Pour un rassemblement anti-nucléaire
en écho avec les luttes allemandes. Les déchets
constituent le maillon faible de l'industrie nucléaire,
et l'illustration la plus frappante du scandale qu'elle est dans
son ensemble.
Le train de déchets nucléaires CASTOR ne passera
pas comme ça !
Retrouvons-nous à Valognes du 22 au 24 novembre 2011 pour
le bloquer.
- Campement les 22, 23 et 24 Novembre 2011.
- Rassemblement le Jeudi 24 Novembre à 11h.
4 précisions sur l'appel à bloquer le « train-train » nucléaire à Valognes :
1. Un coup d'éclat ne suffira pas.
Après la catastrophe de Fukushima, l'acharnement du lobby
nucléariste français l'amène à un
déni total de la réalité. Ce lobby est persuadé
qu'il est le plus beau et le meilleur, qu'il a une carte magistrale
à jouer par rapport à tous les autres pays nucléarisés :
il aurait un savoir-faire optimal sur tout ce qui concerne le
nucléaire. Au moment où les autres puissances, par
réalisme, se sentent contraintes de prendre en compte les
risques majeurs et composent avec leurs opinions publiques face
aux catastrophes, la France, elle, continue comme si de rien n'était.
Malgré une situation qui ne devrait qu'affaiblir l'industrie
nucléaire force est de constater que sa puissance et son
arrogance ne sont pas sérieusement ébranlées ;
cette industrie s'étend même davantage. Les perspectives
économiques et industrielles d'Areva se jouent pour partie
dans la manche : l'EPR et sa ligne THT, le retraitement des
déchets, etc. Face à ce gigantisme de l'industrie
nucléaire on peut agir directement sur ses rouages. Les
trains, qui depuis la Hague disséminent la radioactivité
dans toute l'Europe, sont l'occasion de harceler cette industrie
comme les allemands le font depuis de nombreuses années.
Entendons nous bien, si cette action consiste dans les faits à
tenter de bloquer des déchets retournant à l'envoyeur,
il ne s'agit pas du tout de militer pour un maintien de ces déchets
à La Hague. Chacun comprendra bien que c'est à la
machinerie nucléaire dans son ensemble, et notamment à
l'impossible gestion des déchets, que nous nous en prenons.
Un seul rassemblement avec l'ambition de bloquer le train castor
ne suffira évidemment pas à bloquer pratiquement
cette industrie, mais ce moment doit être celui de la construction
d'un mouvement dans la durée, localement et internationalement,
d'un harcèlement sans relâche de cette industrie.
2. Arrêter l'industrie nucléaire.
Ces trente dernières années, à quelques exceptions
près, l'opposition au nucléaire s'en est tenue à
une confrontation symbolique, faite de lobbying et d'appels à
la démocratie parlementaire. Pour avoir prise, il nous
faut rompre avec ses habitudes qui nous ont endormies dans le
quotidien nucléarisé. Devenons artisan de l'arrêt
du nucléaire. Perturber les chantier de construction de
la ligne THT, perturber le train-train quotidien de déchets
radioactifs, c'est contribuer à affaiblir concrètement
le développement de l'industrie nucléaire. Les chantiers
du Nord Cotentin sont un des fronts de cette bataille. Il ne tient
qu'à nous, en nous organisant, de le rendre visible et
effectif. L'affaiblissement et l'arrêt de l'industrie nucléaire
ne se jouera pas seulement sur notre capacité à
nuire matériellement à ses intérêts.
Défaire son arrogance et l'évidence non questionnée
de sa présence dans notre quotidien est sans aucun doute
ce que nous pouvons atteindre dès maintenant.
3. Premiers pas.
Pratiquement l'objectif du rassemblement du 24 novembre à
Valognes est de collectivement se diriger vers les voies et tenter
de les occuper. Les lieux précis du rassemblement et du
camp ne seront dévoilés que quelques jours avant
fin novembre pour amoindrir les pressions policières. Cela
ne pourra marcher que si nous sommes plusieurs centaines. Au delà
de cette tentative de blocage, c'est la mobilisation déterminée
contre le nucléaire qui sera une réussite. Notamment
conscients de la difficulté pour beaucoup de se rendre
disponible ces 3 jours de semaine, cette mobilisation ne doit
pas s'en tenir à une présence à Valognes.
Des réunions publiques doivent se tenir partout où
c'est possible. Des actions autant de nuisances même symboliques
que de soutien au rassemblement de Valognes peuvent s'organiser
dès maintenant. Il est aussi possible pour des organisations
constituées d'y prendre part en signant l'appel sur le
blog du collectif (valognesstopcastor.noblogs.org).
A travers cet appel qui est aussi un processus qui ne fait que
commencer, nous espérons y tisser des liens de confiance
qui nous permettront de multiplier ces actions de harcèlement.
Y faire naitre un mouvement d'opposition basé sur un fonctionnement
horizontal.
Concrètement, ces trois jours de camp visent tout autant
à nous permettre d'anticiper un départ avancé
du train qu'à se donner le temps de penser collectivement
la suite, de penser les différentes pratiques et de les
mettre en musique.
Conscients des difficultés pratiques d'organiser un camp
à l'orée de l'hiver dans ces douces contrées,
nous pourvoirons à des abris, à la nourriture et
à la chaleur (prévoir des tentes quand même).
Pour que ce camp soit le plus confortable, nous nous en remettons
à vous, matériel et propositions, et le blog comme
le mail doivent nous permettre de nous organiser ensemble.
4. Avoir prise sur nos vies.
Par cette action concrète d'auto-organisation, nous souhaitons
agir sans avoir à confier notre avenir à une délégation
ni à nous en remettre aux illusions électorales
qui ne manqueront pas d'habiter les esprits dans les mois qui
viennent.
Il s'agit bien de créer ensemble un rapport de force, pour
avoir prise sur nos vies. Une lutte contre l'industrie nucléaire
ne peut pas s'en tenir à l'objectif de sa suppression.
L'horreur du nucléaire est tout autant les désastres
qu'elle engendre que la gestion quotidienne des populations qu'elle
implique. C'est d'abord en cela que l'arrêt du nucléaire
est un travail d'artisan. Parce que ce n'est que par ce biais
que nous saurons tout à la fois en mesure d'éprouver
les richesses d'une reprise en main de nos vies, et de se donner
les moyens de saper les raisons d'être d'un monde qui a
besoin du nucléaire.
Une stratégie possible pour remettre en discussion l'existence
de l'industrie nucléaire passe par la remise en cause du
rapport de domination qui prospère depuis des années,
en même temps qu'elle met en évidence la réalité
du déni. En permettant à des individus de se mettre
en situation de s'occuper des conditions qui leur sont faites,
l'intérêt du camp pourrait être de rompre le
ronron citoyen d'acceptation de ce rapport de domination, d'introduire
le véritable enjeu pour les humains en cherchant à
casser la spirale de la dépossession.
Le collectif Valognes Stop CASTOR
http://valognesstopcastor.noblogs.org