Les Mères
de la Place de Mai: nous répudions ce gouvernement d'assassins,
de narco-traficants, de voleurs, et de corrompus
L'association
des MËres de la Place de Mai
Ces femmes,
qui luttËrent il y a vingt-cinq ans contre la dictature
militaire et contre des "disparitions" des jeunes (leurs
enfants), sont toujours dans la rue. Leur lutte s'est Èlargie,
aujourd'hui elles remettent en question le capitalisme, le systËme
politique et le pouvoir lui-mÍme.
Les images tÈlÈvisÈes
des attaques de la cavalerie de la police sur ces "grand-mËres"
(faisant 7 blessÈes 20 decembre) radicalisËrent bon
nombre de personnes moins politisÈes.
Extraits de
deux interviews avec une vÈtÈrane, la prÈsidente
de l'association: Hebe de Bonafini
Le parlement
est une fosse ¦ purin
Depuis que nous
avons ÈtÈ tabassÈes sur la Place de Mai
et depuis la chute de de la Rua, de plus en plus de personnes
se mobilisent. Les gens sont de plus en plus fachÈs.
La situation
est trËs difficile et trËs complexe. Beaucoup de ceux
et celles qui ont participÈ aux cacerolazos sont issues
des classes moyennes. Ces personnes sont sorties dans la rue
parce qu'elles manquaient d'argent: elles ne peuvent plus emprunter;
elles ne peuvent plus Ècrire de chËques; elles doivent
fermer leurs boutiques; elles ne peuvent plus rien vendre elles
ne peuvent plus rien acheter.
Il y a aussi
les sans-emploi. C'est plus difficile pour eux; ayant moins d'argent,
ils vivent loin du centre-ville.
D'autre part
nous sommes beaucoup ¦ exiger la libÈration des
prisonniers, nous nous organisons en groupe, avec des drapeaux
et faisons des "batucadas" (sorte de chahut) Pour nous,
les MËres, l'essentiel, ce sont les prisonniers et les morts:
les morts de maintenant (il y en a eu une trentaine) et ceux
d'avant aussi. Les autres groupes pensent plus ¦ l'argent,
¦ l'ÈconomieÖ
A plus long
terme, je crois que la rÈpression viendra. Ce sera la
seule rÈponse possible pour le gouvernement, c'est comme
Áa qu'ils fonctionnent. Les pÈronistes, Ètant
des populistes, vont distribuer de la nourriture et des vÍtements
et des petits boulots. Pour nous, cela n'est pas une solution.
Cependant, les gens ont du mal ¦ comprendre que la lutte
est quelque chose de collectif; on ne peut pas agir dans son
intÈrÍt personnel, tout le mond doir sortir dans
la rue pour tout. C'est un pas difficile de franchir. Les gens
restent dans l'individuel.
(6 jan 2001)
Les E.U, la
FMI, les prÈsidents de l'AmÈrique Latine qui sont
¦ leur solde... Ce sont nos ennemis
"Nous devons
leur dire ce qu'ils sont. Nous ne devons pas avoir peur; quand
nous frappent, c'est le prix que nous payerons pour avoir dit
la vÈritÈ. J'ai ÈtÈ invitÈe
¦ dÈbattre de la dÈmocratie lors d'un forum
¦ Buenos Aires, un petit Davos. Je ne les ai pas laissÈ
parler. Le leur ai dit ce que je pensais de l'hypocrisie; que
nous sommes pauvres de par leur faute; qu'ils sont des assassins.
Mais, qu'est-ce que c'est que cette histoire de parler de dÈmocratie
lorsque l'on est entourÈe de luxe et de champagne? Trois
ou quatre jours plus tard, ils sont venus chez moi et ils ont
torturÈ ma fille! (sept 2001)
Aujourd'hui,
le mot d'ordre est toujours: Resister et combattre le terrorisme
d'Etat.
Sources / Infos supplÈmentaires :
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6800
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=5078
http://argentina.indymedia.org/front.php3?article_id=6488
www.madres.org |