Extrait de "Tchernobyl : Contrainte majeure de la Perestroïka" par Yves Lenoir , 9 juin 1989:

"... je dois dire que je ne comprends pas comment on peut vivre et travailler dans une région contaminée à 40 Ci de césium 137/km2 par le nuage de Tchernobyl en recevant moins de 35 rem durant le restant de ses jours. En effet un tel dépôt (1,5 millions Bq/m2) a été accompagné au début par tout un cocktail de produits radioactifs de période plus courte dont on connait la composition par des analyses fines effectuées sur les retombées en Finlande, en Suède et ailleurs. De là il ressort que le dépôt total initial était de l'ordre de 50 millions de Bq/m2, engendrant la première année une irradiation externe de 30 rem environ à l'extérieur, soit du tiers à la moitié pour une personne réelle, selon le temps passé à l'extérieur. La dose externe à 50 ans est alors d'environ 120 rem, avec le même facteur de réduction dépendant du mode de vie. A ces doses il faut ajouter celle reçue du fait de la radioactivité de l'air durant la passage du nuage, de trois à dix rem, plus l'irradiation dûe à la contamination interne par inhalation et par ingestion. Il est évident qu'aucune mesure de protection de quelque sorte que ce soit n'a été prise durant plusieurs semaines, sinon plusieurs mois. Le pronostic est donc extrêmement défavorable et le chiffre de 35 rem comme limite en fin de vie donnée par Youri Israel est au mieux un voeu pieux ou un acte volontariste. En tout état de cause il ne respecte pas l'ancienne recommandation de la CIPR pour les populations exposées..."