Manifestation d'opposants à l'implantation d'Iter en Provence

PERTUIS (15 février 2004) - Un millier de manifestants anti-nucléaires selon les organisateurs, 300 selon la police, ont défilé samedi à Pertuis pour protester contre l'implantation éventuelle du projet de réacteur de fusion expérimental ITER sur le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône).
"Iter va coûter 10 milliards d'euros. Ce projet dangereux et producteur d'énormes quantités de déchets radioactifs va polluer les nappes phréatiques pour des siècles", a affirmé dans un communiqué le collectif qui appelait à la manifestation. Celui-ci rassemble une trentaine d'associations régionales, de partis politiques et de syndicats, parmi lesquels les Verts, la Confédération paysanne, Attac, la LCR et Greenpeace.

"C'est un mouvement qui commence à être assez fort contre le projet", a déclaré Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau "Sortir du nucléaire", qui rassemble 688 associations sur le plan national.

M. Lhomme, rappelant que le réacteur Iter est expérimental, a souhaité un basculement des investissements prévus pour le projet vers les énergies renouvelables.

"Le reste de l'Europe abandonne le nucléaire pour investir massivement dans les énergies propres et la France prend un retard considérable dans ces domaines d'avenir", affirme le collectif des associations régionales.

"Le nucléaire, ça tue et ça pollue", "Inactifs aujourd'hui, radioactifs demain", ont scandé les manifestants qui devaient ensuite participer à un débat public à Pertuis, à une trentaine de kilomètres de Cadarache.

Le centre de recherche nucléaire de Cadarache est en compétition avec le site japonais de Rokkasho-Mura (nord), pour accueillir Iter. L'Union européenne, la Russie, la Chine, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon sont impliqués dans ce projet.




Paris: manifestation contre le nucléaire
(Lire:
Sortir du nucléaire: pourquoi ? Quand ? Comment ?)

Revue de presse du "Réseau Sortir du Nucléaire":
Défilé renouvelable
(Libération le19/1/04)
«On pourrait fermer des centrales dès 2030» (Libération le19/1/04)
 
Le retour des opposants au nucléaire (La Voix du Nord le18/1/04)
Les antinucléaires s'en sont donné à coeur joie (le Parisien le18/1/04)
 
Paris : manifestation contre le nucléaire (ap le17/1/04)
Des milliers de manifestants contre le nucléaire à Paris (Reuters le17/1/04)
Nicole Fontaine: "un débat objectif aussi nécessaire qu'un défilé" (afp le17/1/04)
Les anti-nucléaires dans la rue contre l'EPR et le "retour de cette énergie" (afp le17/1/04)
Anti-nucléaires: 5.800 manifestants selon la police, 10.000 selon organisateurs (afp le17/1/04)
Le nucléaire en Europe (Le Monde le17/1/04 - Lien direct)
Départ de la manifestation parisienne des anti-nucléaires (afp le17/1/04)
« Pourquoi je suis contre le nucléaire » (Le Parisien le17/1/04)
Manifestation samedi à Paris contre l'EPR et la "relance du nucléaire" (afp le17/1/04)
Nucléaire : le nouveau réacteur fait débat (Ouest-France le17/1/04)
Stéphane Lhomme : «Ce n'est pas un combat d'arrière-garde» (Libération le17/1/04)
En réaction contre l'atome (Libération le17/1/04)

Greenpeace: Manifestation Nationale contre le projet EPR

17 janvier 2004 - Manifestation nationale à Paris, quelque 6.000 personnes selon la police, 15.000, selon les organisateurs, ont défilé samedi à Paris contre "le retour du nucléaire" et le projet de nouveau réacteur, un "retour en arrière" que les anti-nucléaires ont symbolisé en démarrant le défilé à reculons.Au son des sirènes d'alerte et des percussions sur des fûts frappés du trêfle noir, le logo de la radioactivité, le cortège a quitté en début d'après-midi la place de la République, à quelques centaines de mètres seulement d'une manifestation contre le projet de loi laïcité qui prévoit d'interdire le voile à l'école. Une "manipulation" dénoncée par les organisateurs, qui y voient une volonté du gouvernement de "jeter le voile sur le nucléaire".

Les manifestants, "plus de 15.000" selon les organisateurs, 5.800 selon la police, ont marché à reculons sur plusieurs centaines de mètres, avant de se retourner "vers une France nouvelle, dénucléarisée". "L'objectif est atteint: sensibiliser l'opinion publique sur les dangers de la relance du nucléaire", a déclaré à l'AFP Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau Sortir du Nucléaire, principal organisateur de cette manifestation. Les anti-nucléaires s'étaient fixé pour objectif 10.000 personnes. "Au-dessous, ça serait une déception", avait indiqué Stéphane Lhomme.

Selon le porte-parole de ce réseau qui revendique la participation de quelque 650 associations, la manifestation de samedi était "centrée sur l'EPR, qui pourrait être le premier réacteur d'une longue série". "C'est en fait une véritable relance du nucléaire qui se profile devant nous", ajoute-t-il.

Le réacteur européen à eau sous pression ou EPR, qui devrait recevoir prochainement le feu vert du gouvernement, est appelé à remplacer une partie des 58 réacteurs équipant les centrales françaises quand ils arriveront en fin de vie. Un premier exemplaire de ce réacteur, construit par le consortium franco-allemand Areva-Siemens, doit entrer en fonctionnement en Finlande en 2009.

"L'EPR n'a aucune utilité quels que soient le scénario d'évolution de la consommation énergétique", estime la directrice de Greenpeace France, Michèle Rivasi. "Avec les 3 milliards d'euros qui seront consacrés en France à la construction d'un démonstrateur (sorte de prototype), on pourrait investir dans les énergies renouvelables et produire deux fois plus d'électricité", ajoute-t-elle, dénonçant le fait qu'aucune expertise indépendante n'ait été menée sur la validité de ce projet.

Derrière la banderole de tête proclamant "Non aux nouveaux réacteurs, l'avenir aux alternatives", les manifestants ont déployé la panoplie complète et colorée des cortèges anti-nucléaires: combinaisons blanches frappées du trèfle noir, masques de protection, poubelles en tous genres traînées bruyamment symbolisant le casse-tête des déchets...

Parmi les cibles favorites des anti-nucléaires, "l'EPR qui nous pompe l'air", Areva, le constructeur de l'EPR ("Go home"), mais aussi la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot, "ministre de la chasse et du nucléaire durable". Greenpeace exhibait de son côté six éoliennes modèle réduit.

Plusieurs dizaines de mouvements écologistes et anti-nucléaires européens, notamment allemands, néerlandais, espagnols et finlandais, appelaient à cette manifestation contre l'EPR. "Ils veulent utiliser la Finlande parce que ce pays a la réputation d'être sensible à l'environnement", selon Ulla Kloetze, militante de l'organisation finlandaise Women against nuclear power.