Faisons grincer les dents

Comment voyait-on les accidents nucléaires
en janvier 1986 sous la gouvernance socialiste

Les 20-21-22 janvier 1986 (quelques mois avant Tchernobyl), s'est tenu à Chantilly le " Colloque International de Recherche " sur le thème " Evaluer et maîtriser les risques, la société face au risque majeur ". Ce colloque était organisé en particulier par le " Groupe de prospective " du Ministère de l'environnement (sous la coupe de Mme Huguette Bouchardeau, du PSU, parti socialiste unifié).
Au cours de ce colloque nous avons noté l'intervention de Philippe Roqueplo (membre du cabinet de la ministre) :
" Le risque ne se réduit pas à un fait observable ou mesurable, il constitue un phénomène social incluant la rumeur, l'opinion avec le rôle de la presse, de la TV (...) "
" Le problème n'est pas de savoir si les mines sont ou ne sont pas dangereuses. Là n'est pas en l'occurrence la question. La question est que la perception du risque est telle qu'il en résultera effectivement des conséquences sur le tourisme : il y a là un fait social indubitable ".
Ainsi pour Philippe Roqueplo du cabinet ministériel socialiste, que les mineurs d'uranium meurent ou non de cancer cela n'a aucun intérêt. Mais si par hasard le public apprenait que l'uranium dans les régions minières peut provoquer des cancers cela serait une catastrophe pour le tourisme ! Et ce scientifique précisait " Si le risque est conçu comme une réalité objective et s'il existe des méthodes pour le mesurer, alors la parole socialement pertinente appartient à la compétence scientifique, c'est à dire aux experts ,(...) " mais " renoncer à toute objectivation en matière de risque constitue une attitude suicidaire, ce serait abandonner les arbitrages, les décisions, les réglementations aux groupes de pression, aux divagations phantasmatiques et faire de tout risque une véritable bombe politique ".
Ainsi pour Monsieur Roqueplo, scientifique socialisant, il n'est pas question que les citoyens qui vont subir les conséquences d'un risque industriel (le nucléaire en particulier) se mêlent des problèmes de sûreté. Que les mineurs d'uranium acceptent leurs cancers du poumon sans intervenir socialement. Leurs protestations avant leur mort ne seraient pour ce Monsieur que des " divagations phantasmatiques " (Remarque : d'ailleurs les syndicats de mineurs d'uranium, CGT majoritaire, ne se sont guère inquiétés des cancers des mineurs).
C'était en janvier 1986 sous la gouvernance socialiste !