Les déconvenues de l'énergie nucléaire au Japon avant Fukushima




Japon: report de mise en chantier d'une usine de combustible nucléaire MOX

16/4/2009 - La société Japan Nuclear Fuel (JNFL) a annoncé jeudi un report de la mise en chantier et du démarrage d'une usine de fabrication de combustible nucléaire exploitable Mox, à partir de matériaux qui seront retraités par ses soins dans une autre usine, elle aussi en souffrance. Le lancement des travaux du site de fabrication de combustible utilisable dans les centrales nucléaires, à partir de mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium (Mox), devait initialement avoir lieu en octobre 2007, pour une entrée en exploitation en octobre 2012. Finalement, la construction ne débutera qu'en novembre prochain et l'usine ne devrait être prête que mi-2015. Cette dérive de calendrier est due à diverses mesures de précaution supplémentaires qui modifient grandement le projet, notamment pour renforcer les dispositifs parasismiques prévus. Un surcoût total de 60 milliards de yens, qui comprend aussi la réévaluation des prix des matériaux et équipements, est d'ores et déjà envisagé, qui portera l'investissement total à 190 milliards de yens (1,46 milliard d'euros au cours actuel). JNFL est parallèlement en train d'achever les préparatifs d'une autre usine, celle de retraitement (étape antérieure à la préparation d'un combustible recyclé). Mais cet autre site, situé à Rokkasho (nord), subit aussi des retards à répétition, en raison de problèmes techniques dans la dernière phase de traitement, la plus complexe, qui n'est pas encore éprouvée. Cette usine de JNFL, bâtie en partenariat avec Areva, doit aux dernières nouvelles être mise en exploitation en août prochain, après une bonne douzaine de reports successifs depuis le lancement des travaux en 1993. En attendant de disposer d'infrastructures en propre prêtes à l'emploi, le Japon fait retraiter en France son combustible nucléaire usé et préparer du mélange d'oxydes (Mox) exploitable. Une importante cargaison de Mox partie par bateaux spéciaux de Cherbourg début mars est attendue le mois prochain au Japon. Ce matériau radioactif devrait pour la première fois être exploité dans des réacteurs japonais. Jusqu'à présent, le Japon faisait revenir des déchets retraités qu'il entreposait mais n'utilisait pas dans ses centrales de combustible recyclé Mox.

 


Enerpresse, 25/3/2009: 

Tepco repousse la construction d'un réacteur

Le premier électricien japonais, Tepco, vient d'annoncer le report d'un an de la construction d'un nouveau réacteur sur le site d'Higashidori, dans la préfecture d'Aomori. Ce report d'une tranche de 1 385MW, dont l'édification devait débuter en novembre, est dû à la procédure d'autorisation liée à la sûreté, précise Tepco. Bloomberg précise qu'un porte-parole a indiqué que le dossier serait étudié le 31 mars, à l'occasion du plan pour l'année fiscale 2009-2010.

 


www.enviro2b.com, 4/11/2008: 

Le japonais Tecpco enregistre une perte record de 847 millions d'euros

Tokyo Electric Power (Tepco) a enregistré une perte nette record de 874 millions d'euros au premier trimestre 2008-2009. La première compagnie d'électricité nipponne doit faire face depuis juillet 2007, à la fermeture de sa grosse centrale nucléaire. Le résultat très fortement déficitaire pour la période d'avril à septembre fait suite à un résultat net positif l'an passé de 170 millions millions d'euros. Au premier trimestre, le chiffre d'affaires a néanmoins progressé de 7,6% par rapport à la même période de l'année dernière, à 23,3 milliards d'euros.

Tepco souligne une augmentation de 23,4% de ses dépenses courantes sur un an notamment liées à "une forte augmentation du coût de l'essence et des dépenses pour acheter de l'électricité", en raison de l'augmentation du prix du pétrole et de la fermeture de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Karima depuis juillet 2007

La plus grande du monde, la centrale atomique de Kashiwazaki-Kariwa est implantée au nord de Tokyo. Le site nippon est fermé depuis l'été 2007, lorsque qu'un violent séisme a créé un incendie et provoqué une légère fuite radioactive. Privé de cette importante production, Tepco achète depuis lors de l'électricité à ses concurrents pour assurer la continuité de l'approvisionnement de la mégalopole de Tokyo.

Avec ses 7 réacteurs nucléaires, la centrale de Kashiwazaki-Kariwa est la plus puissante au monde avec une capacité totale de 8.212 GW, soit 13% de la capacité globale de production de la compagnie Tepco. Désormais tous arrêtés depuis le 16 juillet 2007, ces réacteurs pourraient ne jamais redémarrer. Pour relancer ces réacteurs, Tepco devra démontrer qu'il n'y a pas eu de dommages structurels irréversibles et que la centrale pourra résister à un séisme plus important.

1,76 milliard d'euros de perte pour l'exercice. Légèrement plus optimiste qu'il y a quelques mois, la direction de Tepco prévoit une perte nette de 1,76 milliard d'euros à la fin de l'exercice 2008-2009, fin mars, pour un chiffre d'affaires en hausse de 10%.

 


Les Echos, 2/5/2008: 

Electricité: le leader japonais enregistre sa première perte en vingt-huit ans

Tepco, la première compagnie électrique au Japon, ne se remet pas de l'arrêt brutal de sa centrale nucléaire de Kashiwazaki-Karima après le tremblement de terre de juillet 2007. C'est certainement l'une des dernières répliques du tremblement de terre de Niigata, de juillet 2007. Tokyo Electric Power (Tepco), le premier producteur d'électricité japonais et le troisième mondial derrière le russe UES et le français EDF, paie au prix fort l'arrêt brutal de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Karima, située juste à la verticale d'une faille. L'installation de 8.210 mégawatts, la plus importante du monde, avait été initialement arrêtée pour un an, le temps de faire les inspections nécessaires après la légère fuite radioactive détectée. Dix mois après le séisme, l'hypothèse d'un redémarrage semble encore bien lointaine. « Deux tranches sur les sept que compte l'installation pourraient peut-être redémarrer en 2009 », avance timidement un expert. Il s'agirait des deux dernières tranches, la 6 et la 7, de 1.356 MW chacune, plus modernes et mieux protégées contre les secousses sismiques. Pour Tepco, le coût est doublement difficile à supporter. Non seulement, il a dû inscrire dans ses comptes une perte exceptionnelle de 269,2 milliards de yens, pour financer les réparations, mais il a dû trouver des solutions alternatives pour amortir la perte d'exploitation et donc de production. Il a paré au plus pressé en redémarrant de vieilles centrales au charbon et au fioul. Le groupe a donc dû importer davantage en prévision des 14 % supplémentaires de combustible qu'il a dû brûler. En outre, il a consommé près de 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié. Rien d'étonnant alors qu'il soit confronté, pour la première fois en vingt-huit ans, à une perte pour l'exercice 2007-2008. Celle-ci est de 150 milliards de yens contre un bénéfice l'an dernier de 298 milliards. En outre, alors que son résultat opérationnel a chuté de 75 %, à 136 milliards de yens, l'électricien prévient déjà que le premier semestre sera lui aussi dans le rouge. Pour lui, la hausse attendue des tarifs de l'électricité ne devrait pas régler le problème. La hausse du coût de l'énergie pénalise tous les électriciens, malgré les réajustements réguliers de tarifs. Ainsi, Kansai Electric Power, le numéro deux japonais, affiche lui aussi une baisse de son résultat opérationnel à 187 milliards de yens contre 272 milliards un an plus tôt. Le scénario est identique pour Kyushu Electric Power, dont le résultat opérationnel est abaissé à 106 milliards de yens, contre 155 milliards un an plus tôt.

 


Tepco déficitaire en 2007-08 à cause d'une centrale nucléaire arrêtée après un séisme

30/4/2008 - La grosse compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a fait état mercredi d'une très importante perte nette pour l'exercice 2007-2008 à cause de la paralysie de sa centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, endommagée par un puissant séisme en juillet. Au terme de l'année budgétaire achevée le 31 mars, Tepco a subi un déficit net de 150,11 milliards de yens (960 millions d'euros), très légèrement en-deçà de ses dernières prévisions (155 milliards), mais nettement plus important que son estimation initiale (95 milliards). Tepco avait dégagé un bénéfice net de 298 milliards de yens l'année précédente. La dégringolade du résultat net s'explique, selon le groupe, par des frais extraordinaires de 175 milliards de yens (1,13 milliard d'euros) dus à la fermeture depuis juillet, et pour une durée indéfinie, de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre), la plus grande du monde (8.212 mégawatts), touchée par une secousse tellurique dépassant les normes selon lesquelles elle a été bâtie. Entre avril 2007 et mars 2008, Tepco a totalisé un chiffre d'affaires de 5.479,38 milliards de yens, en progression de 3,7% sur un an grâce à l'augmentation des revenus tirés de l'électricité fournie aux foyers et entreprises. Cependant, son profit d'exploitation a dévissé de 75,2% à 136,04 milliards de yens à cause de la fermeture de la centrale abîmée, raison majeure qui a obligé Tepco à acheter de l'électricité aux autres compagnies nippones pour subvenir aux besoins. S'est ajouté à cela un autre facteur négatif: le prix plus élevé des combustibles. La contraction des frais de personnels grâce à des modifications du système de retraite n'a évidemment pas suffi à contre-balancer l'explosion des dépenses. Pour l'exercice en cours qui sera clos le 31 mars 2009, Tepco s'attend à un chiffre d'affaires en progression de 6,8% sur un an à 5.850 milliards de yens. La compagnie n'a toutefois pas fourni de précisions concernant le bénéfice net consolidé annuel "en raison de la difficulté d'estimer les frais auxquels le groupe va devoir faire face, n'étant pas, à l'heure actuelle, en mesure de présenter un plan de relance de la centrale à l'arrêt".

 


Tepco s'enfonce dans le rouge à cause de sa centrale nucléaire endommagée

30/1/2008 - La compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a lourdement aggravé mercredi sa prévision de perte nette pour l'exercice 2007-2008 à cause de la paralysie de sa centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, endommagée par un séisme en juillet. Pour l'ensemble de l'exercice, qui s'achèvera fin mars, Tepco prévoit désormais une perte nette de 155 milliards de yens (environ 1 milliard d'euros) alors qu'il ne tablait auparavant que sur une perte de 95 milliards. Au troisième trimestre (octobre-décembre), la perte nette du groupe s'est élevée à 3 milliards de yens (19 millions d'euros), contre un bénéfice net de 254,8 milliards au cours de la même période de 2006-2007, selon un communiqué. Toujours au troisième trimestre, le chiffre d'affaires de Tepco, la première compagnie d'électricité privée du monde, a augmenté de 2,4% à 3.971,8 milliards (25,62 milliards d'euros). Tepco n'a pas publié son résultat d'exploitation. La dégringolade du résultat net s'explique, selon le groupe, par une perte extraordinaire de 175,2 milliards de yens (1,13 milliard d'euros) due à la fermeture depuis juillet, et pour une durée indéfinie, de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa (centre), la plus grande du monde (8.212 mégawatts). Cette centrale avait été endommagée par le violent séisme de magnitude 6,8 sur l'échelle de Richter qui avait ravagé la région le 16 juillet. Un incendie avait détruit un transformateur, et de l'eau légèrement radioactive s'était déversée accidentellement dans la mer du Japon voisine. Selon le gouvernement japonais, cette centrale, qui joue un rôle clé dans l'approvisionnement en électricité de la mégalopole de Tokyo, pourrait rester fermée pendant au moins deux ans, le temps que des milliers de vérifications soient réalisées. Une équipe de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) effectuait cette semaine une mission d'inspection sur place.



Tepco va plonger dans le rouge en 2007/08 à cause de sa centrale nucléaire endommagée

31/10/2007 - La première compagnie d'électricité japonaise, Tokyo Electric Power (Tepco), a annoncé mercredi qu'elle allait terminer l'exercice 2007-2008 dans le rouge à cause du violent séisme qui, en juillet, a endommagé et entraîné l'arrêt indéfini de sa principale centrale nucléaire. Tepco, la plus grosse compagnie d'électricité privée du monde, prévoit une perte nette de 95 milliards de yens (580 millions d'euros) en 2007-2008, alors qu'elle tablait initialement sur un bénéfice net de 65 milliards. Tepco a également abaissé à 65 yens par action sa prévision de dividende pour l'exercice en cours, contre 70 yens initialement attendus. Le groupe a été obligé de fermer pour une durée indéterminée sa centrale atomique de Kashiwazaki-Kariwa (centre), qui a subi de légères fuites radioactives et un incendie lors d'un puissant séisme le 16 juillet. Tepco calcule que l'arrêt de cette centrale, la plus grande du monde, lui coûtera 603,5 milliards de yens (3,68 milliards d'euros) en 2007-2008 en frais d'inspection et de réparation, en achats d'électricité à ses concurrents pour compenser ses pertes de capacités de production, etc. La compagnie ne prévoyait auparavant qu'un impact négatif de 282 milliards. Pour le premier semestre 2007-2008, Tepco a annoncé un bénéfice net en baisse de 88,0% sur un an à 21,2 milliards de yens, pour un chiffre d'affaires en hausse de 2,8% à 2.677,1 milliards. Ses ventes d'électricité au cours du semestre ont augmenté de 2,3% sur un an à 148 milliards de kilowatts/heure, les Japonais ayant fait tourner leurs climatiseurs à fond cet été en raison des températures particulièrement torrides. Le phénomène, allié à la fermeture de la centrale nucléaire, a d'ailleurs failli provoquer une pénurie de courant à Tokyo en août.

 

 

19/7/2007:
La plus grande centrale nucléaire du Japon Kashiwazaki-Kariwa fermée pour un an après un violent séisme

 

 

Enerzine, 3/5/2007: 

Les centrales nucléaires japonaises [à l'arrêt sont] à l'épreuve des secousses

Le 25 mars 2007, un séisme de magnitude 6,9 a secoué la péninsule de Noto dans le centre du Japon provoquant d'importants dégâts matériels. Les secousses provenaient d'une faille active et l'hypocentre était à 11km de profondeur.

La centrale nucléaire de Shika située à 21 km de l'épicentre possède deux réacteurs nucléaires mis en service en 1993 pour le premier (R1) et en 2006 pour le deuxième (R2). Cette centrale est malheureusement populaire pour les divers problèmes qu'elle a connu depuis sa création. En 1999, le ministère de l'économie, du commerce et de l'industrie (METI) avait ordonné l'arrêt immédiat du R1 suite à un accident de criticité.

En 2006, c'est le tribunal local de Kanazawa qui avait demandé l'arrêt du R2 pour "prévenir la population d'un risque d'irradiation en cas d'accident dû à un séisme". La Hokuriku Electric Power Company qui possède la centrale avait fait appel de cette décision.

Les secousses enregistrées de 25 mars dernier étaient de période 0,625s pour une accélération de 7,11 m/s2 soit presque deux fois les 3,74 m/s2 prévus dans la conception des réacteurs. Les études préliminaires à construction des réacteurs avaient en effet très largement sous estimé le risque sismique de la région. La compagnie électrique a remis un rapport le 19 avril affirmant que ces faits ne remettaient aucunement la sécurité du site en question. Le METI a approuvé ces conclusions.

On peut cependant noter qu'au moment du séisme, les deux réacteurs étaient à l'arrêt pour cause de travaux et que des dégâts mineurs ont tout de même été constatés dans le reste du site. La Hokuriku Electric Power Company prévoit la révision de ses estimations du risque sismique ainsi que des mesures qui les accompagnent.

C'est la troisième fois que des secousses excédant les limites de résistance frappent une centrale nucléaire japonaise sans que de réelles mesures d'amélioration ne soient prises.

 


L'internaute, 10 avril 2007:

L'industrie nucléaire japonaise fait voeu de transparence

Les industriels du secteur nucléaire japonais ont appelé mardi à une profonde analyse des erreurs et incidents survenus dans les centrales nippones, pour garantir la sécurité et l'acceptation de l'énergie atomique par les populations.
"Si nous ne faisons pas la lumière sur les problèmes du passé, l'usage de l'énergie nucléaire n'a pas d'avenir. J'invite toutes les parties concernées à faire corps dans cet objectif", a déclaré le président du Forum de l'industrie atomique japonaise (JAIF), Takashi Imaii.
"Nous ne gagnerons pas la confiance des citoyens si de tels problèmes se produisent à nouveau, faute d'avoir retenu les leçons du passé", a-t-il prévenu en ouverture de la conférence annuelle du JAIF, qui réunissait 1.500 participants à Aomori, dans le nord du Japon.
Plusieurs compagnies d'électricité japonaises ont récemment avoué que des incidents, y compris au stade "critique", avaient eu lieu dans leurs centrales entre 1978 et 2002, mais que les faits avaient été dissimulés au public et aux autorités. Une vaste enquête est en cours.
"La sécurité est la première priorité. Sans elle, pas d'énergie", a également reconnu le gouverneur d'Aomori, Shingo Mimura, après un plaidoyer pour le nucléaire, industrie phare de sa région.
La préfecture d'Aomori héberge l'usine de retraitement nippone en cours de tests, et s'apprête à accueillir un site satellite du projet de réacteur international de fusion thermonucléaire expérimental (ITER).
"Il est indispensable de réformer nos procédures de contrôles réguliers", a pour sa part assuré le président du Comité de l'énergie atomique japonais, Shunsuke Kondo, souhaitant atteindre un niveau d'excellence international.
"Ensemble le Japon et les USA exploitent plus d'un tiers des réacteurs atomiques du monde. Nous sommes les gardiens du temple des technologies du cycle nucléaire. Nous avons donc une responsabilité particulière et nous devons établir des normes très élevées de sûreté et de sécurité", a renchéri le président de la Commission de la régulation nucléaire américaine, Dale Klein.


Peut-être un incident "critique" dans une centrale nucléaire en 1978

22/03/2007 - La compagnie d'électricité japonaise Tepco (Tokyo Electric Power Co.) a indiqué jeudi qu'il était possible qu'un incident soit survenu dans l'une de ses centrales en 1978 et ait atteint un stade critique. Un porte-parole de Tepco, n°1 du secteur au Japon, a déclaré que des barres de combustible nucléaire étaient tombées dans le coeur d'un réacteur de l'unité n°3 de la centrale électrique de Fukushima Daiichi et pouvaient avoir provoqué une réaction de fission nucléaire spontanée. Tepco tiendra une conférence de presse à 18h00 (09H00 GMT).


Japon/nucléaire: des compagnies avouent des incidents en 1988 et 1991

TOKYO (19 mars 2007) - Deux compagnies d'électricité japonaises ont reconnu lundi des incidents dans leurs centrales nucléaires survenus en 1988 et 1991 et non rapportés aux autorités, à l'instar d'une autre compagnie blâmée par le gouvernement la semaine passée.
Chubu Electric Power et Tohoku Electric Power, qui exploitent des installations dans le centre et le nord du Japon, ont avoué dans des communiqués avoir masqué la survenue de ces incidents mineurs. Elles ont dans le même temps affirmé qu'elles avaient alors géré la situation avant le stade critique (réaction en chaîne incontrôlable), et que personne n'avait été accidentellement irradié. Cet acte de contrition intervient alors que le ministère japonais de l'Economie a ordonné la semaine dernière l'arrêt immédiat, aux fins de vérifications de sécurité, d'une centrale nucléaire de Hokuriku Electric Power dans le nord du pays en raison d'un incident sérieux survenu en 1999, mais jusqu'ici dissimulé par ses responsables. A la suite d'une fausse manoeuvre ainsi que d'une défaillance du système de sécurité, une réaction nucléaire en chaîne s'était déroulée de façon incontrôlée pendant 15 minutes. Cet accident, soigneusement gardé secret pendant huit ans, n'a été découvert que récemment par les autorités nippones de sécurité nucléaire.


Japon: remise en route du réacteur de Mihama après l'accident mortel de 2004

10 janvier 2007 - Le réacteur N°3 de la centrale nucléaire japonaise de Mihama (ouest de Tokyo) a été remis en route à des fins commerciales mercredi, plus de deux ans et demi après avoir été fermé suite à un accident mortel, a annoncé la compagnie électrique opératrice de la centrale. Aucun problème n'a été signalé après la remise en route du réacteur mercredi après-midi, a indiqué Ryuichi Suehiro, porte-parole de la société Kansai Electric Power. Le réacteur était fermé depuis août 2004, date à laquelle un accident avait fait cinq morts et six blessés.

 

Japon: un réacteur nucléaire s'arrête à cause d'un éclair, pas de fuite radioactive

26 décembre 2006 - Un réacteur nucléaire situé au nord du Japon s'est automatiquement arrêté tôt mercredi matin après qu'un éclair eut frappé la ligne à haute tension qui alimentait l'installation, a déclaré l'Agence japonaise de l'énergie atomique. Il n'y a pas eu de fuite radioactive ni de dégâts, a-t-elle ajouté. Le réacteur expérimental [à neutrons rapides], baptisé Joyo ce surgénérateur est situé [à 30 km de Tokaimura] dans l'enceinte du Centre de développement et de recherche O-arai de l'Agence japonaise de l'énergie atomique à Ibaraki s'est arrêté peu avant 1h00 du matin mercredi (16h00 GMT mardi) après qu'un éclair eut frappé la ligne électrique qui alimente le réacteur, a indiqué l'Agence dans un communiqué. Le courant a été rétabli dans la ligne électrique une heure et demie plus tard, a-t-elle ajouté. Aucune autre installation du site n'a été touchée.

 

 

Fuite de vapeur radioactive dans une centrale du nord du Japon: aucun dégât prévisible

TOKYO (11/8/06) - Une quantité négligeable de vapeur radioactive s'est échappée d'une centrale nucléaire du nord du Japon, ne provoquant aucun dégât à l'environnement, a annoncé la firme Tokyo Electric Power, vendredi.
Une augmentation du niveau de tritium a été détectée au cours d'un prélèvement d'air près de la centrale, et l'opérateur a ensuite découvert que de la vapeur radioactive s'échappait de la centrale Fukushima Daiichi, située à environ 240 kilomètres au nord-est de Tokyo, a précisé Tokyo Electric Power.

 

 

La justice japonaise ordonne l'arrêt d'un réacteur nucléaire (risque sismique)

24/03/2006 - Un tribunal japonais a ordonné vendredi, pour la première fois, l'arrêt d'un réacteur nucléaire dont les capacités de résistance aux tremblements de terre étaient mises en doute par des riverains. "La structure architecturale du réacteur sous-estime les dommages que pourraient provoquer un tremblement de terre", a estimé le juge Kenichi Ido, du tribunal de Kanazawa (centre), en ordonnant l'arrêt du réacteur numéro deux de la centrale nucléaire de la compagnie Hokoriku Electric Power. "Il est à craindre que les riverains soient exposés à des radiations en cas d'accident dû à un séisme supérieur aux estimations de la compagnie", a jugé le magistrat, qui a donné droit à une requête présentée par 130 plaignants.
Hokoriku Electric Power a annoncé qu'elle ferait appel, ce qui devrait lui permettre de poursuivre pour le moment l'exploitation de son réacteur de 1 358 mégawatts, inauguré le 15 mars dernier.
Le Japon, qui est situé à la jonction de quatre plaques tectnoniques, subit 20% des secousses telluriques les plus violentes enregistrées dans le Monde. Les centrales nucléaires du pays sont conçues pour s'arrêter immédiatement de fonctionner dès qu'un séisme d'une certaine importance est ressenti.
C'est la première fois qu'un tribunal japonais ordonne l'arrêt d'un réacteur nucléaire en activité.
En janvier 2003, un tribunal avait bloqué le redémarrage du réacteur nucléaire expérimental de Monju (centre), arrêté depuis un accident en 1995, mais cette décision a été annulée en mai dernier par la Cour suprême du Japon.
Quelque 30% de l'électricité produite au Japon provient du nucléaire.
Mais la population nippone est de plus en plus hostile à l'énergie atomique depuis un accident dans lequel deux personnes avaient été tuées et quelque 600 autres exposées à des radiations dans l'usine d'uranium de Tokaimura, au nord-est de Tokyo, en 1999.

 

 

Incendie dans une centrale nucléaire de l'ouest du Japon: pas de fuite radioactive

TOKYO (22/3/06) - Un incendie qui s'est déclaré mercredi soir dans une centrale nucléaire de l'ouest du Japon a entraîné l'hospitalisation de deux ouvriers ayant inhalé les fumées mais n'a pas provoqué de fuite radioactive, selon des responsables locaux.
L'incident s'est produit sur un site d'incinération des déchets de la centrale d'Ohi, située dans la préfecture de Fukui, à 380km à l'ouest de Tokyo.
Les fumées épaisses ont d'abord empêché les pompiers d'atteindre les flammes pendant près de deux heures, puis il a fallu encore deux heures pour éteindre le feu.
La société propriétaire de la centrale, Kansai Electric Power, a affirmé que les quatre réacteurs à eau sous pression (REP) fonctionnaient normalement et qu'il n'y avait pas de fuite radioactive. "Nous ne pensons pas que les réacteurs aient été exposés au danger à quelque moment que ce soit", a de son côté déclaré un responsable de la police, Ritsuo Eto.
La cause de l'incendie restait à déterminer mais les flammes semblaient provenir d'un secteur où sont entreposés des fûts d'acier contenant des cendres, a précisé Manabu Kobana, de Kansai Electric Power.
Le Japon est largement dépendant du nucléaire, les 55 réacteurs du pays fournissant un tiers de l'électricité, selon l'Agence des ressources naturelles et de l'énergie, mais l'opinion publique s'inquiète de la sécurité après la mort de cinq employés en 2004 dans une centrale de l'ouest de l'archipel.


Un réacteur nucléaire fermé au Japon après une fuite d'azote

25/02/2005 - La société Tohoku Electric Power a déclaré avoir fermé vendredi un réacteur nucléaire à cause d'une fuite d'azote. Elle a ajouté que cela ne représentait toutefois pas de danger pour la santé publique. La centrale Onagawa Number One, à 300 km au nord de Tokyo, a été fermée une semaine après sa réouverture à la suite d'un controle de routine de cinq mois, a dit un porte-parole de la société, Satoshi Arakawa. "Ca ne nous était jamais arrivé mais il n'y a pas de fuite radioactive", a ajouté le responsable. De l'azote est régulièrement ajouté pour remplir le réacteur et une petite quantité s'en échappe en permanence mais la fuite a dépassé la normale le 18 février dans le réacteur de 524.000 kilowatts. Le gaz doit empêcher une explosion en cas de réaction chimique à l'intérieur du réacteur. La centrale est composée de trois réacteurs dont un seul reste en fonctionnement. Le second est fermé pour une inspection régulière.

 

 

Petite fuite d'eau radioactive dans la centrale nucléaire japonaise de Mihama

TOKYO (17 septembre 2004) - La Société électrique du Kansai (KEPCO) a indiqué vendredi qu'elle avait détecté une petite fuite d'eau radioactive dans sa centrale nucléaire de Mihama (centre du Japon) où un grave accident a fait cinq morts le mois dernier. Le niveau de radiation n'est absolument pas dangereux, a assuré KEPCO.


Une famille se baigne devant la centrale nucléaire de Mihama, le 10 août 2004

C'est jeudi soir que la compagnie a découvert un demi-litre d'eau radioactive ayant fui d'une unité de refroidissement du réacteur No 1 de la centrale, fermé depuis le début du mois. Une enquête a été ordonnée. Selon le porte-parole de KEPCO, cette fuite n'a aucun rapport avec l'accident survenu début août. Le 9 août, de la vapeur non radioactive s'était échappée d'une canalisation qui avait rompu à la suite, vraisemblablement, d'une importante corrosion, provoquant la mort par brûlures de cinq employés.
Au lendemain de l'accident, KEPCO avait admis ne pas avoir correctement inspecté depuis 28 ans cette canalisation. Plusieurs enquêtes sont en cours, notamment pour déterminer si l'opérateur a fait preuve d'incurie.

 

Perquisition policière dans la centrale nucléaire accidentée au Japon

04/09/04 - Quelque 150 policiers ont effectué une perquisition samedi dans une centrale nucléaire de Mihama (centre du Japon) où un accident a fait cinq morts le mois dernier. "La fouille visait à rassembler tous les documents et matériels ayant trait aux soupçons de négligence professionnelle ayant entrainé la mort", a déclaré un responsable de la police, Shuichi Nosaka, lors du raid à la centrale de Mihama. Un tuyau rouillé avait provoqué une fuite de vapeur non radioactive dans la centrale, faisant cinq morts et sept blessés parmi le personnel, le 9 août.
La société d'électricité Kansai Electric Power (Société électrique du
Kansai) avait reconnu que le tuyau n'avait pas été vérifié depuis 28 ans et que son épaisseur était en dessous du minimum légal. "Nous coopèrerons sans réserve à l'enquête", a dit la société samedi.

Accident de Mihama : le bilan porté à cinq morts

25/08/04 - Une personne est décédée mercredi des suites de l'accident survenu le 9 août dans la centrale nucléaire de Mihama (centre du Japon), portant le bilan à cinq morts, a-t-on appris de source policière.
L'employé de trente ans qui avait été brûlé sur 80% de son corps, était inconscient depuis l'accident. De la vapeur non radioactive s'était alors échappée d'une canalisation qui avait rompu en raison, vraisemblablement, d'une importante corrosion.
Cinq autres employés sont toujours en cours de traitement à l'hôpital universitaire de Fukui, proche des lieux de l'accident, a précisé un porte-parole de la Société électrique du Kansai (KEPCO), compagnie privée gérant la centrale, qui n'a pas confirmé une affirmation de l'agence nippone Kyodo selon laquelle un des blessés serait encore dans un état critique.
Ces victimes font partie des employés qui se trouvaient à proximité du conduit lors de sa rupture. Ils préparaient des travaux de maintenance qui devaient se dérouler quelques jours plus tard. Quatre employés avaient été tués sur le coup et neuf autres blessés.
KEPCO avait admis qu'elle n'avait pas correctement inspecté depuis 28 ans la canalisation à l'origine de la fuite. Plusieurs enquêtes sont en cours, notamment pour déterminer si l'opérateur a fait preuve d'incurie.

 

Accident de Mihama : l'opérateur arrête ses centrales pour inspection

13/08/04 - L'opérateur de la centrale nucléaire de Mihama (centre), où quatre employés ont été tués lundi dans un accident, a annoncé vendredi l'arrêt provisoire de l'ensemble des réacteurs qu'il contrôle afin de procéder à des inspections de sécurité.
La Société électrique du Kansai (KEPCO), compagnie privée qui gère trois centrales regroupant 11 réacteurs au total, avait admis après l'accident de Mihama qu'elle n'avait pas correctement inspecté depuis 28 ans la canalisation à l'origine de la fuite de vapeur non radioactive qui a fait quatre morts et sept blessés. Cet accident est le plus meurtrier de l'histoire du nucléaire nippon.
L'ensemble des réacteurs seront arrêtés pour deux semaines afin de vérifier l'état de leurs conduits par l'intermédiaire de tests ultrasoniques, a indiqué le porte-parole de la société, Takahiro Seno. Les ultrasons sont les seuls à même de déceler un amincissement des parois des conduits, problème qui semble avoir été à l'origine de l'accident mortel de Mihama.
Trois réacteurs, situés dans trois centrales différentes, ont déjà été arrêtés, et cinq autres vont l'être prochainement, a ajouté le porte-parole sans donner de calendrier. Parallèlement, une équipe de l'Agence de la sécurité industrielle et nucléaire (gouvernementale) a entamé une tournée d'inspection à la centrale de Mihama, à 350 km à l'ouest de Tokyo.
Le préfet de Fukui, préfecture où se trouve Mihama, avait demandé à Kepco d'inspecter tous les conduits semblables à celui à l'origine de l'accident, "y compris en arrêtant leur activité si nécessaire", a indiqué un responsable de la préfecture, Koichi Sakamoto.


Le Japon face à des centrales vieillissantes

10/08/2004 - La fuite de vapeur qui a tué quatre employés à la centrale nucléaire de Mihama soulève des questions sur l'état de certaines centrales japonaises vieillissantes et sur la rigueur des procédures d'entretien. Bien qu'il n'y ait eu aucune fuite radioactive, quatre employés ont été tués et sept autres blessés par de la vapeur qui s'est échappée d'une conduite brisée dans la centrale exploitée par Kansai Electric Power Co. Selon Strategic Forecasting, un groupe d'analyse basé aux Etats-Unis, l'accident pourrait contraindre le Japon à fermer ses réacteurs nucléaires pour des inspections. "S'il se révèle que l'accident a son origine dans un système critique, les implications de la fuite de vapeur non radioactive du 9 août seront profondes et immédiates, contraignant le gouvernement à ordonner une nouvelle série d'inspections", prédit le groupe. "Selon les premières indications, la conduite éclatée qui laissé échapper la vapeur avait déjà 28 ans, sur une durée de vie de 30 ans, ce qui ouvre la possibilité qu'il faille remplacer des tuyaux similaires dans toutes les centrales". L'accident risque d'éroder encore un peu plus la confiance de l'opinion publique japonaise dans les centrales nucléaires du pays. Déjà, en avril 2003, Tokyo Electric Power Co, premier producteur d'électricité du pays, avait été contraint de fermer provisoirement ses 17 centrales nucléaires après avoir reconnu avoir, pendant plus de dix ans, falsifié des documents relatifs à la sécurité.

AUCUNE VERIFICATION DEPUIS 1976

Ces dernières années, plusieurs villes se sont, lors de référendums, prononcées contre la construction de centrales nucléaires. Kansai Electric a reconnu que la conduite qui a éclaté lundi à Mihama n'avait pas été vérifiée depuis son entrée en service, en 1976. "Il y a une dizaine de réacteurs plus anciens", a déclaré Satoshi Fujino, membre du Centre d'information des citoyens sur le nucléaire. Les autorités japonaises ont demandé aux exploitants de procéder à des vérifications d'urgence sur les réacteurs de la même conception que celui de Mihama. Kouji Yamashita, inspecteur de la sécurité des centrales nucléaires au ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie, a déclaré qu'il existait au Japon 22 réacteurs de ce modèle, dont 10 sont exploités par Kansai Electric, les autres étant répartis entre quatre autres compagnies. Le Japon compte 52 réacteurs nucléaires répartis sur 14 centrales. Ils couvrent le tiers des besoins en énergie du pays. Selon l'agence Kyodo, la police de la préfecture de Fukui soupçonne Kansai Electric de n'avoir pas respecté les normes de sécurité en laissant plus de 200 employés se préparer à une inspection annuelle alors que le réacteur fonctionnait toujours.

L'accident le plus grave enregistré précédemment sur une installation nucléaire japonaise s'est produit en septembre 1999 à l'usine de traitement de l'uranium de Tokaimura, au nord de Tokyo, où une réaction nucléaire incontrôlée a été déclenchée par des employés inexpérimentés qui s'étaient servis de seaux pour mélanger du combustible nucléaire dans une cuve. Deux employés avaient été tués par les radiations et des milliers de riverains avaient dû être évacués.

EXCUSE DU MINISTRE DU COMMERCE

Le ministre japonais du Commerce, responsable de la politique nucléaire, a présenté mardi ses excuses à la suite de l'accident mortel dans la centrale de Mihama. "Je présente mes excuses sincères avec le sentiment que cela ne doit plus jamais se produire", a déclaré Shoichi Nakagawa. Le ministre, qui devait se rendre dans la journée sur le site nucléaire de Mihama, a précisé qu'il voulait s'assurer de la sécurité des autres centrales nucléaires mais ajouté qu'il n'y aurait pas de rupture de la production d'électricité. "Nous ne devons pas saper la confiance dans notre politique d'énergie nucléaire", a-t-il ajouté.


Libération, 10/08/2004

Nouvel accident dans une centrale nucléaire nippone

Tokyo de notre correspondant

Les trois derniers accidents nucléaires en date dans le monde se sont déroulés au Japon - théâtre hier d'un quatrième incident. De quoi relancer la polémique, toujours à vif ici, sur l'insécurité du nucléaire dans l'Archipel. Le premier bilan de l'accident survenu hier dans l'après-midi à la centrale nucléaire de Mihama, dans la préfecture de Fukui, à 320 kilomètres à l'ouest de Tokyo, est de quatre morts et de sept blessés. D'après les premiers éléments fournis par l'Agence pour la sûreté industrielle et nucléaire nippone, une fuite de vapeur s'est produite à 15 h 28 au niveau des turbines du réacteur n° 3, d'une puissance de 826 000 kilowatts. Un plan d'urgence a été déclenché pour secourir les victimes et sécuriser tous les systèmes. Kansai Electric Power, propriétaire de la centrale, en a aussitôt stoppé l'activité. Onze personnes ont été hospitalisées. Quatre ont succombé, victimes d'insuffisances cardiaque et pulmonaire. Et au moins trois blessés seraient dans un état critique.

Choc. L'accident résulte-t-il d'une défaillance humaine ? D'une panne du condenseur de la turbine ? La fuite était-elle chargée d'éléments radioactifs ? Une enquête a été diligentée. Les réacteurs de Mihama sont à eau pressurisée (PWR) et dotés de deux circuits séparés. «Le circuit primaire est radioactif. Mais pas - en principe - le circuit secondaire, qui alimente les turbines à vapeur, explique un scientifique à Tokyo. Ce qui explique que la fuite de vapeur ait été annoncée comme non radioactive. Mais à 280 degrés, cela tue aussi.» La nouvelle a d'autant plus choqué hier que, dans un pays où le rejet du nucléaire est pour beaucoup une question de principe, l'accident a coïncidé jour pour jour avec la célébration du 59e anniversaire du bombardement atomique de Nagasaki (9 août 1945).

Méfiance. Afin de contrecarrer tout vent de panique, les autorités de Fukui ont voulu rassurer la population locale, répétant qu'il n'y avait «pas de fuite radioactive hors des infrastructures». Mais quand il s'agit d'accident nucléaire, les Japonais se méfient. En particulier depuis celui survenu dans un laboratoire expérimental de la centrale de Tokaimura le 30 septembre 1999. Dans un premier temps, les autorités locales en avaient minimisé l'impact. Il s'est vite avéré qu'il s'agissait du plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl. Avec un bilan pour le moins lourd : 2 techniciens tués (ils avaient reçu une dose de radiation 17 000 fois supérieure à leur exposition moyenne annuelle) et 439 personnes, dont 209 habitants, exposées à des doses de radiation plus ou moins élevées. En avril 2003 encore, la première compagnie d'électricité japonaise, la Tokyo Electric Power (Tepco), a dû stopper net 17 réacteurs nucléaires «pour raisons de sécurité» : des fissures et des fuites avaient été cachées aux autorités.

Si, dans l'Archipel, les mensonges répétés et les silences délibérés du lobby nucléaire font rarement la manchette des journaux, ils ne sont plus un tabou. Mieux : ils sont dévoilés et reconnus. Normal : aussi dépendant du pétrole aujourd'hui qu'il y a trente ans à l'heure du premier choc pétrolier, le Japon, pauvre en énergies fossiles et dépendant à 85 % des énergies importées, a adopté en 2002 un programme visant à augmenter de 30 % son volume d'électricité d'origine nucléaire d'ici à 2010 (43 % de son énergie sera alors nucléaire). En clair, cela signifie 9 à 12 réacteurs nucléaires supplémentaires dans les campagnes nippones. Soit près de 80 réacteurs en 2010, dont celui de Rokkasho, clé de voûte du futur ensemble. L'Etat nippon veut du coup multiplier les garde-fous. Vaste défi. Il y a deux ans, la presse a révélé une kyrielle d'accidents survenus dans plusieurs centrales du pays ces dernières années.

Scandale. L'accident d'hier survient d'ailleurs en plein scandale aux allures d'omerta sur les sommes faramineuses que le Japon dépense pour acquérir son Mox (mixed oxyde, combustible à base d'uranium et de plutonium). Après le ministère du Commerce et de l'Industrie, la Fédération des compagnies électriques et la Commission de l'énergie atomique ont reconnu avoir eu connaissance d'une étude datant de 1996 les informant de surcoûts (de 30 % supérieurs au prix du marché) liés à l'acquisition et à l'utilisation du Mox. Le Japon s'approvisionne en Mox auprès de plusieurs pays, dont la France. Le CEA nippon a préféré ignorer l'étude car elle remettait en cause sa «stratégie nucléaire à long terme». «Nous n'avions pas l'intention d'ignorer ces données, mais nous pensions qu'elles n'étaient pas dignes d'être publiées», s'est défendu Teruaki Masumoto, vice-président de l'association des électriciens. L'affaire éclate alors que le Japon définit en ce moment même les grandes lignes d'une filière Mox qui ne fait pas l'unanimité. Dans la préfecture de Fukui, des groupes de Japonais contestent le projet du Kansai Electric Power de doter en Mox deux réacteurs de la centrale de Takahama, de peur qu'ils puissent être employés «à des fins militaires».

Disparition. Si certaines craintes semblent justifiées, c'est parce qu'au Japon nul ne sait exactement si le nucléaire relève bien de la science exacte. L'an passé, en début d'année, un responsable de la centrale nucléaire de Tokaimura a reconnu que l'équivalent en plutonium de vingt-cinq bombes atomiques manquait à son inventaire. Mais pas de souci, assurait-il. «C'est le fait de mesures imprécises et d'erreurs de calcul.»

Michel TEMMAN

 

 

Accident de Mihama : le Japon ordonne la vérification de toutes ses centrales

10/08/04 - Tokyo a ordonné mardi la vérification de toutes les centrales nucléaires de l'archipel après l'aveu, par l'opérateur de l'installation de Mihama (centre), d'une absence de contrôles efficaces depuis 28 ans sur un conduit de vapeur non radioactive dont la rupture a fait quatre morts lundi.

Le gouvernement japonais, via l'Agence pour la sécurité nucléaire et industrielle (NISA, publique), a exigé de la dizaine de sociétés privées qui gèrent les 52 centrales du pays de passer au crible l'ensemble des installations.

Cet ordre a été lancé après que Kansai Electric Power Company (KEPCO), société privée cotée en Bourse qui gère la centrale de Mihama, eut admis que la canalisation qui a explosé lundi vers 15H30 (06H30 GMT) ne correspondait plus du tout aux normes de sécurité.

 

 

Accident à la centrale de Mihama : l'opérateur avoue un défaut d'inspections

10/08/04 - L'opérateur de la centrale nucléaire de Mihama (centre) a avoué mardi l'insuffisance de ses inspections de sécurité, et en particulier l'absence de contrôles efficaces depuis 28 ans sur un conduit de vapeur non radioactive dont la rupture a fait quatre morts lundi.
Kansai Electric Power Company (KEPCO), société privée cotée en Bourse qui gère la centrale de Mihama, a admis que la canalisation qui a explosé lundi vers 15H30 (06H30 GMT) ne correspondait plus du tout aux normes de sécurité. La paroi du conduit ne faisait plus que 1,4 mm, nettement en dessous des 4,7 mm requis, a reconnu un porte-parole de KEPCO, Haruo Nakano.
"Nous avons effectué des inspections visuelles mais jamais par ultrason" depuis 1976, a-t-il admis. Les tests ultrason ne sont pas obligatoires même s'ils sont les seuls à pouvoir déceler une corrosion interne. La vapeur échappée de la canalisation n'était pas radioactive mais atteignait une température de plus de 140 degrés, selon KEPCO. "Nous sommes responsables", a ajouté le directeur du contrôle de la qualité, Koji Ebisuzaki, lors d'un point presse tenu à Mihama, à 350 km à l'ouest de Tokyo.

Sept employés restaient hospitalisés mardi dans la préfecture de Fukui, où se trouve Mihama. Deux étaient dans un état critique, dont un homme brûlé sur 80% du corps et ne respirant qu'à l'aide d'un appareil, ont précisé les autorités hospitalières. L'accident est le plus meurtrier de l'histoire nucléaire du Japon. Intervenant après une longue série d'incidents moins graves, il a relancé les doutes sur les mesures de sécurité prises par les dix sociétés privées qui gèrent la cinquantaine de centrales nippones. "Etaient-elles au point à la centrale de Mihama?", se demande le quotidien Yomiuri Shimbun (conservateur). La presse fait ainsi ses manchettes avec le chiffre "1,4" (millimètre) en référence à l'épaisseur de la paroi de la canalisation qui a explosé.

L'Agence pour la sécurité nucléaire et industrielle, qui a lancé sa propre enquête en plus de celle de la police, se focalisera sur ce problème, a indiqué Michio Yamaguchi, un responsable de l'Agence. "Nous n'avons pas encore tiré nos conclusions mais c'est une des possibilités", a-t-il dit.

Quant à l'enquête policière, un porte-parole de la police locale a refusé de confirmer des informations de presse selon lesquelles une inculpation formelle pour incurie était en préparation contre KEPCO. Le vice-président de la centrale de Mihama, Akira Kokado, a admis que l'accident allait miner la confiance dans une source d'énergie d'un peuple ayant subi des bombardements atomiques. L'accident de Mihama a coïncidé avec le 59e anniversaire du largage de la seconde bombe atomique sur Nagasaki, le 9 août 1945. "Nous espérons restaurer la confiance en enquêtant sur la cause de l'accident et en réexaminant les procédures d'inspection", a déclaré le vice-président.

L'association Greenpeace a appelé le Japon à "fermer son industrie nucléaire", prédisant d'autres accidents. "Le résultat de l'enquête pourrait déterminer le cours de la politique nucléaire japonaise à l'avenir", assure le quotidien Mainichi Shimbun (libéral). Le Japon est le troisième producteur mondial d'énergie nucléaire, après les Etats-Unis et la France, selon l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN), basée à Paris.

L'accident ne compromet cependant pas la candidature japonaise pour le projet international de réacteur de fusion Iter, également voulu par la France, assure un responsable du Bureau de la fusion nucléaire au ministère des Sciences. "Il n'y a strictement aucun rapport", a déclaré Takashio Hayashi.


Fuite de vapeurs dans une centrale nucléaire japonaise

09/08/2004 - Quatre employés sont morts et sept autres ont été blessés à la suite d'une fuite de vapeurs dans une centrale nucléaire située à 320km à l'ouest de Tokyo, ont annoncé les autorités. La centrale de Mihama a été automatiquement stoppée et les autorités ont ouvert une enquête sur l'origine de cet accident. Le gouvernement a immédiatement réagi en cherchant à rassurer l'opinion publique, affirmant que ces vapeurs n'étaient pas radioactives. Les quatre morts sont décédés des suites de brûlures graves, a dit Takanori Amimoto, un responsable de la préfecture de Fukui. Sept autres employés ont été blessés mais Amimoto a déclaré ne pas connaître la gravité de leurs blessures. D'autres responsables étaient dans l'incapacité de confirmer les décès mais ont précisé que les systèmes cardiaques et pulmonaires de cinq des blessés avaient cessé de fonctionner au moment de leur transport à l'hôpital. «La vapeur a été éjectée du bâtiment de la turbine au réacteur No3», a précisé Takahiro Seno, un porte-parole de la firme d'électricité Kansaï. Selon ce porte-parole, cité par l'agence Kyodo News, l'accident est dû à une défaillance du système de redroidissement liquide. Au moment de son éjection, la vapeur avait une température de 270 degrés celsius. Depuis le pire accident nucléaire qu'a connu le pays en 1999, la confiance des Japonais dans cette énergie souffre d'un déficit en raison notamment d'une série de plusieurs incidents qui se sont produits depuis cette date.

Une fuite radioactive au centre de retraitement de Tokaïmura, au nord-est de Tokyo, avait tué deux employés et en avait affecté plusieurs centaines d'autres. Cet accident avait été provoqué par deux employés qui essayaient de gagner du temps en mélangeant des quantités excessives d'uranium dans des seaux au lieu d'utiliser des citernes spéciales.

Le Japon dépend de l'énergie nucléaire à hauteur de 30% pour ses besoins en électricité.


Scandale : la vérité sur le coût du MOX

Enerpresse n° 8612 - vendredi 9 juillet 2004

L'omerta japonaise sur le recyclage
Sale temps pour les partisans nippons du MOX. Les institutions reconnaissent toutes, les unes après les autres, avoir caché les résultas d'études économiques montrant d'importants surcoûts sur l'utilisation du MOX par rapport à un stockage des combustibles usés. Après le Meti, samedi ( cf. Enerpresse n°8610), c'est au tour de la Fédération des compagnies électriques et de la Commission de l'énergie atomique de reconnaître de tels manquements à la transparence. Mardi, le CEA japonais a admis avoir caché les résultats de ses propres études parce qu'ils mettaient à mal sa politique nucléaire à long terme. Hier jeudi, la fédération des électriciens a, quant à elle, reconnu qu'une étude datant de 1996 estimait que l' utilisation du MOX coûtait 30% plus cher que le non recyclage. Pour sa défense, le vice-président de l'association, Teruaki Masumoto (également vice-président de Tepco) a expliqué que l'organisation «n'avait pas eu l' intention de cacher ces données, mais que nous pensions qu'elles n'étaient pas dignes d'être publiées.»


Enerpresse n° 8610 - Mercredi 7 juillet 2004

Le METI japonais reconnaît avoir menti sur le MOX
Il était caché depuis 1994. La presse japonaise a fini par l'exhumer. Samedi, le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie nippon (METI) a fini par reconnaître l'existence d'un rapport (et de ses conclusions), vieux de dix ans, sur l'économie du MOX. Commandé par le METI, ce document révélerait que les coûts de l'utilisation du MOX seraient deux fois supérieurs au simple entreposage du combustible usé. Même si les données ont désormais plus de 10 ans, la révélation de cette étude du METI tombe mal pour le secteur nucléaire japonais. La commission à l'énergie atomique doit définir l'avenir de la filière MOX dans les semaines à venir. Une filière de plus en plus controversée sur l'archipel.

 

Une préfecture autorise l'usage de MOX

TOKYO, 21 mars 2004 - Le projet de Kansai Electric Power d'employer du combustible MOX (un mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium) a été officiellement approuvé samedi par la préfecture de Fukui.

Kansai Electric alimentera ainsi les réacteurs nucléaires 3 et 4 de sa centrale de Takahama en MOX, un assemblage controversé parce que l'on craint qu'il puisse être employé à des fins militaires.

"Kansai Electric a été informé de l'autorisation aujourd'hui", a dit un fonctionnaire spécialisé de cette préfecture de l'ouest du Japon. "Nous pensons que Kansai Electric entend reprendre l'usage de combustible MOX en 2007".

Kansai Electric n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

L'usage du MOX par Kansai Electric avait été mis en suspens fin 1999 après qu'on eut découvert que l'organisme public British Nuclear Fuels (BNFL) avait falsifié des données de contrôle qualité.

La révélation du faux était intervenue peu de temps après que le Japon eut connu son accident nucléaire le plus grave, survenu dans une usine de retraitement d'uranium de Tokaimura en septembre 1999.

Le président de Kansai Electric Yosaku Fuji s'est refusé à dire, lors d'une conférence de presse, si Kansai emploierait du MOX produit par BNFL, a rapporté l'agence Kyodo. "Pour le moment, nous ne l'excluons pas complètement. Nous recherchons des produits qui soient aussi sains que possible", a-t-il dit.

L'agence ajoute qu'il apparaît fort probable que Kansai Electric choisisse des produits de la COGEMA, filiale d'Areva , au vu de la défiance qui entoure BNFL localement.

 

Japon-Kansai Power arrête son réacteur nucléaire après une fuite

TOKYO, 5 décembre 03 - Kansai Electric Power a annoncé vendredi l'arrêt manuel de son réacteur nucléaire numéro un de 1,175 million de kilowatts, à Ooi, dans l'ouest du Japon, après une fuite d'eau.
"Nous avons fermé le réacteur à 9h51 (0h51 GMT) après avoir découvert une fuite dans un réservoir d'eau", a déclaré un responsable du groupe, précisant que le redémarrage du réacteur n'était pas encore programmé.


TEPCO relance un 2ème réacteur

18/06/03 - La première compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a relancé un deuxième réacteur nucléaire mercredi après-midi, avec l'accord des autorités locales, alors que 15 autres sont toujours stoppés pour des raisons de sécurité.

Le réacteur numéro 7 de Kashiwazaki-Kariwa, d'une capacité de 1,35 mégawatts et situé dans la préfecture de Niigata (250 km au nord de Tokyo), "a été relancé mercredi à 16H02 locales (0702 GMT)", a confirmé un porte-parole de TEPCO.

Il faudra compter encore quelques jours avant que la centrale puisse fournir en électricité la région de Tokyo, où subsistent des craintes de pénurie à l'approche de l'été, période de canicule moite où des millions de Japonais allument leurs climatiseurs.

TEPCO a affirmé que la population japonaise pourrait souffrir d'un manque d'électricité pendant l'été si au moins dix réacteurs n'étaient pas réactivés.

Il s'agit du deuxième réacteur à être remis en service après que TEPCO ait été obligé de stopper au printemps 2003 ses 17 réacteurs nucléaires pour subir des inspections après la révélation en septembre 2002 de falsifications de rapports internes de sécurité depuis la fin des années 80.

Deux semaines après que l'Agence pour la sécurité nucléaire et civile ait donné son aval pour la remise en service du deuxième réacteur, le gouverneur de la préfecture de Niigata, Ikuo Hirayama, a donné son feu vert mercredi par téléphone au directeur général de TEPCO, Tsunehisa Katsumata.

Mais TEPCO reste confronté à de nombreuses difficultés car aucune date n'est pour le moment prévue pour la relance de ses 15 autres réacteurs qui nécessite l'approbation des autorités et populations locales. "Nous continuons de réfléchir au problème. Nous ne pouvons pas donner plus d'informations pour le moment", a indiqué le porte-parole de TEPCO.

 

Japon: TEPCO a relancé un de ses 17 réacteurs nucléaires

TOKYO, 7 mai 03 - La première compagnie d'électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a mis un terme à une interruption de trois semaines de la production d'énergie dans ses centrales en relancant un de ses 17 réacteurs nucléaires avec l'accord des autorités locales, a-t-elle annoncé mercredi.
La première compagnie privée d'électricité du monde est confrontée à de grandes difficultés si ses 16 autres réacteurs ne sont pas relancés à l'approche de l'été, période de canicule moite où des millions de Japonais allument leurs climatiseurs.
Le 15 avril dernier, TEPCO avait arrêté son dernier des 17 réacteurs à Fukushima, à 200 kilomètres au nord-est de Tokyo, après la révélation en septembre de falsifications de rapports internes de sécurité depuis la fin des années 80.
Le premier des 17 réacteurs à être relancé a été le numéro six de Kashiwazaki-Kariwa, doté d'une capacité de 1,35 mégawatts et situé dans la préfecture de Niigata (250 km au nord de Tokyo).
"Le réacteur a été relancé à 18H00 (09H00 GMT)", a indiqué un porte-parole de TEPCO, Kazuyoshi Takahara.
Le réacteur va retrouver progressivement sa pleine capacité de production.
"La distribution d'énergie produite par le réacteur démarrera vendredi entre 20H00 et 21H00. Le réacteur retrouvera sa pleine capacité de production dans la soirée du lundi 12 mai", a-t-il dit.


TEPCO ferme tous ses réacteurs

14/04/03 - Le Japon pourrait manquer d'électricité cet été en raison de la fermeture effective à partir de jeudi des 17 réacteurs nucléaires du pays pour une série d'inspections à la suite d'un scandale de fissures et fuites cachées aux autorités.
TEPCO, la plus grande compagnie japonaise, stoppera les opérations de son dernier réacteur en fonctionnement à Fukushima, à 200 kilomètres au nord-est pour une inspection cette semaine. "Nous fermerons le dernier réacteur le 15 avril. Après demain, plus aucun réacteur ne fonctionnera", a confirmé Mamoru Shirakashi, porte-parole de TEPCO. TEPCO a déjà fermé 16 réacteurs depuis septembre après une fuite intervenue ce mois-là à la centrale de Fukushima et la découverte de falsifications de rapports d'inspections en octobre. Les inspections seront menées par des experts gouvernementaux, les constructeurs des centrales comme Toshiba et Hitachi et une équipe interne de TEPCO mais aucun calendrier n'a encore été établi. "Nous ne savons pas combien de temps les inspections dureront. Nous ne savons pas quand nous pourrons reprendre nos opérations", a-t-il dit. TEPCO prévoit que la demande d'énergie atteindra 60 millions de kilowatts cet été et a averti que si les 17 réacteurs restent arrêtés, le Japon manquera d'électricité. "Nous subirons une grave pénurie d'énergie", a indiqué M. Shirakashi, affirmant qu'il faudrait que TEPCO ait au moins 10 réacteurs nucléaires en activité pour satisfaire la demande estivale. A défaut, il faudra que TEPCO augmente le taux d'utilisation de ses centrales thermiques et achète de l'électricité à d'autres compagnies. "Mais ces mesures ne suffiront pas", selon le porte-parole. TEPCO possède sept réacteurs sur le complexe de Kashiwazaki-Kariwa, près de Niigata, à 250 kms de Tokyo, six autres dans la centrale Fukushima N1 et quatre à Fukushima N2.
Les gouverneurs des régions de Niigata et Fukushima doivent donner leur accord à une éventuelle relance des réacteurs, ainsi que le gouvernement central.


Fermeture du surgénérateur de Monju: le gouvernement contre-attaque

31/01/03 - Le gouvernement japonais a déposé vendredi un recours auprès de la Cour suprême après la décision prise lundi par une branche de la haute cour de Nagoya de fermer le surgénérateur expérimental de Monju (ouest), a annoncé le ministère du Commerce et de l'Industrie.

"Le jugement (de la haute cour) se démarque d'autres décisions prises précédemment par la Cour suprême (...) et contient de graves fautes dans l'interprétation de la loi. Nous ne pouvons pas l'accepter", a déclaré le ministre Takeo Hiranuma à la presse.

La haute cour de Nagoya avait donné raison lundi aux riverains qui demandaient l'annulation d'une autorisation gouvernementale prise en décembre 2002 pour la relance du réacteur de Monju, près de Tsuruga à 350 km de Tokyo. Il s'agissait de la première décision de justice défavorable au nucléaire au Japon.

 

L'équivalent en plutonium de 25 bombes atomiques manque à l'inventaire

TOKYO, 28 jan 03 - L'équivalent en plutonium de quelque 25 bombes atomiques manque à l'appel sur le papier sur un site nucléaire japonais mais cette disparition est principalement le fait de mesures imprécises et d'erreurs de calcul, a déclaré mardi un responsable officiel.

L'usine de retraitement de combustibles de Tokaimura, située à quelque 100 kilomètres au nord de Tokyo, a extrait 6.890 kilogrammes de plutonium de combustible nucléaire usagé depuis qu'elle a commencé de fonctionner en 1977.

Or ce total est de 206 kilogrammes inférieur à l'estimation initiale de ce qu'elle aurait dû tirer de la quantité de combustible de centrales nucléaires qu'elle a été chargée de retraiter, a indiqué un responsable du ministère de l'éducation et des sciences. (Un millionième de gramme de plutonium ingéré suffit à provoquer un cancer)

Ce fait a été notifié à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) des Nations unies ainsi qu'à la Commission de l'énergie atomique du gouvernement japonais, a précisé ce responsable du bureau de sûreté nucléaire du ministère.

Le ministère a nié la possibilité que du plutonium ait été sorti illégalement du site. La fabrication d'une bombe nucléaire nécessite entre cinq et huit kilogrammes de plutonium.

Sur la quantité manquante, 94 kilogrammes se seraient dissous dans des eaux usées sans avoir été répertoriés, a précisé le responsable, ajoutant que 29 kilogrammes s'étaient désintégrés dans un autre élément.

"Dans d'autres cas, du plutonium aurait pu rester collé sur les parois de tubes ou mélangé à des eaux usées en cours de traitement pour être vitrifiées", a-t-il expliqué.

Le responsable a également évoqué de possibles "erreurs dans l'estimation du plutonium extrait au cours du processus", estimant nécessaire d'améliorer les méthodes de mesures et évaluations du plutonium.

Le rapport est fondé sur des inspections menées sur le site de Tokaimura, conformément aux règles de sûreté de l'AIEA destinées à prévenir le transfert de matières nucléaires pour la production d'armes.


Suspension du surgénérateur de Monju

27/01/03 - Une haute cour japonaise a ordonné lundi la suspension permanente du surgénérateur expérimental de Monju dans l'ouest du Japon à la suite de problèmes, une décision qui constitue un grave revers pour le programme nucléaire japonais.

La haute cour de Nagoya a donné raison aux riverains qui demandaient l'annulation d'une autorisation gouvernementale prise en décembre 2002 pour la relance du réacteur de Monju situé à Tsuruga, à 350 kms de Tokyo. Il s'agit de la première décision de justice défavorable au nucléaire au Japon, pays pauvre en ressources naturelles et donc très dépendant de ce type d'énergie.

"On ne peut pas nier le danger évident de diffusion de substances radioactives dans l'environnement en raison des dégats subis par les installations du réacteur nucléaire", a déclaré le juge présidant l'audience Kazuo Kawasaki, à propos du réacteur de 280.000 kilowatts.

Le réacteur d'un coût de 6 milliards de dollars est arrêté depuis une fuite massive de sodium de refroidissement en décembre 1995 mais le gouvernement souhaitait redémarrer le surgénérateur.

"C'est une grave infraction à la loi" de la part du gouvernement de vouloir continuer à opérer le réacteur en dépit des craintes de fuite radioactive, a estimé le juge, décrétant de fait la fermeture permanente du réacteur.

En première instance, le tribunal de Fukui avait estimé que l'on ne pouvait pas expliquer l'accident par la structure de base du réacteur.


EDICOM 13/12/02

Japon: un réacteur nucléaire fermé en raison de feux
TOKYO -
La société Japan Atomic Power a annoncé vendredi la fermeture d'un réacteur de la centrale nucléaire de Tsuruga, à 350 km de Tokyo. Des feux s'étaient déclarés jeudi soir au niveau de la gaine de protection d'une turbine.

Le réacteur a été fermé à titre de précaution. Aucune radiation suspecte n'a été enregistrée et il n'y a aucun risque pour la sécurité des populations, a déclaré un responsable de la société Japan Atomic Power. Une enquête a été ouverte pour déterminer la cause des feux.

Les centrales nucléaires fournissent un tiers de l'électricité consommée au Japon. La confiance de la population dans l'industrie nucléaire a été battue en brèche par une série d'incidents et par des scandales portant sur la falsification de données chez Tokyo Electric Power (Tepco), la plus grande compagnie nippone d'électricité.

 

Libération 19/11/02

Le nucléaire japonais dégringole de son piédestal
La première compagnie d'électricité du pays avoue avoir falsifié les inspections de ses réacteurs depuis dix ans.


Libération 19/11/02

Greenpeace ne lâche pas la Cogema
Après avoir donné des cauchemars aux responsables de l'usine de La Hague, les chercheurs indépendants de la Crii-RAD sont bien partis pour ébranler le Japon nucléaire.

Deux ingénieurs du laboratoire français, Christian Courbon et Bruno doivent entreprendre ces jours-ci, à l'initiative de Greenpeace Japan, la première campagne indépendante de prélèvements afin d'évaluer la radioactivité de Rokkashomura, la future usine de retraitement nippone, poule aux oeufs d'ors de la Cogema dont les équipes collaborent sur place à l'achèvement du site.

Greenpeace Japan, ainsi que d'autres organisations locales comme Green Action, basée à Kyoto, misent sur la prise de conscience récente, après les scandales nucléaires à répétition, pour obtenir l'abandon du projet d'usine de retraitement supposée recycler 10 000 tonnes d'uranium en 2020 et toujours considérée par le gouvernement nippon comme une priorité «stratégique».

Par Richard WERLY

Un réacteur nucléaire fermé pour cause de fuite d'eau radio-active

TOKYO, 15 nov 02 - La compagnie électrique japonaise Kansai Electric Power a annoncé vendredi la fermeture d'un réacteur de centrale nucléaire en raison d'une fuite d'eau radioactive, mais a affirmé qu'il n'y avait pas de risque de contamination pour l'environnement.

Kansai Electric (KEPCO) a terminé la fermeture du réacteur numéro trois de la centrale de Mihama, à 350 kms à l'ouest de Tokyo, à 8H53 locales, a indiqué un porte-parole de la société.

KEPCO avait découvert mardi une fuite d'eau dans une soudure d'un tube relié à une pompe de refroidissement, dans le système primaire du réacteur, et a essayé de résoudre le problème tout en maintenant le réacteur en activité.

Mais la fuite s'est aggravé et 5.640 litres d'eau avait été relâché à 2H00 du matin (17H00 GMT jeudi) obligeant la société à stopper le réacteur à eau pressurisée de 826.000 kilowatts.

L'eau qui fonctionne comme une sorte de lubrifiant pour la pompe de refroidissement, continue de s'échapper à un rythme de 400 litres par heure, selon le porte-parole.

"La radio-activité de l'eau est plutôt faible et il n'y a pas de conséquences pour l'environnement", a affirmé le groupe dans un communiqué.

En bourse de Tokyo, l'action de Kansai Electric a reculé de 0,5% vendredi au cours de la séance du matin pour terminer à 1.700 yens, dans un marché en hausse de 2,2%.

 

L'AIEA prête à envoyer des experts au Japon sur le scandale nucléaire TEPCO (presse)

TOKYO, 17 sept 02 - L'Agence internationale de l'énergie atomiqueest prête à envoyer des experts au Japon pour enquêter sur l'affaire TEPCO concernant la dissimulation par cette compagnie électrique de fissures et fuites dans ses centrales nucléaires, ont indiqué les agences nippones mardi.

Le directeur général de l'AIEA Mohamed ElBaradei a indiqué être disposé à dépêcher une mission chez Tokyo Electric Power Co (TEPCO) lorsqu'il a rencontré lundi à Vienne le ministre nippon des Sciences Koji Omi, selon les agences Jiji et Kyodo.

Il a affirmé qu'une invitation officielle de la part du Japon est nécessaire, mais il a justifié une telle mission par l'importance d'une transparence totale concernant la sécurité des installations nucléaires.

M. ElBaradei a rencontré le ministre japonais en marge de la Conférence annuelle de l'AIEA. Ses propos ont été interprétés comme suggérant que les contrôles en cours des autorités japonaises pourraient ne pas être suffisants.

Personne n'était immédiatement joignable à l'Agence sur la sécurité nucléaire et industrielle qui dépend du gouvernement japonais, ni chez TEPCO pour commenter ces informations.

TEPCO, première compagnie électrique au monde par sa production, est accusée d'avoir falsifié des rapports officiels sur des centrales nucléaires pendant plusieurs années, pour chercher à cacher des problèmes dans la structure centrale de leurs réacteurs et d'autres défauts.

Le scandale a abouti à la démission de toute la direction de TEPCO début septembre et a discrédité l'Agence pour la sécurité nucléaire et industrielle dénoncée pour sa lenteur parce qu'elle avait été en partie informée des problèmes en juillet 2000.

M. ElBaradei a indiqué à M. Omi que l'affaire TEPCO représentait pour le Japon une chance de garantir davantage de transparence en matière nucléaire et lui a demandé que les conclusions des inspections nippones soient transmises à l'AIEA, selon Jiji.

 

Une assemblée locale vote contre le programme nucléaire MOX de TEPCO

TOKYO, 6 sept 02 - Un conseil municipal de la région de Niigata, au nord du Japon, où se trouve la plus grande centrale nucléaire du monde, a adopté vendredi une motion demandant au gouvernement et à la compagnie d'electricité TEPCO de renoncer à leur programme nucléaire MOX.

La résolution a été adoptée par la ville de Kashiwazaki, à 250 kms de Tokyo, parce que des responsables de TEPCO, la plus grande compagnie d'électricité au monde par son chiffre d'affaires, sont soupçonnés d'avoir dissimulé des défauts sur des centrales nucléaires en activité.

Selon le gouvernement, TEPCO aurait falsifié des rapports sur des fissures et autres problèmes sur des réacteurs entre la fin des années 80 et le début des années 90. Lundi, les principaux dirigeants de la compagnie avaient démissionné pour prendre la responsabilité du scandale.

Kashiwazaki, forte d'une population de 86.000 personnes, héberge l'énorme centrale de Kashiwazaki-Kariwa qui englobe sept réacteurs et est la plus productive au monde avec une énergie générée de 8,21 millions de kilowatts.

Le gouvernement et TEPCO ont lancé dans cette centrale un programme d'utilisation du MOX, un carburant fabriqué à partir de plutonium et d'uranium, en injectant du MOX dans des réacteurs à eau légère pour produire de l'électricité. Mais la résolution estime que le gouvernement et TEPCO doivent abandonner ce plan à cause du scandale autour de TEPCO qui mine la confiance dans la politique nucléaire japonaise.

"La dissimulation menée par TEPCO est impardonnable. Cela a détruit la confiance de la population dans le gouvernement et TEPCO. Sans confiance, nous ne pouvons pas autoriser le programme à se poursuivre", a estimé l'assemblée municipale.

Elle a envoyé le texte de la motion au Premier ministre Junichiro Koizumi et au ministre du Commerce Takeo Hiranuma ainsi qu'à TEPCO.

 

Japon: fermeture d'un réacteur nucléaire en raison d'émissions radioactives

TOKYO, 3 sept 02 - La principale compagnie d'électricité du Japon, déjà frappée par un scandale concernant la sécurité de ses centrales nucléaires, a annoncé mardi la fermeture d'un réacteur où une fuite de carburant est soupçonnée.

"Une quantité extrêmement faible de substance radioactive a été détectée dans les émissions de la centrale", a annoncé Tokyo Electric Power (TEPCO), alors qu'à peine 24 heures auparavant ses quatre plus hauts responsables proposaient leur démission en raison de falsifications de rapports d'inspection des centrales.

"Mais il n'y a pas eu de fuite radioactive au-delà du périmètre de la centrale", a affirmé un porte-parole de la compagnie, Akio Kobayashi, sur la foi de mesures prises par des capteurs situés à l'extérieur de la zone couverte par la centrale.

La plus grande compagnie privée d'électricité du monde a achevé la fermeture manuelle du réacteur Numéro 2 de la centrale nucléaire Numéro 2 de Fukushima, située à 200 kilomètres au nord-est de Tokyo, mardi à 02h30 (17h30 GMT, lundi).

Ce réacteur à eau de 1,1 million de kilowatts est un de ceux dont les rapports d'inspection avaient été falsifiés afin de masquer des fissures et autres dommages, a confirmé la compagnie.

TEPCO est sous le feu de la critique depuis que l'Agence de Sûreté nucléaire et industrielle du ministère du Commerce a annoncé jeudi que la compagnie était soupçonnée d'avoir falsifié des rapports d'inspection de la fin des années 1980 et au début des années 1990.

Lundi, en présentant sa démission, le directeur général de TEPCO, Nobuya Minami, a qualifié de "négligence" la décision de TEPCO de ne pas rendre publique la dégradation de ses centrales nucléaires, ajoutant que ces malversations avaient "trahi la confiance du public" dans l'entreprise.

 

Accident de Tokaimura: peines de prison requise contre les responsables

TOKYO, 2 sept 02 - La justice japonaise a requis lundi des peines de prison allant jusqu'à quatre ans contre six employés d'un centre de retraitement d'uranium jugés pour la catastrophe de Tokaimura en 1999, le plus grave accident nucléaire au monde depuis Tchernobyl.

Les six hommes sont inculpés pour négligence ayant entraîné la mort dans le cadre d'un procès qui a aussi mis en cause l'entreprise JCO, qui gérait le centre et est accusée d'infraction à la législation sur les réacteurs nucléaires.

Trois employés du centre de retraitement de Tokaimura, situé à 120 km au nord-est de Tokyo, avaient déclenché un accident de criticité (réaction nucléaire sans explosion) à l'automne 1999 en versant une quantité excessive d'uranium dans une cuve de retraitement et en utilisant de simples seaux métalliques au lieu d'outils mécaniques.

L'accident avait exposé plus de 400 riverains à des radiations importantes et deux des trois ouvriers étaient morts des suites de cette irradiation.

Le parquet du tribunal de Mito a requis une peine de quatre ans de prison et une amende de 500.000 yens (4.202 dollars) à l'encontre de Kenzo Koshijima, 56 ans, qui dirigeait le centre de retraitement. Les magistrats ont demandé des peines comprises entre deux ans et demi et trois ans et demi pour les cinq autres hommes.

Les juges ont aussi demandé que l'entreprise JCO verse une amende d'un million de yens, pour un manque de rigueur dans les procédures de contrôle qui a permis la répétition routinière de pratiques dangereuses et pour avoir donné la priorité aux coûts sur la sécurité.

"Les dégâts sont extrêmement graves et ont affecté de manière significative le secteur nucléaire", a commenté le parquet.

 


Japon: Dissimulation présumée de fissures dans des centrales nucléaires

TOKYO, 30 août 02 - Des membres du gouvernement du Japon ont condamné vendredi la principale compagnie d'énergie du pays pour la dissimulation présumée de rapports mettant en évidence des fissures dans la structure de ses centrales nucléaires.

Une dissimulation "ne devrait jamais arriver car la première priorité d'une centrale nucléaire, c'est la sécurité", a affirmé le Premier ministre Junichiro Koizumi devant la presse, en référence au scandale qui frappe Tokyo Electric Power (TEPCO).

"C'est une insulte faite à la société, car cela affecte largement la confiance du public à l'égard de l'énergie nucléaire", a ajouté le secrétaire général du gouvernement, Yasuo Fukuda, tandis que le ministre des Finances, Masajuro Shiokawa, a déploré "un effondrement de la moralité des industriels".

L'Agence de sécurité industrielle et nucléaire, qui dépend du ministère du Commerce, avait annoncé jeudi soir que l'entreprise était suspectée d'avoir falsifié des rapports d'inspection de ses centrales nucléaires à la fin des années 80 et au début des années 90.

Pas moins de 29 rapports relatifs à 13 réacteurs nucléaires sont suspectés d'avoir subi des modifications afin de masquer des défauts détectés tels que des fissures dans la structure du coeur des réacteurs, avait souligné l'Agence, citant une liste remise par TEPCO avec des documents qui auraient pu être falsifiés.

Huit des treize réacteurs nucléaires fonctionnent actuellement sans avoir subi de réparations complètes, mais les défauts ne présentent aucune menace immédiate de sécurité dans les centrales nucléaires concernées, a déclaré l'Agence au cours d'une conférence de presse.

Au Japon, le clone de La Hague fait des vagues

--------------------- année 2001 -----------

Report de l'introduction du combustible nucléaire MOX au Japon

TOKYO, 1er juin 01 - La première compagnie électrique japonaise, Tokyo Electric Power Co (TEPCO), a décidé vendredi de repousser l'introduction du combustible MOX dans sa principale centrale nucléaire, après l'hostilité exprimée par la population.

TEPCO devait commencer à utiliser ce mois-ci le MOX, fabriqué par des groupes européens dont le Belge Belgonucléaire et le Français COGEMA, pour faire fonctionner la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, dans le nord-ouest du Japon. Mais le premier groupe électrique privé mondial a annoncé qu'il "repoussait l'introduction du combustible MOX" à la demande du gouverneur de la région de Niigata, Ikuo Hirayama, où est implantée la centrale.

Cette requête fait suite au rejet de l'introduction du MOX, par une majorité des habitants de la petite ville de Kariwa appelés à s'exprimer par un referendum municipal, le premier de cette sorte au Japon, organisé dimanche dernier.

Ce vote a été considéré comme un nouveau revers pour la technologie MOX, basée sur le plutonium recyclé, et, au delà, pour l'énergie nucléaire, qui assure un tiers des besoins énergétiques du Japon avec 51 réacteurs. TEPCO s'était engagé, au soir du referendum, à tenir compte des résultats du referendum et à mieux expliquer sa politique.

L'introduction du MOX avait été reportée une première fois à cause du scandale provoqué, fin 1999, par la falsification de documents de contrôle des stocks expédiés au Japon par la société britannique BNFL.

La prochaine opportunité de convertir au MOX l'un des réacteurs de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, considérée comme la plus puissante au monde, ne devrait pas survenir avant août 2002, date de la prochaine inspection globale, selon TEPCO. Le groupe prévoyait d'utiliser 28 conteneurs de combustible MOX à l'occasion du contrôle qui sera mené jusqu'à la mi-juillet.

Le gouvernement organisera mardi prochain une réunion inter-ministérielle pour étudier la situation embarrassante créée par le referendum, qui pourrait compromettre le plan de faire fonctionner entre 16 et 18 réacteurs avec du MOX d'ici 2010. Pour TEPCO, la nécessité d'adopter le MOX est toujours "impérieuse pour le Japon", qui "manque de ressources (naturelles)".

La société française COGEMA est actuellement le principal fournisseur de MOX pour l'archipel, aux côtés de BNFL et de Belgonucleaire, et a déjà retraité plus de 3.500 tonnes de combustible pour le compte des électriciens japonais en quinze ans.

D'ici la fin de la décennie, le Japon devrait produire lui-même une partie de son MOX dans l'usine qu'il construit à Rokkasho, dans le nord du Japon, avec la collaboration de la COGEMA.

 

 

Un village japonais refuse l'usage de plutonium recyclé dans sa centrale nucléaire

TOKYO, 27 mai 01 - Les habitants d'un petit village du nord du Japon ont refusé dimanche que la centrale nucléaire proche de leur village utilise du plutonium recyclé, lors d'un référendum local dont le résultat constitue un revers pour la nouvelle politique du gouvernement en matière d'énergie nucléaire.

Sur les 3.605 habitants du village de Kariwa, à 300 km au nord-ouest de Tokyo, qui ont voté dimanche, 1.925 ont rejeté la demande de la compagnie Tokyo Electric Power Co. (TEPCO), qui voulait utiliser du combustible recyclé dans son usine de Kashiwazaki-Kariwa.

1.533 personnes ont voté en faveur du projet, et 131 pour un délai de réflexion supplémentaire, a précisé un responsable du village, ajoutant que 16 bulletins étaient nuls.

La TEPCO, la plus importante compagnie d'électricité du monde, est le premier employeur de ce village de 5.000 habitants.

Le scrutin n'a pas de valeur légale, mais la compagnie avait indiqué qu'elle renoncerait à son projet si les habitants le rejetaient.

Ce "référendum" de Kariwa, le premier à avoir lieu sur ce sujet, était considéré comme un test par le gouvernement japonais, qui veut augmenter encore la part du nucléaire dans la production d'électricité. Le gouvernement voit dans l'utilisation de combustible nucléaire recyclé une solution pour un pays qui ne possède quasiment aucune ressource énergétique naturelle.

Actuellement, le Japon compte 51 réacteurs nucléaires, qui fournissent environ un tiers de son électricité. L'accident de la centrale de Tokaimura, en septembre 1999, avait provoqué un vaste débat, ravivé ces derniers temps avec le début du procès fin avril des six employés de la centrale accusés d'avoir provoqué l'accident par négligence.

 

 

Nouvelle déconvenue pour l'énergie nucléaire au Japon

TOKYO, 28 mai 01 - Les habitants d'une petite ville ont plongé le programme nucléaire japonais dans de nouveaux casse-têtes en votant contre l'utilisation du combustible recyclé MOX dans une centrale, au grand dam des compagnies européennes promouvant cette nouvelle technologie.
Les autorités nippones n'ont pas caché leur embarras après le référendum local organisé dimanche par la ville de Kariwa, à 300 km au nord de Tokyo, sur l'introduction du MOX dans la centrale voisine de Kashiwazaki-Kariwa, considérée comme la plus puissante au monde.

1.925 des 3.605 électeurs, soit 54% d'entre eux, ont rejeté cette initiative de la compagnie Tokyo Electric Power Co (TEPCO), la première compagnie électrique privée mondiale.

"Les habitants se sont prononcés, mais nous allons continuer à tenter de les convaincre de la nécessité" du combustible MOX, qui doit remplacer celui à l'uranium, a déclaré Takashi Kurita, un porte-parole de TEPCO.

Bien que le referendum municipal, le premier de ce type au Japon, n'ait aucune valeur légale, la compagnie a assuré qu'elle n'imposerait pas le nouveau combustible si la population le rejetait.

Le Premier ministre Junichiro Koizumi a également estimé que le scrutin démontrait que les habitants "se préoccupaient de la sécurité et de l'utilité des centrales nucléaires". "Les pouvoirs publics et les compagnies d'électricité doivent faire des efforts supplémentaires pour expliquer cette énergie", a-t-il demandé. (comme si "l'information" enlevait les dangers du nucléaire)

Ce revers survient à un moment critique pour le programme nucléaire japonais qui, avec 51 réacteurs en activité, fournit environ un tiers de l'électricité de ce pays dépourvu de matières premières. Mais une série d'accidents et d'affaires ont brisé sa marche en avant.
-------> L'accident de Monju
-------> Enseignement à tirer de l'accident du 11 mars 1997 survenu à Tokaï-Mura
-------> Feu vert de Tokyo au redémarrage du retraitement à Tokaï-Mura (juin 1999)

L'opinion a ainsi été fortement émue par l'accident de criticité survenu en septembre 1999 dans une usine de combustible à Tokaimura, provoquant la mort par irradiation de deux employés. Dans les mois suivants, un scandale de falsification de données de sécurité sur une cargaison de MOX importée par la compagnie britannique BNFL enfonçait davantage le nucléaire.

Depuis ces affaires, l'opinion, jusqu'alors bienveillante, se déclare en majorité opposée à la construction de nouveaux réacteurs, que Tokyo veut porter à plus de 60 à l'horizon 2010, selon les sondages.

Pour Tokyo, le nucléaire n'est pas remplaçable à court terme. Il est "très important dans la politique énergétique du Japon", a réitéré lundi Yasuo Fukuda, le secrétaire général du gouvernement.

Le MOX occupe une place de choix dans cette stratégie. Combustible contenant des oxydes d'uranium et de plutonium, il permet d'économiser l'uranium naturel et de brûler le plutonium dont le stockage pose un problème de plus en plus aigu au Japon, où les capacités arrivent à saturation. Il est déjà utilisé dans une trentaine de réacteurs en Europe, dont plus de quinze en France, en complément de l'uranium enrichi. (non en fait il se crée encore plus de plutonium une fois que le combustible mox a été utilisé, c'est un véritable cercle vicieux...)

La société française COGEMA est actuellement le principal fournisseur de MOX pour l'archipel, aux côtés de BNFL et de Belgonucleaire, et a déjà retraité plus de 3.500 tonnes de combustible pour le compte des électriciens japonais en quinze ans.

D'ici la fin de la décennie, le Japon devrait produire lui-même une partie de son MOX dans l'usine qu'il construit à Rokkasho, dans le nord, avec la collaboration de la COGEMA.

Mais, pour l'association écologique Greenpeace, l'hostilité de l'opinion n'offre "d'autres options au Japon que d'abandonner cette politique", à cause de laquelle "des tonnes de combustible recyclé ne cessent de s'accumuler sans trouver de débouchés".