Le Figaro, 26/01/2007:

Londres : le futur village olympique radioactif ?

Des habitants des résidences situées sur le futur parc olympique de Londres 2012 redoutent que les travaux de construction ne mettent à jour des déchets radioactifs, qui y sont enterrés depuis un demi-siècle. Ils ont saisi la justice.

Londres voulait que ses Jeux olympiques soient les «plus écologiques de l'Histoire». La capitale britannique va peut-être devoir revoir ses ambitions à la baisse : selon le Guardian de vendredi, plusieurs riverains du futur village olympique ont fait part de leurs craintes que les travaux de construction du site ne mettent à jour des déchets radioactifs enfouis.

D'après des documents consultés par le quotidien britannique, les restes d'un isotope du thorium, un combustible nucléaire cancérigène, ont en effet été enfouis en 1959, dans une fosse du quartier de Clays Lane, à l'est de Londres. Or, selon une étude radiologique de la zone menée à proximité du site en 1993, les taux de présence en radioactivité sont trois fois supérieurs à la moyenne de cette zone. Selon le Guardian, le risque de contamination sera d'autant plus élevé si les déchets sont déterrés.

Des déchets mal répertoriés

Face à cette menace, les habitants du quartier ont engagé une action en justice pour que des tests soient financés par les autorités olympiques pour s'assurer que les travaux n'entraîneront pas de risques pour leur santé.

Le donneur d'ordre des JO, la London Delivery Authority (LDA), assure de son côté que si la construction du Parc nécessite le lancement d'un chantier dans cette zone, elle consultera «la Health and Safety executive, en charge de la santé et de la sûreté, et les autres organismes concernés pour s'assurer que la méthode utilisée pour les travaux soit sûre».

Mais il existe un motif d'inquiétude supplémentaire : selon un expert nucléaire indépendant cité par le Guardian, les autorités méconnaissent en effet le nombre de sites où auraient été inhumées des matières radioactives, au début des années 1960. En effet, la loi qui réglemente cette activité n'est réellement entrée en vigueur qu'en 1965, soit cinq ans après avoir été votée. Dans cet intervalle, personne n'est en mesure de connaître la quantité de substances radioactives enterrées puisqu'elles n'ont pas été correctement répertoriées.



Pour la France, lire:

Exemples de sites pollués suite à une activité industrielle:
- Gif-sur-Yvette (Essonne).
- Lotissement contaminé à Gif-sur-Yvette
- La halte-garderie du 12 rue Chomel à Paris
- Un ancien laboratoire Curie au centre ville d'Arcueil
- L'affaire Bayard

Voir la carte des poubelles nucléaires

Le Bouchet:
- L'histoire du Bouchet
- 20 000 tonnes de déchets nucléaires dorment près de Paris (une "poubelle" radioactive voisine avec les onze mille habitants de trois communes de l'Essonne, Ballancourt, Itteville, Vert-le-Petit)

La décharge de Saint-Aubin (Essonne) et les fûts fissurés de Saclay