A propos de sous-marins nucléaires:

 

Le Monde, 13/09/2005:
Reportage publicitaire sur un sous-marin nucléaire français: Plongée dans les entrailles du "Triomphant" (Lire: Pas si Triomphant que ça)


L'Indomptable quitte définitivement Brest

04/04/2005 - Sous-marin nucléaire lanceur d'engins de la première génération, L'Indomptable a terminé son service actif. Il va rejoindre Cherbourg pour être désarmé. Depuis 1976, le sous-marin L'Indomptable constituait l'un des piliers de la Force océanique stratégique basée à l'Ile Longue, en rade de Brest. Après plus de 5 000 jours à la mer, le SNLE cède sa place au Vigilant, un sous-marin de nouvelle génération. A terme, la nouvelle classe se composera de quatre bâtiments :
Le Triomphant en service depuis 1997.
Le Téméraire en service depuis 1999.
Le Vigilant en service depuis 2004.
Le Terrible en service vers 2010.

 

 

Le portail des sous-marins, 13/03/2005 :

Le sous-marin nucléaire n'a pas tenu compte d'avertissements avant l'accident selon l'US Navy

Des enquêteurs de l'US Navy ont découvert que les officiers d'un sous-marin nucléaire n'ont pas pris en compte différents signes de danger avant que le sous-marin n'heurte une montagne sous-marine en janvier, ont déclaré des responsables de la Navy la semaine dernière.
Ces responsables ont indiqué que les membres d'équipage du sous-marin, le San Francisco, n'ont pas regardé certaines cartes de navigation du Pacifique Sud qui auraient pu indiquer la position de la montagne. Les marins auraient aussi dû vérifier la profondeur de l'eau plus souvent et n'auraient pas dû naviguer à grande vitesse.
Un marin est mort et 98 ont été blessés le 8 janvier lorsque le sous-marin a heurté une montagne sous-marin à environ 550 km au sud-est de Guam. La Navy a indiqué que la montagne n'apparaissait pas sur les cartes, mais les enquêteurs ont trouvé que plusieurs cartes montraient d'autres dangers et montraient des incohérences les unes avec les autres qui auraient dû conduire les officiers à prendre des précautions.
Ces éléments font partie d'un rapport qui devrait être rendu public dans les prochaines semaines. Le commandant du sous-marin, le Cmdr. Kevin Mooney, a été remplacé, et des responsables de la Navy ont indiqué que d'autres officiers pourraient être punis. L'accident a écrasé l'avant du sous-marin, et les réparations pourraient couter entre 90 et 100 millions de $.
Le Lt. Cmdr. Jeff A. Davis, porte-paroles de la flotte du Pacifique, ne pouvait s'exprimer sur l'enquête. Mais il a indiqué que la Navy avait averti ses autres capitaines de maintenir une "attitude scpetique" à propos des cartes.

Gilles Corlobé


Un sous-marin de type Taïfoun à la ferraille

MOSCOU (19 janvier 2005) - Le premier des plus grands sous-marin nucléaires du monde est sur le point d'être envoyé à la ferraille. Le sous-marin n° 712 sera découpé en morceaux dans une usine du port de Severodvinsk (Grand Nord), sa destruction est financée par les Etats-Unis, dont une délégation de parlementaires est attendue la semaine prochaine sur le site pour assister au lancement des travaux, a rapporté mercredi le quotidien Izvestia. Figurant dans le livre des records Guinness grâce à ses dimensions, Taïfoun abritait non seulement vingt missiles balistiques munis de dix têtes nucléaires chacun, mais aussi un sauna, une piscine, une salle de sports et, cas unique, un fumoir. Il était couvert d'une couche protectrice anti-bruit qui rendait son passage très silencieux et surtout possédait un système de tir qui permettait d'envoyer ses missiles à travers une couche de glace, ce qui le rendait virtuellement indétectable. Mais, curieusement, les sous-mariniers russes ne l'aimaient pas beaucoup et l'avaient affublé du sobriquet de "citerne", lui préférant un autre modèle, connu sous le sigle BDRP, tout aussi bien armé et moins cher. Les accords de désarmement et la fin de la guerre froide ont rendu les grands sous-marins inutiles. Et les trois unités de type Taïfoun qui restent en service - Arkhanguelsk, Severstal et Dmitri Donski - doivent être modifiées pour recevoir de nouveaux armements, ce qui est déjà fait pour le dernier d'entre eux.

Suite sur les sous-marins Russes



------> Les "Tchernobyl" sous-marins



"Nautilus"
L'histoire du USS Nautilus américain et du K3 soviétique, les premiers sous-marins nucléaire de la guerre froide.

49 mn en Realvideo 33Kb

Lire: "La dramatique histoire des sous-marins nucléaires soviétiques"(Lev Giltsov - Nicolaï Mormoul - Léonid Ossipenko)

 
Lev Zhiltsov (ou Gilsov)

 

"Les secrets des sous-marins de la guerre froide"
L'histoire de certaines opérations des sous-marins nucléaire de la guerre froide, accidents (lire:
Les "Tchernobyl" sous-marins) et "récupération" secrète...

52 mn en Realvideo 33Kb

 

Accident d'un sous-marin nucléaire américain: un mort

9 janvier 2005 - La marine américaine a confirmé dimanche la mort d'un membre de l'équipage du sous-marin nucléaire USS San Francisco. Le submersible s'est échoué vendredi à environ 600 km au sud de l'île de Guam, dans le Pacifique, après être entré en collision avec un objet non déterminé. L'incident a également fait une vingtaine de blessés parmi les 137 membres de l'équipage. Le sous-marin d'attaque est actuellement remorqué jusqu'à Guam pour des examens approfondis. La marine américaine n'a pas signalé de dégâts au réacteur de l'USS San Francisco, qui continue apparemment de fonctionner normalement. L'île de Guam est un territoire américain situé à 6000 kilomètres au sud-ouest de Hawaï.



A lire:
Les "Tchernobyl" sous-marins

 

L'Humanité, 05/08/2004

Pas si Triomphant que ça
Après 150 millions d'euros de réparations, le navire nucléaire est cloué à Brest pour un ennui au niveau de sa chaufferie nucléaire.

Le premier sous-marin nucléaire lance-engins de nouvelle génération (SNLE-NG) aurait-il la poisse ? (Lire : Les déboires du porte-avions "Charles de Gaulle") Construit à Cherbourg, admis au service actif en 1997, le Triomphant s'était déjà signalé à la fin de cette même année par les fuites radioactives émanant des têtes nucléaires de ses missiles balistiques. Cette fois-ci, c'est la chaufferie nucléaire du bateau noir qui fait parler d'elle. En grande IPER (indisponibilité pour entretien et réparations) depuis avril 2002, le Triomphant devait reprendre la mer le 19 juillet dernier.

Selon une publication interne de l'arsenal de Brest, cela n'a pas été possible : " Alors que le redémarrage de la chaufferie était sur les rails, un accessoire installé au plus profond de la chaufferie nucléaire a flanché ", explique le texte signé par le directeur du projet du grand carénage du SNLE-NG. Selon ce denier, " le chef d'état-major de la Marine a décidé d'intervenir sans délais ". Conséquence : le Triomphant est cloué, au minimum, pour quelques semaines supplémentaires au bassin 10 de Brest. "
Pour la chaufferie, il faut se préparer à une opération coup de poing d'une intensité rare (...) qui culminera en septembre ", précise le patron du grand carénage.

Jusqu'à présent, seule la chaufferie nucléaire du premier Terrible, désarmé le 1er juillet 1996, avait fait parler d'elle, mais encore s'agissait-il là d'un incident mécanique. Alors, de quoi le Triomphant est-il malade ? Selon un ingénieur en sécurité nucléaire et radiologique, une chaufferie présente deux sortes de risques : si la réaction nucléaire n'est pas totalement sous contrôle et en cas d'accumulation de produits radioactifs due au fonctionnement du réacteur.

À la FOST (Force océanique stratégique), on dédramatise l'" incident ", et l'on évoque la simple défaillance d'une pièce " mécanique ", sans dégagement de radioactivité, puisque le réacteur nucléaire ne fonctionnait pas quand l'incident a été relevé. Sur les délais de remise à l'eau, la FOST, prudente, ne s'engage pas. En revanche, le " pépin " du Triomphant pourrait contraindre son " sister ship ", son équivalant, le Vigilant à un petit détour par la case entretien avant son admission en service actif prévu pour décembre 2004. Une IPER, indisponibilité pour entretien et réparations, coûte 150 millions d'euros.

Hubert Paulignan

 


Un sous-marin nucléaire américain inquiète la Corse

 

Communiqué CRIIRAD 15 janvier 2004: Accident hartford

La CRIIRAD publie ses premiers résultats et exige une totale transparence

Les autorités italiennes et/ou américaines doivent publier les résultats du point zéro environnemental et des suivis radio-écologiques.

L'accident survenu le 25 octobre 2003 au sous-marin nucléaire américain le Hartford est, aujourd'hui encore, marqué par l'opacité. Afin d'apporter un premier niveau d'information, l'association corse ABCDE, le WWF Sardaigne et la CRIIRAD ont uni leurs efforts afin de procéder à une première série de contrôles indépendants.

L'accident a été rendu public 18 jours après sa survenue et les prélèvements n'ont pu être effectués dans l'archipel de la Maddalena que les 17 et 18 novembre, soit 23 jours plus tard (et le 9 décembre pour le sud de la Corse : golfes de Sant'Amanza et de Ventilegne). S'agissant d'une étude préliminaire aux moyens limités, les investigations ont été ciblées sur les algues marines. Ces végétaux ont en effet la particularité de concentrer certains radionucléides et permettent de rendre compte d'une contamination sur plusieurs semaines voire plusieurs mois.

* Aucun radionucléide artificiel émetteur gamma n'a été identifié. Un résultat plutôt rassurant même si le nombre d'échantillons analysés ne permet pas de rendre compte de l'état global de l'environnement.

* Par contre, les niveaux de contamination de certains éléments de la chaîne de l'uranium 238 apparaissent anormalement élevés : sur 2 des 6 échantillons d'algues, l'activité en thorium 234, descendant immédiat de l'uranium 238, atteint ainsi 3 900 et 4 700 Bq/kg sec (becquerels par kilo de poids sec) pour des valeurs attendues de l'ordre de quelques dizaines de Bq/kg sec.

Les radionucléides détectés sont d'origine naturelle mais, en l'état du dossier, il est impossible d'affirmer qu'il s'agit d'un phénomène entièrement naturel (concentration sélective de certains radionucléides présents dans le milieu marin) et d'exclure une pollution d'origine anthropique. Pour aller plus loin des investigations complémentaires sont nécessaires, en particulier la réalisation d'analyses par spectrométrie alpha. Elles seront réalisées dès qu'un financement sera trouvé.

Quoiqu'il en soit, afin de lever ces premières interrogations et de répondre aux nombreuses questions qui se posent quant à l'impact de la base de San Stefano, il est indispensable que les autorités italiennes communiquent les résultats de l'étude de point zéro (état des lieux de l'environnement avant son démarrage) et des suivis radiologiques qui permettent de rendre compte de l'impact de son fonctionnement et de la circulation des sous-marins nucléaires.

Tout refus de communication conduirait à penser que ces études ­ indispensables ­ n'ont pas été effectuées ­ ou qu'elles l'ont été, mais qu'elles mettent en évidence une pollution que les autorités militaires américaines et/ou italiennes préfèrent dissimuler. Les impératifs du secret défense ne peuvent, en effet être invoqués, dès lors qu'il s'agit simplement de connaître le niveau de contamination de l'environnement et , en particulier, des éléments de la chaîne alimentaire. En complément des études officielles, et après analyse critique de leur contenu, il sera nécessaire d'effectuer une contre-expertise indépendante permettant de vérifier l'exactitude des résultats officiels et de combler les lacunes qui auraient été identifiées.

------------------------------------------------------------------------

Les prélèvements ont été effectués bénévolement par le WWF Gallura (secteur de la Maddalena), et l'association corse ABCDE (secteur de Bonifacio). Les analyses ont été cofinancées par ABCDE et la CRIIRAD pour montant total de près de 2 000 euros.

* WWF  (World Wildlife Fondation Gallura - Sardaigne) : Mme Paola BUIONI au 00 39 07 89 75 57 88 ;

* ABCDE (Association Bonifacienne Comprendre et Défendre l'Environnement) : Mme Vincente CUCCHI au 04 95 73 10 80.

------------------------------------------------------------------------

Rapport d'étude, carte de localisation des stations de prélèvement, tableau de résultats et photos des échantillons à partir de demain 14 h sur le site de la CRIIRAD

CRIIRAD 471, av. Victor Hugo 26 000 Valence www.CRIIRAD.org
contact@criirad.com   04.75.41.82.50 / fax 04.75.81.26.48


Voir les questions et demandes de la CRIIRAD:
Demande de renseignement à Monsieur Howard LEACH - Ambassade des Etats-Unis (format word ou format pdf)
Demande de précisions à Mme Roselyne BACHELOT-NARQUIN


AMNISTIA.NET 26/11/03

Témoignage: Trois députés italiens dans la base secrète US de La Maddalena après l'accident du sous-marin nucléaire

Lundi 24 novembre, trois députés italiens se sont rendus à la base de sous-marins atomiques de l'US Navy de La Maddalena , en Sardaigne. Cette visite des parlementaires Paolo Cento et Mauro Bulgarelli (Verts) et Elettra Deiana (Rifondazione Comunista) fait suite à l'accident survenu au sous-marin nucléaire, le USS Hartford, à la fin du mois d'octobre. Un accident qui inquiète les habitants de Sardaigne et de Corse (voir notre édition du 19/11/2003) .
"Nous demandons l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire sur les bases américaines en Italie", nous déclare Elettra Deiana, "il est inadmissible que notre pays soit obligé d'être lié aux Etats-Unis à travers des traités secrets qui datent de la guerre froide et dont le parlement ignore les contenus". - "Cela est-il légal?" lui demandons-nous - "Le Gouvernement fait valoir que les traités qui régissent les bases américaines sur la Péninsule sont des traités bilatéraux prévus entre de pays membres de l'OTAN".
"Il ne s'agit pas d'une alliance paritaire, mais d'une condition où l'Italie se trouve dans la position d'un vassal. Les populations qui vivent à côté des bases américaines disposant d'armes nucléaires sont contraintes de subir un risque pour leur santé. C'est insultant pour un pays comme l'Italie qui a dit non au nucléaire", affirme de son côté Mauro Bulgarelli lors de la conférence de presse donnée par les trois députés à la suite de leur visite à la base de La Maddalena.
En Sardaigne, comme en Corse, les populations attendent avec impatience les résultats des analyses effectuées après l'accident du sous-marin Hartford.
Deux organismes ont reçu les échantillons afin des procéder aux examens.
L'Institut de radioscopie et de sûreté nucléaire, qui intervient a la demande de l'Office de l'environnement de Corse et la CRIIRAD , la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité, alertée, elle, par l'Association de défense de l'environnement de Bonifacio, ABCDE.
Il est intéressant de remarquer que la CRIIRAD , organisme reconnu et réputé, ignorait jusqu'à ces dernières semaines, la présence d'une base nucléaire militaire américaine à l'extremité nord-est de la Sardaigne. La CRIIRAD vient d'écrire à l'ambassadeur américain à Paris afin d'obtenir des renseignements exacts. Les résultats des analyses devraient être connus dans quelques jours.
"Quand nous nous sommes rendus à la base américaine", nous raconte Elettra Deiana, "nous avons posé des questions précises: Quand est-ce qu'a eu lieu exactement l'accident du sous-marin? Réponse: le 25 octobre. Les autorités militaires américaines nous ont aussi affirmé qu'elles ont immédiatement alerté l'état-major italien. Et que c'est à ce dernier de décider si alerter, ou pas, les autorités civiles. Nous avons aussi posé la question sur les dégâts exacts subis par le Hartford. - Une simple égratignure et un problème de gouvernail. Rien d'alarmant - nous indique-t-on. - Mais alors, pour quelle raison avez-vous mis fin aux fonctions du commandant de la base?
- nous avons encore demandé", souligne la députée communiste. "Et là... nous n'avons pas eu de réponse. Tout comme nous avons eu des réponses ridicules concernant le projet d'agrandissement de la base".
"Corse Matin, dans son édition de mardi 25 novembre, reporte le fait que les habitants de La Maddalena ont entendu deux nouvelles explosions en provenance de la base US. Ces faits se seraient produits mercredi 19 novembre à 20 heures 15. Selon le quotidien corse ces explosions auraient été suivies d'une extension des feux sur le navire Emory Land, le bâteau d'appui aux sous-marins. Quand vous vous êtes rendue sur place, avez-vous remarqué quelque chose qui pourrait confirmer ces informations?"
- "J'ai entendu parler de ces nouvelles explosions", nous répond Elettra Deiana, "mais lors de la visite à la base je n'ai rien vu qui puisse laisser penser à la trace d'un accident... Il faut aussi bien préciser que nous avons visité seulement une partie des lieux. On a vu ce qu'ils ont bien voulu nous montrer".
- "Avez-vous pu voir le navire logistique Emory Land?"
- "Nous nous sommes même rendus à son bord. Apparemment il n'y a aucune trace d'incendie, mais... c'est difficile d'inspecter un immense bâtiment militaire sur lequel vivent et travaillent en permanence 1087 personnes.
C'est une base flottante, qui ressemble à un énorme atelier avec beaucoup d'ingénieurs. Le Emory Land est ancré dans la baie de Santo Stefano depuis 1972. A quoi sert-il, au juste? Je ne le sais toujours pas.
Tout comme je n'ai pas encore compris à quoi sert ce dépôt, caché sous la roche, dans un dédale de tunnels. Il mesure huit kilomètres de long et, théoriquement, ne fait pas partie de la base militaire US. Il est dans la zone militaire italienne. Pourtant, il a été construit avec des fonds de l'OTAN. Quand nous avons demandé à le visiter, le commandant des troupes italiennes en poste sur l'île nous a fait part de son opposition.
Alors, nous lui avons fait présent que, en Italie, un député a le droit de se rendre sur n'importe quelle base militaire du pays, et là il nous a sorti une lettre qui lui ordonnait de nous conduire uniquement dans certaines zones du dépôt souterrain. Nous nous sommes donc trouvés devant un militaire italien qui avait reçu un ordre illégal.
En insistant, nous avons pu visiter une petite partie de ce dépôt. On nous a déclaré qu'il n'abrite qu'une petite réserve d'armes conventionnelles. Des mines, des torpilles... Mais mois je m'interroge sur la fonction réelle de ce dépôt. Il est énorme. Il y a un rapport disproportionné entre ses dimensions et le peu de matériel qui, selon les dires des militaires, y serait entreposé.
Pourquoi creuser et aménager 8 kilomètres de tunnels sous la roche s'ils ne servent à stocker que quelques banales torpilles? Or, ce dépôt, est contigu à la base US. Est-il possible que ce dépôt puisse être utilisé pour stocker les déchets radioactifs des propulseurs nucléaires des sous-marins? Nous nous posons la question".
A la fin de cette semaine, une question devrait trouver enfin une réponse.
Les résultats des premières analyses de l'eau prélevée dans les Bouches de Bonifacio seront rendus publics.

Enrico Porsia


Un sous-marin nucléaire américain inquiète la Corse

Après un incident dans les bouches de Bonifacio, l'île attend le résultat d'analyses en fin de semaine

La tension, mais non toutes les inquiétudes, est retombée le 18 novembre à la lecture de l'unique communiqué officiel consacré par les autorités françaises à l'"affaire" du sous-marin nucléaire américain. Cet incident, "sans aucune conséquence pour les personnes, l'environnement et le système de propulsion nucléaire", selon Kate Muller, porte-parole de la 6e flotte américaine, citée par le quotidien Corse-Matin, vient de défrayer la chronique pendant deux bonnes semaines.

L'histoire remonte au 25 octobre. Ce jour-là, à 12 h 40, le sous-marin à propulsion nucléaire USS-Hartford quitte la baie de Santo Stefano, au coeur de l'archipel de la Maddalena, au nord-est de la Sardaigne. "Pendant une navigation en surface par faibles fonds dans les eaux territoriales italiennes, à trente kilomètres au sud de Bonifacio, indiquera le communiqué français, le sous-marin heurtait brièvement le fond. De retour au port, il était inspecté par les plongeurs qui identifièrent des avaries au gouvernail et des éraflures sur la coque. L'étanchéité du navire et le réacteur n'ont pas été affectés par l'incident. Il n'y a eu aucun déversement en mer de produit polluant."

DES RIVERAINS SENSIBILISÉS

Réparé à Santo Stefano, le sous-marin a immédiatement repris son programme de navigation, tandis que deux officiers supérieurs étaient relevés de leur commandement. Enfin, toujours selon le communiqué, "les autorités italiennes (...) n'ont pas informé les autorités françaises de la nécessité d'investigations complémentaires (...). Les procédures de coopération en matière de lutte contre la pollution maritime (...) n'ont donc pas eu à être activées".

Un incident jugé banal qui aurait été grossi par les médias de Sardaigne et de Corse ? C'est apparemment le sentiment du commandement de la 6e flotte américaine basée à Naples, de la préfecture maritime de Toulon et des autorités des deux îles. Mais les riverains des bouches de Bonifacio, à 17 kilomètres seulement de Santa Teresa di Gallura, sont très sensibles aux risques de pollution. Depuis 1992, les pétroliers battant pavillons français et italien doivent se conformer à l'interdiction de traverser le détroit, il n'en est pas de même pour tous les autres, s'agissant d'eaux internationales, malgré plusieurs démarches de la France et de l'Italie.

Par ailleurs, la base américaine créée en 1972 sur l'îlot de Santo Stefano, qui abriterait 2 500 hommes, n'est pas acceptée par les écologistes sardes et corses. L'incident du sous-marin a ravivé la protestation, et les contestataires ont souligné que cette base n'a plus sa place depuis la création du parc marin international des bouches de Bonifacio en 1998.

Le maire de Bonifacio, Ati Lantieri (UMP), et le maire de Maddalena, Rosana Guidice, ont, en tout état de cause, regretté de n'avoir pas été informés. Et l'Office de l'environnement de la Corse que préside Jérôme Polverini (UMP) a décidé le 17 novembre de confier à "l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire une campagne de mesure de la variation de la radioactivité dans le périmètre du parc international". Les résultats des analyses, qui seraient négatifs, devraient être connus à la fin de cette semaine.

Paul Silvani, Le Monde du 26.11.03

 


Un sous-marin nucléaire avait heurté le fond : étude de radioactivité au large de la Corse

24/11/03 - L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) rendra public, en fin de semaine, les résultats d'une étude sur la radioactivité dans les Bouches de Bonifacio (Corse-du-Sud), un mois après qu'un sous-marin américain à propulsion nucléaire eut heurté les fonds marins entre Sardaigne et Corse, a-t-on appris lundi auprès de cet organisme.
Selon les autorités, le submersible de l'US Navy avait "brièvement heurté" le fond de la mer, le 25 octobre, entre les îles sardes de la Maddalena, de Caprera et de San Stefano, à une trentaine de kilomètres au sud de Bonifacio, mais l'accident n'avait été annoncé publiquement que le 12 novembre.
L'office de l'environnement de la Corse a commandé "une campagne d'analyses de la radioactivité" dans le périmètre de la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. Il espère que les résultats des premières analyses "seront négatifs et que les populations concernées seront ainsi rassurées", s'est borné à indiquer lundi son président, Jérôme Polverini.
Deux officiers supérieurs de l'US-Navy avaient été relevés de leur commandement après l'accident. Une porte-parole de la sixième flotte américaine avait assuré que le gouvernail et la partie inférieure du submersible avaient subi des dégâts, mais qu'il n'y a jamais eu "de danger pour personne ou pour l'environnement".
"L'étanchéité du navire et le réacteur n'ont pas été affectés, il n'y a eu aucun déversement en mer de produit polluant", avaient précisé la préfecture maritime de la Méditerranée et la préfecture de Corse dans un communiqué le 17 novembre.


La négligence invoquée dans le naufrage du sous-marin russe

MOSCOU (31 aout 2003) -
Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a laissé entendre dimanche que la négligence était à l'origine du naufrage, la veille en mer de Barents, d'un sous-marin nucléaire aux réacteurs neutralisés qui a provoqué la mort de neuf marins. "Une fois encore nous avons vu le retour d'une vieille habitude russe de s'en remettre uniquement à la chance, d'espérer que tout va bien se passer au final", a déclaré un Igor Ivanov visiblement gêné à des journalistes embarqués avec lui à bord d'un croiseur pour assister aux opérations de recherche de l'épave. Le K-159 a sombré samedi lors de son remorquage vers la base où il était promis au démantèlement.

 

Un sous-marin russe coule en mer: 9 morts

MOSCOU (30 aout 2003) - Un sous-marin nucléaire russe a coulé samedi en mer de Barents, faisant neuf mort et ravivant dans les mémoires le drame du Koursk, le submersible nucléaire qui avait sombré il y a juste trois ans causant la mort des 118 hommes d'équipage.
"Nous sommes malheureusement contraints d'admettre ce que les marins nous ont dit, à savoir qu'il sera impossible de retrouver vivant aucun des sept hommes portés disparus", a déclaré le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov. La mort de deux autres marins avait été confirmée auparavant. Il y avait dix hommes d'équipage en tout à bord. Un seul marin a été sauvé.

Le K-159 a coulé samedi à 04H00 (00H00 GMT) à trois milles (5,5 km) de l'île Kildine (nord-ouest), à 170 m.

Le sous-marin avait une quarantaine d'années et ne naviguait plus depuis 1989. Il était en train d'être remorqué vers une usine de démontage. Les pontons de remorquage se sont détachés en raison d'une tempête, le sous-marin a perdu sa stabilité et a coulé, a expliqué le porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Nikolaï Deriabine. "Les réacteurs nucléaires étaient neutralisés et les munitions nucléaires avaient été enlevées", a-t-il assuré.

Le porte-parole de la Flotte du Nord, le capitaine de vaisseau Igor Dygalo, a affirmé qu'il n'y avait aucun danger de pollution pour la mer de Barents. L'Autorité norvégienne de protection des radiations a abondé dans ce sens en disant que le sous-marin ne présentait pas de danger radioactif (lire: Les "Tchernobyl" sous-marins).

Mais pour l'organisation norvégienne de défense de l'environnement Bellona, il est encore trop tôt pour se rassurer. "Les informations dont on dispose sont insuffisantes", a déclaré Sergueï Javoronkine, un des responsables de l'organisation en Russie, soulignant que "les déchets radioactifs pouvaient rester à l'intérieur, même après déchargement du combustible".

Bellona a aussi demandé à la justice russe de faire en sorte que les informations sur les accidents de sous-marins nucléaires ne soient plus classées top secret et entrent dans le domaine public en Russie.

 

 

Le Japon promet une aide de 150 millions de dollars à la Russie pour démanteler des sous-marins nucléaires

MOSCOU (28 juin 2003) - Le Japon a promis samedi une aide de 150 millions de dollars à la Russie pour participer au démantèlement de plus de 40 sous-marins nucléaires, alors que la ministre japonaise des Affaires étrangères Yoriko Kawaguchi est actuellement en visite dans l'est du pays.

Mme Kawaguchi a assisté à la signature de cet accord entre des responsables des deuxpays sur le site de l'usine Zvezda à Bolchoï Kamen, dans la région de Primoryé, où sont démantelés les navires, a rapporté l'agence de presse Interfax.

La somme allouée par le Japon servira au démantèlement de 42 sous-marins nucléaires retirés de la circulation par la Marine russe, a-t-on appris de même source. Les Etats-Unis ont également versé environ 120 millions de dollars dans cet objectif mais ce financement doit prendre fin cette année.

Environ 190 sous-marins nucléaires ont été retirés de la circulation au cours des quinze dernières années. Mais, selon les autorités, 90 sont toujours amarrés à quai avec du carburant nucléaire dans leurs réacteurs.

 

 

Le coût de la mise hors service des réacteurs des sous-marins nucléaires russes

MOSCOU, 19 mars - La Russie nécessite quelque 2,5 milliards de roubles (environ 83 millions de dollars) par an pour la mise hors service des réacteurs de ses sous-marins nucléaires, a annoncé mardi le responsable du ministère russe de l'Energie atomique en charge de leur désactivation.

A la date du 1er janvier 2002, 190 de ses sous-marins avaient été mis hors service, le combustible nucléaire ayant été retiré de 97 d'entre eux, a déclaré Viktor Akhounov aux députés de la Douma (chambre basse du parlement russe), cité par l'agence de presse Interfax.

Le ministère de l'Energie atomique envisage de retirer le combustible nucléaire de tous les sous-marins obsolètes d'ici à 2007 et d'achever le processus de désactivation d'ici à 2010, selon M. Akhounov.



21 sous-marins nucléaires russes sur 104 désarmés cette année

MOSCOU, 6 juin - La Russie compte désarmer cette année 21 sous-marins nucléaires sur la centaine qui attendent toujours d'être recyclés dans les ports de la Flotte du Nord et du Pacifique, a indiqué mercredi un responsable du ministère russe de l'Energie atomique.

Au total, 104 submersibles atomiques sur les 189 mis au rebut n'ont toujours pas été désarmés, a précisé Viktor Akhounov, chargé de la protection de l'environnemen au ministère.

"Nous veillons à la sécurité de tous les sous-marins en attente d'être désarmés", a assuré le responsable russe, cité par Itar-Tass.

Des organisations écologistes comme Bellona et Greenpeace ont plus d'une fois mis en garde la communauté internationale contre ce cimetière de sous-marins.

En raison de problèmes financiers, le désarmement des sous-marins s'est fait jusqu'ici à un rythme de seulement quatre sous-marins par an, a regretté M. Akhounov.

Mais le processus doit prochainement s'accéler avec la mise en fonction d'une nouvelle usine de retraitement des déchets nucléaires en Sibérie, financée en grande partie par les Etats-Unis, le Japon et la Norvège, selon la même source.

Le coût de cette usine est estimé à environ 30 millions de dollars.

Depuis la chute de l'URSS en 1991, les Occidentaux et le Japon ont versé des millions de dollars à la Russie pour l'aider à retraiter ses déchets nucléaires.

En dépit des difficultés concernant les déchets russes, les députés de la Douma (chambre basse du parlement) ont approuvé mercredi un projet de loi sur l'importation et le retraitement de déchets nucléaires en Russie.



Les Etats-Unis continueront à financer la destruction des sous-marins nucléaires russes

MOSCOU, 21 oct - Un responsable américain a déclaré que les Etats-Unis continueront à aider financièrement la destruction des sousmarins nucléaires russes qui ont été désarmés, a rapporté vendredi l'agence Interfax.

Les Etats-Unis ont déjà participé à la mise au rencard de cinq sousmarins stratégiques russes désarmés par Moscou, a dit le directeur du Programme de coopération pour la réduction des menaces (Cooperative Threat Reduction Program), le général Thomas Kuenning.

Le gouvernement américain a également financé la construction d'installations pour le stockage et la destruction des déchets nucléaires, a ajouté le responsable.

Il s'exprimait lors d'une cérémonie d'ouverture de retraitement de déchets faiblement radioactifs sur la base de Severodvinsk, dans le nord de la Russie.

La Russie a décidé de recycler le carburant nucléaire de 150 de ses sousmarins d'ici 2005, en partie avec l'aide financière de l'occident.

Une organisation écologiste norvégienne, la Foundation Bellona, a averti que sans l'aide occidentale, une catastrophe nucléaire menaçait la mer de Barents.

 

 

Inculpation de deux militants qui étaient montés sur un sous-marin nucléaire

LONDRES, 16 nov 02 - Deux militants anti-nucléaires, qui étaient parvenus à monter vendredi soir sur la coque d'un sous-marin atomique à l'intérieur de la base navale de Devonport (sud-ouest de l'Angleterre), avant d'être interpellés, ont été inculpés samedi, a annoncé samedi soir le ministère britannique de la Défense.

Petter Joelson, de nationalité suédoise, et Elisa Silvennoinen, de nationalité finlandaise, comparaitront devant la justice lundi à Plymouth (sud de l'Angleterre), a précisé un porte-parole du ministère.

"Ils sont parvenus sur la coque externe du sous-marin et ils ont brisé un boîtier d'alarme incendie, a précisé une porte-parole de la Royal Navy. Mais ils n'ont pas déclenché l'alarme".

Les deux militants du mouvement "Trident Ploughshares", opposé au programme britannique de sous-marins nucléaires, étaient parvenus à s'introduire à l'intérieur de la base militaire de Devonport, près de Plymouth, vendredi vers 23H30 locales.

Ils étaient montés sur la coque du Vanguard, un sous-marin de classe Trident actuellement en cours de réfection et, selon l'organisation, ont tenté de déclencher l'alarme incendie.

Le ministère de la Défense a assuré dans un communiqué que cet incident n'avait à aucun moment menacé la sécurité de la base.

Un porte-parole de "Trident Ploughshares" a pour sa part estimé que cette intrusion illustrait le danger posé par les installations de sécurité "terriblement inadaptées" de l'armée.

Les deux militants avaient aussitôt été placés en garde à vue dans les locaux de la police militaire à Plymouth.

La Royal Navy dispose de 16 sous-marins, dont 12 à propulsion nucléaire.


Manifestation anti-Trident à Plymouth

Faslane anti nuclear blockade

 

Grande-Bretagne: un stagiaire aux commandes du sous-marin échoué

LONDRES 7 novembre 2002 - Un stagiaire se trouvait peut-être aux commandes d'un sous-marin nucléaire britannique qui s'est échoué mercredi matin à moins de cinq kilomètres de la côte écossaise, ont reconnu jeudi les autorités militaires.

Le sous-marin Trafalgar avait des stagiaires à bord, qui participaient à des simulations de situation de guerre, quand il s'est échoué sur un rocher à 50 mètres de profondeur au large de l'île de Skye, a indiqué une porte-parole du ministère de la Défense. "Je peux confirmer qu'il y avait des stagiaires à bord", a déclaré la porte-parole.

Le bâtiment, qui avait participé à la campagne d'Afghanistan en octobre 2001, a pu repartir et il a regagné jeudi le port de Faslane (est de l'Ecosse), a-t-elle ajouté.

Deux membres de l'équipage ont été légèrement blessés, l'un ayant le nez fracturé et l'autre des douleurs dans le dos. Le sonar ainsi qu'un réservoir du sous-marin ont été endommagés.

Le sous-marin à propulsion nucléaire n'avait pas d'armes atomiques à bord au moment de l'accident. Il "passait d'un exercice à l'autre", a déclaré à la presse le contre-amiral Derek Anthony, plus haut gradé de la marine britannique pour l'Ecosse. "Il y avait peut-être une simulation par l'enseignant pour permettre à un stagiaire d'opérer le sous-marin, mais je ne sais pas et je ne veux pas commenter là-dessus", a déclaré le contre-amiral.

L'officier supérieur britannique a affirmé qu'il fallait attendre le résultat de l'enquête en cours pour arriver à des conclusions sur les circonstances de l'accident.


Edicom 07/11/02

Un sous-marin nucléaire britannique s'échoue au large de l'Ecosse

LONDRES - Le sous-marin nucléaire britannique HMS Trafalgar s'est échoué mercredi au large de l'Ecosse alors qu'il participait à des manoeuvres navales. Deux membres de l'équipage ont été légèrement blessés dans l'accident, survenu au large de l'île de Skye.

«Il n'y a eu aucun dégât dans la coque pressurisée et un contrôle complet de l'intégrité du réacteur nucléaire a été mené. Il n'y a aucun risque pour la population ni pour l'équipage», a indiqué un porte-parole du ministère britannique de la Défense. Une enquête sur cet incident est en cours.

Deux membres de l'équipage ont été légèrement blessés lors de cet incident survenu au large de l'île de Skye: l'un a le nez fracturé et l'autre des douleurs dans le dos. Le HMS Trafalgar s'est échoué alors qu'il participait à des manoeuvres navales. Après avoir refait surface immédiatement, il a regagné la base navale de Faslane, sur la rivière Clyde en Ecosse.

Le sous-marin de 4750 tonnes, escorté par un navire de guerre de la Royal Navy, devait entrer en cale sèche dès la mi-journée de jeudi. HMS Trafalgar, connu comme un «chasseur-tueur» de navires et d'autres sous-marins, avait pris part à la première vague des combats contre l'Afghanistan en octobre 2001.

Il avait été déployé en même temps que deux autres sous-marins britanniques dans des opérations impliquant le lancement de missiles de croisière depuis la Mer d'Arabie.

Le porte-parole du ministère de la Défense n'a pas voulu préciser si les manoeuvres auxquelles participait le HMS Trafalgar avaient été organisées dans le cadre de la préparation d'une éventuelle action militaire en Irak.

 

245 réacteurs nucléaires naviguent dans les océans de la planète

PARIS, 2 mai - Il navigue dans les océans de la planète 245 réacteurs nucléaires, soit plus de la moitié des quelque 440 réacteurs des centrales nucléaires civiles qui produisent de l'électricité sur Terre, selon un rapport de "l'Observatoire des armes nucléaires françaises".

Ces réacteurs, dont l'existence est peu connue du grand public, servent à propulser sous-marins, porte-avions, croiseurs et autres brise-glace sur toutes les mers.

Ils permettent aux cinq grandes puissances nucléaires --Etats-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine-- d'avoir des navires totalement autonomes et de faire de leurs sous-marins les "premiers moyens de projection de force et de puissance", rappelle "l'Observatoire des armes nucléaires françaises" qui dresse dans son dernier numéro l'"Inventaire de la propulsion nucléaire navale" mondiale.

Outre l'autonomie des bâtiments de surface, "l'utilisation du nucléaire permet à un sous-marin de rester indéfiniment sous l'eau", explique de son côté la Marine nationale.

Avec 82 exemplaires dont 54 sous-marins d'attaque, 18 sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) et neuf porte-avions, les Etats-Unis se taillent la part du lion (45%) dans le monde de la propulsion nucléaire navale.

La Russie --qui a 25 SNLE, 24 sous-marins d'attaque et sept brise-glace nucléaires-- vient en deuxième position avec 36,8%, "mais un grand nombre de ces navires ne sont plus sortis en mer depuis de nombreuses années", écrit l'auteur du rapport Jean-Marie Collin.

La France et la Grande-Bretagne totalisent environ 15% de cette flotte, avec respectivement 4 et un SNLE, 6 et 5 sous-marins d'attaque. La France dispose en outre du porte-avions Charles-de-Gaulle, en service depuis le début de l'année.

La Chine détient pour sa part 3,3% de la flotte nucléaire mondiale, ce qui fait d'elle "la première flotte nucléaire de l'Asie du sud-est".

"Cette flotte de guerre devrait lui permettre de s'imposer en mer de Chine comme une force imposante et redoutable. De même, l'océan Pacifique, chasse gardée des Etats-Unis, devrait voir l'arrivée plus fréquente de bâtiments de guerre chinois", pronostique l'Observatoire.

Celui-ci, dépendant du Centre de Documentation et de Recherche pour la Paix et les Conflits (CDRPC), "se situe dans la perspective de l'élimination des armes nucléaires, conformément aux voeux du Traité de non-prolifération nucléaire".

Il s'inquiète donc des "conditions de sécurité et du démantèlement des sous-marins à propulsion nucléaire". Ainsi, sur 142 sous-marins nucléaires russes démantelés au cours des dernières décennies, "52 portent toujours le combustible dans leurs réacteurs" et "c'est une formidable bombe à retardement qui gît dans la mer de Barents", selon lui.

L'Observatoire reconnaît cependant que ces réacteurs ont "un bel avenir devant eux: "la Chine va renforcer ses moyens, l'Inde va atteindre son objectif de contrôler l'Océan indien, le Brésil devrait mener lui aussi à terme son programme de construction de sous-marin nucléaire".

La France a de son côté choisi de faire des SNLE "la composante majeure de la dissuasion qui reste à la base de notre stratégie", rappelait en mars le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Jean-Louis Battet dans la revue de l'OTAN "Nato's nations".

Les autres moyens nucléaires de la Marine --le porte-avions Charles-de-Gaulle et les sous-marins d'attaque-- restent respectivement une "pièce maîtresse de tout dispositif" de projection et l'un des "principaux outils de maîtrise de l'espace aéromaritime", selon lui.

------> Les "Tchernobyl" sous-marins

------> La dramatique histoire des sous-marins nucléaires soviétiques

------> Risque de contamination nucléaire majeure dans l'Oural, jusqu'à l'arctique

 

Les principaux accidents de sous-marins à propulsion nucléaire

WASHINGTON, 10 fév  L'accident du sous-marin américain à propulsion nucléaire USS Greeneville est le premier incident grave impliquant un sous-marin nucléaire depuis le Koursk, en août 2000.

Voici les principaux accidents de sous-marins à propulsion nucléaire ces dernières années :

- 12 août 2000 : Le sous-marin russe à propulsion nucléaire Koursk sombre après une explosion par 108 mètres de fond, en mer de Barents. Ses 118 marins y trouvent la mort. Le Koursk transportait aussi 24 missiles. Les autorités russes écartent tout risque de contamination nucléaire.

- 18 mai 1996 : une collision entre un sous-marin nucléaire d'attaque américain, l'USS Jacksonville, et un cargo saoudien dans l'Atlantique, au large de la base navale américaine de Norfolk (Virginie, est), provoque des dégâts matériels sur les deux bâtiments, mais ne fait pas de victime.

- 30 mars 1994: dix marins trouvent la mort suite à une explosion à bord du sous-marin nucléaire d'attaque français Emeraude, en plongée au large de Toulon (sud de la France).

- 18 août 1993 : une collision entre le sous-marin nucléaire d'attaque fançais, le Rubis, et le pétrolier Lyria, appartenant à Shell-France, au large de Toulon, provoque des dégâts estimés à 30 à 40 millions de francs et une légère pollution pétrolière.

- 7 avril 1989 : incendie à la suite d'une explosion à bord d'un sous-marin soviétique nucléaire de classe Mike. Le Komsomolets coule à 500 km de la Norvège: 42 morts d'après Moscou.

- 9 avril 1981, collision entre le sous-marin nucléaire américain "George Washington" et le cargo japonais "Nissho Maru" à l'est de la mer de Chine, 2 morts à bord du cargo.

- 13 juin 1973: collision en mer du Japon entre un sous-marin nucléaire soviétique et un navire de surface, sans autre précision - 27 morts.

- 12 avril 1970 : selon le Pentagone, un submersible nucléaire soviétique du type November disparaît au large des côtes d'Espagne dans l'Atlantique. Au moins 88 marins soviétiques auraient trouvé la mort.

- 21 mai 1968 : le sous-marin nucléaire américain Scorpion disparaît entre les Açores et la côte est des Etats-Unis : 99 morts.

- 10 avril 1963 : le Thresher, sous-marin atomique américain, disparaît au large des côtes de la Nouvelle Angleterre : 129 morts.

 


Les militaires russes cachent les fuites radioactives en Extrême-Orient (député)

MOSCOU, 1er mars - Les militaires russes "cachent les fuites de déchets radioactifs" en Extrême-Orient russe, a accusé le député russe Boris Reznik dans une interview au quotidien russe Izvestia publiée vendredi.

"Les dépôts des déchets nucléaires sont protégées pas tellement des terroristes mais en premier lieu des inspecteurs du ministère russe de l'Energie atomique qui s'en voient refuser l'accès sous prétexte du secret militaire", a souligné M. Reznik.

La flotte du Pacifique compte 75 sous-marins nucléaires mis hors service dont 45 encore chargés de combustible nucléaire. La moitié de ces derniers sont dans un état potentiellement dangereux, selon le responsable qui cite des documents secrets obtenus auprès des autorités nucléaires russes. (Selon l'organisation écologiste norvégienne Bellona, les réacteurs d'une centaine de sous-marins nucléaires mis au rebut attendent depuis plusieurs années d'être retraités)

Trois sous-marins qui ont subi des accidents nucléaires et toujours chargés de combustible se trouvent dans la baie de Pavlovskaïa, dans la région de Primorié. Leur niveau de radioactivité dépasse largement les normes, selon le député.

Aucun contrôle de la radioactivité n'a été effectué après le renflouage en 1997 d'un sous-marin naufragé près de la baie Kracheninnikov (Kamtchatka) avec le réacteur nucléaire en fonctionnement, selon la même source (voir: le démantèlement des sous-marins nucléaires).

Le journaliste militaire russe Grigori Pasko, condamné à quatre ans de prison pour "espionnage", avait à l'origine été poursuivi pour avoir transmis des informations à des médias japonais sur le déversement en mer du Japon de déchets radioactifs et chimiques par la marine russe.