Tchernobyl, 18 ans déjà
La contamination est toujours là...

Renforcer l'aide aux villages " exclus "

Ce sont les villages où depuis août 2002 il n'y a plus d'aide sanitaire spéciale. Pour les enfants cela signifie ne plus avoir de repas " propres " et gratuits dans les écoles, de vitamines et compléments nutritionnels. Ne plus avoir droit aux séjours en sanatorium d'un mois par an et à la visite médicale annuelle approfondie etc. (Voir la Lettre 96/97, janvier-avril 2003)
Toutes les politiques actuelles de " réhabilitation " des territoires contaminés visent en fait à " effacer " Tchernobyl et à nier ses conséquences sanitaires, qu'il s'agisse du Forum international Tchernobyl ou du programme CORE.
Ceux qui étaient enfants en 1986 sont désormais devenus des parents. Or la santé des enfants du Bélarus est mauvaise dans les zones contaminées qui auraient dû être évacuées dès 1986. Les travaux du Pr Bandajevsky ont montré l'influence directe de la contamination chronique des enfants par le césium 137 sur tous les systèmes vitaux de l'organisme. Ainsi les anomalies cardiaques, les opacifications du cristallin etc. augmentent proportionnellement à la charge corporelle en Cs137, mesurée en becquerels par kilo de poids de l'enfant.
Selon le Pr Nestérenko, directeur de l'institut indépendant BELRAD, une protection radiologique doit intervenir dès que la charge dépasse 20 Bq/kg. Une réversibilité des anomalies cardiaques est observée (quand la charge initiale n'est pas trop élevée) si on donne aux enfants un complément de pectine, c'est un entéro-sorbant à base de pomme faisant baisser la charge en césium qui est évacué par les voies naturelles.
Il faut que l'institut BELRAD ait les moyens financiers de mesurer la charge corporelle des enfants et de donner la pectine.


Dons à l'association "Enfants de Tchernobyl-Bélarus",
20 rue Principale, 68480 Biederthal
(préciser " Appel des villages exclus ").
Pour l'adhésion à l'association : 15 euros/an.


La santé des enfants du Bélarus et nous

Il faut bien comprendre que la détérioration de la santé des enfants provient du fait qu'ils sont contaminés d'une façon chronique par la nourriture (en particulier le lait). On voit bien sur les enregistrements de Nestérenko que l'intensité de la raie d'émission caractéristique du césium 137, qui traduit la contamination du corps de l'enfant examiné, augmente en été et à l'automne avec la consommation des baies sauvages, mais aussi avec celle des champignons et des produits de la pêche et de la chasse. L'intensité de la raie, et donc de la contamination du corps, diminue après une cure de pectine ou un séjour en sanatorium où la nourriture est " propre ".
D'après le consensus des experts internationaux sur les effets du rayonnement, les doses d'irradiation impliquées dans la contamination des enfants sont trop faibles pour avoir un effet nocif. Or les faits sont là, les enfants ne vont pas bien et plus la charge en Cs137, par kilo de poids de l'enfant, augmente plus ça va mal : les " experts " ne veulent pas en entendre parler et c'est bien pourquoi Youri Bandajevsky est maintenu en prison.

Quand le gouvernement biélorusse exclut des villages de la liste de ceux ayant droit à des compensations, notamment au bénéfice des enfants, il le fait pour des doses annuelles qu'il décrète être inférieures à 0,1 millisievert (les habitants veulent que Nestérenko mesure réellement la charge corporelle à l'aide de ses fauteuils spéciaux qui sont des anthropogammamètres).
Mais ce seuil de 0,1 mSv/an est inacceptable pour nos autorités de radioprotection, ils le jugent beaucoup trop bas !
Les normes internationales de radioprotection sont fondées sur les effets sur l'organisme du rayonnement externe. Aucune étude expérimentale n'a été effectuée sur des populations numériquement importantes contaminées d'une façon interne via la nourriture contaminée. Donc aucun argument scientifique fondé expérimentalement ne peut être avancé pour contester les observations de Youri Bandajevsky et des médecins et personnels médicaux qui exercent en zone contaminée.
Ces observations sur le terrain remettent en cause les principes mêmes de la radioprotection internationale ce qui explique clairement les raisons de l'acharnement contre Youri Bandajevsky.

Ce qui se passe au Bélarus intéresse le futur de nos enfants, futur peut-être proche, avec la folie de nos 58 réacteurs nucléaires. Il est important de connaître les limites de dose qui seraient appliquées en France en cas d'accident. Les limites qui ont été publiées concernent la phase d'urgence (Lettre n°99/100, août-déc. 2003). Il est fondamental de connaître quelles seraient les limites de dose admissible qui seraient appliquées pour le moyen terme et le long terme, car elles conditionnent si oui ou non des habitants seraient évacués de façon permanente. La situation aujourd'hui au Bélarus correspond au long terme. Or la limite envisagée par toutes les instances internationales l'AIEA, CIPR, OMS etc . est de 1 sievert de dose-vie (voir davantage) ce qui correspond à plus de 10 mSv/an, un facteur 100 par rapport à 0,1 mSv ! On comprend que nos experts occidentaux ne veulent pas entendre parler des effets nocifs des faibles doses par contamination chronique...

B. B.

Voir et faire voir Controverses nucléaires ,
film de Wladimir Tchertkoff,
6945, Origlio, Suisse