Le pacemaker atomique


Avril 1970, le pacemaker atomique (Laurens-Alcatel model 9000) est implanté à l'hôpital Broussais.

[...] Notre Commissariat à l'énergie atomique (CEA) eut à un moment un éclair de génie: doter le stimulateur cardiaque d'un générateur au plutonium 238. Un puissant émetteur de particules alpha, d'un très faible volume, devait garantir une durée de vie impressionnante à l'appareil. Les concepteurs du système ont d'ailleurs remarquablement résolu les problèmes de refroidissement, de confinement de la source, de transformation de l'énergie thermique en électricité. Et dans le minuscule espace alloué par un pacemaker. Ils ont simplement voulu méconnaitre les risques fantastiques que constituent ces charges ambulantes de plutonium, matière toxique dont l'absorption par l'être humain est très dangereuse. Des terroristes pouvaient facilement convoiter cette réserve de "poison" implanté chez un homme pour la déverser dans un réservoir d'eau potable et tuer ainsi des dizaines de milliers de personnes par contamination orale. Au demeurant, la réglementation internationale concernant le transport des matières fissiles faisait des parias de ces "empilés" au plutonium. Il y eut cependant plus de mille patients équipés du Gipsie (1) atomique, à un coût incomparablement supérieur à celui d'un appareil ordinaire.

(1) Gipsie: générateur isotopique au plutonium 238 pour stimulateur implantable électro-systolique.

Extrait de "L'épopée du stimulateur cardiaque",
Science & Vie n°843, décembre 1987.

Pour 2 à 4 curies de plutonium-238, le débit de dose à la surface du stimulateur serait d'environ 5 à 15 mrem par heure, l'exposition du corps entier est "officiellement" estimé à environ 0,1 rem par année pour le corp entier du patient (pour 80 rem à la surface du stimulateur) et environ 7,5 mrem par an pour le conjoint du malade. Le boîtier en titane dur est conçu pour résister "aux accidents"... mais il ne résiste pas à la crémation, un certain nombre ont dû être brûlés lors de la crémation de leur porteur en France.

 



 

 

Engineering Evaluation of Nuclear Powered Pacemakers as Special Form Radioactive Material

by

J. Andrew Tompkins, CHP
Los Alamos National Laboratory
November 2000

Problem

Approximately 1600 nuclear powered cardiac pacemakers and/or battery assemblies have been located across the United States which are eligible for recovery by the Off-Site Source Recovery Project (OSRP) Team at Los Alamos National Laboratory (LANL). These devices
typically contain approximately 3 to 8 Curies (0.2 to 0.5 grams) of Plutonium (Pu)-238 as the heat source for the batteries.

 

Extrait de Sciences et Avenir n°236, octobre 1966: