JERUSALEM, 11 juil - Un
député arabe israélien a déclaré
mercredi avoir demandé au gouvernement de pouvoir inspecter
la centrale nucléaire de Dimona (sud) afin de vérifier
si les radiations émises étaient à l'origine
d'une augmentation de cas de cancers parmi les bédouins
vivant à proximité.
"J'ai écrit une lettre au Premier ministre (Ariel
Sharon) afin d'être autorisé à me rendre dans
la centrale et vérifier l'impact des radiations sur la
santé des employés et des bédouins vivant
dans le secteur", a déclaré Taleb al-Sanaa
à la radio publique.
"Si je n'obtiens pas cette autorisation d'ici la fin de la session parlementaire d'été fin juillet, je ferai appel à la Cour suprême", a prévenu le député élu sur la Liste Arabe Unie (opposition, 5 députés).
Selon lui, "le taux de cancers et d'autres maladies graves est plus élevé parmi ces bédouins et il est de mon devoir d'élu du peuple de m'informer".
Le député du Likoud, le parti de droite de M. Sharon, Zeev Baum a qualifié M. Sanaa de "petit provocateur". "J'espère que le Premier ministre rejettera cette demande car cela reviendrait à introduire Yasser Arafat (le président palestinien) dans la centrale de Dimona", a-t-il déclaré à la radio.
Le docteur Ilana Belmecker, responsable des services de santé pour le sud d'Israël, a pour sa part affirmé "que le pourcentage de cas de cancers parmi les bédouins n'avait pas augmenté et se situait dans la moyenne nationale".
"De toutes façons, pratiquement aucun bédouin ne vit dans le secteur de la centrale et les habitants les plus proches se trouvent à Dimona, où, là non plus, nous n'avons constaté rien d'anormal", a ajouté le docteur Belmecker.
Elle a toutefois souligné que ces constatations ne portaient pas sur les employés de la centrale "dans la mesure où nous n'avons pas accès à ces informations".
Une cinquantaine d'employés de la centrale de Dimona, atteints du cancer, avaient manifesté début mai dans cette localité.
Israël, qui dispose de deux centrales nucléaires, à Dimona et à Nahal Sorek, au sud de Tel-Aviv, n'a jamais reconnu disposer d'un arsenal nucléaire. Mais selon des experts étrangers, le réacteur de Dimona, créé avec l'aide de la France et inauguré en 1965, lui a permis de se doter de 200 ogives nucléaires.
DIMONA (Israël), 8 mai - Une cinquantaine d'employés de la centrale
nucléaire israélienne de Dimona (sud) atteints du
cancer ont manifesté mardi près du réacteur.
"Nous sommes les victimes de la centrale nucléaire",
ont crié les manifestants, réunis face à
la Cité de recherche atomique, près la ville de
Dimona dans un mouvement de protestation sans précédent,
brandissant des banderoles sur lesquelles était notamment
écrit : "Jusqu'à quand nous tairons-nous?".
L'organisateur de la manifestation, Yossi Kalifa, a indiqué
à qu'il représentait son père, Yehuda Kalifa,
cancéreux depuis 10 ans, après avoir travaillé
à la centrale plus d'une trentaine d'années.
"Quelques-uns de ses collègues, également atteints
par la maladie, sont déjà décédés",
a-t-il dit en expliquant que lui et ses camarades demandaient
"une reconnaissance par la Sécurité sociale
de leur maladie comme un accident de travail". La direction
de la centrale a promis aux manifestants d'examiner leur cas,
a indiqué M. Kalifa. Par ailleurs, a rapporté mardi
la presse, les employés de la Cité de recherche
nucléaire mènent un autre combat contre la direction,
pour une amélioration de leurs conditions salariales.
Ils ont entamé une grève dimanche, avant de la suspendre
lundi, à la demande du ministère des Finances et
de la centrale syndicale Histadrout, se donnant trois jours pour
régler le différend, selon le quotidien Yediot Aharonot.
Israël, qui dispose de deux centrales nucléaires,
à Dimona et à Nahal Sorek, au sud de Tel-Aviv, n'a
jamais reconnu disposer d'un arsenal nucléaire, mais des
experts étrangers affirment que le réacteur de Dimona,
créé avec l'aide de la France et inauguré
en 1965, lui a permis de se doter de 200 ogives nucléaires.
JERUSALEM, 9 avr - L'auteur
d'un livre sur le programme nucléaire israélien,
Avner Cohen, a indiqué lundi avoir été interrogé
pendant cinquante heures par la police qui le soupçonnait
d'avoir porté atteinte à la sécurité
de l'Etat.
"Durant mon séjour de trois semaines en Israël,
j'ai été interrogé pendant cinquante heures
par la police et le responsable de la sécurité du
ministère de la Défense, qui a porté plainte
contre moi", a affirmé à la radio publique
M. Cohen, un Israélien qui réside aux Etats-Unis.
"Je suis venu volontairement répondre aux questions des enquêteurs", a ajouté M. Cohen, l'auteur d'"Israël et la bombe", qui est retourné ce week-end aux Etats-Unis.
Il a souligné être prêt à revenir en Israël pour continuer éventuellement à répondre aux questions des enquêteurs. "L'important pour moi est de ne pas rompre le lien avec Israël afin de pouvoir faire entendre ma voix dans le débat sur le dossier nucléaire qui devra être un jour discuté publiquement", a-t-il ajouté.
"Il est possible de débattre de cette question de façon sérieuse et responsable sans mettre en cause la sécurité du pays", a affirmé M. Cohen.
Selon les médias israéliens, les responsables soupçonnaient M. Cohen d'avoir divulgué des informations secrètes sur l'armement nucléaire de l'Etat hébreu dans son ouvrage. Ce dossier est couvert par la censure militaire.
Le quotidien Haaretz a récemment indiqué que le Premier ministre Ariel Sharon avait l'intention de maintenir l'ambiguïté sur les capacités nucléaires d'Israël, qui n'a pas adhéré au Traité de non prolifération des armes nucléaires (TNP) prévoyant des contrôles internationaux sur les installations nucléaires.
Israël dispose de deux centrales nucléaires, à Dimona, dans le désert du Néguev (sud), et à Nahal Sorek, au sud de Tel-Aviv.
L'Etat hébreu n'a jamais reconnu disposer d'un arsenal nucléaire, mais des experts étrangers affirment qu'avec son réacteur de Dimona, il s'est doté de 200 ogives nucléaires susceptibles d'être adaptées sur des missiles à moyenne et longue portée.