Emile Armet de Lisle

A la mort de son père, Emile Armet de Lisle hérite en 1878 d'une fabrique de quinquinas. Installée à Nogent-sur-Marne, cette usine est perçue comme la plus importante dans sa spécialité, chaque année, elle traite 500 000 kilos de quinquinna. Quand il prend la direction de la maison, Emile Armet de Lisle se contente d'abord de poursuivre l'entreprise de son père. Mais très vite, il s'intéresse aux travaux des Curie. Dès le départ, des relations serrées se nouent entre lui et le laboratoire des Curie. En 1904, il se lance grâce à eux dans la production industrielle du radium. Pour Armet de Lisle, le laboratoire est un réservoir naturel de techniciens et conseillers. De surcroît, son entreprise peut associer son nom à celui du couple de savants les plus célèbres de France. Sa publicité ne se fait pas faute de le rappeler: l'activité de ses sels de radium « est mesurée avec les appareils de M. Curie par son préparateur M, Danne ». En retour, les Curie obtiennent un soutien logistique essentiel pour leurs travaux.

Une seconde usine, financée par Henri de Rothschild, sera installée à l'lle-Saint-Denis pour la Société des traitements chimiques de Saint-Denis. Pendant sa première décennie, la firme d'Armet de Lisle se porte plutôt bien. Elle parvient à tenir tête au radium américain qui domine le marché à partir de 1913. Mais dans les années 20, elle s'effondre. Les Belges, ayant découvert de riches minerais au Congo belge, cassent les prix.