23/5/2008 - La Slovaquie veut persuader la Commission européenne de retarder d'un an ou deux la fermeture du réacteur nucléaire de conception soviétique de la centrale de Jaslovske Bohunice, normalement prévue en fin d'année, a-t-on appris vendredi auprès du ministère slovaque de l'Economie. "Le ministère veut proposer de retarder la fermeture du bloc" et se prépare à déployer "tous les moyens possibles" pour préserver la production énergétique du pays, a déclaré le porte-parole du ministère Branislav Zvara. "Nous voulons retarder la fermeture d'un an ou deux", a-t-il dit. Avec la fermeture de ce réacteur, le pays qui dépend déjà entièrement des importations pour le gaz et le pétrole, devra importer 20% de sa consommation d'électricité contre 11% actuellement. Avant, "la situation était très différente avec le pétrole, les marchés de l'énergie et des carburants fossiles étaient très différents", a souligné M. Zvara. La Slovaquie a déjà fermé fin 2006 le premier réacteur de conception soviétique VVER 440 de l'ancien type V-230 de la centrale en production depuis 1978; le second doit fermer en décembre prochain, conformément aux engagements pris avant l'intégration à l'Union européenne en 2004. Comme dans plusieurs anciens pays communistes, Bruxelles avait fait valoir que les conditions de sécurité n'étaient pas pleinement remplies. Jeudi, lors d'un forum énergétique européen à Prague, le Premier ministre slovaque Robert Fico a critiqué la décision de fermeture, absurde, selon lui. "Toutes les agences spécialisées ont confirmé que ces réacteurs pouvaient produire en toute sécurité jusqu'en 2023-25", a-t-il dit en appelant à un "nouvel accord sur ce dossier". Le gouvernement slovaque, qui a prévu de construire de nouveaux réacteurs nucléaires, s'impatiente également de la lenteur des procédures européennes: le ministre de l'Economie Lubomir Jahnatek a déclaré cette semaine que son pays attendait depuis décembre le feu vert de Bruxelles pour lancer la construction des deux nouvelles tranches à Mochovce (sud-ouest) en coopération avec le groupe italien Enel, qui détient 66% des parts du principal producteur public d'électricité slovaque, Slovenske elektrarne (SE).
A propos de VVR, voir:
Les réacteurs de type VVER (de conception soviétique):
- Temelin
- Kozlodouï
- Greifswald
(en ex-RDA) a échappé de peu à une catastrophe
de la dimension de Tchernobyl en 1976
Dimanche 31 décembre 2006 - La Slovaquie a procédé dimanche à
la fermeture de la première tranche de la centrale nucléaire
V1 de Jaslovske Bohunice (ouest), conformément à
l'engagement pris par ce pays d'Europe centrale lors de son adhésion
à l'Union européenne (UE).
"L'engagement international de fermer deux tranches saines
de V1 satisfait tout le monde sauf la Slovaquie", a déclaré
le Premier ministre slovaque, Robert Fico, lors de la cérémonie
marquant l'arrêt du réacteur.
Un employé de la centrale nucléaire Jaslovske Bohunice vérifie les écrans de contrôle le 31 décembre 2006.
Selon lui, une période de dépendance
énergétique de la Slovaquie se dessine actuellement
devant le pays.
Le réacteur de conception soviétique VVER 440 de
l'ancien type V-230, en service depuis 1978, qui fournit 9% de
la production d'électricité en Slovaquie, cessera
définitivement d'alimenter le réseau vers 19H00
locales (18H00 GMT).
"Je considère ce jour comme un jour noir pour l'énergie
slovaque", a dit pour sa part le ministre de l'Economie,
Lubomir Jahnatek, également présent à la
cérémonie, en soulignant que "la force et la
stupidité l'ont emporté sur la rationalité".
La Slovaquie, entrée dans l'UE il y a deux ans, s'est également
engagée à fermer en 2008 la deuxième tranche
de cette même centrale nucléaire V1, en service depuis
1980. Ce deuxième réacteur produit également
9% de toute la production d'électricité dans le
pays.
Au cours de l'année qui s'achève, la Slovaquie a
tenté de négocier avec Bruxelles afin de repousser
la date de la fermeture des deux réacteurs de V1, mais
sans succès.
Leur mise hors service entraînera une baisse de 18% de la
production d'électricité dans le pays qui risque
de devoir en importer.
Robert Fico, qui dirige depuis l'été une coalition
réunissant des représentants de la gauche, de l'extrême
droite et des nationalistes, est un adversaire résolu de
cette fermeture partielle de la centrale qui menace, selon lui,
la sécurité énergétique du pays.
Selon lui, l'achèvement de la construction des deux tranches
d'une autre centrale nucléaire de Mochovce (sud-ouest)
pourrait pallier ce manque d'électricité mais la
décision doit être prise par le groupe italien Enel,
nouveau propriétaire de 66% des parts du principal producteur
d'électricité slovaque, Slovenske elektrarne (SE).
Le Premier ministre a donc demandé à Enel de se
prononcer clairement d'ici fin février sur sa volonté
d'achever ces deux tranches.
D'ici l'été 2007, le ministère de l'Economie
envisage aussi de présenter au gouvernement un document
sur la stratégie énergétique de la Slovaquie,
a encore précisé M. Jahnatek.
Jaslovske Bohunice compte deux autres tranches, mises en service
en 1984 et 1985 et dotées de réacteurs VVER 440,
qui doivent être exploitées au-delà de 2010.
L'enceinte de la centrale inclut aussi un petit réacteur
expérimental A-1, mis hors service après deux accidents
survenus au milieu des années 1970.