Le Figaro, 21 avril
2006:
(Rubrique Sciences & Médecine)
Un centre de recherche de
l'OMS réévalue le nombre
de décès attribuables à la catastrophe, et
efface le précédent bilan officiel qui n'était
que de 4 000 morts.
L'EXPLOSION, au matin du 26 avril 1986, du bloc numéro
4 de la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl, devrait
se solder par la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes
en Europe. A l'approche de la commémoration du vingtième
anniversaire de la catastrophe, les experts revoient à
la hausse le bilan de la tragédie. Aujourd'hui, le Centre
international de recherche sur le cancer (Circ), qui fait partie
de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), publie une
enquête évaluant à 16 000 le nombre de décès
que devrait entraîner la dissémination, dans les
premiers jours qui ont suivi l'explosion, du nuage radioactif
au-dessus du continent. Pour sa part, le scientifique britannique
Ian Fairlie, mandaté par le groupe des Verts au Parlement
européen, avance une fourchette de 30 000 à 60 000
décès. Enfin, l'organisation écologiste Greenpeace
qui se base sur une étude de l'Académie russe
des sciences évoque le chiffre de 93 000 morts.
Une enquête controversée
En septembre 2005, le Forum Tchernobyl, qui regroupe notamment l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
et les trois pays les plus contaminés par les retombées
radioactives (Biélorussie, Ukraine et Russie), avait publié
une enquête très controversée limitant à
4 000 le nombre de décès liés à Tchernobyl,
principalement des enfants âgés de moins de 15 ans
en 1986 souffrant de cancers de la thyroïde. Le travail avait
été jugé «inacceptable et non scientifique»
par des experts proches des écologistes. Mercredi, à Bruxelles, le Britannique Ian Fairlie
reprochait à l'OMS d'avoir limité son évaluation
aux seuls territoires proches de la centrale et de sous-estimer
les conséquences
d'une exposition humaine à de faibles doses radioactives.
Pour sa part, Fairlie estime que 600 000 personnes auraient été
exposées à des doses de 1 sievert (soit mille fois
l'équivalent de plusieurs radios du poumon). Selon lui,
10% de cette population pourrait en mourir.
En publiant aujourd'hui, dans l'International Journal of Cancer,
une évaluation portant sur l'ensemble du continent
européen, soit une population de 570 millions de personnes,
le Circ franchit un mur que l'AIEA et l'OMS s'étaient jusqu'alors
gardées de franchir. Quatre-vingts ans suivant l'accident
«16 000 cas de cancers de la thyroïde et 25 000
autres cas de cancers pourraient être dus aux rayonnements
consécutifs à l'accident, et environ 16 000 décès
en résulteraient», déclare Elisabeth Cardis,
chef du groupe rayonnements au sein du Circ.
La nouveauté de
l'étude du Circ par rapport aux évaluations de l'AIEA
et de l'OMS, c'est de «considérer que même
les doses les plus faibles
peuvent contribuer à augmenter le risque de cancers», souligne Elisabeth Cardis.
En effet, le Circ ne réévalue pas à la hausse
le nombre de décès par cancer chez les personnes
exposées à de fortes doses de radiation dans les
régions proches de la centrale (9 000 morts). En revanche,
il étend le calcul de l'impact des retombées radioactives
de Tchernobyl à l'ensemble du continent européen.
Dans des zones moins contaminées que la Biélorussie,
l'Ukraine ou la Russie, les radionucléides dispersées
sur tout le continent pourront causer la mort par cancer de 7
000 personnes de 1986 à 2065.
Ce calcul repose sur de nouveaux modèles établis
par le Comité de l'Académie des sciences des Etats-Unis
pour l'étude des effets biologiques du rayonnement ionisant.
Le Circ devrait prochainement publier une évaluation des
décès par cancer pays par pays. Une enquête de la revue Nature d'hier
lève par ailleurs le voile sur un épisode peu glorieux
du bilan présenté par l'OMS et l'AIEA en septembre
2005. En effet, lors de la conférence de presse, seul le
nombre de 4 000 décès, correspondants aux liquidateurs
et aux personnes les plus irradiées avait été
communiqué. Le bilan de 9 000 morts, prenant en compte
les populations habitants dans les zones contaminées
déjà connu à l'époque n'avait
pas été rendu public. «Le
nombre de cancers liés au tabac dans la même population
sera des milliers de fois plus élevé» que
l'effet de Tchernobyl, relativise néanmoins le Circ. Cette
comparaison ne devrait pas être du goût des anti-nucléaires
qui entendent profiter de la commémoration de ce triste
anniversaire pour remettre en cause cette énergie.
Pierre Avril (à Bruxelles)
et Yves Miserey
Le figaro, 21
avril 2006:
(Rubrique Sciences & Médecine)
Les leçons tirées de Hiroshima
et de Nagasaki sont peu applicables aux victimes de la catastrophe
de Tchernobyl.
Quatre mille morts ? Seize mille ? Quatre-vingt-treize mille ?
On ne saura probablement jamais combien de victimes l'accident
de Tchernobyl aura provoquées, tant un tel bilan s'avère
complexe. Des
études épidémiologiques ont bien été
menées sur 80 000 survivants des bombes de Hiroshima et
de Nagasaki. Car, «dans ces deux cas, il s'agit d'une
irradiation du corps entier en quelques secondes, qui permet de
reconstituer grâce à des calculs précis, en
fonction de l'emplacement de la personne, une dose reçue
fiable», explique Margot Tirmarche, responsable du laboratoire
d'épidémiologie de l'IRSN (Institut de radioprotection
et de sûreté nucléaire). Or la tâche
est moins aisée pour les victimes de l'accident de Tchernobyl.
En premier lieu, parce que la dose reçue par les liquidateurs
(nom donné aux héros qui ont nettoyé la centrale
après son explosion) est très variable selon non
seulement leur localisation exacte, mais également leur
activité. Cette estimation est encore plus délicate
pour les populations civiles des environs, qui, selon leur mode
de vie, notamment le type de laitage ingéré, ont
pu être victimes d'une irradiation externe ou d'une contamination chronique.
Archives sous scellés à Moscou
La méthode la plus fiable est encore de comparer les registres
de cancers des régions contaminées avant et après
la catastrophe. Mais c'est loin d'être la plus précise.
D'autant que nombre d'archives sur la catastrophe sont désormais
gardées sous scellés à Moscou, qui protège
jalousement ses secrets d'Etat auxquels l'Ukraine, théâtre
du drame, devenue indépendante en 1991, n'a plus guère
accès.
Par ailleurs, il est quasiment impossible d'isoler le risque radiologique
sur la santé de populations de régions où
les conditions économiques et sanitaires, déjà
très précaires, se sont dégradées
à la suite du drame. «Ce qui augmente plutôt
les causes de décès «naturels» et relativement
précoces, autres que le cancer», met en garde
Yvon Grall, ancien chef du service de médecine nucléaire
de l'hôpital Lariboisière et membre du GR21 (groupe
de réflexion sur l'énergie et l'environnement au
XXIe siècle de la Société française
d'énergie nucléaire).
En tout état de cause, aucun
bilan n'est anodin. L'alourdir, c'est légitimer les
demandes d'aide émanant de régions sinistrées.
Le minimiser revient à s'affranchir de payer une dette
morale dont certains se sentent redevables.
Caroline de Malet
jeudi 20 avril 2006 - Vingt ans après l'explosion d'un réacteur nucléaire à Tchernobyl, les conséquences directes de l'accident sur la santé des populations exposées restent difficiles à évaluer. Une étude internationale avance quelques chiffres... qui feront probablement débat.
Réuni sous l'égide du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l'OMS à Lyon, un groupe de travail international a tenté d'évaluer "le fardeau des cancers liés aux retombées radioactives de l'accident dans toute l'Europe".
Faute de pouvoir mesurer directement ces conséquences, les auteurs ont dû s'en remettre à des modèles statistiques existants. Pour le Dr Elisabeth Cardis, chef du Groupe Rayonnements au CIRC, "d'ici à 2065, les prédictions tirées de ces modèles indiquent qu'environ 16 000 cas de cancers de la thyroïde et 25 000 cas d'autres cancers pourraient êtres dus aux rayonnements liés à l'accident. Et environ 16 000 décès pourraient survenir des suites de ces cancers".
Elle ajoute que "les deux-tiers des cancers de la thyroïde et au moins la moitié des autres cancers devraient survenir au Belarus, en Ukraine et dans les territoires les plus contaminés de la Fédération de Russie." Mais poursuit le Dr Cardis, "si ces chiffres reflètent la souffrance et le décès d'êtres humains, il ne faut pas oublier qu'ils représentent une proportion très faible du total des cancers constatés depuis l'accident et attendus à l'avenir en Europe". Son constat est également appuyé par le Dr Peter Boyle, Directeur du CIRC pour qui "le nombre de cancers liés au tabac dans la même population sera plusieurs milliers de fois plus élevé".
Est-ce un réconfort ? En tout cas, pas pour Roland Desbordes, Président de la Commission de Recherche et d'Informations indépendantes sur la radiocactivité, la Criirad. "Ce chiffre de 16 000 morts me paraît encore bien loin de la réalité. Le modèle statistique utilisé au cours de ce travail se base notamment sur les conséquences des bombardements de Nagasaki et d'Hiroshima. Or, celles de l'accident nucléaire de Tchernobyl sont totalement différentes. Et l'on ne parle ici que des cancers. Qu'en est-il des conséquences cardiaques, celles sur le système immunitaire et tous les handicaps à la naissance constatés sur place, en Ukraine, au Belarus ou en Russie ?"
Sources: CIRC, 18 avril 2006 - International Journal of Cancer -
PARIS (18 avril 2006) - Le chiffre de 4.000 morts possibles
dues à la catastrophe de Tchernobyl il y a 20 ans, avancé
par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est le plus
vraisemblable, selon un rapport de la Société française
d'énergie nucléaire (SFEN), qui estime impossible
un accident de ce type en France.
Selon la SFEN, qui regroupe 4.000 chercheurs, ingénieurs,
médecins, enseignants oeuvrant pour la plupart dans le
secteur nucléaire, "les données rassemblées"
par l'OMS pour conclure au nombre de 4.000 morts "constituent
la somme la plus complète jamais réunie sur les
conséquences de l'accident".
"Ces estimations, attribuant à l'effet Tchernobyl une ampleur moindre que généralement annoncé, vont certes à l'encontre de l'opinion communément établie", mais "les évaluations lancées après l'accident (...) faisant état de 300 000, voire 500 000 morts parmi les populations et de dizaines de milliers de morts chez les liquidateurs ne reposent sur aucune base sérieuse et sont dépourvues de crédibilité", estime la SFEN dans ce document de synthèse, publié mardi.
Elle remarque par ailleurs que "l'idée selon laquelle Tchernobyl aurait +produit+ des générations d'enfants malformés s'est révélée entièrement contredite par les études de terrain".
Une des "principales conséquences sanitaires de l'accident a été la survenue de cancers de la thyroïde chez les enfants (âgés de moins de 15 ans en 1986)", avec 4.000 cas diagnostiqués à ce jour, précise le rapport.
"Asthénies, anémies, maladies cardio-vasculaires ou digestives, thyroïdites, dépressions sont les pathologies les plus fréquentes relevées dans la région" proche de la catastrophe, mais "il est difficile de faire la part de celles qui sont directement imputables à l'accident", relève encore la SFEN.
La Société française d'énergie nucléaire note en effet une grave détérioration de l'état sanitaire des populations dans toute l'étendue de l'ex-URSS, et le fait que les pathologies se développent "dans toutes les régions, y compris celles qui n'ont pas été touchées par les retombées de Tchernobyl".
En France, écrivent encore les auteurs du document, "les niveaux de contamination apportée par le +nuage+ de Tchernobyl ont été relativement limités, allant en diminuant d'est en ouest", et "le supplément d'irradiation globale subie par la population française (...) n'a constitué aucunement un problème de santé publique". "Rien ne permet de dire à ce jour que Tchernobyl a provoqué des cancers de la thyroïde en France", affirment-ils.
Enfin, la SFEN rappelle que "l'accident de Tchernobyl est très spécifique du type de réacteur où il s'est produit, le RBMK", et "un accident de ce type n'est pas possible en France". "Tout indique que, dans le cas où un accident surviendrait sur un réacteur français, son impact serait limité, tant pour la sécurité des personnes que pour l'environnement", souligne-t-elle.
De leur côté, des scientifiques russes ont à nouveau minimisé mardi l'ampleur de la catastrophe de Tchernobyl, affirmant que la population avait davantage souffert des conséquences psychologiques et sociales de la catastrophe que des contaminations radioactives.
"Par rapport aux radiations causées par Tchernobyl, les autres facteurs de l'accident, comme le stress psychologique chronique, le bouleversement des conditions de vie, les pertes matérielles, ont représenté pour les habitants un problème plus important", a affirmé le directeur de l'Institut des problèmes de développement de l'énergie atomique, Igor Lingué, lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion du vingtième anniversaire de l'explosion du quatrième bloc de la centrale de Tchernobyl le 26 avril 1986.
"Sur 60.000 personnes, seuls 5.000 sont mortes en vingt ans. Les indicateurs de mortalité des "liquidateurs" ne dépassent donc pas les chiffres concernant la population masculine russe", a-t-il encore dit.
Rappel: 19 ans
après c'est déjà pour les «liquidateurs»
plus de 25 000 morts et plus de 200 000 invalides, et
pour les populations exposées à la contamination
un bilan qui sera selon les
estimations de 40 000 à 560 000 morts par cancers,
plus autant de cancers non mortels. |
Le négationnisme est communément compris comme l'attitude qui consiste à nier l'existence de l'extermination du peuple juif. Il est condamné par la Cour Européenne des Droits de l'Homme et à l'exemple d'autres pays européens, la France l'incrimine également. Depuis 1990, la loi Gayssot punit ceux qui prétendent démontrer l'inexistence de l'holocauste nazi sous le couvert de la recherche scientifique, en abusant de la légitimité conférée par le débat scientifique et le statut de l'histoire. Déjà l'article 11 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 énonçait que : " la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminées par la loi ". En incriminant ceux qui nient le génocide des juifs, la loi Gayssot souligne que l'abus de liberté d'expression peut conduire à la diffamation et au déni de la vérité historique. C'est également ce négationnisme que condamne la Commission Européenne des Droits de l'Homme qui estime que les écrits qui nient l'holocauste juif vont " à l'encontre de l'une des valeurs fondamentales de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, tel que l'exprime son préambule, à savoir, la Justice " (1). La Commission se réfère aussi à l'article 17 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme qui stipule qu'" aucune des dispositions de la présente Convention ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits ou libertés reconnus par la présente Convention ". L'approche de la Commission a été ratifiée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme dans l'arrêt " Lebidineux et Isormi contre la France du 23/12/1998. Cet arrêt subordonne la liberté d'expression au respect d'une morale démocratique, et ceux qui prétendent au bénéfice de cette liberté ne doivent pas l'utiliser de façon diffamatoire et en contradiction avec une vérité historique ". Même aux Etats-Unis, où la conception absolutiste de la liberté d'expression est la mieux protégée, notamment par le 1er amendement, les restrictions à cette liberté existent également. La Cour Suprême l'a exprimé dans l'affaire Schenk v. United States par la voix du juge Holmes : " la plus rigoureuse protection de la liberté d'expression ne protègerait pas l'individu qui dirait sciemment à tort " Au feu " dans un théâtre et provoquerait une panique ". Ainsi, aux Etats-Unis, si une opinion même dérangeante est tolérée, en revanche si un dommage est dû à l'allégation fausse d'un fait, il pourra donne lieu à réparation (2).
Cependant, si les lois et les jurisprudences nationales et internationales restent très fermes pour rejeter les idées négationnistes relatives aux crimes des nazis envers les juifs, il faut néanmoins reconnaître le caractère réducteur de ce rejet, car demeurent impunis les négateurs des massacres des Indiens, des Arméniens, des Cambodgiens, des Rwandais, des Tchétchènes et d'autres massacres de peuples oubliés, de même que les autres négateurs de l'esclavage et de la traite des Noirs. Si l'on peut espérer que ces impunités feront un jour l'objet de lois les condamnant, il existe un négationnisme dont l'impunité risque de durer car il est inscrit au plus haut niveau de notre organisation mondiale et agit silencieusement. Depuis que nous vivons à l'ère atomique et du génie génétique, la planète et l'homme sont devenus des laboratoires à ciel ouvert. Aussi, nous évoluons dans des sociétés à hauts risques technologiques et industriels jamais atteints. Ce qui est encore plus inquiétant est que l'on ne veut pas reconnaître la gravité de ces risques car leur prise en compte serait de nature à compromettre la course du progrès et l'espace vital économique. Un négationnisme économico-industriel va alors tout faire pour minimiser, relativiser, et cacher ces risques et les catastrophes qu'ils génèrent. En protégeant la survie du progrès et du système économique mondial, ce négationnisme va porter atteinte à la vie de l'homme, et à toute vie sur la terre.
Le 26/4/1986, l'explosion de Tchernobyl a provoqué une contamination radioactive historique sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Ses conséquences ne commenceront à être vraiment connues que d'ici plusieurs décennies et l'on sait déjà le sort terrible de ses victimes et son impact irréversible sur l'environnement. On ne sait pas encore quand nous pourrons commémorer Tchernobyl car la catastrophe est encore et pour longtemps devant nous. Ses effets sont inscrits dans la durée.
L'AIEA (Agence Internationale
pour l'Energie Atomique), promoteur du nucléaire dans le
monde, donne un bilan estimé du désastre de Tchernobyl
à une trentaine de morts, environ 300 malades souffrant
d'irradiation aiguë avec hospitalisations et 2000 cancers
de la thyroïde chez l'enfant, faciles à prévenir
(3). A la conférence de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) de Kiev du 4 au 8/6/2001, la Communauté publique
internationale reprend ce bilan par la voix du représentant
de l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (AIEA), M. A. GONZALES
qui déclare (4) que : " Tchernobyl a causé
31 morts, 2000 cancers évitables de la thyroïde chez
l'enfant et qu'à ce jour il n'existe aucune preuve, validée
internationalement de l'impact sur la santé publique qui
soit attribuable à Tchernobyl par expositions - je souligne
- par expositions aux radiations " [Voir
la
video].
Ce bilan officiel
du drame humain de Tchernobyl met hors de lui le Président
du Centre de Politique Ecologique de la Fédération
Russe auprès de l'Académie des Sciences qui s'exclame :
" Epouvantable, épouvantable [Voir
la
video], une présentation
impudente de données non objectives Ce qui me fait peur,
c'est que cela soit dit ouvertement, que cela soit présenté
comme des conclusions scientifiques ". Oubliés les
dizaines de milliers de pompiers, de militaires, de civils et
d'inconnus victimes ou décédées des suites
de leur intervention au sein de l'armée des 600 000 à 800 000 liquidateurs (5),
qui étaient chargés de faire disparaître toutes
traces des conséquences de la catastrophe, au péril
de leur vie et de leur santé. Oubliés les milliers
d'enfants vivants et à naître qui vont mourir et
souffrir des suite de Tchernobyl. Oubliés les 70 000 mineurs
dont la plupart sont morts en plaçant des tuyaux de refroidissement
sous la dalle du réacteur pour éviter une gigantesque
explosion
thermonucléaire (6). Mais M. GONZALES sait qu'il
peut souligner qu'aucune preuve validée internationalement
attribue à Tchernobyl un impact sur la santé publique
par exposition aux radiations. Sous l'étiquette "
Absolument confidentiel ", deux décisions du gouvernement
soviétique ont été prises immédiatement
après la catastrophe pour dissimuler les faits et surtout
leurs conséquences sur la santé et l'environnement
(7). La première décision prise par le gouvernement
de l'URSS met sous secret toute information consacrée à
la catastrophe et en particulier à la santé de la
population touchée. La seconde provenant des Ministères
de la Santé et de la Défense de l'URSS dissimule
le niveau de radiation reçue par la population et par les
liquidateurs. En outre, ces deux décisions donnent comme
instruction au personnel médical de ne pas indiquer le
diagnostic de la " maladie des rayons " dans les dossiers
personnels et de les remplacer par une autre maladie. Ces décisions
constituent l'acte de naissance du négationnisme économico-industriel
de Tchernobyl qui sera repris ensuite par et pour le compte de
la Communauté Internationale.
Les mineurs
durent travailler dans des conditions infernales (haute température
et haut niveau de radiation) pour sauver la dalle de béton
du réacteur, le débit de dose à la sortie
du tunnel (ici sur cette photo) était d'environ 200 Rad/h.
La plupart de ces jeunes gens sont devenus invalides, nombre d'entre
eux sont morts à l'âge de 30-40 ans. Voir la vidéo. (C'est Igor
Kobryn qui filme les mineurs sous le
réacteur, voir les commentaires de Valery Starodumov sur
cette opération.)
Elles n'ont pas cependant empêché
que la vérité historique perce par endroit. Ainsi,
le 26/5/1987, le ministre de la Santé de l'Ukraine, M. ROMANENKO
adresse une lettre strictement confidentielle portant le n°428C,
sous couvert du Comité Central de l'URSS, au Ministre de
la Santé de l'URSS, M.E. TCHAZOZ. Cette lettre signale
que : " Dans les régions de Kiev, Jitomir et
Tchermigov sur une année, 20 200 personnes ont été
hospitalisées dont 6000 enfants. Dans les premiers mois
suivant l'accident, un examen dosimétrique de la glande
thyroïde fut effectué chez tous les enfants. On a
constaté que 2600 enfants recelaient plus de 500 rems de
radioactivité d'iode ". Le Secrétaire Général
de l'ONU, M. KOFI ANNAN, parle de 9 millions de victimes
à Tchernobyl et écrit en 2000, dans une publication
de bureau des Nations Unies pour les Affaires Humanitaires que
" les victimes vivent en Biélorussie, Ukraine et Fédération
de Russie. Leur nombre exact ne sera peut-être jamais connu.
Cependant, 3 millions d'enfants ont besoin de traitements publics
et ce n'est pas avant 2016 au plus tôt (la période
du cesium 137 - radionucléide responsable de cancers chez
les enfants - est de 30 ans) qu'on saura le nombre véritable
de ceux qui développeront probablement des maladies. Leur
vie qui approche rapidement a bien des chances d'être assombrie,
comme l'a été leur enfance. Nombreux sont ceux qui
mourront prématurément ".
Ces tristes réalités n'empêchent pas la répétition
du mensonge officiel sur Tchernobyl établi sur la base
de documents falsifiés volontairement par les responsables
de l'exploitation de Tchernobyl repris par les tenants du lobby
nucléaire mondial et officialisé par l'AIEA et l'OMS.
Cette volonté dans la falsification des faits et la suppression des preuves est aussi un trait caractéristique du négationnisme de l'holocauste qui a commencé par un détournement officiel de la vérité par suppression des preuves. Puis la falsification est devenue habitude puis réalité officielle et enfin négation de l'histoire. La force des négationnistes passe par une manipulation des preuves qui vient doubler le préjudice aux victimes en les tuant deux fois. Primo Levi dans son ouvrage " Les naufragés et les rescapés " rapporte les propos d'un SS à des prisonniers : " Nous détruirons les preuves en vous détruisant les gens diront que les faits que vous racontez sont trop monstrueux pour être crus " (8). Le discours négationniste sur la Shoah tient pour non prouvée une réalité historique attestée par les survivants en tentant de se faire passer pour un discours d'historien soucieux de rigueur scientifique. Le discours négationniste sur Tchernobyl tient également pour non prouvée une réalité historique et scientifique, mais il est en plus légitimé par la Communauté internationale avec en tête l'OMS et l'AIEA qui vont continuer à faire passer des mensonges pour des réalités officielles. La nature publique du négationnisme de Tchernobyl est une arme redoutable car il s'agit d'un négationnisme universellement reconnu comme la vérité officielle par les instances publiques internationales et les opposants à ce mensonge ont la lourde tâche de faire la preuve de ce mensonge international qui met l'humanité en danger.
Pensée, élaborée, imposée et véhiculée au plus haut niveau institutionnel, la négation sur la réalité et les effets de la catastrophe de Tchernobyl constitue la seule et unique référence officielle qui va permettre de reléguer toutes autres analyses et informations au rang de mensonges infondés. Il est également la référence qui permet à certains de conclure que l'on peut prendre le risque d'une autre catastrophe. Il légitime enfin une vérité scientifique qui va permettre de nier la vérité historique et laisser sans soin des populations qui meurent et vont mourir. Ainsi, les professeurs Vassili Nesterenko et Youri Bandajevsky passent pour des menteurs et des marchands de peur alors qu'ils oeuvrent pour la santé de l'humanité au risque de leur vie. Vassili Nesterenko a fondé l'Institut de radioprotection indépendant " Belrad " qui est au service des populations contaminées. Cet Institut privé mesure le taux d'accumulation des radionucléîdes chez les enfants et met au point des techniques de prévention et de décontamination de l'organisme humain, notamment par l'administration de pectine. La création de cet Institut et les activités sanitaires de Vassili Nesterenko lui ont valu le limogeage de son poste de directeur de l'Institut de l'énergie nucléaire de Biélorussie, plusieurs attentats et menaces sur sa personne et autres tentatives d'intimidation. Youri Bandajevsky était recteur de l'Institut de médecine de Gomel en Biélorussie, à 120 kms de Tchernobyl quand il a établi un rapport entre l'incorporation de cesium 137 à partir de la nourriture et des symptômes anormaux chez les enfants. Il a mis aussi l'accent sur le danger des faibles doses responsables d'une contamination interne, différente de la contamination externe au moment d'une catastrophe nucléaire. Ces révélations ont valu l'emprisonnement et la torture à Youri Bandajevsky. Faussement accusé de terrorisme et de corruption, il a été condamné à 8 ans de prison à régime sévère. Ses tortionnaires n'ont pas encore cassé l'humanité qui l'anime quand il proclame du fond de sa prison, dans son appel aux scientifiques réunis à l'Assemblée nationale de Paris le 28/03/2004 que " la vérité doit être entendue. Selon moi, là est la tâche principale des hommes qui ne sont pas indifférents au destin de l'humanité toute entière ".
Pourquoi les tenants du nucléaire refusent de publier les travaux de Youri Bandajevsky ? Pourquoi une telle volonté de cacher la vérité ? Pourquoi priver les enfants contaminés et les générations futures des soins qui leur permettrait de mieux vivre et de survivre ? Pourquoi refuser la reconnaissance à ces liquidateurs dont l'héroïsme a permis d'empêcher une explosion thermonucléaire qui aurait augmenté le nombre des victimes en Europe et ailleurs ? Pourquoi continuer à laisser mourir des gens sur des terrains contaminés alors que les moyens de les sauver existent ? Pourquoi se priver de l'étude d'une catastrophe qui pourrait en éviter une autre ? Pourquoi en arriver à une telle inhumanité ? Pourquoi cette volonté de liquider les conséquences de Tchernobyl ?
Dans nos sociétés, toute personne victime d'un dommage a droit à la réparation de ce dommage. La responsabilité civile de l'auteur de ce dommage permet de rendre ce droit effectif à condition que la victime fasse la preuve du fait générateur du dommage et établisse un lien de causalité entre ce fait générateur et le dommage. Or, en matière d'exploitation d'installation nucléaire, ce droit à réparation est plafonné financièrement et en cas d'accident exceptionnel comme celui de Tchernobyl, la garantie des Etats est sollicitée. Comme les sommes en jeu, même plafonnées, compromettent la survie du système économique libéral largement dépendant de l'industrie nucléaire, les seules lois du marché ne vont laisser aux tenants du nucléaire qu'un seul choix, celui de relativiser l'importance de la catastrophe et tout faire pour empêcher d'établir des relations de cause à effet entre elle et les dommages qu'elle a produit, continue de produire et produira dans l'avenir. Par ailleurs, on peut comprendre que ce n'est pas l'esprit philanthropique des compagnies d'assurances qui va les inciter à garantir la couverture de la responsabilité civile d'un exploitant de centrales nucléaires en cas d'accident exceptionnel. Ces exploitants de centrales nucléaires étant pratiquement leur propre assureur, la nature et l'importance des dommages connus et inconnus, présents et futurs qui résultent d'une catastrophe nucléaire vont les inciter à tout faire pour minimiser et même nier l'ampleur de la catastrophe. C'est la raison pour laquelle l'exploitant soviétique de Tchernobyl a caché la réalité de la catastrophe. C'est également pour cette raison que le lobby nucléaire mondial a tout fait pour que cette catastrophe à valeur d'exemple ne soit pas à l'origine d'une jurisprudence préjudiciable à ses intérêts. Les victimes vont se retrouver dépourvues de tout recours, d'autant que sont généralement exclus des contrats d'assurances pour particuliers les dommages résultant des sinistres provenant de toute source de rayonnement et de tout combustible nucléaire, produit ou déchet radioactif. Les raisons du négationnisme de Tchernobyl sont donc principalement économiques et financières. Le négationnisme de Tchernobyl illustre de façon dramatique les dérives intolérables et les sommets d'inhumanité que peut atteindre le système néolibéral dans sa préservation de sa raison d'être, le profit, exclusif de tout autre objectif, même le souci de l'humain. Comme l'écrit Bruno de Seze de la CRIIRAD (9) : " Il est absolument vital pour le lobby nucléaire mondial de s'assurer une mainmise absolue sur tout ce qui touche Tchernobyl et ses conséquences. Des moyens considérables sont mis en oeuvre en Ukraine et en Bélarus pour s'approprier les données médicales et en maîtriser la diffusion. Des actions humanitaires sont menées pour faire de la communication, mais aussi pour faire admettre l'idée qu'un accident nucléaire est tout à fait acceptable pour l'humanité. Tout est fait, en parallèle, pour éviter la divulgation d'informations contradictoires incontrôlées, qui pourraient semer le trouble dans les esprits, et réduire à néant non seulement tous les efforts menés, mais aussi peut être l'ensemble de l'industrie nucléaire ".
Comment un tel négationnisme peut-il
devenir raison d'état internationale ? Comment la
vérité officielle peut-elle être aussi mensongère ?
Comment a t'on pu en arriver à une telle situation de mensonge ?
En fait, de telles dérives sont permises et légitimées
par une organisation particulièrement bien adaptée
au plan international. Des montages juridiques internationaux
ont été pensés et conçus pour permettre
ces dérives. Comme nous allons le constater, l'exemple
des accords passés entre l'OMS et l'AIEA le prouve.
En 1956, l'OMS était encore indépendante
lorsqu'elle a averti le monde médical des dangers qu'engendrait
l'augmentation de la radioactivité artificielle suite au
développement du nucléaire militaire, civil et commercial
(10). Elle tient actuellement un discours différent en
niant la réalité de Tchernobyl. L'OMS a commencé
à perdre son indépendance dans le domaine du nucléaire
dès la création de l'AIEA en 1958. On peut lire
dans les statuts de l'AIEA que son objet est d'" accélérer
et d'accroître la contribution de l'énergie atomique
pour la paix, la santé et la prospérité dans
le monde entier ". On notera que la référence
à la santé dans ses statuts va déjà
sérieusement compromettre la liberté d'action de
l'OMS dont le seul objectif est d'" amener tous les peuples
au niveau de santé le plus élevé possible
". On notera également qu'à la différence
de l'AIEA qui doit se préoccuper de la santé dans
le monde, l'OMS n'a pas à s'intéresser aux problèmes
nucléaires. Enfin, selon l'AIEA, l'énergie atomique
est un moteur de paix et de prospérité.
L'indépendance de l'OMS en matière nucléaire
a ensuite été définitivement compromise après
la signature de l'Accord OMS/AIEA du 28/5/1959 lors de la
12ème Assemblée Mondiale de la Santé. Cet
accord vise à éviter que les informations sur le
nucléaire ne débouchent sur des résultats
qui gêneraient la promotion de l'industrie nucléaire
dans le monde. Ainsi, l'article 1 alinéa 3 de cet accord
stipule que : " Chaque fois qu'une des parties se propose
d'entreprendre un programme ou une activité dans un domaine
qui présente ou peut présenter un intérêt
moyen pour l'autre partie, la première consulte la seconde
en vue de régler la question d'un commun accord ".
Cet accord précise aussi que " l'AIEA et l'OMS reconnaissent
qu'elles peuvent être appelées à prendre certaines
mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel
de renseignements qui leur auront été fournis ".
Sachant que l'AIEA dépend du Conseil de Sécurité
de l'ONU qui est en position dominante par rapport au Conseil
Economique et Social de l'ONU dont dépend l'OMS, on comprendra
que le domaine de la santé dans le domaine du nucléaire
est passé juridiquement et politiquement de l'OMS à
l'AIEA.
On aura compris que sous la pression des nécessités économiques, l'organisation de notre système mondial en matière de risques nucléaires est conçue pour fabriquer des mensonges dans le plus grand cynisme. La situation actuelle est telle qu'il est politiquement, scientifiquement, économiquement et historiquement incorrect d'incriminer le négationnisme économico-industriel de Tchernobyl. La situation est grave car nous nous habituons à un mensonge qui conduit à obliger les victimes encore vivantes de Tchernobyl à s'habituer à leur malheur et à faire leur affaire de la contamination. La seule logique financière et industrielle conduit non seulement à la négation de l'Histoire, mais également à celle de l'Homme. Le mensonge officiel sur Tchernobyl est intolérable. C'est un mensonge qui tue et tuera des vies d'enfants et d'adultes dans la plus grande impunité pour les seules nécessités du marché nucléaire. Il constitue une atteinte à l'intégrité physique de la personne et de l'espèce humaine et une atteinte durable et irréversible à tous les règnes du vivant. Ces graves atteintes sont également des actes diffamatoires envers la mémoire et le courage des victimes disparues et des délits de tromperie et de falsification volontaire. Elles sont en complète contradiction avec les principes de dignité, de responsabilité et de précaution que leurs auteurs se doivent de respecter vu leur niveau de pouvoir et la gravité de la situation.
Il est encore temps de réveiller les sociétés civiles et les institutions réellement responsables pour condamner ce mensonge susceptible d'être qualifié, au moins dans son sens symbolique et compte tenu du comportement irresponsable et inique de ses auteurs, de crime contre l'humanité. Quand la préservation du marché du nucléaire nie celle de l'humanité, il y a urgence à réagir. Et l'article 17 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme pourrait servir de levier pour une action contre la partie de la Communauté Internationale négationniste déjà présente au Conseil de l'Europe, quand il proclame qu'" aucune des dispositions de la présente Convention ne peut être interprétée comme impliquant pour un Etat, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits ou libertés reconnus par la présente Convention ".
Claude Proust, 4/4/2005.
NOTES :
(1) : Décisions de 6/9/1995 - Oho EFA Remer contre
Allemagne DR 82 page 117, et 14/6/1996 - Pierre Marais contre
France DR 86 (page 184)
(2) : Arrêt Hustler Magazine v Falwell - 485 - US 46
(1988) - Cité par Robert C. Post " The Constitutionnal
Concept of Public Discourse : Outrageous opinion, democratic
deliberation and Hustler Magazyne v Falwell " in Constitutionnal
Domains - Harward University Press 1995 (page 126)
(3) : OMS - Les conséquences de Tchernobyl et d'autres
accidents radiologiques sur la santé - WHO/EHG/95II - Genève
20/23 novembre 1995 (page 89)
(4) : Cité par Maryvonne David Jougneau dans l'ouvrage
collectif " Les Silences de Tchernobyl ", " L'avenir
contaminé " - Editions Autrement - Collection Mutations
n°10 2004 (page 106)
(5) : Communication OMS / 32 du 23/4/1992 (page 62 de l'ouvrage
" Les Silences de Tchernobyl " déjà cité)
(6) : Extrait du point 5 du document confidentiel "
Protocole n°10 " du 10/5/1986 intitulé "
Compte rendu de la réunion du groupe stratégique
du bureau politique du Comité central du Parti Communiste
Soviétique chargé des questions relatives à
la liquidation des conséquences de l'accident de Tchernobyl
". Page 40 de l'ouvrage " Les silences de Tchernobyl
" déjà cité
(7) : Cité par Alla Yarochinskaga dans son témoignage
" Absolument confidentiel " : Les Autorités
Soviétiques face à la catastrophe, publié
dans l'ouvrage " les silences de Tchernobyl ", déjà
cité (page 27)
(8) : Primo Levi - " Les naufragés et les rescapés
" - traduction André Mangé - Gallimard 1989
(page 11) - Cité par Giorgio Agamben - " Ce qui reste
d'Auschwitz " - traduction Pierre Alfen - Bibliothèque
Rivages - 1999 (page 206)
(9) : Extrait du n°22 du journal " Trait d'Union
" de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information
Indépendantes sur la RADioactivité)
(10) : Rapport OMS sur " Les effets génétiques
des radiations chez l'homme " - Rapport réalisé
par un groupe de personnalités réunies par l'OMS,
dont les scientifiques H.J. Muller-Prix Nobel de Génétique
-J. Lejeune et R.M. Sievert