pour y entreposer
de manière définitive des déchets nucléaires
à haute activité et à vie longue
WASHINGTON, 15 fév - Le président
américain George W. Bush a donné vendredi son feu
vert à la création d'un cimetière souterrain
pour stocker la totalité des déchets nucléaires
américains au Nevada (ouest), ouvrant ainsi la voie à
une bataille sévère avec les autorités et
la population de cet Etat qui refuse de devenir le dépotoir
nucléaire des Etats-Unis. M. Bush a fait connaître
sa décision dans une lettre adressée aux dirigeants
du Congrès et rendue publique par la Maison Blanche. Le
président a suivi les recommandations qui lui avaient
été adressées la veille par son secrétaire
à l'Energie Spencer Abraham.
Il avait proposé le stockage de la totalité
des déchets nucléaires américains, qui représentent
environ 77.000 tonnes, à Yucca Mountain, sous les montagnes
arides du désert de Mohave au Nevada, un site situé
à environ 140 km de la capitale du jeu, Las Vegas.
Les principaux responsables politiques au Nevada qu'ils soient
républicains ou démocrates, sont opposés
à la création de ce dépôt. Ils craignent
qu'il ne fasse fuir les touristes de Las Vegas, l'une des premières
destinations touristiques américaines, et que cela ne
ralentisse le développement de la capitale américaine
du jeu, qui se place en tête de toutes les villes américaines
pour la croissance urbaine.
La décision de M. Bush qui devrait être confirmée
officiellement sous peu, pourra être bloquée par
le Parlement du Nevada. Mais dans ce cas, indique-t-on à
la Maison Blanche, c'est aux parlementaires du Congrès
à Washington qu'il appartiendra de prendre une décision
en dernier ressort.
Actuellement les déchets nucléaires américaines
sont stockés sur 131 sites provisoires dans 39 Etats (161
millions d'Américains vivraient dans un rayon de 120 km
autour de ces sites).
1) Reportage de 2mn 50 en Realvideo 19Kb de France
2
2) Pourquoi l'État du Nevada s'oppose à
l'enfouissement de déchets nucléaires à
Yucca Mountain.
3) Yucca Mountain sur la sellette des scientifiques. Il
y a plusieurs centaines de milliers d'années, le site
de Yucca Mountain, retenu par le département américain
de l'Énergie (DOE) pour y entreposer de manière
définitive des déchets nucléaires à
haute activité et à vie longue, a été
envahi par les eaux. C'est la découverte qu'a rendue publique
Youri Doublyansky, un géologue membre de l'Académie
des sciences russe, lors d'une conférence de l'American
Geophysical Union. Étudiant la formation des cristaux
de calcite de la colline, le géologue a remarqué
des imperfections qui montrent que la roche a pu atteindre, il
y a plusieurs centaines de milliers d'années, des températures
de l'ordre de 170 degrés Celsius. Or, selon lui, seules
des eaux remontant des profondeurs du globe peuvent atteindre
une telle chaleur.
Y.Doublyansky estime avoir levé là un lièvre
capable de remettre en cause le projet. James Paces, un scientifique
américain qui a étudié le site pour le compte
de l'US Geological Survey, n'est pourtant pas de cet avis. Pour
lui, il y a bien eu de l'eau à Yucca Mountain, mais il
s'agissait de suintements d'eaux de pluie, et non de remontées
d'eaux souterraines, ce qui, à ses yeux, modifie radicalement
les. données du problème. Selon lui en effet, les
cristaux ont été formés par des infiltrations
d'eau de pluie et «il ne fait aucun doute que le dépôt
n'a jamais été saturé d'eau».
Quoi qu'il en soit, cette découverte ne fait pas les
affaires du DOE dans le réglement d'une question qui,
compte tenu du retard pris, commence à faire figure de
scandale national outre-Atlantique, et cela d'autant plus que
Yucca Mountaîn est le seul site retenu à ce jour
pour accueillir les déchets nucléaires civils et
militaires américains. Comble de malchance, le DOE connaît
actuellement des difficultés insurmontables dans la mise
au point du procédé de vitrification des déchets
militaires stockés à Savannah, en Caroline du Sud
(cf partie IV). Yucca Mountain devait à l'origine être
opérationnel en janvier 1998 alors qu'on parle aujourd'hui
de 2010 au plus tôt. Pressée par l'urgence, la National
Regulatory Commission (NRC) a d'ailleurs décidé
en février dernier de réviser certaines des dispositions
appelées à régir le site, et cela sans attendre,
au mépris de la loi, que l'Agence de protection de l'environnement
(EPA) ait statué sur les aspects sanitaires et la sûreté
du projet.
www.multimania.com/mat66
add
your own comments
|