Le pouvoir soviétique transforma toute
la zone arctique en une immense base militaire. Au début
des années cinquante, l'archipel de la Nouvelle Zemble
fut choisi pour abriter un centre d'essais d'armes nucléaires...
et devenir la région la plus irradiée de notre planète:
jusqu'en 1990, cet endroit fut le site de 132 explosions nucléaires
(87 dans l'atmosphère, 3 sous-marines et 42 souterraines).
La campagne de tirs de 1958 fut particulièrement intense:
26 explosions dans l'atmosphère et sous l'eau. En 1961
et 1962 seule la puissance comptait, le 30 octobre 1961, l'archipel
fut le site de l'explosion la plus forte jamais enregistrée:
"Tsar
Bomba" de 50 à 58 mégatonnes selon les
estimations [il semble qu'à ce moment, le fonds de radiation
à Moscou était supérieur à celui de
Kiev après la catastrophe de Tchernobyl], soit plus de
trois mille fois la puissance de la bombe d'Hiroshima. Pendant
ces deux années, l'URSS procéda sur ces malheureuses
îles à sept essais dont la puissance totale est égale
à celle de tous les essais nucléaires dans l'atmosphère
effectués hors de l'URSS entre 1945 et 1980.
Ces chiffres proviennent d'une
étude effectuée,
par un député, Alexandre Emelianenkov, et un scientifique,
Vladimir Iakimets, consultant du mouvement antinucléaire
« Nevada Semipalatinsk ».