Ouest-France, 20/4/2009: 

Finistère : le missile factice fait « plouf » dans l'océan

Il devait flotter, il a coulé La Marine nationale a perdu samedi matin un missile factice tiré à partir d'un sous-marin à une trentaine de kilomètres au sud de la pointe de Penmarc'h, « le dispositif de flottabilité n'ayant pas fonctionné ». Une opération de récupération doit avoir lieu dans les prochains jours. Nouveau missile balistique M51. En raison du danger pour la navigation, la préfecture maritime de l'Atlantique a pris un arrêté de restriction de certaines activités maritimes dans le secteur concerné. Elle se borne à indiquer qu'il s'agit d'un engin de «plusieurs tonnes ». Officiellement, impossible d'en savoir beaucoup plus long. Comme tout ce qui concerne la dissuasion nucléaire, le silence est de mise. On peut penser que l'engin factice a une taille relativement importante, ce qui fait pencher pour une maquette du nouveau missile balistique M51, actuellement en cours d'essais. 56 tonnes. Ce missile mesure 12 mètres de long pour 2,3 mètres de diamètre. Il pèse 56 tonnes. A partir de 2010, il équipera les sous-marins nucléaire lanceurs d'engins basés à l'Ile-Longue, en face de Brest. Plus bavard que la Marine nationale, et apparemment bien renseignée, l'encyclopédie en ligne Wikipedia indique : « Avant la mise en service du missile, planifiée pour 2010 dans sa déclinaison M51.1, moins de 10 tests sont programmés pour être effectués au large des côtes de Quimper (Finistère).»

 


Le Télégramme de Brest, 13/8/2008: 

Antinucléaires. Dans les coulisses d'une action

Depuis 2005, des militants antinucléaires profitent du festival du Bout du Monde, à Crozon, pour sensibiliser la population. Petite plongée dans les coulisses de ces opérations hyper organisées.

Ils ont fait d'une grange située à 3 km du festival leur QG. Et c'est dans la plus grande discrétion que la troupe militante a rejoint, vendredi dernier, ce lieu tenu secret. « Les voisins ne doivent pas se douter de ce qui se trame ici », explique Morgan, l'un des rares militants locaux. Les autres viennent de toute la France. Parmi eux, des plus ou moins jeunes, des plus ou moins expérimentés. Certains, comme Guillaume, ont fauché des champs d'OGM ou comme Sarah, barbouillés des panneaux publicitaires...

Des marginaux ? Pas vraiment. Ils sont travailleurs sociaux, chômeurs, ingénieurs, retraités..., et ne se connaissent pas forcément. C'est le bouche-à-oreille, via internet, qui les a réunis là, à Crozon (29), pour dénoncer « la relance par la France de l'arme nucléaire, ce qui est en contradiction avec le traité de non-prolifération », leur rappelle Xavier Renou, porte-parole du Réseau sortir du nucléaire. « Le blabla ne suffit plus. Il y a urgence à agir », explique l'un des activistes. Tous sont prêts à désobéir, quitte à se placer hors la loi. Pour cela, ils ont choisi l'action directe non-violente.

Un an de prison ferme et 15.000 Euros d'amende
C'est autour du petit-déjeuner samedi, alors qu'un hélicoptère survole leur campement, qu'ils valident ensemble, - il n'y a pas de chef -, une « attaque clown » de l'île Longue par mer et terre (Lire Le Télégramme de dimanche), la base des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins qui seront équipés en 2010 des nouveaux missiles nucléaires d'attaque M51. Avec les moyens du bord, les militants se préparent dans un esprit « colonie de vacances », sauf qu'ils s'apprêtent à mener une action pour laquelle ils risquent un an de prison ferme et 15.000 Euross d'amende !

Quelques recommandations sont donc de rigueur : ne pas oublier ses papiers d'identité pour éviter une longue attente au poste, éviter les gestes brusques qui alourdiraient la peine, sourire pour manifester sa non-violence et tenir son rôle pendant l'action pour plus d'efficacité. Les activistes, en première ligne, affrontent les policiers. Les « peacekeepers », en retrait, dialoguent avec les forces de l'ordre et la presse, les « anges gardiens » assistent les activistes, et les photographes capturent les images spectaculaires.

Un incident nucléaire
Malgré un manque d'entraînement, l'action se termine sans interpellation. Les activistes rejoignent alors le festival, où grâce à la complicité d'une bénévole ils font passer les tracts, autocollants et matériel nécessaire à l'organisation de l'élection de MissIle avant la grosse action du dimanche. Postés en amont du rond-point de Tal ar Groas, habillés en scientifiques et gendarmes, ils avertissent les automobilistes d'un incident nucléaire avant de les rassurer quelques mètres plus loin.

Là encore, ils peuvent se faire arrêter, pour délit d'entrave à la circulation et usurpations d'identités. À leur arrivée, à 15 h, les gendarmes sont déjà sur place. Depuis la veille, la troupe est suivie par les Renseignements généraux. Pas de quoi les inquiéter, ni leur faire renoncer à militer. Au moment de se quitter, ils ont tous la certitude de se retrouver rapidement pour de nouvelles ac

 


Le Télégramme de Brest, 10/8/2008: 

Antinucléaires. Des clowns à l'assaut de l'Ile Longue

Hier, des militants de Sortir du nucléaire, déguisés en clown, ont tenté de s'approcher de l'Ile Longue, profitant du festival de Crozon. Ils ont été refoulés par les forces de l'ordre. « Nagasaki, c'était trop petit ! Hiroshima, remettons ça ! », « Tous en guerre, tous en guerre, tous ! » : c'est en scandant ces vrais-faux slogans pro-nucléaires qu'une quarantaine de militants antinucléaires ont cherché, hier, à pénétrer la base militaire de l'Ile Longue, à Lanvéoc (29). Déguisés en clowns activistes, ils ont quitté le port du Fret vers 13 h 30 pour se diriger à pied, par la plage, vers la base où les attendait une quarantaine de gendarmes. En parallèle, deux clowns embarqués à bord de deux sous-marins bricolés dans des baignoires ont tenté le ralliement par la mer. Ils ont été arrêtés dans leur traversée par deux canots pneumatiques et un hélicoptère de la Marine nationale. Pendant ce temps, sur la plage, les militants pacifistes ont joué pendant plus d'une heure avec les forces de l'ordre. Au programme : jeux, chansons, actions humoristiques dans une ambiance bon enfant. Certains ont toutefois franchi le cordon de sécurité, entraînant une légère confrontation avec les forces de l'ordre. Vers 15 h 10, à l'arrivée des renforts, les militants ont fait demi-tour. Il n'y a pas eu d'interpellation. Les activistes se sont ensuite rendus sur le site du festival du Bout du Monde où ils ont distribué des tracts et organisé l'élection de MissIle 51. « Depuis 2005, nous profitons du festival pour rappeler aux festivaliers la proximité immédiate de la base nucléaire de l'Ile Longue et de la relance par la France de l'arme nucléaire. Les nouveaux missiles nucléaires d'attaque M51 équiperont les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) basés à l'Ile Longue en 2010 », explique Xavier Renou, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire".

 


Ottawa a protesté contre des essais de missiles français dans l'Atlantique

28/3/2008 - Le Canada a protesté contre des essais de missiles balistiques français dans l'Atlantique Nord, s'inquiétant notamment des risques pour la navigation aérienne dans ce couloir, le plus fréquenté au monde, indique vendredi le quotidien The Globe and Mail. La France a procédé en novembre 2006 et juin 2007 à deux tirs du missile stratégique M51, qui doit équiper à partir de 2010 ses sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Selon des documents officiels canadiens obtenus par le journal en vertu de la loi d'accès à l'information, le Canada a exprimé sa "vive préoccupation" à la France avant chacun de ces tests, tentant même d'empêcher le premier. Le premier missile, lancé du centre de Biscarosse, au sud-ouest de Bordeaux (sud-ouest), s'était abîmé, à plusieurs centaines de kilomètres des côtes canadiennes, dans les eaux internationales. Les autorités canadiennes, responsables du trafic aérien dans cette partie de l'Atlantique, avaient dû interdire les mouvements d'avions à l'intérieur d'une zone de 300 miles marins en raison du risque potentiel "de chute de débris du missile", selon les documents obtenus par le journal. La gouvernement du Canada avait à nouveau exprimé sa "vive préoccupation" avant le second essai, le 21 juin 2007, invoquant notamment des questions "de sécurité publique" et "des coûts additionnels pour les compagnies aériennes". Dans les deux cas, les missiles ne transportaient aucune charge nucléaire. Il n'avait pas été possible vendredi d'obtenir immédiatement confirmation de la démarche canadienne, auprès des autorités à Ottawa. L'ambassade de France à Ottawa n'a fait aucun commentaire s'agissant d'une affaire concernant la Défense nationale. Le centre de surveillance aérien de Gander, à Terre-Neuve dans l'est du Canada, gère les mouvements d'environ 1.000 avions par jour qui traversent l'Atlantique dans les deux sens. Les tirs de missile avaient cependant eu lieu entre les deux périodes de pointe de la journée.

 

 

Sud-Ouest, 5/9/2007: 

Missile nucléaire M51 - Menaces sur un mariage

LA TESTE-DE-BUCH. -- Les opposants au missile M51 entendent faire parler de leur combat à l'occasion du second Festival Peace and Landes

Les hasards du calendrier font parfois bien (ou mal) les choses. A l'heure d'organiser le second Festival Peace and Landes, les 21, 22 et 23 septembre au Parc des expositions de la Teste-de-Buch, les membres du collectif Non au M51 n'imaginaient pas que le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, allait leur offrir une formidable opportunité de faire parler de l'événement.

Hier à Bordeaux, lors d'une conférence de presse prévue pour annoncer le programme du festival, Xavier Renou (Non au M51), Stéphane Lhomme (Sortir du nucléaire), Dominique Blanchard (Les Verts) et Jean-Marie Thonnier (LCR) n'ont pas manqué de marquer la date du 22 d'une croix blanche.

Ce jour-là, ils prévoient de « s'inviter » au mariage de David Martinon, à Arcachon. Il faut dire que Cécilia Sarkozy sera présente, en qualité de témoin. Tablant sur la venue de son président de mari, les antinucléaires espèrent bien faire entendre leur voix contre le rapprochement effectué avec le colonel libyen Muammar Khadafi.

« Inspections citoyenne ». Le Festival Peace and Landes est destiné à dénoncer la politique nucléaire française. Ses organisateurs ont donc prévu plus d'une action. Comme l'an dernier, « l'inspection citoyenne » du Centre d'essais des Landes de Biscarosse figure en bonne place sur le programme du week-end.

L'an dernier, plusieurs personnes avaient pénétré sur le site militaire qui accueille le pas de tir du M51, un missile conçu pour lancer des bombes atomiques sur de grandes distances. L'objectif, cette année, est de parvenir à le prendre en photo car, selon Stéphane Lhomme, cela « prouverait que la France viole le traité de non-prolifération nucléaire signé en 1992 ».

Entre musique, forums et autres actions « secrètes », les organisateurs souhaitent rassembler contre la relance de l'arme nucléaire en France, qui « passe inaperçue ». Rien de tel pour cela qu'une belle cérémonie de noces à Arcachon.

 

 

Le Télégramme de Brest, 12/7/2007: 

Sarkozy à l'Ile-Longue: la réaction des anti-nucléaires

A l'occasion de la venue, demain, de Nicolas Sarkozy à l'Ile-Longue, la section locale du réseau « Sortir du nucléaire » tenait à faire entendre son désaccord quant à ce qu'elle considère comme « une continuité désolante ». « A l'occasion de la venue à l'Ile-Longue du nouveau président de la République, qui vient ainsi montrer qu'il est le chef des armées, il nous a semblé important de faire quelque chose », expliquent les membres d'Agir pour l'environnement et le développement durable (AE2D), membres du réseau « Sortir du nucléaire », qui regroupe près de 800 associations françaises. Rassemblement demain. C'est donc à cette occasion qu'ils appellent à un rassemblement, à leurs côtés, de tous ceux se sentant concernés par la cause, demain, à 10 h 30, à l'entrée de l'Ile-Longue. « On pouvait espérer, reprennent-ils, que Nicolas Sarkozy annonce une rupture avec ses prédécesseurs, quant à la politique nucléaire militaire. Mais nous avons des doutes car les lignes sont déjà tracées depuis longtemps ». « Sa position, poursuivent-ils, va certainement se rapprocher de ce qui fut celle de Chirac, l'an passé, à savoir que la France s'autorise désormais à utiliser l'arme nucléaire pour protéger plus que la patrie sacrée, comme de Gaulle le concevait ». Expliquant « l'inquiétude » qui règne dans les milieux pacifistes suite à l'élection de Nicolas Sarkozy au poste de chef de l'Etat, ils réaffirment leur souci de placer l'intérêt et la sécurité des populations civiles au-dessus des autres. C'est sur ce sujet qu'ils souhaitent interpeller le nouveau président. Le fait que la politique française sur le sujet se fasse « en violation du traité de non-prolifération des armes (TNP), que le pays a signé », est également au coeur de leur propos. « Difficile d'ouvrir le débat » « L'argument de l'arme dissuasive n'est plus pertinent aujourd'hui, surtout lorsque l'on tente de le justifier par la menace terroriste, sur laquelle il n'a certainement pas beaucoup d'impact. C'est pourquoi nous disons "Sortons-en", que cela soit dans le domaine militaire, ou dans le domaine civil. Cela reste un sujet tabou, sur lequel il est difficile d'ouvrir le débat », concluent-ils.

 

 

Photo datant d'avant 1980.

L'Ile Longue en pleine rénovation pour l'accueil du nouveau missile M51

1/07/2007 - L'Ile Longue, base opérationnelle de la Force océanique stratégique (FOST) au large de Brest, qui recevra vendredi la visite de Nicolas Sarkozy, bénéficie depuis 2003 d'un très gros programme de rénovation pour l'adapter au nouveau missile M51 devant équiper les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). Construite à partir de 1967, l'Ile Longue -en fait une presqu'île située en face de Brest sur la presqu'île de Crozon- est entrée en service le 9 octobre 1970 avec l'arrivée du sous-marin Le Redoutable. Quarante ans après, cette base où travaillent 2.300 personnes doit être profondément transformée pour la mise au service actif dès 2010 du Terrible et l'arrivée conjointe du M51. Les opérations de refonte des autres submersibles (le Vigilant, le Triomphant et le Téméraire) seront réalisées au fur et à mesure pour embarquer les nouveaux missiles. La France dispose en permanence à la mer d'un SNLE, doté de l'arme nucléaire, avec possibilité d'en déployer un deuxième si nécessaire. Pièce maîtresse du dispositif de dissuasion, le site de la rade de Brest est particulièrement surveillé, avec des périmètres classés "très secret défense" (TSD). D'une superficie totale d'environ 400 ha, le port base des SNLE comporte notamment une zone bassin réservé à l'entretien courant des sous-marins et une zone pyrotechnique où sont assemblées les têtes de missiles nucléaires. De nouveaux bâtiments à l'allure de cathédrales de béton ont été construits notamment pour l'assemblage des différentes pièces du M51 et pour améliorer la chaîne d'embarquement des engins vers les submersibles. Missile intercontinental, le M51 bénéficie d'une portée presque deux fois supérieure à celle du M45 actuellement en service (8.000 km au lieu de 5.000) et d'une meilleure précision. Ses deux premiers essais ont été menés avec succès. Le développement du missile et du système de mise en oeuvre à l'Ile Longue coûte environ 5,7 milliards d'euros, selon le ministère de la Défense.

 


Sud-Ouest, 20/6/2007: 

Le M51 reste sur sa rampe

Des militants antimissiles ont pénétré hier dans l'enceinte du Centre de lancement de missiles des Landes et réussi à empêcher le tir prévu

Au départ, ça ressemble à une partie de cache-cache, mâtinée du jeu des gendarmes et des voleurs. A l'arrivée, le Centre de lancement de missiles des Landes (Celm) n'a pas pu procéder au tir du M51. Une première concernant les essais du nouveau missile destiné à équiper les sous-marins nucléaires français.
Hier matin, il fait encore largement nuit quand une trentaine de militants antimissile nucléaire M51 convergent vers Biscarrosse. Plus le Celm approche, plus les gendarmes sont nombreux. En tenue ou en civil, en fourgon bleu foncé ou en voiture banalisée. Tous les carrefours sont tenus, les chemins forestiers aussi. C'est à pied que les jeunes militants venus de la région mais aussi de Bretagne, de Paris ou du Rhône poursuivent leur progression. Alors la chasse aux intrus commence réellement. Un hélicoptère vient en aide aux militaires au sol.

Déjà en novembre. « En novembre dernier, raconte Xavier Renou, nous étions parvenus à pénétrer dans le camp mais pas à empêcher le tir qui n'avait été décalé que d'une vingtaine de minutes. Du coup, on est pris au sérieux avec le déploiement de force qui va avec. Ils savent qu'on a des informateurs et qu'on n'a pas peur. » Les informateurs ont fait passer les détails de l'expérimentation. La fenêtre de tir, c'est hier de 9 heures à 16 heures et aujourd'hui même timing.
Beaucoup des militants qui se nomment eux-mêmes inspecteurs citoyens sont interpellés avant de pénétrer dans l'enceinte du centre. Quelques-uns y parviennent néanmoins. La plupart sont pris à l'intérieur mais au moins deux d'entre eux échappent aux recherches. Les militaires choisissent alors d'ajourner le tir initialement prévu à 9 heures. « Alors que la météo était idéale, ils n'ont pas tiré, se réjouit Xavier Renou. C'est un plein succès pour cette inspection. »
A la direction du Celm, on se refuse à communiquer. « Pas de commentaires sur ce qui se passe », se borne à lâcher un officier. Préfecture et gendarmerie ne commentent pas non plus. Les habitants de Biscarrosse en revanche confirment l'information donnée par les militants. « Compte tenu du bruit qui accompagne un tir, on l'aurait entendu », certifie un riverain.

Nouvelle fenêtre aujourd'hui. Pendant que l'hélicoptère continue de patrouiller à la recherche des derniers intrus (finalement capturés en fin d'après-midi), sur la plage, face au centre, Pierre Villard, président du Mouvement de la paix, livre la philosophie de cette action à la fois commando et médiatique.
« Nous menons une opération de salubrité publique de la paix L'objectif consiste à interpeller les citoyens et les autorités publiques sur ce à quoi va servir le missile M51. La France a signé un traité de non-prolifération et ne le respecte pas. On repart dans la course aux armements. Le budget pour le programme missile M51 est estimé à 15 milliards d'euros qui pourraient être affectés à autre chose. »
Aujourd'hui, les inspecteurs citoyens vont tenter d'empêcher à nouveau le tir du M51.

 


20 minutes - Bordeaux, 20/6/2007: 

Un missile M51 cloué au sol à Biscarrosse

Les « inspecteurs citoyens » ont fait capoter le tir. Hier matin, ils étaient une vingtaine à pénétrer sur la base du centre d'essai et de lancement de missiles (Celm) de Biscarrosse, où un tir de test de missile M51 était prévu à 9 h. « Tant qu'il y a des gens sur place, le tir ne peut avoir lieu », explique Pierre Villard, porte-parole du collectif Non au missile M51 et président du Mouvement pour la paix.
Certains militants ont été interceptés par l'armée, tandis que d'autres, mieux cachés, étaient toujours dans la nature à 16 h, selon le collectif. « Notre objectif était de perturber le tir de manière non-violente, précise Pierre Villard. Nous voulions également briser le mur de silence qui entoure ces programmes militaires. »
Les militants y voient « une course à l'armement » qui doit être stoppée. « La France a rejoint le traité de non-prolifération en 1992 et au lieu de montrer l'exemple, elle continue de moderniser sa force de frappe nucléaire », dénonce le porte-parole du collectif. De son côté, l'armée n'a pas confirmé l'échec de l'opération.Un premier tir de test avait été effectué en novembre, avec succès.

 

Communiqué du 19 juin 2007:

Flagrant délit pour la France: des inspecteurs citoyens empêchent in extremis un nouveau tir du missile nucléaire d'attaque M51 !

Ecouter les reportages sur cette inspection citoyenne en page Medias

Biscarrosse, Centre d'Essais et de Lancement de Missiles des Landes.
Ce jour, plusieurs équipes d'Inspecteurs citoyens du collectif « Non au missile M51 » ont procédé à l'inspection inopinée du Centre d'Essais et de Lancement de Missile des Landes. La cellule d'investigation du collectif avait en effet pu découvrir qu'un nouveau tir d'essai du missile nucléaire d'attaque français, le M51, était prévu ce matin à 9 h 00, dans le plus grand secret. Constatant le flagrant délit de violation de l'article 6 du Traité de Non Prolifération, rejoint par la France en 1992, les Inspecteurs ont immédiatement interrompu le tir et s'emploient en ce moment même à collecter les preuves du crime contre le droit international et la paix préparé au Centre d'Essais et de Lancement de Missiles des Landes.
L'inspection s'est déroulée dans des conditions extrêmement difficiles : des centaines de gendarmes et autant de militaires avaient été prédisposées depuis la veille et toute la nuit à toutes les intersections et chemins de randonnée des abords du Centre d'Essai et de Lancement de Missiles des Landes. Malgré l'interpellation d'une partie des inspecteurs à l'intérieur et à l'extérieur du CELM, le tir a été bloqué.
« Ces tirs d'essai préparés à l'insu des populations constituent de véritables provocations contre la paix », déclare Pierre Villard, porte-parole du collectif « Non au missile M51 ». « On ne peut pas à la fois accuser l'Iran de vouloir se doter de la bombe et menacer ce pays avec un nouveau missile d'attaque qui pourrait opérer des frappes nucléaires soi-disant « chirurgicales » sur la population iranienne. Encore une fois, la France joue au pompier pyromane en s'autorisant à violer ouvertement la lettre et l'esprit du Traité de Non Prolifération. Y aurait-il deux poids deux mesures pour le respect du droit international ? »
Avec le missile nucléaire d'attaque M51, la France cherche à se doter d'une arme de destruction massive capable de frapper des cibles situées à plus de 6000 km. Comme le présentait Jacques Chirac dans un discours prononcé sur la base nucléaire de l'Ile Longue (Brest), le 19 janvier 2006, l'objectif est clair : il s'agit de pouvoir frapper à l'arme nucléaire (avec des têtes nucléaires de puissance réduite, les mini-nukes) les sites stratégiques (militaires, mais aussi industriels ou politiques) d'une puissance régionale pas nécessairement dotée de la capacité nucléaire, mais qui nuirait d'une façon quelconque à nos « approvisionnements stratégiques », notamment pétroliers
Pour Pierre Villard « Après les annonces d'intention des USA d'installer dans plusieurs pays d'Europe des bases du programme de son défense anti-missile, cette tentative d'essai ajoute à l'instabilité internationale. Il devrait vraiment y avoir d'autres priorités pour le nouveau Président de la République »
« Il est urgent d'arrêter le programme M51 et de réaffecter ses 15 milliards d'Euros à des dépenses qui favorisent véritablement la paix et la justice, par exemple dans la satisfaction des besoins sociaux ou le domaine de l'énergie, en encourageant la substitution des énergies renouvelables aux énergies fauteuses de guerre »
conclut Pierre Villard.
Contact : Pierre Villard, porte-parole du collectif « non au missile M51 » : 06 82 92 29 46.
En cas d'impossibilité : Xavier Renou : 06 64 18 34 21
Toutes les informations sur la campagne contre le M51 sur www.nonaumissileM51.org

Ajout 20 Juin 2007 : Les derniers inspecteurs n'ont été interpellés hier qu'à 17 heures, après plus de 12 heures d'inspection du CEL.. Une nouvelle journée d'inspection citoyenne commence au centre d'essais et de lancement de missiles des Landes.




Le NouvelObs, 25/9/06:
Manifestation pacifiste dans les Landes

 

 

BISCARROSSE (Landes) 23/9/2006 - 1.000 personnes selon la préfecture, 2.000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi devant les grilles du Centre d'essai des Landes (CEL) à Biscarrosse, dans les Landes, pour protester contre le développement du missile nucléaire M51. Les premiers essais balistiques du missile M51 devraient être effectués sur place d'ici quelques semaines.

Partis de la plage océane de Biscarrosse dans le nord des Landes, les manifestants ont défilé en traversant la station balnéaire jusqu'à l'entrée du CEL. Annoncée de longue date par les organisateurs, parmi lesquels Greenpeace, le Réseau Sortir du nucléaire, ATTAC et le Mouvement de la Paix et soutenus par les Verts représentés par le député-maire de Bègles (Gironde) Noël Mamère, la LCR et le PCF, la manifestation était encadrée par de nombreuses forces de l'ordre et des hélicoptères.

Précédés de quelques centaines de manifestants déguisés en missiles, les manifestants sont parvenus jusqu'à la grille d'entrée du CEL. Une quinzaine d'entre eux, qui s'étaient baptisés "inspecteurs", ont demandé à effectuer une "inspection citoyenne" qu'ils avaient déjà sollicitée par courrier, mais refusée pour des raisons de sécurité, selon Jean-Luc Blondel le directeur de cabinet du préfet des Landes. "Ce site n'est pas soumis aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Nous sommes avec des élus du peuple et légitimes pour procéder à une inspection citoyenne qui nous a été refusée", a déclaré Xavier Renou, responsable de la campagne désarmement nucléaire de Greenpeace France.

Pour Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire, "ce refus prouve qu'il n'y a aucun contrôle alors que la France viole avec le développement du M51 les traités de non-prolifération qu'elle a signé". La tension est montée quand un groupuscule a tenté de forcer le grand portail sans toutefois y parvenir avant que le cortège ne reparte vers son lieu de départ. Une information circulant sur la présence dans l'enceinte de 19 militants anti-nucléaire venus de Grande-Bretagne, de Suède et de Belgique a été démentie par la préfecture.

Le missile M51 n'entrera pas en service avant 2010. Constituant la quatrième génération des missiles nucléaires à longue portée, ils seront embarqués dans les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Succédant au M45, il devrait avoir une portée de 6.000 kilomètres. Les essais qui devraient être prochainement effectués au Centre d'essai des Landes se feront sans tête nucléaire. Jamais aucune matière nucléaire n'est entrée au CEL depuis sa création. Chaque année, 600 tirs environ y sont effectués par la Direction générale de l'armement (DGA).

 



"Inspection citoyenne" dans les Landes contre le "missile nucléaire" M51

15/9/2006 - Un collectif d'organisations pacifistes et de défense de l'environnement, dont Greenpeace, le réseau Sortir du nucléaire ou encore Attac, ont appelé vendredi à "une mobilisation citoyenne contre les armes nucléaires", les 22, 23 et 24 septembre à Biscarosse (Landes).

Au cours de ces trois jours de rassemblement auront lieu des forums publics et de nombreux concerts - Johnny Clegg, Les Motivés, Marcel et son orchestre... - et sera organisée "une inspection citoyenne" du Centre d'essais de lancement de missiles des Landes, a indiqué Sortir du nucléaire dans un communiqué.

"Pour la première fois en France, une inspection citoyenne de masse est organisée" pour visiter le site du Centre d'essais "où sont testés les futurs missiles M51, porteurs de mini-bombes nucléaires", a ajouté de son côté Greenpeace-France.

Le M51, "en cours de construction à Bordeaux, sous le contrôle d'EADS", est le missile qui permettra de transporter une "mini-bombe nucléaire", "d'une portée de 10.000 km" et qui "menacera la planète entière", a dénoncé Greenpeace.

Pour cette inspection, "qui va permettre aux citoyens de dénoncer le programme de missile nucléaire M51, des milliers de personne sont attendues" le 23 septembre à l'entrée du Centre d'essais, et peuvent auparavant s'inscrire sur le site www.nonaumissilem51.org , a précisé Sortir du nucléaire.