Ouest-France, 27/09/2024:
Un gros revers pour la Chine : son tout
nouveau sous-marin à propulsion nucléaire aurait
coulé en mai ou juin 2024, révèle le
« Wall Street Journal ». Selon un responsable
de la défense américaine, le pays aurait tenté
de cacher le naufrage. De son côté, le ministère
chinois des Affaire étrangères a déclaré
« ne pas avoir connaissance » de l'incident.
La Chine aurait caché le naufrage de son dernier sous-marin
à propulsion nucléaire, rapporte le Wall Street
Journal . L'incident se serait déroulé en mai
ou en juin 2024, dans un chantier naval près de Wuhan.
L'incident avait été découvert dès
l'été par Thomas Shugart. Cet ancien officier américain
et membre du Centre pour une nouvelle sécurité américaine
(Center for a new american security) observe régulièrement
des images satellites de ces chantiers navals chinois. « En
général, après avoir été mis
à l'eau, ces sous-marins restent dans les chantiers navals
pour plusieurs mois, le temps de l'appareillement. Et là,
il ne l'était plus », explique-t-il à
CNN.
Le Wall Street Journal a partagé des images satellites montrant de grandes grues venues récupérer le navire.
De son côté, le ministère
chinois des Affaire étrangères a déclaré
« ne pas avoir connaissance » de
ce naufrage, indique l'Agence France-Presse, ce vendredi
27 septembre.
Des questions « sur la responsabilité de
la marine chinoise »
« Ce n'est pas surprenant que la marine chinoise tente
de dissimuler le fait que son nouveau sous-marin de pointe à
propulsion nucléaire a coulé à quai,
estime un responsable de la défense américaine,
sous couvert d'anonymat, interrogé par le Wall Street
Journal. Outre les questions évidentes sur les normes
de fabrication, l'incident soulève d'autres questions plus
importantes sur la responsabilité de la marine chinoise
et le contrôle de l'industrie de défense chinoise,
qui depuis longtemps est en proie à la corruption. »
Selon le journal, les responsables américains ne savent pas si le naufrage a fait des victimes ni si l'eau et l'environnement autour du navire ont été testés pour surveiller le niveau de radiation.
Mais selon Thomas Shugart, il est peu probable
que la zone ait été contaminée car le sous-marin
n'était pas encore sorti en mer et ses réacteurs
ne devaient probablement pas opérer à une puissance
élevée.
Un revers pour la Chine
L'ancien officier précise que le sous-marin a été
sauvé, mais ne sera pas remis en route avant plusieurs
mois. « Le navire doit être entièrement
rempli d'eau. Il faudrait nettoyer tous les équipements
électroniques. Les moteurs électroniques pourraient
avoir besoin d'être remplacés. Cela représente
énormément de travail. »
L'incident est un revers pour la Chine, analyse l'AFP, car le pays cherche à moderniser sa flotte, la plus importante au monde, mais qui compte beaucoup de petits navires.
FRS (Fondation pour la recherche stratégique), Bulletin n°109, Emmanuelle Maitre, mai 2023:
Le dernier rapport du Pentagone sur les capacités
militaires chinoises a signalé plusieurs développements
importants concernant la composante navale chinoise. En effet,
pour la première fois, Washington estime que Beijing dispose
« probablement » de la permanence à
la mer, permise par l'utilisation de six SNLE en service opérationnel.
Le rapport, publié en novembre 2022, indique que la Chine
s'appuie pour l'instant sur le couple composé du sous-marin
de la classe Jin Type 094 et du missile mer-sol JL-2 (CSS-N-14).
Il indique que la Chine commencera probablement la construction
des SNLE de nouvelle génération de Type 096 au début
des années 2020, et qu'ils seront couplés aux SLBM
JL-3. Conformément avec les informations publiées
par les États-Unis dans de précédents rapports,
le Pentagone estime ici la portée du JL-2 à 7 200 km.
Dans le format actuel, la Chine pourrait donc menacer des cibles
situées en Inde, en Alaska, à Hawaii ou à
Guam, mais ne serait pas en mesure de menacer le territoire américain
continental depuis ses eaux territoriales, et devrait déployer
ses sous-marins dans le Pacifique pour mettre en uvre des patrouilles
de dissuasion. D'après l'analyse américaine, l'entrée
en service du JL-3, dont la portée est estimée à
près de 10 000 km, permettra à Beijing
de dissuader l'ensemble de la côte ouest américaine
tout en restant en bastion dans des eaux protégées,
autour de la mer de Bohai et de la mer de Chine méridionale.
Washington estime que cette stratégie sera sans doute privilégiée
par la Chine.
Alors que selon des rapports américains précédents,
le JL-3 ne devait pas entrer en service sur la génération
de SNLE actuellement en service. Néanmoins, en novembre
2022, l'amiral Sam Paparo, à la tête de la Flotte
du Pacifique, a estimé que les six SNLE chinois sont désormais
« équipés des missiles balistiques intercontinentaux
JL-3 ». Ce nouvel SLBM pourrait être équipé
de têtes mirvées. Au moins trois essais ont été
conduits depuis 2018. D'ici à 2030, le Pentagone estime
que Beijing déploiera une flotte composée de 8 SNLE
équipés du JL-3.
Pour rappel, le programme naval chinois a commencé au début
des années 1980 avec la construction d'un prototype de
SNLE intitulé Xia. Ce bâtiment n'a a priori jamais
quitté son port d'attache avec des armes nucléaires
à bord, et disposait d'une portée très limitée
et de caractéristiques acoustiques défavorables.
La seconde génération de SNLE Jin a, d'après
l'analyse officielle américaine, constitué la première
« capacité de seconde frappe mer-sol crédible
chinoise ». Les SNLE de la classe Jin de type 094
ont selon des analyses d'imagerie satellite une longueur d'environ
137 mètres et présentent 12 tubes de missiles. Selon
des informations publiées dans la presse, ces SNLE seraient
relativement bruyants. En effet, un problème à la
conception dans le compartiment à missile à l'arrière
du sous-marin et au niveau des vannes serait à l'origine
d'une signature acoustique importante. Selon un rapport de l'US
Office of Naval Intelligence de 2009, les sous-marins nucléaires
chinois seraient parmi les bâtiments les plus détectables
en comparaison avec une douzaine de modèles examinés
russes et chinois. Par ailleurs, des doutes ont également
été émis sur les capacités chinoises
en matière de commandement et de contrôle, et notamment
la capacité à entretenir un système de communications
sécurisé et robuste entre la commission militaire
centrale et les SNLE en cas de conflit.
À noter cependant que depuis le lancement du programme,
les SNLE de Type 094 ont connu des efforts de modernisation, avec
l'entrée en service de la variante 094A. Ainsi, le dernier
navire de cette classe est entré en service opérationnel
en avril 2021 lors d'une cérémonie à laquelle
a participé le président chinois Xi Jiping. Le Type
094A possèderait un renflement à l'avant du navire,
ce qui a conduit à des spéculations sur une éventuelle
capacité d'emporter davantage de SLBM que la première
version du Type 094. Néanmoins, des analyses plus récentes
ont confirmé la présence de 12 tubes de lancement
par bâtiment.
La force de SNLE chinois a pour port d'attache la base navale
de Longposan, près de Yulin, sur l'île d'Hainan.
En septembre 2022, le South China Morning Post, quotidien de Hong
Kong, a indiqué que deux nouveaux quais étaient
en construction sur la base, confirmant l'intention chinoise d'accroître
la flotte dans le court et moyen terme. Les bâtiments sont
également construits à Huludao, une ville située
sur la mer de Bohai, au nord de la Chine. L'observation d'images
satellite récentes a permis de montrer la construction
de nouveaux halls d'assemblage sur le site des chantiers navals,
et l'identification de parties de coques plus larges que les Type
094 a donné lieu à des spéculations sur le
possible dimensionnement du Type 096.
https://www.defnat.com (La Revue Défense Nationale), Jérôme Pellistrandi, 5 mai 2020:
À l'occasion d'une parade navale récente, la Chine a présenté deux nouveaux Sous-marin nucléaire lance-missiles (SNLE) démontrant ainsi la montée en puissance de la composante sous-marine de ses forces nucléaires. Une troisième génération de SNLE devrait entrer au service à partir de 2025.
À l'occasion d'une parade navale
récente pour le 71e anniversaire de la marine de l'Armée
populaire de libération (APL), 2 nouveaux sous-marins
nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) du type 094A auraient
été présentés . Pékin
posséderait donc 6 SNLE de la classe Jin (type
094) se répartissant en 4 premières unités
et 2 plus récentes. C'est donc la seconde génération
de SNLE à être en service dans la marine chinoise.
La première génération était représentée
par la classe Xia dont un exemplaire a été
mis en service en 1983 et aurait effectué 3 tirs du
missile JL-1 (ou Julang, « immense vague »)
dont la portée a été évaluée
à 1 700 km. Visiblement ce SNLE a servi de prototype
et de banc d'essai pour la génération suivante,
les Jin. Des doutes subsistent sur un second exemplaire qui aurait
connu un accident fatal en 1985.
Le premier 094 a été lancé en juillet 2004
et admis au service actif en 2007. Les quatre premiers 094 sont
équipés de 12 tubes lance-missiles et mettent
en uvre le missile JL-2. Le JL-2 est dérivé du missile
balistique DF-31 (Dong Feng, « vent d'est »)
à 3 étages à propulsion solide et dont
la portée est estimée entre 7 000 et 11 000 km.
Le DF-31 est tiré à partir d'une plateforme mobile.
Le JL-2 a un diamètre de 2 m et une portée
évaluée à 4 000 mille marins, soit
plus de 7 000 km. Il porterait une tête unique
mégatonnique. Pour leur autodéfense, les 094 auraient
6 tubes lance-torpilles.
Les 094A observés récemment auraient une longueur
de 137 m et auraient 12 tubes, voire 16. Parmi les améliorations
remarquées, des équipements de sonar issus des Sous-marins
nucléaires d'attaque (SNA) de la classe 093. Le design
des 094 reste très classique sur le plan hydrodynamique
(type Le Redoutable ) et donc le bruit rayonnant de ces SNLE
serait élevé. Par contre, avec 6 SNLE du type 094,
Pékin peut avoir désormais la permanence à
la mer de 2 SNLE au moins, ce qui renforcerait sa capacité
de frappe en second. Il ne serait pas exclu que 2 autres
094A soient en construction pour atteindre la cible de 8 unités.
Selon les experts, une troisième génération
de SNLE, le type 096, serait en développement pour
mettre en uvre le JL-3 d'une portée de 11 000 km.
Selon certaines sources, le 096 aurait une longueur de 150 m
pour un déplacement de 16 000 tonnes et entrerait
en service à partir de 2025.
La marine chinoise poursuit sa croissance à toute allure,
multipliant les constructions de navires de surface mais aussi
de sous-marins avec les SNLE, les SNA de la classe Shang et les
sous-marins diesels (SMD) du type Yuan proposés d'ailleurs
à l'exportation. Certes, les sous-marins chinois restent
encore bruyants et moins performants mais les progrès sont
réels et les ressources budgétaires et humaines
considérables, malgré la crise du Covid-19. Pékin
considère avoir surmonté la pandémie et poursuit
sa démonstration de force avec moult parades dont cette
revue navale ayant dévoilé les SNLE du type 094A.
Docs officiels chinois:
Historique du développement des sous-marins nucléaires en Chine
(10/11/2013)1958
Juillet : Le Comité central (CC) du Parti communiste chinois (PCC) approuve la construction des sous-marins nucléaires.
1960
Juin : Le Programme de conception de la propulsion nucléaire des sous-marins (projet) est élaboré, il comprend des idées préliminaires sur le type de propulseur et les principaux paramètres techniques des sous-marins.
1961
La recherche sur les sous-marins nucléaires avance lentement car le pays est incapable de développer beaucoup de projets techniques complexes en même temps, en raison des difficultés pesant sur son économie.
1963
Mars : La Commission permanente relevant du CC du PCC annonce formellement l'arrêt provisoire des travaux de conception des sous-marins nucléaires.
1965
Mars : La 11e session de la Commission permanente du CC du PCC, présidée par le Premier ministre Zhou Enlai, approuve la reprise des travaux de recherche sur les sous-marins nucléaires. La recherche est à nouveau intégrée dans un programme de l'Etat.
1966
Le Service 719 de l'Institut de recherche sur les bâtiments de guerre de la marine entame l'argumentation et la conception du projet général de construction du premier sous-marin nucléaire chinois.
1967
Décembre : La Commission scientifique et technologique de défense nationale entreprend les travaux de recherche destinés à mettre au point le modèle du premier missile à carburant solide à deux étages, pour pouvoir équiper le sous-marin nucléaire de missiles balistiques chinois. Cette grande réunion est considérée comme le début officiel des travaux sur le sous-marin nucléaire lanceur de missiles balistiques de première génération et le missile stratégique de première génération de Chine.
1968
Novembre : Mise en chantier du premier sous-marin nucléaire chinois, développé de manière autonome par la Chine.
1970
28 avril : Accomplissement des travaux d'installation du réacteur du modèle à quai du sous-marin nucléaire et mise à l'essai dès le 1er mai.
Avril : Essais immergés du premier sous-marin nucléaire lance-missiles de Chine et installation des équipements.
Septembre : Mise en chantier du premier sous-marin nucléaire lanceur de missiles balistiques de Chine.
26 décembre : Mise à l'eau du premier sous-marin nucléaire lance-missiles de Chine.
1971
Du 1er avril au 16 août : Les essais du premier sous-marin nucléaire lance-missiles chinois ont permis d'effectuer au total 392 projets d'expérimentation avec un fonctionnement du réacteur de plus de 400 heures.
23 août : Le premier sous-marin nucléaire lance-missiles de Chine débute des essais en mer. Il effectuera une vingtaine d'expéditions en mer jusqu'au mois d'avril 1972, parcourant au total plusieurs milliers de milles marins et accomplissant la plupart de ses projets d'essais.
1974
Janvier-avril : Essai en mer pour inspection du premier sous-marin nucléaire lance-missiles de Chine.
1er août : La Commission militaire centrale décide de baptiser le premier sous-marin nucléaire lance-missiles chinois « Changzheng-I ». Il entre en service le jour même et est incorporé formellement dans la flotte de la marine.
1975
25 mai : Au sujet du développement des techniques de pointe de défense nationale, le CC du PCC prend la décision d'accélérer dans un premier temps le développement des missiles intercontinentaux et de concevoir activement des missiles mer-sol.
1981
30 avril : Cérémonie de mise à l'eau du premier sous-marin nucléaire lanceur de missiles balistiques de Chine.
1983
20 août : Le premier sous-marin chinois lanceur de missiles balistiques est incorporé dans l'armée et remis à la marine.
1984
20 août : Le secrétaire à la Marine des Etats-Unis visite un sous-marin nucléaire chinois. Il s'agit de la première visite d'un responsable militaire étranger dans un sous-marin nucléaire chinois.
1985
28 septembre : Un sous-marin nucléaire lanceur de missiles chinois effectue des essais de lancement de missiles en mer. Toutefois, les trois essais effectués échouent tous en raison d'un environnement mécanique trop complexe sous l'eau.
Du 25 décembre au 18 février 1986 : Le sous-marin Nº403 accomplit pour la première fois une expédition d'entraînement et d'évaluation de son autonomie pendant 90 jours et 90 nuits d'affilée au large de la mer Jaune et de la mer de Chine orientale. Le sous-marin a navigué sur une distance équivalente à la longueur de l'équateur.
1988
15 et 27 septembre : Un sous-marin nucléaire lanceur de missiles balistiques chinois catapulte avec succès deux missiles mer-sol, une étape qui marque l'accomplissement de tous les essais avec les missiles mer-sol chinois et la fin des essais des sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de première génération. La Chine maîtrise les techniques de lancement de missiles depuis un sous-marin nucléaire.
1994-2008
Déploiement complet du développement et de la construction des sous-marins nucléaires chinois de nouvelle génération.
Comparaison entre la classe Jin et ses homologues étrangers
(8/11/2013)
Le sous-marin nucléaire type 094 (Classe Jin selon le code de l'OTAN).Le sous-marin nucléaire type 094 est un sous-marin nucléaire lanceur de missiles balistiques de deuxième génération mis au point par la marine de l'Armée populaire de Libération dans le but de remplacer le sous-marin nucléaire type 092 (Classe Xia selon le code de l'OTAN). Selon les analyses de la marine américaine, le sous-marin type 094 serait le plus grand sous-marin construit par la Chine, nettement plus performant que le sous-marin Classe Xia, mais également beaucoup plus silencieux, avec une amélioration du système de capteurs et un système de propulsion beaucoup plus crédible.
Les autorités chinoises n'ont pas encore confirmé leur existence, bien que des photos de ce type de sous-marins aient été diffusées sur la toile en Chine. Les photos montrent que ces engins sont équipés de 12 tubes lance-missiles balistiques.Déplacement en surface
8000 tonnes
Déplacement en plongée 9000 tonnes
Immersion maximale Supérieure à 300 mètres
Longueur totale 133 mètres
Largeur totale 12,5-13 mètres
Propulsion Réacteur à eau pressurisée
Vitesse maximale en surface Plus de 20 noeuds
Vitesse maximale en plongée Plus de 26 noeuds
Autonomie nucléaire Illimitée
Autonomie en vivres 70 jours
Equipage 120 personnes
Armes 6 tubes lance-torpilles de 533 mm
12 missiles Julang-2
Les sous-marins nucléaires chinois aussi performants que les français et les britanniques
(30/10/2013)Voilà quelques jours, les organes de presse officiels de Chine ont présenté, pour la première fois de l'histoire, la flotte des sous-marins nucléaires du pays au travers d'articles, de photos et de vidéos. Selon Yin Zhuo, expert des affaires militaires, les sous-marins nucléaires militaires chinois disposent de compétences similaires à celles des français et britanniques, et sont même plus performants que les sous-marins indiens.
La flotte chinoise des sous-marins nucléaires a vu le jour dans les années 70. Ils ont effectué une expédition de 90 jours et 90 nuits en mer, un record mondial de navigation pour des sous-marins nucléaires militaires. Outils stratégiques de la défense nationale, les sous-marins nucléaires chinois servent de moyen de dissuasion et d'outil de riposte en cas de besoin.
Le sous-marin nucléaire est sans aucun doute une des armes les plus fiables des puissances militaires mondiales. Bien que la Chine soit encore en retard dans ce domaine par rapport aux armées américaines et russes, elle est pourtant aussi performants que les français et les britanniques, qu'il s'agisse de la capacité de chargement, de transport, de la portée des missiles embarqués, des capacités de navigation ou de la sécurité.
Selon Yin Zhuo, la Chine est mieux positionnée que d'autres puissances nucléaires moyennes pour développer des sous-marins nucléaires militaires hautement performants. A titre d'exemple, les sous-marins et les réacteurs nucléaires indiens se basent principalement sur des technologies russes légèrement obsolètes, et la portée maximale de leurs missiles n'a jamais dépassé les 700 km. En revanche, les missiles stratégiques de l'armée chinoise sont des missiles intercontinentaux et ses sous-marins nucléaires n'ont connu aucun accident significatif au cours des quatre dernières décennies.
Les progrès réalisés sur les sous-marins nucléaires chinois
(29/10/2013)La presse chinoise a récemment présenté la flotte des sous-marins nucléaires de la marine nationale. Selon des analystes, il s'agirait en réalité des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) de classe Xia, qui vont probablement bientôt prendre leur retraite, mais ces photos dévoilent toutefois la confiance de la Chine dans sa force militaire. Selon l'expert militaire Du Wenlong, cette puissance peut s'expliquer en trois points.
Premièrement, les sous-marins nucléaires chinois, qui ont participé à de nombreux exercices et missions de patrouille, sont devenus une force stratégique réelle et compétente au sein de l'armée chinoise.
Deuxièmement, la Chine a toujours tenté d'améliorer les compétences de ses sous-marins nucléaires. La présentation de ses sous-marins en service suggère sans doute que de nouveaux progrès y ont été apportés.
Troisièmement, la Chine attache beaucoup d'importance à sa capacité de mener des attaques nucléaires depuis la mer, une stratégie globale observée dans tous les pays avancés.
Extrait de Sous-marins nucléaires, hors série de Marines & Forces navales n°4, C. Huan, octobre 2000:
Des SNA sont mis en service
Dès 1958, Pékin envisagea l'étude
d'un SNLE avant de donner la préférence à
un SNA. Le projet 091 (Han) fut mis à l'étude
en 1960 et le premier sous-marin (n°401), lancé le
26 décembre 1970, entra en service le 1 août 1974
après une longue mise au point avec le soutien de spécialistes
occidentaux (allemands). Une deuxième unité, (n°402)
lancée en 1977, rallia la flotte en janvier 1980. Trois
autres sous-marins (n°403, 404, 405) lancés en 1983,
1987, 1990 entrèrent en service un an plus tard.
Les trois derniers ont été allongés de 8 mètres (longueur 106 m) pour un tonnage de 5 000 tonnes accru de 500 tonnes probablement en raison de l'amélioration de la propulsion passant de 48 à 70 MW thermiques. La forme en goutte d'eau de la coque et les 9 000 kW du réacteur à eau pressurisée permettaient d'atteindre 26 noeuds en plongée et 12 noeuds en surface.
Puis des SNLE....
Avec la mise au point de son projet 091, la Chine a dessiné les plans d'un SNLE (projet 092) en allongeant la coque du précédent de 22 mètres pour pouvoir loger les douze puits de lancement. Le premier de la serie Xia (n°406), mis sur cale en 1978 et lancé en 1981 a été mis en service en 1987 mais le premier lancement réussi a été obtenu en 1988.
Ce sous-marin a un déplacement de 7 000 tonnes en plongée pour une longueur de 120 mètres. Le réacteur fournit une puissance propulsive de 15 000 chevaux, permettant une vitesse en plongée de 24 noeuds. Le missile Ju Lang 1, de portée inférieure à 4 500 km, va être remplacé par le Ju Lang 2 atteignant environ 8 000 km et armé d'une tête nucléaire (peut-être de 200 kilotonnes ou plus). Il y a des informations qu'un second Xia (n°407) lancé en 1982 ait été perdu accidentellement durant ses essais.