Dialogue de sourd entre Areva et opposants aux mines d'uranium en Finlande

20/9/2006 - Des représentants du groupe nucléaire français Areva se sont heurtés mercredi en Finlande à l'opposition catégorique des populations locales à un projet de prospection d'uranium dont elles redoutent l'impact sur l'environnement. Yves Dufour, directeur de la communication des activités minières d'Areva, et Pierre Heeroma, directeur de l'exploration du groupe, avaient été invités par des eurodéputés écologistes, opposés à la prospection, à participer à un débat contradictoire avec des habitants. Les Verts finlandais avaient organisé un buffet dans le décor pittoresque d'une clairière, dans la forêt d'Askola, à une cinquantaine de kilomètres d'Helsinki, l'une des communes pour lesquelles Areva a déposé cette année des demandes d'autorisation de prospection. Devant une vingtaine d'habitants - exploitants agricoles, élus locaux, employés - et quasiment autant de parlementaires européens, les représentants d'Areva ont réaffirmé que la prospection était sans danger pour l'environnement et surtout qu'Areva n'irait pas, au final, contre leur volonté. "Si vous souhaitez extraire de l'uranium en Finlande, nous sommes disposés à le faire. Si au contraire vous y êtes opposés, nous accepterons votre décision", a promis Yves Dufour. "C'est une région très densément peuplée, ici. Et puis l'impact des mines d'uranium est mal connu", a rétorqué Jouni Virtanen, maire de la petite ville. "Askola ne peut rien y gagner. Au contraire: son image va en prendre un coup", a-t-il estimé, assurant que le prix de l'immobilier avait déjà baissé dans sa commune. "Les gens d'Areva disent qu'ils ne viendront pas si on ne veut pas d'eux. Eh bien nous le disons aujourd'hui: on ne veut pas d'eux", a asséné un autre opposant.

 

 

En Finlande, la prospection d'uranium inquiète les populations

HELSINKI 30 mars 2006 - Les projets de prospection d'uranium actuellement à l'étude en Finlande inquiètent les populations et les écologistes, qui commencent à organiser la résistance contre les compagnies minières.
Cinq sociétés, dont la canadienne Belvedere Resources et la française Cogema, ont déposé des dossiers de prospection auprès du ministère finlandais du Commerce et de l'industrie.
Théâtre d'une fièvre minière actuellement sans équivalent en Europe, la Finlande forme avec la Suède la partie haute du bouclier baltique riche en métaux précieux -or et diamant-, métaux de base -zinc, fer et cuivre-, minéraux industriels et uranium. En 2005, quelque 35 millions d'euros ont été investis dans la prospection en Finlande et quasiment autant en Suède, tous métaux confondus.
"En terme d'investissement financier, la Finlande et la Suède sont numéro un en Europe", assure Krister Söderholm, inspecteur en chef des mines au gouvernement finlandais.
Quasiment abandonnée depuis une dizaine d'années, la prospection d'uranium -un métal lourd radioactif utilisé comme combustif nucléaire- est aujourd'hui relancée par l'envolée des cours. La livre d'oxyde d'uranium (U308) a atteint 40 dollars en mars, retrouvant pour la première fois son niveau de janvier 1980, selon l'agence pour l'énergie nucléaire (AEN) de l'OCDE.
En Finlande, la Cogema a déposé en novembre 2005 des demandes couvrant 174 km2 dans les régions d'Askola, à une heure de route au nord-est d'Helsinki, et Eno (est). Le groupe a également "réservé" des zones en Laponie (nord) et Carélie du nord, le long de la frontière russo-finlandaise.
Relayée par la presse nationale, l'annonce du projet d'Askola a aussitôt suscité une levée de boucliers des communes concernées.
"Les prospections auraient lieu dans des zones d'habitat dense où l'on enregistre déjà une baisse des prix de l'immobilier", plaide Per-Haakan Slotte, secrétaire général de la mairie de Borgaa, ville touristique de 48 000 habitants à une cinquantaine de kilomètres à l'est de la capitale.
"D'autre part les habitants craignent pour leur environnement" si les prospections devaient déboucher sur l'octroi de concessions minières, ajoute-t-il.
A Borgaa, les nappes souterraines fournissent l'eau courante à 40 000 personnes via le réseau communal ou les puits creusés sur les terrains privés. Dans certaines zones visées se trouvent des exploitations agricoles et forestières mais également des terrains où des permis de construire ont été délivrés.
"Nous sommes inquiets évidemment. Nous avons trois enfants. Si une mine est creusée ici, nous devrons partir", a indiqué Reija-Riikka Stenbäck, infirmière-vétérinaire à Askola.
Filiale du groupe Areva -constructeur du 5e réacteur nucléaire finlandais à Pori, dans l'ouest du pays- la Cogema affirme que "les activités d'exploration sont uniquement des activités de recherche qui n'ont aucun impact significatif sur les populations".
L'argument est battu en brèche par Tapio Reinikainen, écologue et membre du collectif "uraaniton.org" ("sans uranium", en finnois), selon qui les "forages exploratoires" ne sont pas sans danger. "En tout état de cause à quoi servent des prospections si l'on n'a pas l'ambition d'ouvrir une mine?", fait-il valoir.
"Les préoccupations des propriétaires et municipalités seront toutes étudiées. Tout ce qui sera fait le sera en totale conformité avec les lois finlandaises", a assuré un porte-parole de la Cogema, Patrick Germain.
Des représentants du groupe français ont rencontré les élus et fonctionnaires municipaux, dont M. Slotte qui s'est dit "convaincu" par leur argumentaire technique.
Mais pour le collectif, jamais aucune mine ne verra le jour à Askola. "La Cogema n'est pas la bienvenue ici", assure Tapio Reinikainen.

 

Les représentants de la culture finlandaise combattent les mines d'uranium

12/3/2006 - Différents représentants célèbres de  la culture finlandaise ont pris la  position collective d' exiger l'arrêt du projet qui vise à commencer l'exploitation des mines d'uranium en Finlande

La société minière française COGEMA vient de faire la concession auprès de la Ministère du Commerce et de  l'Industrie pour rechercher de l'uranium et du torium, tout en appliquant la  loi minière existante. Dans le province d'Itä-Uusimaa il s'agit bien d'une surface d'environ 118 kilomètres carrés. Egalement d'autres projets de concession sont à l'étude dans d'autres régions de la Finlande.

Normalement l'uranium est extrait dans des régions reculées du globe (lire: Mines d'uranium au Niger : Un scandale nommé COGEMA), mais aujourd'hui on envisage l'exploitation d'une  mine d'uranium au coeur-même  de  la partie sud de la Finlande qui compte une population dense. Les mines d'uranium ont provoqué de sérieux inconvéniants pour l'environnement et la  santé aux quatre coins du monde.

Un bon nombre de citoyens anxieux et  les habitants des communes où on envisage ces concessions se sont engagés et  ont fondé un mouvement populaire qui s'appelle Uraaniton-Uranfri (le Sans-Uranium). Les actions de ce mouvement populaire sont accessibles à tous les citoyens et elles sont indépendantes des parties  politiques.
 
Avec la prise de position  ci-jointe les représentants de la culture finlandaise désirent apporter leur soutien au mouvement populaire dans leur combat pour faire arrêter les projets  de mine d'uranium dès le début.
 
Renseignements supplémentaires: www.uraaniton.org
Tapio  Reinikainen - tapio.reinikainen@uraaniton.org - tél.  +358-50-4958484
Gun  Wasenius-Hietanen - gun.w-h@pbezone.net - tél.  +358-40-7729569