France3 Normandie, 19/12/06:

Eugène Riguidel dispensé de peine

Bien que reconnu coupable d'intrusion, le marin n'a pas été condamné.
Le célèbre navigateur était poursuivi pour être entré illégalement dans la zone de l'arsenal de Cherbourg avec son voilier la rieuse alors qu''il participait à une action anti-nucléaire avec Greenpeace.

La fin d'un feuilleton judiciaire
Le tribunal de grande instance de Caen a mis fin à l'affaire en décidant ce mardi que le navigateur serait dispensé de peine. Eugène Riguidel et deux coéquipiers étaient poursuivis pour avoir navigué dans une zone militaire du port de Cherbourg. En octobre 2004, l'association Greenpeace avait organisé une action contre l'arrivée dans le Cotentin d'un chargement de plutonium américain. Action à laquelle Riguidel s'était joint. Les trois hommes ont été arraisonnés puis gardés à vue et "la rieuse", le voilier de 5m50 du navigateur, saisie. 
Dans un premier temps, l'affaire devait être jugée par le tribunal correctionnel de Cherbourg qui s'est déclaré incompétent. C'est donc le tribunal de grande instance de Caen qui a repris le dossier. La décision du tribunal est de considérer que le navigateur est coupable, mais qu'il ne subira aucune condamnation pour les faits qui lui sont reprochés. Il devrait se voir restituer son bateau bloqué à Cherbourg depuis 2 ans.

 

Riguidel: confirmation en appel de l'incompétence du tribunal de Cherbourg

28/11/2005 - La cour d'appel de Caen a confirmé lundi l'incompétence du tribunal correctionnel de Cherbourg (Manche) pour juger trois militants écologistes, dont le navigateur Eugène Riguidel, qui avaient pénétré le 3 octobre 2004 dans une zone militaire du port de Cherbourg. La décision prise le 30 novembre 2004 par le tribunal correctionnel, bien que celui-ci se soit déclaré incompétent, de restituer à Eugène Riguidel son bateau a donc été annulée. Le tribunal de Cherbourg s'était déclaré incompétent car il n'est pas de son ressort de juger des affaires à caractère militaire.
Eugène Riguidel, vainqueur de la transat Lorient-St-Barth en 1979, devra maintenant s'adresser au procureur de la République de Cherbourg afin de demander la restitution de son bateau.
Eugène Riguidel, Jonathan Castle, commandant du premier Rainbow Warrior de l'association Greenpeace, et Pernilla Svenberg, bénévole de Greenpeace International, se trouvaient le 3 octobre 2004 à bord d'un petit voilier de 5,50 mètres lorsqu'ils avaient franchi la ligne délimitant la zone militaire du port de Cherbourg. Le voilier avait été arraisonné et ses trois occupants placés en garde à vue.
L'embarcation faisait partie d'une flottille composée d'une dizaine de bateaux sortie dans la rade de Cherbourg pour protester contre l'arrivée dans le port d'un chargement de 140 kg de plutonium militaire américain.


Eugène Riguidel devant la cour d'appel de Caen pour récupérer son bateau

24/10/2005 - Le navigateur Eugène Riguidel et deux militants de Greenpeace ont comparu lundi en appel à Caen pour avoir pénétré "frauduleusement" dans la zone militaire du port de Cherbourg (Manche) en 2004 pour protester contre l'arrivée d'un chargement de plutonium militaire américain. La cour d'appel rendra son arrêt le 28 novembre. En première instance, le tribunal correctionnel de Cherbourg s'était déclaré incompétent pour juger les trois militants écologistes, mais avait toutefois décidé de rendre à Eugène Riguidel son bateau "La petite Rieuse", qui avait été mis sous séquestre. Le parquet avait fait appel de cette décision et lundi, M. Riguidel, présent à l'audience, a notamment demandé à la cour de confirmer la décision de restitution du voilier. Eugène Riguidel, vainqueur de la transat "Lorient-St-Barth" en 1979, Jonathan Castle, commandant du premier Rainbow Warrior de l'association Greenpeace, et Pernilla Svenberg, bénévole de Greenpeace International, se trouvaient le 3 octobre 2004 à bord d'un petit voilier de 5,50 mètres lorsqu'ils avaient franchi la ligne délimitant la zone militaire du port de Cherbourg. Le voilier avait été arraisonné et ses trois occupants placés en garde à vue. "La petite Rieuse", propriété de M. Riguidel, faisait partie d'une flottille d'une dizaine d'embarcations sorties dans la rade de Cherbourg pour protester contre l'arrivée dans le port d'un chargement de 140 kg de plutonium militaire américain. L'avocat général a réclamé une sanction symbolique contre le navigateur. Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés devant le palais de justice pour soutenir les trois prévenus.

 

 

Libération, 01/12/2004 :

Riguidel : le procès tombe à l'eau
Le jugement du marin opposé au plutonium a été repoussé.

Cherbourg envoyé spécial

Il y avait foule hier au tribunal correctionnel de Cherbourg (Manche) où le navigateur Eugène Riguidel, 65 ans, était jugé pour «atteinte à la défense nationale» et «pénétration frauduleuse sur un terrain militaire». Plusieurs militants de Greenpeace et des écologistes, dont le secrétaire national des Verts Gilles Lemaire, avaient fait le déplacement. Hélas, ou tant mieux selon les points de vue, l'affaire a fait un flop, le tribunal se déclarant incompétent et renvoyant le dossier devant le tribunal de Caen, seul habilité dans la circonscription pour les affaires militaires.

Mais quel crime avait donc commis le vénérable marin, célèbre vainqueur de la Transat en double en 1979, pour porter ainsi atteinte aux armées, motif passible de 15 000 euros d'amende et d'un an d'emprisonnement ? Il avait tout simplement, le 3 octobre, à bord du voilier la Rieuse, franchi la frontière, signalée de quelques bouées, séparant les eaux civiles des eaux militaires de la rade de Cherbourg.

Face aux Zodiac des commandos de marine, la flottille protestant contre l'arrivée imminente d'une cargaison de 140 kg de plutonium américain à destination de Cadarache (Bouches-du-Rhône) ne faisait guère le poids. Mais la loi est la loi. Et Eugène Riguidel, casquette épaisse et sourcils broussailleux, avait répondu à la convocation, embarquant il y a quelques jours sur un autre voilier (la Rieuse a été consignée à Cherbourg) dans le Morbihan pour rejoindre par la mer le tribunal et être à l'heure dite à l'audience.

«Dans une région où on n'arrête pas de nous dire que seul Areva (l'entreprise nationale chargée du nucléaire, ndlr) fait vivre les gens, la décision de renvoi du tribunal est courageuse, a estimé Emmanuel Riglaire, l'avocat du marin. D'autant que l'audiencement de cette affaire avait été très rapide.» Dès sa sortie de garde à vue, le 4 octobre, Eugène Riguidel avait en effet reçu sa convocation. Peut-être pour éviter des infractions, en janvier, lors du retour à Cherbourg - avant de rejoindre les Etats-Unis - du plutonium transformé en combustible Mox. Sur demande de la défense, la Rieuse sera également restituée à son propriétaire, une association caritative qui l'avait confiée au marin.

Pierre-Henri ALLAIN

 


Eugène Riguidel ne sera pas jugé à Cherbourg

ROUEN (30/11/2004) - Le tribunal correctionnel de Cherbourg (Manche) s'est déclaré incompétent pour juger le navigateur Eugène Riguidel et deux coéquipiers, poursuivis pour avoir navigué dans la zone militaire du port avant l'arrivée d'un convoi de plutonium, a-t-on appris auprès de leurs avocats.

Le tribunal, présidé par Annick Lesellier, a constaté la nullité de la procédure et s'est déclaré incompétent parce qu'il ne pouvait avoir à connaître d'une affaire qui intéresse la défense nationale, ont rapporté Mes Emmanuel Riglaire et Alexandre Faro, défenseurs des prévenus, le Français Riguidel, le Britannique John Castle et la Suédoise Pernilla Svenberg.

La seule juridiction compétente en la matière dans la région Basse-Normandie est le tribunal de grande instance de Caen (Calvados), a ajouté le tribunal.

Il a ordonné la restitution du voilier de Riguidel, "la Rieuse", saisi le 3 octobre par la gendarmerie maritime.

Riguidel et ses deux équipiers sont poursuivis pour avoir navigué ce jour-là dans la zone militaire de la rade de Cherbourg afin de protester contre l'arrivée imminente de 140 kilos de plutonium militaire américain devant transiter par La Hague (Manche) avant leur retraitement à Cadarache (Bouches-du-Rhône).

Le navigateur a toujours revendiqué haut et fort son opposition au nucléaire.

"Je reconnais être passé volontairement dans la zone militaire pour dénoncer certains mensonges et une certaine désinformation", a-t-il dit par téléphone à Reuters. "Je suis là parce que le nucléaire ne tue pas seulement ceux qui sont pour", a-t-il ajouté.

Me Emmanuel Riglaire a dit s'attendre à ce que le parquet fasse appel.


30 novembre: Appel à la mobilisation à Cherbourg, procès d'Eugène Riguidel, Jon Castle et Pernillia Svenberg


 Plutonium américain vers Cadarache:
Un convoi est arrivé à Cadarache...
Quelle destination pour le plutonium d'origine militaire ?
Plutonium: on solde !
L'étude de WISE-Paris sur les "Transports de Plutonium en France" contestent l'évaluation officielle du risque lié aux transports de plutonium.
Feuilleton judiciaire : Tchernoblaye conteste devant la justice l'utilisation de l'usine de Cadarache, Cogema assigne les militants de "Sortir du nucléaire" en justice, Tchernoblaye recours en référé devant le Conseil d'Etat, et si Greenpeace se trouve à moins de 100 mètres du convoi, Areva pourra demander 75 000 euros par infraction constatée.
Le réseau "Sortir du nucléaire" appelle les maires à prendre des arrêtés contre le passage des camions de plutonium dans leur commune.
Sites Web: Flottille Atlantique contre le nucléaire et Stop-Plutonium.org

Agenda:
Jeudi 7 octobre : rassemblement à Cadarache
Samedi 9 octobre: Alerte au plutonium américain journée d'actions

Blague du jour: "La société française Cogema a toujours affirmé qu'elle devait recevoir jusqu'à 140 kilos de plutonium, mais l'administration américaine pour la sécurité nucléaire, qui dépend du département US de l'Energie, a assuré n'en avoir envoyé que 125 kilos" (déjà 15 kilos de perdu ??? sachant, qu' 1/1 000 000 ème de gr de plutonium inhalé suffit à provoquer un cancer et que 8 kilos sont suffisant pour faire une bombe atomique de type Nagasaki).