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lundi 23 Juin 2003 Lors du dernier sommet du G8, des policiers en civil suisses déguisés en casseurs ont fait irruption dans un centre média indépendant de Genève. Ils ont investi les lieux de manière violente en blessant au passage certains journalistes. Voir les 2mn de vidéo en Real 225 Kb et en Real 36 Kb. (images de la scène : © pulika calzini) Pulika Calzini, journaliste indépendant italien et collaborateur occasionnel de Digipresse, n'est pas du genre à se formaliser des interventions policières un peu rudes lors des manifestations d'altermondialistes en marge des sommets du G8. Pour cause, il suit régulièrement les défilés depuis plusieurs années et possède une excellente connaissance du milieu. Pourtant, lorsqu'il a vu débarquer un groupe d'une trentaine de personnes à l'Usine, lieu culturel ou les altermondialistes avaient installé un centre média, il n'en a pas cru ses yeux. «Imaginez une bande de casseurs habillés en noir à la manière du Black Bloc affublés d'un brassard de police sur le bras, avec des barres de fer en main...». Sans prévenir, le groupe intervient alors brutalement, matraquant en quelques secondes toutes les personnes se trouvant sur le passage afin d'investir l'Usine, centre névralgique dans l'organisation des mises à sac nocturnes de la ville, selon la police genevoise. (cf notre vidéo contenant des extraits du document original de Pulika Calzini). Au passage, Pulika qui filmait la scène prend un bon coup sur la tête qui lui vaudra quelques points de suture. Une journaliste canadienne dûment accrédité écope de dents cassées et plusieurs autres témoins de la scène sont frappés et matraqués à leur tour. «J'ai pensé à protéger la caméra» indique le reporter italien, «mais pas assez la tête». Il ramène cependant un doucement assez explosif sur lequel on distingue nettement les policiers suisses revêtus d'une parfaite panoplie de casseur. Sweet shirt noirs, capuches, sac à dos, foulards, masques à gaz et objets contondants. A ce demander ce qu'ils pouvaient bien faire habillés ainsi dans les rues de Genève quelques minutes avant d'enfiler le brassard orange signalant leur appartenance aux forces de l'ordre. La veille et le soir même, plusieurs vitrines de la ville avait été brisées par une mystérieuse bande de «neo nazis» selon les responsables des altermondialistes de Lausanne. La police en tenue confirmait qu'une bande d'éléments incontrôlés mettait le feu partout, légitimant ainsi la multiplicité de contrôles d'identité nocturnes dont une équipe de Digipresse a notamment fait les frais ainsi qu'une intervention au camping des antis de Lausanne. Et curieusement encore, côté français, ou pourtant beaucoup plus de militants étaient rassemblés sous l'il de CRS visiblement programmés à la modération, aucun heurt notable n'était à déplorer. «Nous estimions qu'il s'agissait du meilleur moyen pour pénétrer dans l'Usine» se justifie maladroitement la police genevoise. L'équipe de Digipresse s'y était quant à elle rendue la veille à l'invitation des responsables du centre des médias indépendants et n'avait observé aucune activité subversive dans les lieux et encore moins la présence de prétendues «bouteilles d'acide» saisies par les limiers suisses selon la Tribune de Genève. Quant aux journalistes blessés, «ce sont les risques du métier» estime le chef de la Police. Une attitude qui met Pulika hors de lui. «Attends, il ne s'agit pas de simples heurts en manif, mais bien d'une bande de types habillés en casseurs qui nous ont frappé avec des barres en fer. Ce n'était pas prévu, surtout après Gènes». Diffusées sur Canal Plus, les images du reporter italien ont été cependant peu commentées. «Depuis Gènes, on a tendance à penser qu'une telle opération n'est que broutille» regrette Pulika. En attendant, il a porté plainte auprès du Procureur et la justice suit son cours. A un rythme helvétique, probablement. Philippe Blanchard La suite des infos sur Digipresse |
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