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Demande de relaxe pour les paysans inculpés suite à l'action de juin 1999
by Mathias 4:34pm Wed Dec 19 '01

Source/auteur : Confédération paysanne
Mis en ligne le lundi 17 décembre 2001, par Pedro
http://hns.samizdat.net

Demande de relaxe pour les paysans inculpés suite à l'action de juin 1999 dans les serres du CIRAD

A l'audience d'appel qui s'est tenue à Montpellier les 22 et 23 novembre 2001, le procureur a requis des peines très sévères contre 3 paysans pour leur participation, en juin 1999 avec des paysans indiens, à la neutralisation de plants de riz transgéniques dans une serre du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). Cette action avait pour objectif d'alerter l'opinion sur un programme de recherche comprenant une phase d'essai par repiquage en Camargue, destiné à évaluer la productivité d'un riz génétiquement manipulé, porteur d'un gène Bt insecticide de la pyrale et contenant un gène marqueur de résistance antibiotique. Par cette action sur du riz, culture camargaise mais surtout culture de base en Inde et dans de nombreux pays du Sud, les paysans français et indiens entendaient ainsi protester contre le passage en force d'une technologie aux conséquences potentiellement très graves, sur les plans économiques, sociaux, culturels et environnementaux.

Pour cela, le procureur a réclamé de la prison ferme, notamment 8 mois à l'encontre de José Bové et une peine atténuée pour Dominique Soullier, porte-parole de la Confédération paysanne de l'Hérault. La cour rendra son arrêt le 20 décembre.

Mais que juge-t-on vraiment ici ?

Depuis quelques années, des firmes semencières et agrochimiques sont parties à la conquête d'un marché planétaire, par l'utilisation marchande de la manipulation génétique des semences. La possibilité de déposer et exploiter des brevets sur les découvertes relatives aux plus élémentaires composantes du vivant, les gènes, leur a ouvert la perspective de fabuleux profits, en rendant totalement dépendants les paysans à leurs produits (semences et produits phytosanitaires). Pour ces firmes, tout retard dans la diffusion de leur production transgénique, toute contestation, toute entrave "citoyenne", est synonyme de perte d'argent, donc obstacle à éviter ou à détruire.

Les entreprises semencières et agrochimiques françaises, aussi peu philanthropiques que les autres, participent à cette compétition, cette course aux "semences d'or". Elles ont ainsi fait pression pour que les institutions scientifiques nationales concernées se lancent massivement dans ce travail, prétextant que la France ne doit pas prendre de retard dans la guerre commerciale des OGM, face à la "concurrence étrangère".

Triste argument
Car si en France comme un peu partout dans le Monde, des paysans et des citoyens s'opposent aux OGM, ce n'est pas par anti-patriotisme ou obscurantisme, c'est parce qu'il s'agit d'une technologie :
- qui permet aux firmes semencières et phytosanitaires, via le brevet sur le vivant, de déposséder les paysans de leurs propres semences et de les transformer en receleurs s'ils réutilisent des semences OGM ;
- qui n'est qu'un bricolage, puisque les chercheurs eux-mêmes n'expliquent pas scientifiquement la manipulation qu'ils opèrent et n'en maîtrisent pas le résultat (c'est du bombardement à l'aveugle de gènes sur des chromosomes des cellules reproductrices) ;
- dont les risques irréversibles pour la biodiversité et la santé animale sont avérés mais ne sont toujours pas évalués, puisque cela prendrait trop de temps avant la mise en marché ;
- que les consommateurs rejettent massivement dès lors qu'ils sont informés de ses caractéristiques et de son objet ;
- dont l'intérêt économique à court et moyen terme n'est toujours pas démontré , ni pour les paysans à qui ils sont destinés, y compris et surtout ceux du tiers-monde, ni pour réduire la faim dans le Monde, puisque c'est essentiellement affaire de répartition d'une production alimentaire globalement suffisante.

Cette hostilité porte un message en direction des Etats et des instituts de recherche : le refus de voir les représentations politiques cautionner l'orientation de la recherche publique vers des domaines rejetés par les populations, dans le seul intérêt mercantile d'une poignée de grandes firmes, fussent-elles "nationales".

Alors la justice française va-t-elle embastiller des militants qui, par leurs actions de désobéissance civile, ont contribué de manière décisive à instaurer une prise de conscience sans précédent parmi les citoyens, les responsables politiques et les chercheurs, sur la technologie OGM ?

La justice est censée être rendue au nom du peuple. Soutenant les actions des militants de la Confédération paysanne, dont José Bové et Dominique Soullier font partie, les signataires de ce texte, acteurs parmi des millions d'autres de la société civile, demandent que celles et ceux qui ont permis par leurs actes de nous alerter sur les enjeux d'un dossier complexe ne soient pas réprimés pour cela. Ils s'opposent à ce que la prison sanctionne leurs actions de désobéissance civile conduites dans ce but. Se référant aux décisions récentes de tribunaux britanniques pour des actes similaires de neutralisation d'OGM, ils demandent que leur relaxe soit prononcée le 20 décembre prochain.

NOM
Prénom
Organisation/ association

accepte de signer le texte d'appel "Demande de relaxe pour les paysans inculpés suite à l'action de juin 1999 dans les serres du CIRAD"

Fax de soutien à adresser à la Cour d'appel de Montpellier : 04.67.66.38.39

www.confederationpaysanne.fr/

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