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Regard sur les "mouroirs" chinois
by Harry Wu 12:46pm Wed Oct 24 '01


Suspecté d'être un contre-révolutionnaire, Harry Wu a été emprisonné en Chine suite à la campagne de répression qui a suivi les "cent-fleurs" (1954). Depuis, il n'a cessé d'alerter l'opinion internationale sur les conditions de détention dans les prisons chinoises, à travers sa Laogai Research Fondation.

Vous avez quitté les camps en 1979, comment a évolué la situation depuis?
1979 a été une année charnière : 18 % des prisonniers politiques ont été libérés. Mais ce n'était qu'une facade. L'idée était de libérer les prisonniers des "cent-fleurs" pour faire entrer ceux du printemps de 1979. En 1989, un document classé evaluait à 9,9 le pourcentage de contre-révolutionnaires emprisonnés. Mais la fonction des camps a changé : destinés à réformer les esprits déviants, ils sont désormais des atouts économiques pour la Chine, où on force les gens au travail.

Comment une prison peut-elle devenir compétitive dans un "marché"?
La force des travailleurs est limitée, et ils ne sont évidemment pas motivés. De fait, c'est la pression et la torture qui sont utilisés pour les contraindre au travail.

Quelle est la logique ou l'intérêt du parti à travers ces camps?
Evidemment, une prison a toujours pour intérêt de protéger la societé des fauteurs de troubles. Mais en Chine, cette notion est particulière : le communisme est une révolution, et toute personne en désaccord avec cette idéologie devient un ennemi de l'Etat. En ce sens, les camps ont une fonction politique : forcer les gens à adhérer à l'idéologie communiste par la contrainte ou la peur.

Y a-t-il une différence avec le goulag sovietique?
La philosophie des régimes est la même. Mais le but des Chinois est de réformer mentalement, non seulement les prisonniers politiques, mais également les criminels de droit commun pour en faire de bons socialistes. Aujourd'hui le socialisme est une blague. Plus personne n'y croit, et donc la réeducation est moins rude. C'est d'ailleurs le nationalisme qui prime, plus que socialisme.

Que savez-vous des conditions de détention des prisonniers?
Outre la torture, on peut mentionner des conditions d'hygiène déplorables qui font que de nombreux prisonniers contractent des hépatites ou des tuberculoses. De plus, la nourriture manque. Et il faut aussi mentionner le problème des organes de prisonniers, qui sont revendus en Chine ou à l'étranger, illégalement et sans l'avis des familles. Une pratique qui ne fait que croître : près de 90 % des transplantations en Chine proviennent des prisonniers. Sans parler de l'application massive et arbitraire de la peine de mort.

La notion de justice occidentale existe-t-elle en Chine?
La différence essentielle est qu'en Occident, on est traité comme innocent jusqu'au moment où la culpabilité est prouvée. En Chine, c'est l'inverse car le gouvernement ne se trompe jamais. Vous êtes donc un criminel qui doit prouver son innocence. De même les avocats ne sont acceptés que depuis peu. Leur rôle se limite d'ailleurs à expliquer le droit aux accusés, pas à les défendre.

www.laogai.org

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