A PROPOS DE L’EOLIEN

Le programme Eole 2005 vise à installer en France 500 MW. Se sont engouffrés dans l’éolien : constructeurs et équipementiers (dont Jeumont-Industrie par exemple qui est filiale à 100 % de Framatome et fabrique des rotors), des industriels, EDF, des bureaux d’études, des centres de recherche (ONERA, CEA, etc.) des laboratoires de recherche d’universités et d’écoles d’ingénieurs etc. Pour l’offshore les sociétés pétrolières (Shell, Totalfina-Elf, etc.) parce qu’elles savent forer en mer et faire des plates-formes. Il y a, c’est certain, beaucoup d’argent à gagner en peu de temps et les industriels ne s’y trompent pas. En France avec Eole 2005 et un peu partout en Europe en ce moment c’est "offshore toute". On voit naître des projets grandioses. Le grandiose français a pondu Superphénix, l’hôpital Pompidou, la Grande Bibliothèque, le Charles de Gaulle, etc. Dans ce cas on peut se poser des questions sur le sérieux des projets français offshore situés tout près des côtes sans se soucier de l’arrière-pays (ce qui n’est pas le cas de l’offshore du port autonome de Dunkerque où l’arrière-pays est industriel avec les éoliennes éloignées à 5 km de la côte). La ferme offshore gigantesque prévue en Allemagne à l’est de l’île d’Heligoland est, elle, située à 15 km de la côte îlienne.

L’Allemagne investit énormément dans l’éolien. Ses fabricants de rotors se sont bien placés pour l’exportation. Elle est passée en tête des pays européens pour sa production électrique éolienne et est désormais le modèle.

Que représente cet apport d’énergie renouvelable par rapport à la production électrique globale en Allemagne ? Nous nous appuierons sur les données du Ministère allemand de l’énergie (http://www.diw.de/deutsch/publikationen/wochenberichte/docs/01-05-2.html). La puissance installée en 2000 dépassait 6000 MW et il est prévu d’atteindre 10 000 MW. La production électrique éolienne a été multipliée par 90 entre 1991 et 2000, passant de 0,1 TWh à 9,2 TWh. C’est considérable. Comparons-la à la production totale d’électricité qui a été en 2000 de 564 TWh (les importations compensent quasiment les exportations) : l’éolien ne représente que 1,6 % de la production totale. Le but de cette croissance rapide de l’éolien allemand est clairement expliqué dans une revue du Ministère de l’environnement et préfacée par le ministre (vert), Jürgen Trittin : réduire notablement l’émission de gaz carbonique (Common Ground, a triannual report on Germany’s environment, 03/2001). Cet éolien n’écornera en rien l’énergie nucléaire allemande.

En 2000, la structure de la production électrique allemande est la suivante : nucléaire 30,1 % ; charbon (houille) 25,4 % ; charbon (lignite) 25,9 % ; gaz 8,5 % ; fioul 0,5 % ; hydraulique 4,3 % ; énergies renouvelables 5,3 % (dont 1,6 % pour l’éolien).

On remarque ainsi que l’ensemble nucléaire+combustibles fossiles participe à près de 90% de l’électricité produite et les charbons sont majoritaires.

B.B.