"Tchernobyl
Autopsie d'un nuage", un documentaire sur les conséquences
de Tchernobyl,
50mn en Realvideo 33Kb.
Le gouvernement français
a caché la vérité sur Tchernobyl
VALENCE 26 fév - Les responsables de la Criirad
(Commission de recherche et d'information indépendante
sur la radioactivité) ont accusé le gouvernement
français d'avoir caché en 1986 les conséquences
pour la France de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
Une quinzaine de jours après la catastrophe dans la
nuit du 25 au 26 avril 1986, le gouvernement français
alors dirigé par Jacques Chirac connaissait l'ampleur
de certaines retombées radioactives mais s'est refusé
à les communiquer, ont-ils affirmé lors d'une conférence
de presse à Valence, dans la Drôme.
Le laboratoire indépendant s'appuie sur des documents
saisis par le juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy.
Cette dernière instruit une plainte pour "empoisonnement",
requalifiée par le parquet en "coups et blessures
involontaires", déposée par des malades atteints
d'un cancer de la thyroïde et pour laquelle la Criirad s'est
portée partie civile.
Sur l'un de ces documents, manuscrit et rédigé
par un haut fonctionnaire non identifié, on lit: "Nous
avons des chiffres qui ne peuvent être diffusés".
La note a été rédigée le 16 mai
1986 lors d'une réunion de crise tenue au ministère
de l'Intérieur. Elle relevait, entre autres, la présence
dans du lait de brebis en Corse d'une contamination par l'iode
131 de plus de 10.000 becquerels par litre.
A l`époque la réglementation européenne
préconisait de retirer de la consommation tout produit
alimentaire contenant plus de 500 bq/l.
La Criirad a fait ses révélations lors de la
présentation de "l'atlas France et Europe : contaminations
radioactives" qui établit à partir de dizaines
de milliers de relevés réalisés en 2000
sur l'ensemble de l'Europe la situation actuelle de la contamination
des sols.
"Mensonges flagrants"
Il en ressort qu'à la différence notable de
l'Autriche, de l'Allemagne et de la Suisse qui avaient adopté
des mesures préventives consistant en un certain nombre
de conseils donnés à la population (ne pas rester
sous la pluie, ne pas consommer des légumes à larges
feuilles, éviter le lait...) la France a toujours minimisé
l'impact de la contamination de son sol due à l'explosion
de Tchernobyl.
Mettant en cause la gestion de la crise par le ministère
de l'Industrie, dont le titulaire Alain Madelin était
chargé d'exposer la position du gouvernement, "alors
que cela aurait dû être de la responsabilité
du ministère de la Santé", selon la directrice
de la Criirad, Corinne Castanier, l'organisme indépendant
s'interroge : "Pourquoi ces mensonges flagrants, ces erreurs
manifestes, ce silence des organismes officiels et même
des scientifiques ?".
La Criirad avance un élément d'explication,
en s'appuyant sur des notes saisies dans les différents
ministères par le juge d'instruction : "L'Etat voulait
protéger son parc nucléaire", dit Corinne
Castanier.
Elle a présenté une note rédigée
le 18 janvier 1988 lors d'une réunion à Matignon,
à l'issue d'une réunion d'un comité interministériel.
L'auteur de cette note portant sur la discussion au niveau
européen des normes de radioactivité des denrées
alimentaires, se félicite que la France "qui en 1986
était la seule à défendre ses positions"
ait "réussi (...) à réunir la minorité
nécessaire pour empêcher les décisions contraires
à ses intérêts".
Plus loin, le rédacteur précise sa pensée
en s'inquiétant que les normes européennes puissent
être revues à la baisse, voire que soient instituées
des normes de rejets, "ce qui aurait alors pour nos installations
nucléaires des conséquences beaucoup plus directes
et qu'il convient donc de prévenir".
La CRIIRAD publie un atlas des retombées
de Tchernobyl
LYON 24 février 2002 - La Commission de recherche
et d'information indépendante sur la radioactivité
(CRIIRAD), qui assure que les autorités françaises
ont minimisé la gravité des retombées de
l'accident de Tchernobyl en France, publie un atlas complet de
la contamination et va le communiquer à la justice.
L'atlas, publié aux éditions Yves Michel (à
Barret-sur-Méouge, dans les Hautes-Alpes), recense les
mesures de contamination des sols par le césium 137 effectuées
par des scientifiques pour la CRIIRAD entre 1987 et 1993, en
France et dans plusieurs pays européens, a-t-on appris
auprès de l'organisation.
Cartes et graphiques à l'appui, la CRIIRAD, qui présentera
officiellement son atlas à la presse et au public mardi
à son siège, à Valence (Drôme), réaffirme
que le degré de contamination du territoire français
a été "considérablement sous-évalué"
et que les mesures réglementaires qui auraient dû
être prises à l'époque ne l'on pas été.
L'atlas sera communiqué à un juge parisien qui
instruit une plainte contre X déposée par
200 malades de la thyroïde.
La cartographie est précédée d'un "dossier
de référence démontant point par point la
façon dont les autorités se sont efforcées
- et s'efforcent encore - de sous-évaluer la réalité
de la contamination de la France par les retombées de
Tchernobyl", assure la CRIIRAD.
Le réacteur nucléaire, situé en Ukraine,
a explosé le 26 avril 1986, envoyant un nuage radioactif,
qui, porté par les vents, a traversé toute l'Europe.
Alors que l'Allemagne et d'autres pays prenaient des mesures
pour protéger la population - interdisant notamment la
consommation de certains produits alimentaires - le gouvernement
français avait annoncé que les vents avaient détourné
le nuage avant qu'il ne passe la frontière française.
Selon la CRIIRAD, tout l'est de la France, de l'Alsace à
la Corse, a été contaminé, avec des niveaux
élevés dans le Jura, dans les Hautes-Alpes et les
Alpes-de-Haute-Provence.
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