Communiqué de Presse du 7 déc. 2005
CLADE
6, rue Porte Panet
87000 - LIMOGES

Débat public / EPR

En Limousin, le nucléaire on connaît !

1) 50 ans d'exploitation de l'uranium, avec ses conséquences, déchets miniers, pollution industrielle au radon, dissémination des déchets radioactifs, contamination de l'eau, des terrains, et des populations, et aucune étude épidémiologique sur les populations, pas de suivi médical des mineurs, non communication des dossiers radiologiques aux mineurs, falsification des dossiers dans le cadre de l'ouverture et de la fermeture des mines (analyses radiologiques des sites - rapport CRIIRAD)

2) 50 ans de soutien inconditionnel et de relais de la propagande COGEMA/SIMO, de la part des élus de la Haute-Vienne et du Limousin jusqu'à la fermeture de la Division Minière. Là où la démocratie, dans le cadre du nucléaire, n'a pas fonctionné, ce n'est pas au niveau du vote des textes, mais sur le terrain quand les Elus ont priviligié la manne économique COGEMA, en oubliant le devenir des populations qu'ils représentaient.

3) C'est à l'annonce du départ de l'activité minière que les Elus du Limousin ont enfin pris en considération les demandes et critiques des Associations et des Populations. C'est dans ce contexte qu'ils ont commandé la double expertise radiologique CRIIRAD/ALGADE sur la Division de la Crouzille, espérant être en meilleure position pour obtenir des compensations Et en fait de compensations, l'exploitant demande une autorisation pour l'entreposage de 250 000 tonnes d'U appauvri, revu à la baisse à 199 900 T, et avec instauration d'un nouveau mode de calcul « administratif » de l'activité du stock, afin de passer sous la barre fatidique des 100  000 curies évitant ainsi l'Installation Nucléaire de Base ou INB que le site de Bessines ne peut accueillir, c'est pourquoi Bessines accueille une Installation Classée pour la Protection de l'Environnement, ICPE d'un fonctionnement bien moins contraignant.

4) Les péripéties de l'Enquête Publique de 1992 pour cette ICPE (Avis défavorable de la Commission d'Enquête - des Conseils Général & Régional - 10 000 pétitions contre le projet) conduiront à la reconnaissance de l'U appauvri comme matière première, en place de l'appellation déchet, ce qu'il est pourtant, puisque nul procédé d'enrichissement n'est en vue pour les décennies à venir empêchant de le considérer comme une matière première ENERGETIQUE. (ses applications pour l'armement ou l'émail sont quantitativement insignifiantes).

5) OR : courant Janvier 2006, un dossier d'Enquête Publique sera présenté en Rhône-Alpes, ayant déjà fait l'objet d'un débat public, concernant la création d'une nouvelle usine d'enrichissement de l'Uranium, appelée Georges Besse II, qui signifie le renouvellement du Parc Electronucléaire Français, ou plus vraisemblablement un fonctionnement avec des réacteurs à durée de vie « allongée » pour des raisons économiques (amortissements sur 40 ans puis 50 plus avantageux et surtout impasse totale sur démantèlement et reconstruction des réacteurs, production de déchets...). Cette usine génèrera des U appauvri soit les 7/8èmes des quantités d'U naturel entrant en jeu). Où iront ces tonnages de déchets, sachant qu'alors les sites de Pierrelatte et Bessines seront saturés ? L'avenir des déchets devait se réduire à un cachet d'aspirine par habitant et par an, lors du lancement du programme nucléaire, raison pour laquelle les décideurs de l'époque ont marginalisé ce problème, laissant sa résolution aux scientifiques et aux générations du futur. Avec Georges Besse II, l'histoire est-elle en train de se répéter ?

6) L'expérience de la gestion de l'U appauvri en Limousin n'est qu'une démonstration du côté illusoire de la propagande COGEMA qui accrédite l'image d'un cycle du nucléaire, or chaque étape génère et dissémine une quantité considérable de sous-produits radioactifs. Il n'existe pas de cycle dans le nucléaire et aucune solution si ce n'est la dissémination conduisant à la prolifération des risques.

Conclusion:

Vouloir instaurer le débat et la discussion dans le but de trouver une solution acceptable pour un avenir énergétique nucléaire de la France (EPR , Georges Besse II...) et pour chaque « étape » de l'exploitation de l'énergie nucléaire est clairement une SOLUTION DE CONTINUITE, c'est-à-dire de plus en plus catastrophique et coûteuse.

Notre participation au débat et à la discussion ne peut s'engager qu'après l'arrêt de toute exploitation ce qui permettra enfin des solutions sans redouter la survenue de nouvelles productions dues au fonctionnement du Parc. Non content d'être une source sans fin de problèmes hypothéquant l'avenir, il constitue une menace localement, à petite échelle, et mondialement (Tchernobyl, Tomsk, Tcheliabinsk, Three Mile Island, Cigar Lake...)

C'EST POURQUOI NOUS NOUS ELEVONS CONTRE LA POURSUITE DE L'EXPLOITATION DU PARC ELECTRO-NUCLEAIRE ET DEMANDONS SON ARRET IMMEDIAT. LA SORTIE DU NUCLEAIRE POUVANT SE FAIRE EN FRANCE PAR LE THERMIQUE CLASSIQUE : FUEL CHARBON, GAZ.

Clade 05 55 64 60 24

 

NB: suite aux récents événements survenus au Havre et relatifs aux expéditions d'Uranium issu de retraitement à la Hague, et repris par Pierrelatte pour être expédié en Russie, à Tomsk, nous précisons qu'il ne s'agit pas d'U appauvri, mais d'un uranium enrichi qui a brûlé dans un réacteur, et se trouve contaminé par des produits de fission. Son réenrichissement ne débouchant plus sur une réutilisation en réacteur (les essais de Cruas n'ayant pas perduré) ils sont expédiés en Russie sans que nous sachions ce qu'ils deviennent...

Paru dans L'Echo de la Haute-Vienne, jeudi 8 décembre 2005.