Malgré
les silences officiels, la répression se poursuit en Algérie.
Le RAJ (Rassemblement Action-Jeunesse) est en première
ligne.
Le mercredi
15 août n'a pas été férié en
Algérie, ni pour les démocrates, ni pour les forces
de l'ordre. A l'issue d'une manifestation pacifique, plusieurs
militants de l'Association Rassemblement Action-Jeunesses (RAJ,
indépendante) ont été roués de coups
par la police algérienne, certains ont été
transférés dans les commissariats proches, dont
Hakim Addad, secrétaire-général de l'association.
A présent, le pouvoir développe une campagne d'intoxication
et d'intimidation à l'encontre du RAJ et de ses militants.
Les faits se sont produits mercredi, à
Alger, alors que la capitale algérienne accueille le Festival
mondial de la Jeunesse et des étudiants. Dans ce cadre,
l'Université Houari-Boumedienne accueillait une conférence
sur le thème de la solidarité internationale. A
cette occasion, RAJ a organisé un sit-in pacifique devant
l'université afin de sensibiliser aux atteintes portées
aux droits de l'Homme et à la démocratie ainsi
que pour en appeler à l'opinion internationale quant aux
attaques dont est vicitime la jeunesse algérienne. L'intervention des forces de l'ordre s'est produite
à ce moment-là. Les militants RAJ ont été
frappés par la police. Certains, emmenés dans l'enceinte
de l'université, y ont été séquestrés.
Pour finir, plusieurs militants ont été transférés
au commissariat. Parmi eux, figure Hakim Addad, dirigeant national
du RAJ. Les militants ont été libérés
dans la soirée de mercredi, les uns après les autres.
La mobilisation des forces progressistes algériennes y
a contribué de manière notable. Cependant, joint
par nos soins dans la matinée de jeudi, Hakim Addad n'excluait
pas une nouvelle intervention des forces de l'ordre. Parallèlement,
le pouvoir algérien a déclenché une campagne
d'intoxication et d'intimidation à l'encontre des militants
du RAJ. La presse indépendante s'étant faite l'écho
de la charge musclée de la police et de l'arrestation
des militants du RAJ, le gouvernement et les services de police
tentent de faire croire que le RAJ est isolé, ne représentant
personne en Algérie et ne bénéficiant d'aucun
soutien international. La "réussite" du Festival
mondial de la Jeunesse et des étudiants étant censée
faire contrepoids et démontrer que le régime algérien
bénéficie du soutien international. Ces
"informations" ne tiennent absolument pas compte du
Forum pour la liberté et la citoyenneté, organisé
par le RAJ du 4 au 7 août à Alger, qui a vu la participation
de la plupart des acteurs du mouvement de protestation en cours
en Algérie depuis le mois d'avril. "Pour la première
fois depuis 18 ans de militantisme, nous avons accueilli côte
à côte des militants communistes (PAGS dissous et
MDS), trotskistes (Parti des Travailleurs) et de la social-démocratie
(FFS, entre autres), des étudiants et des ouvriers, des
Arabes et des Kabyles", explique Hakim Addad. Nombre d'organisations
internationales, comme SOS-Racisme ou l'UNEF-ID en France, ont
manifesté leur soutien explicite à cette démarche
qui s'inscrit dans un réglement politique, certes à
construire, du drâme algérien. Cependant, les organisations
françaises n'ont pu envoyer de représentants au
Forum. Par hasard, les visas n'étaient disponibles que
le mardi 7 août, jour de clôture du forum... N. U.
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