SISTERON (Alpes-de-Haute-Provence), 21 sept - La
commune de Sisteron a porté plainte vendredi contre la
Commission de recherche et d'information indépendantes
sur la radioactivité (CRIIRAD) pour "fausse nouvelle"
après une étude qui avait révélé
une contamination de la ville due à l'accident de Tchernobyl.
La plainte, déposée au palais de justice de Digne
pour "délit de fausse nouvelle de nature à
troubler l'ordre public", concerne l'annonce, le 24 avril
2001, par la CRIIRAD, d'une étude révélant
un taux de radioactivité de 35 à 40.000 Becquerels/m2
au pied de la citadelle de Sisteron, suite à une contamination
par l'accident de Tchernobyl le 26 avril 1986.
Un des scientifiques de la CRIIRAD avait alors comparé Sisteron à la ville de Kiev, en Ukraine.
Le maire de Sisteron, Daniel Spagnou (RPR), avait alors sollicité l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN, organisme d'Etat). Selon l'avocat de la ville, Me Pascal-Alexis Luciani, du barreau de Grasse, les taux relevés par l'IPSN varient de 13.400 à 16.200 Bq/m2, soit deux fois moins que ceux de la CRIIRAD, ce qui prouve l'absence de "risque sanitaire majeure", affirme Me Luciani.
"On est très serein. Je suis sûr de nos mesures. On les avait revérifiées", a déclaré Roland Desbordes, président de la CRIIRAD, basée à Valence. "La région de Sisteron, comme d'autres communes de l'est, de la Corse à l'Alsace, ont des taux de plus de 30.000 Bq/m2. Ce n'est pas une fausse nouvelle. On le sait depuis des années", a ajouté Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD.
Tchernobyl : effets sur la santé en France (janvier 1998)