« L'Autriche contre le programme [nucléaire] européen »

Dans Libération du 31 mai 2006 une brève intéressante. Elle nous apprend que « Les ministres de la Recherche des 15 pays de l'UE [Union Européenne] [se sont] réunis hier à Bruxelles, pour établir le budget du VIIème programme-cadre pour la recherche et le développement (PCRD), en hausse de 60% par rapport au programme précédent ».
« Seule contre l'ensemble des partenaires européens, l'Autriche a exigé que les fonds dédiés à la recherche sur l'énergie atomique financent "exclusivement" des projets liés à la sécurité des personnes et à l'élimination des déchets ».
Évidemment on imagine mal une telle attitude de la part de notre ministre de la Recherche, tout naturellement inféodé à AREVA. Chez nous tous les fonds (ou presque) consacrés à l'énergie atomique sont dédiés à l'EPR ou à l'augmentation des performances de nos réacteurs au détriment de la sûreté. Mais l'Allemagne que nos écolos portent aux nues pour le développement des énergies renouvelables, quand il s'agit de décisions européennes n'est guère différente de la France. C'est évident, mais on ne le dit pas : les renouvelables allemands ne sont pas développés en vue d'un arrêt rapide du nucléaire.
La protestation écolo contre la position française en phase avec la décision négative européenne sur la sécurité c'est-à-dire la négation de la protection des populations en cas de désastre, a été plus que faiblarde.
Quant aux scientifiques, aux industriels qui vivent du nucléaire la « sécurité des personnes et l'élimination des déchets » n'entrent pas dans leurs préoccupations. Finalement, la sécurité des personnes vis-à-vis du nucléaire, d'un désastre nucléaire, n'entre dans aucun programme français de recherche. Avons-nous entendu des protestations de scientifiques "respectables" sur ce point qui nous concerne tous ?

R. B. 31 mai 2006