"Climat de panique"

d’Yves Lenoir est enfin publié (1)
Note de lecture

Tout ce que vous vouliez savoir sur l’effet de serre, une démonstration à vous couper le souffle. Plus qu’un simple ouvrage sur le climat, une visite guidée au plus profond de notre société. Tout ce beau monde de politiciens, d’experts scientistes, d’idéologues, de naïfs, d’affairistes, de carriéristes, bref, l’espèce humaine dans ses basses œuvres qui s’invente des cataclysmes futurs sur ce qui " vient du ciel " ; et de se travestir en sauveur de la planète, la noble cause, dès lors que financièrement l’opération s’avère juteuse.
L’auteur ne fait pas toujours dans la " vulgarisation scientifique ", et certains chapitres sur la météorologie ou l’océanologie peuvent paraître indigestes pour le profane, mais leur lecture n’est pas indispensable à la compréhension de l’ensemble. Pour le reste, ça se lit comme un roman, et le texte ne manque pas d’un certain humour, plutôt corrosif. Un vrai régal !
Le lecteur y découvrira :
… comment l’on est passé de la prédiction des barjos des années 70 d’une augmentation de 60 mètres du niveau moyen des océans à une vision officielle plus réaliste de 7 à 23 centimètres dans le siècle en cours. A comparer aux 10 centimètres déjà enregistrés sur le siècle passé, dont l’origine n’est pas la fusion des pôles qui augmentent actuellement leur masse de glace, mais l’eau fossile ou de la mer d’Aral évaporée pour l’irrigation, ainsi que la perte de rétention d’eau par la déforestation, 1 mètre cube d’eau par mètre carré de forêt tropicale.
… comment l’on est passé du stade du discours marginal à l’officialisation nécessitant nombre d’études spatiales… pour sauver d’urgence la NASA du désastre financier après le crash de la navette Challenger.
… comment les plus grandes et les plus prestigieuses des ONG écologistes ont été manipulées et travaillent depuis " bénévolement " à la propagation du mensonge climatique.
… comment les scientifiques qui pouvaient logiquement justifier les aléas climatiques par d’autres causes, telles les variations d’activité solaire, ont été purement et simplement évincés.
… comment le consensus ONUsien, via l’IPCC (groupe intergouvernemental d’étude du climat, GIEC en français), en gommant les extrêmes a écarté les données permettant l’analyse scientifique, plongeant la recherche climatique au plus profond de l’obscurantisme et de l’idéologie scientiste.
… comment le discours sur LES gaz à effet de serre s’est transformé en lutte contre LE gaz carbonique des combustibles fossiles, secteur d’avenir et particulièrement profitable pour ceux qui sont en situation de l’exploiter, ce qui n’est pas le cas du méthane, du protoxyde d’azote, de la vapeur d’eau, des CFC, ni bien évidemment des molécules soufrées et autres aérosols à l’effet refroidisseur connu.
… comment la recherche officielle a été centrée dans sa totalité sur la " modélisation ", concrètement l’entrée de données statistiques en grand nombre dans des hyper ordinateurs coûteux par des chercheurs qui ne semblent pas avoir compris la science en question, tant elle est complexe et interdisciplinaire. Mieux vaut ne pas leur demander de nous simuler la température actuelle d’après les données du siècle passé… le climat " virtuel " calculé risque d’être assez éloigné de la réalité.
En ce qui concerne l’écologie politique, je laisse à l’auteur le soin d’assumer ses propos, dont j’apprécie par ailleurs la profonde objectivité.

Un paragraphe d’une grande importance manque cependant à la conclusion : le devenir des ONG écologiques et plus particulièrement les idées qu’elles portent. L’hypothèse catastrophiste n’était qu’un leurre et le mensonge du prêt à penser climatique étant démasqué, quel crédit accorder à ces ONG et à leurs revendications. Devant le ridicule, d’importantes luttes, comme l’opposition au nucléaire et bien d’autres, risquent de partir, pour l’opinion publique, avec l’eau du bain.

Dans ce bas monde pollué par le bruit incessant de ceux qui n’ont rien à dire et qui n’arrêtent pas de causer, certains que leur vision des choses est la bonne et qu’ils pourront en tirer profit, voici au moins un ouvrage dont on ne peut faire l’économie de la lecture.

C.B.

 

(1) aux éditions " Favre " 29, rue de Bourg CH-1002 Lausanne Fax: 0041 21 320 50 59, 18,90 ¤ hors port (123,98 FF + port 15 FF), aussi en France 12 rue Duguay-Trouin 75006 Paris, env. 220 pages (groupe Vivendi, on se fait éditer où on peut)