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De Nice : Niveaux d'actions
by Guillaume H. 1:24pm Thu Dec 7 '00
address: www.chiche.ras.eu.org phone: 06,84,08,32,50 guillaumr.hedouin@voila.fr

Il est urgent de mettre en place plusieurs niveaux d'actions pour que chacun puisse exprimer pleinement son militantisme. Il est temps de permettre la non violence active !

 

A Nice comme à Praha, nous vivons un lendemain de manifestation animé !

Hélas il n'est pas facile de se retrouver pour ceux qui choisissent la non violence. Je ne peux aujourd'hui, malgré la répréssion dont nous sommes les victimes, être pleinement solidaire d'une banque incendiée. Je vois déjà les huées venir, on me qualifiera de Munichois... Tant pis.

Je suis prêt aujourd'hui à soutenir les manifestants arrétés et à être moi même envoyé en tôle. Je suis prêt à désobéir, mais dans les formes : ma désobéissance n'a de valeur que si elle est revendiquée et si elle n'est pas anonyme. Les manifs antinuke de 500 manifestants en Angleterre se termine par 500 arrestations : tous acceptent d'être arrétés pour leurs idées et d'être solidaire face à la tôle.

C'est pourquoi nous pouvons et devons agir sur les symboles du système et non sur sa forme physique. Si la destruction d'une banque nous apparaît comme une action anti-capitaliste, elle apparait au yeux de la plupart comme une simple casse.
Distribuer de la fausse monnaie devant ce même édifice jusqu'à ce faire embarqué et même condamner fait de notre geste un symbole !

Si la ville devait être à feu et à sang, mes actions n'auront plus de sens. Je ne peux agir que dans la cité, celle qui vie. Manifester dans une ville desertée de ses propres habitants ne sert personne, et donne peut être le sentiment à quelqu'uns d'avoir temporairement pris le dessus du Capitalisme.
Il n'en est rien : seul une action durable est une épine dans le pied du système. Faire de cette épine un clou, puis un coin, tel est mon objectif !

Quand nous quitterons cette ville, il faudra y laisser des squats de plus, des réseaux de commerces équitables, des solidarités. Pas des ruines.

Guillaume H.
Ecolo alternatif & solidaire

guillaume.hedouin@citoyen.com

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un symbole ???
by carlos 3:21pm Thu Dec 7 '00
csingh@caramail.com

 

 

étrange pour un anarchiste, ou tout du moins pour quelqu'un luttant contre l'institutionnalisme, d'être partisan des symboles !!!

Les rouge et verts sont tout sauf libertaires
by Yvan 6:16pm Thu Dec 7 '00
groupe-nantes@federation-anarchiste.org

 

 

Voila c'est dit, c'est réglé pour l'aspect étiquettes politiques et petits tiroirs où qu'on range les gens.

Sinon ben les anars sont contre les symboles certes, mais une banque c'est pas un drapeau si? Ca n'a pas qu'une fonction de raliement, ya aussi un aspect pris en otage dans la société de consommation, un peu comme les supermarchés, les fats foods qui te donnent pas le choix de vivre autrement puisque monopole de la distribution, de l'allimentation hors sphére domestique/autoproduction... bruler la banque a, par contre, pour valeur symbolique qu'organisé(e)s et décidé(e)s on peut réagir et faire changer des choses. Là c'est que de la destruction, mais c'est déja un bout de changement de fait, même si c'est pas suffisant voire catastrophique de ne faire que de la destruction...

Disons que c'est un moyen de protester, comme d'autres choisissent de faire les victimes, des fois l'un marche, des fois l'autre, dans tous les cas faire la victime s'adresse aux humanistes cathos :P et aux classes moyennes de gauche molle qui penseront 10 secondes à toi (et en comptant que ce soit médiatisé correctement, c'est rarement le cas depuis que les capitalistes ont compris le mal que pouvaient faire des images genre fillettes au viet nam...).
Faire de la casse s'adresse plus aux gens qui ont une rage à exprimer en politisant la réaction à une agression, avec le risque pour le mouvement de devenir plus violent que constructif... et de pas durer beaucoup plus de 10 secondes non plus ou de faire fuir des non violent(e)s. => pas facile

Je comprends pas qu'on puisse condamner l'un au profit de l'autre, les deux ont leurs intérêts et leurs limites... comme toute technique de lutte hors révolution "grand soir ça y est on le fait on est plus fort(e)s!".
=> autre dogme, symbole, mythe, drapeau d'ailleurs mais c'est un autre débat.

A+

www.citeweb.net/fanantes/NICE

Ah oui et puis
by Yvan 6:23pm Thu Dec 7 '00
groupe-nantes@federation-anarchiste.org

 

 

Bonne chance pour installer des squatts et des systemes d'économies solidaires dans les locaux banquaires de ta ville mec!

mdr :)))

même si sur le fond t'as raison de dire qu'il faut autre chose que de la casse bien sur...

www.citeweb.net/fanantes/NICE

Une réponse passée sur la liste globe_l
by samizdat 1:37pm Fri Dec 8 '00
hns@samizdat.net

 

 

Salut CHICHon,

Belle prise de position, elle est honnête et respectable. Je ne suis pas à Nice au côté de la plupart de mes camarades libertaires. Je suis donc mal placé théoriquement pour te répondre. Mais que mon passé, violent parfois et revendiqué, non violent souvent et tout aussi revendiqué, parle pour moi. Le problème violence/non violence que tu poses et vieux comme l'action politique. Le débat qui s'en est ensuivi aussi. Mais le problème le plus important me semble-t-il est celui de l'acceptation par chacun de la position de l'autre, en tout cas sur des bases radicales, politiques, défendables sur le discours. Je te passe les vieilles antiennes sur le thème : "ce n'est pas nous qui sommes violents, c'est le système qui nous force à l'autodéfense"...

C'est éculé. La violence est parfois un choix réel. Parfois, c'est une simple logique de fait. Parfois aussi, c'est une obligation... Que la violence te dérange, je peux le comprendre. Moi, c'est son niveau qui peut éventuellement me poser problème. Exemple : qu'une banque brûle, tu m'en excuseras, n'arrive pas à me faire pleurer, est même me ferait sourire. J'ai des plaisirs simples. Qu'un flic armé, carapaçonné, qui est payé pour taper, frapper et réprimer se prenne un pavé un peu trop puissant pour son harnachement et doive illico être emmené à l'hosto m'apportera aussi une certaine jouissance. Je ne pense pas que ça soit de la perversité, j'ai trop vu dans la rue ce que ces types sont capables de faire et le plaisir non dissimulé qu'ils y prennent. Un accident de travail, même dans ce métier, ça arrive... Que le même flic se choppe un cocktail molotov dans ses endroits non protégés et se fasse cramer tout vif, là, je ne dis pas que je ne me précipiterai pas pour l'éteindre si j'en ai les moyens. Ayant personnellement connu la guerre, la vraie, dans les Balkans, je me suis construit dans ma tête mes propres limites adaptée à des situations que je jugerai par moi-même, et je n'y dérogerai pas. Certains "violents" appelleront celà de la faiblesse, j'appelle celà une éthique personnelle. Permet-moi de te rappeler que les manifs n'ont pas commencé à Nice, mais au départ des trains gratuits. Cette action se voulait non-violente, même, et je tiens à le souligner, si beaucoup n'adhèraient pas à cette philosophie, les flics ont malgré tout frappé à plusieurs reprises dans les différents endroits. Je n'ai pas non plus besoin d'être à Nice pour deviner que les premières frappes ne sont pas parties de chez les manifestants. Escalade ensuite, débordements si tu veux, mais je ne jetterai pas la pierre (pardonne l'expression) aux radicaux, même aux "rambos" éventuels de chez eux (il y en a toujours qui se prennent pour des guerriers). Si tu es un vétéran des manifs, tu sais que tant que les flics ne mettent ni barrière ni provocs, la violence dépasse rarement le niveau des slogans.

Mais je voudrais aussi que tu réfléchisse sur la "non-violence", aussi éclectique que peut l'être la "violence". Les actions que tu prônes ne sont pas nouvelles, et si tu fais dans l'activisme tout azimuth, tu as déjà probablement bossé pour des actions anti McDo, anti-expulsion, anti-guerre ou autre, non-violentes dans les faits, avec des gens qui n'ont pas forcément ta philosophie stricte de la non-violence, mais qui sur le terrain se sont révélés aussi non-violents que toi. Même, sur des actions entre radicaux peu perméables à la philosophie non violente, ils agiront souvent d'une manière que ne renierait pas Jean-Marie Muller ou le Mahatmah. Pourtant, à Nice, c'est peut-être un de ceux que tu connais qui a défoncé la vitrine d'une banque ou qui s'est retrouvé en première ligne contre les flics. Ah ! Tiens ! Il peut être violent ou non violent selon le terrain. Pose-toi ou pose lui la question : pourquoi ici et pas là ? Côté non-violent, admet que vous avez aussi de belles bandes de branlos. Ceux qui, de peur de se défendre violemment contre des chasseurs, des fafs ou autres salauds, préfèrent déléguer leur droit à la réponse violente aux flics, et se mettre derrière eux pour être protégés. Belle philosophie. Ou ceux qui effacent les graffitis sur les murs des banques ou se mettent en bouclier devant parce que peindre ou attaquer une banque, un bâtiment, une chose inerte, c'est violent. On a vu ça à Seattle... Glorieux! Encore plus immonde, vu en Angleterre, les "non-violents" courir après les violents, leur balancer un jet de spray coloré sur le blouson, puis les dénoncer aux keufs parce qu'ils brisent l'esprit de la manif... Authentique !!!

Ces derniers cas, ce sont les "violents" qui les dénoncent, je n'ai jamais vu un "non violent" faire une critique de ses camarades sur ce genre de pratique. Je ne dis pas qu'un "violent" rigolant des philosophies "non-violentes" sans d'ailleurs connaitre le millième d'un poil de puce sur la question soit aussi particulièrement intelligent. Il y a des cons chez les "violents", c'est clair, comme partout ailleurs, comme par exemple chez les "non-violents". Le jour où, au lieu de se critiquer sur nos pratiques, nous arrivions à les partager, à voir ce qu'il peut y avoir de complémentaire, ou, à tout le moins, se partager les tâches de manière à ce que personne ne se gêne, un grand pas aura été franchi dans le respect mutuel, à tout le moins dans la tolérance, ce serait déjà ça. Tu veux des squatts à Nice, du commerce équitable, des solidarités ? En admettant que tu y restes pour les construire, qui crois-tu que tu auras à tes côtés ? Seulement tes petits camarades non violents ? Ah ben non, si le projet est intéressant, tu vas y voir venir aussi, si ce n'est pas lui qui l'a commencé lui-même, ton briseur de vitrine et ton casseur de flics. C'est comme ça...

A propos de "casseur", ton discours, sans reprendre le terme, ressort un peu trop celui des médias. Tu sais bien que celui qui casse dans ce type de manif cible, ne brise pas n'importe quoi, attaque des symboles, est très rarement un nihiliste. Alors, les "ruines"... Je te ressortirais bien la phrase de Durruti quelques jours avant sa mort, qui commençais par : "nous n'avons pas peur des ruines (déclenchées par l'autre bord d'ailleurs)"... puisque c'est eux qui sont capable de reconstruire un monde, plus neuf, plus humain, plus juste. Mais j'ai oublié l'intégralité et j'ai la flemme de la chercher La "philosophie de la violence" appartient aux fafs, aux flics et aux capitalistes. Rares sont ceux qui la possèdent chez les radicaux pour qui la violence n'est qu'un moyen éventuel. Je n'ai pas tout dit, il est un peu tard. Tu as ouvert un débat, je le continue, appel à tout ceux que ça concerne pour faire de même. Texte et positions assumées et revendiquées.

Wash
wash@ecn.org

www.ecn.org/lists/globe_l

que dire de plus ?
by thierry 11:35pm Fri Dec 8 '00
todessenhsucht@yahoo.fr

 

 

Difficile de rajouter quoique ce soit a ce que vient de dire "Wash" ! merci pour la clarte de ton mel, j'y adhere 100%
Je pense que la resistance, la contestation radicale se place sur plusieurs niveaux dans l'action. Jeudi matin,a Nice, on pouvait voir cote a cote des communistes autoritaires, des communistes libertaires, des anarcho-syndicalistes, des "anars" autonomes et puis des reformistes d'ATTAC et compagnie.
Quand ca a serieusement pete et que les autonomes ont commence (provoques par la police) a detruire le symbole du capitalisme (Banques, multinationales, vendeurs de voiture ...) ca na pas manque: certains manifestants se sont mis a les siffler. Merde! ceux qui sifflent se disent "communistes revolutionnaires" ou veulent arreter le "liberalisme", mais quand l'action qui peut le plus toucher les multinationales (leur faire depenser du fric en reparation) a lieu ils se mettent a raler.
Je pense que nous arriverons reellement a progresser dans la resistance que si nous combinons nos actions.

A noter, pour se detendre, que lorsque Krivine (depute europeen de la Ligue Communiste Revolutionnaire) a voulu parler au gymnase, je me suis mis a le siffler avec la grande majorite des personnes presentes. Quelle ne fut pas ma surprise quand un non-violent de la LCR m'a ordonne de "respecter le camarade" puis m'a "interdit de siffler" en se montrant menacant. Et dire qu'il a probablement fait parti de ceux qui ont comdamne les "casseurs" ....


Thierry.

PS : les "autonomes", contrairement a l'image des "casseurs", ciblent leur objectif. Aucun petit commercant n'a eu de vitre cassee a Nice le 7 decembre !