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Village guarani menacé Depuis 1925, les indigènes de la tribu Rio Branco - appelée " yy xaraka porã " dans la langue guarani - habitent la région de la rivière du même nom. Actuellement, la tribu est composée de 30 familles, soit un total de 120 personnes, dans une région de 2 856 hectares, délimitée en 1987. Il y a un an et demi, l'entreprise Rio Branco Mineradora e Construtora Ltda. a commencé à extraire de la pierraille et du sable du lit de la rivière. Le Département National de Production Minéral (DNPM), le Département des Eaux et Energie Electrique (DAEE) et la Compagnie de Technologie et Assainissement de l'Environnement (CETESB) ont autorisé l'exploitation.
" Avec l'extraction de pierraille et de sable, le lit de la rivière devient moins profond et plus petit. De plus, les berges souffrent de l'érosion à cause de la dévastation de la forêt et s'écroulent. Il y a six mois, une enfant marchait entre les bananiers au bord de la rivière quand il y a eu un écroulement dû à l'érosion. Elle est décédée des conséquences de la chute ", raconte Alcides, chef de la tribu. Il y a pire : quand il pleut, la rivière Branco devint un torrent entraînant les poissons et les pitus (crevettes de rivières) loin de la région de la tribu. La pêche - un des moyens de subsistance des Indiens - devient alors insuffisante.
En outre, avec l'exploitation du lit de la rivière,
la communication entre les deux parties de la tribu est rendue
plus difficile. Il y a des groupes d'Indiens sur les deux berges.
Les Guaranis ont besoin de traverser la rivière quotidiennement,
mais, avec l'érosion, cela devient de plus en plus difficile.
Irrégularités La concession accordée pour l'exploitation de la rivière Branco a été questionnée par différentes institutions, mais aucune n'a abouti. Le DAEE a donné l'autorisation sans prendre en compte le rapport technique du Centre de Technologie Hydraulique de l'Université de São Paulo (CTH - SP). Selon celui-ci, la validité de ce type d'extraction minérale ne doit pas excéder un an. Cependant, la Compagnie Rio Branco a l'autorisation d'extraire jusqu'à 60 tonnes de pierraille par an pendant 10 ans - soit un total de 600 000 tonnes. De la même façon, la CETESB a accordé le permis environnemental à l'entreprise sans considérer l'impact que cela aurait. L'emplacement de l'extraction se trouve dans la région de la tribu Rio Branco mais atteint aussi d'autres groupes guaranis (les M'bya et les Ñandeva, de Mongaguá), et se situe à la limite du Parc de la Serra do Mar. La Fondation Nationale des Indigènes (Funai) a entamé
une procédure contre l'entreprise auprès du Ministère
Public. Le CAVE a aussi fait appel auprès de la CETESB,
demandant une annulation immédiate du permis environnemental
accordé à l'entreprise Rio Branco. Nécessités ignorées Selon Alcides, le chef des Indiens, la dévastation de l'environnement n'est pas le seul problème affronté par les Guaranis. Lui-même doit marcher huit heures pour faire l'aller-retour jusqu'à Itanhaém quand il a besoin de s'y rendre pour résoudre les questions politiques et administratives de la tribu. " J'ai déjà fait plusieurs demandes auprès de la Funasa ( Fondation Nationale de Santé ) et de la Funai pour avoir un moyen de transport. Une coccinelle résoudrait notre problème ", explique Alcides. Il se plaint aussi du taux élevé de mortalité chez les enfants de la tribu, à cause, en grande partie, du manque de moyens pour amener les malades chez le médecin : " Les techniciens viennent tous les mercredis, mais la maladie n'attend pas une semaine, n'est-ce pas ? ". Une autre revendication des Guaranis de la tribu Rio Branco : un tracteur pour les aider à préparer la terre pour les cultures de subsistance. " Si on avait une machine pour labourer la terre une fois tous les six mois, on ferait le reste du travail sans problème " affirme Isaac, coordinateur culturel de la tribu et remplaçant du chef quand celui-ci est absent. Par ailleurs, ils ont aussi besoin de dons de grains de maïs et de haricots.
A la fin de la visite, Isaac a coordonné une série de représentations avec les enfants de la tribu. La première fut une danse de bienvenue pour remercier le soutien des visiteurs, et la dernière fut une danse de guerriers, à laquelle ont pris part les Indiens et les invités. Cette dernière représentation a duré quelques minutes mais, selon Isaac, quand elle est faite pour de vrai, elle peut durer jusqu'à quatre heures, " dans une démonstration de courage et résistance ".
De ces guerriers Guaranis reste le message de préoccupation envers l'environnement, concrétisée par la construction de sanitaires afin de ne pas polluer la rivière Branco. Reste aussi l'esprit de solidarité avec les tribus voisines, qui ont aussi besoin de la réserve, car elles vivent dans des zones plus petites et moins riches. Voyant des pas de capivara au bord de la rivière où
il n'y a presque plus de pierraille, Alcides n'est pas surpris
: " Même avec toute cette dévastation, elle
vient encore boire ici. Tous les êtres vivants dépendent
de la rivière - nous, la forêt et les animaux -
tout comme la rivière dépend de tous. Nous avons
préservé tout cela en pensant à toute la
réserve, mais aussi aux tribus voisines et aux villes
dont la vie dépend par la rivière Branco et par
la forêt autour d'elle. " Pour plus de renseignements sur les Guaranis de la tribu Rio Branco et pour les aider, prendre contact avec : CAVE Source : CMI-Brésil,
27/12/02 |
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