Non à la pollution dans les villes, oui à la contamination radioactive des campagnes

Les écologistes, pour résoudre le problème de la pollution atmosphérique par les transports, exigent un certain nombre de mesures en particulier la multiplication et la généralisation des tramways (traction électrique). A bas les bus, vive les tramways. Plusieurs remarques à ce sujet :

- Est-ce que les transports par bus (à essence) dans les villes représentent la contribution essentielle de la pollution atmosphérique ?

- Marchant à l’électricité les tramways présentés comme non polluants sont alors la preuve (par les écolos) de l’absence de pollution par l’électricité, essentiellement nucléaire chez nous. On comprend pourquoi la solution des tramways est largement adoptée comme intéressante par des représentants fort éloignés des écologistes.

- Que dire du ferro-route ? Mettre des camions dans des trains électriques cela réduirait la pollution ! Ainsi l’électricité nucléaire ne serait pas polluante ! Voilà qui est très intéressant pour le lobby nucléaire, d’autant plus que ce lobby n’a certainement pas eu besoin de corrompre financièrement les écolos. En somme, il s’agit d’un service gratuit rendu à EDF.

Bien sûr les voitures polluent les villes, mais présenter tramways et ferro-route comme solutions à cette agression c’est escamoter le problème des transports. Pourquoi a-t-on besoin de tant de transport ? Pourquoi les gens ont-ils besoin de leur voiture pour aller travailler sinon pour économiser des heures de voyage par les transports publics. Peut-on aujourd’hui habiter près de son lieu de travail quand la stabilité de l’emploi est aussi fragile ? Pourquoi a-t-on besoin d’aller chercher si loin des villes de la nourriture pour leurs habitants ? Il s’agit là de problèmes de fond de notre société qui rendent " rationnelles " certaines situations absurdes.

Mais le plus grave c’est d’escamoter l’essentiel : l’électricité nucléaire est polluante.

- D’abord par les rejets radioactifs autorisés (et inéluctables) dans l’environnement des centrales nucléaires. Ce sont les campagnes et localités voisines qui sont aux premières loges.

- Puis par les déchets radioactifs " efficaces " pendant des siècles, voire des millénaires pour les plus dangereux d’entre eux, que notre génération laisse en héritage à nos descendants.

- Enfin les catastrophes nucléaires envisagées comme possibles par les officiels sont une énorme menace pour de vastes territoires. Un désastre à Nogent-sur-Seine en aval de Paris et c’est Paris qui est touché, mais au passage toute la campagne et les bourgs intermédiaires et bien sûr les producteurs de champagne.

Bien sûr la démagogie est souveraine, y compris chez les écolos. La pollution par l’essence des bagnoles on la sent quand on marche dans les rues. La radioactivité, elle, ne se sent pas, son action est différée. Pour les malchanceux, leucémies au bout de 2 à 10 ans, cancers solides après des dizaines d’années.

Demander l’arrêt le plus rapide de l’énergie électrique nucléaire c’est bien évidemment ne pas négliger la réduction de la consommation électrique. Ceci est incompatible avec la généralisation des tramways et du ferro-routage. En la préconisant les écolos sont actuellement les meilleurs supporters d’EDF et des centrales nucléaires ! Dans ces conditions, en cas d’accident catastrophique dans une centrale nucléaire on devra les considérer comme co-responsables du désastre.

Roger Belbéoch, Comité Stop Nogent-sur-Seine, 3 mars 2001.

 

 

Lire:

- Il faut sortir de l'impasse nucléaire avant la catastrophe. C'est possible ! (PDF).

- Charte pour l'arrêt immédiat du nucléaire