Le Courrier, 29 Mai 2010
NUCLÉAIRE - La Ville de Genève
adhère depuis février au comité «Mühleberg
illimité non», opposé à la reconduction
illimitée de la centrale nucléaire bernoise. Les
recourants décrivent un réacteur vétuste
et fissuré.
Invoquant la disposition antinucléaire de la Constitution
genevoise (article 160 E), le Conseil administratif de la Ville
de Genève soutient depuis février les opposants
à la reconduction illimitée du site nucléaire
de Mühleberg. Le département de Moritz Leuenberger
avait décidé, fin 2009, de maintenir la centrale
bernoise en service, en lui accordant une autorisation de fonctionnement
illimitée, malgré le préavis négatif
des cantons limitrophes. Le maire de Genève, Rémy
Pagani, a invité hier au palais Eynard le physicien Jürg
Ärni, membre du comité Mühleberg illimité
non.
Evaluer les dangers de la centrale bernoise a constitué
une tâche ardue pour les opposants de l'exploitation de
cette centrale construite en 1972. Selon eux, les Forces motrices
bernoises (FMB) refusent de communiquer sur l'état actuel
de la centrale, invoquant le secret industriel et les risques
de sabotage. «C'est scandaleux, accuse Jürg Ärni.
Contrairement à la centrale argovienne de Beznau, Mühleberg
n'est pas tenue de soumettre des documents publics.» Pour
mesurer le vieillissement de la centrale, les opposants ont recouru
au système D.
D'une part, en comparant le cas bernois avec celui de centrales
étrangères identiques, construites à la même
époque. Les enceintes de confinement, par exemple, édifiées
pour éviter la dispersion de matières radioactives
en cas d'incident, ont été remplacées dans
les années 1990 au Japon et en Allemagne. La centrale de
Mühleberg, elle, s'est contentée de les renforcer
par des agrafes en 1996.
D'autre part, selon l'information officielle des FMB, les fissures
de l'enceinte de confinement augmentent de manière linéaire.
Or, le magazine alémanique Beobachter s'est procuré,
l'année dernière, un rapport confidentiel de l'entreprise.
La documentation prouve que les fissures s'agrandissent en réalité
de manière exponentielle depuis 2004. «Le réacteur
de Mühleberg est présenté par l'Inspection
fédérale de la sécurité nucléaire
(Ifsn) comme venant de la dernière génération,
mais ce n'est pas le cas, s'indigne Jürg Ärni. Les centrales
modernes sont équipées de murs épais qui
protégeraient d'un crash d'avion. Pas Mühleberg.»
A cela s'ajoutent les manifestations du vieillissement naturel
de la centrale, comme la rouille et la vétusté du
système de tuyauterie. Pis, la révision du site
par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)
en 2002 blâme Mühleberg, dont les normes ne correspondent
pas aux pratiques internationales. «Les autorités
fédérales ont omis de communiquer les critiques
de l'Agence, présentant la sécurité de la
centrale comme excellente», note Jürg Ärni.
Si l'exposé du physicien est convaincant, Pierre Vanek,
de l'association antinucléaire ContrAtom, prévoit
déjà les critiques: «Il n'y a pas de vérité
technique absolue, un autre physicien pourrait faire l'exposé
contraire. Mais, en dernière instance, la décision
doit être prise par le citoyen.» L'initiative populaire
n'étant pas envisageable dans ce cas, un recours, soutenu
financièrement par la Ville de Genève, a été
déposé par les opposants auprès du Tribunal
administratif fédéral.
Magali Floris
24heures.ch, 30/11/2009:
ÉNERGIE | A une majorité de deux contre un, les Vaudois refusent que la centrale nucléaire de Mühleberg reste en activité au-delà de 2012. La décision est maintenant entre les mains de Moritz Leuenberger.
Le résultat est sans appel. C'est à deux (64,3%) contre un que les Vaudois ont refusé, dans le cadre d'un vote consultatif, que leurs autorités acceptent la suppression de la limite temporelle d'exploitation de la centrale bernoise de Mühleberg fixée à 2012. L'avis exprimé hier constituera la réponse vaudoise officielle à la consultation du Département fédéral de l'environnement, des transports et de l'énergie (DETEC). La décision finale du département devrait tomber ces prochaines semaines. Avant Vaud, Neuchâtel et Fribourg ont dit non à la prolongation de l'exploitation de Mühleberg, alors que Berne et Soleure l'ont acceptée.
«Si le ministre est un démocrate»
Du côté des vainqueurs, on en est convaincu: «De
plus en plus de gens veulent tourner la page du nucléaire»,
proclament en choeur les conseillers nationaux vaudois Christian
van Singer (Verts) et Roger Nordmann (PS). Pour ce dernier, «malgré
plus d'un demi-million investi par le lobby nucléaire et
notre budget d'environ 120 000 francs, les Vaudois ne
se sont pas laissé tromper. En plus, il y a eu une vraie
campagne. Nos concitoyens ont montré qu'ils souhaitaient
miser sur les énergies renouvelables et l'efficacité
énergétique. C'est encourageant alors que nous voterons
certainement sur de nouvelles centrales en 2012 ou en 2013.»
Concernant les conséquences concrètes du vote d'hier, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger n'a fait aucune promesse. «Si le ministre est un démocrate, tranche Christian van Singer, il doit tenir compte de la décision populaire et arrêter Mühleberg à la date prévue. Et si tel n'est pas le cas, à tout le moins ne pas accorder une autorisation illimitée.»
Au sein de la droite, traditionnellement pronucléaire, on reconnaît la nature symbolique du résultat. Pour Guy Parmelin (UDC), «on réalise aujourd'hui combien les réticences par rapport à l'énergie nucléaire sont grandes. Cela influencera certainement le débat national.» Mais l'agriculteur ne baisse pas pavillon: «Peut-être que, lorsque le débat portera sur les risques liés à une pénurie d'énergie, l'issue du vote sera différente.»
Membre de la direction des Forces motrices bernoises (FMB), exploitantes de Mühleberg, Martin Pfisterer abonde: «Nous prenons acte du résultat. Le fait que ce soit un vote consultatif rend toute analyse précise difficile. La confusion qui a régné autour de la nécessité ou non de voter n'a rien simplifié En fin de compte, ce débat relativement abstrait ne nous a pas permis d'expliquer l'importance de Mühleberg pour le canton de Vaud.» Pour Martin Pfisterer, on a assisté à un vote consultatif difficile à analyser.
Mais ce vote aura-t-il une influence sur le projet de remplacement de Mühleberg? «En aucun cas. Notre nouveau projet a été déposé. Il est maintenant examiné, et les cantons seront également consultés, dont le canton de Vaud. Et cela ne m'étonnerait pas qu'avec un projet concret, et une discussion sur l'importance d'un approvisionnement énergétique sûr, le vote soit moins catégorique dans le canton.»
Pour mémoire, à ce stade, ce sont trois projets de nouvelles centrales qui ont été déposés: le groupe Atel devenu Alpiq après la fusion avec EOS veut une seconde centrale nucléaire sur le site de Gösgen (SO), Axpo veut remplacer les deux réacteurs de Beznau (AG) et les FMB celui de Mühleberg. La procédure d'autorisation est en cours. Après l'Assemblée fédérale, cette autorisation sera soumise au référendum facultatif, qui pourrait avoir lieu dès 2013.
Swissinfo, 29/11/2009:
Le nucléaire reste impopulaire
Les Vaudois ont dit non dimanche par 64,35% des voix au prolongement illimité de l'exploitation de la centrale nucléaire de Mühleberg (Berne). Ce résultat n'est pas contraignant, mais montre que la population reste hostile à l'énergie nucléaire.
Les Vaudois devaient dire s'ils étaient d'accord que l'activité de cette centrale, bientôt atteinte par la limite d'âge, se poursuive. Mais ce vote n'avait qu'une valeur consultative. En effet, le Ministère de l'énergie est seul compétent pour décider.
Les cinq réacteurs suisses arrivent
progressivement en fin de vie et la question est de savoir s'il
faudra ou non les remplacer. Les partisans du nucléaire
soutiennent que la Suisse n'a pas les capacités de se priver
de l'électricité d'origine nucléaire. Les
opposants restent hostiles à cette solution en raison des
risques inhérents au nucléaire et de la problématique
des déchets.
Swiss Info, 23/11/2009:
Le 29 novembre, le canton de Vaud se prononce sur la prolongation de vie de la centrale nucléaire de Mühleberg. Consultatif, ce scrutin fait néanmoins figure de test pour l'avenir du nucléaire en Suisse. En 2012, le gouvernement doit décider s'il autorise la construction de nouvelles centrales. «Acceptez-vous que le Canton de Vaud donne un préavis favorable à la demande de suppression de la limitation dans le temps de l'autorisation d'exploitation de la centrale nucléaire de Mühleberg?»
C'est la question à laquelle les Vaudois répondront le 29 novembre. «Peut-on prendre le risque de prolonger de manière illimitée la vie de Mühleberg?», traduit Isabelle Chevalley, fondatrice du mouvement de droite Ecologie Libérale.
Selon Patrick Miazza, parler d'autorisation illimitée est abusif. «Sous l'ancien régime législatif, l'autorité suprême était le gouvernement. Pour se conformer aux standards internationaux, la nouvelle loi sur l'énergie nucléaire de 2005 prévoit une séparation claire entre l'inspection technique et les autorités politiques», précise le patron de la centrale de Mühleberg.
Et Patrick Miazza d'ajouter: «A tout moment, l'autorité de surveillance peut stopper une centrale, si elle estime que la sécurité n'est plus assurée. Parler d'une durée illimitée de la centrale n'a donc aucun sens.»
Selon le chef de la centrale bernoise, le régime d'inspection est particulièrement draconien. «En 2008, nous avons été contrôlés 70 fois et près de 60 depuis le début de l'année. L'autorité de surveillance nous a décerné la plus haute appréciation (par rapport aux autres centrales suisses, ndlr) en matière de sécurité nucléaire», assure Patrick Miazza
Des arguments qui n'ébranlent guère Isabelle Chevalley. «L'autorité de surveillance l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire n'applique pas assez le principe de précaution. En Allemagne ou aux Etats-Unis, d'autres autorités de surveillance ont appliqué ce principe avec le même type de centrale frappées des mêmes problèmes.»
Microfissures
De fait, des fissures sont apparues dans l'enveloppe entourant
le coeur du réacteur de la centrale de Mühleberg.
Une raison suffisante pour ne pas prolonger la vie de cette centrale
construite en 1972, selon Isabelle Chevalley. «Nous avons
découvert des microfissures dans le manteau du réacteur
dès le début des années 90, reconnaît
Patrick Miazza. Mais aucune d'entre elles n'est traversante.»
Le patron de Mühleberg assure aussi que des travaux entrepris en 1996 ont permis de surmonter ce problème. «Le manteau du coeur n'a jamais été aussi sûr qu'aujourd'hui», lance un brin provocateur Patrick Miazza. Isabelle Chevalley estime, elle, qu'avec de telles fissures, des centrales du même type ont été fermées aux Etats-Unis.
Test électoral
Quoi qu'il en soit, le vote des Vaudois aura une portée
qui dépasse le seul cas de la centrale de Mühleberg.
«Le résultat du scrutin donnera une indication sur
l'avis de la population par rapport au nucléaire, le dernier
vote sur le sujet ayant eu lieu en 2003», estime la présidente
d'Ecologie Libérale.
Confiante quant au résultat du vote, Isabelle Chevalley estime qu'il «montrera que le nucléaire civil, malgré ses 40 ans d'existence, n'est toujours pas accepté par la population.» Patrick Miazza, lui, invoque la hausse constante de la consommation d'électricité pour dire que la Suisse ne peut se passer de l'énergie nucléaire.
«L'urgence va à la lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui va entraîner une électrification encore plus grande de nos sociétés avec par exemple une augmentation des transports électriques individuels ou collectifs. Et ce alors que la consommation électrique augmente de 1 à 2% par an», explique le patron de Mühleberg.
Efficacité énergétique
Sans contester ce constat, Isabelle Chevalley estime qu'en rationalisant
notre consommation d'énergie en arrêtant de
se chauffer à l'électricité par exemple
et en investissant dans les énergies renouvelables comme
le solaire, il est possible de faire face aux besoins en se passant
du nucléaire.
A l'appui de sa thèse, Isabelle Chevalley annonce un rapport pour le 26 novembre prochain. Concocté par la toute nouvelle Fondation Sécurité énergétique (qui réunit des politiciens de tous bord) ce document produira «des chiffres éloquents et des arguments étayés», selon cette anti-nucléaire déterminée.
Sans attendre ces chiffres, Patrick Miazza estime qu'il faudra bien construire de nouvelles centrales nucléaires, puisque les énergies renouvelables ne suffiront pas à satisfaire les besoins croissants en électricité.
Pour illustrer son propos, le patron de la centrale invoque les limites de l'énergie éolienne: «La production de la centrale de Mühleberg est égale aux trois quart de la consommation électrique du canton de Vaud. Il faudrait une éolienne tous les 500 mètres entre Genève et Saint-Gall pour produire une énergie équivalente.»
Patrick Miazza souligne ainsi le fossé entre les besoins croissants en énergie électrique et les capacités actuelles et potentiels des énergies renouvelables. Et ce, alors que l'industrie nucléaire a dans ses cartons des projets de nouvelles centrales présentées comme encore plus sûrs et plus performantes.
Une alternative au nucléaire
Après avoir rappelé le fardeau des déchets
nucléaires, Isabelle Chevalley pointe les difficultés
d'approvisionnement en uranium: «En 2003, l'ensemble des
centrales nucléaires dans le monde étaient déjà
approvisionnées pour moitié par de l'uranium puisés
dans les stocks militaires.»
Les progrès du solaire eux sont déjà patents, selon la présidente d'Ecologie Libérale. «Aujourd'hui aux Etats-Unis, on trouve du solaire à 17 centimes le kWh, soit quasiment le même prix que l'électricité en Suisse.» Le rapport de la Fondation sécurité énergétique, lui, tentera vraisemblablement de démontrer que la sortie du nucléaire est économiquement réaliste
ATS, 6/11/2008 - Pas moins de six régions ont été retenues pour servir de sites éventuels à l'entreposage de déchets radiocatifs en Suisse. Les décisions définitives seront prises d'ici une dizaine d'années. Pour les déchets hautement radioactifs, la Société coopérative nationale pour l'entreposage des déchets radioactifs (Nagra) propose le Weiland zurichois, la partie nord de la Lägeren (ZH et AG) et le Bözberg (AG). Ces trois régions compte aussi parmi les six pouvant accueillir les déchets de faible et de moyenne activité. Dans ce dernier catalogue, on retrouve aussi le Südranden (SH), le pied sud du Jura (SO et AG) et le Wellenberg (NW et OW). Le gouvernement de Nidwald s'est dit surpris que le Wellenberg soit toujours en lice pour héberger des déchets radioactifs. Il rappelle que les Nidwaldiens ont rejetté à deux reprises lors de votations un tel projet. Avec la nouvelle loi sur l'énergie nucléaire, la Confédération a les pleins pouvoirs dans ce domaine. Les cantons concernés ne peuvent plus se prononcer par la voie des urnes.
6/11/2008 - La
recherche de sites de stockage pour les déchets nucléaires
devrait se concentrer sur six régions différentes.
C'est ce que propose la Société coopérative
nationale pour le stockage des déchets nucléaires
(Cedra) à la Confédération. Dès l'annonce
de la liste des sites ce jeudi, les opposants sont montés
aux créneaux, notamment dans les cantons de Nidwald et
Obwald, Soleure, Zurich, Schaffhouse. La région allemande
de Waldshut, proche de la frontière, a pour sa part exigé
d'être associée à la procédure. Le
parti socialiste estime que c'est la question de l'abandon du
nucléaire qui doit être réglée en priorité.
Pour les déchets fortement radioactifs, l'Office fédéral
de l'énergie (OFEN) considère comme géologiquement
adéquats le Weinland zurichois (ZH et TG), la région
des "Nördlich Lägeren"(ZH et AG) ainsi que
le Bözberg (AG).
Pour les déchets moyennement et faiblement radioactifs,
outre ces trois dernières régions, l'OFEN retient
encore la région des Südranden (SH), le pied du Jura
(SO) et le Wellenberg (NW et OW). Les trois régions du
Weinland zurichois, de la partie nord de la Lägeren et du
Bözberg pourraient entrer en ligne de compte pour un dépôt
de stockage combiné pour toutes les catégories de
déchets.
L'OFEN a souligné que les propositions de la Cedra ne sont
pas des choix et qu'aucune décision n'est encore prise.
La procédure de recherche doit durer encore au moins trois
ans. Des choix définitifs ne tomberont pas avant une dizaine
d'années. Des séances d'information seront organisées
prochainement pour les populations concernées. L'OFEN formera
par ailleurs un "comité des cantons" qui accompagnera
la procédure de désignation des sites.
Réactions d'opposition
Les cantons de Nidwald et Obwald ont immédiatement fait
savoir qu'ils refusaient le choix du Wellenberg. En 1995 et en
2002, lors de votes, la population des deux cantons a fait clairement
savoir, selon les gouvernements, qu'elle ne voulaient pas d'un
site de stockage. La proximité de la station touristique
d'Engelberg, en particulier, rend la présence d'un lieu
de stockage "inacceptable", selon les autorités
obwaldiennes.
Le canton de Schaffhouse s'est, lui, opposé aux projets
"zürcher Weinland" et "Südranden".
Une loi cantonale oblige d'ailleurs les autorités à
s'opposer par tous les moyens à l'aménagement d'un
site pour déchets nucléaires. A Zurich, le gouvernement
refuse tout site en couches profondes. Il estime que le canton
fait déjà beaucoup pour le pays avec les charges
qu'imposent l'aéroport et les autoroutes.
Pour le canton de Soleure, le Pied du Jura n'est pas un endroit
approprié pour le stockage. Le gouvernement argumente en
outre que le canton pourrait abriter une centrale nucléaire
dans le Niederamt et que ce serait là une charge à
ne pas élargir encore. Seul le canton de Thurgovie entend
collaborer de manière constructive avec la Cedra. Il ne
donnera une réponse qu'après un examen détaillé
du dossier. C'est essentiellement la commune de Schlatt qui serait
concernée par le projet "Zürcher Weinland".
SDA-ATS News Service, 11/8/2008:
Quatre employés de la centrale nucléaire de Leibstadt (AG) ont respiré des poussières radioactives jeudi dernier lors d'un incident. Dans un premier temps, la direction avait annoncé que deux employés seulement avait été contaminés. Les quatre employés touchés ont été soigneusement examinés et ils ont pu reprendre le travail, a-t-elle indiqué. Leur santé n'est pas en danger. Aucun ne portait de masque de protection lors de l'incident. L'enquête a permis de déterminer que quatre collaborateurs avaient aspiré de la poussière radioactive [mais de la poussière de quoi ???]. La dose d'irradiation (moins d'un millisievert) est 20 fois inférieure à la limite autorisée (20 millisievert par année). La centrale a déjà pris des mesures pour qu'un tel incident ne se reproduise plus. Pour empêcher la propagation de poussières radioactives, les travaux seront réalisés non seulement avec un système d'aspiration, mais aussi sous une tente spéciale. Au total, 49 ouvriers se trouvaient dans la même salle lors de l'incident. Ils ont été examinés par précaution. Le moniteur de contrôle n'avait détecté aucune contamination lorsqu'ils ont quitté l'espace touché. L'incident s'est produit alors que des collaborateurs limaient et nettoyaient une pompe. Malgré le système d'aspiration, des poussières radioactives se sont échappées. Les ouvriers occupés à ce travail portaient un vêtement et un masque de protection, mais pas les autres employés présents dans la salle.
Le Nouvelliste (Suisse), 16/7/2008:
Les oppositions pleuvent contre la demande d'exploitation illimitée de la centrale nucléaire de Mühleberg. Les adversaires de l'atome réclament son arrêt.
Dans la nouvelle guerre de tranchées du nucléaire, la centrale de Mühleberg (BE) sera le premier objectif à emporter. Pourquoi ? Parce que c'est la seule centrale de Suisse qui soit soumise à une autorisation d'exploitation de durée limitée. Elle expirera en 2012, l'année du quarantième anniversaire de la centrale. Le remplacement de cette installation fait certes partie des projets à long terme des Forces motrices bernoises (FMB), mais aucune nouvelle centrale ne pourra sortir de terre avant 2020. Dans l'intervalle, les FMB proposent tout simplement de prolonger sa durée de vie.
«Pas de ça»! rétorquent les milieux antinucléaires. Ils ont annoncé hier le dépôt d'une opposition collective contre la demande d'exploitation illimitée des FMB. Elle s'ajoute aux centaines d'autres oppositions parvenues à l'Office fédéral de l'énergie. Les Romands sont aussi concernés. La zone de risque 2 qui entoure la centrale englobe une partie des cantons de Vaud, Neuchâtel et Fribourg. Le délai d'opposition est échu lundi. Le Département de Moritz Leuenberger statuera vraisemblablement au début de l'an prochain. Pour les adversaires de Mühleberg, on ne peut pas invoquer une différence de traitement avec Beznau, Gösgen et Leibstadt. «Cette centrale date de 1972 et sa technologie est aujourd'hui dépassée, souligne le physicien et conseiller national Christian van Singer (Vert/VD). Si l'on roule avec une vieille voiture, il est normal que les contrôles soient plus fréquents».
Selon lui, la progression des fissures dans la jupe en acier qui entoure le coeur de la centrale et son absence de résistance aux gros tremblements de terre justifieraient que le Conseil fédéral lui retire immédiatement l'autorisation d'exploiter. La Suisse ne manquerait pas d'électricité pour autant. «A lui seul, un éclairage économique généralisé permettrait de libérer une production de courant équivalente à celle de Mühleberg», affirme l'écologiste vaudois. Plus qu'une escarmouche. On n'en est pas là. Pour l'heure, les antinucléaires cherchent avant tout à empêcher l'octroi d'une autorisation illimitée. Christian van Singer n'y voit pas une simple escarmouche dans la bataille qui s'engage contre les trois nouvelles centrales nucléaires envisagées par les groupes Atel, Axpo et FMB. Selon lui, «les FMB veulent à tout prix éviter un examen approfondi en 2012 car il conduirait soit à des demandes de réparation, soit à un arrêt d'exploitation».
L'opposition collective qui vient d'être déposée par 44 particuliers, les socialistes, les Verts, Greenpeace et la Fondation suisse de l'énergie repose sur des considérations juridiques (la loi vient de changer) et sur une analyse de risque, explique l'avocat fribourgeois Rainer Weibel. A cet égard, les opposants réclament une nouvelle expertise par des spécialistes indépendants. Selon l'association Fokus Anti-Atom, les FMB ont jusqu'ici traité à la légère les recommandations de la Division principale de la sécurité nucléaire. Mais la bataille va aussi prendre une tournure politique. Les Verts du canton de Berne s'apprêtent à lancer une initiative populaire cantonale exigeant que l'approvisionnement énergétique du canton repose uniquement sur les énergies renouvelables.
La Suisse cherche toujours où déposer définitivement ses poubelles radioactives. Début avril, le Conseil fédéral a donné le coup d'envoi de la recherche de sites. D'ici là, les déchets sont entreposés dans un entrepôt intermédiaire.
Des fûts de déchets radioactifs dans le dépôt intermédiaire argovien. Le toit de la halle ne résisterait pas un crash d'avion, mais «les fûts oui» nous assure Walter Heep, le directeur du site.WÜRENLINGEN, le 21 avril 2008.
Tout commence au bord d'une piscine, sous la
coupole du réacteur de la centrale nucléaire de
Gösgen (SO). Mais attention. Plongeon interdit! Seuls s'y
baignent des assemblages de combustibles usés. Sortis du
réacteur après plus de quatre ans de bons et loyaux
services, ces matériaux à base d'uranium vont passer
plus de dix ans dans l'eau pour se refroidir un peu. Ils seront
ensuite transférés au dépôt intermédiaire
de Würenlingen (AG). Puis à terme, enterrés
dans des couches géologiques profondes. Où exactement?
La feuille de route pour le déterminer a été
adoptée au début de ce mois par le Conseil fédéral.
Et de la place, il en faudra. Après le démantèlement
de ses cinq centrales, la Suisse aura accumulé plus de
100 000 m? de matériaux radioactifs. Soit l'équivalent
d'une couche de 15 mètres sur la pelouse du Stade de Genève.
Il s'agira en grande partie de déchets faiblement et moyennement
radioactifs issus des centrales, de la médecine, de l'industrie
et de la recherche. Les plus puissants proviendront d'éléments
de combustibles des centrales.
Pas de solution définitive
avant 2040
A défaut de sites déjà creusés,
les résidus sont aujourd'hui acheminés vers le dépôt
intermédiaire de Würenlingen, en surface. Une sorte
de salle d'attente avant le grand départ pour les profondeurs.
Son directeur, Walter Heep, assure que «d'ici à la
construction de l'installation souterraine, il y a assez de place
chez nous».
A leur arrivée par un énorme portail, les différents
conteneurs sont un peu traités comme lors du recrutement.
On sépare les grands des petits et des moyens. Sauf qu'ici,
c'est le niveau de radioactivité qui fait la différence.
Après un contrôle d'étanchéité,
les conteneurs les plus dangereux sont déposés dans
une grande halle lumineuse. Son toit ne résisterait pas
à un crash d'avion, «mais les fûts oui»,
nous assure Walter Heep. En touchant ces monstres métalliques,
on réalise qu'il s'agit vraiment de substances actives:
ils sont chauds.
Mais dans une trentaine d'années, on pourrait bien enterrer
toute cette matière indésirable. C'est la voie choisie
par la Suisse. D'ici là, c'est notamment au-dessus de Saint-Ursanne
(JU), dans le laboratoire du Mont-Terri, que les recherches seront
menées. Pourquoi dans cette région, pourtant réputée
hostile à l'atome? «Parce qu'on y trouve des argiles
à Opaline, roches que nous privilégions pour les
déchets hautement radioactifs», répond Markus
Fritschi de la Nagra. Cette coopérative, financée
par les générateurs de détritus (principalement
les exploitants de centrales), est chargée d'élaborer
et de réaliser une évacuation durable, sous la haute
autorité de la Confédération.
A 1,5 kilomètre de l'air libre, et sur environ 500 mètre
de galeries, on fait des expériences sur ces argiles: résistance
à la chaleur, perméabilité, ou encore réaction
à des émanations de gaz. D'entente avec le gouvernement
jurassien, aucun résidu actif n'est utilisé. S'il
est exploité par l'Office fédéral de topographie
(swisstopo), de nombreux autres pays participent à des
projets dans ce laboratoire.
Méthode contestée
Mais la voie choisie par la Suisse ne fait pas l'unanimité.
«C'est un scandale! On nous joue la même partition
qu'avec la décharge de Bonfol. On nous promettait qu'il
n'y aurait aucun risque... Et on voit le résultat»,
tonne la coordinatrice romande de l'association Sortir du nucléaire,
Isabelle Chevalley. Qui conteste également les analyses
scientifiques sur la faisabilité d'une telle installation
souterraine.
Pour cette chimiste de formation, pas question toutefois de laisser
les déchets à la surface! Elle propose la recherche
«de lieux isolés et accessibles où l'on peut
contrôler les fûts. Par exemple dans certaines galeries
montagneuses désaffectées ou d'anciens tunnels.»
Et à plus long terme, elle souhaite «des investissements
massifs dans la recherche». Des techniques comme «la transmutation sont prometteuses pour réduire
leur durée de vie et leur toxicité», conclut-elle.
Enerpresse, 6/2/2007 :
Alors que le rapport du GIEC a jeté
de l'huile sur le feu redonnant courage aux partisans de l'atome
transalpins, un sondage publié ce week-end dans le SonntagsBlick
pousse les opposants sur le devant.
Selon l'hebdomadaire dominical, les Suisses rejetteraient à
70% la construction d'un nouveau réacteur nucléaire.
Des données qui vont totalement à l'encontre d'une
étude de Swissnuclear commanditée en 2006, et qui
démontrait que 50% des sondés étaient favorables
à de nouvelles constructions, contre 43% opposés.
AARAU (1/2/2007) -
Le gouvernement argovien est prêt à accepter une
nouvelle centrale nucléaire sur son territoire pour remplacer
celle de Beznau qui doit être arrêtée vers
2020. Il estime toutefois qu'il devrait être dédommagé.
L'Argovie "veut livrer sa contribution pour assurer l'approvisionnement
énergétique du pays", a écrit le Conseil
d'Etat dans sa réponse à un postulat déposé
par le groupe radical du Grand Conseil.
Le canton ne contribuera pas financièrement au projet,
qui doit "être lancé par les producteurs d'électricité".
Mais l'Argovie soutiendra le projet en offrant des "conditions
cadres favorables".
Pour le Conseil d'Etat, on ne devrait pas attendre 20 ans pour
pouvoir ouvrir une nouvelle centrale. "Il faut absolument
accélérer les procédures d'autorisation".
Le gouvernement exige par ailleurs "un dédommagement
adéquat, surtout si aucun autre canton n'est prêt
à mettre un site à disposition". Dans son postulat,
le PRD argovien exigeait que le Conseil d'Etat mette tout en place
pour lancer immédiatement la planification d'une centrale
nucléaire de remplacement.
Deux des trois centrales helvétiques sont situées
en Argovie, à Leibstadt et à Beznau. Tout comme
la centrale de Mühleberg (BE), cette dernière devrait
arriver en fin de vie vers 2020.
Tribune de Genève, 24 janvier 2007:
La Suisse choisit le gaz pour remplacer le nucléaire
Télévision Suisse Romande, 12/1/2007:
Une très large procédure de consultation sur le stockage des déchets radioactifs sera menée dès lundi et jusqu'au 20 avril auprès de la population suisse comme frontalière par le DETEC. Cette "campagne offensive" prévoit des annonces dans la presse et 3 manifestations. Au moins 2 sites devront être choisis. La population est invitée à se prononcer lors de séances publiques. L'Office fédéral de l'énergie estime qu'avec les 2 étapes qui suivront, la procédure de sélection prendra 7 à 10 ans pour aboutir à la demande d'autorisation. La protection de l'être humain et de l'environnement devra être considérée.
Télévision Suisse Romande, 24/12/06:
Une pénurie d'électricité pourrait survenir dès l'hiver 2012, explique le directeur de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) W.Steinmann dans un entretien publié samedi par "Le Temps". Jusqu'ici les experts évoquaient plutôt l'horizon 2020. Mais avec la hausse de la consommation, la Suisse risque de manquer d'électricité bien plus tôt. M.Leuenberger relève lui, dans la "SonntagsZeitung", l'avantage des centrales nucléaires. Mais une nouvelle centrale ne pourrait fonctionner avant 2025. Une solution transitoire avec des centrales à gaz est jugée incontournable par les distributeurs d'électricité.
6 novembre 2006 - Une conduite d'aération de la centrale nucléaire bernoise de Mühleberg a été endommagée après-midi lors de travaux d'entretien. Selon les forces motrices bernoises (FMB), aucune fuite radioactive n'est à signaler. "Les dégâts proviennent d'une conduite d'aération d'une de nos machines", a indiqué FMB Energie SA. Afin d'empêcher l'eau de s'échapper de la conduite défectueuse et pour mettre hors service le tuyau contenant le liquide de refroidissement, la centrale a diminué son flux de moitié. Les travaux de réparation devraient être terminés mardi matin. La centrale devrait ensuite être à nouveau opérationnelle, ont expliqué les FMB.
ATS, 14/8/2006:
Le courant risque de manquer en Suisse quand
les centrales nucléaires seront mises hors service à
partir de 2020. Walter Steinmann, directeur de l'Office fédéral
de l'énergie (OFEN), ne veut pourtant pas pallier ce manque
par un nouveau réacteur.
Il faut d'abord savoir combien d'énergie sera nécessaire
ces prochaines décennies, déclare M. Steinmann dans
une interview publiée par le quotidien "Mittelland
Zeitung". Selon lui, le manque sera de 20 à 30% après
la fermeture des centrales de Beznau I et de Mühleberg et
une fois caducs les contrats de livraison avec la France.
Toutes les options doivent être envisagées avant
d'opter pour l'énergie nucléaire, affirme-t-il.
"Dans un premier temps, nous voulons améliorer l'efficacité
énergétique, soit réaliser des économies
dans tous les domaines".
Dans le cas des immeubles, le potentiel est de 50%. Pour l'industrie
et le trafic, de 20%. Ensuite il s'agira de puiser totalement
le potentiel de l'énergie hydraulique. A moyen et long
termes, les technologies comme l'énergie éolienne
ou photovoltaïque, la biomasse et la géothermie deviendront
capables de concurrencer l'énergie atomique.
Malgré cela, une lacune dans la desserte se profile entre
2015 et 2020. Celle-ci peut être comblée par une
importation accrue d'électricité ou la construction
de centrales à énergie fossile. Mais l'énergie
atomique semble à nouveau avoir le vent en poupe, estime
M. Steinmann. Après 20 ans sans panne notable, la construction
de nouvelles centrales nucléaires est discutée ouvertement
en Suisse. Ce débat peut cependant durer des années
encore, conclut le directeur de l'OFEN.
Edicom, 14 juillet 2006:
Centrale nucléaire de Mühleberg: examen juridique
exigé par les FM
Berne (28 juin 2006) - La gestion des déchets hautement radioactifs
issus des centrales nucléaires peut être réalisée
en Suisse. Le Conseil fédéral a estimé mercredi
que la faisabilité technique du stockage final était
démontrée. Cette décision ne constitue ni
une autorisation en matière de droit nucléaire ni
l'aboutissement de la procédure de sélection d'un
site de stockage.
Le gouvernement s'est prononcé sur des documents présentés
en décembre 2002 par la Société coopérative
nationale pour l'entreposage des déchets radioactifs (Nagra),
a communiqué le Département fédéral
de l'environnement, des transports, de l'énergie et de
la communication (DETEC). Leur examen par les autorités
fédérales a pris fin en septembre 2005.
La démonstration de la faisabilité du stockage final
vise uniquement à prouver qu'il est, en principe, possible
de stocker dans une couche géologique donnée des
combustibles irradiés, des déchets hautement radioactifs
vitrifiés et des déchets moyennement actifs à
vie longue.
Le Conseil fédéral a toutefois refusé que
les futures recherches pour un site se concentrent sur les couches
d'argiles à opalinus du Weinland zurichois. Situé
au nord du canton, ce site avait les préférences
de la Nagra. Le DETEC relève que la procédure de
sélection de sites d'implantation débutera l'an
prochain et se déroulera en trois étapes. Les critères
techniques en matière de sécurité seront
prioritaires. Ainsi, la protection à long terme de l'être
humain et de l'environnement doit être assurée. Les
aspects socio-économiques, l'aménagement du territoire
et la participation des régions et des cantons joueront
également un rôle important.
Un site de dépôt pour les déchets hautement
radioactifs doit être disponible en 2040. Un dépôt
pour les déchets faiblement et moyennement radioactifs
doit l'être si possible avant cette date. Différents
sites dans le Nord du Plateau, au pied du Jura et en Suisse septentrionale
ont été évoqués.
TSR, 14/6/06:
BERNE - La centrale
nucléaire de Mühleberg n'obtiendra pas pour l'instant
d'autorisation pour une exploitation d'une durée illimitée.
La Confédération a rejeté une demande de
la société FMB Energie SA de poursuivre l'exploitation
de la centrale au-delà de 2012.
La société bernoise d'électricité
avait transmis au Département fédéral de
l'environnement, des transports, de l'énergie et de la
communication (DETEC) une requête pour supprimer la limite
fixée à 2012. L'exploitation de Mühleberg ne
peut se poursuivre au-delà de cette date que si elle fait
l'objet d'une procédure d'autorisation conforme à
la nouvelle loi sur l'énergie nucléaire, selon le
DETEC.
Cette centrale nucléaire est la seule en Suisse à
disposer d'une autorisation d'exploitation à durée
limitée, a souligné le DETEC dans un communiqué.
FMB Energie SA est libre de demander une une autorisation d'exploiter
à durée illimitée comme l'avait fait en 2004
la société électrique du nord-est de la Suisse
(NOK) pour la centrale de Beznau II.
FMB Energie SA entend à présent étudier la
suite à donner à la décision du DETEC. Dans
sa prise de position, la société salue le fait qu'elle
dispose d'une décision qui pourra faire l'objet d'un recours.
"Cela permet une clarification formelle de la procédure",
a ajouté FMB Energie.
L'exploitant relève également que la sûreté
de l'installation de Mühleberg n'est pas mise en cause. Il
estime enfin que la poursuite de l'exploitation de la centrale
nucléaire bernoise après 2012 est un "élément
essentiel" de la sécurité d'approvisonnement
de la Suisse.
Opposée au nucléaire, la Fondation suisse de l'énergie
n'a pas caché sa satisfaction à l'annonce de la
décision du DETEC. Elle a estimé qu'une centrale
comme celle de Mühleberg, qu'elle qualifie "d'obsolète
et de peu sûre", ne devait pas bénéficier
d'une durée d'exploitation illimitée. (ATS)
Swissinfo, 12 novembre 2005
BÂLE -
Lors d'une journée d'étude consacrée à
la politique énergétique, le PS a plaidé
pour une sortie de la Suisse du nucléaire d'ici 2024. Le
parti veut progressivement remplacer les centrales par des énergies
renouvelables.
"Une sortie du nucléaire sûre et efficace est
tout fait possible", a affirmé samedi à Bâle
le conseiller national Ruedi Rechsteiner, cité dans un
communiqué. Les participants ont approuvé une résolution
qui exige que soit mis un terme à l'expérience "aussi
coûteuse que dangereuse de l'atome et son remplacement par
le développement des énergies renouvelables".
La résolution du PS demande entre autres le renoncement
à toute nouvelle centrale nucléaire, le refus de
toute prolongation d'autorisation d'exploiter et la mise hors
service progressive de tous les anciens réacteurs fonctionnant
en Suisse.
Différents scénarios d'abandon de l'atome, notamment
la promotion des énergies éolienne, hydraulique,
géothermique et solaire, ont été débattus.
La gauche vise une augmentation d'au moins 0,7 % à
1 % par année de la part des énergies renouvelables
dans la consommation d'électricité.
BERNE (1 septembre 2005) - Un arrêt automatique du réacteur est survenu jeudi à la centrale nucléaire de Leibstadt dans le nord de la Suisse. Si l'origine de l'incident est pour l'heure inconnue, la sécurité de l'installation est assurée, a indiqué la direction de la centrale. Après cinq mois d'interruption consécutive à une panne, la centrale atomique avait reçu l'autorisation de remise en service samedi dernier.
ZURICH (24 mai 2005) -
Les opposants à l'énergie atomique sont scandalisés
par le projet d'Axpo d'ériger une nouvelle centrale nucléaire
en Suisse. Pour Greenpeace, cette idée est irresponsable
et relève d'une vue à court terme. Moritz Leuenberger
s'est quant à lui dit sceptique.
"L'énergie atomique est dépasée et polluante.
Elle n'a pas sa place dans un scénario énergétique
renouvelable", a écrit l'organisation écologiste
mardi dans un communiqué.
Selon Greenpeace, l'argument selon lequel le courant d'origine
nucléaire protège le climat est fallacieux. L'organisation
demande que le potentiel énergétique actuel soit
mieux utilisé.
La Fondation suisse de l'énergie (SES) a fait part de critiques
semblables. Selon elle, Axpo cherche à empêcher le
développement des énergies renouvelables jusqu'à
ce que la seule solution pour assurer l'approvisionnement électrique
de la Suisse passe par la construction d'usines à gaz et
de centrales nucléaires.
Le conseiller fédéral en charge de l'énergie
Moritz Leuenberger a rappelé mardi sur la télévision
alémanique qu'il est sceptique à l'égard
de l'énergie nucléaire. Il veut encourager les énergies
renouvelables. Si cela ne suffit pas, il faudra se demander si
la construction d'une centrale nucléaire ou d'une usine
à gaz est nécessaire, a-t-il dit.
Laibstadt (22 avril 2005) - La centrale nucléaire de Leibstadt (AG) va rester
hors service jusqu'à septembre au moins. La panne survenue
fin mars dernier a causé des dégâts plus importants
que prévu au générateur, ont annoncé
vendredi les Forces motrices de Leibstadt.
La centrale devait initialement être remise en service à
la fin du mois de mai, mais après la mise à nu des
pièces endommagées à l'intérieur du
générateur le week-end dernier, les techniciens
ont pu se rendre compte plus concrètement de l'ampleur
des réparations nécessaires. Une pièce d'un
diamètre de trois mètres et pesant trois tonnes
devra notamment être refabriquée, si bien que la
production d'électricité ne pourra être reprise
avant début septembre, voire octobre.
La panne ne devrait pas coûter trop cher, selon les exploitants
de la centrale. Le générateur est en effet assuré
pour une franchise de 500.000 francs. Par ailleurs, les frais
de combustibles seront réduits. L'exploitation de la centrale
de Leibstadt coûte 1,3 million de francs par jour.
Pour compenser l'arrêt de la production de la centrale de
Leibstadt, la Suisse devra acheter de l'électricité
à l'étranger. L'approvisionnement du réseau
n'est pas menacé. Les causes de la panne survenue le 28
mars ne sont toujours pas déterminées.
Leibstadt/Berne (28 mars 2005)
- La centrale nucléaire de Leibstadt
(AG) a mis hors service son réacteur lundi à 17.00
heures, suite à un problème technique du générateur.
L'incident survenu au petit matin a conduit à l'arrêt
de turbines et à une baisse de production d'un quart, ont
annoncé les Forces motrices de Leibstadt.
Le réacteur n'a pas été touché par
cet incident, a souligné l'exploitant. La centrale nucléaire
va vraisemblablement rester hors service durant plusieurs jours,
le temps d'effectuer les réparations.
L'autorité de surveillance, en l'occurrence la Division
principale de la sécurité des installations nucléaires,
a été informée de l'incident. Elle a relevé
qu'aucune hausse de la radioactivité n'avait été
décelée aux alentours de la centrale par le réseau
automatique de meure et qu'aucune fuite de radioactivité
dans l'atmosphère n'a été découverte.
Edicom, 27 janvier 2005:
BERNE - Les Forces
motrices bernoises ont demandé au Conseil fédéral
qu'il lève la limitation de l'autorisation d'exploiter
la centrale nucléaire de Mühleberg. Pour les FMB Energie
SA, il s'agit de respecter l'égalité de traitement
avec les autres centrales.
Aujourd'hui, Mühleberg est la seule centrale nucléaire
de Suisse dont l'autorisation d'exploitation est limitée
dans le temps. Cette inégalité de traitement désavantage
la sécurité d'approvisionnement en électricité
du canton de Berne et des cantons voisins du Jura, de Fribourg
et de Soleure, ont estimé les FMB Energie SA.
Les FMB Energie SA ont donc déposé auprès
du Conseil fédéral une demande de levée de
la limitation de l'autorisation d'exploitation de la centrale
nucléaire de Mühleberg. L'exploitant a relevé
que le gouvernement a accordé en décembre une autorisation
d'exploitation de durée illimitée à Beznau
II.
L'autorisation d'exploiter Mühleberg, en service depuis plus
de 30 ans, expire en 2012. Le Conseil fédéral avait
appuyé en 1998 sa décision de limiter dans le temps
l'exploitation de l'installation en invoquant des arguments politiques,
ont rappelé les FMB Energie SA. Pour l'exploitant, l'opposition
au nucléaire a faibli.
BERNE 26/12/2004 - "Il est illégitime de songer à une nouvelle centrale nucléaire, tant que la question des déchets radioactifs n'est pas résolue". Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger contre ainsi un souhait des milieux de l'électricité émis début 2004. La nouvelle loi permet la construction d'une nouvelle centrale nucléaire, rappelle le ministre de l'environnement dans une interview publiée par le "Matin dimanche". Mais la décision est soumise au référendum facultatif. En cas de vote, Moritz Leuenberger pense que le résultat serait négatif. Les technologies peuvent changer, l'opinion publique aussi, mais une solution aux déchets radioactifs constitue une condition sine qua non pour M. Leuenberger. Au printemps de cette année, des représentants d'entreprises électriques et des milieux pronucléaires avaient plaidé pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire. Avec en point de mire: l'arrêt prévu d'ici 2020 des installations de Beznau et de Mühleberg, ce qui réduirait d'un tiers la production d'énergie nucléaire suisse, soit 13 % de l'électricité utilisée en Suisse.
BERNE (03/12/2004) - Le Conseil fédéral autorise l'exploitation illimitée de Beznau II. Il a répondu favorablement à la demande de la Nordost Kraftwerke AG (NOK). La centrale pourra cependant être arrêtée à tout moment si les conditions de sécurité ne sont plus remplies. Le gouvernement s'est fondé sur l'expertise de la division principale pour la sécurité des installations nucléaires (DSN) et de la commission fédérale pour la sécurité des installations nuclaires (CSA). Il a pris sa décision en dépit de nombreuses oppositions dont celles de Greenpeace et des autorités allemandes et autrichiennes. Les opposants émettent des doutes sur le deuxième réacteur de la centrale nucléaire de Beznau (AG) et jugent prématurée une telle autorisation. Beznau II présenterait un risque de fusion accidentelle du coeur dix fois plus élevé que le réacteur de la centrale de Gösgen (SO), selon Greenpeace. L'autorisation d'exploiter motivera l'exploitant à investir dans des mesures de modernisation à long terme, écrit le Département fédéral de l'énergie (DETEC) dans un communiqué. C'est dans l'intérêt d'un niveau de sécurité élevé, selon lui. Les centrales nucléaires de Beznau I, Gösgen et Leibstadt sont au bénéfice d'autorisations illimitées depuis le départ, au contraire de Beznau II et de Mühleberg (BE). Cela n'autorise pas à tirer des conclusions pour Mühleberg, poursuit le DETEC.
Le Temps, 15/11/2004 :
Alors que partisans et adversaires de l'atome s'affrontent avec une vigueur renouvelée, l'administration étudie le remplacement des réacteurs actuels. Il n'y a pas si longtemps, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger préconisait encore la «sortie du nucléaire» en quelques décennies.
On n'y échappera pas: la hausse des prix du pétrole, le réchauffement climatique et la perspective d'un épuisement des énergies fossiles vont relancer le débat sur le nucléaire (l'uranium est lui aussi fossile). Depuis des mois, des représentants de l'industrie électrique demandent haut et fort la construction d'une nouvelle centrale. La semaine dernière, des politiciens socialistes et écologistes ont dénoncé les rêves «dangereux» d'une «secte atomique» décidée à agiter le spectre d'un manque d'électricité pour «faire chanter la population». Et l'Office fédéral de l'énergie (OFEN) élabore des «perspectives énergétiques» qui envisagent le maintien de la production d'électricité nucléaire en Suisse bien au-delà de 2045, lorsque la dernière des centrales actuelles sera retirée du service.
Les données du problème sont simples. La demande d'énergie en Suisse augmente de 1% par an. Sans investissements dans de nouvelles capacités, les importations d'électricité vont augmenter massivement dès 2020. La future politique énergétique de la Suisse doit donc être définie dès aujourd'hui. «C'est une question urgente car le débat va durer très longtemps et les projets dans ce domaine mettent au moins quinze ans à se réaliser», relève Rainer Bacher, qui dirige les travaux sur le sujet à l'OFEN.
Trois options sont à l'étude: la réduction de la demande grâce à des économies d'énergie, le remplacement des centrales nucléaires par d'autres moyens de production, et le renouvellement des centrales actuelles, qui produisent 40% de l'électricité suisse, par des réacteurs de nouvelle génération. «Mon hypothèse est que nous aboutirons à une combinaison de plusieurs options», explique Martin Renggli, chef de division à l'OFEN. Du point de vue technique, estiment les spécialistes de l'administration, l'idéal serait de conserver un mélange de différentes technologies. Cela signifie que, dans un avenir prévisible, la Suisse devrait continuer à consommer de l'électricité nucléaire, même si la production d'énergies renouvelables (éolienne, bois, géothermie, petites centrales hydrauliques...) augmente progressivement.
Ce constat marque une nette évolution dans la politique officielle. Il n'y a pas si longtemps, le conseiller fédéral en charge de ces questions, le socialiste Moritz Leuenberger, préconisait la «sortie du nucléaire» en quelques décennies. Mais en juillet dernier, un séminaire organisé par l'OFEN concluait que de nouveaux réacteurs qui pourraient être construits sur les mêmes emplacements que les anciens présenteraient un «risque de sécurité» réduit et des coûts «relativement bas». Un scientifique de l'Institut Paul Scherrer, indépendant mais financé par la Confédération, y vantait même leur «excellent rendement économique» et qualifiait de «pratiquement impossible» un accident qui entraînerait une fuite de radioactivité dans l'atmosphère (??). Sa position ne reflète pas forcément les vues de l'OFEN, mais il est clair que ce dernier n'est pas trop mal disposé envers le nucléaire: selon nos informations, il vient de recommander la prolongation pour une durée illimitée de l'exploitation de Beznau II, l'une de plus vieilles centrales suisses. Le Conseil fédéral doit se prononcer sur la question le mois prochain.
Tout cela risque de ne pas être du goût des socialistes et écologistes, qui préféreraient que la Suisse investisse massivement dans le développement d'énergies renouvelables. La droite, en revanche, se félicite du retour en grâce de l'atome, ce qui promet une discussion animée au Conseil fédéral et au parlement. La décision finale reviendra sans doute au peuple, puisque la construction de tout nouveau réacteur doit être soumise au référendum facultatif.
Sylvain Besson
SORTIR DU NUCLEAIRE SUISSE
En 1990, les Suisses acceptaient par 55% des
voix le moratoire de 10 ans empêchant la construction de
nouvelles centrales.
Dimanche passé, ce score est descendu à 42% !
En 1990 les Suisses s'approchaient de la majorité
avec 47,2% des voix en faveur d'une sortie progressive mais définitive
du nucléaire.
Dimanche passé, ce score est descendu à 34% !
1. L'argent, le nerf de la guerre.
En 1990, nous disposions de 3.75 millions (chiffres en euros),
et le lobby nucléaire ne s'attendait pas à une campagne
forte et victorieuse (pour le moratoire).
En 2003 nous avons 2.2 millions et le lobby nucléaire cette
fois a mis le paquet soit 11,5 millions !
Cette différence se fait ressentir dans
le nombre d'annonces payantes dans la presse, sur internet, des
spots TV, des publicités au cinéma, et des affiches
publicitaires. De l'avis unanime, on a eu droit pendant plusieurs
mois à une déferlante pro-nucléaire d'une
ampleur inégalée. L'effet de ces pubs n'a pas seulement
été de convaincre les indécis et de placer
le débat sur les thèmes qui arrangeaient le nucléaire,
il a aussi déprimé et démotivé les
militants et les associations et partis partenaires. On m'a souvent
dit: "il faut pas être naïf, on ne pourra rien
contre cette propagande". Avec les résultats de cette
votation, encore plus de personnes s'abstiendront de tout militantisme
et ne voteront plus.
Nous avons tout de même tenu de nombreux stands d'informations
dans tous les cantons, lors de marchés, dans les rues piétonnes
etc. Très souvent, les passants répétaient
mot pour mot les slogans pro-nucléaires imprimés
sur les affiches et dans la presse, sans se rendre compte que
ces mots leur venaient tout droit de la publicité politique.
A ce point là, ça fait peur. Nous sommes plusieurs
a penser qu'il ne faut pas lancer de nouvelle initiative tant
que les budgets de campagne ne seront pas contrôlés
et plafonnés. Il y a du travail législatif en vue.
En tous cas, il y a de moins en moins de personnes prêtes
a vanter notre démocratie "semi-directe" dans
son état actuel.
2. Réflexes contre réflexion
En 1990, nous étions à 4 ans de la catastrophe de
Tchernobyl. Cette fois, 17 années nous en séparaient.
Le citoyen a la mémoire courte. La théorie de la
pédagogie des catastrophes (nous apprendre suite à
des catastrophes) redevient actuelle. Encore faudra t'il survivre
aux leçons que nous nous donnerons...
3. Indigestion démocratique
Le Conseil fédéral (présidence collégiale
du pays) a agendé 9 sujets de votations le même jour.
Dans le doute le Suisse s'abstient ou dit "non". Il
n'y avait pas meilleur moyen pour couler tous les objets soumis
au vote. Il est intéressant de noter que les suisses ont
refusé toutes les initiatives, dont:
L'initiative fédérale demandant l'accès facilité
des administrations publiques aux handicapés.
L'indexation des loyers lors de baisses des taux hypothécaires.
Des primes maladies proportionnelles au revenu. Nous continuerons
a payer les mêmes primes quel que soit notre revenu.
Etc.
Le journal engagé "Le Courrier" titrait au lendemain
du vote: "L'EGOISME TRIOMPHE"
4. Arguments pro nucléaires sans
complexes
Le lobby nucléaire n'a pas hésité à
utiliser des arguments mensongers. Je ne vous fait pas l'injure
de rétorquer ici a ces arguments:
"Sortir du nucléaire, c'est dépendre des importations
de courant nucléaire"
"C'est augmenter les émissions de C02"
"Ca entraînera une "facture démesurée"
On a aussi eu droit à une minimisation des effets sanitaires
de Tchernobyl.
Plus c'est gros, plus ca passe, et n'importe quel message, répété
plusieurs fois et emballé dans un bon graphisme finit par
devenir vrai. Nous en avons eu la preuve.
5. Révélations sur les roquettes
de MALVILLE
Arrivée 10 jours avant la fin du vote, les révélations
d'un anti-nucléaire membre du comité d'initiative
a ulcéré puis déprimé et démotivé
bon nombre de militants et ravi les pro-nucléaires a un
moment crucial de la campagne. On a eu droit a de grands articles,
des passages à la TV, des manchettes de journaux et des
publicités du lobby nucléaire "NON à
la démocratie du bazooka".
Et le positif là-dedans ?
Pour la première fois, la droite est divisée sur
la question du nucléaire. Des parlementaires conservateurs
cantonaux et fédéraux (du centre à l'extrême
droite) se sont réunis en un comité de centre-droite
"Pour un choix responsable" appelant a voter 2xOUI,
pour le moratoire ET la sortie du nucléaire. Www.pourunchoixresponsable.ch
C'est un acquis important et probablement irréversible.
Par contre aucun vert ou socialiste ne s'est prononcé pour
le nucléaire. Le PS suisse faisant même partie du
comité d'initiative.
De très nombreuses personnes, des associations et des partis reconsidèrent sérieusement leur position sur l'outil de l'initiative populaire. Le combat anti-nucléaire n'est pas abandonné, loin de la, mais les moyens a employer devront changer. En résumé, beaucoup d'intervenants ne veulent plus participer à ces exercices politiques tant que les budgets de campagne ne seront pas plafonnés.
Conclusion ?
Chacun pourra apporter sa conclusion personnelle à la suite
de celle-ci. Pour ma part, j'estime encore que la démocratie
semi-directe, si les budgets de campagne sont sérieusement
plafonnés (est-ce possible ?), permettra de sortir du nucléaire
et d'obtenir d'autres avancées écologiques et sociales
importantes. C'est en tous les cas mieux que la démocratie
de pure délégation. Je suis franco-suisse et en
passant d'un pays a l'autre je sens la grande différence
entre nos cultures politiques. les Suisses ont l'habitude de s'adresser
au public pour obtenir des majorités en faveur de projets,
alors qu'en France on est contraints de lutter contre des projets
gouvernementaux et tous les 5 ans pour des élections. Je
suis sur que si la France adoptait le même système
de votation populaire, au bout de quelques votations vous voteriez
comme nous. Plus on a de droit de participation, plus le contrôle
sur l'opinion devient important, omniprésent et efficace.
Salutations dépitées,
Philippe de Rougemont, coordinateur de campagne pour la Suisse
francophone
PS:
Droit d'initiative populaire
Les citoyens peuvent rédiger un/des
article constitutionnels et réunir 100 000 signatures (sur
6 millions d'habitants suisses) en sa faveur.
Ces signatures sont transmises à la Chancellerie fédérale
qui vérifiera si le compte est bon.
Si c'est le cas le Conseil fédéral choisit une date
pour la votation
la date est annoncée et la campagne commence.
Si une majorité des Suisses dit OUI, cet article est inscrit
directement dans la constitution et devra être respecté
et appliqué par le législatif.
Droit de referendum
Si le parlement fédéral adopte
une loi qui contrevient à la constitution, les citoyens
ont 90 jours pour réunir 50 000 signatures et les donner
a la chancellerie fédérale.
Le Conseil fédéral agende un référendum
populaire et le peuple se prononce pour ou contre la loi.
--
SORTIR DU NUCLEAIRE
Coordination romande
CP 1558 CH 1211-Genève-1
Tél. 022 731 76 01 Fax. 022 731 00 18 Mobile. 079 745 81
17
www.sortirdunucleaire.ch
CCP 17-745042-5
Le Figaro 19/05/03
Suisse: Défaite pour les antinucléaires
suisses
Les Suisses gardent l'énergie nucléaire
18/05/03 - Les Suisses ont refusé dimanche de renoncer à l'énergie nucléaire, au cours d'un référendum où un nombre record de questions étaient soumises au vote populaire.
Les deux propositions antinucléaires soumises aux 4,5 millions d'électeurs suisses, "Sortir du nucléaire" et "Moratoire plus", visaient à supprimer ou geler l'utilisation de l'énergie nucléaire, qui fournit 37% de l'électricité consommée en Suisse.
Soutenues par les écologistes et le Parti socialiste, elles ont été rejetées par une majorité des 26 cantons et des électeurs (respectivement 66,2% et 58 4% des votants), qui ont suivi en cela les recommandations du gouvernement, du parlement et des milieux économiques.
"Sortir du nucléaire" prévoyait de mettre hors service toutes les centrales d'ici à 2014. "Moratoire plus", moins radicale, aurait prolongé pour dix ans le moratoire décrété en 1990 sur la construction de nouvelles installations.
"Moratoire plus" prévoyait aussi de limiter à 40 ans en principe la durée d exploitation des cinq centrales nucléaires en service, construites à partir des années 70.
Pour Greenpeace le peuple suisse a raté
une "chance unique (.) de préparer une sortie contrôlée
du nucléaire". "Les centrales nucléaires
suisses font partie des plus anciennes encore en service",
ce qui augmente les risques d'accident, a averti l'organisation
écologiste.
Communiqué du "Réseau sortir du nucléaire"
du 16 mai 2003
Le 18 mai 2003: référendum sur le nucléaire
en Suisse. Un exemple pour la France ?
Un débat télévisé sur la Télévision
Suisse romande à réuni et opposé les
partisans et le opposants à la sortie du nucléaire
en Suisse. Voir l'émission ICI (lien direct)
EDICOM 18/03/03
Nucléaire: le risque et trop grand et les alternatives existent
BERNE - Il faut sortir du nucléaire car le risque est trop grand et des alternatives existent. C'est ce qu'estime le comité romand en faveur des deux initiatives anti-nucléaires. Le problème insoluble des déchets constitue une autre raison de dire oui le 18 mai.
«Il y a 30 ans, on estimait la probabilité d'un accident nucléaire majeur, de type Tchernobyl, à un tous les 10 000 ans. Aujourd'hui, la probabilité est d'un accident majeur tous les 10 ans dans le monde», a averti le scientifique et conseiller national (PDC/VD) Jacques Neirynck.
On ne peut pas simplement occulter ce risque du débat actuel, a-t-il poursuivi. En cas d'accident dans une centrale nucléaire, la zone comprise dans un rayon de 50 km n'est plus habitable. Pour un petit pays comme la Suisse, cela signifierait la ruine de l'économie et l'effondrement du système politique, sans compter les pertes humaines, a souligné M. Neirynck.
Outre le risque pour la population, le problème des déchets parle aussi en faveur des initiatives «Moratoire Plus» et «Sortir du nucléaire», a expliqué Françoise Chappaz, représentante du WWF.
«Le potentiel de substitution est largement supérieur à la production des centrales nucléaires suisses qui atteint 24 000 GWh par an», a assuré le physicien Christian van Singer, coprésident de «Sortir du nucléaire».
Il est par exemple possible de réduire le solde exportateur de la Suisse, qui atteint 9400 GWh par an, ou d'augmenter l'efficacité énergétique, en isolant mieux les bâtiments ou en remplaçant les appareils ménagers gourmands par des plus économes, a-t-il expliqué.
Hausser la part des énergies renouvelables,
comme le bois, l'hydraulique ou le biogaz, permettrait aussi de
produire près de 7000 GWh en plus par an.
EDICOM 17/03
Sortir du nucléaire coûtera jusqu'à
45 milliards de francs à la Suisse
EDICOM 14/03
Spot TV en faveur de l'énergie atomique: sa diffusion doit cesser
BERNE - SSR SRG idée suisse doit cesser la diffusion d'un spot TV publicitaire favorable à l'énergie atomique. L'Office fédéral de la communication (OFCOM) estime qu'il s'agit d'une infraction à l'interdiction de publicité à caractère politique.
Le spot «Une panne de courant, maintenant !», est diffusé sur commande du Forum pour un approvisionnement en énergie garanti. Selon l'OFCOM, il constitue de la publicité à caractère politique à l'approche des votations du 18 mai sur les initiatives «Sortir du nucléaire» et «Moratoire plus».
Le contenu du spot fait explicitement référence aux initiatives, poursuit l'OFCOM, qui avait déjà fait part de son avis sur la question en novembre 2002 à une filiale de la SSR, Publisuisse SA. Le spot doit donc être retiré des programmes d'ici au 17 mars et l'avantage financier réalisé devra être cédé à l'Etat.
Selon la loi sur la radio et télévision, la diffusion de publicité politique est interdite afin d'éviter que des acteurs économiques forts n'influencent la libre formation de l'opinion publique, précise l'OFCOM.
Dans le spot, un homme et une femme prient dans un ascenseur pour qu'une panne de courant les bloque brièvement pour un instant d'intimité, en vain.
Le spot se termine sur un panneau qui se réfère à l'utilisation combinée en Suisse de l'énergie hydraulique (60 %) et de l'énergie nucléaire (40 %).
Le 18 mai les Suisses devront se prononcer
sur deux initiatives antinucléaires: «Electricité
sans atome» et «Moratoire plus». La première
vise un abandon progressif de l'énergie nucléaire;
la seconde demande l'instauration d'un deuxième moratoire
de 10 ans sur la construction des centrales nucléaires.
EDICOM 12/03/03
Le National ne renonce pas à taxer le courant d'origine nucléaire
BERNE - Le National ne renoncera pas à l'introduction d'une taxe de 0,3 centimes par kWh sur l'électricité d'origine nucléaire. Par 90 voix contre 72, la Chambre du peuple a maintenu ses divergences avec les Etats. Une conférence de conciliation sera nécessaire.
Ce prélèvement servirait à promouvoir les énergies renouvelables, a expliqué Ruedi Lustenberger (PDC/LU). Il s'agirait de faire un signal envers la population qui en profitera directement, selon lui.
En septembre 2000, le peuple a déjà rejeté l'idée d'une redevance sur l'énergie, a expliqué Ulrich Fischer (PRD/AG) au nom de la commission. Il ne faut pas revenir sur sa décision. Ce nouvel impôt désavantagera en outre l'énergie nucléaire par rapport aux autres formes d'électricité, a-t-il plaidé en vain.
Pour le reste, le Conseil national s'est aligné sur les Etats. Afin de compenser la suppression du droit de veto en matière de dépôt de déchets radioactifs, il a finalement accepté que le canton d'accueil et les régions voisines de l'emplacement prévu participent à la préparation du projet.
La Chambre du peuple a également admis
que la provenance du courant et son type de production soient
indiqués, même sans libéralisation du marché
de l'électricité. Le consommateur doit savoir d'où
vient le courant qu'il utilise, a relevé Simonetta Sommaruga
(PS/BE). Le Conseil fédéral aura cependant la compétence
d'édicter les dispositions nécessaires. La loi sur
l'énergie nucléaire doit servir de contre-projet
indirect aux initiatives «Sortir du nucléaire»
et «Moratoire Plus», en votation le 18 mai.
LE TEMPS (suisse) 03/03/03
VOTATIONS. Par souci de clarté, le gouvernement rejette les deux initiatives sur le nucléaire. Le ministre de l'Energie et de l'environnement a obtenu la permission de rompre la collégialité sur l'une d'entre elles. Devant l'assemblée du parti ravie, Moritz Leuenberger s'est amusé des contorsions oratoires que lui imposait sa position. De son côté, Micheline Calmy-Rey a défendu le budget de l'aide au développement.
Pas facile. Mais le ministre de l'Energie et de l'environnement Moritz Leuenberger s'est malgré tout rendu à Landquart, samedi, pour assister à l'assemblée des délégués du Parti socialiste (PS). Selon ses propres mots, il a fait le déplacement dans les Grisons en tant que membre du Parti socialiste qu'il représente au Conseil fédéral, mais aussi en tant que membre du Conseil fédéral, dont il défend le point de vue sur les deux initiatives antinucléaires. Le Conseil fédéral rejette les deux textes soumis en votation le 18 mai, les socialistes, au contraire, les soutiennent. Vraiment pas facile.
Moritz Leuenberger s'en est subtilement tiré. Sans jamais le dire explicitement, il a pris position en faveur de l'initiative «Moratoire Plus». Celle-ci étant beaucoup moins radicale que «Sortir du nucléaire», le ministre socialiste avait demandé à ses collègues de reconsidérer son rejet et espéré que le gouvernement laisserait au moins la liberté de vote. Mais le collège a maintenu sa position contre les deux initiatives «dans un souci de clarté». Pour le Conseil fédéral, a ironisé Moritz Leuenberger, le distinguo entre les deux initiatives dans la brochure explicative serait devenu «terriblement compliqué et le peuple aurait certainement été totalement dépassé».
Moritz Leuenberger n'a toutefois pas été entièrement battu. Car, comme l'a expliqué le ministre, «le Conseil fédéral évalue les deux initiatives de manière différenciée». L'initiative qui demande de sortir du nucléaire dans un délai de trente ans au maximum va beaucoup trop vite et serait inapplicable, tandis que celle sur le moratoire ne ferait pas beaucoup plus que formaliser un moratoire qui existe déjà dans les faits. C'est toute cette nuance que Moritz Leuenberger a été chargé d'exprimer. Mieux: il a même obtenu l'autorisation du collège fédéral de «marquer sa propre différence», selon l'un de ses proches, à savoir son soutien au moratoire sur le nucléaire.
Ce permis de rompre la collégialité, exprimé de manière aussi visible, est inédit. Reste qu'avec la délicatesse qu'on lui connaît, Moritz Leuenberger a su prendre les précautions oratoires nécessaires. Devant l'assemblée socialiste, il a ainsi recommandé le rejet des deux initiatives parce que toutes les initiatives qu'il a soutenues par le passé alors qu'il était lui-même militant antinucléaire ont été refusées par le peuple. Il n'y a qu'une seule leçon à en tirer, en conclut, sibyllin, le conseiller fédéral socialiste, «je dois enfin être contre une initiative pour qu'elle soit acceptée». Tonnerre d'applaudissements dans la salle et soupir de soulagement de Christiane Brunner, la présidente du parti. On a connu des moments où les relations entre le PS et Moritz Leuenberger étaient pires.
Mais le ministre socialiste ne s'est pas contenté d'en rester là. Au moment de compter les voix sur le moratoire sur le nucléaire, alors que les conseillers fédéraux n'usent en principe pas de leur droit de vote dans les assemblées de parti, une abstention s'est levée au milieu de la forêt de oui: celle ce Moritz Leuenberger, qui défendait par là sa position de militant antinucléaire membre du gouvernement.
Au-delà de ces contorsions autour de la règle de la collégialité qui ont fait au moins autant plaisir à Moritz Leuenberger lui-même qu'aux militants, le conseiller fédéral a tout de même passé un savon a certains de ses camarades. «Il y en a qui sont contre le nucléaire, mais qui sont également contre les panneaux solaires parce qu'ils les éblouissent, contre les éoliennes parce qu'elles vrombissent trop fort et encore contre l'énergie hydraulique parce qu'elle menace les rhododendrons, a-t-il sermonné. Même les énergies renouvelables portent atteinte à l'environnement, si l'on veut être cohérent, il faut en accepter les infrastructures.»
La Suisse est en train de perdre son avance en matière d'énergies renouvelables, a-t-il encore relevé. Pour lui, il faut également réfléchir dans cette perspective-ci aux conséquences que pourrait avoir un moratoire sur le nucléaire: un moratoire donnerait un nouveau souffle aux énergies renouvelables. «Si l'acceptation de l'initiative m'inspire une certaine gêne vis-à-vis du Conseil fédéral, a conclu Moritz Leuenberger, je ne peux que me réjouir des conséquences qui en découlent.»
Se prononçant sur les votations du 18 mai, le PS soutient tous les objets sauf celui concernant le référendum contre Armée XXI pour lequel il recommande de voter blanc.
Titus Plattner, Landquart
BERNE 27/02/03 - Un spot publicitaire favorable à l'énergie atomique diffusé par la SSR SRG idée suisse a déclenché une polémique. L'association «Energie sans atome» va déposer plainte contre la télévision. L'Office fédéral de la communication a aussi ouvert une procédure.
L'association demande de cesser immédiatement la diffusion du spot, a-t-elle indiqué. Selon la loi sur la radio et télévision, la publicité politique est interdite. Elle va saisir l'autorité indépendante des plaintes en matière de radio-télévision pour violation de la concession.
Dans un ascenseur, un homme et une femme prient pour qu'une panne de courant les bloque brièvement ensemble, en vain. Le spot se termine sur un panneau qui se réfère à l'utilisation combinée en Suisse de l'énergie hydraulique et de l'énergie nucléaire. Economiesuisse en est le commanditaire.
Le sujet est d'actualité, puisque le 18 mai les Suisses devront se prononcer sur deux initiatives anti-nucléaire: «Electricité sans atome» et «Moratoire plus». La première vise un abandon progressif de l'énergie nucléaire; la seconde demande l'instauration d'un deuxième moratoire de 10 ans sur la construction des centrales nucléaires.
Pour justifier cette entorse à la loi, la télévision se réfère à un jugement rendu par la Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg, selon une porte-parole de la SSR. La seule limite est l'arrêt de la diffusion des spots politiques deux mois avant les votations, a-t-elle dit.
Mais pour l'OFCOM, ce délai est une interprétation de la SSR. La loi ne se prononce pas sur ce sujet. Ce qui est décisif, c'est de savoir si oui ou non les téléspectateurs ont à l'esprit la votation à venir. L'OFCOM a donc ouvert une procédure indépendamment de la plainte déposée par «Energie sans atome».