Les "armes
des pauvres" intéressent ou ont intéressé
un très grand nombre de pays. Deux exemples, l'ex-URSS
et Afrique du Sud.
Les terribles secrets du docteur Alibekov:
"Guerres
bactériologiques" 1ère partie 40mn
en Realvideo 33Kb
Ken Alibek, de son vrai nom Kanatjan
Alibekov
Né au Kazakhstan en 1950, Ken Alibek (américanisation
de Kanatjan Alibekov) obtient, en 1975, son diplôme de
médecin à la faculté de l'école militaire
de Tomsk. Il est aussitôt affecté à Biopreparat,
où il travaille sur les agents pathogènes et sur
les moyens de les fabriquer à l'échelle industrielle.
Il est ensuite numéro deux de Biopreparat de 1988 à
1992, date à laquelle il quitte son poste puis fuit aux
Etats-Unis avec sa famille. Aujourd'hui, souhaitant atténuer
les effets des armes qu'il a développées, il dirige
les activités de recherche en biodéfense d'une
firme américaine.
Au palmarès des armes de destruction massive,
l'Union soviétique détenait la première
place dans le domaine de la guerre bactériologique.
Les premières recherches ont eu lieu pendant l'entre-deux-guerres
et, en 1973, l'URSS allait passer à la vitesse supérieure
en créant le laboratoire Biopreparat. Sous couvert d'activités
pharmaceutiques, des dizaines de milliers de personnes
ont travaillé sur l'anthrax, la variole, la morve,
la peste, la tularémie et les virus des fièvres
hémorragiques. Kanatjan Alibekov, alias Ken Alibek, qui
fut numéro deux de Biopreparat avant de fuir aux Etats-Unis,
a révélé l'intégralité de
ce terrifiant programme dans un livre, "La Guerre des germes"
(Presses de la Cité), dont nous publions de larges
extraits.
Sur une île désolée au milieu de la mer
d'Aral, on a attaché une centaine de singes à des
piquets dont les rangées parallèles s'étirent
vers l'horizon. Soudain, un bruit sourd brise le silence ambiant.
Au loin, une petite sphère métallique s'élève
dans le ciel, puis retombe vers le sol en tournant sur elle-même,
et vole en éclats dans une seconde explosion.
A quelque vingt-cinq mètres du sol, un nuage couleur moutarde
se déploie lentement. Puis il se dissout en retombant
vers les singes, qui se mettent à crier en tirant sur
leurs chaînes. Certains enfouissent leur tête entre
leurs pattes. Quelques-uns se couvrent la gueule et le nez, mais
il est trop tard. Ils agonisent déjà.
A l'autre bout de l'île, un petit groupe d'hommes vêtus
de combinaisons de protection bactériologique observent
la scène à la jumelle. Ils prennent des notes.
Dans quelques heures, ils iront récupérer les singes
qui vivent encore. Ils les jetteront dans des cages et les placeront
pendant plusieurs jours sous étroite surveillance - jusqu'à
ce qu'ils meurent, l'un après l'autre, du charbon, de
la tularémie, de la fièvre Q, de la brucellose,
de la -morve ou de la peste.
Voilà les expériences que j'ai coordonnées
tout au long des années 1980 et au début des années
1990. Elles sont à la base des progrès spectaculaires
effectués par l'Union soviétique dans le domaine
de la guerre bactériologique.
De 1988 à 1992, j'étais premier directeur adjoint
à Biopreparat, le service fédéral de recherche
pharmaceutique, dont la mission principale était de concevoir
et de produire des armes à partir des virus, des toxines
et des bactéries les plus dangereux que nous connaissions.
Biopreparat était le cur d'un empire clandestin de laboratoires
de recherche, de terrains d'essais et d'unités de production
dispersés sur plus de quarante sites en Russie et au Kazakhstan.
Toutes les institutions importantes de l'URSS ont joué
un rôle essentiel dans le programme d'armement biologique
soviétique : le ministère de la défense,
les ministères de l'agriculture et de la santé,
l'Académie des sciences de l'Union soviétique,
le comité central du Parti communiste et, bien entendu,
le KGB. Le succès du "Système",
comme on appelait souvent Biopreparat, dépassa de très
loin tous les vux du Kremlin.
Pendant une période de vingt ans, qui s'ouvrit, ironiquement,
sur la ratification par Moscou du traité d'interdiction
des armes biologiques de 1972, l'Union soviétique a édifié
le système de guerre bactériologique le plus important
et le plus perfectionné du monde. Nous étions l'un
des cent quarante signataires du traité, qui s'étaient
engagés à ne pas "développer, produire,
constituer des stocks ni acquérir ou conserver par quelque
moyen que ce soit" des agents bactériologiques
à des fins militaires. Au même moment, grâce
à notre programme secret, nous stockions des centaines
de tonnes de bacille du charbon et des dizaines de tonnes de
peste et de variole près de Moscou et d'autres villes
de Russie, afin de les utiliser contre les Etats-Unis et leurs
alliés occidentaux.
Ce qui se passait dans les labos de Biopreparat était
un des secrets les mieux gardés de la guerre froide.
Avant d'être un expert en guerre bactériologique,
j'avais reçu une formation de médecin. Le gouvernement
qui m'employait ne voyait aucune contradiction entre le serment
d'Hippocrate m'enjoignant de tout faire pour préserver
la vie humaine, et nos préparatifs en vue de perpétrer
des massacres. Moi-même, pendant des années, cela
ne m'a pas dérangé.
Il y a moins de dix ans, j'étais colonel de l'armée
de terre soviétique, couvert de décorations et
destiné à bénéficier d'une promotion
majeure dans un programme d'élite de l'armée rouge.
Si j'étais resté en Russie, je serais aujourd'hui
général, et vous n'auriez jamais entendu parler
de moi. Mais j'ai démissionné en 1992, après
dix-sept ans de service à Biopreparat, avant de m'envoler
avec ma famille vers les Etats-Unis. Au cours de nombreuses séances
de debriefing, j'ai été le premier à
donner aux fonctionnaires américains un tableau complet
de nos activités. La plus grande partie de ce que je leur
ai appris n'a jamais été révélée
au public.
Après l'effondrement de l'Union soviétique, le
danger que présentaient jadis nos travaux a nettement
diminué. Biopreparat affirme qu'elle a cessé de
mener ses recherches sur les armes offensives, et que les stocks
de microbes et de virus se trouvant en Russie ont été
détruits. Mais la menace d'une attaque bactériologique
s'est accrue quand la technologie développée dans
nos laboratoires - ces formules mortelles que nos savants avaient
mises au point durant des années - est passée entre
les mains de régimes dévoyés et de groupes
terroristes.
Les armes bactériologiques ne sont plus contrôlées
par le monde bipolaire de la guerre froide. Elles ne coûtent
pas cher, elles sont faciles à fabriquer et à utiliser.
Dans les années qui viennent, elles joueront un rôle
de plus en plus important dans notre existence.
Depuis que j'ai quitté Moscou, j'ai constaté une
ignorance alarmante pour ce qui concerne les armes bactériologiques.
Certains des meilleurs savants que j'ai rencontrés à
l'Ouest disent qu'il est impossible de modifier génétiquement
des virus pour en faire des armes fiables, de stocker un agent
pathogène en quantité suffisante à des fins
stratégiques, ou de le libérer en lui fournissant
une puissance meurtrière maximale. Ma connaissance du
sujet et mon expérience me permettent d'affirmer qu'ils
se trompent. Et l'objectif de ce livre est d'expliquer pourquoi
ils se trompent.
D'aucuns prétendent qu'en abordant publiquement de tels
sujets on risque de provoquer une panique inutile. Mais les défenses
dont nous disposons pour nous protéger des armes bactériologiques
sont dangereusement inopérantes. Lorsque la terreur bactériologique
frappera - et je suis convaincu que cela arrivera -, l'ignorance
du public ne fera qu'accentuer le désastre. La première
chose à faire pour trouver le moyen de nous préserver
est de comprendre ce que sont les armes bactériologiques
et comment elles fonctionnent. Il y a une autre solution, bien
sûr. Nous pouvons attendre la catastrophe, aussi impuissants
que les singes sur leur île au milieu de la mer d'Aral.
(...) Au plus fort de leur programme stratégique
d'armement bactériologique, les chercheurs américains
s'interdirent de développer des armes qui ne pouvaient
être contrées par des antibiotiques ou des vaccins,
dans le souci de protéger les troupes et les populations
civiles contre les accidents. Le gouvernement soviétique
décida au contraire que les meilleurs agents pathogènes
étaient ceux auxquels on ne connaissait aucun remède.
Ce mot d'ordre influença de manière décisive
l'évolution de notre programme et nous jeta dans une course
sans fin contre les progrès de la recherche médicale.
Dès qu'un nouveau traitement, un nouveau vaccin voyaient
le jour quelque part dans le monde, nous retournions à
nos labos et nous cherchions le moyen d'en surmonter les effets.
Faire le commerce de germes et de virus était parfaitement
licite, comme c'est encore le cas aujourd'hui. Au nom de la recherche
scientifique, nos agents achetaient des souches aux laboratoires
universitaires et aux firmes de biotechnologie du monde entier,
sans aucune difficulté. Les représentants d'organisations
scientifiques et commerciales soviétiques basées
en Europe, mais aussi en Afrique, en Asie et en Amérique
latine, avaient pour instructions permanentes de rechercher des
maladies inédites ou rares. C'est aux Etats-Unis, par
exemple, que nous avons trouvé Machupo, le virus qui provoque
la fièvre hémorragique de Bolivie. Marburg, le
cousin du virus Ebola, nous a été envoyé
d'Allemagne.
Le KGB était le plus fiable de nos fournisseurs de matières
premières. A Biopreparat, son nom de code était
"Agence Capture n°1". Presque chaque mois, des
ampoules arrivaient en Russie, pleines de fluides exotiques,
de poudres et de cultures bactériennes recueillis aux
quatre coins du monde par nos services d'espionnage. Elles étaient
expédiées à Moscou par la valise diplomatique.
A l'arrivée, les techniciens de Biopreparat les reconditionnaient
avec soin. Quand je travaillais en province, il m'arrivait souvent
de recevoir l'ordre de venir réceptionner ces colis empoisonnés,
sous la protection de deux gardes du corps armés.
Il nous était absolument interdit de prendre l'avion.
Les conséquences d'un accident dans un de nos vieux appareils
de l'Aeroflot auraient été trop effroyables. Nous
revenions donc par le train, en civil, dans des compartiments
bondés et malodorants où nous nous efforcions de
passer inaperçus.
Au milieu des années 1980, tous les laboratoires, instituts
de recherche et unités de production dépendant
de Biopreparat travaillaient à plein rendement, sans exception.
Chaque mois, nous devions tester de nouveaux agents pathogènes,
de nouvelles souches de virus et de nouvelles techniques de dispersion.
Nous nous sommes même penchés sur le sida et la
légionellose. Il s'avéra que l'un et l'autre étaient
trop instables pour être utilisés sur le champ de
bataille ou contre des populations civiles. Après avoir
étudié une souche du VIH (le virus du sida) recueillie
aux Etats-Unis, nous avons établi que sa longue période
d'incubation le rendait impropre à toute utilisation militaire.
Il était impossible de semer la terreur dans les forces
ennemies en les contaminant avec une maladie dont les symptômes
pouvaient se faire attendre pendant plusieurs années.
Nous eûmes plus de succès avec des tueurs plus classiques.
(...) A la mi-avril 1988, je me trouvais dans mon
bureau, à Moscou. Je reçus un coup de fil de Lev
Sandaktchiev, directeur du Vecteur et supérieur d'Ustinov
qui était à la tête d'une équipe
de recherche sur le virus hémorragique de Marburg.
- Il est arrivé une catastrophe.
- Un accident ?
- C'est Ustinov. Il s'est injecté le virus Marburg dans
le pouce.
Sa voix reflétait la tristesse et la colère.
- Dans le pouce, directement. Il travaillait au labo sur des
cobayes.
- Attendez, l'interrompis-je. Vous connaissez le règlement.
Envoyez-moi un cryptogramme. Ne m'en dites pas plus.
Je craignis de l'avoir fait taire un peu sèchement. Mais
Marburg était un sujet trop sensible. Le simple fait d'en
parler sur une ligne non protégée, c'était
déjà trop.
Marburg était le virus le plus dangereux de tous ceux
sur lesquels nous travaillions à l'époque :
dangereux à cause des dégâts épouvantables
qu'il provoque sur l'organisme humain, mais aussi parce que nous
savions trop peu de choses à son sujet. (...) Les
médecins firent ce qu'ils purent pour qu'Ustinov soit
confortablement installé en attendant l'arrivée
de l'antisérum de Moscou. Il était parfaitement
conscient du danger, mais il croyait encore, par moments, qu'il
pouvait s'en sortir. Il était assez lucide pour décrire
ce qui lui était arrivé, avec tous les détails
cliniques, et pour calculer la quantité exacte de Marburg
qui courait dans ses veines. (...) Le quinzième
jour, les petites ecchymoses qui étaient apparues assez
rapidement sur tout son corps avaient viré au bleu
foncé, et la peau d'Ustinov était aussi fine que
du papier parcheminé. Le sang qui s'accumulait sous la
peau commençait à suinter. Il lui coulait par le
nez, la bouche, les organes génitaux. Grâce à
un mécanisme que l'on comprend encore assez mal, le virus
empêche le sang de coaguler, en tuant les plaquettes responsables
de ce processus. Tandis qu'il se répand dans le corps
de sa victime, les organes internes se mettent littéralement
à fondre.
Des accès de diarrhée très violents laissaient
sur ses draps des traînées d'un liquide noir. Les
morceaux de papier où il décrivait ses symptômes
dans un gribouillage, et que les infirmières récupéraient
avec soin pour les retranscrire jour après jour, avaient
cessé de joncher le sol. Il n'y avait plus rien à
écrire. Tout se déroulait clairement, sous les
yeux des médecins.
Les filovirus étaient déjà en train de se
multiplier par milliards, suçant les substances nutritives
dont ils avaient besoin pour se reproduire. Chaque particule
virale, ou virion, forme une sorte de brique qui force les parois
de la cellule pour la faire éclater. Puis la cellule se
dote d'antennes tremblotantes semblables à des poils,
qui se dirigent vers la prochaine cible, où le processus
de forage et de destruction se répète aveuglément.
Ustinov s'enfonçait dans de longues périodes d'inconscience.
Quand il était éveillé, il exprimait une
rage qui ne lui ressemblait pas. Selon certains témoins,
il se plaignait d'avoir beaucoup trop de travail. D'autres prétendent
que ce n'est pas vrai. S'il est avéré que les virus
peuvent affecter certains traits de la personnalité, il
est fort possible aussi qu'on ait délibérément
exagéré ses propos. C'était une manière
de transmettre un "message" à Moscou sans risquer
d'être puni.
Les médecins envoyés par le ministère de
la santé arrivèrent avec l'antisérum au
début de la première semaine. Personne ne s'étonna
d'apprendre qu'il ne produisait aucun résultat. On essaya
aussi certains remèdes antiviraux, comme la ribavirine
et l'interféron. On peut traiter aussi les fièvres
hémorragiques par des transfusions sanguines généralisées.
Mais l'équipe qui soignait Ustinov décida que cela
ne servirait à rien.
Le 30 avril, je reçus un long cryptogramme décrivant
l'état d'Ustinov. Je constatai que les symptômes
avaient empiré. Je me redressai dans mon siège
en lisant la dernière ligne. "Le patient est mort.
Demandons l'autorisation d'effectuer une autopsie." (...)
Un virus qui est né en laboratoire a toutes les chances
de devenir plus virulent quand il transite par l'incubateur naturel
que constitue le corps d'un animal ou d'un être humain.
Personne ne fut surpris, par conséquent, quand des échantillons
de Marburg prélevés dans les organes d'Ustinov
se révélèrent légèrement différents
de la souche originale. Des tests complémentaires montrèrent
que la nouvelle variété était beaucoup plus
puissante et beaucoup plus stable.
Personne n'eut besoin de discuter ce qui allait suivre. Immédiatement,
on reçut l'ordre de remplacer l'ancienne souche par la
nouvelle. On lui donna un nom qu'Ustinov, avec son sens de l'humour,
aurait apprécié : la "variante U".
Fin 1989, Sandaktchiev m'envoya un cryptogramme laconique. La
variante U de Marburg était devenue une arme. Il demandait
l'autorisation de procéder aux essais.
Traduit de l'anglais par Jean Charles
Provost (Le Monde du 28/10/01)
La guerre des germes, aux éditions presses de la cité,
1999, 442 p., 125 f
Afrique du Sud, les horreurs du "Dr
Death": 2ème partie "Guerres
bactériologiques" 40mn en Realvideo 33Kb
Son procès se poursuit depuis
deux ans, désormais dans l'indifférence générale.
Pourtant, quand le docteur Wouter Basson a comparu pour la première
fois devant un tribunal à Pretoria, en octobre 1999,
ce chirurgien et ancien chef d'un laboratoire secret de l'armée
sud-africaine, du temps de l'apartheid, avait retenu l'attention
du monde entier. Le "Docteur Folamour sud-africain",
le "Mengele de l'apartheid", titraient alors les médias.
Depuis, les expérimentations de l'ancien responsable du
programme d'armement chimique et biologique n'ont rien perdu
de leur actualité. Au contraire. L'homme qui inventa pour
le régime de la supériorité raciale des
lessives en poudre explosive, des canettes de bière au
thallium (un poison à base de mercure), des chocolats
au cyanure, un tournevis au manche piégé d'une
substance létale injectable était aussi un spécialiste
de l'anthrax...
Tout était bon pour éliminer les opposants à
l'apartheid. Faute d'avoir trouvé une bactérie
"sélective par race", pour ne contaminer que
la majorité noire de la population, ou un vaccin pour
rendre stériles les femmes africaines, le Dr Wouter Basson
avait conçu des cigarettes à l'anthrax, pour inoculer
d'une façon infaillible la variante pulmonaire des spores
de la maladie du charbon.
Il avait également incorporé l'anthrax dans la
gomme servant à fermer les enveloppes et susceptible d'être
humidifiée de la langue. Ces trouvailles avaient permis,
entre autres, l'élimination de l'un des trois agents russes
qui, à la fin des années 1980, conseillaient l'ANC
à Lusaka, la capitale zambienne, où se trouvait
alors le siège en exil du mouvement de libération
de Nelson Mandela.
L'existence de l'officine ultraconfidentielle de Roodeplaat,
non loin de Pretoria, a été révélée
au cours des auditions devant la commission Vérité
et Réconciliation, une instance qui cherche à établir
le bilan de l'apartheid. Aujourd'hui âgé de cinquante
et un ans, Wouter Basson, cardiologue de formation et ancien
médecin traitant du président Pieter Botha, comparaît
en homme libre devant la justice.
Des deux cent soixante-dix pages du dossier d'inculpation ont
été retranchées les charges liées
à l'assassinat de quelque deux cents combattants en faveur
de l'indépendance namibienne, tous mis à mort après
leur capture grâce à un "gel relaxant",
qui finissait par bloquer les poumons. Leurs corps furent
largués en mer par un avion militaire. Les tentatives
de meurtre, à Londres, contre Ronnie Kasrils et Pallo
Jordan, deux futurs ministres de Mandela, sont également
couvertes par l'amnistie.
Accusé de multiples assassinats, mais aussi d'escroquerie
et de trafic de drogue - de l'ecstasy et du Mandrax -, Wouter
Basson a fait frémir le prétoire, dès l'ouverture
du procès, en révélant une coopération
avec la Syrie puis, après la fin de l'apartheid en 1994,
avec la Libye, à son initiative personnelle. Il avait
également évoqué "l'incroyable quantité
d'informations" obtenues auprès de chercheurs
américains, britanniques, japonais et canadiens, notamment
lors d'une conférence à San Antonio, au Texas,
en 1981.
Stephen Smith (Le Monde du 28/10/01)
La suite dans un dossier du Monde.fr du vendredi 1er
février 2002
L'autre
menace : bactériologie, chimie, nucléaire
...
www.multimania.com/mat66/
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