IPSN - Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire
25/07/02 Premier bilan des résultats des mesures de radioactivité effectuées à proximité d'une décharge près de Perpignan

La Préfecture des Pyrénées Orientales a fait appel à l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) le 8 juillet, à la suite de la découverte de traces de radioactivité près d'une décharge classique située sur la commune d'Opoul-Périllos. L'IRSN est intervenu immédiatement et a procédé à une expertise radiologique du site ainsi qu'à une évaluation des doses.

Au vu des premiers résultats, l'IRSN considère que le risque est faible mais que la situation est anormale. Plus précisément :
- la présence de radium 226 est confirmée ;
- la contamination est très localisée et présente uniquement sur la tache découverte par la CRIIRAD ; la décharge et les alentours ne sont pas contaminés ;
- cette contamination semble récente sinon elle aurait été dispersée sous l'effet du vent elle aurait pénétrée plus profondément dans le sol; tout se passe comme si des poussières (liquide volatil) avaient été déposées depuis la route ;
- l'origine de cette contamination est à ce jour inconnue ;
- l'impact dosimétrique est relativement faible ; il conduit néanmoins à penser qu'il convient d'enlever la tache et, en attendant, de ne pas stationner dessus trop longtemps ;
- le balisage de la zone par les autorités est suffisant en l'attente de l'assainissement.

Les moyens mis en oeuvre pour effectuer l'expertise radiologique

L'IRSN a délégué une équipe de 4 personnes qui ont procédé à :
- des mesures radiamétriques sur la zone contaminée, le long de la route entre Opoul et un point situé à 3 km après la tache ;
- une identification du ou des radioélément(s) ;
- des caractérisations de la contamination sur la zone (profondeur, surface, granulométrie apparente des terres ) ;
- des prélèvements d'échantillons.

Les caractéristiques de la contamination

La zone contaminée est d'environ 0,5 à 1 m2 ; elle est perpendiculaire à la route (le périmètre de sécurité mis en place par les autorités est de 8 m2 (4m x 2m)) :
la contamination est diffuse sur environ 5 à 10 cm de profondeur ; seul, le radium 226 est identifié, exception faite du potassium 40 naturel ; sur la tache, le débit de dose sur la zone varie de 15 microsievert par heure (µSv/h) à 41 µSv/h au contact du sol. En dehors, il n'y a rien de notable (influence de la zone contaminée mais pas de contamination identifiée) ;
de la route en voiture, il n'est pas possible avec un appareil radiamétrique de type SPP2 de détecter une anomalie du champ de rayonnement.

L'évaluation de l'impact dosimétrique

L'IRSN a évalué l'impact dosimétrique de la tache de radium. Le calcul a été réalisé pour un enfant en supposant qu'il joue environ 10 heures sur la tache et en considérant trois voies d'atteinte : irradiation externe due au rayonnement gamma, inhalation et ingestion de poussières contenant du radium. Les calculs ­ volontairement pénalisants ­ conduisent à une dose de l'ordre de 0,5 millisievert (mSv) décomposée comme suit (valeurs approximatives) : 0,4 mSv dus à l'irradiation externe, 0,005 mSv dus à l'inhalation de poussière et 0,035 mSv dus à l'ingestion. Ces résultats peuvent être comparés à la limite de dose pour le public de 1 mSv par an.

 

Contamination au radium à Opoul: "situation anormale" mais "risque faible"

12/07/02 - Des mesures de radioactivité effectuées vendredi à Opoul (Pyrénées-Orientales) où une contamination au radium 226 a été découverte la semaine dernière, révèlent une "situation anormale" même si "le risque est faible", a annoncé l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

"Au vu des premiers résultats, l'IRSN considère que le risque est faible mais que la situation est anormale", a indiqué l'Institut dans un communiqué.

Requis par la préfecture, l'IRSN a procédé vendredi à une expertise sur le site de cette contamination, découverte par hasard aux abords d'une décharge par un scientifique qui parcourait la région muni d'un appareil de mesure de la radioactivité employé en archéologie.

Selon l'IRSN, "la présence de radium 226 est confirmée", mais "l'origine de cette contamination est à ce jour inconnue". "Cette contamination semble récente", et "tout se passe comme si des poussières avaient été déposées depuis la route" qui borde la décharge.

L'Institut a calculé qu'un enfant qui jouerait pendant dix heures sur la tache recevrait une dose de radiations d'environ 0,5 millisievert (mSv), correspondant à la moitié de la dose limite annuelle pour le public.

"L'impact dosimétrique est relativement faible. Il conduit néanmoins à penser qu'il convient d'enlever la tache et, en attendant, de ne pas stationner dessus trop longtemps. Le balisage de la zone par les autorités est suffisant en l'attente de l'assainissement," conclut le communiqué.

La mairie d'Opoul a pour sa part annoncé le dépôt d'une plainte contre X.

 

MIDI LIBRE 10/07/02

La zone radioactive d'Opoul enfin sous haute protection

A la première heure hier, le site contaminé et curieusement laissé sans surveillance depuis vendredi, a été isolé par des barrières métalliques, recouvert de sable et d'une épaisse bâche retenue par des parpaings. Un panneau en interdit l'accès. En combinaison isolante et équipés de masque, deux sapeurs-pompiers de la cellule départementale de lutte contre les risques chimiques interviennent tôt hier matin, en bordure de la départementale 9 reliant Opoul à Fitou. Leur mission ? Mettre en place un périmètre de sécurité, baliser et recouvrir la zone où, fin juin, un chercheur en archéologie a détecté des émissions radioactives très supérieures à la moyenne. (Voir nos éditions d'hier et de samedi dernier).

Expertise in situ et résultats vendredi. Opérant sur un terrain détrempé par les fortes pluies de la nuit, les sauveteurs d'abord déversent du sable, puis disposent une épaisse bâche et des parpaings tout autour afin de la bloquer, même en cas de très forte tramontane. Des barrières métalliques sont ensuite positionnées pour délimiter le lieu et le rendre inaccessible. Un technicien de la DDE (direction départementale de l'Equipement), enfin, installe un panneau routier, en bordure de la chaussée. C'est une interdiction d'approcher ces quelques mètres carré de sol "pollués au radium 226 selon un taux de l'ordre de 430 000 Becquerel / kg, au lieu d'un taux normal de 40 Bq / kg" a révélé l'analyse réalisée par un ingénieur en physique nucléaire du laboratoire de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité). En envoyant en urgence ces résultats au maire d'Opoul, Jean-François Carrère, et au ministère de l'Environnement et de la Santé pour "information et action", le scientifique a émis des recommandations. D'évidence, ses conseils avisés commencent à être appliqués hier, à l'issue d'une réunion de l'ensemble des services compétents locaux, organisée à Opoul. Il en ressort un très visible renforcement de la sécurisation de la zone. Quant à sa décontamination "dans
les meilleurs délais", comme le suggère vivement la CRIIRAD, il faudra encore patienter. Une équipe de l'Institut national de radioprotection et sûreté nucléaire, contacté lundi par la préfecture des P.O., doit descendre d'ici à la fin de la semaine procéder à une expertise radiologique in situ. L'IRSN indique d'ailleurs qu'un premier rapport sera communiqué ce vendredi au préfet. Il pourrait déboucher sur une fouille minutieuse du périmètre et la récupération des fragments, poussières ou de l 'objet radioactif. A en croire les hypothèses retenues, on s'acheminerait vers celle d'un paratonnerre au radium enterré. Circulez, il n'y a plus de danger. En attendant confirmation et extraction de la source de rayonnement gamma, de nouvelles mesures radiamètriques ont été effectuées dans la matinée. Jean-François Carrère est rassuré. Les radiations restent concentrées sur un espace désormais placé sous haute protection. Départementale 9, donc, circulez, il n'y a plus de danger.

Corine Sabouraud

 

MIDI LIBRE 09/07/02

Aucun déploiement sur la zone radioactive de la route d'Opoul

Depuis réception, vendredi, du rapport écrit d'un ingénieur en physique nucléaire révélant la présence d'une contamination radioactive décelée en bordure de la départementale 9, un épais sac poubelle recouvre seulement la zone de radiations. Un mince ruban rouge entoure quatre petits arbres et deux piquets pour fermer un rectangle d'environ 3 m sur 1. A l'intérieur, en guise de bâche, un sac poubelle, de ceux utilisés au transport des gravats, retenu par des cailloux. Dessous, "une zone contaminée en radium 226 dont l'analyse a révélé un taux de l'ordre de 430 000 Becquerel / Kg, (Ndlr : le taux normal est de 40 Bq / kg)". Dès réception, vendredi dernier, du rapport d'expertise réalisé par un ingénieur en physique nucléaire du laboratoire de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité), Jean-François Carrère, maire d'Opoul, déclenche une alerte rouge. La zone suspecte se situe en effet en bordure de la départementale 9, entre Opoul et Fitou. Plus précisément, face à la décharge de sa commune. Or, la sonnette d'alarme n'a pas un écho proportionnel à la nature de la découverte et aux recommandations de la CRIIRAD. Dans sa lettre, le scientifique suggère quatre mesures d'urgence. Balisage immédiat avec défense d'approcher du secteur pollué, décontamination dans les meilleurs délais, enquête sur l'origine des radiations et contrôles élargis aux alentours. Pour le spécialiste, le phénomène peut être lié, par exemple, à un paratonnerre au radium ou à un objet à usage médical, comme certaines aiguilles du début du siècle. D'où, selon lui, une hypothèse à vérifier absolument : la présence d'autres fragments ou poussières de radium éparpillés dans les environs. Un conseil : défense d'approcher. Étrangement quatre jours plus tard, en l'occurrence hier, rien n'est encore fait. Hormis la mise en place d'un semblant de périmètre de sécurité. Mais qui incite plus à la curiosité qu'à la dissuasion d'approcher. Côté préfecture, on estime le dispositif "largement suffisant". Explications : "Il faut être en contact avec l'objet pour qu'il existe un risque". L'ingénieur en physique nucléaire prend nettement plus de précautions. "Il ne faut pas franchir le balisage et marcher, se pencher ou s'asseoir sur la zone active. Il vaut mieux aussi éviter de rester à proximité. Si l'on respecte ces règles, il n'y a pas de souci". Ni inquiétude, ni panique donc. Pour autant, et à l'image du maire d'Opoul, il comprend mal pourquoi l'Institut de Radioprotection et Sécurité Nucléaire de Paris n'a toujours pas dépêché une équipe de professionnels afin de fouiller et décontaminer les lieux. Jean-François Carrère a une réponse. "Je viens à nouveau d'appeler Serge Richard, patron de la Protection civile des P.-O.. Il m'a dit avoir téléphoné à l'Institut dans la matinée et attendre des nouvelles, la date de l'intervention", témoigne l'édile. Vendredi, il n'a pas hésité à solliciter la fermeture du tronçon Opoul-Fitou et a obtenu gain de cause jusqu'à 18 h. S'il avait pu, le barrage n'aurait jamais été levé avant dépollution du site. "Pour une sécurité maximum", précise le maire. Les Pouvoirs Publics locaux en ont décidé autrement.

Corine Sabouraud


Pyrénées-Orientales: des traces de radioactivité détectées près d'une décharge

PARIS (09/07/02 ) - Des traces de radioactivité ont été détectées près d'une décharge d'Opoul-Périllos (Pyrénées-Orientales), près de Perpignan, a annoncé mardi l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN).

La préfecture des Pyrénées-Orientales avait fait appel à l'IRSN la veille, suite à la découverte de cette radioactivité par un particulier adhérent de la CRIIRAD, Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité.

"Une équipe de l'IRSN va procéder dès cette semaine à une expertise radiologique in situ et un premier rapport sera communiqué à la préfecture vendredi" prochain, promet l'IRSN dans un communiqué.

Selon une première analyse effectuée par la CRIIRAD, une bande de terre située sur le domaine public a été contaminée, probablement par du radium 226.