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Jeudi 24 avril 2003
 par: Infonucleaire.net
Voir dossier spécial "17ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl"

"Tchernobyl, après l'apocalypse": quand les témoins racontent

Le 26 avril 1986 à 1h23 du matin, une explosion retourne la dalle de béton du réacteur numéro 4 de la centrale ukrainienne de Tchernobyl.

La gravité de l'accident, mais aussi et surtout l'incurie des autorités soviétiques à tous les niveaux, ont fait de Tchernobyl la plus grande catastrophe du nucléaire civil, un désastre humanitaire et écologique qui frappe les trois-quarts de l'Europe.
(Reportage de 98 mn en 2 parties : "Tchernobyl cette herbe amère" de la télévision publique japonaise NHK de Hiroshima 1er partie 52mn en RealVidéo 21 kb ...... 2e partie 46mn en RV 21 kb)

Dans un livre basé pour l'essentiel sur des témoignages, "Tchernobyl après l'apocalypse", Philippe Coumarianos, correspondant de l'AFP à Kiev depuis quatre ans, raconte l'enfer de ceux dont la vie a basculé ce jour-là.

Lorsque l'accident survient, en pleine nuit, "aucune mesure n'est immédiatement prise pour mettre le personnel à l'abri", raconte l'auteur. "En fait, tout manquait: vêtements de protection, respirateurs et dosimètres". Dans l'incertitude et la confusion, le directeur de la centrale, Viktor Brioukhanov, qui écopera de dix ans de camp de travail, n'a pas le courage de donner l'ordre qui s'imposait: évacuer le personnel et arrêter les trois réacteurs encore en fonctionnement.

Toujours à partir de témoignages de survivants, Coumarianos raconte la lutte dérisoire des pompiers qui plongent dans la fournaise sans la moindre protection: pantalon et veste de grosse toile, gants, bottes et casques en plastique. Aucune équipement anti-radiations, aucun dosimètre. "Nous ignorions à peu près tout des radiations et comment s'en protéger", témoigne un pompier. (Le désastre de Tchernobyl 1996, 54mn, documentaire en RealVideo de K. Langbein, J. Kamienski, M.F. Han, L. Antonienko, S. Toshida)

A tous les niveaux, c'est l'improvisation et le mensonge. "Tout le monde était pris de court. Personne ne savait comment refroidir le magma nucléaire et stopper les émissions d'isotopes. On improvisa", explique l'auteur, qui raconte comment les autorités ont tenté de cacher puis de minimiser la castrophe, aggravant ainsi les conséqnences. Le chef de l'Etat, Mikhaïl Gorbatchev, n'interviendra à la télévision que dix-neuf jours après le drame. (Un procès contre les officiels soviétiques responsables de la gestion post-accidentelle de Tchernobyl, juin 1991)

Philippe Coumarianos décrit également l'exode de ceux qui ont évacué Pripiat, cité modèle de l'URSS, une ville de 45.000 habitants désertée en quelques heures. "C'était le chaos. Il fallait loger chez l'habitant des milliers de personnes, dont beaucoup souffraient de diarrhées et de nausées", raconte un témoin, qui se retrouve finalement dans une zone aussi fortement contanminée. (Un premier bilan sanitaire présenté par les experts soviétiques, juillet 1989)

Tchernobyl, c'est aussi le combat et l'esprit de sacrifice des "liquidateurs", ces 650.000 hommes qui pendant près de deux ans participent aux opérations d'évacuation et de décontamination. (Le tocsin de Tchernobyl 1987, 85mn, documentaire très soviétique en RealVideo de Rollan Serguienko)

Mais Tchernobyl, ce sont également les revenants, ceux qu'on appelle les "samasiolis" (colons): âgés pour la plupart, ils n'ont pas supporté la vie précaire dans les banlieues de Kiev ou d'ailleurs et sont revenus sur leur coin de terre, même dans la zone contaminée de 30 kilomètres autour de la centrale qui reste théoriquement interdite. (Tchernobyl le pire est à venir)

- "Tchernobyl, après l'apocalypse", par Philippe Coumarianos. Hachette Littératures. 224 pages, 110 francs-

 


Tchernobyl: Des survivants racontent l'apocalypse nucléaire

"Les murs se sont mis à trembler et le béton à grincer. J'ai alors compris que quelque chose de terrible était arrivé", raconte Boris Stoliartchouk, un ancien ingénieur de la centrale de Tchernobyl présent sur les lieux du drame le 26 avril 1986.

A 01h23 ce matin-là, deux explosions font voler en éclats le coeur du quatrième réacteur. Dans la salle de contrôle jouxtant le bâtiment dévasté, les hommes chargés de piloter le réacteur sont immédiatement aveuglés par un épais nuage de poussière radioactive.

"Refroidissez! Ouvrez toutes les vannes d'eau, hurla l'adjoint de l'ingénieur en chef", se souvient Stoliartchouk. "Les voyants de contrôle clignotaient, s'affolaient. Les commandes ne répondaient plus", poursuit-il. "En me penchant par une fenêtre, j'ai vu l'ampleur des dégâts. Le réacteur n'était plus qu'un trou béant".

Les rares dosimètres disponibles, permettant de mesurer la radioactivité, étaient bloqués au maximum.

Pourtant, personne n'ordonna l'évacuation immédiate des quelque 500 personnes travaillant à la centrale.

Stoliartchouk resta ainsi pendant près de trois heures en compagnie de son chef d'équipe dans la salle de contrôle "grillée" par les mortels rayons.

"Techniquement, il n'y avait plus rien à faire. Chaque minute dura une éternité", lance-t-il dépité.

Les deux hommes furent pris de violents vomissements et ils eurent de terribles maux de tête. Leur peau rougie les brûlait. Stoliartchouk survécut. Son collègue, plus âgé, succomba.

A l'extérieur, une étrange luminescence montait toute droite des profondeurs du cratère incandescent, éclairant la centrale plongée dans la nuit. Le toit du bâtiment des turbines non loin de là était en feu, raconte le sergent Léonid Shavrey.

A peine protégés, Shavrey et une trentaine d'autres pompiers montèrent à l'assaut des flammes qui menaçaient de ravager les trois autres réacteurs encore intacts. Six de ces hommes périrent d'irradiations aiguës dans les semaines qui suivirent.

La veille du drame, les responsables de la centrale avaient décidé d'effectuer un test dans le quatrième réacteur -- sans l'accord des autorités soviétiques de l'époque, reconnaît aujourd'hui l'ancien directeur de Tchernobyl Viktor Brioukhanov. (Ce test a pourtant été refait une dizaine de fois depuis l'explosion de Tchernobyl)

Même si toute la lumière sur l'accident n'est toujours pas faite, il semblerait que la négligence du personnel combinée à des défauts de conception des réacteurs soit à l'origine de l'explosion. (Les responsables du nucléaire en occident accordaient toute leur confiance au nucléaire soviétique jusqu'à cette catastrophe)

Le combustible brûla pendant dix jours et les fumées radioactives contaminèrent les trois-quarts de l'Europe.

Pourtant, l'accident n'aurait fait que 31 morts et 237 blessés selon un bilan soviétique auquel plus personne ne croit -- hormis le lobby pro-nucléaire international. Kiev a fait récemment état de 15.000 morts et de millions d'invalides.

Jusqu'au bout, les autorités soviétiques tentèrent de cacher puis de minimiser la catastrophe, aggravant ainsi ses conséquences.

La ville de Tchernobyl, située à seulement 20 kilomètres de l'épicentre ne fut évacuée que le 5 mai -- soit 10 jours après le drame.

Pire encore: On laissa 800 enfants participer à un "marathon" dans les environs de la centrale le jour même de la tragédie, selon des témoins. D'autres gamins assistèrent par millions aux festivités du 1er Mai dans la capitale ukrainienne et dans des centaines de villes déjà polluées.

Une épidémie de cancers de la thyroïde -- due à l'iode radioactif craché par le réacteur -- frappe aujourd'hui des milliers d'enfants et d'adolescents en Ukraine, au Bélarus et en Russie.

Lors d'un procès à huis clos en 1987, Moscou accabla la direction de la centrale: six des responsables de Tchernobyl furent condamnés à des peines allant de 2 à 10 ans de prison. Les plus hauts dirigeants soviétiques ont eux échappé à toute poursuite.

 

 

La vie en territoire contaminé au village de Zirka

ZIRKA (Ukraine) - Un dosimètre à la main, Igor inspecte son petit jardin dans le village ukrainien de Zirka situé à une cinquantaine de kilomètres de la centrale de Tchernobyl. Ici, on vit quotidiennement avec les radiations.

Lors de l'explosion d'avril 1986, la petite localité fut copieusement arrosée par le nuage nucléaire. Mais elle ne fut jamais évacuée tout comme des milliers d'autres bourgs et villages dans les régions polluées du nord de l'Ukraine et du Bélarus voisin.

"Dans un coin de notre cour, les radiations atteignent 300 microrems, soit 20 fois plus que le taux naturel", explique Igor Denissiouk, un petit homme dynamique de 27 ans.

"Moi et ma femme Vita, nous testons surtout les aliments", explique-t-il en montrant un gros dosimètre de couleur grise qu'il a acheté sans aucune aide de l'Etat.

Au lendemain du drame, les autorités évacuèrent près de 120.000 personnes des territoires contaminés dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale. Dans cette zone aujourd'hui entourée de barbelés, toute vie est officiellement bannie.

Mais à l'extérieur, près de 5,5 millions d'Ukrainiens, de Russes et de Bélarusses vivent encore sur des territoires où les taux de radiations dépassent la norme admise de 37.000 becquerels par mètre carré.

Grâce à leur vieille voiture, les Denissiouk peuvent aller faire le gros de leurs courses -- céréales, légumes, viande -- dans des territoires non pollués ou faiblement touchés. Un luxe que seulement un petit nombre de la centaine d'habitants de Zirka peut se permettre.

"Les patates, nous les cultivons nous-mêmes, elles sont propres" de toute contamination, explique Vita, âgée de 22 ans, qui assure n'avoir aucun problème de santé.

Pourtant, l'inquiétude la ronge.

"Igor et moi voulons avoir un bébé, mais nous avons peur des radiations", confie-t-elle. "Il pourrait être mal formé. Un coq à trois pattes est né dans le village en 1993", poursuit-elle, l'air inquiet.

La plupart des habitants de Zirka -- dont le nom signifie "étoile" en ukrainien -- rêve de s'installer ailleurs. Là-bas, dans un endroit plus "propre".

Mais depuis longtemps, le gouvernement, dont les caisses sont vides, n'a plus les moyens de reloger quiconque.

"Je voudrais bien partir d'ici mais je n'ai ni argent ni endroit où aller", se plaint Mikhaïlo Koliouchok, 66 ans.

La population se résigne et apprend à vivre avec les radiations.

Au fil des ans, même les avantages sociaux accordés aux résidents des territoires contaminés et aux victimes de la catastrophe ont subi des coupes claires. Cette population se sent oubliée, abandonnée à son triste sort dans un pays en pleine crise post-communiste.

Cette année, l'Etat ukrainien n'a prévu que 290 millions de dollars -- soit deux fois moins qu'en 1998 pour les aider.

Les charges et les aliments de base ne cessent cependant d'augmenter et nombre de ces victimes vivotent sur leurs maigres allocations d'une trentaine de dollars -- la "prime cercueil" comme elles l'appellent.

 

Les victimes de la catastrophe de Tchernobyl réclament des compensations financières

KIEV année 2000 - A l'occasion de la Journée internationale des handicapés, quelque 10.000 victimes de la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl ont manifesté dimanche à Kiev pour demander au gouvernement des compensations financières.

Parmi les manifestants, qui ont organisé un rassemblement de masse dans le centre-ville , beaucoup avaient pris part aux opérations de nettoyage de Tchernobyl et souffrent aujourd'hui de graves problèmes de santé.

''J'ai perdu 90% de ma santé, qui pourrait me la rendre?'', s'interrogeait l'un des manifestants, Heorhiy Shaposhnikov, 50 ans, qui a participé aux opérations de nettoyage. (Les liquidateurs de Tchernobyl laissés pour compte, Libération, novembre 1999)

La centrale de Tchernobyl a été le théâtre de la plus grande catastrophe nucléaire. Le 26 avril 1986, le réacteur numéro 4 de la centrale avait explosé et pris feu, laissant échapper un nuage radioactif sur une partie de l'Europe. Cette catastrophe aurait coûté la vie à 8.000 personnes, mais des centaines de milliers d'autres souffrent de nombreux problèmes de santé. (Le bilan est minimisé non seulement en Biélorussie et Ukraine, mais aussi par les organisations internationales)

En tout, plus de 2,2 millions des 50 millions d'Ukrainiens peuvent prétendre à des indemnités en raison des préjudices subis à cause de l'accident nucléaire.

Le président Leonid Kouchma a promis de fermer définitivement la centrale de Tchernobyl le 15 décembre prochain.

 

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