Les allemands et le nucléaire

Les élections allemandes du 27 septembre 1998 et la nécessité pour les sociaux-démocrates de s'allier avec les Verts ont sérieusement perturbé le nucléaire.

Les problèmes que les divers protagonistes ont à résoudre sont particulièrement complexes, et à défaut de solutions, nécessitent de rendre de plus en plus confus le débat sur l'avenir de l'énergie nucléaire.

Il apparaît clairement que personne ne veut mettre en avant de son argumentation la possibilité d'accidents nucléaires graves. Tout le monde reste dans le domaine économique. Le fric rien que le fric. A partir d'arguments uniquement financiers on ne peut, à l'évidence, justifier la mise à l'arrêt rapide des réacteurs allemands. Mais il faut que les Verts allemands apparaissent comme de farouches et irréductibles antinucléaires tout en acceptant que les réacteurs continuent à fonctionner jusqu'à la fin de leur vie (40 ans). L'affaire du non retraitement des combustibles allemands à La Hague est apparue comme une porte de sortie honorable. Cela perturbait les finances nucléaires françaises sans mettre en cause la vie des réacteurs allemands. Beaucoup de bruit, des déclarations fracassantes cela conforte les Verts dans leur position antinucléaire. Chez nous on n'ose pas dire "on a gagné", on se contente de dire "ils ont gagné". Puis le temps passe et on voit se pointer une phase de négociations. Le débat a été escamoté au profit de coups de gueule bien médiatisés et le nucléaire va pouvoir continuer tranquillement, à moins que

Cette partie du texte avait été écrite le 27 janvier 1999. A ce moment là, compte tenu de l'arrogance des ministres verts allemands on pouvait s'attendre à un scénario vicieux, compliqué, à rebondissements pour respecter le contrat gouvernemental : apparaître antinucléaire tout en entérinant une stratégie pronucléaire. Nous avons été déçus car le scénario a tourné court. Le chef SPD a sifflé et tout est rentré dans l'ordre. L'arrêt rapide du nucléaire n'est plus à l'ordre du jour. On ne voit d'ailleurs pas comment les Verts allemands pouvaient convaincre l'opinion publique allemande de les appuyer car à aucun moment, dans leurs propos médiatiques, le risque nucléaire, la catastrophe nucléaire n'ont été mis en avant. Si le nucléaire n'est guère dangereux pourquoi s'en préoccuper?