12 janvier 1987 le réacteur Saint-Laurent 1 a failli bruler...


Saint-Laurent 1 et 2, rebaptisé Saint-Laurent Al et A2.

Le gel de la Loire provoque l'arrêt du refroidissement du réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 1, qui doit être arrêté d'urgence. Le refroidissement du réacteur à l'arrêt ne peut être assuré par les diésels, eux aussi en panne, et dépend pendant une heure du courant fourni par le réseau EDF. Quelques heures plus tard, ce réseau s'effondre dans l'ouest de la France, y compris à Saint-Laurent, heureusement les diésels avaient pu être remis en route.

Extrait de Les jeux de l'atome et du hasard:

« L'accident a [...] failli arriver le lundi 12 janvier 1987 sur le réacteur Saint-Laurent 1. Ce jour-là vers 9 h 30, la Loire s'étant prise en glace, le réacteur graphite-gaz Saint-Laurent 1 (rebaptisé Saint-Laurent Al depuis que les réacteurs à eau pressurisée Saint-Laurent B1 et B2 ont été construits) ne dispose plus du débit d'eau nécessaire à son refroidissement. En particulier, les turbo-soufflantes qui l'alimentent en C02 sont insuffisamment refroidies et doivent ralentir considérablement. Un arrêt d'urgence du réacteur, par chute des barres de contrôle, intervient à 9 h 33. Or une turbo-soufflante est constituée par l'accouplement d'une turbine, qui utilise la vapeur produite par le réacteur, et d'une sorte de ventilateur géant (la " soufflante "). Arrêt du réacteur, donc plus de vapeur ; il faut alors alimenter la turbine par de la vapeur produite par une chaudière au fuel (quatre de ces chaudières sont regroupées dans une " centrale auxiliaire " ; elles sont communes à Saint-Laurent Al et A2). Ainsi on peut évacuer la puissance résiduelle (chaleur dégagée par les produits de fission après l'arrêt du réacteur) ; si on ne faisait rien, cette puissance résiduelle provoquerait la fusion et l'incendie du coeur du réacteur. Mais les chaudières au fuel, elles aussi, ont besoin de l'eau de la Loire, et ne peuvent donc démarrer... heureusement, les soufflantes peuvent être actionnées directement par le courant du réseau EDF. Vers 10 h 35, on peut remettre en route une des quatre chaudières, Puis les trois autres au cours de la matinée. C'est fort heureux, car le réseau électrique de l'ouest de la France s'effondrera vers midi suite à une panne de la centrale thermique de Cordemais !

M. André Leblond, directeur de Saint-Laurent, déclarera : " Je suis sûr que nous sommes toujours restés très loin de la catastrophe, tant que le réseau national fonctionnait, ".

La chance sera-t-elle toujours de notre côté ? »