Revue de Presse, sans commentaires...

 

Le Monde, 27/2/2009: 

Une collision, en toute discrétion

Début février, deux sous-marins nucléaires, un français et un britannique, se sont heurtés. Cet événement improbable bouleverse bien des certitudes

Les sous-mariniers ont longtemps illustré la perfection technologique des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) par cette maxime : " On entend tout et personne ne nous entend. " Si la deuxième partie de cette affirmation a été partiellement confirmée, la première a été démentie lorsque le SNLE français le Triomphant est entré en collision avec son alter ego britannique HMS Vanguard, entre le 3 et le 4 février, quelque part dans les profondeurs de l'Atlantique.

Les deux bâtiments se sont heurtés de front, à faible vitesse, celle habituelle des patrouilles, entre 5 et 8 noeuds. S'il n'est pas sûr que l'onde de choc ait été ressentie par les 111 marins se trouvant dans la coque de 138 mètres de long, ses effets, en revanche, ne sont pas près de s'atténuer, des états-majors jusqu'à l'Elysée. Le Triomphant transportait 16 missiles stratégiques M 45 à têtes multiples, dont la portée avoisine 6 000 km. Il y avait ainsi à bord 96 têtes nucléaires de 150 kilotonnes (ou moins) chacune, une puissance équivalente à 1 000 fois celle d'Hiroshima. En face, le Vanguard disposait d'un arsenal comparable. Cet accident, qui soulève inévitablement des questions sur la fiabilité et la crédibilité de la dissuasion nucléaire, n'aurait jamais dû se produire. La probabilité d'une rencontre entre les deux submersibles " était bien plus faible que la collision du 10 février entre les satellites américain et russe ", assure-t-on à l'état-major de la marine.

Le 6 février, lorsque le Triomphant rentre à Brest, la thèse officielle est celle d'un choc avec un conteneur. Le Triomphant a rapidement fait surface mais, dans un rayon de 7 milles nautiques, la mer est vide ! Il faudra attendre les révélations du quotidien populaire britannique The Sun, dix jours plus tard, pour que la Marine nationale reconnaisse que les deux SNLE " sont entrés brièvement en contact ".

Entre-temps, le Vanguard a regagné sa base écossaise de Faslane, et les Britanniques ont suggéré aux Français l'idée d'une collision. Cette succession d'explications alimente les doutes, mettant à mal celle de la coïncidence. La vieille rivalité avec " Albion " n'a-t-elle pas conduit les commandants des deux SNLE à l'imprudence ? Se pistaient-ils ? Effectuaient-ils un exercice commun qui aurait mal tourné ?

Bien que les consignes de mutisme imposées aux responsables de la marine empêchent de faire toute la lumière, ces thèses, pour l'essentiel, ne résistent pas à l'examen. S'il est vrai que les chances d'une collision entre deux SNLE au milieu de l'Atlantique sont infimes, la probabilité s'accroît pour deux bâtiments naviguant aux abords du plateau continental : le Triomphant rentrait d'une patrouille et, selon des informations non confirmées, le Vanguard en commençait une.

Contrairement aux sous-marins nucléaires d'attaque, dont seule la propulsion est nucléaire, la mission d'un SNLE n'est pas de " chasser " ou de recueillir du renseignement, mais de rester indétectable, afin de pouvoir lancer ses missiles nucléaires. Son commandant a pour consigne de " diluer " son bâtiment dans l'océan, et même l'amiral commandant la Force océanique stratégique ignore où il est. C'est pour cela que le submersible n'émet rien : ni fréquence, ni ondes, et en principe, ni bruit, ni vibration. Ce mastodonte de 14 120 tonnes de déplacement est conçu pour se confondre avec le bruit de la mer. En plongée, un SNLE ne fait qu'écouter, grâce à son sonar passif, aux centaines d'hydrophones dont est bardée son antenne, et aux " oreilles d'or ", deux spécialistes de la reconnaissance acoustique.

Au fond, résume un amiral, l'improbable collision du Triomphant et du Vanguard " est l'histoire de deux SNLE ayant atteint un niveau tel de discrétion acoustique qu'ils ne se sont, mutuellement, pas détectés ". Le hasard a voulu qu'ils soient face à face - une circonstance aggravante, puisque leurs capacités de détection vers l'avant sont faibles - et dans une tranche d'immersion identique.

La discrétion acoustique est influencée par des facteurs tels la pression, la température et la salinité de l'eau, la présence de micro-organismes et celle de vents en surface. Tout commandant de SNLE, explique un ancien patron de la Force océanique stratégique (FOST), " recherche en permanence la couche d'eau qui sera la plus opaque à la diffusion des sons ". Cette obsession de l'immersion optimale expliquerait la proximité du Triomphant et du Vanguard.

Toujours est-il que cet accident interdit tout statu quo. La Marine et la Royal Navy doivent " réfléchir ", comme l'a dit Hervé Morin, ministre français de la défense, à leurs zones respectives de patrouille. Or, par nature, la dissuasion ne se partage pas. " C'est la sanctuarisation nationale absolue ; la dissuasion n'a pas d'amis ", rappelle un ancien commandant de SNLE.

La France et la Grande-Bretagne ne coordonnent donc pas les patrouilles de leurs SNLE. Contrairement à ce qui existe pour les sous-marins classiques dans le cadre de l'OTAN, qui évoluent dans des " boîtes " gérées par le " Water Space Management ", les SNLE ne partagent avec personne leur liberté de patrouille. L'idée de " patrouilles communes ", évoquée il y a plusieurs années, a été vite abandonnée.

" On imagine mal un SNLE patrouillant pour le compte d'un autre pays, souligne un ancien commandant de la FOST, parce que cela voudrait dire que le premier ministre britannique pourrait ordonner un tir nucléaire à un SNLE français ! " Cette ligne rouge n'interdit pas les échanges : les SNLE britanniques Victorious et Vengeance se sont rendus à l'Ile longue en février 2000 et mars 2007, et l'Inflexible a effectué à deux reprises une escale à Faslane.

" A chaque fois, explique cet ex-patron de la FOST, des couloirs assez larges avaient été réservés, sur plusieurs jours, aux SNLE britanniques. On peut s'inspirer d'un tel système et mettre en place des "couloirs" pour les approches de nos bases respectives. " Un autre amiral renchérit : " On doit pouvoir mettre au point entre nos deux marines un niveau d'information et de confidentialité sur les patrouilles de SNLE, qui respecte nos impératifs en matière de dissuasion. "

Certains signes montrent que la coopération franco-britannique dans ce domaine ultrasecret est plus étroite que ne le reconnaissent les deux capitales. Mais les accords de Nassau de 1962 entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis - qui lient les dissuasions des deux pays - limitent a priori la marge de manoeuvre de la France.

La collision du Triomphant et du Vanguard pourrait constituer un choc salutaire : en ressuscitant partiellement la notion de " dissuasion concertée " évoquée par Alain Juppé en 1995, elle pourrait inciter la France et la Grande-Bretagne à faire évoluer le tabou de la souveraineté nationale et - qui sait ? - leur permettre d'ouvrir le dossier de l'européanisation de la dissuasion.

 


Le Monde, 27/2/2009: 

Un risque pour la dissuasion nucléaire

LES ÉTATS-MAJORS des marines française et britannique ont vite affirmé que la collision du Triomphant et du Vanguard n'avait pas affecté " leurs missions de dissuasion ni la sûreté nucléaire ". Mais les spécialistes des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) reconnaissent que le premier accident de ce genre en plus de 450 patrouilles de SNLE aurait pu avoir de graves conséquences.
Bien que modéré, le choc a sérieusement endommagé le dôme-sonar du Triomphant ainsi que, selon certaines informations, les barres de plongée (ailerons situés de part et d'autre du kiosque). Une évaluation des dégâts -un temps présentés comme " mineurs " - est en cours mais " plusieurs mois " de réparations seront nécessaires.

Quant au Vanguard, la presse britannique a rapporté que sa coque était éraflée et cabossée. Un choc plus violent, à plus grande vitesse, aurait-il pu fissurer la coque des deux bâtiments, mettre en danger l'intégrité de leur réacteur nucléaire et celle des missiles stratégiques ? Les experts rappellent que la coque d'un SNLE est conçue pour encaisser des chocs de plusieurs centaines de tonnes par centimètre carré.

Officiellement, le risque d'une fuite radioactive serait très faible. Quant aux seize missiles M 45 embarqués, ils ne sont activés qu'après que le commandant et le commandant en second du SNLE ont rentré des codes dans les calculateurs de tir. " Le bateau ne dispose pas de l'intégralité des données qui sont nécessaires au tir : on a la "carte bleue", mais on ne connaît pas son code ", souligne un ancien commandant de la Force océanique stratégique (FOST).

Rien, en revanche, ne permet d'écarter l'hypothèse d'une collision violente susceptible de désemparer le SNLE, voire de le mettre dans l'incapacité de mettre en oeuvre un ordre de tir venu du président de la République. Enfin, en remontant à la surface, le Triomphant a de facto rompu la discrétion acoustique qui est consubstantielle à la dissuasion. Il s'agit donc, comme le note un ancien commandant de SNLE, " d'un indéniable coup de canif dans la dissuasion ".

Dans l'immédiat, le principal défi qui attend la marine est celui de la permanence à la mer. Le contrat fixé à la FOST est que la France dispose de plus d'un SNLE en patrouille. Jusqu'ici, et avant que le SNLE le Terrible entre en service actif, fin 2010, trois SNLE (sur les quatre prévus pour mettre en oeuvre la dissuasion) étaient opérationnels. Avec la mise en cale sèche du Triomphant, le contrat d'un SNLE en permanence à la mer représente une sérieuse gageure pour la marine.

La collision du Triomphant a ébranlé bien des dogmes. Comme le dit un capitaine de vaisseau, " les certitudes des militaires en ont pris un coup. Donc j'imagine que celle des responsables politiques aussi... "

Laurent Zecchini

 


Ouest-France, 19/2/2009: 

Le sous-marin nucléaire "Le Triomphant" plus endommagé qu'annoncé

Le kiosque du sous-marin entré en collision avec un bâtiment britannique est également touché ainsi que les barres de plongée. Les travaux s'annoncent plus lourds et fragilisent le dispositif de dissuasion nucléaire. Il n'y a pas que le nez du Triomphant qui a pris un mauvais coup dans la collision avec le sous-marin britannique Vanguard début février.

Certes, comme l'a déclaré la Marine, ce dôme de résine et de verre qui protège le sonar a été enfoncé. Mais, selon nos informations, un impact a également eu lieu sur le kiosque, première partie visible quand le sous-marin fait surface. La barre de plongée tribord (aileron horizontal) a été abimée.

Aucun droit à l'erreur. Les réparations s'annoncent lourdes sur ce submersible d'une valeur de 2,5 milliards d'euros. Elles bousculent le programme de la base de l'Île Longue, en rade de Brest. Les seize missiles portant chacun six têtes nucléaires (puissance totale de 1 000 fois Hiroshima) devront sans doute y être déposés avant travaux. Ceux-ci devraient avoir lieu à Brest. Pour l'instant, l'expertise n'est pas faite et le sous-marin n'est même pas en cale sèche (toutes sont occupées ou en travaux), mais à flot, à l'Île Longue.

Reste à savoir si, avec ce sous-marin immobilisé, la France sera en mesure de garantir la permanence de la dissuasion nucléaire. Outre les forces aéroportées sur le Charles-de Gaulle, celle-ci repose sur la présence constante en mer d'un sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE), avec ses missiles de 6 000 km de portée.

Depuis début 2008 et le désarmement de l'Inflexible, la Marine travaillait en flux tendu avec trois sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (Le Triomphant, Le Téméraire et Le Vigilant). Avec Le Triomphant au tapis, il ne lui en reste que deux. Il n'y a, donc, aucun droit à l'erreur d'ici la réparation du Triomphant ou la livraison, fin 2010, du dernier né, Le Terrible.

 

Lire, à propos de la flotte à propulsion atomique:

- L'URSS a construit 250 sous-marins atomiques, 4 croiseurs nucléaires lance-missiles et 8 brise-glaces atomiques.
Le K19,
un sous-marin nommé "hiroshima"
Le K27, un Tchernobyl sous-marin qui sommeille

- Les États-Unis ont fabriqué 191 sous-marins atomiques, 7 porte-avions et 9 croiseurs.
Le Thresher disparaît au large des côtes de la Nouvelle Angleterre

- La Grande-Bretagne, 30 sous-marins atomiques ;

- La France, 14 sous-marins atomiques, 1 porte-avions "Le Charles de Gaulle" ;

- La Chine, 10 sous-marins atomiques ;

- Et l'Inde, 1 sous-marin prêté par l'URSS.

- 4 navires de commerce à propulsion nucléaire (3 ont été désarmés)

Nombre de ces navires ont été désaffectés ou... ont coulés (voir carte):


 


La Dépêche du Midi, 17/2/2009: 

Sous-marins nucléaires: l'incroyable collision

Deux engins, l'un français, l'autre britannique, sont entrés en contact. Aucun blessé.

« Ce nom, il faut qu'on le connaisse », a lancé Me Patrick Maisonneuve, l'avocat d'Yvan Colonna, hier à la barre. Photo AFPDeux sous-marins nucléaires, l'un français, l'autre britannique, sont entrés en collision alors qu'ils patrouillaient à grande profondeur, le 4 février dernier. L'incident est inédit mais n'a pas fait de blessés, ni mis en danger la sécurité nucléaire, si l'on en croit les marines des deux pays (voir ci-contre). Les deux sous-marins étaient armés de 16 missiles nucléaires balistiques à têtes multiples chacun, et embarquaient à eux deux 250 marins. Ils naviguaient tous deux à grande profondeur dans l'Atlantique nord lorsqu'ils sont entrés en contact brièvement, a priori à très basse vitesse.
Du jamais vu. Les deux pays ont insisté sur le fait que leurs capacités de dissuasion n'avaient pas été mises en cause, chacun disposant d'une flotte suffisante. Aucune échéance n'a été fixée pour les réparations du Triomphant, qui pourraient durer plusieurs mois. L'information a été, un temps, cachée : la marine nationale avait annoncé le 6 février que le Triomphant, le sous-marin français, avait heurté en plongée un « objet immergé », endommageant « le dôme sonar » situé à l'avant, mais avait pu regagner la base de l'Ile Longue (Finistère) par ses propres moyens. La marine avait alors assuré privilégier l'hypothèse d'une collision avec un conteneur en train de couler.
Le sous-marin britannique a lui aussi regagné par ses propres moyens Faslane, en Écosse, selon Londres. Côté français au moins, il s'agit d'un incident jamais vu. « C'est la première fois que ça arrive, sur plus 400 patrouilles à notre actif », a déclaré le capitaine de vaisseau Jérôme Erulin, chef du service d'information et de relations publiques de la marine. « Lorsqu'on conçoit des sous-marins nucléaires maintenant, ils sont conçus pour émettre moins de bruit que le bruit de fond de la mer. Ce sont deux sous-marins super silencieux qui se sont rencontrés et leur capacité à s'écouter l'un l'autre s'est avérée insuffisante », a-t-il ajouté.
« On nous a caché la vérité »
Y a-t-il un danger à la suite de la collision ? « Non », assurent les autorités des deux pays. L'incident a toutefois provoqué une vive protestation des associations écologistes. « Il apparaît donc clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby nucléaire est de cacher la vérité », a déclaré ''Sortir du nucléaire'', pour qui « rien n'a donc changé depuis le mensonge d'État à propos du nuage de Tchernobyl » en 1986. « Le nucléaire transparent n'existe pas et n'existera jamais. Les citoyens doivent rejeter cette industrie », conclut le collectif d'associations anti-nucléaires.

 


Le Devoir (Canada), 17/2/2009: 

Collision de deux sous-marins nucléaires dans l'Atlantique

La presse britannique a révélé hier que deux sous-marins chargés de missiles nucléaires étaient entrés en collision dans les profondeurs de l'Atlantique Nord au début du mois, contraignant les autorités françaises et britanniques à avouer ces faits étonnants qui n'ont heureusement pas causé de catastrophe. Avares de détails, les deux pays ont alimenté la polémique sur cet événement inédit, hier, alors que des observateurs blâment les systèmes antisonar excessivement puissants.

Le 3 ou le 4 février dernier, le sous-marin nucléaire français Le Triomphant, 140 mètres de long, glisse avec la plus grande furtivité dans les eaux profondes de l'Atlantique Nord. À son bord, 16 missiles nucléaires à tête chercheuse et 111 membres d'équipage. Sur la route du retour, il se dirige vers la pointe du Finistère en passant au large des îles Britanniques.

Un des quatre lanceurs britanniques patrouille dans le secteur, comme toujours, lent et indétectable. Simplissime logique: si on attaquait le pays par le continent, le HMS Vangard, 150 mètres de long, submersible solitaire, pourrait répliquer avec une force destructrice plus puissante que celle déployée pendant toute la Deuxième Guerre mondiale. À son bord, 16 missiles nucléaires, 135 membres d'équipage.

Un choc surprenant, une chance sur un million selon les analystes, survient. Le Vangard arrive face à face avec Le Triomphant, glissant avec un léger angle sur sa coque après avoir percuté son dôme-radar, à l'avant.

Sous la pression de la presse britannique hier, les ministères de la Défense français et britannique ont finalement confirmé l'accident. Le 6 février, la France s'était contentée d'affirmer du bout des lèvres que Le Triomphant avait probablement heurté un conteneur. Les deux pays cultivent le secret autour des détails de l'affaire, refusant d'expliquer où, quand et surtout comment une telle chose a pu se produire. Hier, le chef de la Royal Navy britannique, Jonathan Band, a finalement reconnu que les engins étaient «entrés en contact brièvement, à très basse vitesse». Français et Britanniques ont soutenu que l'accident n'avait fait aucun blessé. «Les munitions des deux submersibles sont intactes», a dit Jonathan Band en conférence de presse à Londres.

Plusieurs experts jugent que le choc aurait pu provoquer une catastrophe d'envergure en cas de rupture des coques, du déclenchement de munitions ou d'un incendie.

Selon le spécialiste indépendant des questions nucléaires John Large, «le vrai risque était celui d'un incendie à bord provoqué par l'impact. Chaque ogive est dotée d'une charge explosive de 30 à 50 kilos», s'est-il inquiété. Mike Critchley, ancien officier de la Royal Navy, a qualifié la collision de «plus embarrassante qu'inquiétante», blâmant les systèmes antisonar «trop perfectionnés».

Trop silencieux ?

Invisibles pour leurs ennemis, les submersibles se montrent-ils trop discrets avec leurs amis? «C'est la première fois que ça se produit, sur les 400 patrouilles à notre actif», a répondu le porte-parole de la marine française Jérôme Erulin à l'AFP. «Les sous-marins nucléaires sont conçus pour émettre moins de bruit que le bruit de fond de la mer», a-t-il ajouté. Ce sont deux sous-marins super silencieux qui se sont rencontrés, et leur capacité à s'écouter mutuellement s'est avérée insuffisante.»

Pour Lee Willett, de l'Institut royal pour les études de défense et de sécurité, la conception même des sous-marins est à blâmer. «Un sous-marin doit par définition être le plus discret possible. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne se soient pas entendus», a-t-il confié au quotidien The Sun. Par ailleurs, le Sun a aussi supposé que la technologie antisonar était devenue si efficace qu'elle a littéralement rendu les deux submersibles invisibles l'un à l'autre.

Selon le Time et The Guardian, le fait que la France ne soit pas membre de la structure militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) aurait peut-être joué un rôle dans cette histoire. En effet, la marine française a confirmé qu'elle ne signalait pas la position de ses sous-marins nucléaires armés aux nations amies, «car cet arsenal est vital pour notre défense», a dit le porte-parole de la marine Jérôme Erulin. Le président Nicolas Sarkozy souhaite que la France rejoigne la structure en avril prochain, mais, le cas échéant, les positions des sous-marins pourraient continuer à être gardées secrètes, selon les analystes interrogés par The Guardian.

Après que la presse britannique eut révélé les faits, une polémique a commencé à soulever les deux pays. Le leader du Parti national écossais aux Communes britanniques a exigé du ministère de la Défense qu'il explique «comment un tel incident était possible».

Les militants antinucléaires sont montés aux barricades des deux côtés de la Manche. Pour l'association écologiste française Sortir du nucléaire, «il apparaît clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby du nucléaire est de cacher la vérité». Le mouvement britannique Campaign for Nuclear Disarmament a renchéri en affirmant qu'il s'agissait «d'un cauchemar nucléaire majeur».

Le Devoir avec Reuters, Associated Press, l'Agence France-Presse et la BBC

 


Le Progrès, 17/2/2009: 

Choc de deux sous-marins nucléaires dans l'Atlantique

Après les deux satellites qui se sont percutés dans l'espace la semaine dernière, une collision entre deux sous-marins - l'un français, l'autre britannique - début février, a été rendue publique hier

C'est un accident inédit qui s'est produit le 4 février dans les profondeurs de l'Atlantique : deux sous-marins nucléaires sont entrés en collision. Le Français « Le Triomphant » et le Britannique « HMS Vanguard » sont « entrés en contact brièvement », a reconnu hier le service de communication de la marine française confirmant l'information révélée par la presse britannique. Même confirmation à Londres, où le patron de la Royal Navy, Sir Jonathon Bond, a indiqué que les deux bâtiments « sont entrés en contact à très basse vitesse ».

Les deux marines assurent également que l'incident n'a ni fait de blessés, ni mis en danger la sécurité nucléaire - réacteurs de propulsion ou armements - de ces fleurons des forces de dissuasion nucléaires française et britannique. Elles insistent aussi sur le fait que leurs capacités de dissuasion n'ont pas été mises en cause. La Grande-Bretagne dispose de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), la France en compte trois en attendant l'entrée en service en 2010 du dernier d'entre eux, « Le Terrible », qui a effectué fin janvier sa première sortie en mer. Conçu pour être quasi-indétectable, il est 1 000 fois plus silencieux que les anciens SNLE de la classe « Le Redoutable ».

Les submersibles, entrés en collision alors qu'ils naviguaient dans les eaux profondes de l'Atlantique, sont longs de 140 (pour le français) et 150 mètres, armés chacun de 16 missiles nucléaires balistiques à têtes multiples et embarquent à eux deux quelque 250 marins. Le 6 février, la marine nationale avait annoncé que « Le Triomphant » avait heurté en plongée un « objet immergé », endommageant « le dôme sonar » situé à l'avant, mais avait pu regagner la base de l'Ile Longue (Finistère) par ses propres moyens. La marine avait alors assuré privilégier l'hypothèse d'une collision avec un conteneur en train de couler. Le sous-marin britannique a lui aussi regagné par ses propres moyens Faslane, en Ecosse, selon Londres.

Côté français au moins, il s'agit d'un incident jamais vu. « C'est la première fois que ça arrive, sur plus 400 patrouilles à notre actif », affirme le capitaine de vaisseau Jérôme Erulin, chef du service d'information et de relations publiques de la marine. « Lorsqu'on conçoit des sous-marins nucléaires maintenant, ils sont conçus pour émettre moins de bruit que le bruit de fond de la mer. Ce sont deux sous-marins super-silencieux qui se sont rencontrés et leur capacité à s'écouter l'un l'autre s'est avérée insuffisante », précise-t-il.

Stephen Saunders, du groupe d'information militaire Jane's, envisage trois causes à l'accident : une erreur de procédure, les avancées technologiques qui ont empêché les bâtiments de se détecter ou la simple malchance. Le réseau français « Sortir du nucléaire » accuse les autorités françaises d'avoir « caché la vérité ». « Le nucléaire transparent n'existe pas et n'existera jamais. Les citoyens doivent rejeter cette industrie, tant son volet civil que son volet militaire», conclut le collectif d'associations anti-nucléaires.

 


Ouest-France, 17/2/2009: 

Le Triomphant a percuté un autre sous-marin

En fait de conteneur, le sous-marin nucléaire français est entré en collision avec le SNLE britannique Vanguard. Les états-majors ont reconnu un accident rarissime.

L'information est venue d'Outre-Manche. Quand le sous-marin lanceur d'engins (SNLE) Le Triomphant s'est abîmé le nez en mer (Ouest-France du 7 février), c'était dans une collision avec un bâtiment du même type, le HMS Vanguard, appartenant à la Royal Navy. La Marine nationale, à l'époque, avait évoqué une collision avec « un objet immergé », « probablement un conteneur » perdu par un navire.

L'accident s'est produit le 3 ou le 4 février, en plein océan Atlantique, alors que les deux bâtiments effectuaient des missions distinctes. Le Triomphant a pu regagner la base de l'Île Longue (Finistère) par ses propres moyens. Le HMS Vanguard, lui, aurait été remorqué jusqu'à la base sous-marine de Falsane, en Écosse.

« Explosion nucléaire improbable ». Après les révélations de plusieurs de quotidiens britanniques, la Royale s'est fendue d'un communiqué laconique. Les deux sous-marins « sont entrés en contact brièvement à très basse vitesse alors qu'ils étaient en plongée. Il n'y a eu aucun blessé. Ni leurs missions de dissuasion ni la sûreté nucléaire n'ont été affectées ». Rien de plus.

En Angleterre, des experts évoquent la catastrophe à laquelle on a échappé. Selon un haut gradé de la Royal Navy, cité par le Times, « une explosion nucléaire était très improbable. En revanche, il aurait pu y avoir une fuite radioactive. Pire, nous aurions pu perdre l'équipage et les têtes nucléaires. Cela aurait été un drame national. »

Rien de tout cela n'est évoqué par les autorités françaises. L'association Sortir du nucléaire les a accusées d'avoir « caché la vérité. Il apparaît clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby nucléaire est de cacher la vérité. Rien n'a donc changé depuis le mensonge d'État à propos du nuage de Tchernobyl », estime Sortir du nucléaire.

À son arrivée à l'Île Longue, Le Triomphant a été placé en cale sèche. La seule façon de déterminer précisément l'ampleur des dégâts. C'est le dôme, situé à l'avant du sous-marin, qui a souffert du choc. Réalisé en verre et en résine, il est superposé à la coque épaisse et protège le sonar passif DMUX-80 qui aurait dû détecter le sous-marin britannique.

Construit à Cherbourg, Le Triomphant a été mis en service en 1997. Il emporte 16 missiles nucléaires M45 d'une portée de 6 000 km. Il est le premier des trois SNLE de nouvelle génération actuellement opérationnels. En 2010, un quatrième SNLE va rejoindre la Fost (Force océanique stratégique), chargée de mettre en oeuvre la dissuasion nucléaire. Ces sous-marins seront prochainement équipés d'une nouvelle génération de missiles balistiques M51 à plus grande portée.

 


Dernières nouvelles d'Alsace, 17/2/2009: 

Choc en plongée

Deux sous-marins nucléaires français et britannique sont entrés en collision à grande profondeur. Un incident rarissime mais sans conséquence de sécurité grave selon les deux marines.

C'est la presse britannique qui a révélé qu'une collision avait eu lieu le 4 février entre deux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) : le Triomphant et le HMS Vanguard, longs respectivement de 140 et 150 mètres, armés chacun de 16 missiles nucléaires balistiques à têtes multiples. Les submersibles naviguaient à grande profondeur dans l'Atlantique nord lorsqu'ils sont « entrés en contact brièvement », selon la marine française. Pour le patron de la Royal Navy, Sir Jonathon Bond, ils « sont entrés en contact à très basse vitesse ».

Les deux marines assurent que l'incident n'a pas fait de blessés ni mis en danger la sécurité nucléaire -réacteurs ou armements. Et insistent sur le fait que leurs capacités de dissuasion n'ont pas été mises en cause. « Un objet immergé ». La marine nationale avait annoncé le 6 février que le Triomphant avait heurté en plongée un « objet immergé », endommageant le dôme sonar situé à l'avant, mais avait pu regagner la base de l'Ile Longue (Finistère) par ses propres moyens. Elle disait alors privilégier l'hypothèse d'un conteneur en train de couler. Les réparations pourraient durer plusieurs mois.

Le sous-marin britannique a lui aussi regagné par ses propres moyens Faslane, en Ecosse, selon Londres. Le HMS Vanguard est l'un des quatre SNLE de la Royal Navy. Les SNLE de nouvelle génération sont nettement plus silencieux et difficiles à détecter que leurs prédécesseurs. La France en compte trois en attendant l'entrée en service en 2010 du Terrible, qui a effectué fin janvier sa première sortie en mer. Il est 1 000 fois plus silencieux que les anciens de la classe Le Redoutable.

Des enquêtes sont en cours dans les deux pays. La collision, et le fait qu'elle ait été révélée par la presse, suscite la polémique des deux côtés de la Manche. L'Association Sortir du nucléaire accuse les autorités françaises d'avoir caché la vérité.

 


Collision entre deux sous-marins: "le lobby nucléaire cache la vérité"

16/2/2009 - L'association écologiste Sortir du nucléaire a accusé lundi les autorités françaises d'avoir "caché la vérité" après la révélation d'une collision entre deux sous-marins nucléaires, français et britannique, dans la presse britannique.

"Ce n'est que le 16 février, après les révélations par le quotidien britannique The Sun, que le ministère a reconnu la collision entre deux sous-marins atomiques", indique dans un communiqué le réseau écologiste.

Le 6 février dernier, le ministère de la Défense avait annoncé que le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) le Triomphant avait heurté un "objet immergé". "Il apparaît donc clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby nucléaire est de cacher la vérité", ajoute Sortir du nucléaire, pour qui "rien n'a donc changé depuis le mensonge d'Etat à propos du nuage de Tchernobyl" en 1986.

"Le nucléaire "transparent" n'existe pas et n'existera jamais. Les citoyens doivent rejeter cette industrie, tant son volet "civil" que son volet militaire", conclut le collectif d'associations anti-nucléaires.

 


Collision entre deux sous-marins nucléaires français et anglais

16/2/2009 - Deux sous-marins nucléaires français et britannique sont entrés en collision début février au cours de leurs manoeuvres respectives dans l'Atlantique, ont déclaré les marines des deux pays, confirmant des informations de presse.

Pour plusieurs experts, le choc aurait pu provoquer une catastrophe majeure en cas de rupture des coques, de déclenchement d'une munition conventionnelle ou d'un incendie, même si le risque d'une explosion nucléaire était quasiment nul. Les munitions des deux submersibles, le Triomphant et le Vanguard, n'ont pas été endommagées, a déclaré l'amiral Jonathon Band, chef d'état-major de la Royal Navy, lors d'une conférence de presse à Londres.

Aucun responsable des deux pays n'a jusqu'ici expliqué comment deux engins aussi sophistiqués avaient pu entrer en collision en pleine mer, un événement rarissime.
Les sous-marins "sont entrés en contact brièvement à très basse vitesse alors qu'ils étaient en plongée. Il n'y a eu aucun blessé. Ni leurs missions de dissuasion ni la sûreté nucléaire n'ont été affectées", a souligné la marine nationale française dans un communiqué, une version reprise par l'amiral Band. Les autorités britanniques ont indiqué dans un communiqué que "la capacité de dissuasion du Royaume-Uni n'a jamais été diminuée et que la sécurité nucléaire n'a pas été compromise".

Des quotidiens britanniques ont déclaré que les deux sous-marins avaient été fortement endommagés, des informations que ni Band, ni les ministères de la Défense des deux pays n'ont souhaité commenter. Selon le Sun, le Vanguard, opérationnel depuis 1992, est revenu dans sa base de Faslane, dans l'est de l'Ecosse, avec la coque bosselée et des rayures. Le Vanguard est l'un des quatre sous-marins britanniques équipés du missile nucléaire Trident, composante du système de dissuasion du Royaume-Uni.

16 MISSILES NUCLÉAIRES. Dans un communiqué publié il y a dix jours, la marine nationale française avait déclaré que le Triomphant était entré en collision avec "un objet immergé (probablement un conteneur)" et que son dôme sonar avait été endommagé mais qu'il avait pu regagner par ses propres moyens la base de l'Ile-Longue à Brest. Le Triomphant, entré en service en 1997, abrite 16 missiles nucléaires. C'est l'un des quatre sous-marins de la flotte française équipés de l'arme atomique. Selon John Large, un expert indépendant spécialisé dans les questions nucléaires, l'incident aurait pu être bien plus dramatique. "Le vrai risque est d'avoir un incendie à bord provoqué par l'impact", a-t-il souligné. "Chaque ogive est dotée d'une charge explosive de 30 à 50 kilos."

La proximité des deux engins s'explique par le fait qu'ils ont des cibles similaires et doivent rester à portée de leurs bases respectives, dit-il. Lee Willett, de l'institut royal pour les études de défense et de sécurité, l'incident est en partie due à la conception même des sous-marins. "Un sous-marin dissuasif doit par essence être le plus discret possible, afin de ne pas être repéré. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne puissent s'entendre." La technologie anti-sonar est devenue si efficace qu'il est possible que les deux sous-marins ne se soient mutuellement pas détectés, a également supposé The Sun.

Un député du Parti national écossais, Angus Robertson, s'est demandé "comment il est possible qu'un sous-marin transportant des armes de destruction massive heurte un autre sous-marin transportant des armes de destruction massive dans le deuxième océan le plus vaste de la planète". Les militants antinucléaires ont également donné de la voix. Le mouvement britannique Campaign for Nuclear Disarmament a déclaré qu'il s'agissait du pire accident impliquant un sous-marin nucléaire depuis le naufrage du submersible russe Koursk en 2000.

En France, le réseau Sortir du nucléaire a constaté que "c'est seulement après la révélation des faits par le quotidien britannique The Sun que le ministère de la défense a reconnu la collision entre sous-marins atomiques". "Il apparaît donc clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby nucléaire est de cacher la vérité."

 


Collision entre deux sous-marins nucléaires français et anglais

16/2/2009 - Deux sous-marins nucléaires français et britannique sont entrés en collision début février au cours de leurs manoeuvres respectives dans l'Atlantique, ont déclaré les marines des deux pays, confirmant des informations de presse.

Pour plusieurs experts, le choc aurait pu provoquer une catastrophe majeure en cas de rupture des coques, de déclenchement d'une munition conventionnelle ou d'un incendie, même si le risque d'une explosion nucléaire était quasiment nul. Les munitions des deux submersibles, le Triomphant et le Vanguard, n'ont pas été endommagées, a déclaré l'amiral Jonathon Band, chef d'état-major de la Royal Navy, lors d'une conférence de presse à Londres.

Aucun responsable des deux pays n'a jusqu'ici expliqué comment deux engins aussi sophistiqués avaient pu entrer en collision en pleine mer, un événement rarissime.
Les sous-marins "sont entrés en contact brièvement à très basse vitesse alors qu'ils étaient en plongée. Il n'y a eu aucun blessé. Ni leurs missions de dissuasion ni la sûreté nucléaire n'ont été affectées", a souligné la marine nationale française dans un communiqué, une version reprise par l'amiral Band. Les autorités britanniques ont indiqué dans un communiqué que "la capacité de dissuasion du Royaume-Uni n'a jamais été diminuée et que la sécurité nucléaire n'a pas été compromise".

Des quotidiens britanniques ont déclaré que les deux sous-marins avaient été fortement endommagés, des informations que ni Band, ni les ministères de la Défense des deux pays n'ont souhaité commenter. Selon le Sun, le Vanguard, opérationnel depuis 1992, est revenu dans sa base de Faslane, dans l'est de l'Ecosse, avec la coque bosselée et des rayures. Le Vanguard est l'un des quatre sous-marins britanniques équipés du missile nucléaire Trident, composante du système de dissuasion du Royaume-Uni.

16 MISSILES NUCLÉAIRES. Dans un communiqué publié il y a dix jours, la marine nationale française avait déclaré que le Triomphant était entré en collision avec "un objet immergé (probablement un conteneur)" et que son dôme sonar avait été endommagé mais qu'il avait pu regagner par ses propres moyens la base de l'Ile-Longue à Brest. Le Triomphant, entré en service en 1997, abrite 16 missiles nucléaires. C'est l'un des quatre sous-marins de la flotte française équipés de l'arme atomique. Selon John Large, un expert indépendant spécialisé dans les questions nucléaires, l'incident aurait pu être bien plus dramatique. "Le vrai risque est d'avoir un incendie à bord provoqué par l'impact", a-t-il souligné. "Chaque ogive est dotée d'une charge explosive de 30 à 50 kilos."

La proximité des deux engins s'explique par le fait qu'ils ont des cibles similaires et doivent rester à portée de leurs bases respectives, dit-il. Lee Willett, de l'institut royal pour les études de défense et de sécurité, l'incident est en partie due à la conception même des sous-marins. "Un sous-marin dissuasif doit par essence être le plus discret possible, afin de ne pas être repéré. Il n'est donc pas surprenant qu'ils ne puissent s'entendre." La technologie anti-sonar est devenue si efficace qu'il est possible que les deux sous-marins ne se soient mutuellement pas détectés, a également supposé The Sun.

Un député du Parti national écossais, Angus Robertson, s'est demandé "comment il est possible qu'un sous-marin transportant des armes de destruction massive heurte un autre sous-marin transportant des armes de destruction massive dans le deuxième océan le plus vaste de la planète". Les militants antinucléaires ont également donné de la voix. Le mouvement britannique Campaign for Nuclear Disarmament a déclaré qu'il s'agissait du pire accident impliquant un sous-marin nucléaire depuis le naufrage du submersible russe Koursk en 2000.

En France, le réseau Sortir du nucléaire a constaté que "c'est seulement après la révélation des faits par le quotidien britannique The Sun que le ministère de la défense a reconnu la collision entre sous-marins atomiques". "Il apparaît donc clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby nucléaire est de cacher la vérité."

 


Collision entre deux sous-marins: "le lobby nucléaire cache la vérité"

16/2/2009 - L'association écologiste Sortir du nucléaire a accusé lundi les autorités françaises d'avoir "caché la vérité" après la révélation d'une collision entre deux sous-marins nucléaires, français et britannique, dans la presse britannique.

"Ce n'est que le 16 février, après les révélations par le quotidien britannique The Sun, que le ministère a reconnu la collision entre deux sous-marins atomiques", indique dans un communiqué le réseau écologiste.

Le 6 février dernier, le ministère de la Défense avait annoncé que le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) le Triomphant avait heurté un "objet immergé". "Il apparaît donc clairement que, une fois de plus, le premier réflexe du lobby nucléaire est de cacher la vérité", ajoute Sortir du nucléaire, pour qui "rien n'a donc changé depuis le mensonge d'Etat à propos du nuage de Tchernobyl" en 1986.

"Le nucléaire "transparent" n'existe pas et n'existera jamais. Les citoyens doivent rejeter cette industrie, tant son volet "civil" que son volet militaire", conclut le collectif d'associations anti-nucléaires.

 



Collision entre deux sous-marins nucléaires britannique et français dans l'Atlantique, selon le "Sun"

16/2/2009 - Un sous-marin nucléaire français, "Le Triomphant", serait entré en collision au début du mois de février avec un sous-marin nucléaire britannique, le "HMS-Vanguard", au milieu de l'Altantique alors que les deux bâtiments effectuaient en immersion deux missions séparées, affirme le "Sun", lundi.

Selon le "Sun", "Le Triomphant" est rentré à Brest avec des dommages importants subis par son dôme-sonar. Quant au "Vanguard", il a été remorqué dimanche soir jusqu'au port écossais de Faslane, avec des éraflures et des bosses visibles sur sa coque.

Citant de hauts responsables de la Royal Navy, le tabloïd précise que cet accident s'est produit "le 3 ou le 4 février" et ses "conséquences potentielles sont inimaginables", souligne l'un de ces hauts responsables britanniques.

Tout en écartant une "très improbable explosion nucléaire", ce même responsable ajoute toutefois: "Mais il y avait un risque de fuite radioactive. Pire, nous aurions pu perdre l'équipage et les têtes nucléaires (...) cela aurait été un désastre national".

Alors qu'une enquête a été ouverte, plusieurs sources maritimes jointes par le "Sun" soulignent que cet accident est rarissime, estimant à une chance sur un million pour que les deux submersibles se soient trouvés dans le même secteur en même temps, notamment en raison de l'efficacité des sonars embarqués par les bâtiments de guerre. Toutefois, ces mêmes sources estiment que l'incident n'est possible que dans la mesure où les systèmes de sonar sophistiqués des deux sous-marins se seraient mutuellement neutralisés.

Pour d'autres sources navales, il s'agit de l'incident le plus embarrassant pour la Royal Navy depuis la capture par la Marine iranienne de 15 de ses marins en 2007 alors qu'ils étaient en mission aux limites des eaux irako-iraniennes.

Contacté dimanche soir, le ministère britannique de la Défense a tenu à souligner qu'il n'y a jamais eu de risque pour la sécurité nucléaire. Le même ministère a déclaré ne jamais faire de commentaire sur les opérations sous-marines.

Le "HMS Vanguard" est l'un des quatre sous-marins de classe V formant la force britannique de dissuasion "Trident". Fort de 140 hommes d'équipage et long de 150m, le "Vanguard" pèse 16.000 tonnes et est armé de 16 missiles balistiques.

Selon le site Internet du ministère français de la Défense, "Le Triomphant" est l'un des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la Force océanique stratégique (FOST) avec "l'Inflexible", le "Téméraire" et le "Vigilant".

Mis en service le 21 mars 1997, le "Triomphant" mesure 138m pour 14.335 tonnes en plongée. Il dispose d'une autonomie de 70 jours. Sa vitesse maximale est de 12 noeuds en surface et 25 en plongée. Servi par un équipage de 112 hommes, il est armé de 16 missiles stratégiques M-45 et de quatre tubes lance-torpilles de 533mm qui peuvent lancer des torpilles F17.