Nice : Jospin
et le Préfet expliquent les raisons de la violence policère
Il était
instructif d'écouter les déclarations du Préfet
des Alpes Maritimes et du Premier Ministre Jospin à propos
des incidents ayant émaillé la journée du
jeudi 7 décembre à Nice. A les entendre, ils n'étaient
pas question en effet de laisser s'exprimer une résistance
active de désobéissance civile pendant plusieurs
jours à l'occasion du Sommet européen. Déjà
le mardi 5 décembre, l'initiative des Trains Gratuits
a subi une répression extrême (Paris, Nantes, Dijon,
Valence...). Il n'était pas question de permettre aux
chômeurs et précaires, aux jeunes et moins jeunes
d'aller exercer leur «citoyenneté» à
Nice, s'ils n'en avaient pas les moyens. «Démocatie»
pour les riches, matraques pour les pauvres !
Le jeudi 7 décembre, les quelques échauffourées
venant à point nommée pour permettre une répression
sans commune mesure avec les événements comme l'ont
souligné plusieurs médias moins aux ordres du duo
Chirac-Jospin que France Info. Cette dernière parlaient
de 4000 manifestants armés de Bate base ball. Si cela
avait été le cas, ce n'est sûrement pas une
pauvre succursale de la BNP qui aurait brûlé, quelques
vitrines et quelques voitures qui auraient subi des dommages.
Les matraquages tout azimuts, gazages, bastonnades, emplois de
balles en catouchouc, etc. avaient pour objectif de faire peur
et de créer un climat de psychose chez tous ceux et toutes
celles qui s'étaient fixés comme objectif d'investir
la ville par des actions démonstratives, festives, symboliques
et dynamiques. Le résultat est à la hauteur des
moyens mis en úuvre. Le jeudi soir, les gens sont rentrés
et les chefs d'Etat pouvaient s'en mettre plein la panse, risquer
l'indigestion sans être dérangés par les
gueux européens... Nice ne sera pas un nouveau Seatle
ou Prague...
L'Europe se
construit contre les peuples, le libéralisme économique
avec son complément, une vision et des pratiques sécuritaires
et xénophobes se traduira par une nouvelle régression
des droits fondamentaux : se loger, se nourrir, pouvoir circuler,
s'éduquer. La Charte des droits fondamentaux - qui n'a
d'ailleurs aucune valeur réelle - n'est que de la poudre
aux yeux pour satisfaire la galerie syndicale. Les syndicats,
remerciés par Jospin pour leur bonne tenue, n'ont pas
brillé par leur pugnacité, oubliant que la Charte
représente un recul devant les prétentions libérales
des patrons européens -qui à l'instar du MEDEF
l'ont trouvé très positive-, des multinationales,
des institutions internationales (FMI, OMC...) et des gouvernements
«sociaux-démocrates» et libéraux. Ils
s'étonneront ensuite que le dégoût gagne
ceux qui subissent l'arrogance des patrons et sont devenus au
fil des ans une main-d'úuvre flexible et employable à
merci. L'Etat de siège à Nice permettra de laisser
une image pacifiée du Sommet, mais pour combien de temps
encore les Etats pourront par la force régler les problèmes
qui se posent à nos sociétés ?
Non décidémement, il n'y a pas de
capitalisme à visage humain. La gauche plurielle a une
fois encore démontré son allegeance à cette
économie de marché dont la violence n'a d'égal
(famines, profits contre mort - voir le cas du SIDA en Afrique,
exclusions, soutiens aux dictatures avec la bénédiction
des gouvernements - voir le cas de Total en Birmanie- que sa
prétention à mettre tout le monde au pas.
S'insoumettre, Désobéir,
Résister.
No Pasaran
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