Bucarest demande l'accès de ses experts à la centrale nucléaire de Kozlodouï

SOFIA, 8 sept - Le ministre roumain de l'Environnement Romica Tomescu a demandé vendredi un accès d'experts roumains à l'unique centrale nucléaire bulgare de Kozlodouï (nord-ouest), a annoncé l'agence BTA.

"Des experts roumains doivent avoir accès à la centrale atomique lorsqu'on évalue la prolongation ou la réduction du délai de fermeture des tranches" de la centrale, a déclaré M. Tomescu à l'issue d'une rencontre avec son homologue bulgare Evdokia Maneva à Roussé (nord-est).

La centrale nucléaire bulgare est située au bord du Danube, près de la frontière bulgaro-roumaine.

La Bulgarie a signé fin novembre un accord avec l'Union européenne sur la fermeture anticipée des quatre tranches anciennes de Kozlodouï à 440 mégawatts chacune.

Selon cet accord, Sofia s'est engagé à fermer avant 2003 les réacteurs 1 et 2 qui fonctionnent depuis 1974-76. Le délai de fermeture des tranches 3 et 4, en exploitation depuis 1979-81, n'est pas encore fixé, mais la Commission européenne demande leur fermeture avant 2006.

M. Tomescu a rappelé que des experts roumains ne sont entrés à Kozlodouï qu'avec un groupe de travail de l'UE.

Le ministre roumain de l'Environnement s'est dit "insatisfait" de ne pas avoir été informé "à temps" de l'incident survenu à la centrale bulgare le 28 août dernier.

Cet incident, ayant entraîné "une hausse locale" de la radioactivité en dehors de la salle du réacteur 3 sur "la surface industrielle" de la centrale, n'a été rendu public que mercredi dernier dans une interview de Gueorgui Kastchiev, chef du Comité d'exploitation de l'énergie atomique bulgare.

Ce Comité qui est l'organe gouvernemental bulgare de contrôle du nucléaire n'a informé que jeudi de cet incident la Roumanie, la Grèce et l'Agence internationale pour l'énergie atomique.

Les appareils roumains n'ont pas repéré une hausse de la radioactivité et Bucarest n'a pas "de plaintes concrètes" de la centrale bulgare, a annoncé M. Tomescu, cité par BTA.

M. Tomescu avait déclaré jeudi avoir l'intention de "demander des explications et discuter des mesures à prendre pour que de tels accidents ne se reproduisent pas".