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Attac

Ce soir, à la Cartoucherie de Vincennes, il n'y avait que 500 personnes sur Paris pour venir apporter leur soutien au peuple tchétchène.

by tatahari

Le représentant du président tchétchène Aslan Maskhadov, Umar Khanbiev a souligné que depuis le 11 septembre et la prise d'otages du théâtre de Moscou, les conditions de vie des Tchétchènes se sont encore détérioré :
Les hôpitaux sont systématiquement détruits par les blindés russes.
Les autorités russes ont ordonné l'interdiction de transporter des médicaments au bénéfice de tout citoyen tchétchène. Seuls les médicaments issus de la contrebande leur sont accessibles.
Les organisations humanitaires ne peuvent se rendre en Tchétchénie., Elles sont obligées de se regrouper dans les zones frontalières en particulier en Ingouchie et de se taire afin de ne pas mettre plus en danger leurs représentants qui pour l'instant (en échange du silence de ces organisations), ne sont pas encore assassinés mais "seulement" kidnappés.
Les réfugiés qui se trouvent regroupés dans des camps en Ingouchie, subissent des pressions destinées à les forcer à rentrer en Tchétchénie. Entre autres, en plein hiver, les autorités leur ont coupé le gaz et l'électricité. Bilan : un nouveau né mort de froid, les Tchétchènes préférant mourir plutôt que de retourner subir les crimes de guerre des russes. Les Tchétchènes ont surtout peur pour leurs enfants particulièrement visés par la mise en place d'un système d'épuration ethnique. La plupart s'enfuient en Azerbaïdjan, direction opposée à la Tchétchénie.
Dans les villages, des escadrons de la mort tuent, pillent et violent. Régulièrement des rafles sont organisées. Depuis la 2ème guerre de 1999, ces pratiques ne sont plus réservées aux camps de filtration mais aussi aux villages. Depuis la prise d'otage à Moscou, les villages sont encerclés et même de jour, les soldats se livrent à leurs exactions.
En moyenne depuis le début du conflit, 20 000 personnes se trouvent constamment dans les camps de concentration. Actuellement il ne reste que 500 000 Tchétchènes vivant sur le territoire contre 950 000 au début de la guerre, 200 000 personnes étant réfugiées dans d'autres pays, 250 000 personnes étant mortes ou disparues. Il y a sur le territoire tchétchène, 200 000 soldats russes présents.

Que fait l'ONU?
Umar Khanbiev rappelle qu'en l'an 2000, il a essayé d'alerter l'ONU et les organisations humanitaire à propos de l'urgence à agir à l'encontre de la Russie concernant la situation en Tchétchénie. Son intervention à la tribune de l'ONU a été tout simplement interrompue à la demande de la Russie. Alors que la Russie justifie régulièrement son intervention militaire par la lutte contre le terrorisme international, L'ONU a préféré considérer que la guerre en Tchétchénie est une affaire interne à la Russie qui ne saurait souffrir d'ingérence. Ce qui est remarquable c'est que s'agissant de l'Irak, l'ONU se sert entre autres, de l'oppression du peuple kurde par Saddam Hussein pour envisager une intervention militaire

Que fait le Parlement européen?
L'Union européenne n'arrive pas à avoir une position commune. Umar Khanbiev souhaite que la France prenne l'initiative de se proposer comme médiatrice. Cela simplifierait la position de l'Union européenne.

Que fait l'opinion publique ?
D'après un intervenant, négligeant l'opinion publique qui dans sa grande majorité a intériorisé l'urgence de la situation, les gouvernement européens ne prennent pas assez en compte la nécessité d'actions immédiates. Un exemple : Actuellement, le gouvernement anglais étudie l'éventuelle extradition de l'émissaire tchétchène Akhmed Zakaev, négociateur de paix du président Aslan Maskhadov. Sans le paiement par l'actrice Vanessa Redgrave, d'une caution de 78 000 euros, Monsieur Zakaev serait actuellement en prison. Sans le suivi journalistique du conflit par les médias officiels, la guerre en Tchétchénie serait complètement oubliée.

Que font les altermondialistes ?
Sauf les quelque deux ou trois présents dans la salle, rien. Comme si, dixit un intervenant, les altermondialistes n'étaient capables que de gâtifier sur l'impérialisme américain et de manifester contre des guerres qui n'ont pas encore lieu (Irak). En attendant, comme au moment de la guerre en ex-Yougoslavie, un peuple meurt sans que cela ne suscite auprès des militants altermondialistes de mouvement de révolte. Au moment du G8 à Evian et plus tard au moment du FSE 2003, il est à peu près certain qu'il n'y aura pas de manifestation de soutien au peuple tchétchène : contrairement à d'autres peuples, il est prié de crever en silence.