La Russie réaffirme qu'il n'y a pas d'armes nucléaires
à Kaliningrad
STOCKHOLM, 9 mars - Le
ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov,
a réaffirmé vendredi à Stockholm que la Russie
n'avait pas déployé d'armes nucléaires tactiques
dans l'enclave russe de Kaliningrad, entre la Lituanie et la Pologne,
mais que rien n'empêchait Moscou de le faire.
"Il n'y a absolument pas d'armes nucléaires là-bas",
a indiqué Igor Ivanov au cours d'une conférence
de presse à l'issue d'entretiens avec le haut représentant
de la diplomatie européenne, Javier Solana, et le ministre
suédois des Affaires étrangères, Anna Lindh,
dont le pays assume la présidence tournante de l'Union
européenne.
M. Ivanov a toutefois ajouté que rien n'interdisait à "la Russie de déployer des armes nucléaires sur quelque partie de son territoire que ce soit", y compris dans l'enclave de Kaliningrad.
L'ancienne Koenigsberg de Prusse orientale, grande comme les deux tiers de la Belgique, est passée sous la coupe de Moscou à la fin de la Seconde guerre mondiale.
Le quotidien américain Washington Times, citant des "responsables des services de renseignements américains", avait affirmé en janvier que des déplacements d'armes nucléaires russes vers Kaliningrad avaient été détectés en juin et rapportés dans un document interne en décembre.
Les allégations du journal ont été systématiquement démenties par Moscou.
Le sort de l'enclave russe de Kaliningrad a resurgi sur l'échiquier diplomatique avec la perspective d'une adhésion de la Pologne et de la Lituanie à l'Union européenne, Kaliningrad constituant alors un morceau de territoire russe à l'intérieur des frontières européennes.
Les pays baltes en première ligne
RIGA, 8 jan - Les informations
faisant état du déploiement d'armes nucléaires
russes à Kaliningrad replacent la question de l'élargissement
de l'OTAN aux trois pays baltes voisins de l'enclave russe sur
le devant de la scène, relèvent les analystes lundi.
La lutte pour leur indépendance de l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie à la fin des années quatre-vingt avait accéléré l'effondrement de l'Union soviétique. Leur candidature à l'OTAN suscite aujourd'hui des frictions avec la Russie de Vladimir Poutine.
La Russie s'oppose avec virulence à l'entrée de ces trois pays baltes dans l'Alliance atlantique. L'une des conséquences en serait que l'enclave de Kaliningrad serait alors totalement encerclée par des membres de l'OTAN.
Mais les ministres de la Défense des pays baltes réunis ce week-end à Cracovie (sud de la Pologne) avec leur homologue polonais ont estimé que les informations de la presse américaine sur le déploiement d'armes atomiques russes à Kaliningrad ne bloqueraient pas leur candidature à l'Alliance.
"Tout ce bruit n'aide pas, mais je ne pense pas qu'un tel événement puisse bloquer l'élargissement de l'OTAN", a expliqué le ministre de la Défense lituanien Antanas Linkevicius cité par l'agence PAP.
Le président russe a qualifié samedi "d'absurdes" les informations publiées la semaine dernière par le Washington Times selon lequel la Russie a stationné des missiles nucléaires de courte portée à Kaliningrad en juin 2000. Le journal citait des sources émanant des services de renseignement américains.
Certains responsables baltes sont d'avis que cette information, si elle est vérifiée, va en fait favoriser la candidature des pays baltes à l'OTAN.
"En fin de compte, ceci pourrait donner l'impression dans les milieux dirigeants occidentaux qui décideront de l'élargissement de l'OTAN que les pays baltes ne peuvent pas faire confiance à la Russie", a expliqué le ministre de la Défense letton Girts Valdis Kristovskis.
"La Russie montre une fois de plus à ces dirigeants que sa politique en matière de sécurité est imprévisible et trompeuse", a-t-il dit à l'AFP.
L'un des arguments qui jouait contre l'élargissement de l'OTAN en direction des pays baltes était que la Russie présentait moins une menace qu'autrefois et que l'adhésion des pays baltes à l'Union européenne constituera une garantie de sécurité suffisante.
Les trois pays baltes espèrent recevoir une invitation à rejoindre l'OTAN lors du prochain sommet de l'Alliance à Prague en 2002.
"Si ces informations sont confirmées, elles réduiraient sans aucun doute la sécurité dans la région", estime Maris Riekstins, secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangères de Lettonie. "Or, il s'agit d'une année clé pour les décideurs de l'OTAN avant le Sommet de Prague en 2002. Ils devront se décider cette année sur qui pourra être admis en 2002", a-t-il ajouté.
Le déploiement d'armes nucléaires russes dans la zone peut cependant être exploité différemment par les parties en présence dans l'OTAN, juge M. Harri Tiido, haut fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères estonien.
"C'est un argument que les deux parties peuvent exploiter : ceux qui estiment que les pays baltes doivent être intégrés à l'OTAN sans délai et ceux pour qui les pays baltes doivent rester en dehors de l'Alliance pour toujours", dit-il.
Les pays membres de l'OTAN ont dit et répété que Moscou ne disposait pas de droit de veto sur l'élargissement de l'Alliance, mais des diplomates britanniques auraient l'an dernier expliqué au président du parlement lituanien Vytautas Landsbergis que certains membres de l'OTAN ne souhaitent pas susciter de confrontation avec la Russie avec l'admission des pays baltes.
Une "absurdité", selon
Vladimir Poutine
MOSCOU, 6 jan - Le président
Vladimir Poutine a qualifié samedi "d'absurdes"
les informations selon lesquelles des armes nucléaires
tactiques auraient été déployées dans
l'enclave russe de Kaliningrad, entre la Pologne et la Lituanie,
a rapporté l'agence Interfax.
Interrogé par un journaliste sur un déploiement d'armes nucléaires russes à Kaliningrad, le président Poutine a laconiquement répondu que c'était "une absurdité", selon la même source.
Le ministère russe de la Défense avait également démenti ces informations mercredi dernier, soulignant que toutes les armes nucléaires russes, y compris les missiles tactiques, étaient à leur emplacement permanent habituel et n'avaient pas été transférées.
Citant des "responsables des services de renseignements américains", le Washington Times a affirmé mercredi que des déplacements d'armes nucléaires russes vers Kaliningrad avaient été détectés en juin et rapportés dans un document interne en décembre.
Le Pentagone a refusé de commenter ces informations. Le département d'Etat s'est pour sa part contenté d'affirmer son intention de discuter de cette affaire avec Moscou.
Alliée de l'OTAN et voisine de l'enclave de Kaliningrad, la Pologne s'est aussitôt inquiétée de ces informations mercredi, proposant notamment une inspection internationale dans ce territoire russe.
Varsovie veut "de plus larges explications"
VARSOVIE, 5 jan - Varsovie souhaite
"de plus larges explications" de la part de Moscou,
à la suite des informations faisant état du déploiement
d'armes nucléaires dans l'enclave russe de Kaliningrad,
selon un communiqué officiel du ministère polonais
des Affaires étrangères publié vendredi soir.
Le communiqué souligne cependant que Varsovie "ne demande pas d'organiser sur le territoire russe d'inspections extraordinaires", malgré des déclarations précédentes allant dans ce sens.
"Il n'est pas de notre volonté, ni dans l'intérêt de la Pologne ou de la région entière, d'entreprendre des mesures brusques et irréfléchies à la suite des informations de presse", selon le communiqué.
"En même temps, nous accueillerions avec satisfaction de plus larges explications de la partie russe", précise le texte.
Plus tôt dans la journée, le ministre polonais de la Défense Bronislaw Komorowski a estimé que la Russie maintenait dans l'enclave de Kaliningrad un potentiel militaire "démesuré" et que l'information sur le déploiement d'armes nucléaires dans la région, si elle se confirmait, serait "très préoccupante".
M. Komorowski a réitéré également la proposition polonaise d'une inspection internationale sur place.
Pourtant, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, "la sécurité de la Pologne est aussi bien assurée maintenant qu'avant les informations fournies par la presse". "Nous sommes membres de l'OTAN et nous savons bien ce qui se passe autour de nous. En conséquence, nous poursuivons toutes les actions qui puissent expliquer pleinement si, à proximité de nos frontières, ont eu lieu des phénomènes pouvant provoquer une inquiétude justifiée."
Emotion et inquiétude en Pologne
VARSOVIE, 5 jan - Les informations
faisant état du déploiement d'armes nucléaires
dans l'enclave russe de Kaliningrad font grincer des dents en
Pologne où ressurgit le spectre d'une menace russe à
ses frontières orientales.
La Russie maintient dans l'enclave de Kaliningrad un potentiel
militaire "démesuré" et l'information
sur le déploiement d'armes nucléaire dans la région,
si elle se confirmait, serait "très préoccupante",
a déclaré vendredi le ministre polonais de la Défense
Bronislaw Komorowski, dans une interview radiodiffusée.
Interrogé à propos de la nouvelle publiée par le quotidien Washington Times, selon laquelle la Russie aurait transféré des armes nucléaires à Kaliningrad pour renforcer sa pression sur l'OTAN, M. Komorowski a réitéré la proposition polonaise d'une inspection internationale sur place.
"Si cette information se confirmait, ce serait un signe très préoccupant, car il mettrait en cause la crédibilité des déclarations de Moscou sur son souhait de maintien d'une zone dénucléarisée dans la région de la Baltique", a dit le ministre, ajoutant que la question devrait être "prochainement" discutée à Moscou par le chef de la diplomatie polonaise Wladyslaw Bartoszewski.
Un proche collaborateur du président polonais Aleksander Kwasniewski s'est entretenu de la question avec l'ambassadeur de Russie à Varsovie Sergueï Riazov, a révélé vendredi le conseiller du président aux questions militaires, le général Henryk Szumski. L'ambassadeur a réitéré le démenti russe de la présence d'armes nucléaires à Kaliningrad, a dit le général.
La flotte de la Baltique et le ministère de la Défense russes ont démenti mercredi les informations du Washington Times, rappelant que l'enclave a été déclarée zone dénucléarisée.
De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé l'intention de discuter avec Moscou de ces informations. "Nous surveillons la situation de près", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher. "C'est quelque chose dont nous parlerons avec les Russes, mais je pense que je ne peux pas en dire plus", a-t-il dit.
Le quotidien polonais Rzeczpospolita a affirmé vendredi, citant un diplomate de l'OTAN de haut rang, que "des photos réalisées par satellites avaient confirmé le déploiement en juin dernier de nouveaux missiles à Kaliningrad, sans qu'on puisse affirmer à 100% qu'il s'agissait d'ogives nucléaires".
Selon un Centre d'études orientales, un organisme indépendant polonais, "l'histoire est tout à fait crédible". Le potentiel militaire accumulé dans l'enclave de Kaliningrad "est sans cesse modernisé et développé, alors que les Russes refusent l'accès à certains sites aux inspecteurs internationaux", a expliqué M. Marek Menkiszak, un expert du Centre.
"Il est tout à fait possible que les armes nucléaires, stationnées dans l'enclave à l'époque communiste, n'en ont jamais complètement disparu. Conformément à la nouvelle doctrine militaire de la Russie, la dissuasion nucléaire constitue sa principale stratégie, vu la faiblesse de ses forces conventionnelles", a-t-il dit.
Selon M. Menkiszak, il s'agit en premier lieu
pour Moscou de "tester la nouvelle administration américaine
sur ses intentions quant à l'élargissement de l'OTAN
aux pays baltes".
WASHINGTON, 3 jan - La
Russie a déployé des armes nucléaires tactiques
dans son enclave de Kaliningrad donnant sur la mer Baltique, a
rapporté mercredi le quotidien américain Washington
Times, interprétant ce mouvement comme une réponse
à l'élargissement vers l'est de l'OTAN.
Citant des "responsables des services de renseignements américains",
le journal indique que les déplacements d'armes nucléaires
vers Kaliningrad, un port de la mer Baltique situé dans
une enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, ont été
détectés en juin.
Cependant, ces mouvements n'ont été rapportés
dans un document interne de l'Agence de renseignement de la Défense
qu'en décembre, écrit le journal citant les mêmes
sources.
Le Pentagone a refusé de commenter ces informations.
Selon le quotidien, ces mouvements d'armes sont "un signe
que Moscou entend répondre à l'élargissement
de l'OTAN en déployant des armes nucléaires".
L'OTAN a intégré en 1999 la Pologne, la Hongrie
et la République tchèque.
"Le type précis de ces nouvelles armes tactiques n'a
pas pu être déterminé", poursuit le journal,
qui estime qu'elles pourraient être du type Toka, d'une
portée d'environ 70 kilomètres.
Varsovie propose une inspection internationale
VARSOVIE, 4 jan - La meilleure
solution pour lever le doute sur le déploiement présumé
d'armes nucléaires dans l'enclave russe de Kaliningrad
serait d'y dépêcher une inspection internationale,
a dit jeudi le porte-parole du gouvernement polonais Krzysztof
Luft.
"Nous espérons que la partie russe donnera son acord
pour une telle inspection. La Pologne soutient cette solution",
a ajouté M. Luft, cité par l'agence polonaise PAP.
"Il existe une forte probabilité de rencontres de
haut niveau entre la Pologne et la Russie dans les mois à
venir" au cours desquelles l'affaire de Kaliningrad pourrait
être abordée, a estimé M. Luft.
Selon lui, Varsovie va discuter avec ses alliés de l'OTAN
des informations parues dans la presse américaine sur le
déployement d'armes nucléaires dans cette enclave
russe située entre la Lituanie et la Pologne.
"Ce sont des signaux que la Pologne analyse avec le plus
grand sérieux", a-t-il ajouté.
"Le problème est là: peut-on vraiment faire
confiance aux assurances de la partie russe qui affirme qu'il
n'y a pas d'armes nucléaires dans l'envlave de Kaliningrad
? La Pologne doit constamment observer la situation dans cette
région et elle le fait", a assuré plus tôt
dans la journée le ministre polonais de la Défense
Bronislaw Komorowski.
Selon lui, Moscou a déjà refusé à
une mission d'inspection internationale l'accès à
certains sites de la zone de Kaliningrad, ce qui pourrait signifier
"qu'elle a des choses à cacher".
La flotte russe dément avoir déployé
des missiles nucléaires à Kaliningrad
KALININGRAD, 3 jan - La flotte
russe de la Baltique a démenti mercredi soir à l'AFP
une information de la presse américaine selon laquelle
des missiles nucléaires tactiques auraient été
déployés dans l'enclave russe de Kaliningrad, entre
la Pologne et la Lituanie.
"La Flotte de la Baltique respecte les engagements sur la
non-prolifération des armes nucléaires en mer Baltique",
a déclaré le porte-parole de la flotte, Anatoli
Lobski, à un correspondant de l'AFP à Kaliningrad.
"Il n'y a pas d'armes nucléaires dans les arsenaux
de la marine de la mer Baltique", a ajouté ce responsable.
Il a rappelé que la mer Baltique, où se trouve le
port de Kaliningrad, a été décrétée
zone dénucléarisée.
"Cette information est fausse", avait auparavant affirmé
une source anonyme au ministère russe de la Défense,
interrogée par Interfax, sur l'information publiée
par le quotidien américain Washington Times.
Toutes les armes nucléaires russes, y compris les missiles
tactiques, sont à leur emplacement permanent habituel et
n'ont été transférées nulle part,
avait ajouté cette même source.
Washington veut en discuter des armes nucléaires
à Kaliningrad avec Moscou
WASHINGTON, 3 jan - Les Etats-Unis
ont déclaré mercredi avoir l'intention de discuter
avec Moscou d'informations selon lesquelles la Russie a déployé
des armes nucléaires dans l'enclave de Kaliningrad, sur
la mer Baltique.
"Nous surveillons la situation de près", a déclaré
le porte-parole du département d'Etat Richard Boucher en
référence à une information publiée
par le quotidien Washington Times, selon laquelle la Russie aurait
transféré des armes nucléaires à Kaliningrad
pour renforcer sa pression sur l'OTAN.
"C'est quelque chose dont nous parlerons avec les Russes,
mais je pense que je ne peux pas en dire plus", a ajouté
M. Boucher, alors que Moscou a démenti cette information,
rappelant que l'enclave de Kaliningrad a été déclarée
zone dénucléarisée.
M. Boucher n'a pas confirmé l'information du Washington
Times, mais a répondu par l'affirmative à la question
de savoir s'il y avait lieu de parler avec Moscou de ce sujet.
"Je ne peux confirmer le contenu (de cette information),
mais nous pensons qu'il y a quelque chose à discuter avec
Russes, oui", a déclaré le porte-parole.
"Je ne peux pas aller plus loin. Nous ne parlons pas des
sujets qui impliquent (les services de) renseignement", a
expliqué M. Boucher.
Vilnius serein après la nouvelle
sur les armes nucléaires à Kaliningrad
VILNIUS, 3 jan - Le ministre lituanien
des Affaires étrangères Antanas Valionis a minimisé
mercredi les informations de la presse américaine sur le
déploiement par la Russie des armes nucléaires dans
l'enclave russe de Kaliningrad située entre la Lituanie
et la Pologne.
"Des informations similaires apparaissent plusieurs fois
par an, mais après avoir alerté l'opinion publique,
elle sont d'habitude oubliées quelque temps après",
a dit M. Valionis à la presse en réaction à
une information de Washington Times sur une opération russe
apparemment destinée à faire pression sur l'OTAN.
"Aucune de ses informations n'a été confirmée
jusqu'ici, je préfère donc ne pas commenter celle-ci",
a-t-il ajouté.
La Lituanie, ainsi que la Lettonie et l'Estonie, toutes trois
anciennes républiques soviétiques, espèrent
une invitation à adhérer à l'OTAN en 2002.
La Pologne en est membre depuis mars 1999.