Le Monde, 6/6/2008: 

Alerte nucléaire en Europe après un incident en Slovénie

La Commission européenne a diffusé aux médias, mercredi 4 juin, un message d'alerte nucléaire, après un incident survenu dans la centrale de Krsko, en Slovénie. Cette initiative, qui constitue une première, a suscité l'inquiétude et a mobilisé les agences nationales de sûreté nucléaire, aussitôt assaillies par les rédactions.

Le premier communiqué de la Commission, diffusé à 19 h 27, faisait en effet état d'un message d'alerte reçu de Slovénie deux heures auparavant, motivé par "la perte de liquide de refroidissement dans le circuit primaire de la centrale nucléaire de Krsko". La Commission précisait que la procédure d'arrêt de sûreté du réacteur était en cours et qu'aucune fuite dans l'environnement n'avait été identifiée à ce stade.

Par son laconisme, ce premier communiqué laissait sans réponse des questions préoccupantes : quelle était l'origine de la fuite, son étendue ? Était-elle de nature à engendrer un échauffement du coeur du réacteur et à aboutir à un emballement incontrôlable de la réaction nucléaire?

A 21 h 04, la Commission diffusait un deuxième communiqué, rassurant, indiquant que les autorités slovènes l'avaient informée que le réacteur était désormais arrêté, et la situation "sous contrôle". Trente minutes plus tard, un troisième communiqué précisait que l'arrêt du réacteur avait été effectif à 19 h 30 et que la Slovénie confirmait qu'il n'y avait eu aucun rejet radioactif dans l'environnement.

De son côté, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française indiquait à 22 h 10 avoir été en contact avec son homologue slovène. Elle précisait que l'incident avait eu lieu à 15 h 07, que la fuite, d'un débit de 2,4 m3 par heure, était contenue dans l'enceinte de confinement, que la mise en place d'une organisation d'urgence n'avait pas été jugée nécessaire et que la réparation du joint défaillant sur une pompe primaire durerait plusieurs jours. L'Agence internationale de l'énergie atomique, à Vienne, faisait état de données similaires.

"QUAND ON NE PARLE PAS DES INCIDENTS, ON NOUS ACCUSE DE LES CACHER"

Seule l'Autriche, frontalière de la Slovénie, soulignait une incohérence dans les informations diffusées. Selon Joseph Pröll, ministre autrichien de l'environnement, Ljubljana aurait d'abord signalé l'incident comme un "exercice" et non comme une panne réelle. "Cela remet gravement en question notre confiance dans le système d'alarme slovène", a-t-il affirmé, en soulignant qu'il soumettrait cette question au conseil des ministres de l'UE, jeudi.

Que s'est-il donc réellement passé à la centrale de Krsko, un réacteur à eau pressurisée de conception américaine (Westinghouse) d'une puissance de 700MW, entré en service en 1981 ? Pour Jean-Christophe Niel, directeur général de l'ASN, la fuite en question, colmatée dans la nuit, constitue "un événement d'ampleur limitée" : des réservoirs compensent la perte de liquide de refroidissement et la procédure prévoit l'arrêt du réacteur pour abaisser la pression dans le circuit.

La Commission a-t-elle "surréagi" en rendant publique une alerte émanant de son système Ecurie (European Community Urgent Radiological Information Exchange) mis en place après Tchernobyl et, en principe, activé en cas d'urgence nucléaire et radiologique ? "Il faudra clairement faire un retour d'expérience sur cette diffusion d'information", estime M. Niel. "Quand on ne parle pas des incidents, on nous accuse de les cacher; je préfère être accusé d'être trop transparent", répond Ferran Tarradellas, porte-parole de la Commission. Selon lui, l'alerte est la première manifestation d'une nouvelle "culture de communication en matière nucléaire", impulsée par le commissaire à l'énergie Andris Piebalgs, visant à rassurer le public vis-à-vis du nucléaire.

Cet argumentaire ne convainc guère Sortir du nucléaire, qui voit dans cet incident une nouvelle preuve que cette forme d'énergie "fait courir en continu à l'ensemble de la population mondiale un risque incommensurable".

 



Libération, 5/6/2008: 

Alerte dans une centrale nucléaire slovène

Dans le centre de contrôle de la centrale de Krsko. Reuters

Un incident est survenu, hier après-midi, dans une centrale nucléaire en Slovénie, à Krsko, à 120 kilomètres de Ljubljana. Une fuite dans le système de refroidissement d'un réacteur à eau pressurisée (REP), d'une puissance de 696 mégawatts, a conduit «à l'arrêt de la centrale». Et ce à «titre préventif» pour «permettre au personnel d'établir les causes de la panne et de le réparer», selon la direction du site (1). «Il n'y a pas de danger pour l'environnement ou la population», assure Andrej Stritar, le responsable de la sécurité nucléaire slovène. «Une pure question technique, un incident sans gravité», a assuré à l'AFP une source croate. Reste que l'alerte européenne a été néanmoins déclenchée par le système d'urgence européen d'information sur la radioactivité Ecurie. Un message envoyé par la Slovénie a été reçu à 17 h 38 et répertorié dans la foulée à tous les Etats membres. Ecurie a été créé par l'Union européenne en 1987 après la catastrophe de Tchernobyl. Il permet aux Etats membres de communiquer en cas d'«accident nucléaire majeur ou d'urgence radioactive», selon la Commission européenne. «Il est utilisé fréquemment», assure le porte-parole de la Commission chargé de l'Energie, Ferran Tarradellas. Mais il est très rare que Bruxelles juge que l'incident vaille la peine d'être rendu public «C'est très inhabituel», assure Greenpeace en Allemagne, où Berlin a mobilisé ses services pour un rapport. Krsko, mise en service en 1983, produit 20 % de l'électricité consommée en Slovénie et 15 % de celle utilisée en Croatie. La Slovénie avait annoncé en 2007 un projet de construction d'un second réacteur à Krsko d'ici 2017. La centrale «a été conçue par l'américain Westinghouse, comme 54 des 58 réacteurs nucléaires français», dit Stéphane Lhomme, du réseau Sortir du nucléaire. Incident mineur ou majeur ? «Avec l'ouverture des capitaux privé et le sous-investissement, ce genre d'incident est appelé à se répéter jusqu'au clash majeur. On vit dans l'ère de l'insécurité nucléaire.»

(1) www.nek.si/en/

 


France infos, 5/6/2008: 

Alerte nucléaire en Slovénie

La centrale nucléaire de Krsko en Slovénie a été victime, hier, d'une fuite du système de refroidissement. Aucune incidence sur l'environnement n'est à craindre. Le système d'alerte européen s'est bien déclenché mais la communication entre Etats membres est loin d'être parfaite. La nouvelle a fait frissonner toute l'Europe. A 16h38 hier, la commission européenne a déclenché le système d'alerte sur les risques radioactifs après la détection d'une fuite dans le système de refroidissement de la centrale de Krsko en Slovénie. Le réacteur, qui fournit 20% de l'électricité consommée en Slovénie et 15% de celle utilisée en Croatie, est ensuite progressivement arrêté. Aucune incidence sur l'environnement n'a depuis été détectée dans cet établissement situé à une centaine de kilomètre au sud de Ljubljana, la capitale. Plus de peur que de mal. Sur le papier, le système « Ecurie » a bien fonctionné. Créé en 1987 après la catastrophe de Tchernobyl, ce dispositif est censé permettre aux Etats membres de communiquer en cas d'accident nucléaire majeur ou d'urgence radioactive. Il est utilisé "fréquemment", selon la Commission européenne. Mais il est très rare que Bruxelles juge que l'incident vaille la peine d'être rendu public. La sécurité nucléaire devient donc transparente ? Pas sûr. Voisine de la Slovénie, l'Autriche déplore les atermoiements des autorités nucléaires slovènes. Celles-ci auraient d'abord indiqué que l'incident était un exercice et non une panne réelle. "Cela remet gravement en question notre confiance dans le système d'alarme slovène", a déclaré Josef Pröll, le ministre de l'Environnement autrichien. Cette situation révolte les associations écologistes. "Dès que la situation est compliquée, on retombe dans le mensonge", regrette Stéphane Lhomme, porte parole du réseau Sortir du nucléaire. Cette question devrait être abordée aujourd'hui lors du conseil des ministres de l'Union européenne à Luxembourg.

 


Nucléaire/Slovénie: polémique en Italie sur le nucléaire

5/6/2008 - Les relevés réalisés par les pompiers en Vénétie, région italienne proche de la Slovénie, ne montraient jeudi matin aucune trace de radioactivité anormale après l'incident dans une centrale nucléaire slovène la veille, a-t-on appris auprès des pompiers. "Les contrôles sont dans la norme. Ils sont effectués toutes les trois heures depuis que l'incident a été signalé", a indiqué un responsable. Ces contrôles sont habituellement réalisés une fois par semaine. En dépit de ces assurances, la polémique entre partisans et adversaires de l'énergie nucléaire en Italie a été relancée par cet incident. Le gouvernement de Silvio Berlusconi a en effet décidé il y a deux semaine de renouer avec le nucléaire en s'engageant dans la construction de centrales, 20 après un référendum qui a banni cette énergie dans le pays. "Cet énième incident dans une centrale nucléaire démontre une fois de plus que le nucléaire est très dangereux. L'avenir est dans les énergies renouvelables et solaire, pas dans le nucléaire qui est radioactif, coûteux et risqué", a déclaré l'ex-ministre de l'Environnement de Romano Prodi, Alfonso Pecoraro Scanio au quotidien La Stampa. "Je suis préoccupé par l'impact de cet incident pourtant de portée modeste (...) sur une opinion publique (italienne, NDLR) victime de préjugés anti-scientifiques", a rétorqué dans les colonnes du même journal Tullio Regge, célèbre physicien italien. "L'Italie se dirige vers une crise énergétique, et donc économique dévastatrice, dont il sera difficile de sortir. Je suis favorable à la construction de centrales nucléaires sur le territoire italien tout en restant intransigeant sur les normes de sécurité", a poursuivi l'expert. L'Italie dépend à 87% de l'étranger pour sa consommation d'énergie. Le pétrole est le principal combustible utilisé (43%) devant le gaz (36%). La Commission européenne a déclenché mercredi soir le système d'alerte européen sur les risques radioactifs après un incident survenu dans la centrale nucléaire de Krsko, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Ljubljana. L'incident a été provoqué par une fuite de liquide sur le circuit de refroidissement primaire, et le réacteur, d'une puissance de 696 mégawatts (MW), a été mis à l'arrêt par précaution dans la soirée.

 


Zizanie dans l'UE après une alerte nucléaire

4/6/2008 - Une fuite d'eau dans une centrale nucléaire en Slovénie a semé l'émoi au sein de l'UE mercredi soir. Bien que l'incident semble de nature mineure [non, l'incident n'à pas dégénéré, mais une fuite sur le circuit primaire n'à rien de mineure!], l'Autriche estime ne pas avoir été correctement informée et demande des explications. La Commission européenne a déclenché mercredi le système d'alerte européen sur les risques radioactifs après un incident survenu dans une centrale nucléaire en Slovénie, à Krsko, qui a nécessité la mise à l'arrêt complet du site. Selon une porte-parole de la centrale, Ida Novak, la panne concerne "une fuite de liquide sur le circuit de refroidissement primaire". Aucune incidence sur l'environnement n'a été détectée dans cet établissement situé à une centaine de kilomètres au sud de la capitale, Ljubljana, a-t-elle ajouté. La direction a précisé que la centrale avait été arrêtée "à titre préventif pour quelques heures afin de permettre au personnel d'établir les causes de la panne et de la réparer". "Un arrêt d'urgence n'a pas été nécessaire", a souligné l'exploitant slovéno-croate NEK. Centrale à l'arrêt. A Bruxelles, une porte-parole de la présidence slovène de l'UE, Maja Kocijancic, a également affirmé qu'il n'y avait "pas de danger pour la population et l'environnement", soulignant que la fuite ne concernait aucune substance radioactive, mais de l'eau. Le système d'urgence européen d'information sur la radioactivité ECURIE a reçu à 15h38 GMT un message d'alerte de la Slovénie après la détection d'une fuite dans le système de refroidissement de la centrale, située dans le sud-ouest de la Slovénie, a indiqué la Commission dans un communiqué. L'information a ensuite été communiquée à tous les Etats membres. La centrale a décidé de mettre progressivement à l'arrêt le réacteur, d'une puissance de 696 mégawatts (MW). Celui-ci était à l'arrêt complet vers 19h00 GMT et la situation était "sous contrôle", a indiqué la Commission européenne en citant des sources officielles slovènes. Le gouvernement allemand a toutefois mobilisé mercredi soir ses services compétents pour une première évaluation, a indiqué le secrétaire d'Etat allemand à l'Environnement, Michael Müller. Selon les informations rassemblées, a indiqué plus tard le porte-parole du ministère allemand de l'Environnement, Michael Schroeren, il semble que le système de refroidissement de la centrale soit "sous contrôle" et qu'il n'y ait pas de fuite radioactive. "Il n'y a pas pour l'instant d'indice d'un incident grave", a-t-il précisé.

 


Romandie.com, 4/6/2008: 

Alerte nucléaire dans une centrale slovène

La Commisssion européenne a déclenché mercredi le système d'alerte européen sur les risques radioactifs après un incident survenu dans une centrale nucléaire en Slovénie, à Krsko (740 kilomètres à vol d'oiseau de Genève), qui est en cours de mise à l'arrêt. "Pour l'instant, aucune fuite dans l'environnement n'a été identifiée", a précisé la Commission dans un communiqué. Le système d'urgence européen d'information sur la radioactivité ECURIE a reçu à 15H38 GMT un message d'alerte de la Slovénie après la détection d'une fuite dans le circuit de refroidissement de la centrale, située dans le sud-ouest de la Slovénie, a indiqué la Commission dans un communiqué. La centrale a décidé de mettre à l'arrêt le réacteur, dont la puissance était réduite à 22% vers 17H30 GMT. La Centrale nucléaire de Kr?ko, est la seule centrale nucléaire construite en Slovénie et elle est située à environ 20 km de la frontière avec la Croatie, dans la municipalité de Kr?ko. En 2003, cette centrale a fourni 40% des besoins en électricité de la Slovénie. La centrale nucléaire de Krsko est entrée en 2007 dans sa deuxième moitié de sa durée de vie. La décision sur le prolongement de la durée de vie de la centrale nucléaire de Krsko devrait être prise en 2013 après une inspection majeure de l'état de la centrale. Selon Stane Rozman l'utilité du prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires réside dans le bas prix du kWh produit.