Participer

Publiez vos reportages (texte, photo, audio, vidéo) si vous respectez les règles de Dissident-media

Qui sommes nous ?

Nous contacter

Comment soutenir dissident-media.org


Les liens

lsijolie.net: Mobilisation contre les lois sécuritaires

Urfig Information sur la Globalisation

Transnationale (info sur les...)

Samizdat (info)

A-Infos (info)

No pasaran (anti fafs)

Sans-Titre (info)

Maloka (info)

Risbal (info Amérique Latine)

Solidaridad.Ecuador les résistances en Equateur (fr, es)

germany.indymedia.org


forumsocialmundial

Attac

email this story | download as PDF | print article

Nice : les enjeux du sommet européen
by ac! Rhône 5:14pm Thu Nov 16 '00

Le Conseil européen qui se tiendra à Nice en Décembre aura à trancher sur le statut de la Charte européenne des droits fondamentaux, décidée à Biarritz, et à adopter un nouveau traité réformant les institutions de l'Union pour les rendre compatibles avec les élargissements projetés aux onze pays actuellement retenus comme candidats. Tout porte à croire que cet ordre du jour ne dérogera pas à l'orientation ultra-libérale dominante

 

1 . La Charte des droits fondamentaux : un instrument de régression sociale

Décidée au Conseil européen de Cologne, et adoptée au Conseil européen de Biarritz les 13 et 14 octobre, la Charte des droits fondamentaux n'attends plus que d'être officiellement proclamée à Nice. Ce texte pose deux problèmes : celui de son contenu et celui de son statut.
Pour le contenu, la partie qui traite des droits économiques et sociaux constitue une régression par rapport aux législations de plusieurs pays, notamment la France, par rapport également à la Charte révisée du Conseil de l'Europe, et à certaines conventions de l'Organisation internationale du travail (OIT). Droits syndicaux et droit de grève, absents de la première mouture y sont largement ignorés, le droit au travail est devenu " le droit de travailler ", il n'est pas fait mention du droit à un revenu minimum, ni même du salaire minimum. En ce qui concerne les conditions de travail et le droit à la retraite même flou artistique.
Ce projet de charte européenne qui prétendait servir de modèle aux " valeurs européennes " en ce qui concerne les droits sociaux et les libertés représente en fait une harmonisation par le bas des traités et des conventions existants et se situe en deçà même de la Convention européenne des droits de l'homme.
Son contenu en fait un véritable instrument de régression sociale. En outre le statut de la Charte n'est pas encore défini. Il le sera définitivement à Nice . S'agira t-il d'un texte à valeur uniquement proclamatoire, ou bien aura t-il une valeur contraignante ? Dans cette dernière hypothèse la Charte risquerait de constituer un point d'appui pour remettre en cause les droits sociaux existants dans plusieurs pays européens.

2 . Une réforme institutionnelle pour marchandiser le monde

Tout comme les firmes multinationales et les institutions multilatérales qui leur servent de relais (FMI, Banque mondiale, OMC, OCDE), l'Europe institutionnelle est un moteur de la mondialisation libérale. La Commission européenne poursuit systématiquement son offensive contre les services publics, pour les privatisations, et pour la libéralisation du commerce des biens et des services (éducation et santé en particulier). Et le Conseil européen, où les décisions se prennent par consensus, avec l'aval, pour la France, du Premier ministre, est un propagandiste actif de la mondialisation libérale au lieu d'être un rempart contre elle.
C'est dans ce contexte idéologique que le commissaire Pascal Lamy (et les lobbies des firmes transnationales qui lui sont proches) a entrepris une campagne pour obtenir une réforme des institutions (et notamment de l'article 133 du Traité d'Amsterdam) qui donnerait à la seule Commission des pouvoirs qu'elle est encore actuellement contrainte de partager avec les Etats membres.
Une telle réforme retirerait à un gouvernement, et donc aux citoyens qui peuvent faire pression sur lui, toute possibilité de bloquer certaines initiatives ultra-libérales du commissaire européen Pascal Lamy.
Ce serait la porte ouverte à une commission totalement acquise au dogme ultra-libéral, et aux exigences des grandes entreprises industrielles, commerciales et financières , le règne de l'opacité, de la centralisation et la défaite de la démocratie, puisque les Etats membres et les Parlements nationaux seront une fois pour toute dépouillés de leur pouvoir de veto et de leur capacité à orienter l'action de la Commission.
Il y a urgence à se mobiliser. En effet, le commissaire Pascal Lamy, a affirmé en septembre devant une commission parlementaire française "qu'il ne lui restait plus qu'à convaincre la France et l'Espagne pour obtenir la révision de l'article 133".

add your own comments