-dz, 27 novembre 2006:
L'Algérie ambitionne de développer le nucléaire civil pour renforcer la production électrique, annonce le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui s'exprimait à l'occasion de la deuxième journée de la Semaine de l'énergie, organisée à Oran.
« L'Algérie possède
des gisements d'uranium. A long terme, nous projetons de produire
de l'électricité à partir du nucléaire »,
a précisé Khelil. Le ministre a assuré que
ce projet sera réalisé en partenariat avec des groupes
étrangers. Sans doute pour rassurer les autres pays sur les intentions algériennes
dans le nucléaire, au moment où le dossier du nucléaire
iranien focalise les regards de la communauté internationale.
Le ministre de l'Energie et des Mines a également rassuré
que le partenariat avec les étrangers est une option stratégique
de la politique nationale de développement. Un autre message
pour les compagnies pétrolières étrangères
qui s'inquiètent des réformes algériennes
dans le domaine des hydrocarbures. En plus de la nouvelle taxe
sur les superprofits, les majors pétroliers attendent en
effet la publication des détails de la nouvelle loi sur
les hydrocarbures et les amendements apportés par l'ordonnance
présidentielle de juillet dernier.
Dans les coulisses de la Semaine de l'énergie, les majors
pétroliers tentent aussi de rassurer sur leur présence
en Algérie. Le cas d'Anadarko revient souvent dans les
discussions. En fait, la compagnie pétrolière américaine
serait la plus touchée par l'introduction de la nouvelle
loi sur les superprofits pétroliers. Tout dépend
de la nature des contrats passés entre Sonatrach et ses
partenaires. Tout comme le gouvernement algérien, les compagnies
étrangères veulent également rassurer sur
leur avenir en Algérie, un pays convoité par les
grands consommateurs d'énergie. « Maintenant,
ce sont les pays consommateurs qui courent derrière nous
pour signer des contrats dans le gaz et le pétrole. Nous
sommes en position de force et nous négocions en conséquence »,
confie un responsable de Sonatrach.
Le commissaire européen à l'Energie Andris Piebalgs
a évoqué l'intérêt de l'Union européenne
(UE) pour l'Algérie, comme partenaire stratégique
et fiable dans le gaz. L'Europe soutient la construction du gazoduc
transsaharien entre l'Algérie et le Nigeria. L'Italie,
la France et la Russie auraient déjà manifesté
leur intérêt pour participer financièrement
à la réalisation de ce gazoduc qui fournira entre
20 et 30 milliards de gaz par an à l'Europe à l'horizon
2015. « L'UE va augmenter de 50% ses approvisionnements
de gaz à partir de l'Algérie d'ici à 2010.
Nous voulons établir un partenariat énergétique
fort avec l'Algérie, non seulement dans les énergies
fossiles, mais dans les nouvelles énergies. Il est nécessaire
d'investir dans ce pays pour développer la production,
la commercialisation et trouver de nouvelles énergies ».
Le commissaire européen à l'Energie a assuré
les Algériens de l'intérêt de l'UE pour le
câble électrique sous-marin entre l'Algérie
et l'Espagne.
Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D'après le Quotidien d'Oran
Marianne, 23/11/2006:
Alors que la Communauté internationale
reste perplexe face au développement du nucléaire
civil dans plusieurs pays, l'Australie
envisage de franchir le pas. Une décision surprenante pour
un pays qui a toujours marché au charbon et qui a refusé
de ratifier le protocole de Kyoto !
C'est une première au pays des kangourous ! Alors que l'Australie
a toujours puisé son énergie dans ses mines de charbon,
voici qu'elle vient d'annoncer sa volonté de faire du nucléaire,
à terme, sa première source d'énergie [pour la production d'électricité !]. Pourquoi un tel revirement dans sa politique énergétique
serait-on en droit de se demander ? Pour anticiper ses futurs
besoins énergétiques et lutter contre la multiplication
des gaz à effet de serre affirment les autorités.
Voici une bien surprenante nouvelle lorsque l'on sait que l'Australie
est le seul pays industrialisé, avec les Etats-Unis, à
avoir refusé de ratifier le protocole de Kyoto. Au prétexte
que les mesures de réduction des émissions de gaz
à effet de serre menaçaient la croissance économique
du pays. On se souvient aussi des virulentes manifestations lors
de la reprise des essais nucléaires français en
Polynésie en 1995. Le Premier ministre australien de l'époque,
Paul Keating, avait alors déclaré que «
par leurs actions, les Français exprimaient leur mépris
pour les pays et les peuples de la région et pour tous
ceux qui espèrent et préparent la dénucléarisation
du monde ». S'en suivirent des campagnes de boycott
des produits français en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Aujourd'hui, une chose est sûre : les autorités ne
tiennent plus le même discours. Un récent rapport,
commandé par le Premier ministre conservateur et fervent
bushiste, John Howard, affirme que le pays pourrait fonctionner
à l'énergie nucléaire d'ici 10 à 15
ans, jusqu'à produire le tiers de sa consommation d'énergie
grâce au nucléaire en 2050. Avec 40 % des réserves
mondiales d'uranium, on se demande d'ailleurs pourquoi Canberra
n'y avait pas songé plus tôt...
Le pays avait toujours refusé l'option nucléaire,
préférant marcher au gaz et au charbon. C'est encore
le cas aujourd'hui, mais plus pour longtemps apparemment ! L'enquête,
menée par un groupe d'experts et dirigée par Ziggy
Switkowski, physicien du nucléaire, note que la production
d'uranium pourrait aider à résorber significativement
les émissions de gaz à effet de serre. L'Australie,
le pays qui émet le plus de ces gaz par habitant est, à
ce titre pointée, du doigt par les groupes écologistes
et la communauté internationale. Le rapport suggère
donc la construction de 25 centrales nucléaires.
De nombreux Australiens semblent se poser une seule question :
où seront-elles implantées ? Car si la disparition
des mines de charbon est évidemment une bonne nouvelle
pour les kangourous, reste que les déchets toxiques, issus
du traitement et de l'enrichissement de l'uranium n'ont pas encore
trouvé de sites d'enfouissement... Quant à la question
des lieux où seraient installés les réacteurs
nucléaires (le pays ne dispose en effet que d'un petit
réacteur dans la banlieue de Sydney), elle s'est posée
mais reste toujours sans réponse ! L'opposition profite
de ces failles pour critiquer l'initiative de John Howard mais
si ce dernier conserve son poste au terme des prochaines élections,
en 2007, il y a fort à parier que le nucléaire restera
au centre des discussions.
Juiette Loir
Webmanagercenter, 22/11/2006:
Le Président-directeur général
de la Société tunisienne de l'électricité
et du gaz (STEG), M. Othman Ben Arfa, vient de tenir, ce matin
22 novembre 2006, une conférence de presse au siège
de l'entreprise.
Dans son introduction, M. Ben Arfa a d'emblée souligné
que ''la présente conférence de presse concerne
un sujet important pour l'avenir du pays. Elle fait suite à
la décision du président Ben Ali, prise lors du
Conseil ministériel du 3 novembre 2006, de charger la STEG
d'entamer l'élaboration des études relatives au
développement de l'électricité au moyen de
l'énergie nucléaire''.
Ainsi, au cours de son intervention, le patron de la STEG a souligné
que le sujet nécessitait une décision politique,
tant il est d'une importance capitale
Pour ce qui est de l'énergie nucléaire, le PDG a
expliqué les tenants et les aboutissants de ce sujet qui
a toujours fait couler beaucoup d'encre à travers le monde.
Mais M. Ben Arfa a rappelé que tous les experts considèrent
que le 21ème siècle sera caractérisé
par une flambée continue du prix des hydrocarbures.
Alors, à l'instar du Japon, de la Chine, du Canada, d'Egypte
et du Maroc, la Tunisie a fait le choix de s'engager dans l'énergie
électronucléaire à des fins civiles.
Mais pour ceux qui s'attendent à avoir des détails
sur ce sujet, le PDG de la STEG conseille en substance de patienter.
On n'est pas en mesure, aujourd'hui, d'évaluer le coût,
ni de savoir les partenaires ou bien le site sur lequel sera érigée
la centrale nucléaire d'une capacité de 900 MW (la
plus répandue aujourd'hui dans le mode), dont l'entrée
en fonction interviendrait à l'horizon 2020, a-t-il indiqué.
Et pour y parvenir, M. Ben Arfa a révélé
que la cellule nucléaire qui existait à la STEG
depuis la fin des années 70 a été réactivée ;
au passage, il a rappelé que, l'ironie du sort, la première
réunion de cette cellule s'était déroulée
un certain 22 novembre 1979.
En clair et compte tenu des enjeux financiers, économiques,
environnementaux et humains, la STEG est pour l'instant à
la recherche du meilleur tempo.
Par ailleurs, au cours de cette conférence de presse, le
PDG de la STEG a exposé les autres projets en matière
d'énergie (hydraulique, éolienne, solaire, etc.).
Pour les débats, et comme l'on pourrait s'y attendre, les
questions des journalistes ont tourné autour du coût
de financement de cette centrale nucléaire, où sera-t-elle
érigée, pourquoi une centrale de 900 MW, quels sont
les partenaires avec lesquels la Tunisie compte travailler, y
aura-t-il des contrats sous forme de concession...
Pour répondre à toutes ces questions et à
bien d'autres, M. Othman Ben Arfa a tout simplement indiqué
que ce sont les études engagées qui vont apporter
les éléments de réponse. La seule certitude
aujourd'hui et encore- c'est que la Tunisie aura sa centrale
nucléaire à l'horizon 2020, avec une capacité
de 900 MW.
Tallel BAHOURY
Le Monde, 15/11/06:
Les fabricants japonais, acteurs de la consolidation dans le nucléaire
10/11/2006 - Le
directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie
(AIE), Claude Mandil, a souligné l'importance du nucléaire
dans la politique énergétique mais il a averti qu'il
ne fallait pas attendre une augmentation "significative"
de sa part dans la future production d'électricité.
"Nous avons toujours dit que le nucléaire doit
jouer un rôle dans le tableau énergétique
mondial, si nous voulons avoir une politique de l'énergie
viable à long terme", a déclaré
vendredi M. Mandil, lors d'un point presse à Tokyo, où
il est venu présenter le rapport annuel de l'AIE, World
Energy outlook.
Toutefois, M. Mandil a mis en garde contre les attentes d'augmentation
spectaculaire de la part du nucléaire dans la production
d'électricité dans les prochaines années,
insistant en revanche sur l'importance d'une amélioration
de l'efficacité énergétique.
"Nous ne pensons pas qu'il est vraiment réaliste
de croire que la part du nucléaire dans la production d'électricité
va augmenter de façon significative", a souligné
M. Mandil.
"Pour une simple raison qui est que la tâche principale
de l'industrie nucléaire dans les années à
venir sera de remplacer les centrales existantes qui auront atteint
leur fin de vie", a-t-il poursuivi.
"Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses centrales
sans pour autant augmenter la part du nucléaire
dans la production d'électricité", a-t-il
souligné.
8/11/2006:
L'Agence Internationale de l'Energie (IEA) recommande à
l'Allemagne de reconsidérer son renoncement au nucléaire
Libération, 26 octobre 2006:
Une croix sur un mégacontrat nucléaire
TOKYO (19 octobre 2006) - Areva et Mitsubishi Heavy Industries annoncent une
alliance pour la réalisation d'un réacteur nucléaire
de troisième génération de 1.000 mégawatts
et de nouveaux types de réacteurs nucléaires.
Les deux groupes veulent coopérer dans l'approvisionnement,
les services, le cycle combustible et d'autres domaines.
Le partenariat entre le numéro un mondial du nucléaire
civil, détenu par l'Etat français, et le numéro
un japonais de la mécanique permettra d'abaisser les coûts
de développement, d'achat de pièces, de conception
et d'ingénierie.
Les deux groupes s'allient pour développer des réacteurs
à eau pressurisée, qui représentent environ
70% du marché mondial.
Comme leurs concurrents, Areva et Mitsubishi Heavy tablent sur
un accroissement de la demande pour le nucléaire, en particulier
en Chine, en Inde et aux Etats-Unis, en raison de la hausse de
la demande d'énergie et du coût élevé
du pétrole.
Mitsubishi Heavy et Areva ont déjà collaboré
par le passé, le japonais ayant construit une cuve pour
un projet de centrale en Finlande.
Areva fait valoir qu'elle est, au niveau mondial, la seule entreprise
du secteur impliquée dans tout le cycle de l'électricité
nucléaire, de l'extraction de l'uranium à son enrichissement,
de la production d'électricité au recyclage des
déchets, de la conception à la réalisation
des centrales.
Mais Areva et Mitsubishi Heavy sont à la traîne de
leurs concurrents Toshiba/Westinghouse et General Electric, en
partenariat avec Hitachi.
16 octobre 2006:
La sécheresse historique en Australie relance le débat
sur le nucléaire
PARIS (25/9/06) - Le
groupe nucléaire français Areva a annoncé
lundi qu'il était candidat à la construction d'une
usine de retraitement de déchets nucléaires aux
Etats-Unis, un projet qui devrait représenter un investissement
d'environ 15 milliards de dollars.
Dans un communiqué, Areva dit avoir "remis sa déclaration
d'intérêt pour la construction d'une usine intégrée
de traitement et de recyclage des combustibles usés de
troisième génération aux Etats-Unis",
précisant être associé dans ce projet aux
groupes américains Washington Group International (WGI,
ingénierie) et BWX Technologies (équipements nucléaires).
Les Etats-Unis ont lancé en janvier 2006 une initiative
baptisée "Partenariat global pour l'énergie
nucléaire" (GNEP) qui vise à développer
l'énergie nucléaire civile. En août, le ministère
américain de l'Energie avait demandé aux sociétés
intéressés de soumettre leurs projets technologiques.
L'impact sur Areva d'un éventuel contrat pour la construction
de cette usine de retraitement de déchets nucléaires
"devrait être plutôt limité", a cependant
estimé un analyste de la société de bourse
Cheuvreux à Paris, car Areva "n'en obtiendrait qu'une
partie et serait obligé de sous-traiter de nombreux aspects".
"Nous considérons que ce projet peut permettre à
Areva de développer son activité mais qu'il ne va
pas transformer le groupe", selon cet analyste. A 14h, Areva
perdait 1,74% à 485,40 euros.
RFI, 25/9/2006:
L'Egypte prend une décision dans l'air du temps en relançant son programme nucléaire civil gelé depuis 20 ans. Le porte-parole du gouvernement a annoncé que la décision de cette relance a été prise dimanche à la suite d'une réunion du Conseil national supérieur pour l'énergie. Jeudi dernier, le président Moubarak avait déjà indiqué que son pays voulait développer l'énergie nucléaire «à des fins pacifiques».
Dans un contexte régional instable,
l'Egypte semble vouloir marcher dans les pas de l'Iran
et gagner de l'influence au Moyen-Orient à travers un programme
nucléaire civil. Jeudi dernier, le président Moubarak
avait indiqué que son pays voulait développer l'énergie
nucléaire «à des fins pacifiques»
afin d'être présente dans la course à l'innovation
scientifique.
Hier dimanche, cette nouvelle orientation de la politique énergétique
du pays a été confirmée par une réunion
du Conseil national supérieur pour l'énergie. Les
travaux de cet organisme officiel avaient été suspendus
il y a vingt ans, après la catastrophe de Tchernobyl, en
Ukraine. Un porte-parole du gouvernement égyptien a donc
annoncé, à la suite de la réunion du Conseil,
que la décision a été prise d'étudier
«immédiatement» l'alternative offerte
par l'énergie nucléaire «à la lumière
des besoins croissants de l'Egypte».
Le ministre égyptien de l'Electricité, Hassan Younes,
a été encore plus précis. Il a déclaré,
dans une interview au quotidien officiel al-Ahram, que
l'Egypte avait l'intention de construire une centrale sur la côte
méditerranéenne, à Dabaa, à l'est
d'Alexandrie. Le coût de la centrale est estimé à
1,17 milliard d'euros et devrait nécessiter des investissements
étrangers. Pour construire cette première centrale
destinée à produire de l'énergie nucléaire
civile, l'Egypte envisage de recourir à la technologie
chinoise ou russe. En 2001, un accord de coopération a
été signé avec la Russie. Le ministre a précisé
que la centrale de Dabaa pourrait être opérationnelle
dans une dizaine d'années.
Le quotidien indépendant al-Masri al-Yom affirme,
citant des sources officielles, que le gouvernement égyptien
envisagerait de construire trois centrales nucléaires en
tout, représentant une capacité de 1 800 mégawatts
d'ici 2020. L'ancien président du Conseil national supérieur
pour l'énergie, Ahmed al-Qadi, a précisé
que la centrale de Dabaa, si elle est construite, produira plus
d'électricité que le barrage d'Assouan.
Les Etats-Unis n'ont aucune objection au développement
d'un secteur énergétique d'origine nucléaire
en Egypte. L'ambassadeur américain au Caire, Francis J.
Ricciardone, l'a indiqué à la télévision.
«Les Etats-Unis encouragent l'utilisation pacifique à
des fins civiles du nucléaire». Dans cet interview
à la télévision al-Mehwar, le représentant
américain a opposé les politiques égyptienne
et iranienne dans ce secteur.
Une relance mondiale
Face à la pénurie annoncée de pétrole
et à son prix élevé, le président
Bush a déjà annoncé à plusieurs reprises
une relance du nucléaire civil aux Etats-Unis. Plusieurs
projets de construction de centrales américaines sont à
l'étude. La Finlande, la Russie, la Chine et l'Iran, sont
en train de construire des installations civiles pour produire
ce type d'énergie qui dépend du marché de
l'uranium sur lequel il n'y a pas de tensions. L'Egypte, après
la Libye dont la décision a été annoncée
au mois de mars, veut donc se lancer dans cette technologie.
L'Egypte n'est pas membre de l'Organisation des pays producteurs
de pétrole (Opep). Pourtant, elle extraie du pétrole
et exporte une petite partie de sa production qui s'élève
à 686 000 barils par jour, soit le tiers de la production
de l'Algérie. L'Egypte est beaucoup plus riche en gaz naturel.
Elle en produit 34,7 milliards de mètres cube par an, soit
31,3 millions de tonnes d'équivalent pétrole, selon
les statistiques fournies par British Petroleum.
Malgré sa richesse en eau, la Turquie a eu le projet, pendant
la précédente décennie, de construire une
centrale nucléaire. Le projet a été abandonné
après un tremblement de terre qui a rappelé aux
autorités turques que le sous-sol du pays n'était
pas des plus stables. L'Egypte, elle aussi, a connu plusieurs
séismes dans les siècles passés.
Un acte fort dans la région
Dans le monde entier, l'énergie est devenue une ressource
à la fois stratégique et politique. Si le gouvernement
égyptien veut diversifier son approvisionnement, c'est
pour assurer ses besoins mais également pour fournir de
l'électricité à ses voisins palestiniens.
Si tout se déroule comme prévu, l'année prochaine,
la bande Gaza importera de l'énergie en provenance d'Egypte.
La construction d'une ligne à haute tension, allant du
nord du Sinaï jusqu'à Rafah, dans la bande de Gaza,
a été décidée. Pour l'instant, les
Palestiniens de Gaza sont dépendants d'Israël pour
leur approvisionnement en fuel et en essence.
La décision prise par l'Egypte de se lancer dans le nucléaire
civil a été annoncée alors que vendredi dernier,
le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheït,
a critiqué la manière dont les pays occidentaux
traitent la question du nucléaire israélien :
«Il est inacceptable que ces pays continuent de fermer
les yeux sur le danger que représente la menace nucléaire
israélienne pour la stabilité et la sécurité
au Proche-Orient». Les déclarations du ministre
sont intervenues après l'adoption, dans le cadre de l'Agence
internationale pour l'énergie atomique de Vienne, d'une
résolution très édulcorée concernant
le probable secteur nucléaire militaire israélien.
«Si les puissances occidentales veulent que les pays
en développement et les pays arabes comprennent l'inquiétude
qu'elles ressentent au sujet du problème nucléaire
iranien, elles doivent convaincre tout un chacun qu'elles défendent
le droit dans tous les cas et qu'elles ne sont pas partiales»,
a encore expliqué le ministre dont le pays, réputé
proche des Etats-Unis, décide, à son tour de développer
la technologie nucléaire. L'Egypte est membre du
Traité de non prolifération nucléaire.
Colette Thomas
Aujourd'hui Le Maroc, 1/9/06:
Le géant russe du nucléaire Atomstroiexport
serait candidat à la construction du premier réacteur
nucléaire marocain pour la production d'énergie.
Selon les responsables de cette société, cités
par l'agence Ria Novosty, une délégation de l'ONE
a tenu une série de réunions, le 30 août 2006
à Moscou, avec des représentants de l'agence fédérale
russe d'énergie nucléaire et avec ceux de trois
sociétés opérant dans le domaine: Atomstroiexport,
TVEL et Rosenergoatom. La construction du réacteur marocain
devrait commencer en 2016 ou 2017, ajoute la même source.
Le Monde, 29/8/06:
Le gouvernement argentin a annoncé,
le 22 août, la relance de son programme nucléaire,
volontairement interrompu dans les années 1980. Le nouveau
plan, qui sera lancé en collaboration avec le Canada, prévoit
des investissements de 3,5 milliards de dollars (2,8 milliards
d'euros) pour terminer sa troisième centrale, en construire
une quatrième et reprendre la production d'uranium enrichi,
abandonnée en 1983.
L'objectif du président Nestor Kirchner est de trouver
de nouvelles sources d'énergie pour alimenter la forte
croissance enregistrée depuis trois ans. Pays producteur
et exportateur de pétrole, l'Argentine affronte un épuisement
de ses réserves tandis que les prix mondiaux du pétrole
et du gaz augmentent.
L'Argentine est le premier pays d'Amérique latine a avoir
développé un plan nucléaire. Elle dispose,
depuis 1974, de la centrale Atucha-I et de celle d'Embalse, qui
produisent entre 7 % et 9 % de l'électricité consommée
dans le pays. Ce chiffre devrait atteindre 16 % dès la
fin de la construction de la troisième centrale, Atucha-II,
prévue pour 2010 et dont les travaux sont interrompus depuis
1994.
Le groupe canadien Atomic Energy of Canada Limited (AECL) collaborera
à ce plan en modernisant notamment la centrale d'Embalse,
équipée de la technologie canadienne Candu.
Le pays a ratifié le traité de non-prolifération
nucléaire en 1995. Il a vendu récemment un réacteur
à l'Australie et exporte du matériel nucléaire
à plusieurs pays, dont la France. La vente de technologie
nucléaire à l'Iran, elle, avait été
freinée par les Etats-Unis au début des années
1990.
L'ambassade des Etats-Unis à Buenos Aires a fait l'éloge,
le 24 août, du nouveau programme. Un revirement diplomatique,
car les réacteurs dont s'est doté l'Argentine sont
de type uranium naturel/eau lourde (PHWR). Une filière
souvent décriée parce qu'elle permet de produire
facilement du plutonium de qualité militaire.
PROLIFÉRATION
Longtemps, les Américains se sont inquiétés
des pays qui choisissaient ce type de centrales, dont la plupart
ont été vendues par les Canadiens qui ne vantent
que les mérites du nucléaire civil. Il est pourtant
de notoriété publique que l'explosion d'une arme
atomique indienne, en 1974, a été réalisée
avec du plutonium produit par un réacteur PHWR canadien.
Les gendarmes de la prolifération nucléaire sont
très sourcilleux dès qu'ils entendent parler de
réacteurs de ce type, d'usines de retraitement pour récupérer
le plutonium qu'ils produisent, et d'unités de production
d'eau lourde comme celle dont Téhéran vient d'annoncer
l'inauguration. Les trois éléments de cette équation
ont rarement à voir avec le civil.
Dans le passé, l'Argentine - comme le Brésil et
quelques autres - a été soupçonnée
de quelques visées militaires dans ce domaine. Un reproche
qu'il semble difficile de lui faire aujourd'hui.
Les soucis sont ailleurs et l'ambassade des Etats-Unis à
Buenos Aires l'a rappelé. Elle ne souhaite pas que cette
technologie nucléaire puisse être exportée
à des pays tiers, notamment au Venezuela d'Hugo Chavez
avec lequel M. Kirchner entretient d'excellentes relations. En
2005, le président vénézuélien avait
exprimé le souhait d'acquérir un réacteur
argentin de faible puissance.
Christine Legrand avec Jean-François
Augereau
PANAPRESS, 31 juillet 2006:
NIGERIA - Le
Nigeria mettra en service, dans 10 à 12 ans, sa première
centrale nucléaire qui aidera à renforcer la production
d'électricité et développer l'agriculture,
a appris lundi la PANA, de source officielle.
"La conception et la réalisation de ce projet nucléaire
prendra entre 10 et 12 ans", a déclaré lundi
un leader nigérian à l'occasion de l'installation
du Conseil d'administration de la commission de l'énergie
à Abuja.
"Ce délai répond aux exigences internationales
et en toute sincérité, nous pouvons mobiliser les
ressources nécessaires pour la réalisation de ce
projet", a-t-il indiqué.
Le Nigeria se conformera strictement aux exigences internationales
pour la réalisation de ce programme nucléaire qui
demeure une question sensible et délicate d'où la
nécessité de la coopération et du soutien
de la communauté internationale.
Libération, 28 juillet 2006:
La construction d'une seconde centrale serait envisagée pour des raisons écologiques.
Aux Pays-Bas, un des pays d'Europe les plus
farouchement opposés à l'énergie nucléaire,
un tabou vient d'être levé. «Il ne s'agit
plus d'être pour ou contre l'atome, a déclaré
le 14 juillet Pieter van Geel, le secrétaire d'Etat à
l'Environnement. Nous avons dépassé ce stade.»
Selon un sondage réalisé en février par
l'institut Maurice de Hond, 49 % des Néerlandais sont désormais
pour le développement de l'énergie nucléaire,
37 % contre et ? précision importante ? 96 % sont favorables
à des investissements massifs dans les sources d'énergie
alternatives, éolienne et solaire notamment. Les écologistes
de Groenlinks, qui comptent 8 sièges sur 150 au Parlement,
se retrouvent seuls à plaider pour la disparition pure
et simple du nucléaire.
Soutien politique. Il n'est donc plus impensable,
pour le gouvernement néerlandais, d'évoquer la construction
d'une seconde centrale au cours de la décennie à
venir. Et ce, alors que Greenpeace milite encore pour la fermeture
de la seule centrale du pays, située à Borssele,
au Sud-Ouest. Fortes de 4 millions d'adhérents dans un
pays de 16 millions d'habitants, les organisations de défense
de la nature s'opposent également au stockage de déchets
nucléaires, depuis 2003, dans un entrepôt de Vlissingen,
à proximité de Borssele.
Les députés de l'Appel chrétien démocrate
(CDA, au pouvoir), ont commencé les premiers, en juin 2005,
à plaider pour le recours au nucléaire, en attendant
que les énergies renouvelables fassent la preuve de leur
rentabilité. De leur côté, les associations
Greenpeace et Natuurmilieu ont beau trouver «irresponsable»
et «démodé» le projet
de seconde centrale, le nucléaire semble trouver aux Pays-Bas
le soutien politique qui lui manquait depuis Tchernobyl. Si les
arguments en sa faveur commencent à porter, c'est qu'ils
sont d'abord et avant tout... écologiques.
Le principal avantage du nucléaire, du point de vue néerlandais,
consisterait à réduire plus vite et à moindre
coût les émissions de gaz à effet de serre.
Telle est la conclusion d'un rapport rendu en février par
le Centre néerlandais de recherche sur l'énergie
(ECN) et l'Agence d'études environnementales (MNP). La
Finlande, pays réputé écologiste, a par ailleurs
influencé les Pays-Bas en décidant d'installer un
réacteur nucléaire EPR (lire aussi ci-dessus) à
Olkiluoto. Parti visiter ce chantier début juillet, le
secrétaire d'Etat Pieter van Geel en est revenu enthousiaste.
En septembre, sa décision de prolonger de vingt ans la
durée de vie de Borssele n'a d'ailleurs pas provoqué
de polémique.
Aux mains du privé. Pour l'instant, seulement
4 % de l'électricité produite dans les polders provient
du nucléaire (contre 36 % en Europe). Un vaste programme
éolien est financé par l'Etat, à hauteur
de 10 milliards d'euros, en vue de la construction d'une trentaine
de parcs offshore, qui devraient satisfaire 15 % des besoins des
ménages en électricité. En revanche, il n'est
pas question de mettre le moindre denier public dans le nucléaire.
La seconde centrale du pays, comme la première, restera
aux mains exclusives du privé. Déjà, l'entreprise
énergétique Delta, propriétaire à
50 % de Borssele, se montre intéressée. La municipalité
de Borssele, qui fait partie, avec Delfzijl et Rotterdam, des
trois sites déjà envisagés par le gouvernement,
s'est déclarée partante. Quant à la banque
ABN Amro, elle serait prête à financer. Reste à
adopter une nouvelle loi-cadre, qui permettra au gouvernement
d'octroyer une concession de quarante ans aux opérateurs
privés de la nouvelle centrale.
Sabine CESSOU
20/7/2006 - Le
groupe français Areva, premier groupe mondial de nucléaire
civil, entend faire de l'Inde sa priorité une fois finalisé
l'accord de coopération
civile entre New Delhi et Washington, a déclaré
jeudi sa présidente Anne Lauvergeon. "Dès que
le cadre international le permettra, le marché indien sera
l'une de nos priorités", a déclaré la
présidente du directoire du groupe nucléaire public
Areva devant la Fédération indienne des Chambres
de commerce et d'industrie. Un accord conclu en mars entre New
Delhi et Washington, soumis à l'approbation du Congrès
américain, doit permettre à l'Inde de sortir de
l'isolement nucléaire et d'obtenir, des Etats-Unis et d'autres
pays, du combustible et des réacteurs à des fins
civiles. En échange, New Delhi a accepté de dissocier
ses installations nucléaires civiles et militaires et de
soumettre 14 de ses 22 réacteurs aux inspections internationales.
La stratégie d'Areva en ce qui concerne l'Inde implique
la "reconnaissance totale des compétences et du savoir
faire existants de l'industrie indienne", a poursuivi Mme
Lauvergeon. "Nous espérons qu'une part importante
d'un réacteur EPR soit fabriquée ici. Et il y a
un potentiel pour faire provenir d'Inde certains composants en
direction d'autres marchés internationaux", a-t-elle
ajouté. Le réacteur européen de troisième
génération EPR (European Pressurized Water Reactor)
est un réacteur à eau sous pression. L'accord entre
l'Inde et les Etats-Unis a déjà été
approuvé par les commissions des Affaires étrangères
du Sénat et de la Chambre des représentants et le
président George W. Bush a dit lundi avoir bon espoir de
le voir approuvé par le Congrès. La France et l'Inde
ont déjà entamé des pourparlers en vue de
conclure un accord de coopération nucléaire civile
sous réserve des obligations et engagements internationaux
respectifs. L'Inde, qui a procédé à son premier
essai nucléaire en 1974 et s'est déclarée
puissance nucléaire en 1998, n'a pas ratifié le Traité de
non-prolifération nucléaire (TNP)
ce qui empêche actuellement une coopération avec
les membres du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG).
NouvelObs, 16/7/06:
SAINT-PETERSBOURG - Les dirigeants du G8 ont fixé un délai d'un mois pour [...]
DISSENSIONS SUR LE NUCLEAIRE ET LE CLIMAT
L'approbation d'une déclaration sur la "sécurité
énergétique globale" dont Moscou entendait
faire le thème central du G8, n'a pas non plus masqué
des divergences sur l'énergie nucléaire et le changement
climatique.
"Nous reconnaissons que les membres du G8 poursuivent des
voies différentes pour parvenir à la sécurité
énergétique et aux objectifs de protection du climat",
dit la partie de la déclaration consacrée à
l'énergie nucléaire.
L'énergie nucléaire, qui effectue un retour, en
particulier en Asie, ne produit pas de gaz à effet de serre
et elle est considérée par certains experts comme
un bon moyen de protéger le climat tout en répondant
à une demande croissante d'électricité.
Ses détracteurs font toutefois valoir que l'on ne dispose
pas de bonne solution pour stocker les déchets nucléaires,
que les centrales nucléaires sont vulnérables aux
attentats et que le développement du nucléaire présente
un danger de prolifération des armes atomiques.
"Nous sommes déterminés à réduire
encore les risques associés à l'utilisation sûre
de l'énergie nucléaire", poursuit la communiqué.
Une phrase jugée importante par les autorités allemandes
qui se sont engagées à renoncer à l'énergie
nucléaire d'ici le début des années 2020.
Mais Moscou et Washington ont aussi dévoilé une
initiative commune visant à donner à tous les Etats
accès à l'énergie nucléaire tout en
se prémunissant contre une prolifération des armes
atomiques.
Moscou s'est parallèlement engagé à ouvrir
son secteur nucléaire aux investissements étrangers
mais a maintenu son refus de ratifier la Charte de l'Energie malgré
l'insistance de ses partenaires, en particulier européens.
[...]
Libération, 15 juillet 2006:
SAINT-PETERSBOURG, Russie - Les Etats-Unis et la Russie ont dévoilé
samedi une initiative commune visant à donner à
tous les Etats accès à l'énergie nucléaire
tout en se prémunissant contre une prolifération
des armes atomiques.
Les présidents George Bush et Vladimir Poutine ont dévoilé
les grandes lignes de ce plan antiterrorisme nucléaire
lors d'une conférence de presse à l'issue de discussions
bilatérales préalables au sommet du G8 à
Saint-Pétersbourg.
Vladimir Poutine a annoncé que les deux pays s'étaient
mis d'accord sur la création d'un système qui permettrait
à tous les pays d'avoir accès à l'énergie
nucléaire tout en luttant contre le terrorisme nucléaire,
considéré par les deux gouvernements comme "l'une
des plus graves menaces pour la sécurité internationale".
"Nous avons adopté une déclaration commune
basée sur nos initiatives propres portant sur un développement
sûr de l'énergie nucléaire", a déclaré
Poutine.
"Son principal objectif est de faciliter l'approvisionnement
stable et fiable des différentes sortes d'énergies
tout en limitant la menace de la prolifération nucléaire",
a-t-il ajouté.
"Nous pensons que cela sera possible grâce à
la création de centres internationaux d'enrichissement
de l'uranium dans le cadre d'un seul réseau sous le strict
contrôle de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie
atomique)", a-t-il précisé.
Dans leur déclaration commune, les Etats-Unis et la Russie
ont appelé les autres pays partageant leurs préoccupations
sur le nucléaire à rejoindre cette initiative, qui
vise également à améliorer la capacité
des Etats à "détecter et supprimer le trafic
illicite" d'armes nucléaires. [...]
Caren Bohan et Christian Lowe
8/7/2006 - Le président George W. Bush a décidé d'autoriser, pour la première fois, une coopération sur le nucléaire civil avec la Russie, rapporte samedi le Washington Post, citant des hauts responsables de l'administration américaine. L'administration Bush et celle du précédent gouvernement du président démocrate Bill Clinton avaient refusé d'envisager une telle coopération tant que la Russie n'aurait pas arrêté la construction d'une centrale nucléaire pour l'Iran, à Bushehr, près du golfe persique. Mais les hauts responsables américains considèrent désormais que le président russe Vladimir Poutine a fortement contribué à faire pression sur Téhéran pour que la République islamique abandonne ses ambitions nucléaires, selon le Washington Post. [Voir: le cas de l'ancien ministre russe de l'énergie atomique Evgeny Adamov] Un accord de coopération nucléaire permettrait à l'industrie nucléaire américaine d'exporter en Russie des tonnes de déchets nucléaires produits dans ses réacteurs, ce qui rapporterait 20 milliards de dollars à Moscou, ajoute le quotidien. Il pourrait encourager la Russie à davantage coopérer sur l'Iran. Il faciliterait aussi le développement de centrales nucléaires américaines dans le monde, ajoute le Post. L'accord ne requiert pas d'approbation du Congrès américain s'il est conforme à la législation des Etats-Unis. Le Congrès ne peut le rejeter qu'avec une majorité dans les deux chambres parlementaires dans les 30 jours qui suivent sa signature. Selon le Post, Bush et Poutine devraient annoncer le lancement de négociations sur cet accord, le 15 juillet, au début du sommet du G8 à Saint-Petersbourg.
NouvelObs, 28/6/06:
La Russie veut créer un géant public de l'énergie
nucléaire
La Presse Affaires, 14 juin 2006:
Pour satisfaire à ses besoins d'électricité d'ici 20 ans, l'Ontario investira des milliards de dollars pour construire au moins deux centrales nucléaires et en rénover plusieurs autres.
Cette relance du nucléaire s'avère
inévitable, selon le plan présenté hier par
Queen's Park, en dépit d'objectifs encore plus ambitieux
pour les économies d'énergie et la production d'électricité
de sources renouvelables. « Le nucléaire demeurera
la principale source d'électricité de l'Ontario,
même si sa part passera de la moitié de la capacité
totale actuelle jusqu'au tiers environ en 2025 », a indiqué
le ministre de l'Énergie, Dwight Duncan, mardi à
Toronto.
Ainsi, la production nucléaire de l'Ontario sera stabilisée
autour de 14 000 mégawatts d'ici 2025. Mais pendant cette
période, la capacité totale de la province aura
crû de 30 000 à 41 000 mégawatts, avec
des gains les plus importants provenant de centrales au gaz naturel
et de sources renouvelables.
L'Ontario mise notamment sur l'achat d'hydroélectricité
du Québec: au moins 1300 mégawatts à l'horizon
2025. C'est l'équivalent de la capacité additionnelle
d'interconnexion avec l'Ontario dont Hydro-Québec annonçait
récemment la mise en chantier.
« Nous sommes évidemment très satisfaits de
cette décision. Le Québec aura bientôt plus
d'électricité propre et fiable à vendre à
l'Ontario », a indiqué le ministre Duncan à
La Presse Affaires .
Toutefois, des négociations contractuelles entre les deux
provinces restent à faire, au-delà des discussions
générales entre les premiers ministres Jean Charest
et Dalton McGuinty.
Le ministre Duncan est aussi demeuré vague sur la possibilité
pour Queen's Park de participer financièrement au projet
d'expansion de l'interconnexion avec le Québec.
Dans son plan de développement, présenté
la semaine dernière, Hydro-Québec évaluait
ce projet à 400 millions dans la région de l'Outaouais.
Entre-temps, en Ontario, le gouvernement McGuinty se fait prudent
en matière d'investissements dans son infrastructure électrique.
Après des années de négligence, alors que
la demande a beaucoup augmenté, la facture s'annonce salée
pour les consommateurs d'électricité en Ontario.
Le plan présenté hier reprend l'estimation de 46
milliards en investissements d'ici 2025, tel qu'énoncé
il y a quelques mois par l'Agence de l'énergie de l'Ontario.
Cette estimation est en dollars actuels. Avec l'inflation d'ici
20 ans, la facture totale pourrait atteindre les 70 milliards.
Quant à l'impact de tels investissements sur les tarifs,
déjà en forte hausse depuis deux ans, toute prévision
semble désormais aléatoire. « On ne peut prévoir
le prix de l'électricité dans un an, encore moins
d'ici 20 ans. Chose certaine, il n'y aura plus de tarifs subventionnés
en Ontario. Les consommateurs d'électricité devront
assumer tous les coûts, même les nouveaux investissements
», a dit le ministre Duncan.
Pour des analystes en énergie, dont Tom Adams, du groupe
torontois Energy Probe, les Ontariens se dirigent vers les tarifs
d'électricité les plus chers au Canada, sinon sur
le continent. « L'Ontario devra s'ajuster à des hausses
de plus de 10 % par an en moyenne pour l'avenir prévisible
», dit M. Adams.
À son avis, le maintien de l'option nucléaire par
l'Ontario risque aussi de s'avérer la plus coûteuse.
« Parce qu'il a promis de fermer les vieilles centrales
au charbon, trop polluantes, le
gouvernement McGuinty refuse pour des raisons politiques de considérer
sérieusement les nouvelles technologies du charbon propre
», a indiqué M. Adams.
« Pourtant, c'est une option éprouvée en Europe,
beaucoup moins coûteuse et risquée que le nucléaire,
et dont le niveau réduit de pollution équivaut désormais
celui des centrales au gaz naturel. »
Très concentrée en Ontario, mais présente
aussi au Québec, l'industrie nucléaire canadienne
s'attend maintenant à un regain d'activité. Rénovation
d'au moins quatre, peut-être six centrales nucléaires
existantes. Construction d'au moins deux centrales, peut-être
quatre si des travaux de rénovations sont irréalisables.
Bref, si le plan ontarien tient la route d'ici 20 ans, l'industrie
nucléaire voit poindre des milliards de dollars en contrats
et des millions d'heures de travail.
Et parmi les entreprises au premier plan, il y a le géant
montréalais de l'ingénierie SNC-Lavalin.
Mais rien n'est assuré pour l'industrie nucléaire
canadienne, qui s'est développée autour des réacteurs
CANDU mis au point par la société d'État
fédérale Énergie atomique du Canada (EACL).
Car des promoteurs de technologies concurrentes, venus d'Europe,
d'Asie et des États-Unis, cognent déjà aux
portes de Queen's Park. Chez EACL et SNC-Lavalin Nucléaire,
on est prêt à relever le défi.
Martin Vallières
13 juin 2006:
La Saskatchewan veut profiter du virage nucléaire de l'Ontario
9 juin 2006:
Tony Blair veut coopérer avec la France dans le nucléaire
27/5/2006 - L'Office
National d'Electricité (ONE) du Maroc travaille sur un
projet électronucléaire, selon l'affirmation de
son PDG. Il précise que l'AIEA (Agence Internationale de
l'Energie Atomique) a donné son accord et le lieu d'implantation
a déjà été choisit. Il faut noter
que le Maroc connaît une croissance annuelle de consommation
électrique de 8%, soit l'équivalent d'une nouvelle
centrale électrique de 400 mégawatts. Par ailleurs,
le pays dispose de 5 centrales électriques, qui produisent
90% de sa consommation et qu'il importe chaque année entre
8 à 10% de sa consommation d'Espagne, à travers
une ligne haute tension installée en 1997 et reliant le
Maroc à l'Europe. Cependant, pour qu'il soit rentable,
le projet de la future centrale nucléaire doit produire
au moins 1.300 mégawatts et exige un investissement de
1 milliard de dollars. Le prix actuel du pétrole et son
épuisement dans quelques années rendent ce projet
très sérieux, et le sera davantage si on le replace
dans un contexte maghrébin.
24/5/2006 - Le président George W. Bush souhaite donner un coup de pouce au secteur de l'énergie nucléaire américain, qui souffre selon lui d'une régulation excessive de la part des autorités. Le président, qui s'exprimait mercredi devant la centrale de Limerick, à 65 kilomètres environ de Philadelphie, a jugé que le nucléaire était une source d'énergie abondante, bon marché, sûre et propre. «Au nom de la sécurité économique et de la sécurité nationale, les États-Unis d'Amérique doivent avancer de façon agressive dans la construction de nouvelles centrales nucléaires», a déclaré M. Bush, soulignant que «d'autres pays le font». Le nucléaire joue un rôle dans la vision énergétique du président, qui souhaite réduire la dépendance des États-Unis au pétrole, en faisant la promotion d'énergies propres telles que l'éthanol, l'hydrogène et les batteries pour les voitures, ainsi que les énergies éolienne et solaire et le gaz naturel liquéfié. «Si nous ne faisons rien avec notre situation énergétique, nous n'allons pas être en mesure de concourir dans le monde», a déclaré M. Bush, qui a promulgué l'été dernier une loi incitant à construire de nouvelles centrales nucléaires. Il en existe actuellement 100 dans 31 États américains. Aucune nouvelle centrale nucléaire n'a été commandée depuis 1973.
La Tribune, 24 mai 2006:
[...] "La France s'intéresse, en outre, à l'achèvement éventuel de la construction de la troisième centrale nucléaire brésilienne, Angra 3, Areva ayant déjà racheté les activités nucléaires de l'allemand Siemens qui avait construit les deux premiers réacteurs brésiliens. " [...]
PEKIN (22.5.06) -
Electricité de France envisage une coentreprise dans la
production d'énergie nucléaire en Chine, un pays
qui a lancé un plan ambitieux qui devrait multiplier par
plus de trois le nombre de ses réacteurs nucléaires
et faire face à des besoins énergétiques
croissants.
EDF, qui possède actuellement 100% d'une centrale thermique
dans le sud de la Chine et 20% d'une coentreprise d'électricité
dans l'est du pays, est intéressé par une alliance
dans le nucléaire, vu le développement rapide de
ce secteur, précise lundi Pierre Gadonneix, président
du groupe français, en visite en Chine.
"Maintenant qu'il va y a voir une accélération
dans le domaine de l'énergie nucléaire, nous allons
passer à la vitesse supérieure", a-t-il déclaré
lors d'une conférence de presse. "Nous pouvons proposer
un partenariat en apportant notre expertise et à travers
un investissement partagé."
Les neuf réacteurs nucléaires chinois actuels fournissent
à peine 2% de l'énergie nationale, dont la demande
est en plein boom.
Mais Pékin entend porter cette production nucléaire
à 40 gigawatts, soit 4% de l'ensemble, dans les quinze
prochaines années, en construisant 30 nouveaux réacteurs
nucléaires.
Gadonneix a précisé qu'il avait rencontré
dimanche le patron du producteur chinois d'électricité
CGNPC pour envisager avec lui un investissement commun.
"J'ai indiqué que nous étions prêts à
mener des projets d'investissement avec CGNPC", a-t-il déclaré
lors d'une conférence de presse.
Mais il a refusé de donner des précisions sur un
éventuel investissement et a précisé qu'un
accord ne serait pas nécessairement passé avec CGNPC.
Il a ajouté qu'EDF envisageait d'autres partenaires possibles
et que les modalités d'un tel investissement dépendraient
aussi des autorités chinoises.
"Aucune discussion avec un partenaire n'a encore commencé",
précise Gadonneix.
Les investisseurs étrangers peuvent détenir jusqu'à
50% du capital d'une coentreprise dans le secteur de l'énergie
nucléaire mais jusqu'à présent seul un investisseur
de Hong Kong a pénétré ce marché,
selon Hervé Machenaud, président d'EDF pour la région
Asie-Pacifique et établi à Pékin.
La Chine est un objectif clé pour EDF vu la rapide progression
de sa demande d'énergie, précise Gadonneix.
EDF, premier investisseur étranger dans la production d'énergie
en Chine avec une capacité installée de 1.300 mégawatts,
n'a pas investi dans son partenaire de longue date CGNPC mais
a passé avec lui des accords techniques.
Le français, qui entend se développer fortement
à l'international dans les prochaines années, n'a
en outre pas exclu d'autres investissements en Chine dans le secteur
de l'énergie, comme le charbon, l'hydro-électricité,
déclarent des responsables du groupe.
EDF a déjà annoncé son intention d'investir
8 milliards d'euros pour développer d'autres domaines d'activités
et financer des acquisitions dans les trois prochaines années,
déclare Gadonneix, la Chine étant l'une des cibles.
Batiactu,16/5/2006:
La compagnie Atomstroïexport, qui s'occupe de la construction des centrales nucléaires à l'étranger, a annoncé mardi que la Russie était prête à construire des centrales nucléaires en Turquie. La construction d'une première centrale doit débuter en 2007 pour une mise en exploitation en 2012.
Suite à l'annonce de la volonté
de construire de la Russie des centrales nucléaires en
Turquie, les responsables turcs ont expliqué, au cours
d'une réunion de la commission russo-turque sur l'énergie
qui a eu lieu à Moscou la semaine dernière, que
les organisations russes pouvaient « investir dans l'énergie
turque dans le cadre de la législation turque ».
Inquiète d'une possible pénurie d'énergie
et désireuse de réduire sa dépendance énergétique
notamment vis-à-vis du gaz naturel fourni par la Russie
et l'Iran, la Turquie prévoit la construction de trois
centrales nucléaires d'une puissante totale de 5.000 mégawatts,
qui devraient entrer en service en 2012.
La construction de la première centrale à Sinop
au bord de la mer Noire doit débuter en 2007 pour une mise
en exploitation en 2012.
Quelque 4.000 personnes ont manifesté fin avril à
Sinop pour réclamer l'abandon du projet de centrale nucléaire
dans la région et demander au gouvernement de chercher
des solutions de remplacement.
La Turquie avait déjà envisagé la construction
d'une centrale nucléaire mais avait dû abandonner
le projet en juillet 2000 en raison des difficultés financières
qu'elle connaissait alors et des protestations des écologistes,
en Turquie et chez ses voisins, Grecs et Chypriotes.
VARSOVIE (11 mai 2006) - La Pologne pourrait participer à un projet balte
de construction d'une centrale nucléaire commune en Lituanie,
a estimé le chef de l'Agence atomique nationale, Jerzy
Niewodniczanski, dans une interview parue jeudi.
"L'idéal serait que la première centrale nucléaire
pour la Pologne soit construite à Ignalina, en Lituanie.
Ensemble avec la Lettonie et l'Estonie, ils (les Lituaniens) veulent
développer le site existant et ils pensent à nous",
a déclaré M. Niewodniczanski au quotidien Zycie
Warszawy.
"Si nous étions copropriétaires (de ce site)
nous disposerions de l'énergie électrique mais aussi
d'un endroit idéal pour gagner de l'expérience et
former le personnel pour un autre site, en Pologne", a-t-il
ajouté.
Un document stratégique sur la politique énergétique
polonaise jusqu'en 2025 adopté par le gouvernement en janvier
2005, préconise notamment la construction d'une centrale
nucléaire en Pologne après 2020.
"Il n'y a eu aucune initiative visant à déterminer
un éventuel emplacement pour une centrale nucléaire
en Pologne", a indiqué il y a huit jours le ministère
polonais de l'Economie en réponse à des rumeurs
au sujet d'un projet nucléaire dans la région de
Szczecin, près de la frontière polono-allemande.
Selon M. Niewodniczanski, "quatre ou cinq communes ont déjà
fait des démarches auprès du ministère de
l'Economie pour accueillir ce chantier chez elles" et il
y aurait des groupes prêts à construire un site nucléaire
en Pologne.
"Il s'agit de six gros groupes, du Canada, des Etats-Unis
et de Russie", a-t-il précisé.
Selon M. Niewodniczanski, la Pologne manquera en 2025 d'environ
3.000 MW d'énergie.
Les trois pays baltes ont lancé une étude de faisabilité
sur la construction d'un réacteur nucléaire commun
de nouvelle génération en Lituanie, probablement
à Ignalina, afin d'y remplacer deux réacteurs de
type soviétique. L'un a été fermé
fin 2004 et l'autre doit l'être d'ici la fin 2009.
Le Monde, 27/4/06:
Difficile de ne pas voir une provocation dans
la proposition faite par la société norvégienne
de courtage en énergie Bergen Energi. En pleine commémoration
du vingtième anniversaire de l'accident de Tchernobyl,
cette entreprise vient de déposer une demande de licence
pour construire une centrale nucléaire en Norvège,
troisième exportateur mondial de pétrole et de gaz.
"Je profite de l'occasion (de la commémoration)
pour dire que les choses ont bien changé depuis, et
qu'il est temps pour la Norvège, où il n'y a aucun
débat politique sur la question, de revoir sa position
sur le nucléaire qui n'a pas évolué depuis
vingt ans", explique Bill Schjelderup, PDG de Bergen
Energi. Pour la Norvège, le pas à franchir serait
énorme. Ce long pays montagneux tire aujourd'hui 99 % de
son électricité de centrales hydroélectriques,
qui fournissent une énergie propre et renouvelable mais
dont le niveau varie en fonction des quantités d'eau dans
les barrages.
Depuis quelques années, la Norvège est ainsi devenue
importatrice d'électricité, notamment en raison
du manque d'investissement dans de nouvelles capacités
de production. L'opinion publique norvégienne est très
sensible au risque nucléaire à cause de la proximité
de la péninsule russe de Kola, à
une centaine de kilomètres à peine de sa frontière
nord, considérée comme la plus grosse décharge
de déchets radioactifs au monde.
L'EXEMPLE SUÉDOIS
Mais pour Bill Schjelderup, le nucléaire
est, à ce jour, la seule option susceptible d'enrayer la
forte hausse du prix de l'électricité et la plus
grande dépendance vis-à-vis des importations. "Le
gouvernement a déjà dit "non" au charbon,
constate-t-il. Les projets de centrales électriques
au gaz sont restés lettre morte à cause des restrictions
environnementales du gouvernement, qui rendent tout investissement
très cher. Quant à l'énergie hydroélectrique,
il n'y a pas de décision de la développer par respect
pour la nature et les rivières." Dès mercredi,
le premier ministre travailliste, Jens Stoltenberg, lui a laissé
peu d'espoir en évoquant la question devant le Parlement
: "Je comprends que l'on trouve étrange que la
Norvège soit contre les centrales au charbon ou nucléaires,
et qu'elle importe dans le même temps de l'énergie
produite dans de telles centrales. Mais la solution n'est pas
une centrale nucléaire en Norvège."
Le dossier sera toutefois traité par le ministère
de l'énergie. La réponse sera sans doute non, mais
"le débat sera en tout cas lancé",
estime M. Schjelderup, qui espère un retournement de l'opinion,
comme en Suède - où le démantèlement
du parc nucléaire est sans cesse retardé -, et en
Finlande - où l'on parle déjà d'une sixième
centrale nucléaire, alors que la cinquième est actuellement
en construction.
Olivier Truc
Le Monde, 23 mars 2006:
RIGA, VILNIUS envoyé spécial
- Olivier Truc
Deux ans après leur adhésion à l'Union européenne
(UE), les trois républiques baltes veulent briser leur
isolement énergétique. Alors que le conseil européen
de jeudi 23 et vendredi 24 mars, à Bruxelles, évoquera
la politique énergétique commune, l'Estonie, la
Lettonie et la Lituanie estiment que les autres Etats membres
et les institutions européennes n'ont pas pris en compte,
jusqu'à présent, leur vulnérabilité
énergétique. Aussi ont-ils lancé une initiative
en faveur d'une centrale nucléaire commune. Lundi 27 février,
les premiers ministres baltes ont signé un accord déclarant
leur volonté de développer une stratégie
énergétique commune, et de voir leurs compagnies
d'énergie nationales étudier la construction d'une
centrale nucléaire. Mercredi 8 mars, les PDG des trois
compagnies nationales ont signé un accord pour une étude
qui devrait être rendue en novembre. A la mi-mars, le président
lituanien Valdas Adamkus a même étendu l'invitation
à la Pologne. [...]
Près de 70 % des besoins en énergie [électrique]
de la Lituanie sont couverts par la centrale nucléaire
d'Ignalina, au nord de Vilnius. Du même type que celle de
Tchernobyl, elle est condamnée à court terme. C'était
la condition posée par l'UE afin que la Lituanie la rejoigne.
Le premier réacteur a été fermé en
2004, le second le sera en 2009. [...]
L'hypothétique centrale, qui pourrait ouvrir vers 2015,
serait située à Ignalina, et son coût est
estimé à 1,5 milliard d'euros. Mais les critiques
commencent à s'élever, notamment parce qu'aucun
débat public n'a précédé l'annonce
faite par les trois premiers ministres.
16/3/2006 - Les
ministres de l'Energie du G8 réunis à Moscou ont
appelé jeudi à un "vaste développement"
du nucléaire dans "les pays qui le souhaitent"
pour répondre à leurs besoins énergétiques
à long terme.
"Pour les pays qui le souhaitent, un vaste développement
de l'énergie nucléaire sûre et fiable est
crucial pour la diversification des fournitures d'énergie
à long terme, acceptables du point de vue de l'environnement",
est-il écrit dans le communiqué publié à
Moscou à l'issue d'une réunion de deux jours du
G8-énergie.
Les ministres se sont prononcés également pour le
"développement des énergies renouvelables et
de remplacement", ainsi que des "technologies utilisant
des carburants à basse teneur en carbone".
Enfin, ils ont noté qu'un "avenir stable du secteur
énergétique international demandait d'importants
investissements dans la production, le transport et la transformation
de l'énergie".
"Nous reconnaissons que pour attirer des investissements,
il est essentiel que les pays concernés aient des régimes
d'investissement ouverts et favorables, comprenant des règlements
stables et prévisibles, des lois fiscales claires et des
procédures administratives efficaces, ainsi qu'un accès
juste et réciproque aux marchés de tous les processus
de production touchant à l'énergie".
PARIS (16 mars 2006) -
Au lendemain de la signature d'un accord de coopération
franco-libyen sur l'utilisation de l'énergie nucléaire
dans les domaines de l'agriculture et la santé, le Commissariat
à l'énergie atomique (CEA) a souligné jeudi
que cette entente illustrait les possibilités offertes
par le TNP, le traité de non-prolifération nucléaire.
L'accord "permettra aux deux organismes de nouer dans un
premier temps des coopérations dans le domaine du dessalement
de l'eau de mer utilisant l'énergie nucléaire, de
la production de radio-isotopes à usage médical
ou industriel ainsi que des actions de formation associées",
indique le CEA dans un communiqué.
Le CEA ajoute que cet accord "est une traduction concrète
de l'attachement que porte la France au droit que confèrent
les dispositions du traité de non-prolifération
des armes nucléaires sur l'utilisation pacifique de l'énergie
nucléaire."
Dans une allusion indirecte à la crise sur le nucléaire
iranien, le CEA affirme que "les Etats qui sont respectueux
de leurs engagements internationaux de non-prolifération
et avec qui une transparence est instaurée, peuvent ainsi
bénéficier des technologies nucléaires nécessaires
à leur développement".
Les Echos, 15/03/2006 :
- Le groupe français était en
lice pour la construction de quatre tranches nucléaires
- Il refuse de s'aligner sur la proposition deWestinghouse, qui
propose un transfert global de technologie
Un an et demi après le lancement de
l'appel d'offres pour la construction de quatre réacteurs
nucléaires de troisième génération
en Chine et alors que vient de se réunir le Parlement chinois,
tout indique qu'Areva aperdu la partie.
Son rival Westinghouse aurait pris ces dernières semaines
un avantage décisif en se pliant aux exigences formulées
en matière de transfert de technologie. Le constructeur
américain aurait accepté de vendre à ses
clients les plans de son nouveau modèle de réacteur,
leur permettant ainsi de fabriquer eux-mêmes les futures
unités, moyennant quelques royalties.
Une offre sur laquelle le numéro un mondial du nucléaire
refuse visiblement de s'aligner. A l'heure où des pays
comme l'Inde ou le Brésil commencent à manifester
leur intérêt pour l'EPR français, Areva ne
veut pas prendre le risque de voir émerger un concurrent
chinois doté de sa propre technologie. En Chine, le groupe
français devra désormais se contenter d'un autremarché
: celui des duplications de centrales existantes.
Nucléaire chinois : Areva prêt à jeter l'éponge
Le leader mondial du nucléaire refuse de s'aligner sur l'offre formulée par Westinghouse, son rival américain, qui a proposé aux Chinois un transfert global de technologie leur permettant de construire eux-mêmes des réacteurs de troisième génération. Areva devra se contenter du marché moins rémunérateur des duplications de centrales existantes.
Ce devait être le "contrat du siècle" mais après un an et demi de compétition acharnée, Areva n'apparaît plus en mesure de le remporter. Alors que les autorités chinoises tardent à communiquer le résultat de l'appel d'offres lancé pour la construction de quatre réacteurs nucléaires de troisième génération, tout indique que le groupe français a perdu la partie. De source bien informée, son rival Westinghouse aurait pris ces dernières semaines un avantage décisif en se pliant à toutes les exigences formulées en matière de transfert de technologie, point jugé crucial par Pékin.
L'offre remise par le constructeur américain (acheté fin janvier par le japonais Toshiba) consisterait tout bonnement à vendre la nouvelle technologie à ses clients chinois afin de permettre à ces derniers de fabriquer eux-mêmes et sur place les futurs réacteurs. Selon les chiffres qui commencent à circuler dans la profession, il n'encaisserait dans un premier temps qu'une somme avoisinant 400 millions de dollars (plus de 335 millions d'euros) pour la cession des plans de son AP1000, le concurrent de l'EPR français. Par la suite, il se contenterait de percevoir des royalties de l'ordre de 15 millions de dollars par réacteur pour un nombre déterminé de centrales.
Transfert de savoir-faire Rien à voir, donc, avec les montants faramineux évoqués lors du lancement de l'appel d'offres, en septembre 2004. A l'époque, les commanditaires chinois parlaient d'un contrat proche de 8 milliards de dollars pour ce premier lot de 4 réacteurs. Pour Areva, tout n'était pas qu'affaire d'argent. Lors de la visite en France du Premier ministre chinois,WenJiabao, en décembre dernier, les premières propositions formulées par le groupe français n'avaient pas satisfait complètement Pékin. A l'instar d'Airbus, le numéro un mondial du nucléaire semblait devoir se préparer à transférer une part non négligeable de son savoir-faire et de sa technologie s'il voulait avoir une chance de l'emporter en Chine.
Sur ce terrain, Areva n'accepte visiblement pas d'aller aussi loin que Westinghouse. « En matière de transfert de technologie, il y a des limites que nous ne dépasserons pas », prévenait-on récemment dans le camp français. Compte tenu des gestes consentis par son concurrent américain, l'entreprise publique semble aujourd'hui à deux doigts de jeter l'éponge. « S'aligner sur l'offre de Westinghouse, ce serait prendre le risque de faire surgir à terme un concurrent chinois, capable de rivaliser partout dans le monde avec une technologie de troisième génération. A l'heure où l'Inde et le Brésil, pour ne citer qu'eux, commencent à manifester leur intérêt pour l'EPR, Areva ne veut surtout pas prendre ce risque-là », explique un bon connaisseur du secteur.
Copie de 8 réacteurs. Dans ces conditions, le groupe français ne devrait pas forcément se contenter de quelques miettes. Parallèlement à l'appel d'offres sur les réacteurs de troisième génération, la Chine mise aussi sur la duplication des centrales existantes pour faire face à ses énormes besoins énergétiques. Dans un premier temps, la copie de 8 réacteurs de deuxième génération a été décidée. Areva a déjà été approché pour deux d'entre eux. La fourniture des composants nécessaires à leur construction pourrait lui assurer environ 400 millions d'euros de contrat. Plus que le prix réclamé par Westinghouse pour les plans de l'AP1000.
LExpansion, 15/3/2006:
Vendre du nucléaire civil aux gros marchés
en développement qui ont besoin d'énergie, sans
encourager la prolifération des armes nucléaires.
C'est ce que proposent les Etats-Unis et la Russie à leurs
partenaires du G8, réunis mercredi à Moscou pour
un sommet sur la sécurité énergétique.
Nom de code du projet américain : "Global nuclear
energy partnership", un partenariat mondial sur le nucléaire
civil. S'il n'est pas question pour l'instant d'une initiative
commune americano-russe, l'idée sous-jacente est la même : réserver
à un club restreint de grandes puissances nucléaires le
droit de livrer aux pays en développement le combustible
nucléaire préalablement enrichi et de traiter les
déchets nucléaires, deux phases cruciales dans la
fabrication d'armes atomiques. En échange, les pays en
développement disposeraient de tout le combustible nécessaire
pour produire leur énergie mais s'engageraient
à ne pas développer de techniques d'enrichissement
et de recyclage. Le tout sous la surveillance de l'Agence internationale
de l'énergie atomique.
Sur le papier, les intentions de Washington sont uniquement
sécuritaire et environnementale : d'abord prévenir
le risque de nouveaux « Iran » ; ensuite
augmenter l'offre d'énergie sans émission de CO2
et réduire la toxicité des déchets nucléaires. A
cela s'ajoute le fait que, pour les Américains, le
traité de non prolifération des armes nucléaires
n'est pas efficace puisqu'il n'a pas empêché
l'Inde, le Pakistan ou la Corée du Nord d'avoir la bombe
atomique. Il faut donc trouver autre chose.
Ces propositions interviennent toutefois dans un contexte économique
très particulier. Comme tout pays qui n'a pas ratifié
le traité de non prolifération nucléaire,
l'Inde n'a aujourd'hui
pas le droit d'acheter du nucléaire civil. Mais en
échange d'un accord commercial avec New Delhi, le président
George Bush s'est engagé à convaincre son Congrès
de revenir sur cette interdiction et à persuader
les autres pays du groupe des fournisseurs nucléaires de
faire de même.
La Russie a également de grandes ambitions dans le nucléaire
civil, avec un programme de production et d'exportation ambitieux.
Alors que le gaz, comme le pétrole, est de plus en plus
cher, l'énergie nucléaire devient plus compétitive
et la Russie ne veut pas louper ce nouveau marché.
La France, elle aussi, souhaite développer sa coopération
civile avec l'Inde. Les deux pays avaient annoncé, lors
de la visite de Jacques Chirac en février, avoir entamé
des pourparlers pour une coopération dans le nucléaire
civile « sous réserve de leurs engagements intenationaux
respectifs », précisait la déclaration.
Le changement des règles profiterait donc à de nombreux
pays. D'ailleurs, les Etats-Unis, qui ont déjà pris
la température, assurent que leur projet a été
bien accueilli par la France, le Japon, la Grande-Bretagne, la
Russie et la Chine. Un projet qui reste assez flou et pose beaucoup
de questions, puisqu'il prévoit des transferts de technologies.
Mais George Bush est suffisamment confiant pour avoir proposé
de lui consacrer un budget de 250 millions de dollars dès
l'an prochain.
Ingrid Vergara
NEW DELHI (17 février 2006) - "Un accord est à portée de la main"
pour permettre à l'Inde, pays non signataire du Traité
de non prolifération nucléaire (TNP) de pouvoir
développer tout de même un programme nucléaire
civil, affirme Jacques Chirac dans un entretien publié
vendredi dans l'hebdomadaire "India Today".
Un tel accord, négocié entre les membres du Nuclear
suppliers Group (NSG), est très attendu par New Delhi,
alors que la croissance économique indienne rend ses besoins
énergétiques immenses.
"L'Inde doit pouvoir disposer d'un statut spécifique
vis-à-vis du NSG pour lui permettre d'accéder aux
technologies nécessaires, dans le respect des exigences
de non prolifération", estime le président
français, attendu dimanche à New Dehli pour une
visite d'Etat de deux jours.
"La reconnaissance d'un statut particulier pour l'Inde vis-à-vis
du NSG est pour nous un objectif prioritaire", affirme-t-il.
"Un accord est à portée de la main, mais davantage
de travail doit être encore fait de part et d'autre".
Jacques Chirac rappelle que cette réflexion a désormais
le "soutien de l'administration américaine" depuis
la déclaration indo-américaine du 18 juillet 2005.
"Nous devons encore faire les efforts nécessaires
pour parvenir à un consensus et la France travaille en
ce sens".
Ainsi "nous pourrons concilier notre ambition de coopération
dans ce secteur avec les contraintes imposées par nos engagements
internationaux" en terme de non prolifération.
Jacques Chirac doit signer lors de sa visite en Inde une déclaration
conjointe sur la coopération franco-indienne en matière
nucléaire. Celle-ci doit "tradui(re) l'étendue
de la coopération que nous sommes prêts à
engager avec l'Inde dans ce domaine, dans le respect de nos engagements
internationaux", une fois obtenu le feu vert du NSG.
Batiactu, 2/2/2006:
La compagnie nationale d'énergie bulgare (NEC) a annoncé mercredi que l'entreprise tchèque Skoda et la compagnie russe Atomstroyeksport ont soumis des offres détaillées pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire en Bulgarie. D'une valeur de 2 milliards d'euros, ce projet de nouvelle centrale nucléaire a été lancé par le gouvernement bulgare pour remplacer des réacteurs devant être fermés pour cause de problèmes de sécurité dans une autre centrale bulgare, à Kozloduy. NEC examinera les deux offres au cours des six prochains mois. Skoda était associé au groupe américain Westinghouse, tandis que Atomstroyeksport a choisi le français Framatome (Areva) comme partenaire. La centrale doit disposer de deux réacteurs à eau pressurisée produisant chacun 1.000 mégawatts. La nouvelle centrale doit compenser une chute prévue des exportations d'énergie bulgares quand que la Bulgarie aura fermé, en 2006, deux de ses réacteurs soviétiques désuets à Kozloduy. La fermeture de ces réacteurs a été convenue dans le cadre des négociations d'adhésion à l'Union européenne de la Bulgarie. Ce pays espère adhérer à l'UE en 2007. Le premier des deux nouveaux réacteurs devraient être opérationnel en 2011, et le deuxième en 2013.
20/1/06 - Le
groupe français Alstom a signé avec OKG Aktienbolag,
détenue par les producteurs d'énergie EON et Fortum,
un contrat de 180 millions d'euros pour la modernisation d'une
centrale nucléaire en Suède, a-t-il annoncé
vendredi dans un communiqué.
Alstom démantèlera l'installation existante, puis
construira et mettra en service le nouvel "îlot conventionnel"
(turbine à vapeur, alternateur et équipements associés)
de la centrale à eau bouillante d'Oskarshamn.
Destinés à porter la puissance "de 1.200 à
1.450 MW" et à "prolonger de plus de 35 ans"
la durée d'exploitation de la centrale, les travaux seront
dans leur plus grande partie réalisés en 2008 par
les unités d'Alstom en Suède.
"Les principaux équipements proviendront des usines
d'Alstom en France et en Suisse", a précisé
le groupe.
6/1/2006 - L'Ukraine
veut développer ses capacités nucléaires
pour réduire sa dépendance au gaz russe, a annoncé
le Premier ministre ukrainien Iouri Ekhanourov dans une interview
publiée vendredi dans la presse allemande.
Interrogé par le journal Berliner Zeitung sur la façon
dont l'Ukraine allait tenter de réduire cette dépendance
sur le long terme, le Premier ministre a dit: "Déjà
maintenant, nous produisons plus de la moitié de nos besoins
énergétiques par le nucléaire. Nous devrons
renforcer les capacités de nos nouvelles centrales nucléaires".
"Mais nous devrons aussi nous occuper des sources d'énergie
alternatives: hydraulique, aérienne, solaire, a ajouté
M. Ekhanourov. Cela intéressera l'économie allemande",
l'une des plus avancées au monde en matière d'énergies
renouvelables.
L'Ukraine doit "diversifier ses sources d'énergie",
a résumé le Premier ministre. Mais "nous devrons
aussi nous efforcer de réduire notre consommation d'énergie.
Pour cela nous devrons moderniser nos entreprises", a-t-il
ajouté.
Par ailleurs, M. Ekhanourov a annoncé vouloir "investir
dans la modernisation des pipelines" transitant par l'Ukraine,
une voie de transit clé pour le gaz et le pétrole
entre la Russie et l'Union européenne.
"La leçon la plus importante que nous avons retenue
du 1er janvier est que nous devons être un pays de transit
sûr", a-t-il encore dit.
Le géant russe Gazprom avait fermé le 1er janvier
ses vannes de gaz à destination de l'Ukraine. Mais la Russie
et l'Ukraine étaient parvenues dans la nuit de mardi à
mercredi à un accord sur les prix du gaz livré à
Kiev, mettant ainsi fin à une "guerre" ayant
conduit à une baisse momentanée des livraisons de
gaz à l'Europe occidentale.
L'Ukraine compte une quinzaine de réacteurs nucléaires
répartis dans quatre centrales et qui produisent près
de la moitié de l'électricité nationale.
Le pays avait accepté
de fermer en décembre 2000 la centrale de Tchernobyl
(nord), théâtre du pire accident nucléaire
de l'histoire, en avril 1986, en échange d'une aide internationale.
Le réacteur N.4 de la centrale de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986,
rejetant dans l'atmosphère des millions de radioéléments
équivalant à plus de 200 bombes d'Hiroshima.
6/1/2006:
Le nucléaire, une option de plus en plus envisagée
dans le monde
Libération, 5 décembre 2005:
Duel franco-américain pour le marché [nucléaire]
du siècle
2/12/2005 - Pékin
ne désignera qu'au cours du premier semestre 2006 la société
chargée de construire en Chine quatre réacteurs
nucléaires de troisième génération,
en raison de divergences sur le prix et la technologie, a indiqué
un responsable chinois cité vendredi par le quotidien China
Daily.
"Il est improbable que les discussions soient achevées
avant la fin de cette année comme il était prévu",
a déclaré au journal Chen Hua, un directeur de la
China National Nuclear Corporation (CNNC).
L'Anglo-américain Westinghouse, le Français Framatome
(Areva) et le Russe AtomStroyExport sont en concurrence pour remporter
le contrat estimé à environ 8 milliards de dollars,
qui a fait l'objet d'un appel d'offres international.
Selon M. Chen, les deux sociétés les mieux placées
pour décrocher le contrat sont Areva et Westinghouse. "Nous
n'avons pas beaucoup parlé avec les Russes", a-t-il
affirmé.
Mais, a-t-il poursuivi, il existe encore des divergences. "Ces
sociétés ne nous ont pas donné des offres
satisfaisantes sur de nombreux détails techniques essentiels,
comme l'ingénierie ou la sécurité des centrales",
a-t-il dit.
"Les prix qu'ils proposent sont encore trop élevés
par rapport à ceux que nous avons inscrits au budget",
a ajouté le responsable.
"Il est difficile de dire exactement quand (ces discussions
seront finies), mais nous espérons les achever au premier
semestre de l'année prochaine", a poursuivi Chen Hua.
Le Monde, 28/11/05:
La Grande-Bretagne devrait amorcer prochainement un virage à 180 degrés dans le domaine énergétique, en annonçant son intention de relancer le nucléaire civil auquel elle avait tourné le dos ces dernières années. Tout indique que Tony Blair a décidé de renouveler rapidement une partie du parc nucléaire : douze centrales vieillissantes, pour la plupart construites dans les années 1960 et 1970, et dont la moitié est censée fermer d'ici à 2015... [suite]
16/11/2005 -
Le Parlement russe a débloqué 215 millions de dollars
supplémentaires dans le budget 2006 pour accélérer
la construction dans l'Oural du
premier réacteur industriel russe à neutrons rapides BN-800, a annoncé mercredi l'Agence fédérale
de l'énergie atomique (Rosatom).
"Les députés ont décidé d'octroyer
six milliards de roubles supplémentaires au budget 2006
pour accélérer la construction d'un nouveau réacteur
BN-800 dans la centrale de Beloïarsk", près d'Ekaterinbourg,
dans l'Oural, a indiqué le porte-parole de Rosatom Nikolaï
Chingarev.
La construction du réacteur nécessite un investissement
total de 40 milliards de roubles. Et les travaux, commencés
dans les années 1980, piétinaient à cause
de l'insuffisance des revenus tirés de la vente de l'énergie,
a relevé M. Chingarev.
"La décision du Parlement de débloquer des
fonds budgétaires permettra d'achever la construction du
réacteur d'ici 2011", selon le porte-parole de Rosatom.
La centrale de Béloïarsk était déjà
dotée depuis 1980 d'un RNR industriel BN-600, mais "la
version BN-800 est plus moderne et plus puissante", a-t-il
souligné.
Les RNR utilisent l'uranium et le plutonium comme combustible
nucléaire plus complètement que les réacteurs
à neutrons thermiques. Ils présentent les avantages
de pouvoir fabriquer de la matière fissile (surgénérateur) ou au contraire
incinérer des déchets (actinides)
à vie longue [baratin].
Le Courrier du Viet-Nam, 21/10/05:
La France est prête à aider
le Vietnam dans le nucléaire civil, a affirmé Marc
Ponchet (photo ci-contre), chargé de mission relations
bilatérales au sein du Commissariat français à
l'énergie atomique (CEA).
Entretien avec Le Courrier du Vietnam.
Correspondant : Pourriez-vous faire le point de la coopération
franco-vietnamienne dans le domaine nucléaire ?
Marc Ponchet : La coopération entre les organismes français
en général et le CEA en particulier et nos partenaires
vietnamiens a réellement commencé à l'occasion
de la première exposition internationale en la matière
qui a eu lieu l'année dernière à Hanoi. Nous
avons évidemment participé avec l'ensemble des acteurs
français, qui sont principalement l'exploitant nucléaire
EDF, le constructeur de centrale nucléaire AREVA-Framatome,
le CEA qui organise des recherches, l'Autorité de sûreté
nucléaire qui traite toutes les questions de protection
de l'homme et de l'environnement. Nous avons à cette occasion
exprimé notre souhait de répondre positivement à
la demande du gouvernement vietnamien de faire partager notre
expérience dans le domaine nucléaire, pour accompagner
les partenaires vietnamiens dans le développement de cette
énergie. Nous avons organisé en juin dernier à
Hanoi le premier séminaire juridique pour expliquer comment
nous nous étions organisés en France dans le domaine
des lois sur les activités nucléaires civils. Cette
fois-ci, nous avons organisé un séminaire beaucoup
plus technique sur les grandes filières de centrale nucléaire,
les critères de choix de sites et ceux de sûreté
(Voir l'article dans la page 2 du journal du 19 octobre). Au niveau
du CEA, la coopération avec le Comité de l'énergie
atomique du Vietnam (VAEC) est déjà très
ancienne. Nous avons renouvelé l'accord de coopération
en 2003 et ce pour cinq ans. Nous avons défini une dizaine
de thèmes de coopération scientifique et technique.
Correspondant : Deux sites dans la province
de Ninh Thuân (Centre) ont été choisis par
le projet de préfaisabilité sur la construction
de la première centrale nucléaire vietnamienne.
Qu'en pensez-vous ?
Marc Ponchet : Nous sommes allés voir ces sites au mois
de juin dernier. En France, il y a des centrales construites en
bord de mer dans le même esprit que le Vietnam envisage
de le faire. La France possède ainsi une grande expérience
en la matière. Nous n'avons pas de remarques particulières
sur le choix des sites du Vietnam. Mais de nombreuses études
doivent être menées maintenant par les experts vietnamiens
pour confirmer que ces sites sont conformes à l'ensemble
des exigences de sûreté. Dans le domaine nucléaire,
la première chose importante est la sûreté.
Correspondant : Le Vietnam fait face à
une pénurie de personnel dans le secteur nucléaire.
Est-ce que la France lui donne un coup de main ?
Marc Ponchet : La question de la formation est extrêmement
importante. Le Vietnam doit se préparer très longtemps
à l'avance pour former aussi bien des techniciens que des
spécialistes des métiers spécifiquement nucléaires.
Vietnam et France ont établi une coopération dans
ce domaine. Pour la première fois, en juin dernier, une
jeune femme vietnamienne a reçu un diplôme de génie
atomique après cinq années d'études en France.
Avec ce titre, on peut avoir une responsabilité importante
dans une centrale nucléaire. Il y a d'autres étudiants
vietnamiens qui obtiendront ce diplôme l'année prochaine.
Nous recevons également à l'intérieur du
CEA des chercheurs vietnamiens.
Correspondant : Quels sont vos projets de coopération
ultérieurs ?
Marc Ponchet : Pour l'année prochaine, nous espérons
accueillir une délégation de parlementaires vietnamiens
qui viendront visiter des centrales nucléaires en France.
De plus, nous continuerons de recevoir des chercheurs et des étudiants
vietnamiens, tout en essayant d'organiser d'autres séminaires
techniques.
Propos recueillis par Vu Linh Huong/CVN
www.radio-canada.ca
17 octobre 2005 - La
centrale BruceL'Ontario se tourne à nouveau vers l'énergie
nucléaire pour assurer la continuité de l'alimentation
en électricité dans la province.
Le gouvernement a conclu une entente de plus de 4,25 milliards
avec le consortium Bruce Power, ce qui permettra de prolonger
de 17 ans la durée de vie de la centrale Bruce, située
sur les rives du lac Huron. Deux réacteurs seront réactivés,
un sera remis à neuf et un quatrième sera modernisé.
Cette entente permettra d'alimenter un million de foyers supplémentaires
dans la province.
Des rénovations payées par le secteur privé
Donna CansfieldLa ministre ontarienne de l'Énergie,
Donna Cansfield, parle d'une entente importante pour la province,
puisque les coûts des rénovations seront payés
par Bruce Power plutôt que par les contribuables. La province
s'engage en retour à acheter l'électricité
produite par les réacteurs à un prix prédéterminé,
qui augmentera avec l'inflation. Le contrat stipule toutefois
que si les travaux dépassent 4,25 milliards, la province
paiera jusqu'à la moitié des coûts supplémentaires.
Cette clause est importante, puisque des rénovations semblables
à la centrale Pickering ont coûté trois fois
plus cher que prévu. Lorsque les travaux seront terminés,
la capacité de production de la centrale Bruce atteindra
6200 mégawatts. L'Ontario cherche des moyens de pallier
à la baisse de sa capacité de production électrique
que provoquera la fermeture de toutes ces centrales au charbon
d'ici 2010.
13 octobre 2005 - L'Ontario
serait sur le point de réactiver deux réacteurs
nucléaires situés dans le nord de la province. Selon
la Presse canadienne, la remise en service des deux réacteurs
de la centrale Bruce A, à Kincardine, coûterait quelque
deux milliards de dollars et permettrait d'alimenter l'équivalent
d'un million de maisons.
Un accord serait intervenu avec l'opérateur des deux réacteurs
en vue de leur remise en service.
Il ne manquerait plus que l'accord définitif du gouvernement,
ce qui serait fait et annoncé la semaine prochaine.
La fermeture annoncée des quatre centrales au charbon de
la province d'ici 2010 fait craindre une pénurie d'énergie.
L'Ontario étudie donc les moyens d'augmenter sa production
pour ne pas avoir à importer trop d'électricité.
Cercle Finance (8/10/2005) - Areva a remporté trois contrats en Chine pour
un montant total de 30 millions d'euros. Areva T&D a ainsi
signé un contrat avec Guangdong Pumped Storage Co. pour
la construction d'une sous-station isolée au gaz à
Huizhou, en Chine méridionale. Areva a également
remporté deux lots pour la centrale nucléaire de
Qinshan. Le premier porte sur la fourniture et l'installation
d'équipements pour Qinshan 1, notamment un couvercle de
cuve et des mécanismes de commande de grappes. Le second
porte sur la modernisation du contrôle-commande de sûreté
de ce même réacteur. Qinshan 1 est un réacteur
à eau pressurisée de conception chinoise.
Le Monde, 14/9/2005:
Paris va aider New Delhi à développer son énergie nucléaire civile, ont annoncé le président de la République, Jacques Chirac, et le premier ministre indien, Manmohan Singh, lundi 12 septembre dans une déclaration conjointe à l'Elysée : "La France reconnaît la nécessité d'une coopération internationale pleine avec l'Inde dans le domaine du nucléaire civil et oeuvrera, en ce sens, en collaborant avec d'autres pays et avec le Groupe des fournisseurs du nucléaire -NSG- , et en renforçant la coopération bilatérale", indique le texte.
L'Inde, qui importe 70 % de ses besoins en
pétrole, veut développer ses centrales nucléaires
pour accompagner sa forte croissance économique. Mais le
géant asiatique, qui a procédé à ses
premiers essais nucléaires militaires en 1998, refuse d'adhérer
au traité de non-prolifération, ce qui lui a interdit
l'assistance des pays membres du NSG. Recevant M. Singh le 18
juillet à Washington, le président George Bush a
"ouvert" la voie d'une telle coopération, a-t-on
indiqué lundi de source diplomatique à Paris, en
proposant d'aider l'Inde à développer son nucléaire
civil.
(...)
Béatrice Gurrey et Erich Inciy
Le Figaro, 12/9/2005 :
Manmohan Singh (Premier ministre de l'Inde) : «Delhi a besoin
du nucléaire français»
Le Figaro, 12/9/2005 :
DOSSIER - La France chef de file du nucléaire européen
Areva fait avancer son projet EPR aux USA
Le Monde, 7/9/05:
La relance du programme nucléaire brésilien ne dépend
plus que de la signature du président Luiz Inacio Lula
da Silva, à qui revient cette décision
très politique, au vu des propositions techniques présentées
par la Commission nationale de l'énergie nucléaire
(CNEN). Le programme engagerait la construction d'une troisième
centrale nucléaire sur le site d'Angra (à 200 km
à l'ouest de Rio de Janeiro) et celle de six autres unités
: un sujet plutôt polémique.
Le Brésil tente de diversifier ses sources énergétiques,
trop dépendantes de l'hydroélectricité :
plus de 90 % de l'électricité du pays est en effet
générée par des barrages. En 2001, la sécheresse
avait obligé les Brésiliens à vivre 264 jours
de rationnement. Chaque foyer avait dû économiser
20 % de sa consommation pour ne pas provoquer l'"apagao"
, le black-out tant redouté. Depuis, le Brésil diversifie
ses approvisionnements, grâce au gaz bolivien et à
des usines thermoélectriques. Le Brésil possède
déjà deux centrales nucléaires, Angra I et
Angra II, entrées en service en 1982 et 2000 et capables
defournir 2 000 mégawatts, soit 4 % de l'électricité
brésilienne. Angra III serait édifiée sur
le même site. "Les fondations de la future centrale
existent et nous avons déjà acheté toutes
les machines pour Angra III , explique le président
de la CNEN, Oldair Gonçalves, avant d'ajouter : Ce serait
une centrale jumelle d'Angra II, avec la technologie européenne
de Framatome, mais pour l'achever, il faut investir 1,5 milliard
de dollars."
L'investissement total atteindrait 13 milliards de dollars d'ici
à 2022, pour un programme comprenant six sites répartis
dans le pays, notamment dans le Nord-Est où, faute d'eau,
l'électricité est rare et chère. "Le Brésil est très
avancé dans le domaine du nucléaire et, à
plus ou moins long terme, cette voie est inéluctable, car
le monde entier se rend compte de ses avantages et de son faible
impact écologique" , estime
M. Gonçalves. De plus, le sous-sol du Brésil détient
le sixième des réserves mondiales d'uranium, soit
un siècle de consommation nationale. Et peut-être
plus, les prospections interrompues en 1985 n'ayant couvert que
30 % d'un territoire de 8,5 millions de km2. La mine exploitée
se situe dans l'Etat de Bahia, à Caetite.
FRICTIONS AVEC L'AIEA
Les Brésiliens dominent la technique
d'enrichissement de l'uranium depuis 1987. Mais pour l'instant,
le minerai est encore exporté vers le Canada, puis vers
l'Europe (France et Allemagne) pour être traité,
le Brésil ne pratiquant lui-même l'enrichissement
qu'à une petite échelle à Resende (près
d'Angra). La mise en fonctionnement de cette usine, fin 2003,
avait provoqué des frictions entre Brasilia et l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA). Au nom du secret technologique, les
Brésiliens avaient en effet imposé une visite restreinte
aux inspecteurs, dissimulant des centrifugeuses
qui économiseraient un quart de l'énergie nécessaire
à l'enrichissement. Les diplomates brésiliens s'étaient
alors offusqués des parallèles faits, dans la presse
américaine, avec la Corée du Nord ou l'Iran, car
le Brésil est membre de l'AIEA et signataire du traité
de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
La Constitution de 1988 oblige le pays à développer
une technologie à des fins uniquement pacifiques. Mais
le programme nucléaire autonome développé
depuis 1979 par la marine soulève encore des interrogations.
Les anciens présidents
José Sarney et Fernando Collor de Mello ont récemment
affirmé avoir découvert, au pouvoir, que les militaires
s'apprêtaient à tester une bombe atomique dans la
Serra do Cachimbo, dans l'Etat amazonien du Para, et avoir stoppé
ces initiatives. "Il n'existe pas
un seul document technique pour confirmer ces faits , s'étonne
Oldair Gonçalves : la marine était sans doute
proche de la propulsion d'un sous-marin, mais je crois encore
bien loin de la bombe."
Annie Gasnier
7/9/2005 - L'unique
centrale nucléaire des Pays-Bas située à
Borssele (sud-ouest), dont la fermeture était prévue
en 2013, sera maintenue en activité jusqu'à 2033,
a annoncé mercredi l'agence néerlandaise ANP citant
des sources proches du dossier.
Depuis plusieurs mois, le gouvernement laissait filter des informations
préparant une telle décision. En février,
deux ministres, dont celui de l'Environnement, avaient suggéré
de prolonger l'activité de cette centrale, au nom de la
lutte contre la pollution générée par les
centrales thermiques.
Le Premier ministre chrétien-démocrate Jan Peter
Balkenende avait estimé ces commentaires "pertinents",
indiquant que "la discussion sur l'énergie nucléaire
n'est pas figée".
Jusqu'à présent, une décision ferme de maintien
de l'activité était bloquée par un des membres
de la coalition au pouvoir à La Haye, le parti libéral
D66.
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé le
déblocage de 400 millions d'euros pour les énergies
renouvelables, dont 250 millions pour la centrale nucléaire,
qui selon La Haye fait partie de cette catégorie.
Courrier international, 18 août 2005:
Le gouvernement fédéral australien
a annoncé la semaine dernière que des négociations
allaient commencer avec la Chine en vue de futures exportations
d'uranium. La décision fait suite à la prise de
contrôle par l'Etat des ressources de poudre de minerai
à haute teneur en uranium, dont les gisements sont situés
dans le Territoire-du-Nord. Selon The Sydney Morning Herald,
cette annonce intervient après des mois de tractations
de la part de la Chine, qui cherche officiellement à développer
son programme civil nucléaire afin de subvenir à
ses besoins énergétiques et de résoudre ses
problèmes écologiques.
Du côté australien, les enjeux sont tout autres.
L'Australie dispose de 39 % des ressources mondiales d'uranium
et a déjà conclu 19 accords nucléaires
avec des pays tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France
ou encore le Japon. Et un accord avec la Chine serait une nouvelle
occasion de développer cette lucrative activité
économique. Claude Mandil, le directeur général
de l'Agence internationale de l'énergie, constate dans
The Australian que, "puisque l'Australie ne pourra jamais
exporter suffisamment de charbon pour satisfaire la demande croissante
en énergie à travers le monde, elle doit exporter
de l'uranium".
D'après des calculs effectués par The Herald Sun,
"cet accord pourrait rapporter à l'Australie 690 millions
de dollars australiens [environ 430 millions d'euros] si
elle devenait l'unique fournisseur d'uranium de la Chine".
Cette signature est cependant soumise à conditions, a précisé
le ministre des Affaires étrangères australien.
Il la conditionne à un engagement de la Chine à
n'utiliser l'uranium qu'à des fins pacifiques.
Le Parti travailliste a apporté son soutien, en échange
de sérieuses garanties chinoises, mais nombreux sont ceux
qui, parmi les démocrates, s'opposent à cette décision
qui risque selon eux de compromettre l'opposition australienne
à la prolifération des armes nucléaires.
Outre qu'ils dénoncent les dangers des déchets nucléaires,
les Verts, quant à eux, se déclarent sceptiques
à propos de l'assurance chinoise de ne pas utiliser l'uranium
à des fins militaires.
Le Monde, 5/7/2005 :
NEW YORK de notre correspondant
"Il existe un consensus grandissant. Plus d'énergie nucléaire rendra notre nation plus sûre et moins polluante. Il est temps pour ce pays de commencer à nouveau à construire des centrales nucléaires" : George Bush ne pouvait pas être plus clair en visitant, à Calvert Cliffs, dans le Maryland, le 22 juin, une centrale faisant partie de la demi-douzaine qui ont, aujourd'hui aux Etats-Unis, le projet d'installer de nouveaux réacteurs plus modernes. Il n'y en a plus eu de construit sur le sol américain depuis 1979 et l'accident de Three Mile Island, en Pennsylvanie. L'électricité nucléaire représente 21 % du total de l'énergie produite aux Etats-Unis, contre 50 % pour le charbon et 17 % pour le gaz. Il y a 103 réacteurs aujourd'hui en service dans le pays.
(Remarque: Nucléaire,
l'exemple des États-Unis
Il est intéressant de suivre l'évolution des commandes
de réacteurs nucléaires aux États-Unis, ce
pays servant généralement de référence,
voire de modèle pour l'industrie mondiale :
- Tous les réacteurs actuellement en fonctionnement (et
celui qui est encore en travaux) ont été commandés
avant 1974.
- Toutes les commandes passées entre 1974 et 1978 ont été
annulées, aucune commande n'a été passée
après 1978. Au total, 138 commandes ont été
annulées (38 BWR, 91 PWR, 8 HTGR, 1 rapide). Sur ces 138
annulations, 36 ont concerné des réacteurs qui étaient
en cours de travaux.
- Aucun réacteur n'a été mis en chantier
après 1978.
- Si l'on suit l'évolution des commandes au cours du temps,
on constate une montée rapide en 1966, un maximum en 1967
avec 31 commandes suivi d'une décrue, puis une nouvelle
remontée en 1971 avec un pic de 45 commandes en 1973 suivi
d'une chute brutale : encore 27 en 1974 mais ensuite 5 puis 3,
puis 4 et il n' y eut que 2 commandes en 1978.
On voit ainsi que l'accident de Three Mile Island (mars 1979)
a peut-être été le coup de grâce pour
l'énergie nucléaire américaine mais il a
frappé une industrie déjà mal en point dont
le déclin était amorcé en 1974.
L'exemple des États-Unis est la preuve que l'électricité
nucléaire n'est pas une énergie d'avenir et cela
est apparent depuis une vingtaine d'années.
Si l'on examine la date des dernières commandes en cours,
les accidents nucléaires tant de Three Mile Island (mars
1979) que de Tchernobyl
(avril 1986) ne semblent pas avoir été déterminants
dans l'évolution du parc électronucléaire
mondial ni pour la France et le Japon qui veulent développer
encore leur nucléarisation, ni pour les autres pays industriels
(États-Unis et Allemagne en tête) qui ont dans les
faits programmé une décroissance lente.
Signalons qu'étant donné l'allongement de la durée
des travaux aux USA, 49 récteurs commandés avant
1974 ont été couplés au réseau depuis
1980 dont 21 depuis Tchernobyl.
Cette politique d'arrêt à long terme n'est pas satisfaisante
car elle ne prend pas en compte les conséquences des accidents
catastrophiques alors que ceux-ci sont intégrés
dans les plans des autorités de la sécurité
civile.)
Illustration du retour en grâce de l'énergie nucléaire : les cours, dans les universités américaines, pour les ingénieurs spécialisés ne peuvent plus répondre à la demande. Les étudiants sont convaincus d'avoir devant eux une carrière à vie dans cette industrie. Les experts le confirment. "Le temps des opportunités" était le thème de l'Assemblée de l'énergie nucléaire qui s'est tenue en mai à Washington. Elle a accueilli plus de 400 industriels des Etats-Unis, d'Europe et du Japon.
Ils ont entendu le secrétaire américain à l'énergie, Samuel Bodman, les assurer que l'administration Bush soutiendrait la nouvelle génération de réacteurs. L'industrie nucléaire américaine compte profiter d'une "fenêtre de tir" favorable au cours des trois prochaines années pour lancer des projets de construction de nouvelles centrales qui pourraient être opérationnelles autour de 2014. Deux consortiums associant des groupes énergétiques et des fabricants de réacteurs ont obtenu l'assurance que le département de l'énergie partagera les coûts d'homologation des nouveaux réacteurs, estimés pour chaque projet à 500 millions de dollars.
Dans le même temps, le Sénat prépare des aides financières et fiscales pour encourager la construction de centrales. General Electric (GE) et son rival, Westinghouse Electric, racheté par le britannique BNFL, et un nouvel entrant, Canada's Atomic Energy of Canada Ltd (AECL), sont derrière les projets. GE a presque terminé l'installation de nouveaux réacteurs à Taïwan.
L'administration est d'autant plus favorable à l'énergie nucléaire qu'il s'agit du moyen idéal, à ses yeux, pour réduire la dépendance du pays envers le pétrole et le gaz importés et pour continuer à privilégier un mode de développement grand consommateur d'énergie bon marché. Lors de son discours à Calvert Cliffs, George Bush a souligné que "les Américains consomment l'énergie plus vite qu'ils la produisent" et que, "pour le moment, nous ne nous sommes pas vraiment attaqués à ce problème" .
Autre avantage du nucléaire : cette énergie ne génère pas de gaz à effet de serre. Du coup, l'opposition des groupes écologistes n'a cessé de s'affaiblir. "Les bénéfices de l'énergie nucléaire sont bien supérieurs à ses risques", a même déclaré Patrick Moore, fondateur de Greenpeace, à la sous-commission du Congrès sur l'énergie. Le dernier objectif du gouvernement américain est de placer l'industrie du pays en position favorable pour gagner des marchés à l'étranger.
Les besoins à venir sont considérables en matière d'électricité nucléaire, notamment en Asie. La Chine devrait s'équiper de 25 à 30 nouvelles centrales d'ici à 2020, à 2 milliards de dollars l'unité. Les négociations sur les quatre premières ont commencé. L'Inde devrait décupler ses capacités, et le Japon, qui a déjà 54 centrales, en construit trois supplémentaires. "Le marché va exploser et nous ne voulons pas voir cela en spectateurs" , résume Vaughn Gilbert, porte-parole de Westinghouse.
Eric Leser
QINSHAN, Chine (5 juillet) - Confrontée à des pénuries d'électricité,
au »smog» et à une forte demande en énergie
liée à son développement économique,
la Chine a décidé de faire un grand bond en avant
dans le domaine du nucléaire, prévoyant de doubler
la part de courant générée par ses centrales
d'ici 2020.
Des entreprises étrangères -la française
Areva, l'américaine Westinghouse et la russe AtomStroyExport-
sont en concurrence pour la construction de deux nouvelles centrales
nucléaires, à Sanmen (est) et Yangjiang (sud-est).
Ces contrats, les plus gros dans le secteur depuis des années,
représentent jusqu'à huit milliards de dollars (6,6
milliards d'euros). A Qinshan, à deux heures de route au
sud-ouest de Shanghaï, des sites sont préparés
en vue d'accueillir quatre nouveaux réacteurs. »L'excavation
est presque finie», souligne Yang Lanhe, responsable du
projet Qinshan Phase II, vitrine de la Chine en matière
de nucléaire civil. Le programme nucléaire chinois
a été lancé dans les années 50, mais
la première centrale n'est entrée en service qu'en
1991 à Qinshan. Pendant six ans, à partir de 1997,
des dizaines de projets potentiels ont été reportés,
sur fond de craintes liées à une surcapacité
de production, à la sécurité et au coût
relativement élevé de l'énergie ainsi produite.
La donne a changé l'an dernier, alors que la Chine connaissait
des coupures d'électricité dues à une grave
crise énergétique. Du sommet de l'Etat chinois aux
techniciens qui s'affairent dans les centrales, tous semblent
partager la conviction nouvelle que le nucléaire est la
meilleure solution pour réduire la dépendance du
pays aux très polluantes centrales électriques fonctionnant
au charbon. La Chine s'attend à ce que le nucléaire
représente 4% de sa production d'électricité
en 2020, contre 2,3% aujourd'hui. Pour atteindre cet objectif,
elle doit construire en moyenne deux nouvelles centrales chaque
année. "Après 2020, la croissance de l'électricité
nucléaire augmentera beaucoup plus vite", a précisé
Shen Wenquan, responsable de la société China National
Nuclear (CNN) lors d'une conférence à Shanghaï.
Il a montré un tableau qui prévoit que d'ici 2060,
l'énergie nucléaire pourrait couvrir un tiers des
besoins du pays en électricité. La Chine concentre
ses efforts sur les régions côtières très
peuplées et industrialisées, où la demande
est la plus forte et où le niveau de pollution est trop
élevé pour brûler davantage de charbon. "Une
grande partie des nouvelles centrales seront construites dans
le sud et l'est où l'on manque de ressources propres en
charbon, gaz, pétrole et énergie hydraulique",
souligne Philip Andrews-Speed, un analyste de l'université
de Dundee en Ecosse. Malgré le succès de Qinshan,
dont la technologie a été exportée au Pakistan,
les autorités chinoises reconnaissent avoir encore besoin
de l'aide étrangère pour moderniser leur technologie
nucléaire. Pékin espère ainsi faire fonctionner
un prototype de réacteur rapide d'ici 2008, avec une entrée
en service commercial attendue d'ici 2020. Le projet est au coeur
d'un programme national de recherche prioritaire, évalué
à 1,38 milliard de yuans (138 millions d'euros). Comme
d'autres pays, la Chine est confrontée au problème
des déchets radioactifs issus de ses centrales. M. Shen
de la CNN, note que la question est essentielle et que les recherches
se concentrent sur une technologie susceptible de réduire
le volume de déchets et d'être beaucoup plus économe
en uranium. Les responsables à Qinshan refusent de dire
quelle quantité de déchets sont stockés sur
place. A l'origine, il était prévu qu'ils soient
gardés sur le site pour une durée allant jusqu'à
15 ans. Ou jusqu'à ce qu'un lieu de stockage spécial
soit créé.
SOFIA, 27 juin 2005 - Deux consortiums internationaux ont déposé des offres non contraignantes en vue de construire une nouvelle centrale nucléaire d'une valeur d'environ 2,5 milliards d'euros en Bulgarie, annonce lundi NETC, le groupe public d'électricité. Les deux réacteurs, d'une puissance de 1.000 megawatts chacun, doivent être situés à Belene, en bordure du Danube. Le pays espère conserver grâce à eux son rang de premier exportateur d'électricité du sud de l'Europe, alors qu'il a fermé deux réacteurs de 440 megawatts en prévision de son entrée dans l'Union européenne programmée pour 2007. Parmi les consortiums en lice figurent d'une part une alliance entre Framatome ANP, filiale du français Areva et de l'allemand SIEMENS, et le russe Atomstroiexport, et d'autre part un groupe composé du tchèque Skoda Praha et de trois banques, l'américaine Citibank, l'italienne Unicreditoet la tchèque Komercni Banka . "Nous allons maintenant examiner les dossiers pour la participation à l'appel d'offres, et les candidats éligibles seront invités à faire des offres définitives d'ici un mois ou deux", a indiqué Hristina Stoyanova, porte-parole de NETC, propriétaire du site où sera construite la centrale et chargé d'organiser l'appel d'offres. Le calendrier a été semble-t-il avancé car le groupe public avait fait savoir auparavant qu'il présélectionnerait des investisseurs d'ici le 17 juillet, et qu'il attendrait des offres fermes d'ici le 19 octobre. L'architecte et concepteur de la nouvelle centrale, le cabinet britannique Parsons, a déclaré de son côté que la Bulgarie pourrait choisir de construire deux nouveaux réacteurs, ou alors de n'en bâtir qu'un neuf et d'en moderniser un autre qui existe déjà mais n'a jamais servi. Le premier réacteur doit devenir opérationnel en 2011, et le second en 2016.
Batiactu.com,17/5/2005:
Bouygues Travaux Publics remporte le contrat de réalisation des bâtiments qui abriteront le futur réacteur nucléaire de Olkiluoto en Finlande. Signé avec Framatome ANP (groupe Areva), ce contrat de plus de 100 millions d'euros prévoit également l'édification de 4 bâtiments annexes et d'un bâtiment de stockage des combustibles usés.
Située au bord de la Mer Baltique, à
200 km d'Helsinki sur la côte ouest de la Finlande, cette
opération constituera l'un des plus grands chantiers de
construction réalisés à ce jour dans le pays.
Les travaux, qui doivent démarrer au début de l'été,
dureront environ 3 ans.
Publicité
A sa livraison, l'ouvrage accueillera un réacteur à
eau pressurisée EPR
(European Pressurised Reactor) d'une capacité d'environ
1.600 mégawatts. Premier d'une nouvelle génération
de centrales nucléaires EPR, il répond à
des normes très strictes, notamment en matière de
sûreté. Les bâtiments seront en effet réalisés
à partir de coques massives en béton, spécialement
conçues pour ce projet et capables de résister à
l'impact d'un avion commercial (non,
non et non!).
Bouygues Construction a déjà réalisé plusieurs unités nucléaires en France, comme les centrales de Bugey, de Saint-Alban et de Chooz. Bouygues Construction participe également à la réalisation des puits d'enfouissement du laboratoire souterrain de l'Andra (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) à Bure. Près de Bordeaux, il s'est vu confier par le CEA la construction du Laser Mégajoule, centre de simulations nucléaires unique au monde.
Le Monde, 17/5/2005:
La Chine veut construire 30 à 40 centrales nucléaires
PARIS (16 mai 2005) - Alstom a annoncé lundi la signature, avec la société chinoise Dongfang Electric, d'un contrat de plus de 80 millions d'euros pour sa contribution à la fourniture de deux turbines à vapeur de 1.000 mégawatts chacune et de leurs alternateurs. Dans un communiqué, le groupe français précise que ce contrat entre dans le cadre de l'extension de la centrale nucléaire de Ling Ao, gérée par le groupe China Guangdong Nuclear Power Corporation (CGNPC) à Shenzen, dans le sud de la Chine. Selon le groupe français, "il s'agit du troisième contrat significatif remporté en Chine ces dernières années par Alstom dans le domaine de la production d'électricité d'origine nucléaire, après les deux contrats importants déjà obtenus pour la fourniture de la partie conventionnelle des centrales nucléaires de Daya Bay et de Ling Ao".
2/5/2005 - Le
spécialiste de l'énergie nucléaire Areva
a annoncé la signature avec la société russe
Tenex d'un contrat de transfert de technologie d'un montant de
50 millions d'euros pour la construction en Sibérie d'une
usine de défluoration de l'uranium. Ce transfert comprend
la conception de l'installation, la fourniture des équipements,
la supervision du montage et des essais, ainsi que la formation
à la conduite et à la maintenance. Le terme du projet
est prévu en 2009.
VIENNE 23 avril 2005 - L'Iran respecte les normes internationale de sécurité
pour la construction de sa première centrale iranienne
à Bouchehr, selon l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA). Téhéran
s'est félicité de l'avancement de ses négociations
avec l'Europe.
Les Etats-Unis et Israël, qui affirment que Téhéran
mène en secret un programme pour avoir l'arme nucléaire,
ont exprimé leur opposition à la conclusion fin
février d'un accord avec Moscou pour la construction de
cette centrale. Mais les travaux de construction sont menés
correctement et sans risque de contamination, a déclaré
un responsable de l'AIEA, Ken Brockman.
Selon lui, l'AIEA s'efforce de fournir aux autorités iraniennes
«l'expertise pour opérer de façon sûre
cette installation, qui a un caractère commercial».
L'accord prévoit notamment que le combustible nucléaire
usagé de Bouchehr sera rapatrié en Russie dans dix
ans.
7/4/2005 - Le
gouvernement chinois a annoncé qu'il allait construire
40 réacteurs nucléaires jusqu'en 2020 d'une capacité
totale de 40.000 mégawatts, a rapporté jeudi le
China Daily. Deux à trois réacteurs d'une capacité
de 1.000 mégawatts chacun vont être mis en service
chaque année dans les 15 ans qui viennent, selon la Commission
pour la science, la technologie et les industries de défense,
qui révise à la hausse un chiffre annoncé
antérieurement de 36.000 mégawatts.
Le gouvernement prévoit notamment de construire des centrales
nucléaires à l'intérieur du pays, alors qu'elles
sont jusqu'à présent concentrées le long
de la côte, où les besoins d'électricité
sont les plus importants à cause d'une rapide industrialisation.
"Mais pour les dix années qui viennent environ, le
gouvernement va donner la priorité aux régions orientales
et côtières", selon Zhang Fubao, vice-président
de l'Autorité chinoise de l'énergie atomique. "Nous accélérons
le développement de l'énergie nucléaire parce
que c'est une énergie verte et propre", a ajouté M. Zhang, en précisant que
les centrales au charbon, qui produisent actuellement environ
70% de l'électricité du pays, sont une source majeure
de pollution. La part du nucléaire dans la production totale
d'électricité, actuellement de 2,4%, doit passer
à 4% en 2020, selon le projet de la Commission. Fin février,
la Chine a lancé deux appels d'offres internationaux pour
la réalisation de quatre réacteurs nucléaires
de troisième génération dans les provinces
du Guangdong (sud) et du Zhejiang (est).
Les groupes français Areva, l'américain Westinghouse
et le russe AtomStroyExport sont en compétition pour ces
projets d'une valeur estimée entre 6 et 9 milliards de
dollars et qui pourraient être déterminants pour
l'orientation technologique du programme nucléaire chinois.
www.boursorama.com
30/3/2005 - Areva
a annoncé mercredi avoir signé avec BNFL (British
Nuclear Fuel Limited), via sa filiale Cogema, un contrat d'assistance
pour améliorer les performances de l'atelier de vitrification
de l'usine de Sellafield
du groupe britannique. Dans un communiqué, Areva indique
qu'il fournira notamment pendant quatre ans des équipements
liés au procédé de vitrification et qu'il
contribuera à forme les équipes de BNFL. La vitrification
est le procédé utilisé par BNFL et Areva
pour conditionner les déchets radioactifs de haute activité
issus du traitement des combustibles usés. Plus de 10.000
conteneurs de déchets vitrifiés ont été
réalisés dans les installations de COGEMA La Hague
depuis leur démarrage.
www.boursorama.com
30/3/2005 - Alstom
a remporté un contrat d'environ 190 millions d'euros relatif
à la fourniture d'éléments et de composants
pour les turbines à vapeur et les alternateurs de la centrale
nucléaire de Ringhals en Suède. Cette centrale,
qui fait l'objet d'une modernisation destinée à
accroître sa puissance, est détenue par les producteurs
d'énergie suédois Vattenfall et Sydkraft. Dans le
cadre de ce contrat, Alstom fournira les composants nécessaires
à la réfection de la partie interne des quatre ensembles
turbines/alternateurs des tranches 3 et 4 de cette centrale, qui
en comporte 4. Chacun de ces ensembles comprend un alternateur,
une turbine à vapeur haute pression et trois turbines à
vapeur basse pression. De plus Alstom, qui est chargé dans
le cadre de cette modernisation du démontage des équipements
existants, procèdera notamment à l'installation
de nouveaux séparateurs-réchauffeurs, au remplacement
du système de contrôle commande des turbines et assurera
la mise en service et les essais. La plus grande partie des travaux
sera effectuée lors de l'arrêt de tranche, programmé
chaque année ; soit 2006 et 2007 pour la tranche 3 et 2008
et 2011 pour la tranche 4.
23/3/2005 - Bouygues Travaux Publics a remporté l'appel d'offres lancé par Framatome ANP, coentreprise d'Areva et Siemens, pour la construction d'un réacteur nucléaire en Finlande. Framatome ANP ne précise pas le montant du contrat. Le chantier, qui regroupe le réacteur proprement dit et cinq bâtiments annexes de plus petite taille, devrait débuter durant l'été et s'étaler sur trois ans, explique-t-il dans un communiqué. Bouygues TP devrait y associer plusieurs entreprises finlandaises, précise-t-il. Les autorités finlandaises avaient accordé le mois dernier les autorisations définitives pour la construction sur le site d'Olkiluoto, sur la côte ouest de la Finlande, de ce réacteur à eau pressurisée de type EPR, d'une capacité de 1.600 mégawatts. Le coût total de la centrale d'Olkiluoto est d'environ trois milliards d'euros.
PARIS (22 mars 2005) - L'énergie nucléaire peut jouer un rôle
décisif au 21e siècle en permettant aux pays de
répondre à leurs besoins énergétiques,
tout en limitant leurs émissions de gaz à effet
de serre, déclare le communiqué final de la conférence
sur l'avenir du nucléaire, qui s'est tenue lundi et mardi
à Paris sous l'égide de l'Agence internationale
de l'énergie atomique (AIEA). "Une
vaste majorité des (74 pays) participants affirment que
l'énergie nucléaire peut apporter une contribution
essentielle pour répondre aux besoins énergétiques
et soutenir le développement du monde au 21e siècle",
peut-on lire dans cette déclaration.
L'énergie nucléaire "ne provoque pas
de pollution atmosphérique ou d'émissions de gaz
à effet de serre", précise le texte, ajoutant
qu'il s'agit d'une technologie qui a fait ses preuves et qui permet
de produire de l'électricité en toute sécurité
(Oublions donc Kychtym,
Windscale, Three Mile Island et Tchernobyl
dont le bilan oscillera entre 40 000 et 560 000 morts, voir davantage,
selon les les estimations) et à prix abordable.
Un expert européen présent
à la conférence a déclaré sous le
sceau de l'anonymat que seul une "poignée" d'Etats
n'avaient pas approuvé cette déclaration, parmi
lesquels l'Arabie saoudite.
La déclaration finale ajoute que les participants sont
d'accord sur le fait que "la santé de l'environnement
(...) est une inquiétude sérieuse qui doit être
considérée comme une priorité par tous les
gouvernements". Elle précise
également que les Etats doivent garantir une sécurité
maximale pour éviter des accidents nucléaires, des
attentats contre des installations nucléaires ou le vol
à des fins terroristes de matériel atomique.
Le texte appelle également les participants
à prendre les mesures appropriées pour "éviter
que la gestion des déchets nucléaires devienne un
fardeau pour les générations futures".
Le Monde, 22/3/05:
Le péril climatique provoque un regain d'intérêt
pour l'énergie nucléaire
21/3/2005 - L'énergie nucléaire est en train de "retrouver du crédit" comme source clé d'énergie, la crainte des émissions de gaz à effet de serre dépassant désormais celle des accidents nucléaires, a estimé lundi à Paris le directeur de l'AIEA Mohamed ElBaradei. "Il est clair que l'énergie nucléaire retrouve du crédit en tant qu'option sérieuse", a déclaré M. ElBaradei lors d'une conférence internationale sur l'énergie nucléaire au XXIème siècle. Le nucléaire "n'a pratiquement pas d'émissions de CO2", a fait valoir le directeur général de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique). "La tragédie de l'accident de Tchernobyl en 1986 a porté un coup sévère à l'énergie nucléaire", a reconnu M. ElBaradei. Selon lui, les dirigeants "n'ont pas fait suffisamment de publicité à toutes les mesures prises depuis Tchernobyl pour empêcher qu'un autre accident nucléaire ne se produise". "Les nouvelles perspectives de l'énergie nucléaire, en particulier sur le long terme, ont été également améliorées par l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto", a poursuivi M. ElBaradei. Une projection "basse" de l'AIEA, agence basée à Vienne, "prévoit une production globale d'énergie nucléaire de 427 gigawatts en 2020, soit 127 centrales supplémentaires de 1.000 mégawatts de plus que des estimations précédentes". La Chine envisage ainsi de faire passer sa production d'énergie nucléaire électrique de 6,5 gigawatts aujourd'hui à 36 gigawatts en 2020, a-t-il ajouté. La capacité de l'Inde sera "décuplée d'ici 2022 et centuplée d'ici un siècle", a souligné M. ElBaradei. La production d'énergie nucléaire en Russie passera, pour sa part, "de 22 gigawatts actuellement à 40-45 gigawatts en 2020".
Le Figaro, 21/3/2005:
Patrick Devedjian : «Le nucléaire est incontournable»
Taiwan Info, 21 mars 2005:
La pile atomique de la 4e centrale nucléaire a été installée hier dans sa cuve à Kungliao, au nord-est de l'île. Pesant plus d'une tonne, la chaudière nucléaire à eau pressurisée a été placée sous la supervision de la société d'ingénierie néerlandaise Mammoet.
D'une puissance de 1 350 MW, conçu par General Electric Co, des Etats-Unis, mais construit par Hitachi Co. au Japon, ce réacteur, produisant moins de déchets, fonctionne avec une plus grande efficacité que les modèles conventionnels, a indiqué Taiwan Power Co., qui gérera la centrale de Kungliao.
L'arrêt des travaux de construction durant quelques mois en 2000-2001 a causé un retard qui ne permettra pas à la 4e centrale d'être opérationnelle avant 2008, soit deux ans après le calendrier initial.
Ce réacteur a été normalement livré juin 2002 mais n'a pu être mis en place plus tôt. Un 2e réacteur, toujours construit au Japon mais par Toshiba Co., sera livré en juillet pour être installé à Kungliao à la fin de l'année.
En octobre 2000, opposé à ce
projet pour des raisons de sécurité et de difficultés
de stockage des déchets nucléaires, le gouvernement
avait suspendu les travaux de la 4e centrale, provoquant une crise
politique. Les travaux ont repris dans le courant du 1er trimestre
2001.
PARIS (20 mars 2005) -
Ministres et délégués d'une soixantaine de
pays se retrouvent lundi et mardi à Paris pour débattre
de l'avenir de l'énergie nucléaire, alors que se
pose, avec un pays comme l'Iran, le risque de détournement
de la technologie civile utilisée comme paravent d'une
utilisation militaire. C'est la première fois depuis les
années 50 que la communauté internationale débat
de l'avenir d'une industrie qui, loin d'être condamnée
comme on a pu le croire après Tchernobyl, connaît un regain d'intérêt
par la raréfaction -et donc le renchérissement attendu-
du pétrole. Il s'agit de "procéder à
une réflexion sur le rôle de l'énergie nucléaire
et de définir les avantages potentiels (sécurité
énergétique, durabilité et protection environnementale
renforcée) d'un recours élargi à l'énergie
nucléaire pour satisfaire les besoins énergétiques
croissants de la planète", indique le programme officiel
de la conférence de Paris. Intitulée "L'énergie
nucléaire pour le XXIe siècle", celle-ci est
parrainée par l'Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE) et par l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA). Elle est consacrée
aux politiques de l'énergie et à l'utilisation de
l'électricité nucléaire au XXIe siècle",
explique Karen Daifuku, porte-parole de l'Agence de l'OCDE pour
l'énergie nucléaire (AEN). Autre objectif: examiner
les menaces envers l'environnement, notamment le stockage des
déchets radioactifs. Le réchauffement climatique
sera aussi évoqué sous l'angle de sa limitation
grâce à un recours accru au nucléaire. Les
centrales atomiques ne rejettent en effet que de la vapeur dans
l'atmosphère et aucun gaz à effet de serre, contrairement
aux centrales thermiques. L'une des tables rondes est intitulée
"Comment l'énergie nucléaire pourrait-elle
contribuer à la prévention du changement climatique?"
Environ la moitié des pays participants utilisent déjà
l'énergie nucléaire, tandis que l'autre envisage
d'y avoir recours ou, au moins, souhaite garder un oeil sur les
perspectives offertes par l'atome, selon Mme Daifuku. Le pays
hôte n'a pas été choisi par hasard puisque
l'électricité produite en France est à 80%
générée par des centrales nucléaires,
ce qui est unique au monde. Parmi les sujets au programme de la
conférence figure la sécurité et donc aussi
les mesures à prendre pour empêcher le vol ou la disparition des matières
fissiles utilisées dans les centrales, ainsi que les garde-fous
visant à empêcher la prolifération
des armes atomiques.
28/2/2005 - Le groupe nucléaire français Areva a répondu officiellement lundi à l'appel d'offres international lancé par les autorités chinoises pour construire quatre réacteurs nucléaires de troisième génération, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué. "L'offre commerciale d'Areva propose l'EPR, aujourd'hui le seul réacteur de troisième génération ayant déjà reçu commande de la part des clients électriciens", a indiqué Areva. La Finlande et la France ont d'ores et déjà passé commande d'un EPR. Les groupes américain Westinghouse et russe AtomStroyExport ont également remis une offre en Chine. Le 18 janvier dernier, la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, avait indiqué que le groupe allait remettre sa copie le 28 février et s'attendait à une réponse des autorités chinoises pour "la fin 2005, début 2006". L'appel d'offre avait été lancé en septembre dernier, pour des centrales situées à Yangjiang et Sanmen. Le groupe Areva, dont le gouvernement a prévu d'ouvrir le capital, compte sur la Chine pour asseoir la promotion du futur réacteur nucléaire EPR (réacteur européen à eau sous pression). Areva est présent depuis près de 20 ans en Chine, où le groupe compte aujourd'hui 3.500 collaborateurs. Au total, le gouvernement chinois projette de construire 32 réacteurs de 1.000 mégawatts d'ici 2020 et d'installer une puissance totale de 600.000 à 700.000 mégawatts dans les 20 années qui viennent, pour répondre aux besoins d'électricité en rapide augmentation du pays.
28/2/2005 - Trois entreprises ont répondu lundi aux appels d'offres pour la construction de quatre réacteurs nucléaires de troisième génération en Chine, d'une valeur estimée à entre 6 et 9 milliards de dollars, a rapporté l'agence Chine nouvelle. Les groupes américain Westinghouse, russe AtomStroyExport et français Areva ont remis à la China National Nuclear Corporation leurs offres respectives pour réaliser quatre unités d'environ 1.000 mégawatts, situées à Sanmen dans la province orientale du Zhejiang, et à Yangjiang dans le Guangdong (sud). C'est un dossier énorme sur lequel nous avons mobilisé toutes nos forces de projet depuis que les appels d'offres ont été lancés en septembre", avait déclaré la semaine dernière Arnaud de Bourayne, président d'Areva Chine. Le réacteur proposé par Areva à la Chine, l'EPR, est actuellement en cours de construction en Finlande et doit aussi être réalisé en France. De son côté, le représentant de Westinghouse pour la Chine, Liu Xingang, avait expliqué que "le gouvernement américain a fait beaucoup d'efforts depuis l'année dernière pour approuver l'exportation du réacteur AP-1000 vers la Chine". Alors que le constructeur américain n'a encore remporté aucun contrat pour une centrale nucléaire en Chine, la banque US Export-Import Bank a approuvé le week-end dernier des prêts d'un montant de presque 5 milliards de dollars pour financer les quatre réacteurs. Le gouvernement chinois n'a arrêté aucune date pour faire son choix entre les technologies française, américaine et russe. La décision pourrait être lourde de conséquences pour l'avenir alors que la Chine prévoit de construire une trentaine de centrales nucléaires sur 15 ans pour doubler la part de cette source d'énergie dans sa consommation d'électricité, actuellement inférieure à 2%.
Lire dans le Figaro du 28/2/2005 :
Le pari nucléaire du président Hu Jintao à
Shenzhen
Courrier international, 28/2/2005:
Bien qu'éminemment sensible en raison
des craintes de prolifération, le marché des centrales
nucléaires fait l'objet d'une compétition acharnée
entre grandes compagnies et nations nucléaires à
l'échelle du globe. Or l'appel d'offres lancé par
la Chine pour la construction de quatre réacteurs nucléaires
de troisième génération a provoqué
une surenchère dénoncée aux Etats-Unis. Et
pour cause : en lice pour l'appel d'offres, les propositions de
la Westinghouse Electric Corporation, propriété
du Royaume-Uni, ont obtenu l'aval de la banque gouvernementale
américaine Export-Import pour des prêts d'un montant
d'environ 5 milliards de dollars, ce qui lui donne un avantage
conséquent face aux autres concurrents, notamment le français
Areva et le russe AtomStroïExport. Or "ces prêts
et les garanties qui l'accompagnent ne correspondent pas aux critères
classiques observés par la banque américaine Export-Import
et soulèvent une série de critiques", rapporte
The New York Times. "Approuvés par la banque le 18
février dernier, ces prêts sont pratiquement trois
fois supérieurs à ceux jamais offerts par la banque
auparavant."
Outre leur montant faramineux, on reproche à l'ensemble
de ces prêts de profiter non pas aux Etats-Unis mais au
Royaume-Uni qui, à travers la société publique
BNFL, a racheté en 1998 la Westinghouse Electric Corporation.
Au sein de cette dernière compagnie, on fait valoir que
cette affaire apportera 5 000 nouveaux emplois aux Etats-Unis.
Mais pour le représentant démocrate de l'Ohio Dennis
J. Kucinich, "la banque Export-Import est financée
par les contribuables américains et devrait soutenir les
sociétés américaines". Par ailleurs,
l'argument des emplois créés aux Etats-Unis n'a
pas convaincu. C'est que 5 milliards de dollars pour 5 000 emplois,
cela fait 1 million de dollars par emploi, souligne The NYTimes
Courrier international, 18 février 2005:
LA HAYE - Deux ministres, dont celui de l'Environnement, ont suggéré de prolonger l'activité de l'unique centrale nucléaire néerlandaise, déclenchant des accusations de la part des écologistes. "La discussion sur l'énergie nucléaire n'est pas figée", a déclaré vendredi à l'issue du Conseil des ministres le Premier ministre chrétien-démocrate Jan Peter Balkenende, estimant "pertinent" le commentaire de ses ministres sur son caractère non polluant. En l'état actuel des choses, le projet de fermeture de la centrale de Borssele (sud-ouest) "est toujours valable", a-t-il ajouté, cité par l'agence néerlandaise ANP. La question de la centrale de Borssele, dont la fermeture est prévue pour 2013, est épineuse pour la coalition de centre-droit au pouvoir à La Haye car l'un de ses membres, le parti libéral D66, opposé au nucléaire, refuse catégoriquement de changer de position. La date retenue de 2013 est à cet égard inscrite dans le programme gouvernemental sur lequel les trois partis au gouvernement s'étaient mis d'accord. Le débat agite d'autant plus le pays que les Pays-Bas s'acheminent de longue date vers une sortie du nucléaire, qui semble aujourd'hui remise en question. C'est le ministre chrétien-démocrate des Affaires étrangères Ben Bot qui a tiré la première salve. Lors d'une conférence à La Haye lundi il a estimé que les Pays-Bas devaient prendre garde à ne pas dépendre trop de pays situés dans des zones potentielles de conflits pour leur approvisionnement énergétique, et a plaidé pour "l'énergie nucléaire, qui est propre". "Je ne dis pas que nous devrions nous mêmes construire des centrales nucléaires, mais nous ne devrions pas fermer les yeux devant les problèmes énergétiques qui vont surgir dans l'avenir", a-t-il averti. Les Pays-Bas importent environ 20% de leur énergie de leurs voisins, et elle est essentiellement d'origine nucléaire, notamment l'électricité achetée en France. La centrale de Borssele ne fournit que 4% de l'électricité consommée dans le royaume. Le ministre délégué à l'Environnement Pieter van Geel, également chrétien-démocrate, s'est engouffré dans la brèche ouverte par M. Bot, établissant un lien entre cette centrale nucléaire et les énergies renouvelables qui a ulcéré les écologistes. "Nous devons réaliser que fermer Borssele va coûter des centaines de millions d'euros", a déclaré M. Van Geel dans un entretien avec le quotidien NRC-Handelsblad mercredi. Et il expliquait que l'argent ainsi dépensé pourrait servir à développer des sources d'énergie renouvelable afin de lutter contre le réchauffement climatique. "Nous pourrions examiner les moyens de maintenir la centrale ouverte, sous certaines conditions, mais c'est au Parlement de décider", ajoutait-il. "Le moment pour faire cette déclaration a été largement choisi en fonction de la date d'entrée en vigueur du protocole de Kyoto", a assuré Rianne Teule, de Greenpeace-Pays-Bas. "Ils utilisent la peur que les gens ont du réchauffement climatique pour présenter l'énergie nucléaire comme une nouvelle option", selon elle. "L'énergie nucléaire n'est pas une énergie propre, on remplace un risque environnemental par un autre". Selon un sondage publié mercredi, 66% des Néerlandais sont favorables à un maintien de l'activité de la centrale. Le Parlement, qui seul pourrait modifier le calendrier, doit débattre de la question la semaine prochaine.
MOSCOU, 31 janvier 2005 - (RIA-Novosti). Les hauts dirigeants biélorusses ont approuvé
un programme de construction d'une centrale nucléaire.
Une telle déclaration sensationnelle a été
faite par le militant de l'opposition en vue Vladimir Parfenovitch.
L'énergie nucléaire entre les mains du président
biélorusse, Alexandre Loukachenko, c'est une Corée
du Nord en Europe, avertit-il, cité par le quotidien Gazeta.
Les interventions de M. Loukachenko peuvent être considérées
comme des confirmations indirectes de son intention de se procurer
une centrale nucléaire. Le 21 janvier, intervenant au cours
de la réunion consacrée à la sécurité
énergétique du pays, il n'a pas exclu une telle
possibilité. Le président a aussi indiqué
qu'il avait refusé de signer avec l'AIEA le protocole additionnel
au Traité de non-prolifération.
Les scientifiques biélorusses sont persuadés que
la construction d'une centrale nucléaire n'a pas d'alternative,
du point de vue du développement stratégique du
secteur énergétique. Selon les chercheurs, la création
d'une telle centrale en Biélorussie pourrait prendre de
5 à 8 ans. Cependant, le pays n'a pas de moyens pour financer
la construction de la centrale, dont la puissance serait de 1280
mégawatt et le coût de construction, de 3 milliards
de dollars.
D'ailleurs, outre l'édification de sa propre centrale nucléaire,
la Biélorussie envisage un projet de construction conjointe
avec les Russes d'un réacteur implanté dans des
centrales déjà existantes, à Smolensk ou
à Koursk, ce qui coûterait beaucoup moins cher.
Or, selon les experts russes, les plans des dirigeants biélorusses
n'ont pas de fondement réel. Il est difficile d'examiner
même hypothétiquement la possibilité de construire
une centrale nucléaire en Biélorussie à l'aide
de la Russie, en faisant recours à un crédit interétatique,
comme le fait actuellement la Russie en Inde et en Chine.
En théorie, non seulement la Russie, mais aussi la France
ou les Etats-Unis pourraient construire un réacteur en
Biélorussie. D'autre part, une question politique s'impose
: ces pays voudront-ils le faire ? Un expert russe proche de l'Agence
fédérale de l'énergie atomique en doute.
En attendant, Vladimir Parfenovitch a commencé la formation
du comité d'organisation du Front antinucléaire
biélorusse.
31/1/2005 - L'Ukraine a choisi un consortium rassemblant l'Américain Holtec et le Britannique BNFL pour construire un dépôt de combustibles nucléaires usés, a annoncé lundi à Kiev la compagnie Energoatom, qui gère les quinze réacteurs ukrainiens répartis dans quatre centrales. Selon M. Iouri Kovrijkine, vice-président et directeur technique d'Energoatom, cité par Interfax, le dépôt devrait être construit dans la zone d'exclusion autour de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, théâtre du plus grave accident du nucléaire civil en 1986. Son emplacement doit être toutefois encore approuvé par le gouvernement et le Parlement. Le dépôt devrait être opérationnel en 2008. Plusieurs compagnies importantes avaient participé à l'appel d'offres, dont Framatome (France), Atomstroïexport (Russie), et un consortium réunissant l'Allemand JNS et la la société ukrainienne NKMZ de la région de Donetsk. La valeur du contrat n'a pas été précisée.
21/1/05 - Le
chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a relancé
le débat sur le nucléaire dans son pays pour réduire
sa dépendance des achats d'électricité à
l'étranger et ses compatriotes le soutiennent, révèle
vendredi le Corriere della Sera. Plus de 70% des lecteurs du quotidien
se sont en effet dits favorables à un retour du nucléaire
lors d'un vote en ligne ouvert jeudi sur son site internet, après
des déclarations de M. Berlusconi préconisant une
réflexion sur ce sujet. Les Italiens s'étaient prononcés
pour l'abandon du nucléaire lors d'un référendum
organisé en 1987, peu après la catastrophe nucléaire
du 26 avril
1986 à Tchernobyl en Ukraine, ce qui a entrainé
la fermeture de leurs quatre centrales nucléaires. Mais
ils ont tous aujourd'hui encore en mémoire le black-out
du 28 septembre 2003, lorsqu'une défaillance dans l'approvisionnement
de l'électricité achetée en Suisse avait
plongé toute la péninsule dans le noir du Val d'Aoste
à la Sicile.
Silvio Berlusconi a inauguré jeudi une nouvelle ligne d'interconnexion
avec la Suisse permettant à l'Italie d'augmenter de 1.100
MW ses approvisionnements en électricité. L'investissement
d'un coût de 60 millions d'euros devrait limiter les risques
d'un nouveau black-out, toujours possible en été.
Mais il ne règle pas le problème de la dépendance
des importations. "D'un mal peut sortir un bien", a
souligné M. Berlusconi en appuyant sur le bouton mettant
la nouvelle interconnexion en service. "Mais l'Italie continue
à payer très cher son électricité.
Nous devons engager une réflexion sur nos approvisionnements
et poser la question sur l'utilisation du nucléaire",
a-t-il ajouté.
M. Berlusconi a rappelé que l'Italie était entourée
de pays équipés de centrales nucléaires et
que "si un accident devait se produire, l'Italie et ses citoyens
en subiraient les conséquences". L'Italie consomme
17% d'électricité de plus qu'elle n'en produ
Xinhuanet, 20/1/2005:
LAGOS - Le Nigeria souhaite l'assistance de
l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour
développer deux centrales nucléaires d'une puissance
de 1 000 mégawatts, ont rapporté mercredi les médias
officiels. Le ministre nigérian de la Science et de la
Technologie Turner Isoun a présenté cette requête
en accueillant le chef de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, en visite
dans la capitale nigériane d'Abuja, selon l'agence de presse
nigériane. "Nous souhaitons l'assistance et le soutien
de l'AIEA pour le développement de deux centrales nucléaires
pour la production d'électricité", a dit M.
Isoun. Le gouvernement nigérian a annoncé qu'il
augmenterait sa production d'énergie à 10 000 mégawatts
pour 2007, contre 3 000 mégawatts actuellement, en vue
de mettre fin aux fréquentes pannes d'électricité
dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique. Le ministre a indiqué
que la coopération entre le gouvernement nigérian
et l'AIEA avait culminé avec la construction du premier
réacteur nigérian de recherche nucléaire
dans la ville de Zaria ( nord). Il a également réitéré
le soutien du Nigeria aux nobles idéaux de l'AIEA et à
sa direction pour promouvoir et réaliser les objectifs
de développement par une application pacifique de l'énergie
nucléaire. Le chef de l'AIEA, arrivé lundi à
Abuja, a eu des discussions mardi avec le président nigérian
Olusegun Obasanjo, et doit quitter jeudi ce pays d'Afrique de
l'ouest pour se rendre au Ghana.
14/1/05 - La
France est prête à aider la Lituanie à construire
un nouveau réacteur nucléaire après la fermeture
de la centrale d'Ignalina, a affirmé vendredi un haut responsable
du ministère français de l'Economie et Finances.
"Nous saluons la volonté du gouvernement lituanien
de continuer à utiliser l'énergie nucléaire",
a déclaré Dominique Maillard, directeur général
du département de l'énergie et des matières
premières du ministère. "Les sociétés
françaises sont prêtes à proposer leur aide
et leur expérience, si le gouvernement (lituanien) décide
de construire un nouveau réacteur", a-t-il ajouté
devant la presse à Vilnius.
Le premier des deux réacteurs de la centrale nucléaire
d'Ignalina a été arrêté pour des raisons
de sécurité le 31 décembre en vertu d'un
accord avec l'Union européenne (UE). La centrale est équipée
du même type de réacteurs que celui de Tchernobyl,
à l'origine en 1986 de la plus grave catastrophe dans l'histoire
du nucléaire civil.
Vilnius s'est engagée auprès de l'UE à fermer
définitivement d'ici à 2010 la centrale d'Ignalina
qui fournit plus de 70% de l'électricité consommée
en Lituanie.
L'UE a promis de financer la fermeture d'Ignalina, dont le coût
est estimé à près de trois milliards d'euros
sur 30 ans. Bruxelles a déjà débloqué
plus de 200 millions d'euros pour préparer l'arrêt
du premier réacteur.
Selon Bernard Estève, vice-président du groupe français
Framatome spécialisé dans la construction de centrales
nucléaires, la Lituanie pourrait profiter de l'expérience
finlandaise et créer un consortium de sociétés
privées pour financer la construction d'un nouveau réacteur
dont le coût pourrait se situer entre 1,5 et 2 milliards
d'euros. La construction d'un nouveau réacteur durerait
de huit à neuf ans, à compter de la prise d'une
décision politique, a-t-il expliqué devant la presse.
RFI, Chronique des matières premières du 13/01/2005:
Le marché de l'uranium est à un tournant. Après des années d'abondance, une époque de disette s'annonce. Pendant vingt ans, le marché a digéré des excédents. Après l'accident de la centrale nucléaire américaine de Three Miles Island, au mois de mars 1979, les programmes nucléaires avaient été freinés. Dix ans plus tard, les stocks militaires de l'ex-Union soviétique arrivaient sur le marché. L'un dans l'autre, les énormes disponibilités en uranium ont déprimé les cours de ce métal stratégique. Les principaux producteurs, le Canada, l'Australie, l'Afrique du sud, le Niger, la Namibie, le Kazakhstan, ne se voyaient pas offrir plus de 7 dollars par livre. C'était encore le cas au début des années 2000. Résultat, l'affaire n'étant plus très rentable, les investissements ont baissé.
Aujourd'hui, alors que les stocks disponibles touchent à leur fin, les mines en activité ne couvrent plus que 65% de la demande mondiale d'uranium. En même temps, malgré les accidents, malgré les quelques succès des militants écologistes dans leur lutte contre le nucléaire, cette énergie gagne du terrain. Les progrès technologiques l'ont rendue plus rentable. Aux Etats-Unis, 27 réacteurs nucléaires sont en construction, 37 autres sont annoncés. La Russie est en train d'achever l'édification des centrales dont la construction avait été interrompue par l'effondrement du régime soviétique. La Chine et l'Inde ont quelques projets. Conséquence, la demande augmente. En quatre ans, le prix de l'uranium a été multiplié par trois. Mais c'est un prix en dollars. Un dollar dont la dévaluation permanente efface la hausse des cours. Ce qui, pour les producteurs, ne constitue guère une incitation à l'investissement.
Jean-Pierre Boris
28/12/2004 - Areva signe un contrat au travers de sa coentreprise créée avec Siemens et dans le cadre d'un consortium, avec l'exploitant finlandais Fortum Heat and Power Oy. Ce contrat, estimé à plus de 50 millions d'euros, porte sur la modernisation des systèmes de contrôle-commande opérationnels et de sûreté des deux unités de la centrale nucléaire de Loviisa. Le groupe français indique dans son communiqué que le projet débutera en janvier 2005, ces travaux de modernisation constituant la première étape d'un programme d'investissement qui se terminera en 2014. Areva a déjà mis à niveau douze réacteurs de ce genre dans le monde.
Radio-canada, 21 décembre 2004 - La société Cameco a finalement obtenu
le feu vert pour construire une mine d'uranium à Cigar
Lake après 20 ans d'attente.
L'approbation a été donnée par la Commission
canadienne sur la sécurité nucléaire. Le
développement de la mine est le fruit d'un partenariat
entre Cameco, Cogema et deux firmes japonaises. L'annonce du début
des travaux doit avoir lieu plus tard cette semaine et la production
devrait commencer en 2007, si tout va selon les prévisions
de la compagnie. Selon la direction de Cameco, la mine de Cigar
Lake pourrait fournir de l'emploi à au moins 200 travailleurs
pendant les 40 prochaines années.
20/12/2004 -
La Turquie projette de construire trois centrales nucléaires
devant être opérationnelles à partir de 2011
pour éviter d'éventuelles pénuries d'énergie,
a déclaré vendredi à Istanbul le ministre
turc de l'Energie Hilmi Guler, cité par l'agence de presse
Anatolie. "Nous avons des plans pour la construction de trois
centrales nucléaires qui entreront en fonctionnement l'une
après l'autre à partir de 2011", a-t-il affirmé
avant d'évoquer la possibilité de pénuries
d'énergies après 2010-2011, qui contraindraient
la Turquie à dépendre des ressources étrangères.
"Nous prévoyons d'assurer huit à dix pour cent
de la demande énergétique avec le nucléaire",
a-t-il ajouté, précisant que les centrales auraient
une capacité totale d'environ 4.500 megawatts.
M. Guler a affirmé que son ministère privilégiait
l'option de l'uranium pour alimenter les centrales, mais que l'emploi
du thorium était aussi envisagé. "Nous avons
230.000 tonnes des réserves avérées de thorium
et 9.200 tonnes d'uranium, mais nous continuons les prospections",
a expliqué le ministre, qui n'a pas donné de date
pour le lancement d'un appel d'offre et a admis qu'aucun site
n'avait pour l'heure été retenu.
M. Guler a ajouté que le gouvernement inviterait le secteur
public à prendre en charge la construction des centrales,
mais que l'Etat interviendrait en cas d'échec. "Le
ministère de l'Energie a réalisé tous les
calculs nécessaires et mené toutes les études
de faisabilité, (...) nous attendons seulement le signal
de départ", a-t-il résumé.
La Turquie avait déjà lancé un appel d'offre
pour la construction d'une centrale nucléaire dans la baie
d'Akkuyu, sur la côte méditerranéenne, auquel
avaient répondu les firmes américaine Westinghouse,
canadienne AECL et française NPI.
Mais le projet, qui avait suscité de vigoureuses protestations
de la part des organisations turques de défense de l'environnement
et des diplomaties grecque et chypriote, avait été
abandonné en juillet 2000 en raison de difficultés
financières.
Les opposants à la centrale faisaient valoir que celle-ci
devait être construite sur un site située à
seulement 25 km d'une ligne de fracture sismique.
Les critiques se sont renforcées après qu'un séisme
d'une amplitude de 6,3 sur l'échelle de Richter eut frappé
la province voisine d'Adana, faisant plus de 140 morts.
Novosti, 7/12/2004:
NEW DELHI / MOSCOU, 7 décembre 2004
- RIA Novosti. Le nucléaire civil indien est invulnérable
et totalement autosuffisant, a déclaré à
Madras le président du commissariat indien à l'énergie
atomique, Anil Kakodkar, cité mardi
par le quotidien "Hindu". Cette réaction fait
suite à la récente déclaration du directeur
de l'Agence fédérale de l'énergie atomique,
Alexandre Roumiantsev, selon laquelle la Russie refusait de ravitailler
en uranium appauvri les deux premiers réacteurs de la centrale
de Tarapur, à 100 km de Bombay (État du Maharashtra),
et de participer à la construction de deux autres réacteurs
à la centrale de Kunamkulam (État du Tamil Nadu).
Anil Kakodkar a démenti les allégations selon lesquelles
les réacteurs de Tarapur, la plus vieille centrale atomique
indienne, ne pouvaient consommer que de l'uranium appauvri. Selon
lui, la centrale utilise en partie le combustible MOX (un mélange
d'oxydes d'uranium et de plutonium) dont l'Inde a déjà
lancé la production. À la centrale de Kudankulam,
des spécialistes russes participent à la construction
de deux piles type eau-eau de 1000 MW chacun.
En 1996, l'AIEA a interdit à l'Inde d'importer des technologies
nucléaires contemporaines après le refus de celle-ci
de signer le Traité de non-prolifération des armes
nucléaires. Les réacteurs de Kudankulam sont construits
en vertu d'un accord de 1988 que les deux pays ont conclu avant
l'entrée en vigueur de l'interdiction.
En 2001, la Russie a fourni 58 tonnes de combustible nucléaire
à la centrale de Tarapur, en rupture de stock, provoquant
une réaction négative de la part du Groupe des fournisseurs
nucléaires. Dans le même temps, le russe Tekhnopromexport
envisage de participer aux appels d'offre pour la construction
de nouveaux sites énergétiques en Inde. La participation
éventuelle de Tekhnopromexport aux appels d'offre pour
la construction d'une centrale thermique (North Karampura) et
d'une autre hydraulique (Subansiri) a fait l'objet d'une rencontre
hier à New Delhi entre le ministre indien de l'énergie,
P.M. Sayeed, et le président de Tekhpromexport, Sergueï
Molojavy. "Les énergéticiens indiens notent
le grand professionnalisme des spécialistes russes et le
strict respect des engagements contractuels de leur part. Nous
espérons que cela nous permettra d'élargir la présence
de notre compagnie sur le marché énergétique
indien", a déclaré Sergueï Molojavy à
l'issue de la rencontre.
À l'heure actuelle, Tekhnopromexport est en train de réaliser
en Inde deux projets pour un montant total d'environ 100 millions
de dollars: il reconstruit la centrale thermique Obra et fournit
des équipements hydromécaniques pour la centrale
hydraulique Indira Sagar. Le constructeur russe participe aussi
à l'appel d'offre pour fournir des chaudières à
la centrale hydraulique de Bar.
Depuis les années soixante, Tekhnopromexport a mis en service
en Inde 11 sites énergétiques d'une puissance dépassant
3000 MW, soit 10% du secteur énergétique indien.
7/12/04 - Le groupe technologique allemand Siemens a démenti mercredi des informations de presse selon lesquelles il voulait vendre pour plusieurs centaines de millions d'euros d'équipements de sécurité pour centrales nucléaires à la Chine, ce qui risquait d'être bloqué par Berlin. D'après le magazine Stern à paraître jeudi, qui n'identifiait pas ses sources, les équipements seraient utilisés dans 20 centrales nucléaires pour lesquelles la Chine veut lancer des appels d'offres en 2005. "Il n'y a pas d'appel d'offres, donc pas de discussion à ce sujet", a indiqué un porte-parole du groupe de Munich (sud). Stern affirmait que Siemens souhaitait bénéficier du dispositif Hermes, qui accorde une garantie de l'Etat allemand pour des activités à l'étranger et permet de limiter les pertes de l'entreprise si le partenaire étranger fait défaut. "C'est hors de question", avait indiqué au magazine Winfried Nachtwei, expert en sécurité des Verts, alliés au SPD dans la coalition gouvernementale. "Il n'y a pas de garanties Hermes pour ce type d'affaires", a-t-il insisté. Siemens aurait dans tous les cas eu besoin d'une autorisation gouvernementale d'exportation, et les Verts s'opposent catégoriquement à la vente à l'étranger de produits nucléaires. Ils ont ainsi déjà fait capoter cette année un autre projet de Siemens, qui voulait vendre à la Chine sa centrale nucléaire de Hanau (centre-ouest de l'Allemagne), construite en 1991 mais jamais mise en service. Devant les oppositions provoquées, l'opération a été gelée.
Liberation, samedi 27 novembre 2004 :
XXIe siècle. Energie
Un réacteur expérimental à
haute température (HTR) a été construit près
de Pékin. Une filière longtemps abandonnée
par l'Occident qui permettrait de construire de petites centrales,
très sûres et moins chères. Et de produire
de l'hydrogène.
Pékin de notre correspondant
une quarantaine de kilomètres au nord de Pékin, sur la route de la Grande Muraille et des tombeaux de la dynastie Ming, la campagne chinoise reprend ses droits. Mais au détour d'une modeste route sur laquelle les paysans tentent de vendre à la sauvette leurs légumes se dresse un immense bâtiment tout blanc, sans fenêtres, derrière une barrière d'accès solidement gardée. L'avenir de l'industrie nucléaire se joue peut-être partiellement dans ce lieu improbable.
Cette construction cubique anonyme abrite un réacteur expérimental de 10 MW thermiques (soit environ 5 MW électriques), géré par l'Institut de technologie de l'énergie nucléaire (Inet) de Tsinghua, la grande université scientifique de Pékin. Un site un peu particulier, puisqu'il n'est pas de la famille des réacteurs à eau pressurisée (PWR), dominante dans le monde, y compris en Chine. De type HTR, c'est-à-dire à haute température, son coeur est composé de petits boulets. Une partie de l'establishment scientifique chinois mise là-dessus pour la production d'énergie dans le futur et pour assurer l'essor d'une industrie nucléaire compétitive à l'échelle mondiale, indépendante des fabricants occidentaux.
La technologie n'est pourtant pas nouvelle, et elle n'est pas chinoise. Deux réacteurs HTR ont déjà fonctionné par le passé, l'un aux Etats-Unis, l'autre en Allemagne. Tous deux ont cessé toute activité en 1989. Jugée peu compétitive, cette filière technologique a été abandonnée par les Occidentaux et littéralement offerte par les Allemands à l'Afrique du Sud et à la Chine. Les Chinois n'ont donc rien inventé, mais ils ont poursuivi les recherches. Et par une ironie dont l'Histoire a le secret, ils se trouvent désormais porteurs d'une technologie dont on redécouvre qu'elle a de l'avenir. En raison, d'une part, des progrès réalisés dans la résistance des matériaux à haute température pour les turbines, mais aussi, et peut-être surtout, de sa sûreté plus grande que celle des réacteurs nucléaires classiques. Parmi les spécificités du HTR : le fait que le combustible soit contenu dans des billes de carbone très étanches placées au coeur du réacteur et capables de retenir les matières radioactives jusqu'à des températures dépassant les 1 600°. Le HTR-10 n'en contient pas moins de 25 000.
«Des modules comme le Lego»
Dans un salon spartiate d'où l'on aperçoit le drapeau rouge frappé des cinq étoiles jaunes de la Chine populaire et le cube blanc qui abrite le réacteur, Zhang Zuoyi, le directeur du projet, 42 ans à peine, respire l'assurance des technocrates communistes chinois. Il résume en quelques traits l'histoire de ce réacteur expérimental dont le gouvernement a approuvé la construction en 1992 et qui, après dix ans de travaux et quelques difficultés, a finalement été raccordé au réseau électrique en janvier 2003. Zhang Zuoyi souligne que la Chine a poursuivi ses recherches sur l'énergie nucléaire alors que le reste du monde - à l'exception de la France, relève-t-il - s'en détournait au lendemain des catastrophes de Three Mile Island (1979) puis de Tchernobyl (1986). Il met en avant le facteur le plus attrayant du HTR pour les opinions publiques : sa «sûreté inhérente», également appelée «sûreté passive» car elle repose sur les lois de la physique et non, comme dans les réacteurs à eau pressurisée, sur des dispositifs spéciaux extérieurs. Dans le système HTR, le meltdown, la fusion catastrophique du coeur par perte de refroidissement, principal danger d'une centrale, est impossible.
Le deuxième attrait du HTR est la possibilité de produire de l'hydrogène, source d'énergie d'avenir, selon tous les experts : le réacteur expérimental de Tsinghua n'en est pas encore là, mais c'est la prochaine étape, disent ses techniciens. «Nous avons encore plusieurs années de travail avant d'aboutir à un projet commercial», note avec prudence le directeur.
«Le HTR, c'est l'avenir !», jure pour sa part Frank Wu, patron de Chinergy, la branche commerciale qui, en association avec l'université de Tsinghua, tente d'en assurer la commercialisation. Sa société vient de s'installer dans un immeuble d'acier et de verre proche du campus de Tsinghua, dans le quartier high-tech du nord de Pékin. Il se dit assuré d'un premier contrat commercial en 2007, d'un montant d'environ 300 millions de dollars (230 millions d'euros) pour disposer d'un premier réacteur HTR de 200 MW opérationnel au début de la prochaine décennie. Et de pouvoir offrir, dans les années suivantes, un modèle de centrale nucléaire qui fera concurrence au système dominant PWR.
Le client est déjà identifié : la société Huaneng, un des cinq géants de l'énergie en Chine, issue de l'éclatement du monopole public. Deux sites sont en concurrence, l'un dans la province côtière du Shandong, l'autre dans l'Anhui, à l'ouest de Shanghai. De nombreux observateurs du secteur estiment que Frank Wu va un peu vite en besogne pour des raisons évidentes de marketing et relèvent que le gouvernement n'a pas inscrit le HTR dans son projet, très ambitieux, de développement de l'énergie nucléaire. Mais le patron de Chinergy balaie l'objection : «Le gouvernement a donné son feu vert au HTR-10 et il soutiendra notre projet. Nous avons un avantage compétitif : nous sommes plus sûrs et moins chers.» Il refuse d'analyser plus en détail les mérites respectifs du HTR et du PWR : «C'est comme comparer les pommes et les oranges. Ils sont très différents, mais complémentaires.» Zhang Zuoyi précise : «La Chine est assez vaste pour avoir deux filières nucléaires répondant à des exigences différentes.»
Tel un VRP, Frank Wu souligne que les réacteurs HTR qui seront commercialisés ne seront que de 200 MW, contre 1 000 à 1 500 MW pour ceux qui sont actuellement construits en Chine. «Ce sont des modules comme le Lego, on peut en mettre autant qu'on veut», explique-t-il. Un expert étranger confirme que le HTR surfe sur une mode du small is beautiful et que l'expérience chinoise est suivie avec intérêt à l'étranger, y compris en France. Frank Wu en rajoute sur ce thème : «Framatome (société du groupe français Areva, ndlr) a dépensé des milliards pour développer l'EPR (le réacteur nucléaire nouvelle génération, ndlr), et pourtant ils viennent régulièrement nous voir pour parler du HTR...» «C'est une des pistes possibles pour les réacteurs de la quatrième génération», confirme un expert français (lire ci-contre).
Pour la Chine, l'enjeu est bien sûr colossal. Le pays est assoiffé d'énergie et réalise dans la douleur sa dépendance croissante vis-à-vis du pétrole importé et cher, ou du charbon, carburant domestique mais très polluant. Telle la France de 1973, lors du choc pétrolier, Pékin a donc choisi de relancer un programme nucléaire massif : vingt-cinq nouvelles centrales seront construites d'ici à 2020, contre huit actuellement. Un plan d'autant plus ambitieux que le reste du monde est dans l'attentisme. Mais le pays ne s'arrêtera pas là : Anne Lauvergeon, présidente d'Areva, estimait récemment à Pékin que, à l'horizon 2040, la Chine pourrait compter jusqu'à 400 à 500 réacteurs de 1 000 MW, qui assureraient 20 % des besoins en électricité du pays contre à peine 1,6 % aujourd'hui.
En attendant le «contrat du siècle»
Pour réaliser ce programme, la Chine compte en partie sur ses propres forces. Elle a aussi lancé un appel d'offres pour une première tranche de quatre centrales de technologie plus avancée. La France propose l'EPR, déjà acheté par la Finlande. Elle est en concurrence avec les Américains de Westinghouse, qui, malgré l'absence de toute nouvelle centrale construite aux Etats-Unis depuis vingt ans, offrent un nouveau modèle. Réponse l'an prochain, pour ce qui fait déjà figure de «contrat du siècle» pour l'industrie nucléaire.
Le HTR ne figure pas dans le paysage nucléaire tel qu'il se dessine aujourd'hui : mais ses promoteurs sont persuadés qu'ils seront présents dans dix ou quinze ans, lorsque leurs petits réacteurs «Lego» viendront troubler le jeu des grands. Il ne leur sera pas trop difficile de trouver des niches dans cet immense marché en devenir et d'offrir au monde la vitrine d'une technologie d'avant-garde qu'on jugeait dépassée deux décennies plus tôt...
Pierre HASKI
La Tribune, 12/11/2004 :
L'événement est chargé
de symboles. Demain, la Bourse de Paris intégrera la première
société nucléaire "pure" et d'envergure
au monde, en quelque sorte la valeur atomique. Ce n'est pas rien.
Le temps n'est pas si lointain où une telle décision
eût été politiquement impossible. Certes,
on aura remarqué que Bercy, en confirmant l'opération,
s'est entouré de toutes les précautions nécessaires
: "L'Etat continuera à détenir plus de la moitié
du capital d'Areva, compte tenu du caractère stratégique
de l'énergie nucléaire pour la France." C'était
le moins que pouvait faire Nicolas Sarkozy, tant le dossier du
nucléaire est, si on peut dire, brûlant. A ceci près
que la flambée des cours du pétrole et la menace
croissante que font peser sur notre environnement les dérèglements
climatiques comme la pollution galopante ont manifestement changé
la donne. Le nucléaire est sans conteste devenu plus politiquement
correct qu'il ne l'était jusqu'à la fin du XXe siècle.
D'autant que, d'ici et de là, les plus récalcitrants
se rangent progressivement à l'aventure nucléaire.
C'est le cas en Europe du Nord, en général plutôt
froide sur le sujet. L'opinion suédoise s'est, par exemple,
majoritairement exprimée contre le démantèlement
de son parc nucléaire.
L'Allemagne elle-même, malgré sa grande pudeur, a
franchi un pas en soutenant son champion national Siemens dans
sa participation à la conception de l'EPR, le réacteur
de nouvelle génération. Ailleurs, la Chine, aux
besoins énergétiques immenses, ne cache pas son
appétit croissant en la matière, le Japon s'y range
également par nécessité, tandis que les Etats-Unis
s'apprêtent à accroître leurs investissements.
En somme, tout le monde veut bien du nucléaire. Même
les marchés puisque les activités liées à
cette énergie sont, en termes de revenus, promises à
un bel avenir. Dans ce contexte, l'introduction en Bourse d'une
large partie du capital d'Areva ne peut que conforter l'image
d'une France championne de l'atome. Image honteuse hier, presque
glorieuse aujourd'hui...
François-Xavier Pietri
Swissinfo, 28/10/2004 :
RIO DE JANEIRO - Le Brésil a besoin de développer son programme d'énergie nucléaire pour contribuer à l'augmentation de la puissance installée du pays au cours des prochaines années, a déclaré la Commission nationale d'énergie nucléaire (Cnen). "Je défends le nucléaire car nous en avons besoin pour notre développement", a affirmé mercredi le responsable de la Cnen, Alfredo Tranjan Filho dans le cadre du Xe Congrès brésilien d'énergie à Rio. M. Tranjan a expliqué que le gouvernement du président Lula était en train de revoir le programme nucléaire élaboré dans les années 1970, en pleine dictature et qui a été négligé depuis. Selon le responsable de la Cnen, le programme a déjà été défini dans les grandes lignes et prévoit la construction d'une troisième usine nucléaire, Angra III, à 180 km au sud de Rio. Le programme sera soumis à l'appréciation du président Lula qui décidera de sa viabilité. Angra I a une puissance installée de 675 MW et Angra II de 1350 MW. Toutes deux répondent pour 50% de la consommation de l'Etat de Rio en électricité. L'énergie nucléaire correspond actuellement à 4,5% des sources énergétiques du pays. Au Brésil, 90% de l'électricité produite est d'origine hydroélectrique et la capacité installée du pays est de 76 800 MW. En 2001 le pays a traversé une grave crise d'énergie en raison d'une sécheresse qui a fait baisser le niveau des barrages. Une étude diffusée officiellement en 2003 montrait que d'ici la fin 2020, pour éviter une nouvelle crise d'énergie, le Brésil devrait doubler sa capacité de production. Dans 11 ou 12 ans, l'énergie nucléaire pourrait représenter 25% de toute la matrice énergétique du Brésil qui veut être auto-suffisant d'ici 2010 en uranium faiblement enrichi.
26/10/04 - Une majorité croissante de Suédois (64%) s'oppose au démantèlement du parc nucléaire suédois que le gouvernement social-démocrate continue de défendre, en vertu d'un référendum tenu en 1980, selon un sondage de l'institut Sifo publié mardi. Les électeurs et sympathisants sociaux-démocrates sont, à 71%, les plus nombreux à s'opposer au démantèlement, selon ce sondage réalisé pour la télévision publique auprès de 1.000 personnes. Seize pour cent des sondés souhaitent même la construction de nouvelles centrales pour assurer l'approvisionnement du royaume en énergie électrique, qui est à un peu moins de 50% d'origine nucléaire. Les défenseurs de la dénucléarisation ne sont plus que 16%, selon cette enquête effectuée entre le 18 et le 21 octobre, quelques jours après que le gouvernement eut annoncé la fermeture en 2005 d'un deuxième réacteur à la centrale de Barsebaeck (sud). Un sondage du même institut donnait en janvier 2003 une majorité de 55% en faveur du nucléaire. Huit ans après la déréglementation du marché de l'électricité en Suède, les consommateurs ont enregistré une hausse de 50% en moyenne du prix du kilowatt/heure et s'inquiètent de l'impact de la fermeture des centrales sur leur facture. La Suède avait, à la faveur d'un référendum en 1980, décidé de supprimer ses 12 réacteurs nucléaires, répartis sur quatre centrales, d'ici 2010. Cet objectif avait été abandonné en 1997, les responsables gouvernementaux ayant reconnu qu'il n'y aurait pas suffisamment d'énergie de remplacement. Un nouveau calendrier de démantèlement voté en 2002 par le Parlement stipule la poursuite de l'exploitation des centrales nucléaires suédoises jusqu'à leur amortissement, pendant encore 30 ou 40 ans.
Ouest France, 22/10/2004 :
EDF implante l'EPR à Flamanville: Le grand retour du nucléaire
19/10/04 - Les Etats-Unis devraient bientôt autoriser les ventes de réacteurs nucléaires à la Chine, interdites jusqu'à présent en raison des risques de prolifération, a indiqué mardi à Pékin un responsable américain. "Nous allons nous prononcer sur cette question dans les prochains mois", a déclaré le président de la Commission américaine de régulation nucléaire, Nils Diaz, en visite en Chine. "Le processus est maintenant relativement simple (...) je n'ai pas entendu d'opposition sur cette question", a ajouté M. Diaz, au cours d'un point de presse, précisant que la commission entendait ainsi favoriser la vente à la Chine du réacteur AP-1.000 fabriqué par Westinghouse. La Chine s'est lancée cette année dans un vaste programme de construction de centrales nucléaires qui aiguise les appétits des grandes firmes internationales, notamment Westinghouse jusqu'à présent écartée du marché chinois au profit de sociétés françaises, canadiennes ou russes. Les Etats-Unis avaient décidé après les massacres de Tiananmen en 1989 de ne pas livrer de technologie nucléaire civile à la Chine par peur de détournement à des fins militaires et de revente à des pays comme le Pakistan et l'Iran. Interrogé par des journalistes sur cette question mardi, M. Diaz a indiqué que son pays demanderait des "garanties" à la Chine. Pour faire face à d'énormes besoins en matière d'énergie, une trentaine de réacteurs d'une capacité d'au moins 1.000 mégawatts devraient être installés dans les 15 ans qui viennent en Chine. A lui seul, le programme chinois représente probablement au moins 80% de l'ensemble des centrales nucléaires qui vont être construites dans le monde dans les deux prochaines décennies, estiment les experts.
16/10/04 - Un nouveau réacteur nucléaire, entièrement financé par l'Ukraine, a été officiellement mis en service samedi dans la centrale de Rivné (ouest) en présence du Premier ministre Viktor Ianoukovitch. Le chef du gouvernement, candidat du pouvoir à la présidentielle du 31 octobre, a assuré que l'Ukraine, dont la production d'électricité dépend à plus de 50% du nucléaire, allait construire à terme "non seulement un, mais deux autres réacteurs" dans la centrale de Rivné, a rapporté l'agence Interfax. Le réacteur numéro 4 de Rivné (R4), de conception russe à eau pressurisée de type VVER et d'une capacité de 1.000 mégawatt, est le deuxième réacteur du genre à être mis en service cette année dans cette ancienne république soviétique qui compte au total 15 réacteurs VVER répartis dans quatre centrales. Le réacteur numéro 2 de la centrale de Khmelnitski (K2), mis en service en août dernier, a été également construit aux frais de Kiev, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) ayant refusé de financer ces réacteurs qu'elle jugeait non conformes aux normes de sécurité européennes. La BERD a cependant octroyé à Kiev un prêt de 42 millions de dollars, en juillet, pour assurer la sécurité de ces deux nouvelles unités. L'Ukraine avait accepté de fermer sa centrale de Tchernobyl, en échange d'une aide internationale devant notamment servir à la construction des réacteurs K2
REUTERS,10/10/2004 :
Areva veut se lancer dans une "longue marche" en
Chine
"...Anne Lauvergeon a souligné devant quelques journalistes
que les perspectives de développement étaient gigantesques
car les autorités chinoises veulent que le nucléaire
apporte 20% de la production d'électricité de leur
pays en 2040, ce qui nécessite
la construction de 500 centrales environ..." (Abus d'optimisme ou de cocaïne d'Anne Lauvergeon
ou erreur du journaliste ?)
Dernières Nouvelles d'Alsace, 7/10/2004:
Après une étape à Singapour,
Jacques Chirac est arrivé hier à Hanoï où
il participera au sommet Asie-Europe. Il partira demain soir pour
la Chine et y restera quatre jours. Sur la table, notamment, le
programme nucléaire chinois en lequel la France place de
grands espoirs.
La Chine s'est lancée cette année dans un programme
de construction de centrales nucléaires. Les entreprises
françaises sont bien placées mais doivent compter
avec la concurrence américaine. Actuellement, neuf réacteurs
en service produisent moins de 2% de l'électricité
consommée dans le pays. Pékin s'est fixé
pour objectif de faire passer cette part à 4% vers 2020,
avec des besoins en rapide augmentation à cause de l'industrialisation
et de l'urbanisation.
A l'intérieur du pays
Trente-deux réacteurs d'une
capacité d'au moins 1 000 mégawatts devraient être
installés dans les 15 ans qui viennent. A lui seul, le
programme chinois représente probablement au moins 80%
de l'ensemble des centrales nucléaires qui vont être
construites dans le monde dans les deux prochaines décennies.
Les réacteurs sont pour l'instant installés ou projetés
dans les régions côtières les plus industrialisées.
Mais les provinces de l'intérieur cherchent désormais
aussi à se doter de centrales nucléaires.
Depuis le début de l'année, « on voit beaucoup
de délégations chinoises visiter EDF, Framatome,
Alstom pour voir à quoi ressemble le programme nucléaire
français », dit Didier Cordero, responsable des projets
d'EDF en Chine. « Sur le plan technique, on a commencé
à recevoir des questions sur la manière de construire
des centrales en bord de rivière. » Après
l'annonce fin juillet du doublement de la centrale Ling'ao (sud)
qui comprend déjà deux réacteurs construits
avec le concours de Framatome, d'Alstom et d'EDF, Pékin
a lancé la semaine dernière des appels d'offre pour
quatre réacteurs de troisième génération
sur les sites de Sanmen (est) et de Yangjiang (sud). Ils représentent
un volume d'affaires compris entre 6 et 9 milliards de dollars.
De plus, l'attribution de ces contrats peut être déterminante
pour les suivants, si la Chine décide d'acquérir
une seule norme industrielle.
Westinghouse postule
« Nous voulons être partie
prenante d'un maximum de projets et être partenaire dans
la durée du programme chinois, sachant que les Chinois
veulent en faire un maximum par eux-mêmes », explique
Hervé de Preneuf, délégué général
pour la Chine d'Areva. « Comme il s'agit de projets de génération
3, dite avancée, ils voudront redonner au fournisseur étranger
une responsabilité globale mais ils feront en sorte que
le maître d'oeuvre étranger travaille le plus possible
avec des entreprises chinoises. » Areva est en concurrence
avec un consortium dirigé par l'américain Westinghouse
dans lequel des entreprises japonaises et sud-coréennes
pourraient être partie prenante. La France argue d'une expérience
de 20 ans en Chine mais Pékin pourrait être tenté
de se servir de son programme nucléaire pour réduire
son excédent commercial avec les Etats-Unis. Le dossier
Westinghouse a été défendu en avril à
Pékin par le vice-président Dick Cheney.
29/9/04 - Le
gouvernement chinois a approuvé la construction d'au moins
six nouveaux réacteurs nucléaires sur le site de
Yangjiang, dans le Guangdong (sud), a rapporté un haut
responsable du programme nucléaire de cette province cité
mercredi par l'agence Nouvelles de Chine. Le montant de l'investissement
approuvé le 2 septembre dernier par le gouvernement s'élève
à 8 milliards de dollars pour la construction de six réacteurs
ayant une capacité totale comprise entre 6.000 et 9.000
mégawatts, a précisé à l'agence semi-officielle
Tang Xiaofeng, directeur général adjoint de China
Guangdong Nuclear Power Holding Co. Après achèvement
des travaux, Yangjiang deviendra le plus grand site nucléaire
chinois. Les travaux préparatoires et le comblement de
terrains gagnés sur la mer sur une surface totale de 472
km2 ont été achevés fin 2003, si bien que
la construction de la centrale proprement dite devrait pouvoir
commencer "prochainement", selon Nouvelles de Chine.
Le 21 juillet, le gouvernement chinois avait donné son
feu vert à la construction deux nouveaux réacteurs
nucléaires sur le site de Ling'ao (sud), où les
deux premières tranches ont été réalisées
avec le concours d'entreprises françaises. Deux nouvelles
tranches sur le site de Qinshan (est) devraient également
être approuvées avant la fin de l'année. Au
total, le gouvernement chinois projette de construire 32 réacteurs
de 1.000 mégawatts d'ici 2020 et d'installer une puissance
totale de 600.000 à 700.000 mégawatts dans les 20
années qui viennent, pour répondre aux besoins d'électricité
en rapide augmentation du pays. La part du nucléaire dans
la production d'électricité est pour l'instant inférieure
à 2%, alors que plus des deux tiers proviennent de la combustion
de charbon.
PARIS 27/9/04 - Les industriels français du secteur de l'électricité comptent sur la prochaine visite d'Etat en Chine du président de la République, Jacques Chirac, pour tenter d'obtenir des contrats qui s'annoncent juteux. Confronté à une demande en énergie en forte progression du fait d'une croissance économique qui se poursuit à un rythme effréné (+9,1% en 2003 et +8,8% attendu cette année), le gouvernement chinois a décidé de se doter d'une capacité de 32.000 à 36.000 Megawatts supplémentaires d'ici 2020, ce qui aboutirait à la construction de 20 à 40 centrales nucléaires selon la puissance retenue pour chacune d'entre elles. Le coût d'une centrale complète varie de 1,5 milliard à 3 milliards d'euros, soit une facture totale de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Même si la part revenant aux fournisseurs étrangers est limitée - Pékin ayant pris soin d'exiger des transferts de technologie au profit de ses entreprises -, ces contrats font rêver les dirigeants des groupes français. Jacques Chirac lui-même attache le plus grand soin à ce dossier qu'il juge stratégique pour les entreprises françaises concernées, qui ont une occasion exceptionnelle d'imposer leurs technologies sur un marché en fort développement. Le chef de l'Etat a confié, fin août, la préparation du volet nucléaire de son voyage à François Roussely. Ce dernier doit l'accompagner en Chine même si son mandat à la tête d'Electricité de France (EdF) n'a pas été renouvelé. Le nouveau président d'EdF, Pierre Gadonneix, ainsi que ses homologues d'Alstom, Patrick Kron, et d'Areva, Anne Lauvergeon, feront aussi le déplacement.
AREVA EN AVANCE SUR L'EPR
Selon des sources industrielles, le gouvernement chinois pourrait
lancer un appel d'offres par lots pour quatre premières
centrales. Les attributaires pourraient être désignés
rapidement. Areva, qui a déjà construit quatre des
11 centrales chinoises seul et trois autres en partenariat, a
de bonnes chances d'emporter des commandes pour les réacteurs.
Les centrales suivantes devraient être équipées
du réacteur de nouvelle génération de type
EPR (European Pressurized Water Reactor). Les autorités
de Pékin n'ont pas encore donné d'indications sur
le calendrier d'adoption de cette technologie. Pour Areva, qui
a développé l'EPR avec le conglomérat allemand
Siemens et qui assure avoir une avance très importante
sur son concurrent américain Westinghouse, il s'agit d'un
marché particulièrement prometteur. Le groupe français
a déjà réussi à vendre l'EPR l'an
dernier à la Finlande, un contrat de 3 milliards d'euros.
EdF doit choisir prochainement le site d'implantation de son premier
réacteur de ce type en France. EdF, déjà
partenaire des Chinois depuis le début des années
1980, se place pour des contrats d'assistance technique que ce
soit pour la construction ou la gestion des centrales. Alstom
a la partie la plus difficile. Le groupe est spécialisé
dans la partie conventionnelle des centrales - turbines à
vapeur, alternateurs et services associés - mais la concurrence
est rude face à Mitsubishi, Toshiba, General Electric et
surtout Siemens. Pour son premier contrat EPR en Finlande, Areva
avait choisi de confier la partie conventionnelle à son
partenaire Siemens. Cela laisse peu d'espoir à Alstom mais
le fabricant d'infrastructures d'énergie et de transport
pourrait se consoler avec des contrats pour des trains et des
métros. Le président français sera en Chine
du 8 au 12 octobre.
26/9/04 - Le
gouvernement brésilien a pratiquement déjà
décidé de construire la troisième centrale
nucléaire du pays, qui sera baptisée Angra III et
sera implantée à Angra dos Reis, à 180 km
au sud de Rio de Janeiro, a indiqué dimanche le journal
de Rio, O Globo. "Le grand problème (pour mener à
bien l'opération) est de trouver les sources de financement
d'un projet chiffré à 7,5 milliards de reaismilliards
de dollars)", a indiqué O Globo, citant un "membre"
du comité interministériel qui examine la viabilité
du projet. "Le financement devra être en majorité
externe et il y a déjà des institutions financières
en France qui sont intéressées", a indiqué
cette source à O Globo, qui a précisé que
la décision sera annoncée début 2005. "L'un
des principaux arguments plaidant pour la construction de la centrale
est qu'en 2010, malgré l'achèvement des centrales
hydro-électriques, il y aura un déficit de 2.500
mégawatts d'énergie et il faudra construire plusieurs
(centrales) thermo-électriques", selon O Globo.
Si le projet est mené à bien, Angra III aura une
capacité installée de 1.300 mégawatts comme
Angra II. Le gouvernement a déjà investi 750 millions
de dollars en équipements et infrastructures civiles. Le
Brésil a lancé son programme nucléaire de
production d'énergie électrique dans les années
60 en rachetant Angra I au groupe américain Westinghouse.
Cette centrale produit environ 630 mégawatts d'énergie.
Dans les années 70, le gouvernement brésilien a
signé un accord nucléaire avec l'Allemagne pour
la construction de huit centrales et le transfert de technologies
d'enrichissement d'uranium que le Brésil maîtrise
désormais. L'Agence internationale de l'Energie atomique
(AIEA) exige l'accès de ses inspecteurs à l'usine
d'enrichissement d'uranium brésilienne de Resende, près
de Rio mais le Brésil s'y oppose au nom de la protection
du secret industriel. Des inspecteurs de l'AIEA doivent se rendre
le mois prochain au Brésil pour tenter de résoudre
ce différend, a annoncé jeudi un porte-parole de
l'Agence viennoise.
6/9/04 - Il ne reste plus que trois concurrents, tous étrangers, pour l'appel d'offre portant sur la construction de quatre réacteurs nucléaires en Chine selon un responsable chinois cité lundi par le China Business Weekly. Seuls le Français Aera, l'Américain Westinghouse, et le Russe AtomStroyExport (ASE) restent en lice et devront être fixés d'ici la fin de l'année. Le français Alstom, le japonais Mitsubishi et Atomic Energy of Canada tentaient également d'obtenir ses contrats qui se chiffrent en milliards de dollars, selon l'hebdomadaire économique chinois. L'appel d'offres porte sur quatre tranches de 1.000 mégawatts chacune utilisant la technologie de troisième génération à eau pressurisée et dont deux doivent être construites sur le site de Sanmen dans la province du Zhejiang (est) et les deux autres à Yangjiang, dans celle du Guangdong (sud). "Le gagnant devrait être soit Westinghouse, soit Areva, soit ASE", a déclaré Yu Jianfeng, directeur du département de l'énergie nucléaire la China National Nuclear Corp. (CNNC), qui a ajouté que son pays n'a pas été capable de développer lui-même des réacteurs de troisième génération. "Les documents pour l'appel d'offres ont déjà été approuvés par le gouvernement et nous les avons présentés pour approbation finale à la Commission nationale du Développement et de la Réforme", a précisé M. Yu au China Business Weekly. Aucun calendrier n'a encore été fixé. Un seul constructeur pourrait remporter la mise, étant donné que la Chine cherche désormais à se doter d'une technologie unifiée dans le but de construire petit à petit sa propre industrie nucléaire civile. Le pays le plus peuplé du monde, qui manque d'électricité à cause de sa rapide industrialisation, prévoit de construire 32 réacteurs nucléaires.
8/8/04 - Un nouveau
réacteur nucléaire a été mis en service
dimanche dans la centrale de Khmelnitsky (ouest de l'Ukraine),
en présence du président Léonid Koutchma,
selon les images retransmises en direct par la télévision
nationale UT-1. "Le bloc n°2 a
été mis en service et branché sur le réseau
électrique national et il fonctionne à la puissance
de 300 MWt", soit à 30% de sa capacité maximale,
a déclaré le ministre de l'Energie Serhiy Touloub
en direct sur UT-1. "Ce branchement
est un nouveau pas vers le renforcement de l'indépendance
énergétique de notre Etat", s'est félicité
M. Koutchma qui a observé avec d'autres hauts responsables
ukrainiens le lancement du réacteur depuis une salle de
réunion à la centrale, avant de visiter la salle
du contrôle.
Ce réacteur d'origine russe à eau pressurisée
VVER ne doit atteindre sa capacité maximale de 1.000 MWt
que dans plusieurs semaines voire plusieurs mois, a précisé
à l'AFP un ingénieur de la centrale. La commission gouvernementale ukrainienne a donné
en juin son feu vert au lancement du réacteur K2, le jugeant
"conforme aux normes actuelles" et sans danger pour
l'environnement. La centrale de Khmelnitsky
n'avait jusqu'à présent qu'un seul réacteur
VVER de 1.000 MWt, mis en exploitation en 1987. L'Ukraine
compte également mettre en service d'ici à la fin
de l'année un réacteur (R4) dans la centrale de
Rivné (ouest), avant de se lancer dans la construction
d'un troisième nouveau réacteur. La
mise en exploitation des réacteurs K2 et R4 est réalisée
sans l'aide financière de la Banque européenne pour
la reconstruction et le développement (Berd) qui a refusé
de verser des crédits pour leur construction à Kiev,
notamment parce qu'elle juge insuffisant le niveau de sécurité
des réacteurs La Berd a tout de
même octroyé à l'ancienne république
soviétique un prêt de 42 millions de dollars en juillet
pour assurer la sécurité de ces deux nouvelles unités.
L'Ukraine avait accepté de fermer en décembre
2000 la centrale de Tchernobyl
(nord), théâtre du pire accident nucléaire
de l'histoire, en 1986, en échange d'une aide internationale
devant notamment servir à la construction des réacteurs
K2 et R4. Les quatre centrales nucléaires
ukrainiennes en service couvrent près de 50% de la consommation
nationale d'électricité.
29/07/2004 - Après
des années d'hésitation, le gouvernement chinois
adécidé d'accélérer laconstruction
de centrales nucléaires pour répondre àla
rapide augmentation des besoins du pays en électricité.A
40 km de Pékin, non loin de la grotte dans laquelle vivait
il y a undemi-million d'années l'Homme de Pékin,
des chercheurs de l'Institut chinoisde l'énergie atomique
de Tuoli travaillent sur différents types de réacteursexpérimentaux
pour préparer ce nouvel âge d'or nucléaire.
Pour l'heure, laChine ne compteque neuf réacteurs en service
sur trois sites, qui nefournissent au total que 1,4 pour cent
de la production d'électricité dupays, assurée
à 70% par la combustion de charbon. L'objectif du gouvernementest
de porter la part du nucléaire à 4% en 2020. "L'énergie
nucléaire estaujourd'hui prioritaire", selon Wu Kang,
un spécialiste des questionsénergétiques
au East-West Center, un groupe de réflexion basée
à Hawaï. Il ya une semaine, le gouvernement a approuvé
la construction par la ChinaNational Nuclear Corp de deux centrales
nucléaires à Ling'ao dans leGuangdong (sud) et à
Sanmen dans le Zhejiang (sud), deux provinces côtièresfortement
industrialisées et qui souffrent de nombreuses coupures
decourant, notamment durant l'été. Le très
officiel Quotidien du Peuple arécemment jugé dans
un éditorial que "les conditions sont mûres
en Chinepour accélérer l'usage de l'énergie
nucléaire", alors que "les résultatsobtenus
par le pays ont significativement réduit son retard au
niveauinternational" dans ce domaine.L'explosion de la première
bombe atomiquechinoise sera vieille de 40 ans en octobre prochain,
mais l'utilisationpacifique du nucléaire, après
une première phase de développement dans lesannées
1980, avait marqué le pays au profit de l'hydro-électricité
et de laréalisation de grands barrages, à commencer
par le gigantesque ouvrage desTrois Gorges sur le fleuve Yangtsé.
Aujourd'hui, les voix se multiplient enChine sur les conséquences
néfastes des barrages, notamment en termes deconditions
de vie pour les populations déplacées. Le gouvernement
a engagéune stratégie de diversification, notamment
pour réduire sa dépendancevis-à-vis d'importations
de pétrole en rapide augmentation, et dont 60%viennent
du Proche-Orient. La nouvelle génération de dirigeants
chinois "esttrès intéressée par les
nouvelles technologies", selon Richard Suttmeier, unexpert
des questions technologiques en Chine de l'Université de
l'Oregon auxEtats-Unis. Le concept de sécurité nationale
a également évolué et inclutdésormais,
en Chine comme ailleurs, un accès à des sources
d'énergie stables et fiables. "La sécurité
énergétique est une forme d'assurance-vie",
déclare Wu Kang, qui ajoute que l'énergie nucléaire
peut certes y contribuer, mais qu'"une sécurité
absolue est impossible à obtenir". La volonté
de Pékin d'accélérer le programme de construction
de centrales nucléaires donne également de nouvelles
chances de contrat à des entreprises françaises
comme Electricité de France ou Framatome, qui ont déjà
participé à la réalisation de la centrale
de Daya Bay, ainsi qu'à leurs principaux concurrents, l'américain
Westinghouse et le japonais Mitsubishi. En mars, la province du
Guangdong avait annoncé sa volonté de démarrer
en 2006 la construction d'une centrale nucléaire à
Yangjiang. Ce nouveau site pourrait à terme compter six
réacteurs de 1.000 mégawatts et devenir le plus
grand de Chine, selon le China Business Weekly.
24 juin 2004 - Areva remporte une première commande de pressuriseur avec le groupe Américain Florida Power & Light Compagny pour la centrale St Lucie aux Etats Unis. L'industriel français, leader mondial de la fabrication d'équipements lourds nucléaires, fournira au travers de sa filiale Framatome ANP (filiale commune avec Siemens) un pressuriseur. Il s'agit d'un composant placé à l'intérieur du bâtiment réacteur. Le contrat comprend la conception, la fabrication, la livraison et l'installation du pressuriseur ainsi que le remplacement du systèmes de chauffage.
Ce nouveau contrat renforce la percée commerciale d'Areva aux Etats Unis ou la demande de pressuriseurs est de plus en plus importante. Le marché américain a représenté 60% du CA de l'usine de fabrication des pressuriseurs à Chalon-Saint-Marcel.
11 juin 2004 - Anne Lauvergeon, la présidente d'Areva, a signé deux accords portant sur la technologie des réacteurs nucléaires à construire en Chine en présence de Jean-Pierre Raffarin et du Vice-Premier Ministre chinois Zeng Peiyan.
Le premier a été signé avec China Guangdong Nuclear Power Company (CGNPC) et porte sur la réalisation de la phase 2 de la centrale de Ling Ao II (province du Guangdong) : deux nouveaux réacteurs seront construits sur ce site déjà équipé de deux tranches de 1000 MWe mises en service en 2002 et 2003. L'accord a été signé avec Framatome ANP, co-entreprise Areva / Siemens . La seconde lettre d'intention a été signée avec la China National Nuclear Corporation, et porte sur l'assistance à la réalisation de deux réacteurs à Qinshan II phase 2.
Ces lettres d'intention ont été signées à Matignon à l'occasion du séjour officiel en France de Monsieur Zeng Peiyan. Le Vice-Premier Ministre chinois a visité le 8 juin 2004 l'usine de traitement de combustibles nucléaires usés de Cogema à la Hague. Il s'est dit favorable à une coopération globale et durable entre la Chine et la France dans le domaine électronucléaire.
8 juin 2004 - C'est dans le cadre de la poursuite de son programme nucléaire qu'Areva a annoncé aujourd'hui la visite à l'usine de Cogema à la Hague du Vice-Premier Ministre chinois Zeng Peiyan.
Accompagné d'Anne Lauvergeon, Président du Directoire d'Areva, le corps ministériel a parcouru les principaux ateliers de production de l'usine de traitement de combustibles nucléaires usés et a fait part de son avis favorable à une coopération globale et durable entre la Chine et la France dans le domaine électronucléaire.
De son côté, Anne Lauvergeon a affirmé son "ambition d'aller plus loin dans ce partenariat, notamment dans les domaines de l'exploitation minière, de l'ingénierie et de la fabrication d'équipements de réacteurs", comme le précise le communiqué.
04/06/2004 - Pour
la première fois, des stocks de plutonium militaire américain
déclarés en excès après la guerre
froide vont être transformés en combustible par le
groupe français Areva, un symbole de la coopération
franco-américaine en matière de désarmement.
A la demande du gouvernement américain, Areva fabriquera
d'abord des assemblages test en France puis il construira une
usine aux Etats-Unis. Areva, qui a déjà reçu
l'agrément de principe du gouvernement français,
attend dans les prochaines semaines l'autorisation de l'Autorité
de sûreté nucléaire (ASN) pour fabriquer à
Cadarache (Bouches-du-Rhône)
quatre combustibles Mox de démonstration.
Le MOX, combustible
mélangeant de l'uranium et du plutonium, une matière
très sensible sur le plan chimique et radiologique, impose
d'importantes contraintes d'exploitation. Les électriciens
l'utilisent en Europe depuis plus de 20 ans mais les Américains
ne s'en sont encore jamais servis. Ironie de l'Histoire: ce programme,
baptisé par les Américains "Mox for peace"
sera mis en oeuvre près d'un site appartenant au Commissariat à l'énergie atomique,
dédié après-guerre à la fabrication
de la bombe atomique.
"Ce programme est un pied de nez fantastique à l'Histoire:
ce plutonium, c'était Hiroshima, maintenant il servira
à faire des kilowatts", se félicite le directeur
de l'usine de Cadarache, Michel Pibarot.
Les 140 kg de plutonium militaire américain devraient partir
cet automne en bateau de Charleston (Caroline du sud) pour Cherbourg
(Manche). Ils seront ensuite transférés à
La Hague avant d'être acheminés à Cadarache.
Les combustibles test seront assemblés dans l'usine Areva
de Marcoule (Gard). L'assemblage doit être placé
dans le coeur des réacteurs de l'électricien américain
Duke, explique Arthur de Montalembert, directeur-adjoint de la
direction internationale du groupe.
Dans un deuxième temps, Areva construira aux Etats-Unis
une usine destinée à convertir 34 tonnes de plutonium
en combustible nucléaire. Les travaux devraient débuter
mi-2005 pour que l'usine soit opérationnelle à l'horizon
2008, selon M. de Montalembert.
Seuls quatre sites dans le monde pouvaient réaliser cette
opération: outre les deux usines d'Areva, celle de Belgonucléaire
à Dessel et l'usine britannique du groupe BNFL à
Sellafield. "Aujourd'hui,
les sujets où il y a une vraie coopération entre
Français et Américains, touchant de plus au domaine
militaire, sont assez peu nombreux", relève un expert
des relations franco-américaines.
Les contrats, remportés en 2003, représentent entre
250 et 300 millions de dollars, selon le groupe. "En terme
de montant, ce n'est pas le contrat du siècle, reconnaît
M. de Montalembert, mais l'aspect stratégique au plan du
désarmement est évidemment très important".
Les dirigeants d'Areva espèrent que les Russes, moins avancés
dans leurs programmes de désarmement que les Américains
pour des raisons financières, choisiront aussi Areva. "L'idéal
serait de construire en Russie la même usine qu'aux Etats-Unis,
mais aucun Russe n'est venu pour l'instant nous rendre visite",
témoigne Michel Pibarot.
PARIS, 28 mai - Framatome ANP annonce vendredi avoir remporté un contrat de 44 millions d'euros auprès de l'exploitation brésilien Electrnuclear portant sur la fourniture de deux générateurs de vapeur de remplacement pour la centrale nucléaire Angra 1.
TOKYO, 29 mars - Le gouverneur de la préfecture de Fukui, dans l'ouest du Japon, a donné lundi son feu vert à la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires malgré les craintes de l'opinion publique liées à de récents accidents et à l'exposition de l'archipel au risque sismique.
Ces nouveaux réacteurs seront construits à la centrale de Tsuruga, qui en compte déjà deux, a précisé un responsable de Fukui.
Cette décision intervient dix jours après celle de la même préfecture d'utiliser le combustible Mox dans deux réacteurs nucléaires de la centrale de Takahama.
Le Mox est controversé parce que ses détracteurs craignent qu'ils ne soit utilisé dans des programemes nucléaires militaires.
Le plus grave accident nucléaire japonais est intervenu en septembre 1999 dans l'usine d'enrichissement d'uranium de Tokaimura, à 140 km au nord de Tokyo. Deux personnes ont trouvé la mort et des centaines d'habitants ont été exposés aux radiations.
Quelque 30% de la consommation d'énergie du Japon provient du nucléaire.
PARIS 19 janvier 2004 - Sagem a annoncé avoir remporté un contrat
de 200 millions d'euros auprès de la Direction des applications
militaires du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) dans
le cadre du programme de simulation mis en place après
l'arrêt des essais nucléaires.
Ce contrat concerne "la suite du marché Saha, consistant
en la réalisation des ensembles 'section amplificatrice'
(hors amplificateurs) du Laser
Mégajoule", précise le groupe dans un communiqué.
"Le laser mégajoule est un des outils majeurs du programme
Simulation, mis en oeuvre depuis 1996 par la Direction des applications
militaires du CEA pour assurer la pérennité de la
force de dissuasion française, après l'arrêt
des essais nucléaires", ajoute-t-il.
PARIS (18/12/03) -
Areva a annoncé son premier contrat EPR avec son partenaire
Siemens, qui lui a été attribué par l'électricien
finlandais TVO pour quelque trois milliards d'euros, dix ans après
avoir mis au point cette technologie avec la compagnie allemande.
Cette commande passée par la Finlande, qui s'équipe
ainsi d'un cinquième réacteur nucléaire,
est le premier vrai signe d'un retour en grâce du nucléaire,
dans un contexte à la fois de demande croissante d'électricité
et de lutte contre les émissions de gaz à effet
de serre.
Ce contrat pourrait, d'ici peu, être suivi d'autres : la
Chine devrait d'un jour à l'autre lancer un appel d'offres
pour quatre réacteurs nucléaires et la France devrait,
sauf énorme surprise, décider de renouveler son
parc nucléaire avec des réacteurs EPR (European
pressurized water reactor) dans le cadre de sa de loi d'orientation
sur les énergies, attendue au cours du premier semestre
2004.
"La décision en faveur de l'EPR témoigne de
la confiance de la compagnie d'électricité finlandaise
TVO dans les compétences du consortium et positionne Areva
comme acteur majeur de la renaissance du nucléaire",
déclare Anne Lauvergeon, présidente du directoire
d'Areva lors d'une conférence de presse.
Elle a précisé sur les trois milliards d'euros,
72% revenait à Areva, qui fournira "l'îlot nucléaire"
du projet, et 28% Siemens fournisseur de "l'îlot conventionnel",
dont la turbine.
Elle a ajouté que le groupe français sous-traiterait
une proportion non négligeable de la part du contrat qui
lui revient, et pour tout ce qui concerne le génie civil
de l'ouvrage et de façon plus générale pour
tous les aspects du contrat qui ne correspondent pas à
ses métiers.
Anne Lauvergeon a encoré indiqué que la mise en
service commerciale du réacteur, qui aura une puissance
d'environ 1.600 MW, est prévue en 2009 et que le réacteur
aura une durée de vie de 60 ans, contre 40 pour les réacteurs
actuels.
S'agissant du montage financier réalisé par TVO,
elle a précisé que la plupart des futurs grands
clients du réacteurs - notamment les grands papetiers finlandais
mais aussi des collectivités locales comme Helsinki - vont
participer aux investissements nécessaires à la
construction du réacteur.
"Cette tendance (d'une participation des clients au financement
d'une
centrale) devrait se retrouver dans d'autres parties du monde",
a estimé Anne Lauvergeon.
Elle pourrait même se retrouver en France où EDF,
qui espère recevoir l'année prochaine le feu vert
du gouvernement pour la construction d'un démonstrateur
EPR, ne verrait pas d'un mauvais oeil, sous certaines conditions,
la participation de certains industriels au financement de l'ouvrage.
Der Spiegel 11/12/03:
"Der Spiegel", Hambourg
Il y a quelques années, nous nous demandions encore si
nous construirions un jour une autre centrale", confie Corbin
McNeill, ancien patron du groupe nucléaire américain
Exelon. "La question qui se pose aujourd'hui, c'est combien
il faudra en construire." Spencer Abraham, le ministre de
l'Energie américain, a lancé [en février
2002] le programme Nuclear Power 2010, qui prévoit la construction
de nouvelles centrales avant la fin de la décennie.
La nouvelle loi sur l'énergie, qui est attendue depuis
longtemps [mais repoussée encore une fois, jusqu'en janvier],
pourrait bien permettre à l'industrie nucléaire
américaine de récolter une véritable manne.
Si cette loi franchit le cap du Congrès, le secteur pourrait
recevoir d'un seul coup quelque 15 milliards de dollars de subventions
pour construire six ou sept nouvelles centrales.
Il n'y a pas de doute, les Etats-Unis s'orientent vers un avenir
placé sous le signe de l'atome. Comme si l'incident de Three Miles Island, en 1979, et la catastrophe de Tchernobyl, en 1986, n'avaient jamais eu lieu,
le gouvernement et les industriels du secteur recommencent à
discuter de gisements d'uranium, de combustible et de stockage
des déchets. Et les Etats-Unis ne sont pas les seuls. Le
monde entier est le théâtre d'une renaissance de
l'énergie nucléaire. On compte actuellement trente-trois
centrales en construction dans le monde et au moins vingt-sept
en projet à divers stades d'élaboration. Le Japon,
la Chine , la Corée du Sud, Taïwan, l'Afrique du Sud,
la Russie , tous ces pays auront de nouvelles centrales dans les
prochaines années. Au début du mois de septembre,
le gouvernement indien a débloqué 760 millions de
dollars pour la construction d'un surgénérateur.
La Finlande a décidé de se doter d'une cinquième
centrale. En France, le constructeur de réacteurs Areva
fait pression sur le gouvernement pour qu'il engage dès
maintenant le renouvellement du parc de centrales électriques,
en lui commandant une série de réacteurs à
eau sous pression, "améliorés" par rapport
aux modèles déjà installés dans l'Hexagone
[baptisés European Pressurised Water Reactor, EPR]. Quant
à l'Union européenne (UE), elle finance un programme
de développement pour mettre au point la nouvelle génération
de réacteurs EPR malgré le moratoire sur l'atome
adopté par l'Allemagne, la Suède , la Belgique ,
l'Italie, l'Espagne et les Pays-Bas. Selon la Commission , l'Europe
aura besoin d'augmenter ses capacités de production électrique
de 200 à 300 gigawatts au cours des deux prochaines décennies.
"Or je ne pense pas que nous pourrons y parvenir sans recourir
à l'énergie atomique", indique Loyola de Palacio,
la commissaire à l'Energie et aux Transports.
La principale raison de cette nouvelle euphorie chez les accros
du nucléaire, c'est l'inquiétante perspective du
réchauffement climatique.
La lutte contre les émissions de gaz à effet de
serre s'accorde trop bien avec l'énergie nucléaire
pour que la vieille garde des soldats de l'atome ne tente pas
sa chance. "Si nous voulons passer ce siècle sans
que l'effet de serre cause de catastrophe majeure, nous devons
mettre le paquet sur l'énergie atomique", expliquait
récemment James Lovelock, le père de la théorie
Gaïa [théorie écologiste qui présente
métaphoriquement la Terre comme un superorganisme], lors
de la fondation de l'Université mondiale du nucléaire
à Londres. Ce à quoi Mohammed el-Baradei, le directeur
de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA),
ajoute : "Plus d'un sixième de la population mondiale
n'a pas un accès correct à l'eau potable ; on pourrait
y remédier avec des usines de dessalement d'eau de mer
alimentées grâce à l'énergie atomique."
La communauté scientifique a retrouvé sa foi dans
le progrès technique et pense pouvoir trouver de bonnes
solutions aux différents problèmes posés.
L'AIEA a lancé il y a trois ans l'International Project
on Innovative Nuclear Reactors and Fuel Cycles (INPRO), qui a
pour objectif de développer de nouveaux types de réacteurs
nucléaires. Des équipes de chercheurs américains
ont commencé à plancher de leur côté
en l'an 2000 sur les réacteurs dits "de quatrième
génération" dans le cadre d'un projet baptisé
Generation IV. Et dix autres Etats, dont la France , le Royaume-Uni,
la Suisse , le Brésil et l'Afrique du Sud, se sont joints
au projet par la suite. Six concepts de réacteurs sont
d'ores et déjà à l'étude, et l'on
prévoit de parvenir au stade des prototypes d'ici à
2030.
Les centrales du futur devront être moins chères,
plus propres et plus sûres que leurs ancêtres. Leurs
déchets devront être impossibles à transformer
en bombes. Et tout sera fait pour rendre les accidents impossibles.
"On va concevoir des réacteurs dans lesquels la fusion
du coeur sera impossible", affirme John Ryskamp, un chercheur
du projet Generation IV à l'Idaho National Engineering
and Environmental Laboratory. On peut en effet envisager des systèmes
de sécurité qui n'auront pas besoin d'être
actionnés pour empêcher la catastrophe. On pourrait,
par exemple, faire en sorte que les barres de commande (qui assurent
le contrôle de la réaction en chaîne en absorbant
les neutrons) s'enfoncent toutes complètement dans le réacteur
en cas de panne afin d'interrompre immédiatement son fonctionnement.
On pourrait aussi concevoir le système de refroidissement
de manière que le liquide réfrigérant continue
à circuler en cas de détérioration ou de
panne des pompes. C'est une technologie abandonnée depuis
quinze ans en Allemagne le réacteur à haute
température (HTR) qui suscite les plus grands espoirs
chez les chercheurs. Le prototype THTR-300, qui avait été
construit à Hamm-Uentrop, dans la Ruhr, n'a fonctionné
que trois ans. Il fut arrêté en raison de ses innombrables
pannes et du fiasco financier qu'il entraîna. Or c'est ce
modèle de réacteur qui revient à la mode
aujourd'hui. Il présente, paraît-il, l'avantage d'exclure
tout risque de fusion du coeur du réacteur, le plus grave
des accidents nucléaires envisageables. Les ingénieurs
s'intéressent en particulier à un type de HTR appelé
réacteur à lit de galets. Il a pour combustible
des dizaines de milliers de sphères de graphite grosses
comme des boules de billard contenant chacune quelque 15 000 particules
d'oxyde uraneux enrobées de matières protectrices.
La température intérieure du réacteur, qui
est refroidi à l'hélium, est limitée à
environ 900 °C . Le plus beau, c'est que, même si le
système de refroidissement tombe en panne, le c ur ne d
épassera pas les 1 600 °C ce qui rendra la fusion
impossible. Le groupe sud-africain Eskom envisage déjà
d'en construire un prototype près du Cap d'ici à
2007.
Les réacteurs à neutrons rapides (RNR), également
appelés surgénérateurs, semblent eux aussi
bien partis pour faire un surprenant come-back. Cette technologie
qui était utilisée par la centrale française
Superphénix,
aujourd'hui fermée, et qui devait l'être par la centrale
allemande de Kalkar, qui n'est jamais entrée en fonctionnement
permet une bien meilleure exploitation du combustible que
les réacteurs ordinaires. "Les nouveaux RNR seront
en outre capables de recycler les éléments les plus
dangereux du combustible nucléaire et donc de réduire
fortement les quantités de déchets hautement radioactifs",
promet le chercheur John Ryskamp. Car, dans les installations
de l'avenir, on pourra brûler le plutonium et d'autres éléments
problématiques à vie longue pour les transformer
en éléments moins dangereux.
Autre problème posé aux chercheurs, celui du retraitement
des déchets radioactifs. Que fera-t-on des montagnes de
déchets qui ne cessent de s'accumuler ? Selon les estimations
de l'AIEA, les 437 réacteurs commerciaux qui existent actuellement
dans le monde ont produit une masse cumulée d'environ 255
000 tonnes de déchets hautement radioactifs. Les experts
expliquent qu'il faudrait mettre ces sous-produits en lieu sûr
pendant environ deux cent cinquante mille ans. Le cercle de travail
sur le stockage des déchets nucléaires du gouvernement
allemand (AK End) parle, lui, de un million d'années. C'est
le plutonium, présent dans toutes les barres de combustible
nucléaire déjà utilisées, qui constitue
l'un des plus grands dangers. Rien que dans l'UE, il y aurait
déjà 500 tonnes de ce superpoison dans les stocks
en attente de retraitement. Et les stocks mondiaux augmentent
de 70 tonnes chaque année. Or il suffit de moins de 10
kg pour fabriquer une bombe atomique.
La construction de nouveaux réacteurs sera antiéconomique
Tels des alchimistes
modernes, les chercheurs comptent transformer les éléments
dangereux en matières radioactives moins nocives en les
plaçant dans un "transmutateur". L'Italien
Carlo Rubbia, Prix Nobel de physique, défend cette idée
depuis longtemps déjà. Il a imaginé une centrale
fonctionnant au thorium qui permettrait de "brûler"
des stocks de déchets tout en produisant de l'électricité.
Ce projet de "rubbiatron" ne s'est jamais concrétisé
pour des raisons essentiellement financières. L'idée
qui le sous-tendait neutraliser les déchets nucléaires
par transmutation continue cependant à faire l'objet
de recherches. "Il s'agit d'arriver à des temps de
stockage des déchets qui ne seraient plus d'ordre géologique
mais historique", explique Joachim Knebel, qui dirige le
programme de recherche sur la sécurité nucléaire
du Centre de recherche de Karlsruhe, en Allemagne.
Les déchets nucléaires radioactifs qui ont une demi-vie
de plusieurs dizaines de milliers d'années pourraient être
transformés en éléments émettant un
rayonnement aussi faible que celui de l'uranium naturel au bout
de mille ans seulement.
Les adversaires de l'atome ne baissent pas les bras pour autant.
Pour eux, l'Allemagne, en
sortant du nucléaire, a ouvert la voie à une
évolution qui gagnera le monde entier à long terme.
"L'énergie atomique est un modèle dépassé",
déclare par exemple Michael Sailer, expert de l'Institut
écologique de Darmstadt et président de la Commission
pour la sécurité nucléaire du gouvernement
fédéral. Parler d'un réacteur parfaitement
sûr est selon lui dangereusement illusoire. Aucune des centrales actuelles n'est à
l'abri d'un attentat comme ceux du 11 septembre 2001. De fait,
les types de centrales qu'on se remet à étudier
aujourd'hui ont connu des échecs presque toujours spectaculaires
dans le passé. Le HTR de Hamm-Uentrop, par exemple, n'a
jamais pu surmonter son déficit de sécurité
et pèse toujours sur le budget du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
Quant aux surgénérateurs, ils posent plusieurs problèmes
majeurs. Le premier, c'est que leur combustible nécessite
une préparation et donc la manipulation constante
de matières hautement radioactives. Le deuxième,
c'est que leur refroidissement est toujours difficile. Le surgénérateur
japonais Monju
a ainsi été retiré du réseau après
une fuite de son élément réfrigérant,
le sodium, un élément extrêmement réactif,
qui a pris feu. Enfin, les exploitants de surgénérateurs
doivent subir des protestations massives. Les innombrables manifestations
qui ont entouré le chantier de la centrale de Kalkar sont
loin d'être étrangères à son abandon,
lequel aura coûté plusieurs milliards de marks.
L'avenir de l'énergie nucléaire va en fait dépendre
des compagnies d'électricité. En Europe, par exemple,
les réacteurs de type classique (REB et REP) jouent actuellement
un rôle essentiel : ils fournissent 70 % de la production
électrique en France et 30 % en Allemagne "Ces centrales
vont encore fonctionner pendant plusieurs années",
constate Michael Sailer.
Naguère fortement subventionnées, elles ont depuis
longtemps amorti leurs coûts d'investissement et sont très
rentables. Mais l'équation
économique ne sera pas forcément aussi favorable
pour de nouvelles générations de centrales. Sailer
pense que les grandes compagnies d'électricité
qu'il combattait autrefois vont être les opposants
les plus puissants à la renaissance du nucléaire. Car la construction de nouveaux réacteurs
sera "totalement antiéconomique, dans la mesure où
elle suppose des investissements de départ considérables,
que l'on ne peut amortir qu'en vingt ans, alors qu'une centrale
à gaz de conception moderne se finance en cinq ans seulement."
Les Etats pourraient toutefois
prendre des mesures qui redonneraient un avantage concurrentiel
au nucléaire. Les partisans du nucléaire espèrent
notamment voir instaurer un impôt draconien sur les émissions
de dioxyde de carbone au nom de la lutte contre le réchauffement
climatique. Dans certains pays où
l'Etat considère que le nucléaire est indispensable
pour couvrir les besoins en électricité, il serait
par ailleurs envisageable d'offrir des aides à l'investissement
aux compagnies d'électricité sous forme d'exemptions
fiscales ou de tarifs minimaux garantis.
Dans un rapport destiné au ministère de l'Energie
américain, Scully Capital, une société d'investissement
de Washington, indique que les électriciens souhaitent
voir plusieurs obstacles majeurs aplanis avant de choisir le nucléaire
plutôt que le gaz. Non
seulement ils veulent que les pouvoirs publics mettent en place
des lieux de stockage sûrs pour les déchets (ce qui
apaiserait les inquiétudes légitimes des populations),
mais ils réclament des assurances en ce qui concerne la
limitation de leurs responsabilités en cas de catastrophe. Ils veulent enfin que "les risques financiers
liés à un dépassement des travaux ou à
une paralysie, par exemple à la suite d'une action en justice",
soient minimisés.
Les Etats feront-ils le nécessaire pour satisfaire le lobby
du nucléaire ?
Les grandes manuvres ne font que commencer.
Philip Bethge
LE JOURNAL DE LA SAONE 10/12/03:
Framatome ANP, dont l'usine de Saint-Marcel
emploie près de 500 personnes, vient de remporter un nouveau
succès aux Etats-Unis: une commande de deux générateurs
de vapeur, qui conforte sa position sur le marché américain.
Areva, au travers de sa filiale commune avec Siemens, Framatome
ANP, vient en effet de signer un contrat pour la fourniture de
deux générateurs de vapeur à la centrale
nucléaire St. Lucie 2, exploitée par Florida Power
& Light (FPL). Ces nouveaux générateurs de vapeur
seront fabriqués à l'usine Framatome ANP de Chalon
Saint-Marcel. Livrés en juillet 2007, ils seront installés
durant l'automne, lors d'un arrêt de tranche programmé.
Avec plus de 400 équipements nucléaires fournis
aux centrales implantées dans différents pays, Framatome
ANP occupe la position de numéro un mondial.
Au cours des trois dernières années, la filiale
d'Areva a remporté 45 % du marché des générateurs
de vapeur de remplacement aux Etats-Unis, lors de contrats représentant
un montant d'environ 250 millions d'euros.
Cette nouvelle signature fait suite à des commandes de
FPL portant sur des couvercles de réacteur pour les unités
3 et 4 de Turkey Point, (autre centrale américaine), et
pour les unités 1 et 2 de St. Lucie, ainsi que sur des
mécanismes de commande de grappes et des structures intégrées
d'équipements connexes de couvercle (ventilation, câbles,
.) pour Turkey Point.
Depuis cette année, Framatome ANP propose ses services
aux quatre unités nucléaires exploitées par
FPL. L'entreprise française a en effet signé un
accord de 5 ans, devenant ainsi le principal prestataire de services
de la société américaine lors des arrêts
de tranche.
Les premiers succès de Framatome Outre-Atlantique pour
la fourniture de composants de rechange remontent à 2001.
A cette époque, la vie de l'usine de Saint-Marcel était
menacée par la baisse du carnet de commande d'EDF.
L'établissement a mis a profit les investissements effectués
antérieurement pour être qualifié par les
autorités de sûreté des USA. Cette remontée
de la charge de travail a permis de stopper un plan social en
préparation, et même de reprendre les embauches pour
certaines catégories de personnel. Le nombre d'ingénieurs
est ainsi passé de 39 au début de 2002 à
50 au cours de l'été 2003. «Globalement, avec
la poursuite des embauches, il y aura rajeunissement de la pyramide
des âges et une légère augmentation des effectifs
totaux» estime la Direction de Framatome ANP. Le constructeur
français fournit aux Etats-Unis la moitié de leurs
générateurs de vapeur de rechange, et 60% de leurs
couvercles de cuve, l'ensemble représentant 50% de la charge
de l'usine de Saint-Marcel. Cette situation devrait perdurer au
delà de 2005.
J-Ph. C
LES ECHOS 2/12/03:
Bien que le pôle réacteur et services
(Framatome) d'Areva tourne au ralenti en ce qui concerne la fourniture
de nouveaux réacteurs nucléaires, le marché
de l'entretien des parcs nucléaires (446 réacteurs
dans 32 pays) et du renouvellement des équipements lourds
(couvercles de cuve et générateurs de vapeur) est,
lui, soutenu. Un couvercle de cuve coûte entre 5 et 15 millions
d'euros. Selon Areva, il existe un véritable « marché
de l'urgence » aux Etats-Unis.
Il y a un mois, Framatome a fourni deux nouveaux couvercles de
cuve aux Etats-Unis pour 30 millions de dollars. Au total, il
a déjà fourni 5 couvercles de remplacement à
des installations américaines et enregistré 15 commandes
supplémentaires dans ce pays. Le groupe français
a réussi à se positionner fortement sur le marché
en croissance de la modernisation du parc américain (1,6
milliard de dollars en 2000, 3,7 milliards attendus en 2006),
qui est le premier, avec plus de 100 réacteurs. La filiale
d'Areva détient 58 % du marché américain
des couvercles de réacteurs de remplacement. Sur ce marché
en plein essor, Areva s'appuie sur son usine de Chalon, qui a
fabriqué les composants lourds de toutes les centrales
françaises. Alors que son avenir fut, un temps, compromis,
son plan de charge a été sauvé par le «
renouveau » du nucléaire outre-Atlantique. En 2003
et 2004, 80 % du chiffre d'affaires de ce site sera réalisé
à l'export, surtout aux Etats-Unis.
R. C.
LES ECHOS 2/12/03:
Etudes.
L'EPR, que l'électricien finlandais TVO est sur le point
de commander à Framatome, sera conçu en partie par...
EDF. Tel est en tout cas l'accord trouvé entre les deux
industriels français, sous réserve du feu vert de
TVO.
Les études détaillées de l'îlot nucléaire
finlandais - hors chaudière - seraient ainsi confiées
à Sofinel, société détenue à
50-50 par EDF et Fra ma tome . Un cha ngem en t rendu nécessaire
par le chevauchement des calendriers finlandais et français.
Pour la première fois en effet, un réacteur conçu
en France devrait être construit à l'étranger
avant d'être testé dans l'Hexagone. « Cette
situation comportait un risque fort » que les solutions
retenues par Framatome pour la Finlande « s'imposent de
fait pour l'EPR en France », estime EDF. « Dans ces
conditions, l'ingénierie d'EDF risquait d'être écartée
des études détaillées de l'îlot nucléaire
et de perdre toute maîtrise sur la conception de cette partie
essentielle de la centrale ». D'où le choix d'associer
EDF au projet finlanda is . Sel o n EDF , ces étude s (France
et Finlande) « représentent unmontant initialde l'ordre
de 2 à 2,4 millions d'heures » de travail.
26/11/03 - Les
deux géants du nucléaire Areva et Urenco vont investir
3 milliards d'euros dans la construction d'une nouvelle usine
d'enrichissement de l'uranium par centrifugation, a annoncé
le groupe français mercredi dans un communiqué.
La nouvelle usine, baptisée Georges Besse II, entrera en
production à partir de 2007. Elle remplacera progressivement
l'actuelle usine, Georges Besse I, qui doit être arrêtée
et démantelée en 2012.
Georges Bessse I, qui appartient au consortium européen
Eurodif, utilise une technologie différente par diffusion
gazeuse. Son démantèlement a été provisionné
à hauteur de 450 M EUR dans les comptes d'Areva.
A lire: - Un changement technologique majeur (Libération
du 27/11/03)
- Areva lance une nouvelle usine d'enrichissement de l'uranium
(Le Monde du 26/11/03)
26/11/03 - La
région Provence-Alpes-Côte d'Azur table sur des retombées
économiques considérables et sur des milliers d'emplois
si le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône), en lice désormais
avec le site japonais de Rokkasho-Mura, était retenu pour
accueillir le futur réacteur de fusion expérimental
Iter.
Le coût total du projet, construction, exploitation et démantèlement
après achèvement de l'expérience, est évalué
à 10 milliards d'euros sur 30 ans.
Les retombées économiques sont calculées
par la préfecture à près de trois milliards
d'euros.
"L'implantation du projet Iter en PACA permettrait de renforcer
la notoriété scientifique de notre région",
a estimé en outre le président PS de la région
Michel Vauzelle. "L'avenir de la technologie est assuré",
a renchéri la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille.
Lancé en 1985, Iter (International Thermonuclear Experimental
Reactor), présenté comme le plus important programme
de recherche international depuis la station spatiale, vise à
construire un réacteur de fusion "pour démontrer
scientifiquement l'efficacité de cette technologie dans
une installation aux dimensions d'une centrale", selon Jean
Jacquinot, chef du département de recherches sur la fusion
contrôlée à Cadarache.
500 millions d'euros sur 10 ans
Ce projet, qui associe l'UE, les Etats-Unis, le Canada, le Japon,
la Russie, la Chine et la Corée du Sud, pourrait engendrer
jusqu'à "8.000 emplois directs ou induits", d'après
M. Vauzelle.
"Quelque 3.000 emplois directs (chercheurs) seraient créés
sur le site de Cadarache qui généreraient 500 millions
d'euros sur les dix premières années (construction
du réacteur) et 2,7 milliards d'euros sur les 20 années
suivantes (exploitation)", précise Jacques Saugier,
sous-préfet chargé du développement économique,
évoquant les dépenses de loyers, déplacements,
loisirs de ce personnel.
"3.000 emplois indirects seraient également créés
durant la première phase (1.400 dans la région et
1.600 dans le reste de la France) et 3.250dans la région
et 850 en France) durant la seconde", a-t-il ajouté.
Parallèlement, seraient créés logements et
infrastructures destinés à accueillir le personnel
d'Iter, tandis qu'un lycée international existe déjà
à Aix-en-Provence pour les enfants des personnels.
Le grand réacteur doit permettre la production, dans un
délai de 30 ans, d'énergie propre et sûre
à un stade pré-industriel, à partir notamment
de l'hydrogène, en reproduisant la fusion qui a lieu dans
les étoiles. Le choix définitif du site est attendu
au terme d'une réunion prévue les 19 et 20 décembre
à Washington.
18/11/03 - Le
ministère tchèque de l'Industrie prévoit
de lancer vers 2009 la construction de deux nouveaux réacteurs
à la centrale
nucléaire de Temelin, située en Bohême
du sud, à quelque 60 km de la frontière autrichienne,
a annoncé un vice-ministre cité lundi par l'hebdomadaire
Tyden.
Le projet sera présenté au second semestre 2004
et les deux nouvelles tranches devraient fournir de l'électricité
à partir de 2015, a précisé dans Tyden le
vice-ministre Martin Pecina, responsable du secteur de l'énergie.
M. Pecina siège également au conseil d'administration
de la Compagnie tchèque d'électricité (CEZ)
qui exploite les deux centrales nucléaires existantes et
dans laquelle l'Etat possède une majorité de 67,6%.
La centrale de Dukovany (sud-est) compte quatre réacteurs
VVER d'origine russe d'une puissance de 440 mégawatts chacun.
Celle de Temelin (sud) est composée de deux tranches munies
chacune d'un réacteur VVER de 1.000 mégawatts, avec
des systèmes de sécurité et de contrôle
adaptés aux installations de conception russe par le groupe
américain Westinghouse.
Située à quelque 60 km de la frontière avec
l'Autriche, la centrale de Temelin fait depuis des années
l'objet de vives protestations d'écologistes et autres
adversaires du nucléaire autrichiens qui contestent son
niveau de sécurité et craignent l'impact de la centrale
sur l'environnement de la région.
04/11/03 - Le
vieillissement des centrales électriques en Europe fait
qu'elle devrait "commencer à construire une centrale
toutes les semaines ou quinze jours" pour éviter les
risques de panne, a affirmé mardi à Paris Loyola
de Palacio, la commissaire européenne à l'Energie.
"Si les choses ne changent pas, on va être confronté
d'ici 4, 5 à 6 ans à une absence de marge de manoeuvre
et à une détérioration de la marge de sécurité",
a-t-elle dit à la presse en marge d'un colloque sur les
réseaux électriques organisé par le réseau
de transport d'électricité (RTE).
Le directeur de RTE, André Merlin, a pour sa part indiqué
que la France, qui jusqu'à présent est exportatrice
d'électricité, "aura besoin dès 2008,
selon le bilan prévisionnel, de 1.000 mégawatts
(MW) de plus chaque année". Ce besoin supplémentaire
d'électricité "est en semi-base, et non seulement
(aux heures de) pointe" de consommation, a-t-il précisé.
M. Merlin a averti qu'il y aurait "un risque de coupure de
courant si de nouvelles centrales n'étaient pas construites
ou si un secours européen n'était pas assuré".
Mme de Palacio a souligné que "nous avons besoin de
capacités supplémentaires de production et de transport
d'électricité au niveau européen pour ne
pas fonctionner à la limite de notre marge" de sécurité.
PARIS NORMANDIE 3/11/03:
« J'ai des informations que je ne peux pas livrer. », commente laconiquement Edouard Leveau, le député maire de Dieppe, au lendemain de sa rencontre avec le directeur de cabinet de Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l'Industrie. Les choix de la France en matière d'énergie pour les années à venir doivent encore faire l'objet d'un débat, puis d'un arbitrage du Premier ministre, mais tout laisse à penser que la décision est déjà prise. Il y a un mois, en effet, Nicole Fontaine avait un peu vendu la mèche en annonçant qu'elle proposerait l'option du nucléaire à Jean-Pierre Raffarin.
Edouard Leveau s'est immédiatement engouffré dans la brèche ouverte par les déclarations de la ministre. Il est ainsi, aujourd'hui, le premier défenseur du réacteur nucléaire de quatrième génération à eau pressurisée (EPR), dont le développement serait destiné à renouveler le parc des centrales françaises.
« Il est raisonnable de penser qu'il y aura un trou d'une quinzaine d'années entre l'arrêt des premières installations existantes et la mise en service définitive des nouveaux réacteurs, il serait donc indispensable de mettre en construction dès maintenant des réacteurs EPR », écrit-il dans le rapport qu'il a déposé, jeudi soir, au ministère de l'Industrie.
Refroidissement
Edouard Leveau ajoute dans la foulée « qu'il espère que le site de Penly sera retenu pour la construction de l'EPR, en raison de l'enjeu que représente un tel chantier en terme d'emplois. » Selon lui, la centrale située à quinze kilomètres de Dieppe cumule tous les avantages par rapports à ses concurrentes susceptibles, elles aussi, d'accueillir le nouveaux réacteurs, comme par exemple Flamanville dans la Manche.
Il pointe ainsi les avantages de Penly : « Lors de la canicule, les difficultés de refroidissement des réacteurs ont montré qu'il fallait privilégier des installations en bord de mer ; si l'on relève la température de l'eau de l'été 2003, elle était de 20 °C à Penly et 22 °C à Flamanville », écrit le député-maire.
Edouard Leveau poursuit son analyse en tentant de démontrer que la centrale de Penly est la mieux placée sur le territoire national au regard des grands pôles de consommation. Qu'elle possède déjà les lignes susceptibles de transporter la totalité de la production d'une troisième tranche. Qu'elle dispose d'une voie de chemin de fer et qu'elle est desservie, à quelques kilomètres près, par une route à deux fois deux voies et une autoroute.
Emplois et formations
Enfin, le député maire plaide pour la région dieppoise et « son taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. » Edouard Leveau insiste : « Le lancement d'un tel chantier aurait immanquablement un effet d'entraînement sur l'économie locale. » Et il voit même plus loin : « Cela permettrait aussi de finaliser le projet de création d'un IUT à Dieppe en y prévoyant des formations sur les métiers touchant à la production et à la gestion de l'énergie nucléaire. »
La construction d'un prototype, pouvant produire 1.450 MW à l'horizon 2010-2015, coûterait trois milliards d'euros et générerait entre trois et six mille emplois.
F. W.
(17 octobre 2003) Le groupe Areva est entré en négociations avec le finlandais TVO pour la construction de la cinquième centrale nucléaire du pays, précise ce matin le journal Les Echos. Le groupe finnois a décidé d'entrer en négociations "en priorité" avec le géant français du nucléaire pour la construction d'une centrale de type EPR d'une puissance de 1600 Mégawatts. Les négociations devraient être conclues avant la fin de l'année.
Les autres candidats, ajoute le quotidien financier, n'ont pas été écartés mais l'offre présentée par Framatome (Areva) et Siemens (Xetra: 723610.DE - actualité) , partie au projet, a de grandes chances de l'emporter. L'appel d'offres faisait ressortir des prix allant de 1,6 à 2,5 Milliards d'Euros selon des rumeurs. Les autres candidats sont le russe Atomstoï et l'américain General Electric (NYSE: GE - actualité) .
WASHINGTON, 10 juin 03 - Le Sénat américain à majorité républicaine, s'est prononcé mardi en faveur d'une aide fédérale de plusieurs milliards de dollars au secteur de l'énergie nucléaire sous forme de garanties de crédit.
Ce concours financier fédéral a été maintenu dans le projet de législation sur l'Energie actuellement débattu après le rejet par 50 voix contre 48 d'un amendement proposé par des sénateurs démocrates et républicains cherchant à éliminer ces aides.
Ces garanties de crédit permettront aux industriels de contracter des emprunts sur le marché garantis par l'état fédéral, avec des taux d'intérêt de ce fait plus faible, pour construire six nouvelles centrales.
Le sénateur Pete Domenici, républicain du Nouveau Mexique (sud est) le principal promoteur de ces mesures, a souligné que ces aides fédérales vont être déterminantes pour que le nucléaire demeure une source importante d'énergie aux Etats-Unis. L'énergie nucléaire fournit actuellement 20% des besoins en électricité du pays.
Il a estimé que le nucléaire a été négligé pendant trop longtemps, ce qui est selon lui "une énorme erreur".
Depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island (Pennsylvanie), le 28 mars 1979, les Etats-Unis ont quasiment gelé leur programme de construction de centrales.
Les sénateurs opposés à une aide fédérale au secteur nucléaire ont fait valoir que cela pourrait coûter jusqu'à 16 milliards de dollars aux contribuables américains si les futures réacteurs se révélaient non rentables et étaient finalement fermées, un risque selon eux important.
La modernisation des centrales et l'accroissement de la production électrique d'origine nucléaire s'inscrit dans le programme énergétique national du vice-président Dick Cheney présenté en 2001 pour réduire la dépendance américaine des sources étrangères d'hydrocarbure et de gaz naturel. Il était en souffrance au Congrès depuis.
Le projet de législation examiné
au Sénat met aussi l'accent sur la mise au point des techniques
du moteur à hydrogène, l'énergie éolienne,
géothermique et retirée de la biomasse ainsi que
sur la production propre de pétrole, de gaz et de charbon.
LA VOIX DU NORD 16/5/03:
Parmi les 58 réacteurs nucléaires construits en
France, les plus âgés (Fessenheim, Bugey) approchent
les 30 ans. L'âge de la retraite ? Non, répondent
les députés Christian Bataille (PS-Nord) et Claude
Birraux (UMP-Haute-Savoie), dans un rapport de 235 pages sur «
la durée de vie des centrales nucléaires et les
nouveaux types de réacteurs ».
Jusque 50 ans d'existence ? Etablie au nom de l'Office
parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques,
cette étude a nécessité l'audition de 180
personnes, et la situation nucléaire de quatre pays (Etats-Unis,
Allemagne, Suède et Finlande) a fait l'objet d'un examen
sur place. Les centrales françaises vieillissent bien et
la prolongation de leur durée de vie à 40 ans semble
acquise. Dès lors que l'Autorité de sûreté
nucléaire (le gendarme du secteur) y consentirait au cas
par cas, les 50 ans de vie sont même à portée
de certains réacteurs.
Economies. Cet allongement de la durée de
vie change radicalement les données économiques.
Dix ans supplémentaires d'activité pour une seule
centrale représente une économie d'un milliard d'euros,
souligne Christian Bataille. Autant dire que les enjeux financiers
sont considérables. Ce répit ne doit cependant pas
inciter à l'inertie, compte tenu des délais de construction
des centrales nucléaires et de leur place prépondérante
en
France.
Coopération franco-allemande. C'est pourquoi
les deux rapporteurs préconisent la construction relativement
rapide de l'EPR (réacteur européen à eau
sous pression), fruit d'une efficace coopération franco-allemande.
Conçu par Framatome et Siemens, l'EPR a déjà
fait l'objet de longues et coûteuses études et offre
la particularité d'associer Autorité de sûreté
nucléaire, constructeur et compagnies d'électricité.
Le rapport estime qu'un nouveau report de la décision politique
de construire le démonstrateur conduirait de facto à
un réexamen complet des objectifs, notamment de sûreté
Importante pour préparer le renouvellement du parc nucléaire
français, la construction de l'EPR est également
attendue dans les pays qui envisagent la construction de nouvelles
centrales. Peu de pays maîtrisent la technologie nucléaire
et la France, dont 80 % de l'électricité vient du
nucléaire, est en mesure de conquérir des marchés.
Le démonstrateur serait un atout dans la compétition
internationale.
Daniel HUARD
Si le marché des réacteurs nucléaires s'est
réduit en Europe, il reste actif en Asie. Fin 2002, 35
réacteurs étaient en construction principalement
en Asie : 8 en Inde, 6 en Chine, 4 en Ukraine, 3 au Japon, 2 à
Taiwan, 2 en Corée-du-Sud, 2 en Iran, 2 en Russie, 2 en
Slovaquie, 1 en Argentine, 1 en Tchéquie...
Si la Finlande a décidé de construire un nouveau
réacteur, en revanche, la Suède, l'Allemagne et
la Belgique, ont entamé une démarche de retrait
du nucléaire.
Le Monde 26/4/03:
Les nouveaux systèmes devront, à
l'horizon 2030, être durables, rentables et sûrs,
tout en évitant la prolifération. En France, le
CEA mise sur les neutrons rapides et la très haute température.
Alors que le gouvernement a lancé un débat national
sur l'évolution de la politique énergétique
de la France, les acteurs du nucléaire préparent
leur avenir. A l'initiative du département de l'énergie
(DoE) américain, dix pays - Argentine, Brésil, Canada,
France, Japon, Corée du Sud, Afrique du Sud, Suisse, Royaume-Uni
et Etats-Unis - se sont associés pour étudier les
systèmes nucléaires de quatrième génération
susceptibles d'être déployés en 2030.
Ce Forum international génération IV a, au terme de deux années d'étude, sélectionné différents concepts innovants parmi la centaine proposés par les pays membres. En octobre 2002, un plan de développement des six systèmes jugés les plus prometteurs a été défini.
GESTION DES DÉCHETS
Reste désormais le plus délicat, avant d'entamer les études de faisabilité puis de rentabilité qui précèdent la construction de petits "démonstrateurs": coordonner le travail de recherche et développement entre les partenaires, définir les modalités de partage des informations et de la propriété intellectuelle qui pourrait en découler. Même si les coûts seront partagés et la R & D intégrée, "les enjeux sont à terme industriels", note Jacques Bouchard, directeur de l'énergie nucléaire au Commissariat à l'énergie atomique, qui présentait mercredi 23 avril les projets du CEA en ce domaine. Il espère voir signer les accords de coopération d'ici au 1er janvier 2004.
En 2003, le CEA a déjà consacré 30 millions d'euros et affecté une centaine de personnes à ce projet. D'ici 2030, l'ensemble des partenaires devraient investir 6 milliards d'euros à ces études (hors construction de démonstrateurs), qui seront financées essentiellement sur fonds publics. Car les pays membres du Forum sont persuadés que le nucléaire sera une énergie incontournable au XXIe siècle. Jacques Bouchard évoque le "casse-tête énergétique" dû à la croissance de la demande (2 % par an d'ici 2020), notamment dans les pays en développement. L'énergie fossile restera prédominante (85 % environ), ce qui devrait compliquer la maîtrise des émissions des gaz à effet de serre. L'énergie nucléaire pourrait donc espérer un rééquilibrage en sa faveur, à condition de proposer des systèmes de production d'électricité "durables, économiques, sûrs et fiables, résistants face aux risques de prolifération nucléaire et d'agression", des objectifs fixés par le forum dans la définition des réacteurs du futur.
Est-ce à dire que les générations précédentes n'y souscrivent pas ? La première, mise en service avant les années 1970, avait le plus souvent pour mission de faciliter la production de plutonium à destination militaire. La deuxième, née dans les années 1970 et qui constitue la majorité du parc mondial actuel, avait plus pour fonction de réduire la dépendance énergétique vis-à-vis des pays pétroliers. En France, elle s'est accompagnée d'une politique intensive de retraitement. La troisième génération, décidée après les accidents de Three Mile Island (1979) et surtout de Tchernobyl (1986), doit accroître la sûreté en s'appuyant sur des systèmes passifs.
Le projet franco-allemand EPR, que ses promoteurs, Framatome ANP en tête, ne désespèrent pas de voir aboutir, est né de ce souci. Mais s'il est qualifié d'"avancé", il ne résout pas les questions posées par la gestion des déchets.
Les réacteurs de quatrième génération devront y répondre de façon plus satisfaisante. Les six systèmes sélectionnés comprennent deux réacteurs à haute température dont le fluide caloporteur est un gaz, deux réacteurs refroidis par du métal liquide (sodium et alliages de plomb), un réacteur à eau supercritique et un réacteur à sels fondus. Quatre systèmes sur six sont à neutrons rapides et cinq font appel au cycle dit "fermé", qui permet un recyclage de tous les actinides engendrés par la fission atomique et suppose un système parallèle de retraitement. Mais il faudra continuer à stocker les produits de fission, déchets ultimes, qui représentent 5 % de la masse des combustibles usés.
Le CEA a décidé de se consacrer prioritairement aux systèmes à caloporteur gaz à très haute température (VHTR) et à neutrons rapides avec recyclage des actinides (GFR). L'hélium est prometteur. Les technologies y faisant appel dès les années 1970 et 1980 n'avaient pas tenu leurs promesses, faute de turbines perfectionnées. Mais l'évolution de celles-ci offre des perspectives. Patrice Bernard, directeur du développement et de l'innovation nucléaires du CEA, évoque des rendements de 50 %, contre 30 % pour les réacteurs de deuxième génération.
Le couplage avec des centrales de production d'hydrogène pourrait même offrir un rendement global de 60 % - à condition de convaincre l'autorité de sûreté nucléaire que l'on peut coupler une usine de production de gaz à une centrale nucléaire... Outre ces procédés de cogénération, des systèmes de dessalement de l'eau de mer associés aux réacteurs à haute température (1 000 °C, contre 300 °C actuellement) sont envisagés. Le CEA, pour qui l'abandon de Superphénix reste un traumatisme, "accompagnera" aussi les développements sur le système à neutrons rapides au sodium, auquel Japon et Etats-Unis s'intéressent.
Hervé Morin
L'atome peut-il sauter une génération ?
Les acteurs du nucléaire réfléchissent,
pour 2030, à des réacteurs de quatrième génération,
alors même que ceux de troisième génération
ne sont pas sortis de terre. Pourrait-on prolonger la durée
de vie des centrales actuelles et sauter une génération
? Framatome ANP, qui espère commercialiser l'European Pressurized
Reactor (EPR), conçu au début des années
1990, ne le pense pas. "Il est naturel de se poser la question,
indique son PDG, Vincent Maurel. Mais passer directement à
la quatrième génération suppose de changer
toute la filière nucléaire, en amont comme en aval".
Ce qui n'est pas le cas pour l'EPR. De plus, les réacteurs
à haute température, capables de produire de l'hydrogène,
ne seront attractifs que lorsque l'économie aura muté
vers ce gaz "propre" - problème classique de
la poule et de l'uf. Aussi Framatome, comme Areva, le CEA et EDF
plaident-ils pour la construction rapide d'un démonstrateur
EPR afin d'être en mesure de proposer des réacteurs
au stade industriel en 2020. Ces derniers pourraient alors remplacer
la deuxième génération en France et être
proposés à l'exportation.
Libération 17/4/03:
Saint-Marcel envoyé spécial
Le jour de l'entrée en guerre de la coalition anglo-américaine en Irak, le directeur de l'usine Framatome de Saint-Marcel (Saône-et-Loire), plantée en bordure de la Saône, a fait hisser l'Union Jack britannique et la bannière étoilée des Etats-Unis. Moins par conviction politique que par souci commercial. Ce jour-là, des clients anglais et américains visitent l'usine. En ces temps de tension diplomatique et de menaces de boycott français, les bannières flottent.
C'est comme cela depuis plus d'un an. Une sorte d'hommage. Car les 500 salariés de cette usine spécialisée dans la fabrication d'énormes éléments de centrales nucléaires doivent leur salut aux Etats-Unis. Donné quasiment pour mort, le site de Saint Marcel vit, depuis plusieurs mois, une sorte de résurrection industrielle.
L'histoire commence à la fin de l'année 2000. Les jours de l'usine de Saint-Marcel sont alors comptés. Le marché du nucléaire est moribond. Client historique et quasi exclusif de l'usine, EDF n'a pratiquement plus rien à commander. Son parc de centrales nucléaires est terminé depuis la fin des années 90. Et ses stocks de pièce de rechanges débordent. Le plan de charge de Saint-Marcel crie la faim. «L'avenir de l'usine était alors en question», se souvient Philippe Knoche, le directeur de la stratégie d'Areva, la holding qui regroupe Framatome (le fabricant de centrale) et la Cogema (en charge du retraitement du combustible).
Berceau du nucléaire français, la région sent passer le vent du boulet. En 1986, déjà, le groupe avait procédé à un violent plan de restructuration, regroupant plusieurs usines à Saint-Marcel. Mais difficile d'envisager un avenir industriel en dehors du nucléaire. Ici, on ne fait que cela depuis plus de trente ans : des générateurs de vapeur (pièce de 22 mètres de haut, contenant 100 km de tubes et pesant 400 tonnes) ou des cuves (et leur couvercle), énormes cocottes de 350 tonnes qui abritent la fusion nucléaire...
Modernisation. Comme par magie, l'étincelle viendra des Etats-Unis. On disait son industrie nucléaire condamnée à une mort lente. L'accident de la centrale de Three Miles Island en 1979 avait provoqué d'un seul coup le gel du programme américain. Mais la crise de l'électricité en Californie (Les pannes d'électricité en Californie (2000-2001 USA) et les défaillances du nucléaire), la remontée des prix du baril, la mobilisation internationale contre l'effet de serre ont radicalement changé la donne. Les électriciens américains découvrent que leurs centrales nucléaires, une fois amorties, sont devenues une formidable usine à produire du courant bon marché et à cracher du cash. Le prix des centrales s'envole. Les professionnels se pressent, auprès des autorités de sûreté, pour repousser leur date de fermeture définitive. Une grosse trentaine de centrales (sur un total de 104) ont déjà obtenu l'autorisation de prolonger leur durée de vie de 40 à 60 ans. (voir: La fuite à Indian-Point 2 serait due à de la corrosion sous contrainte de l'alliage inconel 600)
A une condition : moderniser certains équipements. Le hic, c'est que Westinghouse, le Framatome américain (depuis racheté par l'anglais BNFL), a depuis longtemps fermé toutes ses usines. Et voilà pourquoi les Américains débarquent, contre toute attente, au début de l'année 2001, à Saint-Marcel, un de seuls endroits du monde avec le Japon, la Corée du Sud et dans une moindre mesure l'Italie et l'Espagne, où l'on fabrique encore de la très grosse tuyauterie de centrales nucléaires.
Directeur de l'usine, Gérard Chrysostome tient méticuleusement les statistiques. L'année dernière, 1 600 visiteurs, «dont deux tiers d'Américains», sont venus à Saint-Marcel. Certains d'entre eux sont tellement pressés d'installer leur couvercle de cuve made in France qu'ils ont fait venir de Russie un Antonov, seul avion capable de transporter de telles pièces, à la place du traditionnel bateau. Du jamais vu.
Symboles. Cette année, pour la première fois de son histoire, plus de la moitié de la production de l'usine sera exportée. Et exclusivement aux Etats-Unis. Sous un immense hangar de 3,5 hectares et de plus de 20 mètres de hauteur, s'entassent couvercles de cuve et générateurs de vapeur. Ces immenses bestioles d'acier, qui nécessitent chacune plus de quarante mois de travail attendent les derniers contrôles avant d'être livrés. Plus un seul mètre carré de libre. «On est à la limite de la saturation», reconnaît le directeur. Une équipe de nuit a été mise en place pour faire tourner l'usine du lundi 5 heures du matin au samedi 21 heures, sans interruption.
L'avenir ? «Pour l'instant on a une visibilité pour au moins trois ans», assure Gérard Chrysostome. Et les tensions diplomatiques ? «Ce n'est pas un sujet de conversation. D'un commun accord avec les Américains présents dans l'usine, on n'en parle pas. Même à la cantine. Pour l'instant on n'a pas vu de changements particuliers», ajoute-t-il. Alors, on soigne les symboles. Comme le jour de l'explosion de la navette spatiale américaine. Le stars and stripe de l'usine de Saint-Marcel était alors en berne.
Grégoire BISEAU
VILNIUS, 8 avr - Les trois pays baltes étudieront la possibilité de construire une nouvelle centrale nucléaire pour remplacer celle d'Ignalina que la Lituanie doit fermer d'ici 2009, a annoncé mardi le chef de l'Institut lituanien de l'énergie, Jurgis Vilemas.
Cette étude fera partie d'une réflexion commune menée par la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie sur l'avenir du secteur énergétique de la région, a indiqué M. Vilemas.
"Après la fermeture de la centrale d'Ignalina la situation dans le secteur et dans la région va changer. Nous voulons examiner les solutions possibles", a-t-il expliqué.
Menée avec l'aide de l'Otan, l'étude doit être terminée au début de 2004. Elle sera co-financée par les pays concernés et probablement par les Etats-Unis.
La Lituanie, invitée à adhérer l'UE en mai 2004, s'est elle-même engagée dans les négociations avec Bruxelles à fermer l'un des deux réacteurs d'Ignalina avant 2005 et à procéder la fermeture complète de la centrale avant
Selon M. Vilemas, le site d'Ignalina est le seul endroit réellement envisageable pour construire une nouvelle centrale nucléaire, si une telle décision est prise.
"Nous disposons d'infrastructures et personne ne pourrait proposer un meilleur endroit", a-t-il estimé.
Le président lituanien Rolandas Paksas a déclaré récemment que son pays devrait examiner la possibilité de rester un Etat nucléaire après la fermeture de la centrale d'Ignalina.
Equipée des mêmes réacteurs de conception soviétique que celui explosé à Tchernobyl en 1986, la centrale d'Ignalina produit 80% de l'électricité consommée en Lituanie.
1/4/03 - Cinq compagnies ont proposé leur technologie de réacteurs à eau pressurisée dans la perspective de la construction d'une deuxième centrale nucléaire bulgare à Belene, sur le Danube, a annoncé mardi le ministère de l'Energie.
Les sociétés Atomstroieksport (russe), Westinghouse (américaine), Framatom (française), Skoda (tchèque) et Atomic Energy of Canada ont présenté au ministère de l'Energie leurs technologies de construction, les caractéristiques de leurs réacteurs et les résultats de leur exploitation.
Sur la base de ces informations, le gouvernement doit décider avant la fin de l'année des paramètres de la future centrale, avant de lancer un appel d'offres.
Le gouvernement a décidé à la fin de 2002 de reprendre la construction de la centrale nucléaire de Belene commencée en 1987 et suspendue en 1990 sous la pression des mouvements écologistes.
Elle doit entrer en service en 2008. Le projet est estimé à 1 milliard de dollars (environ autant en euros), selon le gouvernement. Quelque 1,3 milliard de dollars ont déjà été investis dans l'infrastructure, dans l'achat à la Tchécoslovaquie d'un corps de réacteur à eau pressurisée à 1.000 MW et l'acquisition de générateurs de vapeur.
Belene se situe à 40 km à l'ouest de la seule centrale nucléaire bulgare, à Kozlodoui où deux réacteurs obsolètes de technologie soviétique à 440 MW ont été fermés et deux autres du même type doivent être arrêtés en 2006, à la demande de l'Union européenne.
Kozlodoui dispose également de deux réacteurs plus modernes, également de conception soviétique, à 1.000 MW chacun dont le fonctionnement n'est pas remis en cause.
Libération 27/3/03:
La Chine va relancer son programme de construction de centrales nucléaires, a confié à Libération Chen Huai, conseiller du pouvoir chinois pour les questions énergétiques.
Selon lui, l'annonce en sera faite prochainement par le nouveau Premier ministre, Wen Jiabao.
Une bonne nouvelle pour EDF et les entreprises du pôle nucléaire français, étroitement associées au programme nucléaire chinois. Selon Chen Huai, la part du nucléaire, qui n'est que de 0,4 % dans la production énergétique chinoise, devrait passer progressivement à 4 %, ce qui signifie la construction de plusieurs centrales.
EDF et ses partenaires Framatome et Alstom ont déjà construit les centrales de Daya Bay et de Ling Ao, dans la province de Canton, toutes deux entrées en service, et espèrent depuis longtemps une décision politique pour la construction de deux tranches supplémentaires à Ling Ao.
Des contrats jugés vitaux pour l'industrie nucléaire française en panne de commandes.
Par Pierre HASKI
STOCKHOLM, 11 mars 03 - Le gouvernement suédois s'apprête à repousser d'au moins deux ans la fermeture d'un deuxième réacteur nucléaire, faute de sources d'énergie alternative, a rapporté mardi la radio.
L'un des deux réacteurs de la centrale de Barsebaeck, près de Malmoe (sud) --sur un total de douze en Suède-- avait été fermé en 1999 conformément au calendrier du démantèlement d'ici à 2010 du nucléaire civil, qui avait suivi un référendum consultatif (non-liant) en 1980.
L'arrêt du second réacteur de Barsebaeck, également réclamé par le Danemark (car la centrale fait face à Copenhague), devait avoir lieu cette année. Mais en l'absence de sources d'énergies alternatives, le gouvernement social-démocrate négocie son différemment avec ses partenaires parlementaires du Parti de gauche (ex-communistes) et des Verts.
Selon la radio publique, Barsebaeck 2 ne serait finalement pas arrêté avant 2005 au plus tôt.
"Les négociations se poursuivent à l'heure actuelle, elles approchent de la fin mais aucune décision n'a encore été prise", a indiqué la porte-parole du ministère du Commerce et de l'industrie, Monica Bjoerklund.
Selon elle, les trois partis de la majorité parlementaire vont présenter le 2 mars une nouvelle proposition au Parlement.
L'objectif de 2010 avait été abandonné dès 1997 au motif que les énergies renouvelables seraient insuffisantes pour remplacer à cette date la capacité nucléaire, qui compte pour un peu moins de la moitié de la production d'électricité en Suède.
Calqué sur le modèle allemand,
un nouveau programme de démantèlement voté
en juin 2002 stipule la poursuite de l'exploitation des centrales
jusqu'à leur amortissement, de même qu'un abandon
progressif et conditionné au remplacement, équivalent
en volume, de l'énergie perdue par des sources alternatives.
Canada (22/01/03): 17,5
milliards de dollars (et ce chiffre ne cesse d'augmenter) de subventions
pour le nucléaire
13/01/03 - Le
Vietnam dispose de réserves d'uranium suffisantes pour
faire fonctionner une centrale nucléaire dont elle aimerait
se doter d'ici 15 à 20 ans, a-t-on appris lundi de sources
officielles. Selon des estimations de chercheurs vietnamiens,
le Vietnam aurait des réserves en uranium d'environ 230.000
tonnes. "Ces réserves sont suffisantes pour le fonctionnement
d'une centrale nucléaire pendant au moins 24 ans",
a indiqué Do Ngoc Lien, directeur de l'Institut des technologies
sur les matières radioactives de Hanoi. "Des minerais
d'uranium ont été découverts surtout dans
la province de Quang Nam (centre), et dans plusieurs autres endroits
du pays", a-t-il ajouté, précisant que les
évaluations de réserves n'étaient ni précises
ni définitives. Un comité interministériel
chargé de développer le projet a été
créé le 5 mars 2002.
Les autorités espèrent pouvoir construire la centrale
d'ici 2015 à 2020.
PARIS, 7 jan 03 - Le réacteur à neutrons rapides Phénix, arrêté pour d'importants travaux de rénovation, a été autorisé à redémarrer par l'Autorité de sûreté nucléaire, ont annoncé mardi les ministères de l'écologie et de l'industrie dans un communiqué commun.
"Cet équipement permettra de procéder à des expériences importantes sur la transmutation des déchets radioactifs", ajoute le communiqué. La transmutation, considérée comme la "pierre philosophale" de la recherche sur les déchets, consiste à retransformer (incinérer) par une réaction nucléaire induite par des neutrons, les isotopes à vie longue en isotopes à vie courte ou stables, en vue de réduire leur toxicité. (La transmutation est, certes, une réalité physique, mais son utilisation à échelle industrielle se heurte à un obstacle fondamental et rhédibitoire. Les nucléaristes qui prétendent le contraire sont au mieux des rêveurs optimistes impénitents, mais plus vraisemblablement des crapules. Quand les politiciens, voire certains antinucléaires, nous font l'apologie de la transmutation, ces gens-là sont dangereusement naïfs. Certes, on peut comprendre leurs sentiments de culpabilité. Ils appartiennent, tout comme nous, à une société qui a produit, produit et produira encore l'inadmissible, des déchets qui empoisonneront les sociétés futures pour au moins un million d'années, et pour lesquels il n'existe aucune solution. Certes, ils rêvent, ils affabulent, ils inventent des procédés à cent lieues des lois fondamentales de la physique pour échapper à l'oppression de leur sentiment de culpabilité. C'est leur affaire si ça les soulage. Mais diffuser publiquement ce genre de propagande, faire croire aux autres qu'une solution est possible, crédibiliser les thèses nucléaristes, est un comportement totalement opposé aux idéaux qu'ils prétendent défendre.)
Le réacteur Phénix, situé à Marcoule (Gard), avait été mis à l'arrêt en novembre 1999, notamment pour la mise aux normes anti-sismiques du bâtiment et du réacteur. Le coût de l'ensemble de ces travaux devrait avoisiner les 250 millions d'euros, selon les experts du secteur nucléaire.
Le réacteur à neutrons rapides ne fonctionnera toutefois qu'aux deux-tiers de sa puissance, jusqu'à son arrêt définitif progammé en 2008, a indiqué André-Claude Lacoste, directeur de l'Autorité de sûreté nucléaire. "Il s'agit d'une décision-cadre", a précisé le "gendarme du nucléaire", soulignant qu'il ne donnerait son feu vert que "cycle de fonctionnement par cycle de fonctionnement", à l'occasion du rechargement en combustible du réacteur.
Par ailleurs, quatre textes (trois décrets et un arrêté) parus mardi au Journal officiel autorisent la Cogéma La Hague à étendre ses capacités de recyclage et le retraitement de nouveaux types de combustibles, ont annoncé dans des communiqués séparés la Cogéma et les deux ministères concernés. Il s'agit de "prendre en compte l'évolution des combustibles depuis la première autorisation", indiquent les ministères de l'écologie et de l'industrie, précisant que ces nouveaux textes "n'augmentent pas les capacités de traitement du centre de La Hague".
Par ailleurs, les autorisations de rejets gazeux dans l'atmosphère et liquides dans la mer ont été revues à la baisse. Les seuils autorisés sont en baisse de quelque 40%. "On est beaucoup plus précis dans les rejets radioactifs que l'on réglemente et pour la première fois, on réglemente les rejets non-radioactifs, comme les nitrates", a indiqué M. Lacoste.
Un nouveau rendez-vous a été fixé avec la Cogéma dans trois ans pour revoir ces niveaux d'autorisation.
Le Figaro, 3 janvier 2003:
Le surgénérateur oublié de Marcoule, ancêtre de Superphénix, pourrait redémarrer en mars. La polémique couve
Phénix, l'ancêtre un peu oublié du surgénérateur Superphénix tant fustigé, va renaître de ses cendres. Le premier réacteur à neutrons rapides français, opérationnel depuis 1974 et fermé depuis 1999, après plusieurs incidents, pourrait redémarrer dès mars prochain. Telle est du moins l'intention du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), son exploitant, auquel l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) devrait donner son feu vert, peut-être dès la semaine prochaine. André-Claude Lacoste, le directeur l'ASN, n'a plus qu'à officialiser la décision en apposant sa signature pour entériner l'avis technique favorable des experts de l'ASN.
Caroline de Malet
La polémique couve déjà depuis quelque temps dans les milieux intéressés. Les opposants à l'atome ne font pas mystère de leur inquiétude de voir le doyen des réacteurs nucléaires français revenir sur le devant de la scène. Cet outil unique au monde, mis en service en plein choc pétrolier, avait été présenté comme une solution à long terme aux problèmes énergétiques de la France. Car son fonctionnement repose sur un principe simple : un surgénérateur est capable de produire plus de plutonium, combustible fissile, qu'il n'en consomme. Bref, la poule aux oeufs d'or. Phénix a été construit à Marcoule (Gard) comme un appareil de démonstration, précurseur de Superphénix (Creys-Malville, Isère), plus puissant. Mais par la suite, les surgénérateurs apparaîtront comme un précieux outil de recherche sur le processus de transmutation des déchets nucléaires, avec en perspective la réduction de quantités d'éléments radioactifs à vie longue des déchets, mission confiée au CEA par la loi Bataille de 1991.
Or, depuis l'arrêt de Superphénix son successeur, mis en service, lui, en 1985, et arrêté en 1999 , Phénix est le seul outil à pouvoir faire cette démonstration. La recherche française, à laquelle la loi Bataille a confié cette mission, en a donc besoin.
Las ! Le prototype de Superphénix est allé de pannes en incidents. Arrêté en 1995, il redémarre en 1998. Un an après, nouvel arrêt. Car le surgénérateur, construit à Marcoule, dans le Gard, doit être mis en conformité avec les nouvelles normes sismiques. Toute une batterie de travaux est lancée à cette occasion, notamment le contrôle des principales structures du bloc réacteur, pour vérifier que celles-ci n'ont pas vieilli, ou le renforcement de la protection incendie. Coût total de l'opération : 250 millions d'euros.
Alors, pourquoi ne pas avoir gardé Superphénix, plutôt que l'ancêtre, Phénix ? «Au moins, Superphénix, plus récent, était aux normes, et nous n'aurions pas eu à faire un long travail de rénovation comme nous l'avons fait sur Phénix», reconnaît Patrick Ledermann, responsable des outils expérimentaux du CEA. Il faut dire que les Verts avaient fait de la fermeture de Superphénix, symbole de la lutte antinucléaire, une condition de leur participation au moment de leur entrée dans le gouvernement Jospin.
Or tous les problèmes de Phénix ne sont pas résolus. Les baisses brutales de réactivité, constatées à plusieurs reprises sur le surgénérateur, demeurent mystérieuses. «Nous n'avons pas d'explication précise à ces événements. Mais nous pensons qu'ils peuvent provenir du mouvement des assemblages (de combustible). Un artefact n'est pas non plus exclu», estime Patrick Ledermann.
Cela n'inquiète pas outre mesure Philippe Saint Raymond, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire : «Même si on n'a pas trouvé d'explication convaincante, cela ne constitue pas à nos yeux une menace pour la sûreté.»
Le dernier incident intervenu sur le réacteur, en septembre dernier, même mineur, n'est pas de nature à rassurer sur l'état d'un outil remis à neuf. De fortes pluies ont déplacé le capot d'une cheminée, entraînant une infiltration d'eau sur un résidu de sodium, ce qui a provoqué une petite explosion. «Cet incident n'est pas intervenu dans la partie nucléaire de l'installation, mais dans la partie secondaire, relativise Philippe Saint Raymond. De plus, il est arrivé dans la boucle numéro deux, or il est prévu que Phénix ne redémarre que sur les boucles 1 et 3, où nous avons procédé aux vérifications.»
«C'est une machine largement aussi dangereuse que Superphénix», estime pour sa part sans ambages Jean-Pierre Morichaud, secrétaire de l'association Forum Plutonium, membre du réseau Sortir du nucléaire. Il y a quinze ans, Brice Lalonde comparaissait Phénix aux «centrales russes de type Tchernobyl». Raymond Sené, un des animateurs du GSIEN (Groupement scientifique pour l'information sur l'énergie nucléaire), militant historique anti-Superphénix, ne cache pas ses «réserves» à propos de la réouverture de Phénix, avec une métaphore parlante : «C'est comme si on remettait une voiture de Formule 1, aux pneus lisses et usés, sur un circuit : si elle s'emballe, c'est beaucoup plus difficile de l'arrêter qu'une 2 CV.»
Tous les intervenants du secteur ne sont pourtant pas aussi catégoriques. D'aucuns, à l'instar du député PS Jean-Yves Le Déaut, qui connaît pourtant bien le sujet pour avoir été l'auteur de plusieurs rapports, se réfugient derrière l'expertise de l'Autorité de sûreté : «Si l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) a réalisé une expertise, qui s'est révélée favorable, alors je suis pour la réouverture.» Yves Cochet, député Vert de Paris, pourtant réputé farouchement opposé au nucléaire, se montre étonnamment mesuré sur la question : «Si on rouvre Phénix pour faire de la recherche, c'est très bien», tout en précisant que «si c'est pour faire des incinérateurs de plutonium, cela m'inquiéterait».
Il reste que la vocation de Phénix n'est
pas seulement de faire de la recherche. «Si tel est notre
objectif principal, nous en attendons également une expérience
sur le fonctionnement des réacteurs à neutrons rapides,
qui représente une voie pour les systèmes futurs,
explique Patrick Ledermann, au CEA. Phénix aura également
une production d'électricité couplée au réseau
de 160 MW», soit 12% de la puissance des plus gros réacteurs
d'EDF.
MONTREAL, 3 jan 03 - Le Canada a garanti un prêt à la Roumanie pour financer l'acquisition d'un deuxième réacteur à la centrale nucléaire de Cernavoda dans le sud-est du pays, selon un communiqué vendredi du ministère du Commerce international.
Le projet de Cernavoda, dont les travaux avaient commencé dans les années 1980 sous le régime communiste de Nicolae Ceausescu, prévoit la construction de cinq réacteurs de technologie canadienne CANDU.
Seule la première tranche a été pour l'instant réalisée par les sociétés nationales canadienne, Energie atomique du Canada (EACL), et italienne, Ansaldo, et mise en service en 1996.
Pour le second réacteur prévu pour 2006, la compagnie d'électricté roumaine, Societatea National nuclearelectrica, a obtenu un prêt de la banque française Société Générale, que le gouvernement roumain s'est engagé à soutenir entièrement.
De son côté, le Canada, via son programme d'aide à l'exportation, offre une garantie qui ne couvre que la portion canadienne, jusqu'à concurrence de 328 millions de dollars canadiens (210 M USD), tandis que d'autres garanties pourraient venir de l'Italie, la France et des Etats-Unis.
Plusieurs groupes écologistes, dont le Sierra Club Canada, ont dénoncé le développement du projet nucléaire de Cernavoda, estimant que la Roumanie avait suffisamment d'électricité pour satisfaire la demande intérieure.
Cernavoda, la seule centrale d'Europe de l'Est à utiliser une technologie occidentale, dispose d'une capacité de production de 705 mégawatts et fournit actuellement environ 10% des besoins d'énergie de la Roumanie.
Communiqué de presse du Sénateur de la Seine-Martime 26/11/02;
C'est le 14 janvier 2000, à l'occasion du 10ème anniversaire du Parc d'Activités Eurochannel, que Christian Pierret, Ministre de l'Industrie et ami personnel du Sénateur Henri Weber, s'est publiquement engagé à implanter à Penly, le réacteur nucléaire de la nouvelle génération.
"Je crois que cette région - et la centrale de Penly pour ne pas la nommer - se trouverait bien placée si le choix était fait de développer la nouvelle génération de réacteurs nucléaires. Ici, dans la région, le meilleur de la technologie mondiale sera développée, une fois encore par EDF".
Aujourd'hui, c'est promesse tenue, pour le plus grand bien du pays dieppois !
Henri Weber
Sénateur maire de la Seine-Maritime
42, boulevard du Général de Gaulle 76200 DIEPPE
Tel. 02 35 06 11 52
Les Informations Dieppoises du Mardi 26 novembre
2002
Troisième réacteur de Penly : les élus se
frottent les mains.
Pour une nouvelle, ce fut une bonne nouvelle ! La révélation
dans nos colonnes de vendredi de la construction d'un troisième
réacteur pour la centrale de Penly redonne le sourire à
toute la région dieppoise. Celà constitue une excellente
nouvelle pour l'économie locale et ses élus.
Lorsqu'il a été prévenu personnellement par
courrier de la mise en place du troisième réacteur
sur la centrale nucléaire de Penly, le député
maire de Dieppe, Edouard Leveau s'est évidemment réjoui
de la nouvelle. Ce projet de longue date trouverait là
un aboutissement logique. Dans l'agglomération diéppoise
où le taux de chomage est très élevé,
le réacteur peut donner un nouveau souffle à l'emploi.
Conseiller général et maire de Grèges, Daniel
Lefévre est radieux : "C'est une information formidable
que la fabrication de ce troisième réacteur, j'espère
même que celà préfigure de l'arrivée
d'un quatrième réacteur ! C'est une excellente chose
parce que cela va relancer toute l'activité économique
de la région diéppoise. Après le rétablissement
de la ligne Transmanche, c'est la deuxième bonne nouvelle".
Si EDF avait déjà annoncé l'arrivée
d'un troisième réacteur qui était devenu
au fil des années une sorte d'Arlésienne, l'information
semble cette fois prise très au sérieux. "Quand
EDF informe le député de la circonscription, c'est
que le projet est très bien engagé", reprend
Daniel Lefevre. Avec les emplois induits et le dynamisme sucité,
l'économie de la région dieppoise va être
plus soutenue durant plusieurs années. C'est donc bon pour
l'industrie et le commerce, le logement et donc l'emploi eb général.
Ce troisième réacteur, c'est de la valeur ajoutée
pour toute une région."
Les propos sont sensiblement identiques dans la bouche de Daniel
Joffroy, maire de Belleville sur Mer mais aussi président
du district de Petit Caux. le district est véritablement
tiré vers le haut grâce à la présence
de la centrale nucléaire de Penly et un troisième
réacteur serait le bienvenu. "Bien sû que c'est
une bonne chose, explique Daniel Joffroy. C'est bon pour les communes
de la région Dieppoise, pour la communauté de communes
du district de Petit Caux mais aussi pour le département
et la région si l'on raisonne sur l'activité induite".
Le président du district de Petit Caux insiste sur la question
de l'emploi : "Ce troisième réacteur va représenter
des millions d'heures de travail pour des centaines de salariés.
Un réacteur, ce sont 300 familles qui sont directement
concernées. Dans une période de chomage comme celle
que nous connaissons dans la région, la centrale de Penly
va créer un nouvel élan autour de ses activités".
Souvent annoncée depuis 10 ans mais jamais livré,
le troisième réacteur serait donc sur le point d'être
réalisé : "Il faut rester prudent mais je pense
que c'est bien parti, reprend M. Joffroy. Les fondations qui doivent
acceuillir le troisème réacteur ont d'ailleurs été
réalisées depuis longtemps. Concernant les pylones
de 400 000 volts, ils sont déjà montés et
cela ne nuira donc pas à l'environnement".
Justement sur le problème écologique, Daniel Joffroy
se définit comme un "partisan modéré
du nucléaire. Les recherches doivent s'accentuer au niveau
national mais à l'heure actuelle l'énergie nucléaire
constitue à mon sens la moins mauvaise solution.
Les instances européennes imposent que 21 % de la production
électrique soit d'origine éolienne, comme un complément
intéressant mais elle ne peut pas se substituer à
l'énergie nucléaire. C'est d'autant plus vrai que
le livre vert de l'énergie publié par commission
européenne montre que nous connaitrons un déficit
en énergie dans les prochaines années." D'où
l'utilité de mettre en place un troisème puis un
quatrième réacteur sur la centrale nucléaire
de Penly.
Ch. Q.
Patrick Martin, maire de Biville: "C'est
une très bonne nouvelle"
Patrick Martin est un maire heureux. C'est à bras ouverts
qu'il acceuille cette nouvelle même s'il avoue réagir
en "bon normand" en gardant une petite réserve.
"J'ai tout d'abord été surpris car nous n'en
avions pas plus entendu parler que ça. C'est le journal
qui me l'a appris. bien sûr, nous sommes très attentifs
à cette installation d'un troisième tranche. C'est
une bonne nouvelle pour l'activité économique de
la région et du département. C'est très difficile
de faire en sorte que des entreprises s'implantent durablement
par ici, alors pour le maire que je suis, c'est très bien.
De plus, le site de Penly est un site très intéressant
mais je garde tout de même un peu de réserve. Après
tout, on est normand ou on n'est pas, nous le croirerons que lorsque
nous aurons de plus amples renseignements".
Le nucléaire a-t-il de l'avenir? (Sciences & Avenir n° 665)
VIENNE (Nations Unies), 19 sept - Le nucléaire n'épouvante plus les gouvernements qui veulent diversifier leurs approvisionnements en énergie et lutter contre le réchauffement de la planète, ont noté jeudi des experts à Vienne.
"Nous croyons à l'énergie nucléaire pour le 21e siècle", a expliqué le secrétaire américain à l'Energie, Spencer Abraham, lors de la conférence annuelle de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA).
Il a noté que le nucléaire était l'une des sources possibles d'hydrogène pour les moteurs à hydrogène non-polluants dont le gouvernement du président George W. Bush encourage le développement.
En juillet, le Sénat américain a approuvé la création d'un dépôt souterrain pour déchets radioactifs à Yucca Mountain (Nevada). Le parlement finlandais avait pris une décision similaire en mai 2001.
La Finlande a décidé de se doter d'un cinquième réacteur nucléaire et le gouvernement américain veut encourager l'industrie à reprendre la construction de réacteurs, pour la première fois depuis l'accident survenue à la centrale nucléaire de Three Mile Island en 1979. Le Canada a décidé l'année dernière de redémarrer quatre centrales arrêtées en 1997.
"C'est le début d'une évolution des attitudes", a estimé Mohamed ElBaradei, le directeur général de l'AIEA, une agence des Nations Unies.
"Ce qui a changé, c'est que les hommes politiques sont prêts à ré-éxaminer la question du nucléaire, explique Hans-Holger Rogner, directeur de la section de planification de l'énergie nucléaire à l'AIEA. "Jusqu'à présent, tout le monde faisait le gros dos en espérant que la question disparaîtrait".
Pour Washington, la priorité est la diversification des sources d'énergie pour réduire la dépendance du pétrole du Moyen-Orient, qu'il s'agisse de nucléaire, de charbon ou de gaz.
L'Union européenne (UE) partage ce souci mais veut aussi lutter contre le réchauffement de la planète. Le recours au nucléaire "est la seule façon d'atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre que s'est fixé l'UE", a souligné M. Rogner.
Si les partisans du nucléaire voient des signes encourageants, le vent n'a pas encore tourné en faveur de l'atome.
L'Europe reste traumatisée par les milliers de morts de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl de 1986 en Ukraine. Le nucléaire est banni en Autriche, au Danemark, en Grèce, en Irlande et en Norvège. L'Allemagne, la Suède et la Belgique ont décidé de fermer progressivement toutes leurs centrales atomiques.
"Actuellement, toute l'expansion du nucléaire se fait en Asie", note Alan McDonald, de la section de M. Rogner, en énumérant la Chine, l'Inde et la Corée du sud. "La croissance de la demande énergétique va être énorme en Chine et dans le sud-est asiatique", ajoute-t-il.
Le gouvernement américain lui-même veut rendre confiance à l'industrie, pas s'y substituer, a expliqué la délégation américaine. "Il accélère les procédures réglementaires, lève les obstacles" pour s'assurer qu'une fois le site de construction trouvé et le permis accordé, la décision ne sera pas remise en cause, a expliqué M. Mc Donald.
"La priorité est de rendre confiance aux investisseurs", a ajouté M. Rogner, le nucléaire est un investissement qui ne rapporte qu'au bout de 15 à 20 ans. Si elle n'a pas de garantie de non-intervention de l'Etat ou de protection contre les attaques en justice, l'industrie continuera à miser sur les turbines à gaz, moins chères et rentables à court terme.
Une révolution dans le secteur des transports, le développement de moteurs à hydrogène appelés à remplacer les moteurs à essence, peut contribuer à renforcer la demande d'électricité nucléaire.
Une des deux méthodes de production
d'hydrogène est l'électrolyse, décomposition
de l'eau en hydrogène et oxygène par un courant
électrique. "A long terme nous considérons
que l'énergie nucléaire pourrait contribuer à
la production d'hydrogène", a déclaré
M. Rogner.
MOSCOU, 11 sept - La Russie construira en 2010 un deuxième réacteur à neutrons rapides qui utilisera de nouvelles technologies de recyclage du combustible, a indiqué mercredi un responsable de Rosenergoatom, compagnie d'Etat chargée de l'exploitation des centrales nucléaires.
Il s'agit du deuxième réacteur BN-800 de la centrale nucléaire de Beloïarsk (Oural), déjà équipé du plus grand réacteur à neutrons rapides au monde, le BN-600, mis en exploitation en 1980.
Ce type de réacteur est plus rentable que les réacteurs thermiques: 60% du combustible brûle dans les réacteurs à neutrons rapides contre 5% dans les réacteurs thermiques, selon la même source qui a requis l'anonymat.
"Le combustible usé est aussi un produit de haute technologie qui peut de nouveau être utilisé après retraitement", a ajouté le responsable.
Les réacteurs à neutrons rapides,
qui sont également plus sûrs, seront équipés
dans l'avenir de mini-usines de retraitement. Le combustible retraité
sera de nouveau chargé dans les réacteurs, a précisé
Léonid Soukhanov, directeur de l'Institut des matières
non-organiques, cité par l'agence Interfax-AVN.
CHASHMA (Pakistan), 3 sept 02 - La Commission à l'énergie atomique du Pakistan (PAEC) va construire deux nouvelles centrales nucléaires à Chasma (centre) et dans le port de Karachi (sud), a rapporté mardi l'agence publique Associated Press of Pakistan (APP).
Le président de la PAEC, Parvez Butt, cité par APP, a indiqué que ces centrales seraient construites "dans les prochaines années" afin de faire face aux besoins énergétiques croissants du Pakistan.
Il a précisé que les deux projets, baptisés KANUPP-2 (Karachi) et CHASNUPP-2 (Chashma) auraient une capacité respective de 600 megawatts et 300 megawatts.
"Les projets sont actuellement étudiés avant un accord formel du gouvernement et la construction débutera dans un avenir proche", a déclaré M. Butt.
Deux centrales nucléaires administrées par la PAEC fournissent actuellement trois pour cent des besoins énergétiques du Pakistan. La construction de deux nouvelles centrales devrait porter le chiffre à 10% de la demande actuelle.
M. Butt a indiqué qu'une hausse des tarifs de 1,75 roupie (trois cents) à 2,25 roupies (quatre cents) permettrait à la PAEC de couvrir les coût de construction à moyen terme.
Le responsable de la PAEC a affirmé que l'option nucléaire était la seule viable au regard du réchauffement planétaire et de la baisse des réserves pakistanaises en hydrocarbures.
"Les énergies hydraulique, solaire, éolienne sont des options prometteuses, mais elles ne peuvent fournir qu'une part limitée de la demande accrue en énergie", a-t-il assuré.
Le Pakistan, a-t-il dit, a suffisamment de
ressources en uranium pour répondre à la demande
de nouvelles centrales nucléaires.
JOHANNESBURG, 29 août - L'Union européenne proposera une assistance technique aux pays en développement qui souhaiteront inclure des projets nucléaires dans leur programmes énergétique, dans le cadre de ses projets d'aide au développement, a indiqué jeudi Poul Nielson, commissaire européen pour la coopération.
"Si des pays en développement choisissent de recourir à l'énergie nucléaire dans leur production énergétique, nous nous sentons une obligation de les aider en leur fournissant une aide technique, de manière à que les normes de sécurité soient totalement à niveau," a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse.
L'Union européenne présentait jeudi sa position sur les "initiatives de type 2" ou partenariats public-privé. Il s'agit de projets en faveur du développement associant aussi bien des gouvernements et des institutions internationales que des associations et des entreprises privées.
Ces partenariats "de type 2", par opposition aux documents officiels qui doivent sortir des négociations de cette conférence de l'ONU sur le développement durable, sont une innovation du sommet mais sont contestés par les écologistes qui craignent qu'ils ne prennent le pas sur les engagements des Etats.
L'Union européenne présentera en détail dimanche et mardi deux initiatives sur l'énergie et l'eau. L'initiative sur l'énergie prévoit d'aider les 78 pays de la zone ACP Afrique-Caraïbe-Pacifique à interconnecter leurs réseaux électriques et à améliorer leur efficacité énergétique.
"Cette initiative n'exclut pas d'utiliser l'argent de l'aide au développement pour des programmes de coopération nucléaire", s'est indigné Claudes Turmes, député Vert (Luxembourg) au parlement européen.
"C'est contradictoire avec les engagements européens pris dans le cadre du protocole de Kyoto (sur le changement climatique), qui excluent expressément le nucléaire des projets de développement (mécanismes de développement propre)", a-t-il souligné.
Poul Nielson a souligné qu'il ne s'agissait "évidemment pas de recommander le nucléaire pour l'Afrique", mais bien de fournir une assistance en matière de sécurité.
SOFIA, 23 juin - Le président bulgare, Gueorgui Parvanov, a déclaré dimanche que son pays veut prolonger au maximum la vie de quatre réacteurs vétustes de la centrale nucléaire de Kozlodouï (nord) tout en maintenant le rythme de son adhésion à l'Union européenne.
"Il y a une volonté commune de défendre une position qui garantira la vie maximale possible des réacteurs 1 à 4 sans toutefois renoncer au rythme d'adhésion à l'UE", a indiqué M. Parvanov à l'issue d'un entretien avec des représentants du gouvernement, du parlement et des ONG sur le sort de ces réacteurs.
L'invitation à la Bulgarie de commencer des négociations d'adhésion à l'UE en 1999 était liée à la condition de fermeture anticipée des quatre réacteurs anciens 1-4 de Kozlodouï du type VVER/230 à 440 MW chacun, jugés non modernisables par l'UE.
Le gouvernement bulgare a alors accepté de fermer, avant 2003, les tranches 1 et 2 les plus anciennes de la centrale en service depuis 1974-76. Le délai de fermeture des réacteurs 3 et 4 doit être fixé cette année. La Bulgarie, qui les a sensiblement modernisés, souhaite qu'ils fonctionnent au moins jusqu'à
"Ce que nous demandons est que l'UE et la Commission européenne entendent les arguments des experts liés à nos efforts de moderniser les tranches 3 et 4", a souligné le président bulgare.
Cette semaine une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit arriver en Bulgarie pour faire un point régulier sur l'état de la centrale de Kozlodouï.
"Nous tenons à la sécurité nucléaire pas moins que nos partenaires européens et ils doivent le comprendre", a relevé M. Parvanov.
Par ailleurs, le président bulgare a affirmé que "quoique défavorables", les engagements avec l'UE ne seront pas résiliés unilatéralement par Sofia.
La centrale de Kozlodoui, qui assure plus de 40% de l'électricité du pays, dispose également de deux tranches plus modernes de 1000 MW chacune, dont l'exploitation n'est pas mise en question.
KIEV, 21 juin - Le Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov a annoncé vendredi à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, l'octroi à Kiev d'un prêt de 44 millions de dollars pour aider à construire deux nouveaux réacteurs nucléaires aux centrales ukrainiennes de Rivne et Khmelnitsky (ouest), a rapporté Interfax.
Selon cet accord, conclu avec le Premier ministre ukrainien Anatoly Kinakh, l'Ukraine utilisera la totalité des fonds pour acheter à la Russie des équipements rentrant dans la construction de ces réacteurs baptisés K2R4.
Le crédit est remboursable sur 6 ans avec un taux d'intérêt Libor plus 1%.
L'Ukraine négocie également avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) les conditions d'un prêt de 215 millions de dollars destiné aux travaux en cours à Rivne et Khmelnitsky.
Selon Kiev, le lancement de K2R4, construit aux trois-quarts à l'époque soviétique, est indispensable pour remplacer la production énergétique de la centrale accidentée de Tchernobyl, fermée définitivement en décembre 2000.
Les autorités ukrainiennes ont estimé le coût total de l'achèvement de la construction de K2R4 à 1,5 milliard de dollars.
M. Kassianov est arrivé jeudi à Kharkiv pour s'entretenir notamment de questions énergétiques dans le cadre de la réunion de la commission mixte de coopération russo-ukrainienne.
Jeudi, M. Kassianov avait inauguré un nouveau poste frontière entre ces deux voisins slaves.
Commission Européenne 17/06/02:
La recherche dans le domaine nucléaire
jouera un rôle essentiel dans la diversification des sources
d'énergie disponibles en Europe. Le programme cadre de
recherche de l'Euratom qui vient d'être adopté définit
de nouvelles orientations pour la recherche nucléaire européenne
pour la période comprise entre 2002 et 2006. Doté
d'un budget total de 1.230 millions d'euros, le programme porte
sur tous les aspects importants de la promotion d'une énergie
nucléaire durable en Europe.
Philippe Busquin, le Commissaire européen chargé
de la recherche, a indiqué: Une énergie nucléaire
sûre et propre est une priorité pour le développement
durable: elle peut être déterminante pour le respect
des obligations imposées par le traité de Kyoto.
De toute évidence, l'UE doit entreprendre une action en
vue de rassembler les compétences et les ressources dans
la recherche nucléaire de pointe au niveau européen.
Ce programme définit les conditions de la création
d'un véritable Espace européen de la recherche dans
le secteur nucléaire et ouvre la voie vers une coordination
plus efficace des activités de recherche actuelles dans
les États membres. L'essentiel du budget (750 millions
d'euros) servira à financer la recherche en fusion nucléaire.
Ce programme devrait créer les conditions nécessaires
pour le lancement de la construction de l'ITER (réacteur
thermonucléaire expérimental international) au cours
des prochaines années. L'Union européenne participe
à ce projet aux côtés du Japon, de la Russie
et du Canada. Par ailleurs, le programme de fission nucléaire
mettra l'accent sur la gestion et l'élimination des déchets
radioactifs et favorisera une coopération étroite
pour la recherche entre les organismes nationaux de gestion des
déchets de l'UE.
Les dispositions de Kyoto relatives à la réduction du CO2 imposent des obligations strictes à l'UE. Dès lors que les États-Unis ont décidé de ne pas ratifier le traité de Kyoto, le fardeau devient encore plus lourd pour l'Europe, a ajouté le Commissaire Busquin. Le débat sur l'énergie nucléaire doit rester ouvert de manière à inclure l'énergie nucléaire propre dans le cadre plus vaste du développement durable, et par ailleurs l'effort de recherche doit être renforcé de manière à développer des sources d'énergie viables et renouvelables. Les décideurs politiques devraient être en mesure d'opérer un choix entre plusieurs formes d'énergie propre.
L'ITER devrait démontrer la faisabilité scientifique et technique de la production d'électricité grâce à la fusion nucléaire. Les négociations internationales avec le Japon, la Russie et le Canada évoluent d'une manière satisfaisante. Il serait bon de construire l'ITER en Europe, et je suis heureux de constater que deux États membres, la France et l'Espagne, ont proposé d'héberger ces installations. a déclaré M. Busquin. J'espère que les États-Unis reviendront au sein du consortium et nous aideront à développer cette technologie très prometteuse.
En ce qui concerne la gestion des déchets radioactifs, chaque État membre sera responsable de sa propre stratégie et de la construction de ses installations, mais la coopération avec la Commission permettra une approche harmonisée dans toute l'Europe, et la mise en commun des connaissances internationales.
Le programme de l'Euratom favorisera par ailleurs
l'évaluation conjointe de concepts novateurs pour la production
d'énergie nucléaire, avec des avantages éventuels
en termes de sécurité et d'incidence sur l'environnement.
Il concernera également la recherche sur la protection
contre les radiations, non seulement pour l'énergie nucléaire,
mais également dans le contexte d'applications médicales
et industrielles.
SOFIA, 13 juin - Un association internationale des travailleurs du nucléaire a annoncé jeudi qu'elle avait porté plainte à la Cour européenne de Justice contre la Commission européenne qui exige l'arrêt de plusieurs réacteurs de la seule centrale nucléaire de Bulgarie.
Le Conseil mondial des travailleurs du nucléaire (WONUC), association internationale basé à Paris qui regroupe des travailleurs du nucléaire civil, a introduit une requête à la Cour de Luxembourg contre l'exigence de la Commission de fermer les quatre plus vieux réacteurs de la centrale nucléaire de Kozlodoui, a annoncé Simeon Simov, vice-président du WONUC.
La fermeture des quatre réacteurs était une condition posée par la Commission européenne pour que la Bulgarie soit invitée en 1999 à commencer des négociations d'adhésion à l'UE.
La Bulgarie espère rejoindre l'Union en 2007, soit après la prochaine vague d'élargissement.
La requête, déposée lundi, demande "une annulation d'une décision de la Commission des Communautés européennes concernant la fermeture des unités de la centrale nucléaire bulgare de Kozlodoui".
Cette décision "n'entre pas dans les compétences de la Commission européenne", affirme la requête dont l'AFP a eu copie. Par ailleurs, "aucune expertise n'a été établie pour apprécier la prétendue dangerosité de ces unités 1 à 4, ni pour justifier leur fermeture", poursuit le document.
"La Commission européenne est incompétente pour prendre la décision attaquée..., cette décision étant, en toute hypothèse, dépourvue de fondement et de motivation", conclut la requête.
Le gouvernement bulgare a accepté de fermer les tranches 1 et 2 avant 2003. Le délai de fermeture des tranches 3 et 4 doit être fixé cette année, la Commission européenne insistant sur 2006, alors que la Bulgarie veut les laisser fonctionner au moins jusqu'à 2008 voire 2010.
Deux commissaires européens, Guenter Verheugen (élargissement) et Loyola de Palacio (énergie et transports) ont confirmé lors de visites récentes à Sofia l'exigence de l'UE de fermeture des tranches 3 et 4 en 2006.
"Nous n'accepterons à l'UE aucun Etat dont les réacteurs nucléaires ne disposent pas du niveau de sécurité conforme aux standards uniformes de l'UE", avait déclaré Mme de Palacio en avril à Sofia.
L'avocat belge du WONUC, Me Pierre Lambert, a déclaré à l'AFP: "il n'y a aucune décision --ni du parlement européen, ni du Conseil des ministres de l'UE, ni de la Commission européenne-- publiée dans le Journal Officiel qui détermine ces critères de sécurité" des centrales nucléaires.
La centrale de Kozlodoui "ne représente aucun danger. La décision de l'Union européenne de la fermer ne nous semble pas justifiée. Nous recourons à l'outil juridique pour faire prévaloir nos vues", a déclaré le professeur français André Maïsseau, président du WONUC.
Interrogé sur le risque que cette démarche compromette les chances de la Bulgarie d'adhérer à l'UE, M. Maïsseau a estimé que "si c'était le cas, ce serait épouvantable pour la démocratie européenne, ce serait un pur scandale".
Le soutien par le WONUC a été accueilli avec satisfaction en Bulgarie.
Emil Vapirev, président du Comité bulgare d'exploitation de l'énergie atomique chargé du contrôle sur la centrale de Kozlodoui, a affirmé que les tranches 3 et 4 disposent de "tous les équipements de sécurité connus dans le monde". Après leur modernisation ces réacteurs ont atteint le niveau de sécurité des réacteurs du modèle 440-213 qui fonctionnent en Hongrie, en République Tchèque et en Slovaquie, a-t-il souligné.
La centrale de Kozlodoui, qui fournit 40% de
l'énergie du pays, dispose de deux tranches plus récentes,
de 1.000 megawatts chacune, dont le fonctionnement n'est pas mis
en cause.
MOSCOU, 10 juin - La Russie a l'intention de répondre à un appel d'offres de la Finlande pour la construction d'une centrale nucléaire dans ce pays, a déclaré lundi le ministre russe de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev, cité par l'agence Itar-Tass.
Le Parlement finlandais a approuvé fin mai la construction dans le pays d'un 5e réacteur, un projet reporté à plusieurs reprises depuis la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine) en 1986.
Selon le ministre russe, "dans trois ou quatre mois un appel d'offres va être lancé pour la construction du premier réacteur" de la centrale dont le coût total s'élèvera à environ 1,5 milliard de dollars (1,57 milliard d'euros).
La Russie affrontera la concurrence des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Suède, de l'Allemagne et de la France, mais n'est pas dépourvue de chances de l'emporter, a-t-il estimé, selon Itar-Tass.
Selon lui, des experts finlandais ont récemment visité le chantier d'une centrale russe actuellement en construction en Chine.
La Voix du Nord 8/6/02;
La France candidate pour le site expérimental
VILNIUS, 7 juin (AFP) - Le gouvernement lituanien a annoncé vendredi qu'il était prêt à fermer avant 2009, à la demande de l'Union européenne, sa centrale nucléaire d'Ignalina de type Tchernobyl, à condition toutefois d'obtenir à cette fin une aide financière de l'UE.
"Les accords ont été obtenus et toutes les circonstances permettent de croire que la date de 2009 est acceptable", selon une déclaration gouvernementale.
Cependant, cet engagement reste "évidemment lié" à un soutien financier de l'UE, ajoute la déclaration.
"La logique politique et économique est simple - sans solidarité il n'y aura pas de fermeture en 2009", selon Vilnius.
Dans le cadre des préparatifs en vue de son adhésion à l'UE, la Lituanie s'est déjà engagée à fermer en 2005 l'un des deux réacteurs d'Ignalina, mais elle a suspendu sa décision quant à la fermeture du second.
Selon une expertise du gouvernement lituanien, le coût de la fermeture complète de la centrale qui fournit 70% de l'énergie électrique consommée par la Lituanie s'éleverait à plus de 3 milliards d'euros.
"L'UE a accepté de prendre en considération nos chiffres", a affirmé le gouvernement, ajoutant que Bruxelles reconnaissait l'incapacité de la Lituanie à supporter seule le coût de la fermeture d'Ignalina.
Un accord sur la centrale entre Vilnius et Bruxelles devrait être formalisé avant le 11 juin, date à laquelle Lituanie espère clore le chapitre de l'énergie dans ses négociations d'adhésion.
Cette année, l'UE a destiné 70 millions d'euros d'aide annuelle à la fermeture d'Ignalina pour les années 2004-2006. 200 autres millions d'euros ont été promis par une conférence internationale de donateurs en 2000, alors que 250 millions d'euros ont été dépensés jusqu'ici pour accroître la sécurité de la centrale, de construction soviétique.
CADARACHE, 6 juin - Le Japon, la France et l'Espagne ont officiellement proposé, après le Canada, des sites pour la construction d'un réacteur de fusion expérimental international dans le cadre d'un projet baptisé ITER, a-t-on appris, jeudi, à l'issue d'une réunion de négociations à Cadarache (Bouches-du-Rhône).
L'Union européenne a proposé les sites français de Cadarache et espagnol de Vandellos, tandis que le Japon a proposé le site de Rokkasho-mura (nord), selon un communiqué publié par les négociateurs du projet ITER (International Thermonuclear Experiment Reactor) qui rassemble l'UE, le Canada, le Japon et la Russie. En juin 2001, le Canada avait proposé le site de Clarington, près de Toronto.
L'évaluation des sites devrait être achevée fin 2002 pour être soumise aux chefs d'Etat, qui devront en choisir un seul, a expliqué Jean Jacquinot, chef du département de recherches sur la fusion contrôlée au commissariat à l'énergie atomique (CEA), qui présentait le dossier français.
Lancé en 1985, le projet ITER vise à construire un réacteur de fusion, au plus tôt en 2005, pour un montant de 4 milliards de dollars sur dix ans. 1,5 milliard de dollars ont déjà été consacrés aux plans et prototypes du réacteur.
Ce projet, s'il se concrétise, serait le plus important programme de recherche et de coopération international après la station spatiale, selon le communiqué. Les Etats-Unis, qui avaient participé au projet au démarrage, l'ont quitté mais envisagent un retour, a indiqué M. Jacquinot.
Les prochaines réunions de négociations sont prévues à Toronto septembre), Aomori, au Japon (29-30 octobre) et Barcelone (10-11 décembre).
La fusion, énergie qui se dégage du soleil lorsque les atomes légers d'hydrogène fusionnent pour constituer un atome plus lourd d'hélium, pourrait permettre de produire de l'électricité dans de grosses installations, a expliqué M. Jacquinot. "Intrinsèquement sûre", cette énergie permet de disposer de "réserves illimitées de combustible", ne produit "pas de déchets liés à la combustion", mais des "déchets radioactifs à durée de vie courte ou moyenne", a-t-il précisé.
Le Monde 5/6/02:
Parmi les candidats à la construction
du cinquième réacteur finlandais, la Russie n'est
pas le moindre. Le ministère de l'industrie atomique, Minatom,
manifeste un intense activisme commercial, par le biais de son
agence d'exportation Atomstroyexport, favorisé par des
coûts très bas et un soutien gouvernemental sans
complexe. Minatom a ainsi annoncé au printemps la signature
d'un accord de coopération avec le Vietnam, vu comme le
premier pas d'un contrat pour une centrale importante, et le lancement
de la construction d'un petit réacteur de recherche de
10 mégawatts (MW) avec la Birmanie, tandis que des discussions
se poursuivent avec la Corée du Nord sur la construction
d'un réacteur producteur d'électricité.
La Russie poursuit la construction d'un réacteur de 1 000
MW en Iran, à Bouchehr, et discute avec Téhéran
de la commande de deux autres réacteurs. L'hostilité
des Etats-Unis à cette coopération s'est allégée
lors de la visite du président George W. Bush à
Moscou, en mai. La Russie achève par ailleurs la construction
d'un réacteur à Tianwan, en Chine, un deuxième
étant programmé. De même, un mémorandum
pour deux réacteurs producteurs d'électricité
en Inde, à Kudankulam, a été signé
en novembre 2001.
OPPOSITION DE L'OPINION
Un atout particulier de l'offre commerciale russe semble être
la possibilité pour le client d'exporter en Russie, pour
y être stockés, les déchets produits par les
centrales. En juin 2001, la Douma - le Parlement russe - a adopté
une loi autorisant l'importation de déchets nucléaires
étrangers, malgré une forte opposition de l'opinion
publique. Cette possibilité est d'abord offerte aux anciens
pays de l'aire d'influence soviétique, comme la Bulgarie
et l'Ukraine. Mais elle en intéresse aussi d'autres, comme
Taïwan, voire le Japon, qui éprouvent des difficultés
à se débarrasser des combustibles usés radioactifs.
On ne sait pas si cette possibilité est incluse dans les
contrats de construction de nouveaux réacteurs : elle semble
être possible sous forme de fourniture de combustible avec
offre de reprise en fin d'utilisation, comme c'est déjà
le cas avec la Bulgarie. Cet aspect ne jouera pas dans le cas
de la Finlande, qui a sa propre politique d'enfouissement des
déchets, la plus avancée parmi les pays occidentaux.
Un site a été choisi à l'issue d'une longue
procédure de décision démocratique. La Finlande,
qui exploite deux réacteurs VVER russes "occidentalisés"
par la Suède, examinera l'offre de Moscou quand elle se
présentera. S'il est douteux qu'elle soit retenue, elle
permettra en tout cas de peser sur les prix des concurrents français,
anglais et américains.
Le Monde 5/6/02:
Les réacteurs américains à la retraite à 60 ans
Les états-unis présentent tous
les signes d'une prochaine relance du nucléaire civil.
Depuis l'élection de George W. Bush, et après les
pannes électriques en Californie, pour cause de sous-capacité
de production, le climat a nettement tourné à l'avantage
des électriciens utilisateurs de cette énergie.
Le 15 février, le secrétaire à l'énergie,
Spencer Abraham, a lancé "Nuclear Power 2010",
un programme qui pourrait mener à la construction de nouvelles
centrales d'ici à la fin de la décennie. Le Sénat
doit se prononcer durant l'été sur le choix du site
de stockage définitif des déchets nucléaires.
Le président Bush cite volontiers en exemple la politique
volontariste de la France en matière nucléaire.
Le 23 mai, Pascal Colombani, administrateur général
du Commissariat à l'énergie atomique français
(CEA) et président du conseil de surveillance d'Areva,
a signé avec M. Abraham un accord de coopération
avec le DOE (le ministère de l'énergie) pour la
recherche sur la gestion des déchets radioactifs.
Dans l'immédiat, outre-Atlantique, les industriels convoitent
surtout le marché du reconditionnement des centrales existantes.
"Le parc américain est dans un état de performance
exceptionnel, il est très rentable et a une moyenne d'âge
de 25 ans. Les autorités ont d'ores et déjà
autorisé le prolongement jusqu'à 60 ans de la durée
de vie de certains réacteurs. Sur 104 en activité,
70 % à 80 % seront remis à niveau", explique
Paul Felten, le directeur international d'Areva. Un reconditionnement
qui peut permettre
d'accroître jusqu'à 15 % la puissance installée,
pour rendre encore plus productive la centrale.
ESPOIRS POUR AREVA
Le français a racheté en février l'américain
Duke, une société d'ingénierie qui lui permettra
de fournir à ses clients une prestation clés en
main. Une quinzaine de sites ont déjà obtenu l'autorisation
de prolonger leur durée de vie, dont trois ont fait appel
à Areva. A terme, c'est au rythme de 7 ou 8 réacteurs
par an que devrait se dérouler le reconditionnement du
parc
nucléaire. A raison d'un coût unitaire de 100 millions
à 1 milliard de dollars, le marché est considérable.
"Il se profile derrière tout cela
un marché de construction de centrales neuves", espère
M. Felten. Washington a adopté de nouvelles procédures
qui permettent aux électriciens désireux de construire
des centrales de faire agréer des sites, préventivement
en quelque sorte. Ce marché de constructions neuves serait
autrement plus colossal que celui du prolongement, mais il ne
se débloquera pas avant 2005-2007. Le temps pour Areva
de renforcer ses liens et sa notoriété outre-Atlantique.
Le choix de sponsoriser un bateau français dans la Coupe
de l'America s'inscrit dans cette optique.
Le Monde 5/6/02:
La décision finlandaise le confirme
: l'Europe reste très divisée sur la question du
nucléaire. "D'un point de vue global, la situation
est plate : de temps en temps, un pays lance un réacteur
- la Finlande aujourd'hui -, un pays y renonce - la Turquie il
y a quelque mois", observe Bernard Laponche, du cabinet ICE
(International Consulting on Energy). Le modèle allemand
de sortie à long terme du nucléaire constitue une
alternative importante.
Le gouvernement belge a ainsi décidé, en mars, de
fermer ses sept réacteurs entre 2015 et 2025. En Suède,
le parti social-démocrate (SAP), dominant, a proposé
une sortie du nucléaire sur quarante ans, s'inspirant explicitement
du modèle adopté par Berlin ; un moyen pour Stockholm
d'échapper à sa propre décision, prise en
1980, de fermer les réacteurs suédois dès
2010. En Allemagne, la loi d'abandon du nucléaire, votée
en juin 2000, semble désormais acceptée par l'industrie,
et le candidat de l'opposition aux élections législatives
de septembre, Edmund Stoiber (CDU-CSU), n'est plus pressé
de l'annuler. Il est vrai que la formule retenue - une allocation
globale et définitive de 2 600 terawatts/heure d'électricité
nucléaire pour l'ensemble des centrales existantes - reporte
l'échéance après 2020, ce qui permet de voir
venir.
SURPRODUCTION ÉLECTRIQUE
La Grande-Bretagne a exprimé sa position dans un rapport
gouvernemental (The Energy Review) publié en février
: il y est dit que la façon la plus économique d'atteindre
"les priorités immédiates de la politique énergétique"
passe par "la promotion de l'efficacité énergétique
et des énergies renouvelables ". Le même rapport
admet cependant qu'il faut "garder l'option nucléaire
ouverte". Quant à l'Italie et à l'Espagne,
elles n'ont pas, ou quasiment pas, de nucléaire et ne manifestent
pas à ce jour l'envie d'en construire. L'entrée
en force du français EDF sur ces deux marchés est-elle
susceptible de changer la donne ?
En fait, la question du nucléaire ne se pose pas à
court terme : l'Europe est en effet, pour son bloc central (France,
Allemagne, Benelux), en état de surproduction électrique,
comme le note un rapport récent de l'Union pour la coordination
des transferts d'électricité (UCTE). En février,
par exemple, l'arrêt pour réparation de dix réacteurs
nucléaires français a été compensé
sans problème, sur le marché européen, par
l'électricité hydroélectrique norvégienne
et éolienne allemande.
Quant aux pays dont la consommation croît fortement, comme
l'Espagne, ils préfèrent investir aujourd'hui dans
des centrales électriques au gaz, comme le Royaume-Uni,
pour remplacer ses vieilles centrales nucléaires au Magnox.
C'est que la déréglementation du marché de
l'énergie ne favorise pas les centrales nucléaires,
dont la construction est longue et requiert un effort financier
très important. "L'analyse économique joue
en faveur du gaz, explique Peter Fraser, un expert de l'Agence
internationale de l'énergie (AIE). Pour qu'il en aille
autrement, il faudrait que le prix du pétrole, auquel celui
du gaz est assez étroitement lié, atteigne des niveaux
supérieurs à 30 dollars le baril."
CHANGEMENT CLIMATIQUE
Restent deux arguments qui jouent, à plus ou moins long
terme, en faveur du nucléaire. D'une part, le changement
climatique, les centrales atomiques n'émettant pas de gaz
à effet de serre. C'est le message que répète
avec vigueur Loyola de Palacio, la commissaire européenne
à l'énergie ; c'est aussi l'un des arguments avancés
par les Finlandais pour justifier leur choix. Même si, comme
le souligne le rapport sur l'énergie publié le 30
mai par l'Agence européenne de l'environnement, l'augmentation
prévisible en Europe des émissions de gaz à
effet de serre sera"principalement tirée par la forte
demande du transport". D'autre part, la croissance continue
de la consommation électrique des Européens (1,9
% par an entre 1990 et 1999). Si elle n'est pas freinée,
cette boulimie énergétique rendra l'apport du nucléaire
"incontournable", selon les termes mêmes de Mme
de Palacio. Dans cette double perspective, l'Union européenne
a pour objectif de faire passer la part des énergies renouvelables
en 2010 à 22 % de la consommation électrique globale.
Si cet objectif est atteint, le progrès de ces énergies
pourrait couvrir une large part de l'augmentation prévue
de la consommation d'électricité, sans émission
de gaz à effet de serre, ni production de déchets.
H. K.
L'EPR, le réacteur virtuel
L'European Pressurized Reactor (EPR), que le français Areva
compte proposer aux Finlandais, a été conçu
et développé depuis 1989 par Framatome et Siemens.
C'est un réacteur conventionnel à eau pressurisée,
qui a été lancé à l'origine pour "prendre
en compte le retour d'expérience d'exploitation du parc
existant", tant en France qu'en Allemagne, explique-t-on
chez Areva. Il est notamment prévu que "les fonctions
de sûreté les plus importantes [soient] assurées
par des systèmes diversifiés et redondants",
dupliqués quatre fois et installés dans quatre bâtiments
différents. Le confinement du coeur du réacteur
serait renforcé, de manière notamment à résister
à une explosion interne, mais aussi "à la chute
d'un avion militaire lourd". Reste que l'EPR, dont la mise
au point est achevée, n'a toujours pas trouvé son
premier client. Les électriciens allemands sont toujours
associés au projet, mais ils sont désormais inscrits
dans une logique de sortie du nucléaire. Son sort repose
désormais sur la seule EDF, qui n'est pas pressée
de passer commande, n'ayant pas besoin de nouvelles centrales
avant 2015-2020. Un réacteur de démonstration pourrait
être construit dans un premier temps.
TOKYO, 29 mai - Le Japon veut proposer le site de Rokkasho au nord du pays pour la construction d'un réacteur nucléaire expérimental international dans le cadre d'un projet impliquant le Canada, l'Europe, le Japon et la Russie, a-t-on appris mercredi de sources officielles.
Le village de Rokkasho, à environ 900 kms au nord de Tokyo, a été choisi par le Premier ministre Junichiro Koizumi et le principal parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate, selon un responsable du ministère des Sciences et technologies.
Le Japon proposera officiellement Rokkasho comme site candidat pour l'installation du réacteur lors d'une réunion intergouvernementale sur le réacteur expérimental thermo-nucléaire ITER le 4 juin en France.
L'ITER est un projet de collaboration comprenant le Canada, l'Europe, le Japon et la Russie, destiné à promouvoir les utilisations technologiques et scientifiques de l'énergie issue de la fusion nucléaire à des fins pacifiques.
"L'ITER choisira le site à la fin de cette année. Les autres candidats sont la France et l'Espagne et nous devrons beaucoup négocier", a indiqué un responsable du ministère.
Le Japon dépend de l'énergie
nucléaire pour un tiers de ses besoins en électricité
et dispose de 51 réacteurs. Rokkasho héberge un
réacteur de retraitement nucléaire.
27/05/02 - La
décision de la Finlande de construire un nouveau réacteur
nucléaire n'augure pas à ce stade d'un renversement
de tendance en Europe, où continue à prévaloir
un gel de la construction de centrales. La relance du nucléaire
en Finlande est "évidemment différente de la
tendance actuelle en Europe caractérisée par les
restrictions aux programmes nucléaires", résume
Peter Fraser, un expert de l'Agence internationale de l'énergie
(AIE). "A ce stade, il est difficile de dire s'il y aura
un renversement de tendance". Pour un spécialiste
du secteur nucléaire, la décision finlandaise, "longuement
mûrie", découle d'un choix économique
et non politique: "elle prend en compte trois considérations:
le coût (un kilowatt nucléaire moins cher), la sécurité
de l'approvisionnement énergétique et enfin le respect
des engagements de Kyoto" à savoir la réduction
des émissions de gaz à effet de serre. M. Fraser
reconnaît que la décision d'Helsinki est la première
en faveur de l'atome en Europe depuis plusieurs années,
mais explique le gel observé par les autres pays par le
fait qu'"aucun besoin ne s'est fait sentir pour la construction
de nouvelles centrales électriques". "C'est le
cas de la France où le nucléaire ne représente
pas un tabou mais où il n'y a pas besoin de construire
de nouvelles centrales", observe-t-il. Pour le spécialiste
du secteur, si la relance du nucléaire en Finlande "est
un symbole politiquement important, il ne va pas se traduire nécessairement
par un changement de la politique énergétique chez
ses partenaires européens". "L'impact se fera
sentir dans cinq, dix ou quinze ans, quand des pays européens
tels que la Belgique ou l'Allemagne devront reconsidérer
leurs choix énergétiques", indique-t-il. Pour
la Grande-Bretagne, le renouvellement du parc nucléaire
(34 anciens réacteurs en service qui couvrent 30% de la
demande d'énergie) devra se poser plus tôt, d'ici
2005/2010 et "un débat est déjà en cours
pour savoir si oui ou non le programme nucléaire devra
être reconduit", selon ce spécialiste. Au Royaume-Uni,
la part du gaz dans la production électrique représente
30% du marché. Mais alors que le gaz de la mer du Nord
a été très compétitif pendant 20 ans,
il est en train de s'épuiser. Or, si Londres veut maintenir
les centrales au gaz, il deviendra tributaire des importations
de Russie et du Moyen-Orient. Les pays européens ont des
positions divergentes à l'égard du nucléaire.
Des pays, comme l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, et l'Irlande
notamment
ont voté des lois pour geler ou sortir à terme du
nucléaire. D'autres, comme la Grande-Bretagne, estiment
que l'énergie nucléaire n'est pas économiquement
compétitive. Alors que pour certains, comme la France,
"le prix est attractif". "A long terme, estime
M. Fraser, l'énergie produite à partir du gaz naturel
sera moins chère que celle d'origine nucléaire".
"D'ici 20 ans, les centrales électriques au gaz seront
plus économiques, à condition bien sûr que
le prix du pétrole (référence pour le cours
du gaz) soit en dessous de 30 dollars américains le baril".
Des industriels nucléaires ne sont pas de cet avis. Si
le coût de
l'investissement initial par kilowatt/heure est plus élevé
pour la production nucléaire, disent-ils, le coût
de fonctionnement (combustible et maintenance) ainsi que celui
du démantèlement est moins cher. Avec une durée
de vie plus longue (d'environ 40 ans), les centrales nucléaires
ont un coût moins élevé que celles au charbon
et au gaz, indiquent-ils.
- Finlande : le Parlement avalise la construction d'un
nouveau réacteur nucléaire
- La Commissaire européenne à l'Energie salue la décision finlandaise
- La Finlande poursuit son chemin sur la voie de l'énergie nucléaire
- La finlande a des rêves nucléaires
STOCKHOLM, 15 mai - Quelque 400 employés de centrales nucléaires venus de 15 pays doivent se réunir jeudi à Malmoe (sud) et vendredi à Goeteborg (sud-ouest) afin de manifester pour le maintien et le développement de l'énergie d'origine nucléaire, a indiqué mercredi l'agence TT.
350 d'entre eux vont participer à une course de relais de Malmoe à la centrale nucléaire de Ringhals, 200 kilomètres plus au nord, via celle de Barsebaeck, face à Copenhague.
Des manifestations similaires, organisées comme celle en Suède par le Conseil mondial des travailleurs du nucléaire (World Council for Nuclear Workers, Wonuc), ont déjà été organisées aux frontières franco-belge et austro-hongroise, en Roumanie, en Allemagne et en Russie.
La Suède avait approuvé par référendum en 1980 l'arrêt de ses 12 réacteurs en 2010 sous condition de capacité de remplacement du nucléaire par des sources d'énergie plus écologiques et également rentables.
Mais la majorité sociale-démocrate a récemment passé un accord avec les centristes pour la mise en oeuvre d'un programme de démantèlement calqué sur le modèle adopté en 2001 par le gouvernement allemand et les grands groupes énergétiques. Selon cet accord, le démantelement complet du nucléaire civil suédois n'interviendrait pas avant 30 ou 40 ans.
La part du nucléaire dans la consommation d'électricité en Suède est actuellement d'environ 50% et les experts estiment qu'elle ne passera pas en dessous des 44% en 2010 (31% pour la consommation totale d'énergie).
Le premier réacteur de la centrale de Baresebaeck, d'une puissance de 600 mégawatts, a été fermé en 1999 et le second réacteur pourrait être fermé en 2003, selon le gouvernement.
Les 10 réacteurs restants sont répartis entre les centrales de Forsmark (centre, trois réacteurs), Ringhals (sud-ouest, quatre) et Oskarshamn (sud-est, trois).
SOFIA, 30 avr - Les
compagnies canadiennes SNC-Lavalin et Atomic Energy of Canada
(AECI) se sont déclarées intéressées
à la construction d'une nouvelle centrale nucléaire
en Bulgarie, a-t-on appris mardi auprès du ministère
bulgare des Affaires étrangères.
La semaine dernière, lors d'une visite du chef de la diplomatie
bulgare Solomon Passi au Canada, ces deux sociétés
ont manifesté "un vif intérêt" pour
la construction d'une centrale nucléaire à Belene,
sur le Danube, qui commencée en 1983 a été
gelée en 1990 sous la pression des mouvements écologistes,
a-t-on indiqué de même source.
L'ambassadeur de la République tchèque en Bulgarie, Petr Dokladl, avait déclaré lundi que son pays était intéressé à la construction de la centrale de Belene et qu'il y apporterait "son soutien politique". En 1990, la Tchécoslovaquie avait fourni un corps de réacteur pour cette centrale où 1,3 milliard de dollars sont déjà investis.
Selon un récent sondage Gallup, 60% des Bulgares sont favorables à la construction d'une deuxième centrale nucléaire dans le pays dont le projet doit être actualisé avant d'être adopté par le gouvernement.
Le Premier ministre bulgare, Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, a récemment annoncé l'intention de son gouvernement de construire cette centrale alors que l'Union européenne (UE) exige la fermeture, pour des raisons de sécurité, de quatre tranches anciennes, à 440 MW chacune, de la centrale nucléaire de Kozlodoui.
Si la Bulgarie s'est engagée à arrêter les tranches une et deux avant la fin de l'année, elle négocie avec l'UE pour exploiter les tranches 3 et 4 jusqu'à 2008-2010, alors que Bruxelles insiste pour leur fermeture dès 2006.
MINSK, 27 avr - Le Belarus souhaite acheter une centrale nucléaire lituanienne de type Tchernobyl qui doit être fermée dans les prochaines années, a annoncé le président bélarusse Alexandre Loukachenko vendredi, jour-anniversaire du plus grave accident du nucléaire civil de tous les temps.
Des spécialistes bélarusses ont déjà contacté les autorités lituaniennes pour leur proposer le rachat de la centrale Ignalina, proche de la frontière avec le Belarus, a précisé M. Loukachenko.
La Lituanie s'est engagée à fermer avant 2005 le réacteur no 1 de la centrale de Ignalina et le second dans un avenir proche.
3.000 personnes ont manifesté vendredi dans les rues de Minsk pour dénoncer les carences du président dans la gestion de la catastrophe de Tchernobyl.
L'explosion le 26 avril 1986 du 4ème
réacteur de la centrale ukrainienne de Tchernobyl a coûté
au Belarus voisin 250 milliards de dollars (280 millions d'euros)
et le pays a dépensé
en dix ans 134 milliards de dollars pour effacer ses séquelles.
CHERBOURG-OCTEVILLE, 23 avr - L'atelier R4 de purification et de conversion du plutonium de l'usine UP2 800 de la Compagnie générale des matières nucléaires (Cogema) de la Hague (Manche) a été mis en production vendredi, a annoncé mardi la Cogema dans un communiqué.
La mise en production de l'atelier a pu être effectuée après autorisation de l'Autorité de sûreté nucléaire.
"L'atelier R4 s'inscrit dans le processus de développement des performances techniques de l'établissement, offrant ainsi au groupe Cogema la possibilité de poursuivre le développement de ses services de traitement et de recyclage", assure la Cogema dans le communiqué.
VILNIUS, 23 avr - La Lituanie ne sera pas capable, pour des raisons techniques et sociales, de fermer complètement sa centrale nucléaire d'Ignalina avant 2009, date fixée par l'Union européenne, a déclaré mardi le président lituanien Valdas Adamkus.
"Ce n'est pas seulement une opération technique où on arrête les réacteurs, on ferme la porte et on s'en va. Nous devons aussi faire face à des problèmes sociaux, puisqu'il s'agit de milliers de spécialistes qui travaillent ici", a dit M. Adamkus lors d'un point de presse.
"C'est un problème complexe et je ne vois pas la possibilité pratique de le résoudre aussi rapidement", a déclaré le président lituanien, avant d'ajouter: "Je pense que nous ne devons pas nous engager sur une date concrète comme celle de 2009 qui, à ma connaissance, n'est pas clairement argumentée, mais penser à ce qui se passerait si nous n'étions capables de le faire qu'en 2011".
La Lituanie a promis à l'UE de fermer le premier réacteur en 2005, mais Bruxelles souhaite une fermeture totale d'Ignalina d'ici 2009 si Vilnius veut conclure ses négociations d'adhésion cette année et entrer dans l'UE en 2004.
Bruxelles a déjà affecté 210 millions d'euros pour la fermeture d'Ignalina dans son budget complémentaire de 2004-2006 de financement de l'élargissement de l'UE. Quelque 200 millions d'euros supplémentaires ont été promis à Vilnius lors d'une conférence internationale de donateurs en 2000.
L'UE considère que la centrale d'Ignalina, construite sur le modèle de celle de Tchernobyl (Ukraine) par les Soviétiques, est dangereuse en dépit des 250 millions d'euros dépensés en dix ans pour en améliorer la sécurité.
Le coût total de la fermeture d'Ignalina, qui fournit 70% de l'énergie électrique consommée par la Lituanie, est estimé par Vilnius à 2,2 milliards d'euros à débourser d'ici 2020 et 3 milliards par la suite.
PEKIN, 19 avr - La Chine a annoncé vendredi la mise en service commerciale de sa troisième centrale nucléaire, de conception très largement chinoise, dans l'est du pays.
Selon le quotidien China daily, la première tranche de Qinshan II, une centrale nucléaire construite dans le district de Haiyan, dans la province orientale du Zhejiang, a commencé à fonctionner 47 jours plus tôt que prévu, grâce à un réacteur de 600 MGW.
Un second réacteur de 600 MGW devrait entrer en fonction au cours des prochains mois, a-t-on par ailleurs appris de source industrielle.
La centrale de Qinshan II, dont le coût total est évalué à 1,8 milliard de dollars, a été très largement conçue et construite par la Chine, avec quelques apports extérieurs, comme ce fut déjà le cas de Qinshan I. La société française Framatome a notamment participé en transférant sa technologie de l'ingénierie de l'îlot nucléaire, précise-t-on de même source.
Selon Li Yongjiang, le directeur de la société d'exploitation de Qinshan, cité par l'agence officielle Chine nouvelle, l'expérience acquise dans la construction de la première tranche de Qinshan II devrait permettre à la Chine de se lancer dans la construction de réacteurs de 1.000 MGW à l'avanir.
Avant la mise en service de Qinshan II, la Chine disposait déjà de deux centrales nucléaires en service, l'une à Qinshan I (300 MGW) et l'autre à Daya Bay (2.000 MGW) dans la province méridionale du Guangdong, construite en coopération avec des sociétés françaises.
Sept autres réacteurs sont en cours de construction, dont trois à Qinshan avec la collaboration d'entreprises françaises et canadiennes, deux à Ling'ao (avec les entreprises françaises Framatome et EDF) dans le Guangdong, juste à côté de Daya Bay, et deux réacteurs russes destinés la centrale de Tianwan dans la province du Jiangsu (est).
La première tranche de la centrale de Ling'ao, petite soeur de Daya Bay qui a été connectée pour la première fois au réseau fin février, devrait également être mise en service au cours des prochains mois.
MOSCOU, 16 avr - La
Russie va effectuer des livraisons de combustible nucléaire
à la république tchèque pour un montant de
200 millions de dollars dans le cadre du règlement de la
dette soviétique envers Prague, a indiqué mardi
le Premier ministre tchèque Milos Zeman à Moscou.
"Le but de principal de cette visite est le règlement
de la question de la dette à la république tchèque"
que la Russie a héritée de l'Union soviétique,
a déclaré M. Zeman devant la presse à l'issue
d'une rencontre avec le président du Conseil de la Fédération
(chambre haute du Parlement russe).
"J'espère que nous allons signer aujourd'hui un accord qui va permettre la livraison de combustible nucléaire pour 200 millions de dollars sur 5 ans" en règlement partiel de la dette, a ajouté M. Zeman. Il a indiqué avoir visité la veille un combinat de la région de Moscou qui produit ce combustible, Machinostroitelny Zavod.
Il a par ailleurs rappelé que conformément à un accord signé à Prague en octobre dernier par le Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov, la dette serait également remboursée par des livraisons d'hélicoptères de combat MI-24 et d'avions de transport militaire AN-70 par la Russie pour un montant de 500 millions de dollars.
"Le remboursement de la dette doit se faire à des conditions mutuellement acceptables", a-t-il encore déclaré.
M. Zeman, arrivé à Moscou lundi, doit notamment être reçu par le président russe Vladimir Poutine mercredi au Kremlin.
LING AO (CHINE), 6 avr - Le nucléaire ne pourra pas disparaître
pour des raisons stratégiques, car la demande d'électricité
va augmenter de 100% dans le monde d'ici 20 ans et toutes les
énergies devront être utilisées pour l'équilibre,
a déclaré samedi un responsable d'EDF lors d'un
voyage de presse en Chine.
M. Hervé Machenaud, responsable Asie-Pacifique d'EDF, a
souligné lors d'une visite de la centrale nucléaire
de Ling Ao, jouxtant celle de Daya Bay, dans le sud de la Chine,
qu' "on ne pourra pas se passer du nucléaire en Europe
et surtout en France, car la situation est encore plus critique
car on a peu de charbon et encore moins de gaz".
"Aussi pour des raisons d'équilibre stratégique, le nucléaire ne pourra pas disparaître", a-t-il dit. En France, a-t-il ajouté, la production sera hydraulique et nucléaire.
"Rien ne peut aujourd'hui laisser penser qu'il y a des solutions alternatives", a-t-il affirmé.
Il a indiqué "qu'aujourd'hui l'entreprise a la maîtrise de la technologie nucléaire et que l'enjeu c'est de la garder".
Après avoir relevé qu'une telle industrie est lourde en investissement, il a déclaré que "la France ne peut se permettre de dissoudre le tissu industriel correspondant ou le diluer". "Si ce tissu est dissout, a-t-il averti, ce seront les Etats-Unis qui construiront notre industrie nucléaire quand nous en aurons besoin".
"Pour qu'une industrie vive, a-t-il dit, il faut qu'elle innove et la survie du parc existant dépend des nouvelles centrales à créer".
Selon lui, en raison de la hausse de la demande
de l'électricité sur les deux prochaines décennies,
"il va se construire autant de centrales électriques
qu'au cours du 20ème siècle".
MOSCOU, 6 avr - Un
haut responsable arménien a rejeté samedi une recommandation
de l'Union européenne sur la fermeture de la centrale nucléaire
de Metzamor d'ici 2004, estimant l'installation capable de fonctionner
jusqu'à 2016, a rapporté l'agence Interfax.
Vardan Movsesian, chef de la commission énergétique
du pays, a estimé qu'il serait "irréaliste"
de fermer la centrale alors que ses possibilités sont encore
importantes. "Selon mes informations, la centrale peut opérer
jusqu'à 2016", a-t-il dit à Interfax.
Erevan a signé un accord avec l'Union européenne sur la fermeture d'ici 2.004 de la centrale, considérée dangereuse en raison de sa situation dans une zone sismique mais des craintes se sont faits jour sur le fait que l'Arménie ne tiendrait pas ses engagements.
M. Movsesian a également estimé insuffisant le prêt de 100 millions d'euros proposé par l'UE (88 million de dollars) pour fermer la centrale et promouvoir d'autres sources d'énergie.
Le président arménien Robert Kocharian avait déclaré le mois dernier être prêt à fermer la centrale "en parallèle" avec la recherche de nouvelles sources d'énergie.
Située dans l'ouest de l'Arménie, cette centrale fournit environ 50% de l'électricité consommée dans le pays. D'une capacité théorique de 407,5 mégawats, elle a été mise en service en 1980. Elle avait été fermée en 1988 après le tremblement de terre qui avait dévasté l'Arménie, et n'avait été relancée qu'en 1995.
PARIS, 25 mars - La France est le pays au monde qui a le plus misé sur le nucléaire avec 76 % de son électricité produite à partir de cette énergie, selon les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Elle détient le deuxième rang mondial en termes de productiontérawatts heure (TWh) en 2001, soit 15,5 % du total mondial) et par le nombre de ses réacteurs (58 réacteurs dans 20 centrales) derrière les Etats-UnisTWh dans 104 réacteurs). Mais les Etats-Unis ne dépendent du nucléaire que pour un cinquième de leur production d'électricité.
Comme le Japon, troisième producteur mondial (317 TWh), la France a fait le pari du nucléaire après le premier choc pétrolier de 1973. Elle cherchait à diminuer sa dépendance du pétrole et du gaz qu'elle doit presque entièrement importer et qui ne fournissent plus aujourd'hui que 9 % de sa production d'électricité. En dehors des grands barrages hydroélectriques (13 % de son électricité) elle n'a que très peu développé les énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire (2 %).
Compte-tenu du problème des déchets et de l'hostilité croissante de l'opinion à la construction de nouvelles centrales, les pouvoirs publics vont être confrontés à des choix difficiles avant la fin de la décennie.
L'Allemagne a décidé en juin 2001 de sortir progressivement du nucléaire. Un accord gouvernement-industriels prévoit une durée de vie moyenne de 32 ans pour les 19 réacteurs actuellement en fonctionnement qui ont assuré 31 % de la production d'électricité en 2001.
La Belgique a fait de même le 1er mars en prévoyant de fermer ses sept réacteurs entre 2015 et 2025.
A l'opposé le président George W. Bush a décidé de relancer la construction de nouveaux réacteurs dès mai 2001 pour réduire la dépendance des Etats-Unis des importations énergétiques du Proche-Orient.
La Russie (29 réacteurs) s'est fixée pour objectif de doubler la part de l'énergie nucléaire (14 %) d'ici à 2015.
En Scandinavie le gouvernement finlandais a
approuvé en janvier la construction d'un cinquième
réacteur. La Suède qui avait voté en 1980
par referendum pour la sortie du nucléaire en 2010 vient
de reporter de plusieurs dizaines d'années le démantèlement
de ses 11 réacteurs.
La Suède n'en finit pas de tergiverser (Le Figaro du 20/03/02)
STOCKHOLM, 15 mars - Les
sociaux-démocrates suédois ont abandonné
la date de 201O pour l'abandon du nucléaire civil et présenté
vendredi un nouveau programme calqué sur le modèle
adopté en 2001 entre le gouvernement allemand et les grands
groupes énergétiques et repoussant leur démantelement
complet à 30 ou 40 ans.
Fruit d'un accord entre le gouvernement social-démocrate
(minoritaire), les ex-communistes et les centristes, le texte
présenté vendredi lors d'une conférence de
presse par le ministre suédois de l'Economie et de l'Energie,
Bjoern Rosengren, propose aux groupes énergétiques
de négocier la date de fermeture des centrales et le volume
d'énergie qu'elles seront habilitées à produire
d'ici là.
Comme en Allemagne, le démantèlement de l'ensemble du parc nucléaire n'est pas attendu avant trente ou quarante ans, a averti M. Rosengren.
Conservateurs et libéraux, majoritairement favorables au nucléaire, sont opposés à cette mesure. Les Verts ont pour leur part dénoncé un "pas en arrière" de la politique nucléaire suédoise.
Les deux principaux producteurs d'électricité, Vattenfall et Sydkraft, se sont dits "ouverts à toute discussion" et ont au moins salué un début de réponse à l'avenir du nucléaire dans le royaume.
Le ministre a estimé qu'une solution adaptée aux conditions du marché - dérèglementé -, acceptée par les producteurs et négociée avec eux en prenant en compte des paramètres de rentabilité et d'emploi notamment, permettrait d'éviter les coûts financiers induits par un démantèlement arbitraire à une date arbitraire.
Ce revirement spectaculaire de la politique nucléaire suédoise tire un trait définitif sur l'approbation par référendum en 1980 de l'arrêt des 12 réacteurs en 2010, un projet qui était conditionné à la capacité de remplacement du nucléaire par des sources d'énergie plus écologiques et également rentables.
La part du nucléaire dans la production suédoise d'électricité est actuellement d'environ 50% et les experts estiment qu'elle ne passera pas en dessous des 44% en 2010 (31% pour la consommation totale d'énergie).
Idéalement, la production d'énergie renouvelable (centrales thermiques) devra augmenter de 10 térawatts/heures (TWh, milliard de kWh) en 2010 (soit 1,25 TWh/an contre 0,3 TWh actuellement). En cas de succès, l'objectif sera réhaussé à 15 TWh pour 2015, a indiqué M. Rosengren.
En revanche, la décision prise en 1997 par le parlement de fermer les deux réacteurs de Barsebaeck reste valable. Le premier réacteur, d'une puissance de 600 mégawatts, a été fermé en 1999 et le second réacteur pourrait être fermé en 2003, selon le ministre.
Les 10 réacteurs restants sont répartis entre les centrales de Forsmark (centre, trois réacteurs), Ringhals (sud-ouest, quatre) et Oskarshamn (sud-est, trois).
27/2/02 Le gouvernement belge n'a pas pu mardi soir traduire en texte de loi à présenter au parlement sa décision prise en 1999 de fermer les centrales nucléaires du pays à l'horizon 2025, a-t-on appris dans la nuit de mardi à mercredi de source gouvernementale.
Les principaux membres du gouvernement du Premier
ministre Guy Verhofstadt ne sont pas parvenus, après plusieurs
heures de discussion, à adopter le projet de loi prévoyant
la fermeture entre 2014 et 2025 des sept centrales nucléaires
belges défendu par le secrétaire d'Etat à
l'Energie et au Développement durable, l'écologiste
Olivier Deleuze.
Un groupe d'experts a été chargé de rédiger
d'ici au prochain conseil des ministres, vendredi, une nouvelle
version du texte.
"Les libéraux veulent donner aux
opérateurs électriques le signal qu'ils peuvent
continuer comme avant, que la Belgique n'a pas décidé
de sortir du nucléaire, ce qui est inacceptable",
a affirmé un responsable écologiste à l'issue
de la réunion.
L'accord de gouvernement de juillet 1999, qui a porté au
pouvoir la coalition "arc-en-ciel" (libérale-socialiste-écologiste),
prévoit la "désactivation des centrales nucléaires
dès qu'elles auront atteint l'âge de 40 ans".
La mesure doit toutefois encore être traduite en texte de
loi --et donc être approuvée par le gouvernement,
puis par le parlement belge-- avant d'entrer en vigueur.
M. Deleuze avait affirmé récemment
que "la sortie du nucléaire sera mise en oeuvre dans
le cadre du respect des normes imposées par le protocole
de Kyoto et de la sauvegarde des besoins économiques du
pays". Les milieux industriels belges s'étaient toutefois
élevés ces dernières semaines contre le projet
jugé "hâtif" et "idéologique"
du secrétaire d'Etat à l'Energie, ancien directeur
de Greenpeace Belgique.
"Il n'y a pas de raison scientifique ou écologique,
ni technique ou économique, qui justifie une décision
en 2002 pour l'arrêt des centrales à partir de 2014",
a affirmé dans un communiqué récent la Fédération
des Entreprises de Belgique (FEB).
"Seulement 20% au mieux de l'électricité
pouvant provenir de +sources vertes+ (vent, soleil), seul le retour
vers l'énergie fossile, plus polluante et contraire aux
engagements de Kyoto, pourrait assurer l'approvisionnement adéquat
de la Belgique", a déclaré la FEB.
Pour Eric Biérin, porte-parole d'Olivier Deleuze, "si
des alternatives n'existent pas encore, c'est parce que les producteurs
d'électricité ont tout misé sur le nucléaire".
"Le gouvernement compte réduire
la demande en énergie durant la période qui nous
sépare de la fermeture des centrales", a-t-il ajouté.
Cela passerait par la mise en place d'incitants fiscaux favorisant
l'adoption par les particuliers et par l'industrie de technologies
plus économes en énergies, ainsi que par le développement
de la co-génération gaz-électricité,
a précisé M. Biérin.
Le gouvernement finlandais a décidé d'autoriser l'implantation d'une cinquième centrale nucléaire d'une capacité de 1500 MW à Olkiluoto ou Loviisa. La décision prise de développer le nucléaire contraste avec les décisions prises par les gouvernements voisins suédois et allemand d'arrêter la construction de centrales.
Il s'agit là de faire face au manque d'électricité dans le pays, d'autant plus que la consommation est amenée à augmenter de 20% d'ici 2005.
En 2000, l'électricité d'origine nucléaire a représenté 27% de la production totale d'électricité dans le pays, l'électricité hydraulique 18,2%, la biomasse 11,5%, le charbon 10,5% et le gaz naturel 10,1%.
VISAGINAS (Lituanie), 10 fév - A Visaginas, petite ville perdue dans une région sauvage du nord-est de la Lituanie, réputée pour ses belles forêts et ses lacs, personne ne veut voir fermer la centrale nucléaire, de type Tchernobyl et dont l'UE exige la fermeture en échange de l'entrée de ce pays balte dans l'UE.
Fermer la centrale d'Ignalina, située à côté de Visaginas, risque d'être dangereux et d'augmenter le risque d'accidents, affirme son directeur, Viktor Sevaldin. Une telle décision risque en effet de "nuire au moral des employés", les rendant moins vigilants, et de "provoquer le départ anticipé des spécialistes", estime M. Sevaldin, qui a supervisé plusieurs projets de modernisation au cours des dix dernières années.
Déjà "un petit nombre d'experts sont partis vers les Etats-Unis, le Canada et la Russie", déclare-t-il.
A l'agence nucléaire lituanienne, on souligne le risque d'un exode d'experts vers des pays cherchant à acquérir la technologie nucléaire. "Nous nous sommes engagés à former des spécialistes uniquement à des fins pacifiques, mais ils ne devraient pas avoir de problèmes pour aller au Pakistan ou vers d'autres pays semblables", estime son président, Jonas Gylys.
L'Union européenne exige, pour terminer cette année les négociations d'adhésion à l'UE de la Lituanie et son entrée en 2004, que le gouvernement s'engage à fermer complètement la centrale d'ici 2009.
Mais, dans cette ville de 30.000 habitants construite au même momment que la centrale, il y un quart de siècle, et où le chômage atteint déjà 20%, la population ne cache pas sa colère à l'idée de la fermeture.
Les habitants de la ville ont déjà surnommé le bâtiment qui abrite l'unité chargée de la fermeture de la centrale "les pompes funèbres", et le centre d'information de l'UE ouvert début janvier a déjà vu sa vitre brisée par un habitant en colère.
Tous sont sceptiques quant aux assurances du gouvernement d'y attirer des investissements et dynamiser la ville.
"Beaucoup de gens quittent déjà la ville, mais le pire, c'est qu'en vendant un logement à Visaginas, on reçoit très peu d'argent", se plaint Ivan, 45 ans, ancien chef de chantier qui, après avoir perdu son travail, gagne sa vie comme chauffeur de taxi.
La majorité des 4.600 salariés de la centrale, venus de Russie avec leur famille aux débuts des années 1980 pour construire la centrale à l'époque où la Lituanie faisait partie de l'Union soviétique, semblent être résignés.
"Pendant un certain temps nous avons essayé de lutter contre la décision. Maintenant, nous attendons simplement de voir ce qui va se passer", avoue un opérateur de la centrale, Pavel Chalekij.
L'Union européenne a promis d'accorder une aide à la fermeture de la centrale, et a inscrit à ce titre 210 millions d'euros à son budget additionnel 2004-2006 pour la fermeture d'un premier réacteur.
Mais cette fermeture, officiellement promise pour 2005 par le gouvernement, pose déjà problème, car d'autres centrales de remplacement doivent d'abord être construites. La centrale d'Ignalina fournit en effet 70% de l'énergie électrique consommée par la Lituanie.
"On ne peut pas risquer de fonctionner sur un seul réacteur pendant l'hiver, Ignalina et la ville pourraient geler, ce qui entraînerait des risques pour la sécurité", explique M. Sevaldin.
La fermeture du deuxième réacteur avant 2009 semble être également un objectif ambitieux, ajoute-t-il. L'équipe chargée de la fermeture devra commencer par enlever tout le combustible non consommé du premier réacteur, et cela pourrait prendre jusqu'en 2011, estime-t-il.
BERNE, 5 fev - Les cinq centrales nucléaires suisses ont enregistré une production d'électricité record de 25,3 milliards de kilowattheures (kWh) en 2001, a indiqué mardi l'Association suisse pour l'énergie atomique (ASPEA).
Les cinq centrales, Beznau I et II, Mühleberg, Gösgen et Leibstadt ont ainsi dépassé d'environ 1,3% la performance de l'an 2000, franchissant pour la 2ème année consécutive, le cap des 25 milliards de KWh, a-t-elle ajouté.
"Les résultats de production très élevés enregistrés ces dernières années reflètent l'état irréprochable du parc nucléaire suisse, et la qualité de la gestion d'exploitation de chaque installation", a commenté l'ASPEA.
Deux initiatives populaires anti-nucléaires (demandes de citoyens cherchant à obtenir l'organisation de référendums) ont été déposées, concernant l'une la prolongation du moratoire sur la construction de nouvelles centrales, et l'autre, la désaffectation progressive des centrales nucléaires.
En octobre 2000, le gouvernement suisse avait décidé de ne pas limiter la durée d'exploitation des cinq centrales du pays, en attendant de transmettre un projet d'une nouvelle loi sur l'énergie atomique.
Ce texte, actuellement discuté à la chambre haute du parlement, prévoit notamment que la mise en service de nouveaux réacteurs devrait être soumise à l'avenir à un référendum populaire, rejoignant une des revendications des anti-nucléaires.
Suite aux accords sur le désarmement
nucléaire, les USA et la Russie ont signé en septembre
2000, un accord pour réduire, de part et d"autre,
leur stock de 34 tonnes de plutonium militaire. A ce titre le
département de l"énergie américain a
annoncé son intention d"utiliser la totalité
de ce plutonium en le recyclant dans du combustible MOX (combustible
nucléaire à base d"uranium et de plutonium).
Cette décision implique la construction d"une usine
aux Etats-Unis sur la base de la technologie utilisée dans
l"usine de fabrication de combustible MOX du groupe COGEMA,
en France. Selon la COGEMA, la construction de l"usine devrait
débuter en 2004 pour une mise en service prévue
en 2007.
UNIVERS-NATURE 04/02/2002
Le Monde.fr 30/01/02
Certains itinéraires promettent une
visite du cimetière des déchets de la catastrophe
| GammaEnvie de vacances ?
Lassés des traditionnelles destinations touristiques, du
bronzage en Martinique ou des balades sur les canaux de Venise
? Il existe maintenant une alternative particulièrement
chaude que le Sunday Herald s'est empressé de relater.
New Men Travel, une agence touristique de Kiev, en Ukraine, propose
de visiter la centrale de Tchernobyl, dont l'un des réacteurs
a explosé le 26 avril 1986, provoquant la plus grande
catastrophe nucléaire de tous les temps.
Rassurez-vous, compteurs Geiger et combinaisons de protection sont fournis. Le prix du frisson est de 460 dollars pour un tour des vestiges les plus dangereux du site contaminé, en voiture privée et accompagné d'un guide parlant l'anglais. Il en coûtera 340 dollars pour un tour en minibus. Plus collectif, il permet aussi de partager angoisses et appréhensions.
L'agence a tout prévu : cinq itinéraires sont proposés. Ils commencent tous dans la zone d'exclusion, un cercle de sécurité de 30 km autour de la centrale. La visite de base comprend la présentation d'une maquette de Tchernobyl et se conclut par quelques minutes sur un balcon avec vue sur le sarcophage qui recouvre le bloc-réacteur numéro 4 de la centrale. Pour les amateurs de ville fantôme, un tour dans la ville de Pripiat, qui jouxte la centrale, est proposé. Impression inoubliable et solitude garantie : les 50 000 habitants ont été évacués. Pour ceux qui en veulent plus, New Men Travel offre des services particuliers. Certains itinéraires promettent, par exemple, de visiter le cimetière des déchets de la catastrophe. Pour ceux qui ont un fort appétit, Dimitri Osyka, directeur de l'agence, organise des repas à la centrale.
Le coût des visites est en réalité beaucoup plus élevé que ne l'annonce l'agence touristique. Un an après la fermeture définitive de la centrale de Tchernobyl, celle-ci reste toujours une sérieuse menace. Shaun Burnie, un activiste qui a participé aux campagnes antinucléaires de Greenpeace et qui a visité la centrale, n'en recommande pas la visite "Chaque personne qui se rend (sur le site) prend un risque", rapporte le Sunday Herald.
Malgré une aide de 2,3 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) fournie par l'Occident à Kiev pour sécuriser le site, à tout moment, le sarcophage, monté à la va-vite après la tragédie, menace de s'effondrer et de libérer à l'air libre un magma hautement radioactif de 160 tonnes. La radioactivité qui continue à s'échapper des failles du monstre nucléaire a déjà provoqué une épidémie de cancers de la thyroïde en Ukraine et en Biélorussie.
Ceux qui souhaiteraient toutefois se frotter à l'atome peuvent contempler à moindre risque, depuis l'autoroute du Soleil, l'imposante centrale nucléaire de Cruas-Meysse, en Ardèche, qui, elle, est fiable nous assure EDF.
Edouard Pflimlin
MOSCOU, 29 jan - La Russie doit doubler d'ici 2015 la part du nucléaire dans sa production totale d'énergie, notamment en raison du coût trop élevé du gaz, a indiqué mardi l'adjoint au ministre russe de l'Energie atomique Boulat Nigmatouline.
"Nous croyons que la part des centrales nucléaires dans la production d'énergie en Russie devrait doubler d'ici 2015 et constituer 30% à 35% du total", a déclaré M. Nigmatouline lors d'une conférence de presse, soulignant que les autorités russes "travailleraient dans cette direction".
"Le temps du gaz bon marché et principale source d'énergie est terminé", a-t-il ajouté, regrettant le gel de la construction des réacteurs nucléaires de Kalinine, Balakovo, Rostov et Koursk, "où deux milliards de dollars avaient été investis".
"Il faut poursuivre leur construction", a affirmé le responsable.
Dans le cadre de cette politique, le ministre de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev et le gouverneur de Saratov Dmitri Aïatskov ont signé mardi une déclaration d'intention sur la construction de deux nouveaux réacteurs à la centrale de Balakovo.
Le premier doit entrer en service en 2006 et le second en 2010, ont-ils annoncé, précisant que leur construction coûterait 25 milliards de roubles (environ 800 millions de dollars).
La Russie a en outre annoncé en novembre qu'elle remettrait à niveau onze centrales nucléaires d'ici 2005 pour prolonger leur durée de vie.
Ces mesures devraient permettre d'économiser annuellement 52 milliards de mètres cubes de gaz naturel jusqu'en 2005, puis 65 milliards de m3 par an entre 2005 et 2010.
MOSCOU, 23 jan - Le ministère russe de l'Energie atomique a indiqué mercredi que son projet de livraison d'un réacteur nucléaire à la Birmanie sera bientôt examiné par le gouvernement, selon les agences russes.
"Le projet a été coordonné avec d'autres agences et le gouvernement (russe) pourrait l'approuver dès ce trimestre. Le ministère de l'Energie atomique démarrera le projet d'ici trois ou quatre ans", a déclaré une source au ministère russe citée par Interfax.
Le vice-ministre birman des Affaires étrangères, Khin Maung Win, avait annoncé lundi que la Birmanie avait informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de son intention de se doter d'un réacteur nucléaire qui serait utilisé "à des fins pacifiques".
Le réacteur envisagé est du type à eau légère et d'une puissance de 15 mégawatts, selon une source au ministère russe citée par Ria-Novosti, qui a ajouté que "le réacteur sera utilisé à des fins de recherche scientifique et pour produire de l'énergie électrique".
Environ 200 scientifiques birmans reçoivent actuellement une formation en technologie nucléaire en Russie, selon de bonnes sources à Rangoun.
"Myanmar (la Birmanie) est membre de l'AIEA, qui contrôlera donc tout le travail dans ce pays d'Asie", a indiqué le service de presse du ministère russe de l'Energie atomique, cité par Interfax.
MOSCOU, 23 jan - La
Russie apportera son aide à la Bulgarie pour prolonger
l'exploitation de quatre réacteurs de la centrale nucléaire
de Kozlodouï, a déclaré mercredi le ministère
russe de l'Energie atomique cité par Itar-Tass, alors que
l'Union européenne (UE) souhaite leur fermeture rapide.
"La durée d'exploitation des réacteurs expire
en 2001, 2003, 2005 et 2006", a précisé le
service de presse du ministère (Minatom), ajoutant que
la question avait été abordée lors d'une
rencontre à Moscou du ministre bulgare de l'Economie Nikolaï
Vassilev avec le ministre russe de l'Energie atomique Alexandre
Roumiantsev.
La centrale nucléaire de Kozlodouï, considérée comme l'une des plus dangereuses d'Europe, dispose de quatre tranches anciennes, de conception soviétique.
Selon un accord avec l'UE, la Bulgarie s'est engagée à arrêter les tranches 1 et 2 avant 2003. Des négociations sont en cours pour les tranches 3 et 4, que l'UE souhaite voir arrêter avant 2006.
"La partie bulgare compte beaucoup sur cette aide et sur le fait que la Russie défendra cette position devant l'Union européenne, d'autant plus que le Minatom russe a l'exemple d'une réussite importante avec sa centrale de Novovoronej (sud de Moscou), où la durée d'exploitation des tranches a été prolongée de 15 ans", a déclaré le service de presse du ministère.
La Bulgarie estime que les tranches 3 et 4 peuvent fonctionner "de façon fiable et sûre" jusqu'à 2010-2012, à l'issue d'un programme de modernisation, avait expliqué la direction de la centrale en novembre dernier.
PARIS, 22 jan - Le
secrétaire d'Etat à l'Industrie Christian Pierret
a affirmé mardi que l'électricité allait
coûter plus cher au consommateur car l'application de la
directive européenne prévoyant notamment le développement
des énergies renouvelables "aura un coût".
"La directive européenne nous impose de porter à
21% la part des énergies renouvelables dans la production
d'énergie. Nous allons le faire. Cela aura un coût,
dont EDF aborbe une partie. On va payer l'électricité
plus cher", a-t-il dit lors de la présentation de
ses voeux à la presse.
Il a notamment précisé que le développement de ces énergies nécessitait des dépenses importantes dans la recherche.
L'Etat s'est engagé dans le cadre de la directive européenne de septembre 2001 à porter à 21% en 2010 (contre 15% en 1997) la part des énergies renouvelables (éolienne, solaire, hydraulique et autres) dans sa production d'électricité. 15% d'énergie d'origine hydraulique sont déjà produits et la France doit en en fait augmenter son "énergie verte" de 6%.
Selon l'Agence de l'environnement et la maîtrise de l'énergie (Ademe), la France devra avoir installé en 2010 14.000 MW d'énergie renouvelable. En 2000, seuls 69 MW d'énergie éolienne sont produits.
HELSINKI, 17 jan - Le gouvernement finlandais a approuvé jeudi une proposition controversée des milieux industriels de construire un 5e réacteur nucléaire dans le pays, malgré l'opposition de plusieurs membre de la coalition gauche-droite au pouvoir, dont les Verts.
Le parlement devrait maintenant se prononcer sur la question dans les prochains mois.
"Le gouvernement a décidé, par 10 voix pour et 6 contre, d'approuver la proposition", a indiqué le porte-parole du ministère du Commerce et de l'Industrie, Mme Jenni Hakala.
28% de l'électricité produite en Finlande est actuellement d'origine nucléaire. Cette proportion passerait à 35% avec un 5e réacteur, a-t-elle ajouté.
Cette proposition de construire un nouveau réacteur nucléaire remonte aux années 1980, mais avait été enterrée après la catastrophe de Tchernobyl.
Les experts finlandais ont ces dernières années mis en garde contre la menace d'une pénurie d'énergie si aucune nouvelle centrale électrique n'était construite, en raison du fort développement du pays dans la décennie écoulée.
Un récent sondage a montré que 57% de la population de ce pays relativement plat, dont la principale ressource naturelle est le bois, était favorable au nucléaire, si cela peut diminuer les émissions de dioxyde de carbone (CO2).
Selon une consultation informelle parmi les parlementaires finlandais, le projet devrait être adopté à une faible majorité.
Un certain nombre de pays européens, notamment la Suède et l'Allemagne, se préparent au contraire à sortir du nucléaire.
WASHINGTON, 8 jan - Le gouvernement américain envisagerait la possibilité de reprendre des essais nucléaires souterrains afin de maintenir la fiabilité et la sécurité de son arsenal nucléaire stratégique, rapporte mardi le Washington Post.
La reprise éventuelle de ces essais doit être évoquée mardi devant le Congrès par l'administration du président George W. Bush qui doit définir les grandes lignes de ses plans stratégiques nucléaires, indique le quotidien.
Le Washington Post, citant la Nuclear Posture Review, une revue contenant des informations hautement confidentiels sur ce sujet, souligne que les Etats-Unis, comme l'a proposé le président Bush, vont réduire, au cours des dix prochaines années, de 6.000 environ les ogives nucléaires à approximativement 1.700 à 2.100.
"On ne veut pas dire qu'on va reprendre les essais", a déclaré au Washington Post un responsable du Département à l'Energie, "on veut avoir l'option de le faire si on trouve que cela est nécessaire".
L'ancien président George Bush, le père de l'actuel président des Etats-unis, avait imposé un moratoire sur les essais nucléaires souterrains en 1992, qui, jusqu'à présent, a été maintenu.
La question du moratoire US sur les essais nucléaires
resurgit
WASHINGTON - Le chef du Pentagone, Donald Rumsfeld, a souligné mardi la nécessité pour Washington de s'assurer que ses armes nucléaires sont "sûres et fiables", tout en réaffirmant l'engagement des Etats-Unis à respecter un moratoire sur les essais.
La question du moratoire, que les Etats-Unis
appliquent depuis une décision de George Bush père
en 1992, a resurgi par le biais d'une note du Pentagone au Congrès,
interprétée par le Washington Post
comme un indice de la volonté de l'administration Bush
de relancer à terme les essais.
Cette note, selon un assistant du Congrès, préconise d'accélérer la procédure de reprise des essais au cas où ceux-ci s'avéreraient de nouveau nécessaires. Cette procédure, en l'état actuel, prendrait de deux à trois ans.
Donald Rumsfeld a souligné que ce rapport "ne recommandait absolument pas (la reprise) des essais nucléaires", qui provoquerait sans aucun doute un tollé international.
Mais le chef du Pentagone a ajouté: "Tout pays possédant des armes nucléaires (...) a pour responsabilité de s'assurer qu'elles sont sûres et fiables".
"Notre préférence va évidemment
à une procédure qui ne nécessite pas d'essais.
C'est pour cela que le président (George Bush) a conclu
que, pour l'instant, c'est le cas", a-t-il dit.
PEKIN, 7 jan - La Chine a annoncé lundi avoir entamé les travaux préliminaires de construction d'une nouvelle centrale nucléaire dans l'est de la Chine, après plusieurs années de tergiversations sur le développement du nucléaire civil chinois.
L'agence officielle Chine nouvelle a précisé que des travaux préliminaires -qui inclueront notamment la construction d'une route de 3,4 kilomètres et le nivellement de trois collines- avaient débuté sur le site de la centrale de Sanmen, située dans la province du Zhejiang (est).
La centrale, qui devrait compter quatre réacteurs de 1.000 megawatts chacun, coûtera 25 milliards de yuans (3,02 milliards de dollars) au total, a encore indiqué l'agence, sans autre précision.
"C'est une bonne nouvelle" a commenté un expert nucléaire étranger, qui a estimé qu'elle allait dans le sens d'une relance du programme nucléaire civil chinois.
Ce programme fait depuis deux ans l'objet d'un vaste débat interne, qui a mis à rude épreuve les nerfs des groupes étrangers intéressés par le développement de ce secteur.
Le mois dernier, le président de la
compagnie nationale de l'énergie nucléaire (CNNC),
Li Dingfan, avait relancé la discussion en militant énergiquement
pour la construction de la centrale nucléaire de
Sanmen, non loin du premier réacteur nucléaire de
300 mégawatts -entièrement chinois- entré
en service à Qinshan en 1991. Les autorités de Pékin
n'ont toutefois pas encore donné leur feu vert définitif
à la construction de cette centrale.
La Chine dispose actuellement de deux centrales nucléaires en service, l'une à Qinshan et l'autre à Daya Bay (sud), construite en coopération avec des sociétés françaises.
Huit autres réacteurs sont en cours de construction, dont quatre à Qinshan avec la collaboration d'entreprises françaises et canadiennes, deux à Ling'ao (avec des entreprises françaises) dans la province méridionale du Guangdong, juste à côté de Daya Bay, et deux réacteurs russes destinés à la centrale de Tianwan dans la province du Jiangsu (est).
Mais alors que les industriels étrangers s'attendaient à ce que le Xe plan quinquennal (2001-2005), rendu public en mars dernier, donne le feu vert à six nouveaux réacteurs à eau pressurisée de 1.000 MGW, celui-ci s'est contenté d'évoquer un développement "approprié" de l'énergie nucléaire, sans fournir jusqu'à présent d'indications sur les projets concernés.
Selon des informatons obtenues de source industrielle,
seuls quatre réacteurs pourraient finalement être
inscrits au Xème plan, deux à Sanmen et deux nouvelles
tranches à Ling'ao où Framatome, allié à
Electricité de France (EdF) et Alstom, participe à
la construction des deux premières tranches. Le feu vert
définitif des autorités devrait, ajoute-t-on de
même source, intervenir dans les prochaines semaines.
La part de l'énergie nucléaire dans l'électricité produite en Chine ne dépasse guère 1% actuellement, un chiffre qui devrait passer à 3% après la mise en service des huit réacteurs construitss actuellement.
Seules les régions développées du sud ou de l'est de la Chine, grandes consommatrices d'énergie, ont jusqu'à présent obtenu le droit de construire des centrales nucléaires.
Les autorités préfèrent
pour l'instant encore développer l'énergie thermique
(pour utiliser les énormes réserves de charbon du
pays), mais également hydraulique, dans l'ouest déshérité
du pays, et interconnecter l'ensemble du réseau électrique
chinois.
Le Parisien du 17/12/01
Face à l'attentisme de Pékin dans le domaine du nucléaire civil, les responsables de cette industrie chinoise ont appelé les autorités à relancer le programme nucléaire du pays et à donner le feu vert à la construction d'une nouvelle centrale dans l'est.
Alors que les autorités n'en finissent plus de débattre de leur programme nucléaire civil, mettant à rude épreuve les nerfs des groupes étrangers intéressés par le développement de ce secteur, le président de la compagnie nationale de l'énergie nucléaire (CNNC), Li Dingfan, a fait l'apologie de l'énergie nucléaire. "L'énergie nucléaire est propre, sûre et efficace", a-t-il déclaré, cité par le quotidien de langue anglaise China Daily, avant de militer pour la construction d'une centrale nucléaire de 2.000 mégawatts à Sanmen, dans la province orientale du Zhejiang, non loin du premier réacteur nucléaire de 300 mégawatts -entièrement chinois- entré en service à Qinshan en 1991.
De son côté, le directeur-général de la compagnie nucléaire de Qinshan, Yu Peigen, a demandé aux autorités de soutenir plus efficacemment l'industrie nucléaire chinoise en lui accordant des conditions privilégiées. "Un enfant a besoin d'une main pour l'aider à marcher avant qu'il ne puisse courir", a-t-il dit, cité par China Daily.
La Chine dispose actuellement de deux centrales nucléaires en service, l'une à Qinshan et l'autre à Daya Bay au sud, construite en coopération avec des sociétés françaises. Huit autres réacteurs sont en cours de construction, dont quatre à Qinshan avec la collaboration d'entreprises françaises et canadiennes, deux à Ling'ao (avec des entreprises françaises) dans la province méridionale du Guangdong, juste à côté de Daya Bay, et deux réacteurs russes destinés la centrale de Tianwan dans la province du Jiangsu à l'est.
La mise en service de ces réacteurs devrait permettre à la Chine de faire passer la part de l'énergie nucléaire dans l'électricité totale produite en Chine de 1% actuellement à 3% en 2006. Mais alors que les industriels étrangers s'attendaient à ce que le Xème plan quinquennal (2001-2005), rendu public en mars dernier, donnerait le feu vert à six nouveaux réacteurs à eau pressurisée de 1.000 MGW, celui-ci s'est contenté d'évoquer un développement "approprié" de l'énergie nucléaire, sans fournir d'indications sur les projets concernés.
L'attentisme de la Chine s'explique par la volonté des autorités de développer l'énergie thermique, pour utiliser les énormes réserves de charbon du pays, mais également hydraulique dans l'ouest déshérité du pays et d'interconnecter l'ensemble du réseau électrique chinois.
Seules les régions développées du sud ou de l'est de la Chine, grandes consommatrices d'énergie, ont jusqu'à présent obtenu le droit de construire des centrales nucléaires. Selon les experts, seulement quatre nouvelles tranches de 1.000 MGW chacune, dont deux à Qinshan et deux tranches à Ling'ao pourraient, aux dernières nouvelles, recevoir le feu vert dans le cadre du Xème plan quinquennal.
Framatome, allié à Electricité de France (EdF) et Alstom, qui participe à la construction des deux premières tranches à Ling'ao, dont la première doit être raccordée au réseau l'été prochain, sera sur les rangs pour ces nouveaux projets. Mais la concurrence devrait être particulièrement rude, la Chine réclamant que les projets soient non seulement compétitifs mais compportent des parts croissantes de localisation.
VLADIVOSTOK (Russie), 22 nov - Une usine flottante de retraitement de déchets
nucléaires dont la construction a été financée
par le Japon a été ouverte jeudi dans le village
de Bolchoï Kamen (région de Primorié, Extrême-Orient
russe).
L'usine "Landych" (Muguet), placée sur une barge
et dont la construction a coûté 40 millions de dollars
au gouvernement japonais, pourra retraiter jusqu'à 7.000
mètres cubes de déchets radioactifs liquides par
an issus des sous-marins nucléaires russes hors service,
a indiqué à l'AFP l'administration de Primorié.
Les Japonais qui s'étaient inquiétés à plusieurs reprises de l'existence de déchets nucléaires russes risquant de polluer la mer du Japon ont conclu un accord avec la Russie sur la construction d'une telle usine en 1993.
WASHINGTON, 10 juil - Les Etats-Unis et la France ont conclu un accord visant à co-financer des recherches franco-américaines dans des réacteurs nucléaires de nouvelle génération, a annoncé mardi le secrétariat américain à l'Energie.
L'accord a été signé par le secrétaire américain à l'Energie (DOE), Spencer Abraham, et le président du Commissariat français à l'Energie Atomique (CEA), Pascal Colombani.
Les fonds financeront également des travaux de recherche sur le recyclage des combustibles nucléaires.
Cet accord bilatéral fait suite aux recommandations de l'administration Bush pour mettre au point de nouvelles technologies en matière de réacteur nucléaire, a-t-on précisé de source américaine.
"Un système moderne d'énergie nucléaire offre une alternative propre pour l'environnement dans la production mondiale d'énergie de l'avenir", a déclaré Spencer Abraham.
"Cet accord démontre le ferme engagement de la France et des Etats-Unis à investir leurs savoir-faire et ressources au co-développement de systèmes nucléaires sûrs, économiques et évitant la prolifération des matières fissibles", a-t-il ajouté.
Le responsable américain a aussi exprimé l'espoir que cette recherche accélérerait le déploiement d'un système d'énergie nucléaire dit de 4ème génération d'ici 2030, voire avant.
Outre les Etats-Unis et la France, sept autres pays participent au projet de recherche conjoint. Il s'agit de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Japon, de l'Afrique du Sud, de la Corée du Sud et du Royaume Uni.
Le nucléaire, une solution «propre et sûre»
Les
pannes d'électricité de cet hiver en Californie
(USA) et les défaillances du nucléaire.
Washington (18/05/2001)
Le modèle français inspire les Etats-Unis, mais leur programme reste flou. Dans la soirée du 18 décembre 2000, alors que Jacques Chirac était à Washington pour une dernière rencontre avec Bill Clinton, encore en exercice, le président élu George W. Bush avait accepté d'aller discrètement prendre un verre avec son futur collègue français, à la résidence de l'ambassadeur François Bujon de l'Estang, Kalorama Road. De quoi allaient-ils parler? A la surprise des Français présents, l'une des premières questions posées par l'actuel président à Chirac a porté sur la stratégie nucléaire de la France et son système de retraitement. «Visiblement, la question le taraudait déjà», raconte un participant. La dernière centrale construite aux Etats-Unis a été commandée en 1973, et depuis l'accident de la centrale de Three Mile Island, en 1979, aucune administration n'a osé remettre le sujet du nucléaire sur la table. Hier, trois mois après sa rencontre avec Jacques Chirac, c'est en citant en exemple la France, que George W. Bush a brisé le tabou du nucléaire. «La France, notre amie et alliée, tire 80 % de son électricité du nucléaire», a-t-il déclaré.
Réaction des écolos. Dans le rapport sur l'énergie qu'elle a rédigé, la task force de Dick Cheney prévoit de faciliter les démarches pour la construction de nouvelles centrales nucléaires, de désigner un lieu de stockage des combustibles usés, mais aussi d'explorer la piste d'une filière de retraitement de ces derniers. Un programme encore flou, mais qui marque un vrai virage stratégique. Les pays producteurs de nucléaire, comme la France ou la Grande-Bretagne, saluent «l'excellente nouvelle»: «Avec l'appui des Etats-Unis, disait hier un expert, le nucléaire va retrouver une dynamique et une crédibilité.» La coopération internationale, ajoute-t-il, va s'accroître «notamment en matière de recherche-développement et de définition de standards communs».
Les associations environnementales, elles, s'étranglent. «C'est proprement incroyable! Le nucléaire est une énergie dépassée, antiéconomique et dangereuse, accuse l'expert nucléaire de Greenpeace à Washington, Tobias Muenchmeyer. Ce qui est le plus choquant, c'est la volonté de la nouvelle administration d'explorer la possibilité de retraiter indéfiniment les déchets»
Problème du combustible. Mais sur le nucléaire, les arguments des écologistes se sont émoussés: c'est en effet une énergie qui n'aggrave pas le problème numéro un de l'environnement, à savoir le réchauffement de la planète. Les républicains jouent à fond de cet argument. «Si nous voulons être sérieux en matière de protection de l'environnement, alors nous devons sérieusement nous interroger sur les raisons qui nous poussent à rejeter une énergie qui s'est révélée propre, sûre et très abondante», avait déjà lancé le mois dernier Dick Cheney, évoquant pour la première fois le sujet, et laissant entendre que de nouvelles licences seraient délivrées. Dans l'immédiat, la relance du nucléaire bute sur le problème des combustibles usés. Aucun industriel du nucléaire n'osera se lancer sans avoir l'assurance de pouvoir se débarrasser de ces derniers. Le problème, c'est que personne ne veut les héberger. Jusque-là, les cent trois centrales américaines - qui constituent le plus grand parc du monde et assurent 20 % de l'énergie du pays - stockent ces combustibles dans leurs piscines de refroidissement: elles en ont déjà accumulé 42 000 tonnes, et le stock s'enrichit de 1 700 tonnes par an.
Stockage. L'administration étudie depuis le début des années 1980 les lieux où les entreposer dans des conditions de sécurité maximale. C'est Yucca Mountain, à 80 km au nord ouest de Las Vegas, dans le désert, qui est considérée comme le site le plus approprié. La décision devrait être prise à la fin de l'année, malgré les protestations de plus en plus bruyantes des habitants de l'Etat du Nevada. Dans l'esprit des républicains, la relance de la discussion sur le retraitement, abandonnée depuis vingt ans, est aussi un moyen de manifester leur volonté de réduire, à terme, le volume des déchets. Mais ce débat-là est loin d'être mûr.
Libération
PASCAL RICHÉ
La Tribune17/05/2001
Il va devenir plus facile de construire une centrale nucléaire aux Etats-Unis. Mais pour inciter les compagnies d'électricité à réinvestir dans l'atome, l'administration Bush doit d'abord trouver une solution au problème des combustibles usés.
Il aura donc fallu vingt-deux ans aux responsables politiques américains pour tourner la page de la catastrophe de Three Mile Island. Jamais, depuis cet accident survenu sur le réacteur d'une centrale de Pennsylvanie, une installation nucléaire n'a vu le jour aux Etats-Unis. Traditionnel tabou de la politique énergétique américaine, le développement de la filière atomique apparaît pourtant, aux yeux de la nouvelle administration, comme une solution toute indiquée aux problèmes d'approvisionnement électrique dont souffre le pays. Pendant sa campagne présidentielle, George W. Bush a commencé par tester les réactions de son auditoire en déclinant les avantages du nucléaire. Cadre législatif. L'équipe constituée autour du vice-président américain, Dick Cheney, a pris le relais ces derniers mois, en liant de plus en plus souvent les efforts entrepris pour lutter contre l'effet de serre au renouveau de l'industrie nucléaire nationale. Sans surprise, le nouveau « mix » énergétique dessiné par l'hôte de la Maison-Blanche vise donc à augmenter la contribution du parc nucléaire américain, qui n'assure aujourd'hui que 20 % de la production nationale d'électricité. Pour y parvenir, l'administration Bush mise avant tout sur l'assouplissement du cadre législatif. Délivrés par les Etats, les permis de construction et les licences d'exploitation sont tellement longs et difficiles à obtenir qu'il est pratiquement impossible, aujourd'hui, de se lancer dans la construction d'une centrale nucléaire. Les opérateurs les plus motivés ont tenté, ces dernières années, de contourner l'obstacle en demandant la prolongation de leur licence d'exploitation. Mais là encore, la procédure s'avère extrêmement longue et coûteuse. Pour obtenir l'allongement de la durée de vie de la centrale de Calvert Cliffs, dans le Maryland, l'électricien Constellation Energy a dû batailler pendant dix ans et débourser près de 20 millions de dollars ! Un certain nombre d'incertitudes techniques devront également être levées par la nouvelle équipe présidentielle. A commencer par le renouvellement du Price-Anderson Act, qui limite la responsabilité des opérateurs en cas d'accident nucléaire, et arrive à échéance en août 2002. George W. Bush le sait bien : aucun électricien ne s'engagera sur ce terrain sans avoir l'assurance de voir renouveler ce texte de loi.
Déchets encombrants. Un autre défi, encore plus important, attend le président américain. Celui des déchets nucléaires, dont le sort n'est toujours pas décidé. Depuis l'abandon, en 1977, du retraitement des combustibles irradiés, les opérateurs de centrales nucléaires se contentent d'accumuler leurs déchets sur les sites de production. En attendant que les autorités ouvrent le site de Yucca Mountain, dans le Nevada, pour l'entreposage définitif des combustibles usés. Cette option s'est toujours heurtée, jusqu'à présent, à l'opposition farouche des élus locaux, toutes tendances politiques confondues. Pour construire de nouvelles centrales, les compagnies d'électricité auront besoin du soutien des marchés financiers. Or, les investisseurs ont horreur des incertitudes. Ils attendent de Washington un engagement concret, et sur le long terme, en faveur du nucléaire. De ce point de vue, la question des déchets est donc primordiale. Le président Bush souhaite y répondre avant la fin de l'année.
Three Mile Island
:
* 1er feuilletons
* 2e feuilletons
* 3e feuilletons
sur les enregistrements des menbres de la Commission de Réglementation
Nucléaire (NRC)
VIENNE, 3 mai - Le
monde compte 438 centrales nucléaires en activité,
qui fournissent 16% de la demande mondiale d'électricité
et dont 83% de la production est concentrée dans les pays
industrialisés, a annoncé jeudi l'Agence internationale
de l'Energie atomique (AIEA).
La France arrive en tête des dix pays les plus dépendants de l'énergie nucléaire, avec un taux
de dépendance de 76,3%, devant la
Lituanie (73,7%), la Belgique (56,8%), la Slovaquie (53,4%), l'Ukraine
(47,3%), la Bulgarie (45%), la Hongrie (42,2%), la Corée
du sud (40,7%), la Suède (39%) et la Suisse (38,2%).
L'Europe occidentale compte 150 réacteurs nucléaires,
et leur nombre ne devrait pas varier notablement dans les prochaines
années, estime l'AIEA, rappelant que les 118 réacteurs
nord-américains fournissent 20% de l'électricité
aux Etats-Unis et 12% au Canada.
Le Proche-Orient et l'Asie, qui comptent 94 réacteurs,
sont en revanche engagés dans un développement résolu
de l'énergie nucléaire, "particulièrement
en Chine, Inde, Corée du sud et Japon", selon l'Agence.
Six centrales ont été connectées au réseau
en 2000, dont trois en Inde, une au Pakistan, une au Brésil
et une en République tchèque.
Un total de 31 réacteurs nucléaires sont en cours
de construction, dont deux au Japon et un en Chine dont la consctrution
a débuté l'an dernier.
PARIS, 1er mars - Les
essais nucléaires menés par la France pendant trente
ans à Mururoa, en Polynésie française, n'ont
pas provoqué d'effondrement de l'atoll, et les mouvements
géologiques observés à l'époque sont
aujourd'hui stabilisés, a-t-on indiqué jeudi au
Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Les autorités de Nouvelle-Zélande avaient indiqué
le même jour qu'elles allaient demander des explications
à la France, à la suite d'informations de presse
faisant état de risques d'affaissement de l'atoll, fragilisé
par les essais nucléaires menés entre 1966 et 1996.
Le ministre néo-zélandais du Désarmement,
Matt Robson, a indiqué que si ces informations étaient
exactes, elles venaient justifier les inquiétudes permanentes
de son pays sur les essais nucléaires français.
Les expérimentations souterraines ont accéléré les mouvements naturels de la structure géologique de l'atoll, mais ce mouvement est aujourd'hui stabilisé et ne touche pas au soubassement volcanique, a-t-on expliqué au CEA, rappelant que ces indications ont déjà fait l'objet d'une large diffusion.
"Il n'y pas du tout d'enfoncement de l'atoll, l'édifice volcanique ne bouge pas", a déclaré Jacques Bouchet, responsable du département analyse, surveillance, environnement de la direction des applications militaires du CEA.
Les explosions ont eu pour effet de générer des ondes sismiques se propageant vers la surface et vers les flancs de l'atoll. "Quand l'onde verticale se propage vers le haut, elle soulève la partie supérieure de la couronne corallienne. Quand ces couches retombent, elles se compactent et provoquent un phénomène de tassement", selon l'expert du CEA.
Ce phénomène est toutefois limité géographiquement (à l'aplomb des lieux d'expérimentation) et dans le temps. "Le phénomène s'est produit instantanément, dans les minutes suivant l'explosion. Le mouvement ne se poursuit pas, toutes les mesures confirment qu'il n'y a pas d'évolution", a estimé le scientifique.
Les essais ont provoqué d'autre part une accélération du mouvement naturel vers l'océan des parties externes superficielles dans la zone nord-est. "Les ondes sismiques horizontales ont eu des effets sur les flancs de l'atoll, en ouvrant des fractures préexistantes", selon M. Bouchet.
Il s'agit d'un mouvement très lent de la partie externe de la barrière corallienne vers l'océan. Ce mouvement n'est pas totalement arrêté. "Il était de l'ordre de 5 mm par mois il y a dix ans. Aujourd'hui, il est dix fois plus faible et toutes les mesures dont on dispose montrent que le mouvement se ralentit tellement qu'il devient difficile à mesurer", a assuré l'expert du CEA.
Une nouvelle campagne de mesures doit être menée dans l'atoll du Pacifique à la fin de 2001.
------> Commission d'enquête sur les essais nucléaires en Polynésie française
------> Un décès "politiquement non correct"
------> Mururoa et l'emploi
TAIPEI, 13 fév - Le gouvernement taiwanais a accepté mardi de reprendre la construction d'un centrale nucléaire sur l'île frappée le 21 septembre 1999 par un séisme d'une magnitude 7,6 sur l'échelle de Richter, mettant ainsi un terme à une bataille politique avec l'opposition qui domine au Parlement.
Le Premier ministre Chang Chun-hsiung est parvenu à un accord avec le président de la chambre Wang Jin-pyng qui avait été mandaté par la majorité des députés pour négocier.
Par 134 voix contre 70, le parlement avait décidé le 31 janvier la reprise de la construction de cette centrale nucléaire dont les travaux avaient été interrompus par le Premier ministre trois mois auparavant.
Les députés avaient ainsi annulé la décision du gouvernement désigné par le président Chen Shui-bian de stopper ce projet de 5,6 milliards de dollars devant équiper l'île d'une quatrième centrale nucléaire.
La chambre s'était saisie de ce dossier en raison du jugement rendu par la plus haute instance judiciaire du pays considérant comme inconstitutionnelle la décision du gouvernement du Premier ministre prise le 27 octobre.
En octobre, M. Chang avait justifié l'abandon de la construction déjà commencée de cette centrale nucléaire au nom de la défense de l'environnement.
MOSCOU, 30 jan - La Russie entend construire 40 nouveaux réacteurs nucléaires d'ici 2020 pour faire face à une éventuelle "crise énergétique, a annoncé mardi un vice-ministre de l'Energie atomique Boulat Nigmatouline lors d'une conférence de presse.
"Nous sommes en retard de 20 ans. Ces réacteurs auraient dus être construits avant 2000", a expliqué M. Nigmatouline à l'AFP.
Selon lui, la construction de ces réacteurs nucléaires avait été prévue dans les années 80 et gelée dans les années 90.
Un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986, causant le plus grave accident de l'histoire du nucléaire civil.
La Russie compte actuellement 29 réacteurs nucléaires sur neuf centrales.
"La partie européenne de la Russie sera bientôt confrontée à un déficit énergétique. La seule solution possible pour le gouvernement est la construction de nouveaux réacteurs", a souligné le responsable.
"Nous ne pouvons pas brûler tout le gaz que nous avons et qui est l'avenir de nos enfants", a-t-il ajouté.
Autre avantage, les centrales nucléaires fonctionnent avec l'équipement et les technologies russes contrairement aux centrales thermiques dont l'équipement est importé, selon M. Nigmatouline.
Dans les dix prochaines années, la Russie doit se doter de 10 nouveaux réacteurs nucléaires, a-t-il précisé.
Il a également assuré que la Russie dépensait "assez d'argent pour maintenir la sécurité dans les centrales nucléaires, en conformité avec les normes internationales".
Selon lui, 1,4 milliard de roubles (près de 50 millions de dollars) sont prévus pour la sécurité nucléaire en 2001.
La production des centrales nucléaires a augmenté l'année dernière de 8,3% par rapport à 1999 avec une production de 130 milliards de kW/h d'électricité, a de son côté indiqué Iouri Iakovlev, directeur de Rosenergoatom, compagnie d'Etat chargée de l'exploitation des centrales nucléaires.
Il a également souligné que la sécurité des centrales s'est améliorée l'année dernière. 67 incidents ont été enregistrés en 2000 contre 88 en 1999.
PARIS, 8 déc - Le
secrétaire d'Etat à l'Industrie Christian Pierret
a déclaré vendredi au Sénat que "le
nucléaire (était) et (resterait) un des piliers
de notre politique énergétique" et "constitu(ait)
un atout aux yeux du gouvernement".
"La confiance des Français sera d'autant plus forte
dans le nucléaire qu'ils auront la conviction que cette
industrie ne leur cache rien. C'est le sens de la réforme
de l'organisation de la sûreté nucléaire",
a souligné M. Pierret lors de la discussion des crédits
de son ministère.
Il a indiqué qu'un projet de loi relatif à l'information en matière nucléaire, à la sûreté et à la protection contre les rayonnements ionnisants "serait proposé au Parlement dans les prochains mois".
Le secrétaire d'Etat a souligné que "l'avenir du nucléaire français devr(ait) beaucoup à la transparence et à la clarté stratégique" en soulignant que la confiance dans le nucléaire, "c'est savoir gérer les déchets de cette filière".
------> Nucléaire : un si long silence, 52mn en RealVidéo 21 Kb
------> Dans
les secrets du nucléaire, 60mn en RealVidéo 21 kb
------> Ces déchets nucléaires dont on ne sait que faire
------> Déchets radioactifs: plus de 1.100 sites
répertoriés en France
MOSCOU, 21 nov - Le scientifique russe Nikolaï Dollejal, l'un des principaux architectes du nucléaire soviétique, est décédé lundi à Moscou à l'âge de 102 ans, a annoncé mardi le ministère russe de l'Energie atomique, cité par l'agence Ria Novosti.
M. Dollejal a mis au point au début des années 50 la première centrale nucléaire au monde à Obninsk, au sud de Moscou, ainsi que l'un des premiers réacteurs civils en URSS.
Il a également dirigé la construction des premiers sous-marins à propulsion atomique en URSS.
Le scientifique, décoré de la médaille de Héros du travail socialiste et de l'ordre de Lénine, était membre de l'Académie russe des Sciences.
SEOUL, 19 nov - L'Union
européenne (UE) va doubler sa contribution annuelle --pour
la porter à 30 millions d'euros soit 26 millions de dollars--
à la construction de deux centrales nucléaires à
l'eau légère en Corée du Nord, selon la presse
sud coréenne.
Citant un responsable des autorités de Séoul, l'agence
Yonhap annonce que cette augmentation de la contribution européenne
pour les cinq prochaines années devrait être annoncée
lors de la visite que doit effectuer une délégation
de l'UE à Pyongyang du 25 au 28 novembre.
Les réacteurs en question sont actuellement construits par l'Organisation pour le développement de l'énergie dans la péninsule coréenne (KEDO), consortium dirigé par les Etats-Unis et la Corée du Sud en application de l'accord de 1994 à la suite duquel le Nord communiste a accepté en échange de geler son programme nucléaire.
Depuis 1997, l'Union européenne a donné 15 millions d'euros par an au KEDO, dont elle est membre, et cette augmentation de sa contribution est considérée comme un changement dans l'attitude des Européens vis à vis de la Corée du Nord.
La Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Espagne ont annoncé le mois dernier l'établissement de relations diplomatiques avec Pyongyang, imitant en cela l'Italie.
LA HAYE, 15 nov - Le Japon considère qu'il ne peut pas se passer de centrales nucléaires, notamment pour respecter ses engagements visant à lutter contre l'effet de serre, mais n'entend pas pour autant promouvoir cette forme d'énergie à l'échelle internationale.
C'est qu'a déclaré mercredi soir à la presse à La Haye un délégué japonais à la conférence de l'ONU sur le réchauffement climatique, Daisuke Matsunaga.
"Nous projetons de construire de nouvelles centrales nucléaires pour diminuer nos émissions" de gaz à effet de serre "mais l'essentiel de notre politique (de lutte contre le réchauffement climatique) repose sur une coopération étroite de l'industrie qui a pris des engagements volontaires de réduction" de ses rejets polluant l'atmosphère, a dit M. Matsunaga.
Interrogé sur les transferts de technologie dans le tiers monde qui permettront aux pays développés de s'affranchir d'une partie de leurs obligations de réduction de leur émissions polluantes, le réprésentant japonais a répondu que son pays ne faisait de "promotion positive" du nucléaire. C'est au pays hôte de décider s'il veut importer des technologies nucléaires ou non, "nous n'avons pas l'intention de dicter leurs choix aux pays en développement", a ajouté M. Matsunaga.
Le représentant japonais a rappelé que son pays devait réduire de 6% ses émissions de CO2 et autres gaz réchauffant la planète en 2010 par rapport à 1990 dans le cadre du protocole de Kyoto. Il a précisé que ce quota de réduction représentait en réalité une baisse de 27% à l'horizon 2010 compte-tenu de l'envolée actuelle des émissions japonaises.
La tâche sera d'autant plus rude que l'industrie japonaise a déjà affronté deux crises pétrolières et est l'une des moins gourmandes du monde en énergies fossiles.
"Notre coût marginal de réduction (des émissions de CO2) est bien plus élevé que celui de l'UE et des Etats-Unis", a dit M. Matsunaga.
Outre le nucléaire, le Japon entend aussi, pour respecter le protocole, recourir aux plantations d'arbres et aux pratiques agricoles susceptibles de stocker du carbone. Sur un quota de réduction effective de quelque 27% les "puits de carbone" sur le sol national représenteront 3,7%, les mesures législatives et réglementaires dans le domaine de l'énergie 22% et le futur marché des crédits de carbone 1,8%, a précisé M. Matsunaga.
La conférence de La Haye, ouverte lundi dernier, doit mettre au point les modalités d'application du protocole de Kyoto pour permettre l'entrée en vigueur de cet accord de 1997 qui impose aux pays développés de diminuer de 5% en moyenne leurs émissions de gaz à effet de serre en 2010 par rapport à 1990.
------> L'accident de Monju (1995)
------> Enseignement à tirer de l'accident du 11
mars 1997 survenu à Tokaï-Mura (Japon)
------> Feu vert de Tokyo au redémarrage du retraitement
à Tokaï-Mura (juin 1999)
------> Tokaï-Mura 1999
HELSINKI, 18 nov - Un
projet de construction d'une centrale nucléaire en Finlande
a relancé dans le pays nordique le débat sur la
meilleure façon de réduire la pollution atmosphérique,
conformément à des engagements pris en 1997 à
Kyoto (Japon), tout en produisant suffisamment d'électricité.
La compagnie énergétique finlandaise TVO a demandé
mercredi au gouvernement "arc-en-ciel" (gauche-droite)
l'autorisation de construire une centrale de 1.000 à 1.600
mégawatts pour un investissement estimé entre 10
à 15 milliards de markkas (entre 1,7 et 2,5 mds EUR), dans
un contexte de croissance continue de la demande d'énergie
électrique.
TVO, qui tente en vain depuis les années 70 d'obtenir une extension du parc nucléaire finlandais, a indiqué avoir déjà établi des contacts préliminaires avec six constructeurs de centrales: General Electric (USA), Westinghouse Atom (Suède) et Siemens (Allemagne) pour la filière BWR (réacteur à eau bouillante), et Westinghouse Electric (USA), Framatome-Siemens (France-Allemagne) et Atomstroï (Russie) pour la filière PWR (réacteur à eau sous pression).
Les quatre réacteurs nucléaires actuellement en service en Finlande assurent environ 28% de l'approvisionnement énergétique total du pays. Ils pourront continuer à tourner pendant encore une quarantaine d'années. Un cinquième réacteur ferait passer cette proportion à environ 35%.
Avant de prendre position sur le projet de TVO, qui exploite déjà une centrale de deux réacteurs à Olkiluoto (sud-ouest), le gouvernement du Premier ministre (social-démocrate) Paavo Lipponen devra définir une stratégie pour ramener d'ici à 2012 les émissions de gaz d'effet de serre du pays à leur niveau de 1990, conformément à des engagements prix à Kyoto.
Un groupe de travail interministériel doit présenter au début de l'an prochain un programme national de mise en oeuvre des objectifs de Kyoto. L'un des scénarios envisagés inclut la construction d'un nouveau réacteur nucléaire de 1.300 mégawatts, souligne le ministère du Commerce et de l'Industrie.
Un "oui" à la construction d'une nouvelle centrale à l'heure où la Suède et l'Allemagne préparent leur sortie du nucléaire serait un rude coup porté au développement des énergies renouvelables, et ne serait pas toléré par les Verts qui font partie de la coalition gouvernementale. La présidente de ce parti, et ministre de l'Environnement Satu Hassi, a prévenu que son parti quitterait la coalition si le parlement votait en faveur de l'extension du programme nucléaire.
Pour le lobby pro-nucléaire, c'est au contraire "maintenant ou jamais". Dans son édition de vendredi, le quotidien Helsingin Sanomat (indépendant) a prédit une bataille serrée entre les deux camps tandis que, selon un récent sondage, une fragile majorité de parlementaires serait prête à sauter le pas en faveur d'une nouvelle centrale. En 1993, le parlement avait voté contre une telle construction.
Un autre scénario, qui a la faveur des Verts mais qui impliquerait une forte augmentation des taxes environnementales, combinerait d'abondantes économies d'énergie, notamment dans l'industrie, un recours accru aux énergies renouvelables (bois, énergie éolienne, éventuellement tourbe) et le remplacement du charbon par le gaz naturel moins polluant comme source d'énergie dans les centrales électrique du sud du pays, a expliqué Arvi Heikkinen, sécrétaire des Verts.
Les industriels finlandais estiment que l'actuel bas prix de l'électricité et les sur-capacités créées grâce aux importations d'hydro-électricité bon marché en provenance de Norvège et de Suède, ne dureront pas car résultant des avatars de la météo et de circonstances particulières liées à la libéralisation du marché nordique de l'électricité.
HELSINKI, 15 nov - La
compagnie de production d'énergie finlandaise TVO a indiqué
mercredi qu'elle avait sollicité du gouvernement l'autorisation
de construire une centrale nucléaire, dans un contexte
de croissance continue de la demande d'électricité.
En cas de décision favorable, qui devra encore être
approuvée par le parlement, TVO, qui tente en vain depuis
les années 70 d'obtenir une extension du parc nucléaire
finlandais, espère mettre en service d'ici à la
fin de la décennie une nouvelle centrale de 1.000 à
1.600 mégawatts pour un investissement estimé entre
10 à 15 milliards de markkas (entre 1,7 et 2,5 milliards
d'euros.
TVO a déjà établi des contacts préliminaires avec six constructeurs de centrales: General Electric (Etats-Unis), Westinghouse Atom (Suède) et Siemens (Allemagne) pour la filière BWR (réacteur à eau bouillante), et Westinghouse Electric (Etats-Unis), Framatome-Siemens (France-Allemagne) et Atomstroï (Russie) pour la filière PWR (réacteur à eau sous pression).
Les quatre réacteurs nuéclaires actuellement en service en Finlande assurent environ 28% de l'approvisionnement énergétique total du pays. Ils pourront continuer à tourner pendant encore une quarantaine d'années. Un cinquième réacteur ferait passer cette proportion à environ 35%.
TVO, opérateur de la centrale nucléaire d'Olkiluoto (sud-ouest), fournit de l'électricité à ses actionnaires, dont le groupe énergétique public Fortum et divers groupes industriels.
MOSCOU, 15 nov - La
Russie va reprendre sa coopération avec la Libye dans le
domaine du nucléaire civil, et va notamment moderniser
et achever la construction d'un centre de recherche et d'une centrale
nucléaire dans ce pays, a déclaré mercredi
un responsable russe cité par Interfax.
Le secteur énergétique, dont celui du nucléaire,
est une des priorités de la coopération russo-libyenne
relancée la semaine dernière par le voyage d'une
commission gouvernementale russe à Tripoli, a déclaré
un membre de cette commission, le vice-ministre pour les Situations
d'urgence Iouri Brajnikov, selon l'agence.
La construction des équipements nucléaires de la Libye avait été entamée par l'Union soviétique avant 1991.
"Chacun sait que la coopération entre la Libye et l'Union soviétique concernait essentiellement le domaine des armements, mais les deux parties ont décidé que le commerce et l'économie devraient désormais prendre le relais", a déclaré M. Brajnikov.
Moscou s'est attiré ces dernières années les foudres des Américains en coopérant notamment avec l'Iran dans le domaine du nucléaire civil. Washington a accusé la Russie de fournir à ce pays des technologies susceptibles de lui permettre d'accéder à l'arme nucléaire.
La commission russe en Libye, conduite par le ministre des Situations d'urgence Sergueï Choïgou, avait annoncé la semaine dernière la signature de plusieurs contrats pour un montant de plus de 600 millions de dollars avant la fin de l'année.
Le montant total des contrats prévus est en fait de plus de 1 milliard de dollars, selon M. Brajnikov, et de 650 millions de dollars pour la seule reconstruction d'une centrale thermique à Tripoli.
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