Sur les organisations
des travailleurs et travailleuses dans la révolte argentine:
leur rôle et leurs exigeances
Les regroupements
de travailleurs et de chÙmeurs
Il y a une kyrielle
d'associations de travailleurs en Argentine, (environ 2500 syndicats,
plus ou moins officialisÈs). Les thËmes de libertÈ
syndicale, le rÙle et le fonctionnement des grands syndicats
font l'objet d',pres discussions. Sans essayer de filter la "soupe
alphabÈtique" des organisations ouvriËres, cet
article propose un aperÁu du rÙle jouÈ par
les travailleurs argentins dans les ÈvËnements rÈvolutionnaires
qui secouent encore leur pays.
Les Piqueteros
"Les piquetiers
ont crÈe un mouvement ouvrier d'envergure nationale, une
nouvelle voie pour la masse laborieuse sur le chemin de la prise
de conscience. Depuis les premiers piquets anti-privatisation
en 1991 jusqu'¦ son 1e congrËs en juillet 2001, le
movement des piquetiers a effectuÈ un long parcours, et
a assimilÈ une vaste expÈrience de lutte politique.
Une de ses premiËres caractÈristiques est la hÈterogenÈitÈ,
celle-l¦ mÍme qui nous demontre qu'il s'agit ici
d'une organisation de base, loin des conflits de parti et des
compromissions du pouvoir. Le mouvement rÈunit des gens
qui souffrent de misËre, de faim et qui discutent, font
des projets, se bagarrent, s'encouragent, qui s'organisent et
qui chantent."
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=4258
Actes de dÈsobÈissance
et de rÈvolte depuis le mois de Juin 2001
Depuis plus
de six mois, les actes de rÈbellion se multiplient. Les
mesures d'ajustement du gouvernement De La Rua se faisaient sentir
de plus en plus. Il y a eu des grËves et des occupations
dans tout le pays. Le blocage de routes est une tactique fortement
apprÈciÈe, et donne lieu ¦ des procËs
ayant une dimension symbolique. Par exemple, le leader de l'Union
des Travailleurs Sans-Emploi, JosÈ "Pepino'' Fern·ndez,
a ÈtÈ arretÈ aprËs des incidents violents
survenus lors de la coupure de la route nationale 34 le 17 juin
2001. Il y a eu des morts et des blessÈs. La lÈgalitÈ
de l'organisation qu'il reprÈsente est mise en cause,
mais les mouvements des chÙmeurs prennent de l'ampleur
et leurs militants n'en dÈmordent pas.
Les syndicats
et partis de gauche ont prÈparÈ le terrain pour
les ÈvËnements de dÈcembre
A la mi-novembre
dÈj¦, sous la consigne "Que partent De la
Rua-Cavallo", les piquetiers de l'AssemblÈe Nationale
et la gauche organisÈe proposent une mobilisation commune.
Les revendications principales:
(1) le dÈpart de De la Rua/Cavallo,
(2) contre les plans d'ajustement et le dÈficit zÈro
et
(3) contre la guerre en Afghanistan.
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=4808
Des groupes
de travailleurs ont ÈtÈ ¦ l'origine de quelques-uns
des premiËres rencontres avec la police lors des journÈes
du 19 et 20 dÈcembre.
En premiËre
ligne, outre des piquetiers, se trouvaient souvent des employÈs
municipaux et des fonctionnnaires.Des exemples postÈs
pendant la journÈe du 19 dÈcembre:
Des centaines
d'employÈs reclamant le paiement des retards salariaux,
et celui de leurs primes de fin d'annÈe ont cassÈ
des meubles, et incendiÈ une partie du Palais Communal.
Une vingtaine
de travailleurs des services publics ont reÁu des tirs
de balles en caoutchouc de la part de la Police, qui rÈprima
violemment les enseignants, mÈdecins et employÈs
des tribunaux essayant de pÈnÈtrer dans le parlement
de la province de Buenos Aires.
Ayant nÈgociÈ
avec les pouvoirs publics, mais sans recevoir de rÈponses
favorables ¦ leurs demandes, ces travailleurs bloquËrent
des routes. Leurs porte-paroles s'exprimËrent ainsi: "Cette
fois nous restons ici jusqu'¦ ce qu'on ait une solution
concrËte. Ils nous doivent deux mois et nous n'avons rien
¦ donner ¦ manger aux enfants. PlutÙt que
les voir mourir de faim, nous aimons autant laisser la vie ici,
mais nous n'allons plus croire aux promesses!"
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=4953
On nous a volÈ
notre rÈvolution!
Depuis le dÈbut
du mois de janvier, la situation est plus complexe. Certains
secteurs de la population argentine semblent se satisfaire du
nouveau prÈsident. Des sondages publiÈs dans les
grands quotidiens lui garantissent un taux de soutien non nÈgligeable.
Cependant, beaucoup de militants rejettent les PÈronistes
et l'adhÈsion de certains dirigeants ouvriers ¦
Duhalde a cassÈ la fragile unitÈ du mouvement piquetero
et de la gauche combattante.
D'elia et Alderete
(dirigeants du mouvement piquetero) se sont rÈunis avec
les usurpateurs, non pour les dÈnoncer, mais pour les
appuyer. Ils n'ont pas critiquÈ ce gouvernement illÈgitime,
ils n'ont mÍme pas prononcÈ un plan de lutte contre
la cette dÈvaluation qui confisquera les salaires. Les
accusations de trahison volentÖ.
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6851
Duhalde est
souvent accusÈ de vouloir amadouer les classes moyennes
aux dÈpens des pauvres (par exemple avec la conversion
en pesos des dettes hypothÈcaires)
Cependant, le
mouvement piquetero semble vouloir persÈvÈrer,
maintenir la lutte. Les organisations de base prÈpareraient
leur 3e CongrËs.
Aujourd'hui:
sur les lieux de travail, dans les assemblÈes populaires,
dans la rue:
Des groupes
trotskistes appellent au Cacerolazo Global, afin de dÈnoncer
le rÙle du gouvernement espagnol et des institutions de
Bretton Woods dans la spoliation de l'Argentine. Ils accusent
le gouvernement Duhalde de continuer dans la tradition de corruption
et de mesquinerie du capital, d'usurper le pouvoir populaire.
Ils promettent de maintenir le cri de la Place de Mai "°Basta
Ya! °Que se vayan todos!"
Des militants
parlent de "crÈer une vangarde politique et populaire:
avec une pratique directe et locale, dynamique et ouverte. Il
faudrait mettre sous le contrÙle des collectifs actifs
les structures de connexion regionales, nationales, ou fÈdÈrales".
On exige encore
des Èlections immÈdiates, et la dÈmission
des membres de la Cour SuprËme. Des associations d'avocats
auraient lancÈ l'appel suivant le 9 janvier 2002:
Dans notre pays,
s'est ÈffondrÈ un modËle social et Èconomique
qui a provoquÈ un gÈnocide social, avec ses victimes
marginalisÈes, exclues, chÙmeuses, sous-employÈes
et super-exploitÈes. Nos gouvernants doivent Ítre
contrÙlÈs par un pouvoir Judiciaire indÈpendant,
honnÍte et inflexible dans la dÈfense des droits
constitutionnels des citoyens. Ce sont des choses que cette Cour
ne garantit absolument pas.
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6929
Le Parti Ouvrier
appelle ¦ l'unitÈ de la gauche et des Piqueteros.
Pour lui la rÈbellion populaire est bien vivante est se
gÈnÈralisera. Une politique de dÈsorganisation
Èconomique est en marche qui va se manifester dans la
non-paiement des salaires et dans l'Èvacuation des usines.
Il faudrait occuper les lieux de travail et les banques afin
de farantir le paiement des sommes dues. Il exige:
Le non-paiement de la dette externe
la nationalisation de la banque
le contrÙle ouvrier
le retour des dÈpots aux petits Èpargnants
un gouvernement ouvrier et populaire
un commandement unique qui organiserait des AssemblÈe
Populaires partout dans le pays, afin d'assurer la survie et
la restructuration sociale. Ainsi les banquiers et les capitalistes
paieront la crise, non pas, une fois de plus les travailleurs.
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6249
En conclusion, les regroupements de
travailleurs argentins auraient dÈveloppÈ une organisation
et un expÈrience politique importante. Les activistes
de la base sont omni-prÈsents et semblent avoir une conscience
politique ÈlÈvÈe. MalgrÈ l'abandon
de la lutte par certains dirigeants, des groupes autonomes n'ont
pas baissÈ les bras. Aujourd'hui encore, le 9 janvier,
des chauffeurs de taxi auraient manifestÈ leur mÈcontentement
¦ l'encontre des autoritÈs. Les ÈchauffourÈes
auraient fait 12 blessÈesÖ.
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informations
sur les partis de gauche:
http://www.cta.org.ar fÈdÈration
syndicale
http://www.pts.org.ar trotskistes
http://www.po.org.ar/ parti ouvrier
- parle bcp des Piqueteros
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