Nucléaire, l'exemple des États-Unis

Il est intéressant de suivre l'évolution des commandes de réacteurs nucléaires aux États-Unis, ce pays servant généralement de référence, voire de modèle pour l'industrie mondiale :

- Tous les réacteurs actuellement en fonctionnement (et celui qui est encore en travaux) ont été commandés avant 1974.

- Toutes les commandes passées entre 1974 et 1978 ont été annulées, aucune commande n'a été passée après 1978. Au total, 138 commandes ont été annulées (38 BWR, 91 PWR, 8 HTGR, 1 rapide). Sur ces 138 annulations, 36 ont concerné des réacteurs qui étaient en cours de travaux.

- Aucun réacteur n'a été mis en chantier après 1978. (Lire: Les programmes nucléaires remis en question, Sciences & Avenir n°363, mai 1977)

- Si l'on suit l'évolution des commandes au cours du temps, on constate une montée rapide en 1966, un maximum en 1967 avec 31 commandes suivi d'une décrue, puis une nouvelle remontée en 1971 avec un pic de 45 commandes en 1973 suivi d'une chute brutale : encore 27 en 1974 mais ensuite 5 puis 3, puis 4 et il n' y eut que 2 commandes en 1978 (figure 2).

On voit ainsi que l'accident de Three Mile Island (mars 1979) a peut-être été le coup de grâce pour l'énergie nucléaire américaine mais il a frappé une industrie déjà mal en point dont le déclin était amorcé en 1974.

Extrait du livre "Crépuscule des atomes", Louis Puiseux, 1986.

L'exemple des États-Unis est la preuve que l'électricité nucléaire n'est pas une énergie d'avenir et cela est apparent depuis une vingtaine d'années.

Si l'on examine la date des dernières commandes en cours, les accidents nucléaires tant de Three Mile Island (mars 1979) que de Tchernobyl (avril 1986) ne semblent pas avoir été déterminants dans l'évolution du parc électronucléaire mondial ni pour la France et le Japon qui veulent développer encore leur nucléarisation, ni pour les autres pays industriels (États-Unis et Allemagne en tête) qui ont dans les faits programmé une décroissance lente.

Signalons qu'étant donné l'allongement de la durée des travaux aux USA, 49 récteurs commandés avant 1974 ont été couplés au réseau depuis 1980 dont 21 depuis Tchernobyl.

Cette politique d'arrêt à long terme n'est pas satisfaisante car elle ne prend pas en compte les conséquences des accidents catastrophiques alors que ceux-ci sont intégrés dans les plans des autorités de la sécurité civile.



Lire le dossier: Il faut sortir de l'impasse nucléaire avant la catastrophe. C'est possible !
fichier PDF (Acrobat Reader), supplément à La lettre d'information n°76 du Comité Stop Nogent - sur - Seine.

- Sortir de l'impasse nucléaire

- Postface du texte : "Sortir de l'impasse nucléaire"

- Mise au point, juin 1999