Communiqué de presse, 16 mai 2006:

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Appel solennel au Président de la République française pour la création d'un poste permanent de « Professeur des Universités » au profit du Professeur Youri Bandazhevsky.
(La lettre au président de la république est évidemment à lire au second degré)

La CRIIRAD - Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité - a adressé hier, 15 mai, au Président de la République, un courrier demandant le lancement d'une procédure d'urgence pour la création d'un poste permanent de professeur des universités au profit du Professeur Bandazhevsky.

A la demande soudaine de la diplomatie française, la municipalité de Clermont-Ferrand et le Conseil Régional d'Auvergne se sont organisés au mieux pour accueillir le Professeur Bandazhevsky sur le territoire français. Cependant, le statut de « professeur invité » à l'Université d'Auvergne qui est proposé à ce dernier est un statut précaire, la fonction étant limitée à un an. Ceci ne peut être reproché ni à la municipalité, ni à la Région Auvergne, dont on peut au contraire saluer la mobilisation. En effet, la création d'un poste permanent de Professeur des Universités relève de la seule décision du gouvernement.

C'est donc à Jacques CHIRAC, Président de la République, que la CRIIRAD a adressé sa demande, en plein accord avec le Pr Youri Bandazhevsky et son épouse le Dr Galina Bandazhevskaya.

Monsieur le Président,

Connaissant l'attention que vous avez portée tout au long de ces années au sort du Professeur Youri Bandazhevsky, nous nous permettons de solliciter aujourd'hui votre intervention afin que la France lui apporte une aide qui soit digne de ses travaux et des sacrifices qu'il a consentis depuis son arrestation, une aide qui soit digne aussi de notre pays, de sa réputation et de ses capacités.

Seul le gouvernement est habilité à créer, entre autres par voie de décret, un poste permanent de « Professeur des Universités » qui garantirait au Pr Bandazhevsky la stabilité matérielle et psychologique dont il a besoin ainsi que la liberté de poursuivre ses travaux scientifiques et de mener à bien le projet qui lui tient le plus à coeur, l'installation d'un laboratoire de recherches bio-médicales dans son pays, le Bélarus ».

Cette décision ne pourrait qu'accroître le potentiel de recherche de notre pays et faciliter la diffusion et la discussion du résultat des recherches qui seront menées au sein du laboratoire de Minsk. Le Professeur Bandazhevsky pourra en effet les exposer à ses collègues et étudiants, permettant ainsi la confrontation des idées et le développement d'un débat véritablement scientifique sur un sujet qui est d'une extrême importance pour la protection de tous.»

La CRIIRAD appelle chacun, simple citoyen, associations, personnalités publiques, médecins et universitaires, en France comme à l'étranger, à relayer sa demande en écrivant au Président de la République pour solliciter la création de ce poste.

Seront disponibles à compter de ce jour 17h, sur le site de la CRIIRAD (www.criirad.org) : la lettre au président de la République française et la lettre type destinée à relayer la demande de la CRIIRAD. Ces documents peuvent être envoyés par fax sur simple demande.

La CRIIRAD Répond aux rumeurs

Contrairement à ce qui a été sous-entendu ces derniers temps par divers groupes de pression, plus ou moins liés au lobby nucléaire et très inquiets du partenariat qui unit le Pr BANDAZHEVSKY et la CRIIRAD :

1/ les autorités du Bélarus n'ont pas donné, à ce jour, de réponse négative à la demande de création d'un laboratoire de recherches bio-médicales à Minsk. La réunion constitutive de l'organisation non gouvernementale internationale « Laboratoire de recherches scientifiques sur l'Écologie et la Santé » qui s'est tenue à Minsk le 10 mars 2006 a permis de satisfaire les dernières demandes de régularisations des autorités bélarusses et l'administration de la république du Belarus a déclaré que le dossier était complet et correct. La réponse officielle est attendue d'ici la fin mai. Ceci a été récemment confirmé à la CRIIRAD tant par les époux Bandazhevsky ainsi que par l'avocat qui est en charge du dossier sur le plan juridique. Le Dr Bandazhevskaya a d'ailleurs procédé, dès son retour à Minsk le 28 avril dernier, au paiement du loyer du siège social de l'ONG internationale qui gère le projet de laboratoire.

2/ le Pr Youri Bandazhevsky comme le Dr Galina Bandazhevskaya nous ont assuré de leur attachement au projet de constitution de laboratoire en nous demandant de ne pas ajouter foi aux rumeurs que certains se plaisent à répandre. Mardi 9 mai, le Pr Bandazhevsky était à la CRIIRAD pour une réunion de travail. Mercredi 10 et jeudi 11, un administrateur de la CRIIRAD l'a accompagné à Paris afin qu'il examine le matériel d'anatomo-pathologie collecté et mis gracieusement à sa disposition par des confrères anatomo-pathologistes. A cette occasion, il a également pu procéder à des achats complémentaires, indispensables au fonctionnement du futur laboratoire.

Retour au Bélarus du Professeur Bandazhevsky

Le professeur Youri Bandazhevsky est rentré ce mardi 16 mai au Bélarus. Il souhaite notamment participer à la réunion organisée par Monsieur Stéphane Chmelewsky, ambassadeur de France au Bélarus, afin de joindre ses efforts à ceux du professeur Vassily Nesterenko, directeur de l'Institut BELRAD.

La conférence va notamment porter sur le contenu du rapport qu'a établi l'Institut de Radio-protection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) à la demande de l'Ambassade de France. Ce rapport est publié sous le titre « évaluation de l'emploi de la pectine chez les enfants vivant sur les territoires contaminés par le césium. État de l'art et analyse critique des publications ». Il peut être consulté sur le site : www.irsn.fr

Le professeur Nesterenko sera assisté par le professeur Michel FERNEX.

L'IRSN bénéficiera de l'appui de l'ACRO (association pour le contrôle de la radioactivité dans l'ouest) qui a publiquement fait part de son soutien au rapport de l'Institut.

La CRIIRAD avait demandé à participer à cette réunion aux côtés du Pr Bandazhevsky mais aucune suite n'a été donnée à sa démarche. Ceci ne l'empêchera nullement de publier une analyse critique du travail PARTIEL et PARTIAL effectué par l'IRSN.

La CRIIRAD veillera par ailleurs à ce que le partenariat très complémentaire et fructueux qui s'était développé entre le Pr Bandazhevsky et le Pr Nesterenko, puisse reprendre au plus vite. C'est essentiel pour les victimes de Tchernobyl et pour faire face aux attaques du lobby nucléaire et de ses porte-parole.

 


Tageblatt, 26 avril 2006:
(Luxembourg)

Le scientifique bélarusse Iouri Bandajevski s'installe à Clermont-Ferrand

Le scientifique bélarusse Iouri Bandajevski, arrivé en France vendredi après avoir passé cinq ans en prison dans son pays, va s'installer à Clermont-Ferrand où il poursuivra ses recherches sur les conséquences de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
"Je suis sûr que vous pourrez travailler ici dans la totale liberté de vos opinions scientifiques. Vous avez choisi Clermont-Ferrand car vous y avez trouvé des amis", a lancé le maire Serge Godard au professeur Bandajevski, mardi, lors d'une conférence de presse.
Dans un salon de l'hôtel de ville, entre le maire et son épouse Galina, Iouri Bandajevski sourit. "La ville de Clermont-Ferrand m'offre les meilleures conditions pour ma vie et mon travail scientifique", explique le chercheur, interrogé sur les raisons de son choix.
Il va bénéficier d'un statut de professeur invité à l'université d'Auvergne, grâce au Conseil régional qui lui alloue une bourse de 40.000 euros et la ville de Clermont-Ferrand a mis à sa disposition un appartement.
Le scientifique va donc pouvoir reprendre ses recherches sur les conséquences de l'explosion du réacteur de Tchernobyl (Ukraine), le 26 avril 1986.
Recteur de 1990 à 1999 de l'Institut d'Etat de médecine de Gomel, ville bélarusse située à cent kilomètres de Tchernobyl, Iouri Bandajevski s'est spécialisé dans l'étude de l'influence des agents radioactifs sur l'organisme des victimes de l'explosion de Tchernobyl.
Il a notamment accusé le Bélarus, voisin de l'Ukraine, d'avoir caché la véritable ampleur de la catastrophe et ses conséquences sur la population.
Arrêté en 1999 pour des faits non démontrés de corruption, Iouri Bandajevski, considéré comme prisonnier d'opinion par Amnesty International, a passé plus de cinq ans en prison et a été libéré en août 2005.
"Mon emprisonnement a été très long", dit pudiquement Iouri Bandajevski. »Il a failli y laisser sa peau, il était avec les prisonniers les plus violents et souffrait de sous-alimentation chronique», décrypte le professeur de santé publique Laurent Gerbaud, du CHU de Clermont-Ferrand.
Les deux hommes se sont rencontrés dans le cadre d'échanges et de coopération entre l'institut de Gomel et le CHU. Des enfants de Gomel ont notamment été soignés dans la capitale auvergnate, jumelée avec la ville bélarusse depuis 1977.
"Dans un premier temps, il va y avoir un travail de récupération des données de l'institut de médecine de Gomel", explique Laurent Gerbaud. "Nous espérons qu'il obtiendra rapidement un statut stable et définitif, pour pouvoir effectuer des allers-retours à Minsk et Gomel", poursuit-il.
Iouri Bandajevski avait prévu de diriger un laboratoire indépendant à Minsk, créé par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), dont le siège est à Valence. Le projet a été refusé par les autorités bélarusses.
"Je souhaite continuer de coopérer dans le domaine scientifique avec la Criirad"
, dit le chercheur à l'AFP, soulignant qu'il préfère vivre en France dans »des conditions de vie normales après toutes ces années difficiles».
Bandajevski et son épouse ont laissé au Bélarus leurs deux filles, âgées de 17 et 26 ans.


Le Figaro, 25 avril 2006:

Un chercheur biélorusse "s'exile" en Auvergne

TCHERNOBYL Iouri Bandajevsky qui poursuit des recherches sur les pathologies des enfants dans les territoires contaminés par la catastrophe, a fui le régime soviétique de Minsk.

C'est un symbole fort pour ce vingtième anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Le Pr Iouri Bandajevsky, médecin spécialiste des conséquences sanitaires de la catastrophe nucléaire, incarcéré pendant près de six ans en Biélorussie, vient d'arriver en France. Discrètement, le savant biélorusse et sa femme Galina ont rejoint Clermont-Ferrand, vendredi dernier, où il doit donner aujourd'hui une conférence de presse.
La capitale auvergnate est jumelée avec Gomel, ville de Biélorussie contaminée par Tchernobyl, où Iouri Bandajevsky a fondé et dirigé un institut de recherches dans les années 1990. La Région Auvergne a financé une bourse afin que le chercheur puisse travailler pendant un an à l'Université.

Une grande force intérieure
Arrêté en 1999 pour avoir prétendument reçu des pots-de-vin d'étudiants, le recteur de l'Institut de médecine de Gomel fut condamné en 2001 à huit ans de prison. «Nous considérons qu'il a été victime d'une machination car les travaux qu'il réalisait sur Tchernobyl étaient inquiétants notamment pour le gouvernement», avait déclaré au Figaro en 2004 Stéphane Chmelewsky, l'ambassadeur de France à Minsk, soutien actif de Bandajevsky. En liberté conditionnelle depuis août 2005, le «prisonnier politique» s'est donc finalement exilé.

Des «interlocuteurs compréhensifs» au ministère biélorusse des Affaires étrangères, selon un diplomate français, ont accepté de lever les sanctions contre le médecin, au moment de l'anniversaire de Tchernobyl et d'une conférence internationale à Minsk.
Le Figaro avait été le premier média occidental à rencontrer Iouri Bandajevsky après sa condamnation. En septembre 2004, alors «relégué» dans un kolkhoze de l'ouest du pays, le prisonnier avait bénéficié d'une permission à Minsk pour raison de santé. L'homme était apparu brisé, physiquement et psychologiquement, tout en étant habité d'une grande force intérieure. Comme il le raconte dans son livre qui vient de paraître en France (1), sa foi nouvelle l'a soutenu pendant son calvaire, ainsi que sa passion dévorante pour la science.

Grâce aux milliers de lettres de soutien et à la littérature scientifique reçues du monde entier, le savant a continué à écrire sur les expériences qu'il avait menées avant son arrestation. Il disséquait alors des milliers de hamsters élevés dans son appartement, et recoupait les observations de sa femme Galina, cardiologue, sur ses jeunes patients.
Il affirme que même à petite dose, le césium 137 radioactif ingéré affecte durablement l'équilibre énergétique des cellules et provoque ­ entre autres ­ des pathologies cardiaques. Critiqué par la communauté scientifique qui lui reprochait de n'avoir pas publié dans des revues internationales, le chercheur semble aujourd'hui moins isolé. Les résultats préliminaires d'un programme de recherches mené en Biélorussie par les Français de l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et des travaux récents portant sur les victimes d'Hiroshima semblent se rapprocher de ses conclusions. Obsédé par la poursuite de ses travaux, Iouri Bandajevsky estimait ne pas pouvoir les mener en Biélorussie dont il disait : «Ce pays est une cage.»

(1) La Philosophie de ma vie, journal de prison, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2006.

Fabrice Nodé-Langlois


Le Figaro, 25 avril 2006:

La Criirad dans l'embarras

Dans les bureaux de la Criirad, un laboratoire indépendant basé à Valence (Drôme), on était surpris d'apprendre l'arrivée de Bandajevsky en France. En effet, l'association avait prévu d'ouvrir prochainement un laboratoire à Minsk afin que Youri Bandajevsky puisse continuer ses travaux. Le chercheur et son épouse sont salariés depuis l'été par l'association. Le projet de laboratoire commun risque donc d'être sérieusement remis en cause. Dans un communiqué, la Criirad insinue, sans preuve, que l'accueil du couple en France aurait pu être organisé par le lobby nucléaire pour empêcher des études «qui dérangent beaucoup de monde». On attend les explications de Bandajevsky lui-même.

Yves Miserey



Communiqué de Presse CRIIRAD, 24/4/2006:

L'otage
 
Arrivée en France du professeur Youri Bandazhevsky:

Dépêche AFP et 
 Mise au point de la CRIIRAD

 
1.
    La dépêche AFP du samedi 22 avril

Première sortie du Pr. Bélarus Bandajevski, invité en Auvergne

22/04/2006 - AFP - Le scientifique bélarusse Iouri Bandajevski, libéré depuis août d'un camp où il purgeait une peine de prison pour avoir critiqué la gestion par son pays de l'après-Tchernobyl, effectue son premier voyage hors du Belarus à Clermont-Ferrand, a-t-on appris vendredi soir auprès de la municipalité auvergnate.

Accompagné de son épouse, le biologiste est arrivé vendredi vers 23H00 de Minsk, via Paris, à l'aéroport de Clermont-Ferrand, où il a été accueilli par le maire (PS) de la ville, Serge Godard.

"Il semble en bonne santé", a affirmé à l'AFP M. Godard, qui a précisé que la municipalité s'était chargée de trouver aux époux Bandajevski un appartement, ainsi qu'un bureau pour le professeur.

Iouri Bandajevski, à sa libération en août, avait été placé en liberté conditionnelle pour cinq mois et interdit de sortie du territoire bélarusse. "Il s'agit de son premier voyage hors de son pays depuis sa libération", a assuré M. Godard.

"Un groupe d'universitaires et de médecins clermontois l'a invité en résidence", afin qu'il poursuive ses travaux, a expliqué à l'AFP Yves Reverseau, élu (Vert) de Clermont-Ferrand.

Après la catastrophe de Tchernobyl, le 26 avril 1986, il y a presque vingt ans, le professeur Bandajevski, diplômé en anatomie pathologique, s'inquiète des conséquences sur la santé des populations. Quatre ans plus tard, il arrive à Gomel au coeur de la région la plus contaminée, où il se voit confier la création de l'Institut de médecine.

Les villes de Gomel et Clermont-Ferrand sont jumelées.

Arrêté en juillet 1999 par la police qui l'accuse d'avoir touché des pots-de-vin, le scientifique a été condamné pour "corruption" à huit ans de camp à régime sévère.

Le professeur Bandajevski avait été élevé au rang de citoyen d'honneur de la ville de Clermont-Ferrand en octobre 2002.
 

2.    Mise au point de la CRIIRAD
 
La CRIIRAD - Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité - a appris vendredi 21 avril, au matin, l'arrivée en France du professeur Youri Bandazhevsky et de son épouse le docteur Galina Bandazhevskaya.
 
A 8 heures 17,  un message électronique de cette dernière annonçait en effet à Romain Chazel, administrateur de la CRIIRAD en charge du dossier Bélarus : « Nous avons une nouvelle inattendue : aujourd'hui nous nous envolons vers la France. Nous sommes accompagnés par une délégation de la mairie de Clermont-Ferrand »
Romain Chazel a aussitôt contacté Galina Bandazhevskaya par téléphone. Peu de mots ont été échangés, Galina ne parlant pas français, mais ont été clairement prononcés les mots « catastrophe » et  « accord gouvernement France Belarus ». Le professeur Bandazhevsky, joint un peu plus tard sur son portable, a confirmé qu'il s'agissait d'un accord entre les deux pays qui l'oblige à se rendre à Clermont-Ferrand et auquel il doit se soumettre. Grâce à d'autres contacts, la CRIIRAD apprenait en outre qu'il n'était plus question de la création du laboratoire mais d'une bourse de post doc qui serait « généreusement » allouée au professeur Bandazhevsky.
 
Cette annonce a été une complète surprise puisque tout était prévu pour l'arrivée en France du professeur... mais seulement la semaine d'après et en partenariat avec la CRIIRAD.

Étaient notamment prévus :

1.    Son intervention à l'assemblée Générale de la CRIIRAD, le dimanche 30 avril, afin qu'il puisse dialoguer avec les adhérents de l'association  qui se sont massivement mobilisés pour lui apporter un soutien à la fois moral et financier.

2.    Des réunions de travail pour la mise en place des infrastructures du laboratoire

3.    Une conférence de presse avec Jean-Claude Gawsewitch, l'éditeur de son livre « la philosophie de ma vie ­ journal de prison ».

4.    Une seconde conférence de presse afin de répondre aux nombreuses attaques qui se sont développées en son absence sur ses travaux de recherche (notamment, pour la France, celles du professeur Aurengo et de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)

A cet effet, la CRIIRAD avait demandé au professeur Bandazhevsky de reporter sa venue en France d'une dizaine de jours afin de travailler à un document scientifique qui serait traduit en Français et sur lequel les interprètes pourraient travailler en prévision des traductions à effectuer en direct devant les journalistes.
 
 
Rappelons que la CRIIRAD avait décidé il y a un peu plus d'un an de répondre favorablement à l'appel à l'aide du professeur Bandazhevsky et de monter un partenariat avec lui et son épouse un laboratoire de recherche indépendant spécialisé dans les conséquences de l'incorporation chronique de produits radioactifs.

A ce jour étaient acquis :
1.
    l'équipement de base
2.
    la formation sur ces équipements (qui devait s'effectuer début mai prochain)
3.
    plus des deux tiers du financements.

Par ailleurs, Galina et Youri Bandazhevsky avaient signé un contrat de travail à temps plein avec la CRIIRAD (le docteur Galina Bandazhevskaya en juin 2005 et le professeur Bandazehvsky en novembre 2005).

En outre,  les différentes démarches effectuées auprès de l'administration de la république du Belarus avaient été laborieuses mais s'étaient finalement avérées très positives : le dossier avait été déclaré complet et correct et des propositions concrètes avaient été faites pour l'implantation du laboratoire. La réponse définitive était attendue pour la mi-mai.

Enfin, le professeur Bandazhevsky avait reçu des autorités l'autorisation de se rendre en France à l'invitation de la CRIIRAD.
 

La CRIIRAD est consternée mais pas étonnée de ces bouleversements de dernière minute.

Il faut savoir, en effet, que le projet d'établissement d'un laboratoire indépendant s'est heurté à de nombreuses difficultés et a suscité de très fortes oppositions, les plus importantes venant sans conteste du lobby nucléaire et de la diplomatie française.

Il est évident que les actions de coopération entre la France et le Bélarus qui sont montées par le lobby nucléaire français (EDF, CEA, AREVA associés à l'IRSN au sein du CEPN) recueillent depuis plus de 8 ans le soutien plein et entier des pouvoirs publics et de l'ambassade de France au Bélarus (cf. les programmes Ethos puis CORE).

Le projet indépendant associant le professeur Bandazhevsky et la CRIIRAD afin de poursuivre les études sur les véritables conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl dérange par contre beaucoup de monde.
 
 
La CRIIRAD ne s'exprimera pas davantage sur le sujet.

En effet, autant ses responsables n'ont pas craint depuis vingt ans d'intervenir sur les dossiers les plus sensibles et d'assumer les risques qu'ils engendraient, autant il leur est impossible d'intervenir plus avant dans le dossier sachant que les conséquences seraient payées par le professeur Bandazhevsky et sa famille (rappelons que seuls Youri et Galina Bandazhevsky sont actuellement en France !).

Nous espérons que tout ce qui s'est passé, et qui va se passer sur ce dossier, sera un jour mis en pleine lumière et que chacun des intervenants sera mis en face de ses responsabilités.
 
La CRIIRAD restera quoiqu'il en soit très vigilante sur le sort réservé au professeur Bandazhevsky et sur les promesses qui lui ont été faites. Elle ne perd pas de vue l'objectif fondamental du partenariat qui a été mis en place avec lui alors qu'il pouvait librement s'exprimer :  « lui restituer les instruments de recherche dont il a été injustement privé et lui permettre de poursuivre ses travaux sur les pathologies induites par l'ingestion d'aliments contaminés par le césium radioactif. ».
 
La CRIIRAD tient pour terminer à envoyer un message clair à tous ceux qui se sont mobilisés pour permettre au laboratoire de recherche de voir le jour : l'abandon du projet n'est pas encore à l'ordre du jour. Nous nous battrons jusqu'au bout.